Chapitre 12 : le message à la patte du corbeau.
Une main posée contre sa joue, Taliane tapait doucement ses ongles contre la table pour montrer son impatience. Elle fixait la porte de la chambre de Eloan, espèrant voire son père arriver.
Sa mère s'était littéralement enfermée dans son petit salon privé et avait prit soin de fermer les volets pour éviter qu'elle ne les espionne.
Des fois, elle enviait Félix. Lui, il arrivait à se rendre invisble.
<< Ça m'aurait été bien pratique >> pensa-t-elle << Je me serais mêlée de leur discussion sans qu'ils ne s'en aperçoivent...>>
– Il n'empêche que je n'avais pas mentit, annonça Cadfael, brisant ainsi le silence qui régnait dans la pièce. J'ai gagné le pari.
Taliane haussa les épaules.
– Quel pari ? s'enquit Eloan alors qu'il se frottait énergiquement le visage avec une serviette.
Il l'a retira un instant, attendant l'avis de l'espion.
– Il te reste encore un peu de feutre, déclara celui-ci.
Le rescapé reprit son travail.
– Et pour répondre à ta question, on avait parié sur ce qui avait écrit sur ton visage.
Le concerné poussa un soupir en même temps que l'espionne.
Elle se redressa et posa son regard sur Eloan.
– Tiens, tu arrêtes de guetter ? lui lança Cadfael.
La concernée lui répondit par un regard blasé.
– Et là ? s'enquit Eloan en enlevant la serviette.
– C'est bon.
– Enfin !
Il posa la serviette sur la table.
Les yeux de Taliane ne purent quitter ceux du jeune rescapé. C'était assez rare cette couleur.
– Dit Eloan, tu fais partis des Grands Nobles ? s'enquit-elle soudainement.
Le concerné la fixa un instant avant de répéter :
– Les Grands quoi ?
Elle lui fit de gros yeux.
– Les Grands Nobles. Ta mère ne t'en as pas parlé ?
Il hocha la tête de droite à gauche.
– Ma mère n'a pas pu m'expliquer grand chose à propos du Chaos.
– Les Grands Nobles sont les familles les plus proches de la famille royale. Celle-ci ont toutes accomplit quelque chose pour le Chaos comme tuer un mage, sauver un héritier, être un des meilleurs guerriers, etc... Ce titre est héritable et certaines familles sont plus ou moins proche des héritiers.
– Ma famille est actuellement la plus proche de la famille royale, rajouta Taliane.
– Ahhhhhhh... Et donc on sait si on l'ait ou non selon notre nom de famille.
– Excatement, confirma l'espion aux mille cicatrices. D'ailleurs tu connais ton nom de famille ?
– Altissima, répondirent-ils avec un sourire.
– Altissima ? s’écrièrent-ils à l’unisson.
Le sourire du rescapé s'évanouit.
– Notre famille est recherchée c'est ça ? En faîtes c'est le Chaos qui a tué mon oncle parce que c'était quelqu'un de mauvais pour celui-ci, c'est ça ?
– Non ! répliqua vivement Cadfael. Non ! Pas du tout ! C'est une famille de Grand Noble qui était très proche de la famille royale.
Le jeune Altissima pencha sa tête sur le côté.
– Mais alors pourquoi vous avez réagit comme ça ?
– On croyait qu'une grande partie de celle-ci était morte lors des dernières batailles contre l’Hamonie.
– Et que ce nom ne réapparaitrait plus, rajouta Taliane.
Il poussa un soupir.
– Notre famille n'est composée que de deux personnes vivantes.
– Faux, répliqua l'espionne. Enfin...
Tandis que l'attention d'Eloan se portait sur elle, elle se pencha un peu en avant.
– ... si ton oncle s'appellait bien Nagi Altissima alors ta famille est composée de trois personnes vivantes.
Un peu plus tard,
Lux poussa un profond soupir de soulagement quand Aurore ouvrit les yeux.
Encore un peu comateuse, elle s'assit avec difficulté – aidé par son rabat-joie – et posa une main sur son visage.
– Qu'est-ce qui s'est passé ? murmura-t-elle.
– Un corbeau t'as foncé dessus et tu t'es évanouit, répondit Lux dont la colère s'était envolée pour être remplacé par de l'inquiétude pure.
– Crôa ! clama ce dernier. Crôa !
– Il a quelque chose accroché à sa patte. Fit remarquer Théo.
Elle laissa sa main glisser de sorte à pouvoir regarder autour d'elle. Rapidement, elle remarqua l'oiseau sur ses jambes qui semblait l'observer avec attention.
– Une Ombre.. ? s'étonna-t-elle.
Les deux garçons fixèrent l'oiseau.
– Effectivement…, constata Théo. Mais à qui elle appartient ?
Le coeur d'Aurore accélèra.
– Mes parents ! s'écria-t-elle. Elle appartient à un de mes parents !
– Le coup sur la tête l'a rendu folle, annonça Lux.
La concernée le foudroya du regard.
– Je ne suis pas folle, répliqua-t-elle.
– Crôa !
L'oiseau tendit sa patte vers elle.
Elle y décrocha la lettre.
<< Chère Aurore,
Désolée de t'avoir abandonné ainsi. J'aurai voulu te garder avec moi mais j'ai cru bien faire en te mettant à l'abris parmi les humains.
Mais rien n'est plus comme avant.
Il nous cherche nous et toi pour nous tuer en exemple. Je sais d'expérience que cet homme dangereux pourra te retrouver. En te cachant avec nous, je pense que l'on pourrait survivre.
Retrouve nous à l'adresse inscrite derrière cette lettre.
Nathaniella Astria>>
En lisant le nom de l'expéditrice, elle fondit en larme sous le regard étonné de Théo et Lux.
C'était la première fois qu'ils voyaient la jeune femme pleurer.
L'ange noire s'empara de la lettre et la lue en diagonale.
– C'est... c'est ma mère...
– Je... il n'y a rien qu'y prouve que c'est ta mère !
– Le verbe "abandonner" est une preuve, intervint Théo qui regardait par dessus son épaule. Et puis, elle a des origines d'Obscurienne et le corbeau devant nous est une ombre.
– Et alors ? Ça peut être aussi un piège !
– J'y vais, annonça soudainement Aurore en se redressant pour attraper un sac.
– Il est hors de question que tu y ailles ! Répliqua le rabat-joie.
Elle se tourna vers lui.
– Tu crois vraiment que je vais t'écouter Lux ?
Et sur ces mots, elle continua a rassembler quelques affaires en hâte.
– C'est un piège ! Et tu es en train de tomber dedans !
Elle referma son sac et se posta devant.
– Et si ce ne l'ait pas ? Et si mes parents m'attendaient à cette adresse ?
Son regard plein de défi s'était plongé dans celui du demi-ange.
– Et puis, si tu as si peur pour moi, pourquoi tu ne m’accompagnerais pas ?
– Si je viens avec toi et que l'on survie à ce piège, tu devras m'obéir pour le restant de tes jours.
Un petit sourire étira les lèvres de la Sanroy.
– Et si ce n'est pas un piège alors tu devras me faire confiance et arrêter de me protéger de la sorte.
– Marché conclu.
– Et je pari que je viens avec vous ? lança Théo.
– C'est comme tu veux, répondit Aurore.
Il les fixa un moment.
– Il vaut mieux un garde fou, murmura-t-il.
– Hein ? s'enquirent les deux concernés à l'unisson.
– Je viens avec vous, répondit-il. Mais avant on passe au manoir.
– Pas de problème, déclara Aurore.
Puis le trio sortit du petit appartement.
Peu de temps après, dans l'obscurité du salon, le portable de la Sanroy vibra dans le vide.
Une fois.
Il y eu un message vocale à son attention.
<< Bonjour mademoiselle Aurore, c'est Ermina Mustela à l'appareil. Je viens vous appelez au sujet de l'enquête. Est-ce que vous pourriez passer à mon bureau ou me rappeler pour que nous puissons en discuter ? Je vous souhaite une bonne journée.>>
Il vibra une deuxième fois.
Il y eut un second message vocale à son attention.
« Salut Aurore, c’est Linoa. Il paraît que tu étais introuvable ces derniers temps, j’imagine que c’est à cause de ton enquête sur tes origine. Bah justement ma belle-sœur te cherchait pour ça.. »
Moment de silence.
« Je suis désolée mais… mais ta mère est morte. Yuki l’aide à te retrouver. Tu peux passer à la maison quand tu veux. »
Annotations
Versions