Horizon funèbre
Un bleu crépuscule face à moi s'agenouille
Et déplie, grisâtre étendue, sa main brumeuse.
Au travers, j'entrevoie son sourire de rouille,
Rictus inerte sous ses pupilles ombreuses.
Ses rayons reluisent sur le fleuve d'envies,
Troublant la réflexion des vagues abîmes.
Il occulte les étoiles d'espoir transi,
C'est leur dernière pâle lueur qu'il réprime.
Encerclée, des litanies obscures résonnent
D'une nappe sans timbre, louant des menaces
En refrain. Ces incantations m'enlacent
Et je scelle mes paupières face aux Gorgones.
Leur mauvais sort s'épand longuement en palabre,
Maléfice odieux sans prose ni adages.
Une onde glaciale s'écoule, macabre
Main de lambeau qui m'étrangle, prise en otage.
Je suffoque. Son étau pourtant se resserre
Sur mon coeur éperdu, tétanise mon âme
D'une nébuleuse angoisse et vient, cancer
De peur face aux dilemmes, m'arracher tout espoir.
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