Zola et Lola
En relisant Nana, je me fis cette drôle de réflexion,
Une mise en parallèle incongrue, à prendre avec dérision,
Puisque aujourd'hui, il faut toujours se justifier,
De faire usage, ne serait-ce que d'un peu de second degré.
Emile, pourfendeur de son siècle,
Réaliste, tout en nuances d'échecs,
Acerbe, tortura la condition humaine,
En affres insondables, cruelles et vaines.
Lola, autoproclamée génie du millénaire,
Déroule ses lignes de niaiseries débonnaires,
Brochettes de Mary-Sue, lisses, sans défauts,
En litanies, ne valent pourtant pas un mot.
Malgré l'implacable noirceur de son trait,
Emile a su distiller de purs éclairs de clarté,
Mais la fière Lola, si sûre de sa soupe insipide,
N'est pas près d'y ajouter autre chose que du vide.
Si le manichéisme est un redoutable piège,
De caricature volontaire, Zola se fait stratège,
Alors que la seconde s'enferre dans la sirupeuse,
vision du bien dont elle croit se faire porteuse.
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