Poème à une belle inconnue
Je parsème de baisers cette gorge de femme qui s'offre à moi
Cette gorge dont il m'est donné de couvrir chaque parcelle de baisers chauds et sucrés
Cette gorge si douce, si fragile et si tendre à la fois que j'en perds la tête
Quelle est donc cette femme dont je ne verrai jamais le visage ?
Est elle kabyle? Est elle arabe?
Est elle blonde? Est-elle brune?
Je suis condamné à l'ignorer pour toujours
Je suis comme Orphée condamné à ignorer Eurydice
J'imagine néanmoins des yeux clairs et limpides, des yeux sensuels,des yeux
qui invitent à l'amour
Ce ne sont pas des perles de pluie, mais des perles simplement.
J'imagine cette bouche dont les lèvres charnues me font penser à une figue mûre
dont la chair granuleuse ressemble à celle de la femme
vaincue et soumise
et dont chaque bouchée sonne
comme une victoire.
Adrien de saint Alban
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