31. Les folies du bord de mer
Théo
Alors que nous marchons tous les deux au bord de l’eau, sous le chaud soleil de ce mois de juillet, j’essaie de ne pas laisser mon cerveau imposer ses pensées à mon esprit perturbé. Parce que là, j’ai fait fort pour quelqu’un qui doit éviter les lieux dangereux où assurer ma protection est mission impossible. En plus, comme personne n’a été prévenu de notre petite virée, je ne suis même pas sûr qu’ils puissent savoir ce que je suis en train de faire ni même où je suis. Mais en même temps, je ressens un sentiment de liberté vraiment appréciable. Là, sur cette plage, je ne suis plus un lanceur d’alertes mis sous protection, je suis juste un homme qui a la chance d’être en compagnie d’une rousse sulfureuse et sexy, juste un mec qui prend du bon temps avec sa partenaire de jeu. Loin de tout regard curieux et de toute pression extérieure.
Je prends la main de Lyana dans la mienne et m’attends à ce qu’elle me repousse devant ma tentative de geste trop tendre pour trouver sa place dans le contrat, mais elle se contente de presser mes doigts entre les siens. De l’extérieur, je suis sûr que tout le monde nous prend pour un couple tout à fait normal et j’avoue que je profite de cette normalité autant que je le peux. Nous continuons ainsi pendant quelques minutes, sans un mot, bercé par le bruit des vagues et les cris des mouettes. Guizmo s’amuse à courir devant nous et à renifler un peu partout, toujours à distance, mais sans jamais s’éloigner. Je comprends pourquoi Lyana lui est tant attachée vu comment il est fidèle et lui laisse en même temps tout l’espace dont elle a besoin. Il faut vraiment que je m’inspire de lui si je veux que notre relation évolue vers quelque chose qui dépasse ce stupide contrat.
— Tu veux aller nager un peu ? lui demandé-je alors que j’ai du mal à détacher mon regard de son corps de sirène à la crinière rousse.
— Pas avant l’étape crème solaire, beau voisin. Hors de question de finir cramée. Imagine si tu ne peux plus me toucher ?
— Oh oui, il ne faut pas faire cette erreur, tu as raison. On s’installe là-bas ? indiqué-je en montrant un endroit où des arbres font un peu d’ombre.
— Ça me va, je te suis. A moins que… me dit-elle en souriant avant de me sauter une nouvelle fois sur le dos. Heureusement que tu es grand et fort !
Je passe mes bras sous ses jolies cuisses et la maintiens contre moi, mais au lieu de me diriger vers le coin ombragé, je fais glisser mon sac et le dépose à mes pieds avant de me diriger vers l’eau.
— Tu sais à quel point j’adore quand tu es toute mouillée ?
— Tu plaisantes ? Ne fais pas ça, s’esclaffe-t-elle en s’accrochant à moi avec force.
— Je ne plaisante jamais quand il s’agit d’évoquer ton excitation ! retorqué-je avant de plonger dans l’eau en l’entraînant avec moi.
Elle pousse un petit cri quand l’eau un peu fraîche nous recouvre et me lâche en s’enfonçant dans la mer. Tout de suite, je me retourne et me colle contre elle qui retrouve son équilibre en se redressant, toute trempée. Je passe mon bras autour de sa hanche et frotte mon érection contre son maillot afin qu’elle sente dans quel état elle me met.
— Comment tu peux être aussi en forme après cette nuit et ce matin, sérieusement ? pouffe-t-elle en pressant mes fesses entre ses mains.
— Comment pourrait-il en être autrement quand on est avec une femme aussi belle que toi ?
Je crois que la situation l’excite autant que moi car elle se frotte contre moi et je me demande si je vais être raisonnable ou faire la folie de me laisser aller à mes envies. Je jette un œil autour de nous, mais nous ne sommes vraiment pas seuls et je soupire en m’éloignant un peu d’elle.
— J’ai envie de toi, tu sais ? Mais je crois que je vais aller te mettre cette crème solaire sinon, tu vas finir comme une écrevisse.
— Oui, ça vaut mieux… Et puis, j’aimerais autant ne pas me faire embarquer par la police pour exhibition.
La coquine se permet cependant de passer sa main dans mon maillot et de caresser pendant quelques instants mon sexe bandé avant de me faire un petit bisou et de s’élancer vers la plage, me laissant tout tendu dans l’eau. Je réajuste mon maillot et décide d’assumer mon état en sortant pour la rejoindre tout de suite. Je note son regard gourmand quand je m’approche et m’assois à côté d’elle. Sans un mot, elle me tend le tube de crème solaire et dégrafe le haut de son bikini, m’offrant ainsi un spectacle qui ne fait rien pour calmer mon excitation.
— Tu recherches le bronzage intégral ou l’excitation totale ? demandé-je alors qu’elle s’allonge à mes côtés sur le ventre.
— Je n’aime pas les traces de maillot, j’ai le droit, non ? Enfin, je peux me rhabiller, si tu préfères.
— Tu rigoles ? Laisse-moi profiter du spectacle !
Je commence alors à passer mes mains recouvertes de crème sur ses épaules puis descends entre ses omoplates jusqu’en bas de son dos.
— Est-ce que ça entre dans le contrat, tout ça ? l’interrogé-je en lui massant les fesses.
— On est sur de longs préliminaires, non ? Pour moi, ça peut rentrer dans le contrat.
— Tu sais que des fois j’aimerais faire un avenant au contrat ? Genre un petit ajout qui dit qu’on pourrait se voir pour plus que du sexe ?
Mes mains continuent à se balader sur son corps et à faire pénétrer le produit protecteur sur sa peau qui luit désormais au soleil.
— On se voit déjà pour plus que du sexe, non ?
— Ça arrive, mais je crois que je m’attache de plus en plus à toi, Lyana. Je suis de plus en plus accro à ce cou gracile, à cette cambrure qui réveille mes envies, à ces fesses entre lesquelles j’adore faire des petits comme des grands mouvements. Je crois que j’ai dépassé le stade sexfriends...
Je ponctue chacune de mes phrases de nouvelles caresses qui la font gémir doucement.
— Théo… Je… Je ne sais pas quoi dire, honnêtement. Je dois dire que je tiens à toi, c’est sûr, mais…
— Mais quoi ? insisté-je en couvrant son cou de petits bisous car je sais que c’est le genre de gestes qui la font craquer.
— Mais… T’as fini de me déconcentrer ? rit-elle en se retournant sur le dos.
Là, quand je vois ses tétons qui se dressent fièrement sur ses magnifiques seins, c’est moi qui suis déconcentré. Je rajoute un peu de lotion sur mes mains et empaume ses globes pour les badigeonner de produit. Je reste aussi coquin que possible en essayant d’éviter de nous faire arrêter pour exhibitionnisme.
— Tu es forte aussi pour me déconcentrer, tu vois ?
— Parfait, c’était le but, rit-elle en agrippant ma nuque pour m’attirer contre sa bouche.
Elle a refermé ses jambes sur mes fesses, et s’il n’y avait pas ces deux petits bouts de tissus entre nous, nous serions imbriqués de manière plus profonde et plus intime. Impossible de réfléchir dans ces conditions, surtout quand elle se met à onduler contre moi, provoquant de voluptueuses frictions sur ma hampe dressée.
— Lyana, arrête ou on va finir par vraiment déraper, dis-je d’une voix rauque que je ne reconnais pas.
— Très bien, soupire-t-elle en me relâchant, mais je dois te dire que je te trouve particulièrement rabat-joie, beau voisin !
— Ah oui ? Vraiment ?
Je réponds à son défi en glissant ma main sous son bikini et en pénétrant son intimité trempée de mon index. Qu’est-ce que j’aime ainsi la doigter vu comme elle se montre réceptive.
— Hmmm… Ça, c’est beaucoup mieux, gémit-elle en refermant ses cuisses sur ma main tout en soulevant le bassin.
— J’ai envie de toi, jolie femme, murmuré-je à son oreille tout en continuant à m’enfoncer en elle et en titillant son clitoris.
— Moi aussi, beaucoup trop pour qu’on ne trouve pas une solution, d’ailleurs… Même si je ne sais pas encore laquelle, soupire Lyana tout en venant caresser ma hampe à travers mon maillot.
— Le risque est excitant, non ? Ne fais pas trop de bruit et tout se passera bien.
J’attrape un préservatif que j’enfile sans retirer mon short et elle ne perd pas une miette de ce que je suis en train de faire. Elle écarte les jambes pour faciliter mon passage et je la recouvre de mon corps pour dissimuler à un éventuel voyeur nos folies. Je n’ai jamais fait ça de ma vie mais Lyana a cette capacité à me rendre fou et à oublier les convenances. Et quand je sens sa bouche venir étouffer ses gémissements contre mon épaule alors que je la pénètre, je sais qu’elle est dans le même état que moi. Il ne faut pas longtemps pour que nos désirs, enflammés par ces longs préliminaires dont elle parlait, nous fassent connaître une extase quasi simultanée. Rarement notre jouissance aura été aussi puissante, aussi forte et longue. C’est si bon que nous continuons nos mouvements bien après que cet orgasme nous ait comblés. Nous nous embrassons pour étouffer nos gémissements et quand enfin, nous parvenons à calmer un peu nos ardeurs, je me retire et m’installe à ses côtés en la serrant fort contre moi.
— Il fait vraiment chaud sur cette plage, soufflé-je entre deux baisers.
— Très chaud, oui, pouffe-t-elle en rajustant son bas de maillot. Pourtant, on n’est même pas dans le Sud.
— Tu es bien plus bouillante et excitante que n’importe quel endroit du Sud ou d’ailleurs, tu sais ?
Elle me sourit et se relève, m’attirant à nouveau derrière elle jusqu’à la mer où elle plonge avec une grâce folle. Je ne peux que la suivre et partager avec elle ce moment rafraîchissant bienvenu après notre folie sur la plage. J’ai l’impression que si elle me demandait de la suivre, j’irais avec elle même en Enfer, tellement elle me rend fou de désir. Je sais que ma situation n’est pas des plus stables, qu’il y a des policiers qui me surveillent, qu’il y a des Russes qui sont à ma recherche, que je risque de ne pas survivre bien longtemps dans ce contexte où les menaces à mon encontre sont précises et ciblées. Je sais tout ça, bien entendu, mais est-ce vraiment important ? S’il ne devait me rester que quelques jours sur cette Terre, quel meilleur moyen d’en profiter que de les passer avec une femme comme Lyana ?
Annotations