Amine, notre arabe adoré était un fervent croyant musulman. Il était très ouvert pourtant. Grâce à lui, j’avais compris très tôt que la pratique d’une religion quelconque ne conduisait pas systématiquement à l’extrémisme. Je ne connaissais personne de plus pieux et tolérant que mon ami. Il était Ingénieur aéronautique mais avait eu du mal à obtenir son diplôme. Non pas que ce fut difficile, mais parce que ça ne l’intéressait pas autant. Issu d’un milieu modeste d’immigrés marocains installés en France dans les années quatre-vingt, comme son père qui avait un restaurant oriental dans la ville et un autre à Fès, il avait développé une passion pour la cuisine et aurait préféré faire une école de cuisine pour ouvrir un restaurant. C’est pourquoi il avait fait une pause de 2 ans durant ses études universitaires qu’il dût reprendre à cause de la pression de ses parents. Ces derniers souhaitaient voir leur fils obtenir son obtenir diplôme supérieur contrairement à ses frères qui avaient tous décrochés au lycée. Le jeune marocain adorait recevoir ses amis auxquels il concoctait des bons plans lors de leurs soirées autour quelques activités ludiques. Son talent culinaire était tel qu’il induisait les gens en erreur quant à sa véritable activité.