CHAPITRE IV : La route ( 2/2 )
Un vieillard s’approcha des trois compagnons. L'homme dont quelques cheveux blanc éparpillés ornaient son crâne était doté d'une longue barbe. Ses yeux verts clairs et en amande perçaient la pénombre. Une voix grave, qui contrastait avec sa carrure fine, s'échappait de sa gorge. Habillé d’une tunique grise ainsi qu’une ceinture avec d’étranges symboles dessus. Sa paire de bottes était noire, et une épée attachée à sa taille côté gauche. Sur sa jambe droite, il avait un carquois avec différentes flèches qui étaient reconnaissables à leurs plumes différentes. Il portait également une alliance qui était en bien piteuse état. Il enleva la corde de son arc et la rangea dans une poche de son sac à dos qu’il pouvait atteindre sans l’enlever. Il rangeât ensuite la partie en bois entre son sac à dos et lui, dans une poche qui avait l’air spécialement conçu pour. Il s’approcha d’eux et en souriant :
— Mon nom est Bohord. Enchanté, dit-il en se grattant la barbe.
— Merci ! Tu m’as sauvé la vie ! s’écria Elàlia.
— Je t’en prie, jeune fille, répondit Bohord avec un grand sourire.
— Je m’appelle Girin, enchanté, et voici…
— Aurore, dit-elle en coupant la parole à Girin.
— Bien… Et qu’est-ce qui vous amène par ici ? demanda le vieillard.
— Nous sommes à la recherche d’une ancienne relique, répondit Girin.
— Hum… Et quel genre d’objet ? continua Bohord.
— Une amulette. Mais on ne pourra pas vous en dire plus ! répondit Elàlia en faisant un petit sourire.
— Une amulette… ? C’est très intéressant tout ça…
— Que voulez-vous dire ? demanda Girin.
— Il n’existe qu’une seule amulette capable de rassembler une elfe, un nain et une femme. Si ce n’est pas pour l’Amulette du Temps, alors je ne vois pas ce que ça pourrait être.
— Wouah, t’es drôlement intelligent, toi ! s’émerveilla Elàlia.
— C’est sûr qu’avec toi, on ne risque pas de cacher quoique ce soit… Idiote ! Lui cria Aurore.
— Bin… Vu, qu’il a deviné, je ne vois pas vraiment à quoi ça nous servirait de le lui cacher.
— Rassures-toi jeune fille, je ne compte pas raconter à qui que ce soit vos intentions. Et pour cause, je la cherche aussi, répliqua Bohord en souriant à son tour.
— Quoi ?! Mais comment en avez-vous entendu parler ? demanda Girin.
— Disons que… J’ai pas mal de connaissances sur ce genre d’objet, dit Bohord en faisant un clin d’œil.
— Et… Où vos recherches vous mènent-t-elle ? demanda Aurore.
— À vrai dire, je n’ai pas trouvé grand-chose, pour l’instant. Mais j’ai un nom… Une personne influente à Imperium. Mais il est associé aux masques noirs, c’est donc une menace très importante pour Fallorn.
— Les masques noirs ?! Ce… Ce n’est pas possible ! Ils ont été détruits ! s’exclama Elàlia.
— Qu’est-ce que c’est, demanda Aurore, je n’en ai jamais entendu parler…
— Ce sont des personnes qui adorent Asgoroth en cachette. Ils peuvent venir de n’importe quelle partie du monde, donc il peut très bien y avoir des nains, des vampires, des lycans ou des hommes. Ils sont très puissants pour la plupart et proviennent de différents milieux, donc il peut très bien y avoir des gens haut placé avec eux. Ils cherchent constamment un moyen d’aider le Seigneur Noir à libérer Sun de sa prison, répondit Elàlia.
— Ah, tiens donc… Et dans tout ce que tu viens de citer, il n’y a pas d’elfe… ? Vous vous croyez tous purs, c’est ça ? cracha Aurore.
— Asgoroth est un elfe, annonça Bohord surpris de la réaction d’Aurore. Et il y a bien entendu des elfes qui font partis de ces masques noirs, mais ils ont un autre nom. On les appelle les disciples de l’Ordre d’Asgoth.
— C’est quoi Asgoth ? demanda Girin.
— Asgoth c’est le nom de la magie qu’Asgoroth a reçu de Sun, l’un des quatre premiers dieux. C’est une magie extrêmement puissante et c’est elle qui lui a notamment permis de créer les orcs, les gobelins, les trolls, les géants, les dragons et je ne sais quelles autres créatures. Et ce n’est pas tout, Asgoth c’est aussi une personne. C’était le meilleur ami d’Asgoroth et son plus fidèle serviteur. Désormais, il ne vit que pour le servir et Asgoroth se sert de lui. Il est le plus fort des disciples de l’Ordre. Il possède pratiquement les mêmes pouvoir que son maître, dit Bohord dans le plus grand des calmes.
— Wow… Ça fait beaucoup à digérer d’un coup… répondit Girin.
— Je pensais que tous les nains étaient au courant de cette histoire, s’étonna Bohord en se grattant la barbe, malgré qu’elle soit moins connue chez les hommes, toutes les autres races le savent.
— Je… Je dois reconnaître que je ne savais rien de tout ça, dit Girin en baissant la tête.
— Bon, on pourrait parler pendant des heures de toutes ces choses, mais il y a plus important. Qui est l’homme que vous cherchez ? demanda Aurore.
— Il s’appelle Octacilius. C’est le chef de la grande cité de Rogaius. Il est aussi membre du sénat et il possède plusieurs centaines d’hectares un peu partout dans Imperium.
— Octacilius ?! C’est la personne que l’on cherche ! s’exclama Girin. On cherche donc la même personne !
— Oh… Je vois… Mes infos n’étaient donc pas erronées. Mais on ne peut pas aller à Rogaius et lui demander gentiment ce qu’on veut savoir. De plus, il semblerait qu’il ait déjà commencé à bouger.
— Comment vous savez tout ça ?! exigeât Aurore.
— J’ai une connaissance qui travaille pour l’un des sénateurs. Disons qu’il a quelques dettes envers moi.
— Bon, je crois que l’on devrait se reposer, la nuit est déjà bien entamée. On continuera cette conversation demain, proposa Girin.
— Très bien, dit Bohord, j’ai quelques provisions, on peut partager si vous voulez. Mais il paraît que les crocs ont une viande délicieuse, si vous voulez tenter l’expérience…
— Oh… Je vais m’en passer, grimaça Aurore, je prendrais un peu de vos provisions plutôt…
— Je veux bien goûter ! Elàlia, tu en veux aussi ? proposa Girin
— Oh oui ! Je meurs de faim ! Puis, ils n’ont pas l’air si mauvais ! s’écria Elàlia.
Elàlia et Girin découpèrent un morceau dans les crocs qui étaient au sol. Pendant ce temps, Aurore alluma le feu et Bohord prépara sa nourriture. Ils se mirent tous en rond autour du feu et commencèrent à manger. Mais ni Girin, ni Elàlia ne purent finir leurs repas. Lorsqu’ils eurent tous finis de manger, le nain et l’elfe durent se coucher car ils avaient mal au ventre. Aurore, partie un peu plus loin, afin de fumer. Bohord la rejoignit peu de temps après.
— Je peux ? demanda-t-il tout en s’asseyant.
— Bin… Maintenant, oui. répondit Aurore sur un ton détaché.
— Ça n’a pas l’air d’aller ?
— Ça ne vous regarde pas, dit-t-elle sèchement.
— C’est vrai, c’est vrai… avoua Bohord en baissant la tête. Néanmoins, j’ai l’impression que tu essaie d’être ce que tu n’es pas.
— Hein ? Comment ça ? demanda Aurore, intéressée par ce que le vieillard avait à lui dire.
— Tout à l’heure, tu n’as pas été très gentille avec tes amis.
— Ce ne sont pas mes amis, coupa la jeune femme. Et une fois que tout ça sera fini, je ne les reverrait plus.
Bohord regarda longuement Aurore. Elle se mit à rougir puis elle tourna la tête.
— Qu’est-ce que vous avez à me fixer ? demanda-t-elle.
— Tu ne sais pas mentir, répondit Bohord en rigolant. Pour une raison que j’ignore, on dirait que tu essaies de faire exprès d’être détestable. Mais ces deux-là t’apprécient quand même et tu ne sais pas quoi faire…
Un long silence s’installa, avant qu’Aurore ne réponde :
— Ce ne sont pas vos oignons.
Elle se leva et lâcha un « je suis fatiguée, je vais aller dormir. ». Elle se cacha derrière un arbre et ne put empêcher une petite larme de couler le long de sa joue. Bohord, à présent seul, regarda le ciel. C’était une nuit sans lune et les étoiles brillaient par milliers. Soudain, une étoile filante traversa le ciel, et Bohord ne put s’empêcher de sourire. Il continua à regarder le ciel quelques instants, puis il se leva, difficilement. Il se tourna une dernière fois vers les étoiles et dit :
— Je te retrouverais bientôt, mon cœur. Attends-moi encore un peu.
Il repartit en direction du camp, tout en rigolant.
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