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  Le 19 avril 2778. Une vingtaine de marines dormaient dans leur biostase, cryogénisés, dans une salle aux parois lisses et entièrement blanches. Dans une autre salle, soixante colons et dans une autre, les huit scientifiques et mécaniciens. Brusquement, une alarme se mit à sonner dans la salle où étaient endormis les scientifiques et les mécaniciens. Ils étaient toujours les premiers à être sortis de l’hypersommeil, puisque c’était leur rôle d’aller contrôler l’état des autres voyageurs et de les aider à sortir de leur biostase. Heather Russell s’éveilla la première. Encore en sous-vêtements, elle enfila le T-Shirt blanc et le jogging gris qui se trouvaient dans la caisse à côté de sa biostase. La scientifique détestait cette tenue, trop peu élégante selon elle. La scientifique détestait cette tenue, trop peu élégante selon elle. À sa gauche, Hale Sanders s’assit à son tour.

  • Salut Russell, dit-il.
  • Salut, répondit l'intéressée.

Accompagnée de Sanders et Jane Cunningham, elle se dirigea jusqu’au couloir.

  • Qui on fait sortir en premier ? demanda Cunningham. Les marines ou les colons ?
  • Les marines, déclara Sanders.

Ils pénétrèrent dans la salle où étaient placées quatre rangées de cinq biostases.

  • Ils sont nombreux, constata Cunningham.
  • Pas tant que ça, rétorqua Sanders. Il y en a vingt.

Ils commencèrent la vérification de l’état des marines et de leurs biostases. Le Futura s’était chargé des scientifiques et mécaniciens, mais il aurait coûté trop cher de faire vérifier par le système du vaisseau quatre-vingt-huit passagers. Heather s’occupa des premières biostases. Tout d’abord, le lieutenant Carter. Elle ne savait même pas quel était son prénom. Le petit écran des bac cryogéniques n’affichait que le nom de famille. Elle vérifia les signes vitaux du lieutenant, puis inspecta son état général à travers la vitre. Il était vivant et il allait parfaitement bien. Elle regarda les autres ; caporal Myers, colonelle Owens, Brock et Wilkerson.

  • Comment vont les vôtres ? demanda Sanders une fois qu’ils eurent fini.
  • Tout va bien.
  • Okay, on va pouvoir les réveiller.

Le scientifique s’en alla appuyer sur un bouton près de la porte, après avoir tapé un code. Les biostases s’ouvrirent et ils allèrent voir les soixante colons.

Alors que Russell terminait sa vérification, un petit écran s’alluma dans un coin de la salle en émettant un bip régulier. Intriguée, Russell s’approcha. Elle inséra une petite carte dans l’endroit réservé et l’image d’un marine s’affiche.

  • Dr Russell ? dit-elle. On a un problème.
  • Quel genre de problème, Warner ? s’étonna la scientifique.
  • Faudrait faire venir Cortez et Franco. C’est Jackson, elle se réveille pas.
  • Je les appelle tout de suite.

Une heure plus tard environ, Jackson était étendue sur la table d’examen. Son corps était recouvert d’un drap blanc. Russell s’affairait à préparer le matériel donc Cortez et Franco auraient besoin pour l’examiner. Les deux médecins auscultèrent la femme.

  • Qu’est-ce qu’elle a ? s’enquit Sanders.
  • On ne sais pas trop, Hale, répondit Franco. On suppose que quelque chose s’est déréglé dans sa biostase et qu’elle n’a pas pu se réveiller.
  • On doit faire venir un des mécaniciens, alors.
  • Peut-être. Mais à mon avis, le problème est survenu il y a peu de temps. Quand vous avez vérifié les marines, tout allait bien.

Russell soupira en se disant qu’ils n’avaient pas besoin d’avoir déjà des problèmes au réveil. Elle se dirigea vers la porte automatique et s’en alla voir les chambres. Elle déverrouilla la porte de la chambre n°3 et pénétra dans la pièce. Il n’y avait pas grand chose, juste le nécessaire ; un lit deux-places, avec le logo du Futura sur les oreillers et la couverture, un placard, une petite table contre un mur et une fenêtre avec vue sur la planète ER-3d. Mais cela lui convenait parfaitement. Elle savait qu’elle n’avait pas besoin d’une chambre plus grande et de plus de meubles. Comme elle avait commencé à dériver dans la pièce, elle utilisa les poignets pour retourner vers la porte. Là, elle appuya sur un bouton pour activer la pesanteur artificielle. Elle retomba sur le sol.

La scientifique, après être allée récupérer ses affaires dans la salle des biostases, passa un certain temps à tout ranger. Le scaphandre, principalement, prenait énormément de place dans le petit placard et elle eut du mal à tout placer correctement. Après une ou deux heures, elle eut le soulagement d’avoir enfin terminé. Heather décida qu’il était temps qu’elle aille au mess pour manger. Avant, elle se vêtit d'une tenue qu’elle estimait plus convenable ; une chemise blanche accompagnée d’un pantalon de la même couleur, avec une ceinture noire. Ensuite, elle nettoya ses lunettes, attacha ses cheveux bruns mi-long en une queue de cheval et quitta la pièce. Dans le couloir, elle croisa Miller. Le mécanicien vint à la rencontre de la scientifique.

  • Hey Heather.
  • Hey Arnie.
  • Comment ça va depuis… il parut réfléchir. …depuis 500 ans ?
  • Ça va, ça va.
  • Pas trop triste d’avoir dû tout quitter ?
  • J’ai fait mes adieux à mes chats. Ça fait vraiment bizarre de me dire que je reverrai jamais tous les gens que j’ai connu sur Terre.
  • Pareil. Mais, à part ça, tu tiens le coup ?
  • À peu près.

Russell regarda les quatre marines qui traversèrent le couloir, se demandant s’ils allaient au mess.

  • Moi, je vais manger, affirma-t-elle finalement. Tu veux venir ?
  • Plus tard peut-être. J’ai pas fini de m’installer.
  • Okay. Bye !

C’est donc seule qu’elle se mit en route.

Une fois au mess, elle fut rejointe par Cunningham.

  • Je peux manger avec toi ? s’enquit cette dernière.
  • Bien sûr.

Elles s’installèrent à l’une des trois tables, dans un coin de la pièce et près de la fenêtre. Cunningham déballa un steak haché sous-vide en grimaçant. Russell en déduisit qu’elle n’aimait pas tous ces horribles aliments qu’il y avait à bord du Futura.

  • Je suis sûre que ceux qui partent dans l’espace aujourd’hui mangeront de meilleures choses. En 500 ans, ça doit avoir évolué, non ?
  • Sans doute, répondit Russell.

Cunningham se plaignait bien trop, se dit-elle. C’était leur premier repas ici et elle râlait déjà. Je ne sais pas comment elle va faire. On en a encore pour deux ou trois semaines, dans ce vaisseau. D’ailleurs, Cunningham partit très vite. Elle n’avait mangé qu’un quart de son steak.

  • Je te laisse, déclara-t-elle.

Russell ne resta pas seule très longtemps ; elle fut rejointe par Carter.

  • T’as été abandonnée, on dirait, lança-t-il.
  • Ouais, on dirait.
  • T’inquiète, moi aussi je viens d’être abandonné. Les gars m'ont dit que j’étais trop lent.

La scientifique sourit. Même si elle ne le connaissait pas trop, elle appréciait la compagnie du lieutenant. Il était gentil, calme et avait même un peu d’humour, de temps à autre.




Avec ce lien, vous pourrez voir un à-peu-près de ce à quoi ressembleraient les chambres du Futura. Dans un autre chapitre, j'essaierai de vous mettre la tête des personnages.

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