Baptême
— Tu es là depuis aussi longtemps que moi. Tu décides d’inventer nos échanges pour amuser la galerie ou bien, tenter plusieurs scénarios avant de revenir en séances pour poser tes questions les plus pures ?
Je le fixe souriante près du feu de camps. Arrivée sur place après une courte balade entre la serre et le chêne, me voilà qui m’a embarquée dans son dos, pour descendre quelques instants au cœur d’une crevasse au gît une chaleur. Au ciel, j’aperçois dans l’ombre, l’arbre majestueux, entourée des étoiles éternelles.
— Tu cherches ta route ?
Je reviens à mon ami, souffle un bon coup avant qu’il s’approche de moi pour que je lui caresse ses plumes.
— Je connais mon chemin et il m’emmène souvent à toi. Et puis, tu as raison, j’invente pour mieux s’échanger.
— Je sais ce qui est bon pour toi.
— Hum, alors pourquoi ton apparition, lors de la première séance ?
— Voyance, liberté ou force et puissance, renaissance, force de concentration…autant de symboliques spirituelles. Tu es tout cela à la fis, depuis ta petite enfance.
— Mais, je ne possède pas de clairvoyance ! Enfin de voyance !
— Certes, ce n’est pas, la chose la plus importante en ce moment.
— Ouai, au fait, tu as un nom ? Je ne t’en jamais donné !
— Ami inconscient, je suis anonyme ou bien je porte ton nom. Si tu veux m’en donner un, laisse parler ton cœur.
— Je peux en inventer un ?
— Laisse parler ton cœur.
— Zokium.
— Comme le lien étrange entre tes deux personnages dans l’une de tes fanfictions ?
— Oui, pourquoi ? Tu ne sembles pas l’apprécier…
— Je ressens les émotions et je t’en remercie de me baptiser, c’est un grand honneur pour moi d’exister. Cependant, je suis à peine né, il me faudra du temps pour me dévoiler.
— Je t’en prie. C’est aussi un grand honneur pour moi, te mettre une voix, un visage familier à mon inconscient, mon antre, Univers après ces séances d’hypnose.
— Tu as changé les règle en me plaçant au début maintenant de ces rendez-vous gratuitement chez toi.
— Plus logique. Je préfère avoir tes conseils dans ces moments. L’hypnose avec la professionnelle était top mais c’était pour apprendre à me concentrer, me détendre avant de me réveiller.
— Il serait temps de se quitter.
— Oui, je vais fermer mes yeux, Zokium ou Zok.
— Dieu mi-singe et mi-serpent dans un corps d’aigle ? Avec un bâton d’une lune embrassant un soleil ? Sans compter sa langue bifide et sa queue de piques ?
— Le vrai est gentil, pont avec les morts.
— Je vois l’idée, tu as un lien avec tes grands-parents, vu morts et qui reviennent parfois t’épauler, te parler. On va sans doute aussi en reparler. Maintenant, au lit, demain une longue journée t’attends.
Il se penche pour me redéposer là-haut et je m’en vais avec un salut de ma main droite. Etrange comme tout ce que je rêve, tout ce que j’écris, tout ce que j’entreprends, tout ce que parfois je réussi sans m’en rendre compte.
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