L'horloger des étoiles
Je me suis installé dans la ville où je réside actuellement il y a deux ans. Le week-end, j’aime bien me balader dans la vieille ville et regarder les boutiques. J’apprécie beaucoup les bouquinistes et les antiquaires même si ces derniers pratiquent des tarifs souvent hors de mes moyens. J’ai découvert l’horlogerie appelée « la spirale du temps » un samedi matin alors que j’explorais la rue Breguet au sud de la ville. L’allure de la boutique m’a tout de suite plu. A travers la vitrine, je pouvais voir un vieil homme s’activer derrière le comptoir. Je ne porte pas de montre et les bijoux ne m’ont jamais intéressé, mais la curiosité me guidant, j’ai décidé de pousser la porte. Mon prétexte était tout trouvé : j’avais en poche une vieille montre cassée trouvée par terre à quelques rues de là lors d’une promenade précédente.
J’ai ressenti une sensation étrange en entrant. L’homme a levé la tête vers moi et ses yeux m’ont semblé anormalement brillants. Mon esprit s'était soudainement engourdi. Je ne savais pas quoi dire ou quoi faire. Je lui tendis lentement la montre trouvée. Son regard glissa vers l’objet et une pensée envahi mon esprit. Il me parlait sans articuler le moindre mot. Mon corps s’était mis en pause, mais mon esprit était captivé par ce vieux monsieur aux yeux brillants qui communiquait avec moi par télépathie.
— Salutations. Votre passe indique que vous êtes un habitant de la planète Centora III dans le secteur galactique 32. Je constate que vous n’êtes pas ce que vous prétendez être.
Sans comprendre comment cela était possible, je répondis à l’homme derrière le comptoir sans prononcer le moindre mot.
— Bonjour Monsieur. J’ai trouvé cette montre il y a quelques jours et je vous l’apporte car vous êtes horloger.
Son visage se figea.
— Cette montre n’est pas ce que vous croyez. Ma boutique est un relais destiné à venir en aide aux voyageurs rencontrant un problème sérieux sur cette planète. Ce n’est pas votre cas.
En une seconde, j’avais en tête le mode de fonctionnement du relais. J’étais abasourdi.
— La montre que vous avez trouvée a été perdue par un voyageur imprudent il y a quelque temps, mais il est sain et sauf. Je vous demanderai maintenant de quitter mon établissement et de ne parler à personne de son existence. Nul ne vous croirait de toute façon. Au revoir Monsieur.
J’ai quitté l’horlogerie nommée « la spirale du temps » l’esprit enfiévré. Quel choc ! J’avais l’impression d’avoir rêvé, mais au fond de ma poche la montre mystérieuse me chuchotait le contraire.
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