Chapitre 5 : désaccord.
Le lendemain matin,
– MAIS TU ES COMPLÈTEMENT FOLLE MA PAROLE !
Le sourire qu’arborait Aurore s’évanouit.
Elle n’aurait jamais pensé que Lux réagirait de cette façon.
– « Je suis content que tu puisses retrouver tes origines Aurore », lança-t-elle en croisant les bras. « C’est super, je suis de tout cœur avec toi ».
– Ah ça, tu peux toujours rêver pour que je te dise une chose pareille pour ça !
– Pourquoi ? hurla-t-elle, adoptant ainsi le même ton que lui. À ce que je sache, aucune règle débile du manoir ne nous interdit de chercher nos origines !
Cela cloua le bec au demi-ange.
– Et un point pour Aurore ! annonça Iris qui observait le débat depuis le canapé.
– Je… je demanderais à Jack de rajouter cette règle !
– Qu’est-ce qui te fait croire que je vais la respecter ? Je ne le fais déjà pas avec les autres…
– Et deux-zéro pour Aurore !
Lux foudroya sa sœur du regard.
– Bah, rattrapes-toi grand-frère, lui lança-t-elle avec un haussement d’épaule. C’est juste deux points d’avances.
Il poussa un soupir.
– C’est dangereux.
– Je veux juste retrouver mes origines.
– Tu vas te jeter toi même dans la gueule du loup !
– Tu racontes n’importe quoi !
– Bordel Aurore, on est des Sanroys ! Des enfants issus de relations interdites !
Il pointa du doigt un point de la pièce au hasard.
– On est destiné à mourir ou à souffrir, tout ce que l’on peut faire c’est se cacher pour vivre notre petite vie ! Chercher tes originer, c’est te dévoiler au grand jour !
– Et un point pour Lux ! intervint Iris. Deux-un pour Aurore !
La concernée la fusilla du regard.
– Je t’interdis donc d’y aller.
Elle leva les yeux au ciel en lâchant un soupir d’agacement.
– Je ne…, commença-t-elle.
Les coups sur la porte d’entrée interrompirent la blonde.
– Tu as interdiction d’y aller, insista Lux tandis qu’il allait ouvrir.
– Tu n’es pas mon père !
Puis, d’un ton acide, elle rajouta :
– Celui que j’aimerais retrouver mais bon, monsieur Arcos ne veut pas !
Il allait répliquer quand le voix d’une jeune fille le coupa :
– Bonjour, je viens chercher Iris.
Un petit cri aigu résonna dans le salon. Quand la maîtresse des illusions tourna sa tête vers le canapé, elle remarqua que la petite sœur du rabat-joie venait disparaître.
Avant que le blond n’ait le temps de faire quoi que ce soit, Taliane rentra dans le salon, se dirigea vers le canapé, attrapa Iris qu’elle installa sur son épaule comme un sac à patate et se repartit vers le sortie tout en subissant les coups de pieds et de poings de la Sanroy.
– Bonne journée.
– TALLLLLIAAAAAAAAAAANE !
Ce hurlement résonna dans le manoir tandis que la porte se refermait.
– Euh… ta petite sœur ne vient pas de se faire enlever là ? murmura Aurore surprise.
– C’est… c’est une de ses amies, non ?
– Ouais… mais quand même…
Le silence resta installé un moment avant qu’Aurore ne reprenne contenance. Elle avait là une merveilleuse opportunité de clore la discussion pour partir en douce.
– Bon bah moi j’ai quelques trucs à faire…
Malheureusement pour elle, Lux semblait lui aussi être revenu à son état normale.
Il la fusilla du regard.
– Tu ne crois pas que je te vois venir avec tes gros sabots ? Tu ne partiras pas !
– Dois-je te rappeler mon âge ?
– Tu ne partiras pas.
– C’est quand même fou que tu veuilles m’empêcher de retrouver mes parents !
– Parce que tu feras quoi après avoir retrouvé leur tombes ?
Le visage d’Aurore blêmit alors qu’elle écarquillait les yeux.
Elle n’avait pas pensé à cette possibilité.
Cela alimenta l’inquiétude de Lux.
– MAIS OÙ TU VIS ? lui hurla-t-il hors de lui. Dans une autre dimension ?
– Je… je…, balbutia-t-elle.
– Peu de parents de Sanroys survivent et tu le sais très bien !
La blonde reprit contenance.
– Je… Callen… sa… sa mère est bien vivante !
– Lanilla est une Sanroy ! Tu te souviens de ce qu’elle nous a confié ? Ses parents sont MORTS durant son enfance. Ils n’étaient pas des Sanroys, tout comme tes parents !
– Qu’est-ce que tu en sais ? Peut-être qu’ils sont des Sanroys !
– Étaient.
– Sont !
La maîtresse des illusions le fusilla du regard puis tourna les talons. Elle disparut rapidement de son champs de vision. Lux soupira et, grâce au claquement de porte qui fit trembler le manoir, déduit qu’elle s’était réfugiée dans sa chambre.
« Qu’est-ce qu’elle peut-être têtue... »
////
– Vous m’avez demandé ? s’enquit Cadfael alors qu’il entrait dans le bureau de Méthy.
– Ferme la porte et enlève ton haut.
La souris au pelage sombre sur l’épaule du jeune homme lui lança un regard inquiet.
« Tu ne vas lui obéir à nouveau, n’est-ce pas ? » s’enquit-elle, sachant très bien à quoi s’exposait son maître « Si tu le fais, il... ».
« Je le sais » lui répondit-il par pensée « mais si je fuis ou n’obéit pas, se sera la mort ».
Un sourire carnassier étira les lèvres du maître des espions.
– Tu sais ce qu’il t’attends, n’est-ce pas bâtard ?
Il acquiesça avant d’exécuter l’ordre donné un peu plus tôt.
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– TALLLLIIIIANE !
– Calme-toi, répliqua la concernée. C’est juste un rendez-vous.
– JUSTE ? Il va me foutre un RÂTEAU !
– Qu’est-ce que tu en sais ?
– Il n’aime pas Iris Arcos !
– Il n’aime pas l’image de populaire que renvoie Iris Arcos. Mais il apprécie Magical, la vraie Iris. Et puis, s’il te rejette, ça veut dire qu’il ne te méritait pas.
– Parce que tu penserais la même chose si le garçon que tu aimes te rejette ?
– Mais…, balbutia la faucheuse déstabilisée, mais de quoi tu parles ?
– Tu es amoureuse.
– Je ne le suis pas !
– Et moi qui croyais être ta meilleure amie… Tu ne m’as même pas dit qui c’était…
– Tu es sourde ou quoi ? Je ne suis pas amoureuse ! Je suis une espionne du Chaos ! Je finirais seule comme tous les autres !
– On en parle de ton choix de carrière ?
– Je…
– Tu…
La sorcière poussa un soupir.
– Je te dirais pourquoi je suis devenue espionne si tu ne fuis plus ce rendez-vous.
– Et tu nous suivras de loin, hein ? Comme ça si ça tourne mal, tu viendras me chercher.
– Pas de problèmes.
– Alors marché conclu ! Tu peux me poser maintenant.
Taliane n’hésita pas un instant à obéir. De toute manière, si elle essayait de fuir, elle l’a rattraperai facilement grâce à un sort de vitesse.
– Bon, c’est pas tout ça mais j’ai un rendez-vous !
Elle fit deux trois pas puis, comme si elle venait de voire quelque chose d’effrayant, recula jusqu’à arriver à la hauteur de la sorcière.
– Tu me raconteras tous les détails, hein ? lui demanda-t-elle, cherchant visiblement une source de motivation pour dépasser sa peur.
– Tous les petits détails.
Puis, elle lui attrapa la main.
– Allez, je serais là.
Elle avança entraînant ainsi Iris.
– Tout va bien se passer.
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