Le soir même,

Après quelques minutes de marches à travers les bois et les petits chemins de randonné, les trois Sanroys arrivèrent devant une bâtisse. C’était une petite maison en brique rouge perdue en pleine clairière.
Aurore s’approcha de la porte et serra son poing, prête à toquer. Mais maintenant qu’elle était là, elle commençait à stresser.
Qu’allait-elle découvrir ? Comment ses parents se comporteraient-ils avec elle ? Comme, elle, elle allait réagir ? Que se passerait-il ensuite ? Que…

– Bon Aurore, tu toques ou pas ? lui lança Lux. Il commence à vraiment faire froid !

Elle se tourna et lui offrit un magnifique regard noir.

– Excuses-moi de me poser trop de questions.
– Ça te ressemble bien ! s’exclama-t-il. Tu fonces dans le tas et tu réfléchis ensuite !

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– Tes parents et moi pensons la même chose, répliqua Cadfael quand la jeune Mandragore nia une nouvelle fois son amour pour Félix.
– Eh bien vous vous trompez tous, lança-t-elle.

Puis en marmonnant, elle rajouta :

– Malheureusement, il n’y a pas que vous qui pensez à une bêtise pareille.
– Il y a qui d’autre ?
– Iris. Ma… Ma meilleure amie.

L’espion s’arrêta et fronça les sourcils.

– Toi, tu as une meilleure amie ?

Elle s’arrêta à son tour dans le couloir.

– On a nous deux un point commun : un grand frère.
– Eh bien il faut qu’ils se rencontrent. Comme demain par exemple. Ça pourrait être amusant.

« Sauf que Nel ne sait pas que se sont tous deux des Sanroys. S’il venait à l’apprendre, se ne serait pas si amusant que ça... »

– Ouais… On va dire ça comme ça…, finit-elle par répondre. Mais de toute façon son frère est partit avec Aurore, une de ses amies. Va savoir quand ils reviendront.

Quelqu’un passa près d’eux et s’arrêta un peu plus loin, soudain attirer par leur conversation.

– Pourquoi ils sont partit ?
– J’en sais rien. J’ai juste surpris une discussion où son frère parlait de leur destination. Et puis, tu en poses des questions !
– Sur ce point, tu as raison. Revenons plutôt sur le fait que tu sois amoureuse de Félix.

Un sourire sournois étira les lèvres de celui qui espionnait leur conversation.

– Je ne suis pas amoureuse de lui ! Je dois de te le répéter combien de fois ?
– Jusqu’à ce que tu arrêtes de mentir.

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Lux et Aurore se hurlaient dessus depuis un bon moment à présent. Théo, désespéré, poussa un soupir avant de s’approcher de la porte.

– Qu’est-ce que tu fais ? lui demandèrent-ils à l’unisson.
– Je vais frapper à la porte.

Et il accompagna ses paroles du geste. Il ne fallut qu’un petit moment avant que la porte ne s’ouvre timidement. La Sanroy et le rabat-joie se rapprochèrent.

– C’est moi, Aurore.

La porte s’ouvrit en grand. Une femme en sortit et sauta au cou de la blonde. Les larmes commencèrent à couler sur leurs joues tandis que la Sanroy lui rendait son étreinte.
Lux et Théo regardèrent avec attendrissement la scène. Toutefois, en ramenant son regard au niveau de la porte, le demi-sorcier remarqua deux jumelles qui elles aussi observaient les retrouvailles.

Plus tard,

Assis autour de la petite table en bois, le silence régnait. Personne ne savait quoi dire. Aurore en particulier ne savait pas comment commencer la conversation avec sa mère. Devait-elle lui demander pourquoi elle l'avait placée dans cet orphelinat ? Où était son père ? Pourquoi n’avait-elle jamais essayé de la contacter avant ? Pour...

– Aurore, je ne suis pas ta mère, annonça-t-elle d’un ton grave.

Cette déclaration était arrivée si soudainement que la Sanroy crue perdre pieds.

– Tu… Tu n’…
– C’est un PIÈGE ! hurla Lux en se levant.

Théo à côté de lui lui ordonna de se calmer. Mais le demi-ange ne l’écoutait pas.

– JE LE SAVAIS BON SANG !
– LUX ! cria Théo.

Il attira enfin l’attention de ce dernier sur lui.

– Calme-toi ! Si c’était un piège, elle nous aurait attaqué pendant notre sommeille ou quelque chose comme ça !
– Il a raison, annonça Nathanielle. Ce n’est pas un piège. J’étais la meilleure amie de sa mère. Je lui ais promis de veiller sur sa fille alors qu’ell…

Elle s’arrêta soudainement, un sanglot s’emparant d’elle. Ses filles accoururent vers elle pour tenter de la réconforter.

– Qu’elle ? s’enquit Aurore d’une voix désincarnée.

Lux posa sur elle un regard inquiet.

– Qu’elle… Qu’elle mourrait.

La blonde crue sentir un couteau se planter dans sa poitrine.

Sa mère… Sa mère est…

– Et… Et mon père ?
– Ce fut le premier à se faire tuer, chuchota-t-elle, le tête basse.

Un deuxième coup.

– Je… Je suis tellement désolée Auore. Je… Je n’ai rien pu faire.

Des larmes s’écoulèrent sur les joues de la Sanroy. Lux entoura ses épaules de son bras pour la ramener près de lui alors qu’elle se laissait emporter par sa tristesse.
Ses sanglots furent les seuls à perturber le silence de mort qui s’était installé.