– Je sors de la maison, annonça dans un murmure la voix d'Esméralda dans son oreillette alors qu'il finissait de crocheter la porte. On continue le plan A.

Un petit clic retentit. Son regard, habitué à l'obscurité du couloir, vérifia que personne ne venait par ici. Une fois fait, il se faufila dans la chambre, prenant soin de refermer à clé derrière lui.
Il retient son souffle et, sur ces gardes, vérifia que personnes ne venaient par là.

– Ok. Je suis dans la chambre.
– Et moi à la fenêtre.

En se retournant, il remarqua la jeune rousse accroupit sur le rebord qui lui faisait signe. Il s'empressa d'ouvrir la fenêtre. Avec souplesse, Esméralda pénétra dans la pièce, refermant derrière elle.

– On trouve ce classeur et on repart par là, déclara l'espion en chuchotant avant de se diriger vers la grande étagère.
– YE, c'est ça ? le questionna-t-elle dans un murmure en s'approchant à son tour.
– Oui.

Il laissa ses yeux vagabonder un peu avant que la jeune femme ne ramène son attention sur elle.

– Trouvé, annonça-t-elle sur le même ton.
– N'empêche, Esméralda, tu as une idée de pourquoi Yves veut que…

Un bruit dans le couloir attirèrent leur attention.
Immédiatement, ils se précipitèrent dans l'armoire qui se trouvait dans un coin de la pièce. Ils s'enfermèrent à l'intérieur, tentant de tenir avec toutes les vieilles babioles qui traînaient là.

– Faut vraiment que tu lâches ces vieilles photos, lança une voix familière.

Leur patron.

– Ta veille mère n'a pas le droit de replonger dans ces souvenirs ?
– Souvenirs que tu comptes montrer à Azune.
– Mauvaise langue. Je veux juste lui parler.
– La dernière fois que tu as parlé à une femme que j'aimais, tu lui as montrés TOUTES les photos.
– Et alors, vous êtes bien sortit ensemble après, non ?
– Et quand elle m'a quitté, elle m'a lancé en pleine figure ce que tu lui avais montré !

Callen alluma son portable, éclairant ainsi faiblement leur cachette.

« Tu crois que ça a un rapport avec le classeur YE ? » s'enquit-il en ne bougeant seulement ses lèvres.
« Sans aucun doute » répondit-elle de la même manière. « C'est sans doute pour ça qu'il nous a envoyé chez ses parents ».

– Il n'est plus là, constate la mère de Yves d'une voix blanche.
– Tu as du l'oublier chez tonton, répondit-il.
– Non, il était là ! J'en suis sûre !

Il y eut un instant de silence.

– Esméralda…
– Qu'est-ce que tu insinues ? Qu'une de mes employés est une voleuse ? !
– Et si tu l'avais justement employé pour chercher ce classeur ?

Le regard des deux espions tombèrent sur l'objet des discussions avant de doucement remonter l'un vers l'autre.
Dans quoi s'étaient-ils fait embarquer ?

– C'est ridicule ! Et puis Esméralda a toujours été avec toi, n'est-ce pas ?
– Et elle est en binôme avec Callen, tonna-t-elle. J'ai été espionne bien avant que je ne te donne le jour alors crois-moi que je connais bien toutes les petites magouilles pour infiltrer une maison !
– Ce classeur te rends complètement parano !
– Appelle-la !
– Avec plaisir !

Un long silence s'ensuivit.

– Elle doit être occupée. Je vais appeler Callen pour te prouver ma bonne foi !

L'écran du téléphone afficha un appel entrant.
Il raccrocha.

– Bah… Ça leur ressemble pas d'être injoignable…

Le jeune espion décida de lui envoyer un message :

« On a pas pu partir. On est caché dans le placard »

Un silence lourd s'empara de la pièce.

– Tu ne peux pas le prouver, n'est-ce pas ? lui lança sa mère.
– Ils sont occupés, très occupés.

Sa voix était légèrement secouée par la panique.

– Ils ne peuvent donc pas répondre… Pour… Pourquoi tu t'approches de ce placard ? !

Soudain, la lumière du jour submergea les deux jeunes.

– Alors, c'est comme ça que tu gères l'agence ? déclara sa mère, les mains encore placées sur les deux extrémités des portes en bois. Tu me déçois vraiment Yves.
– Euh… Bonjour… ? tenta Callen.

Elle tendit les mains, réclamant en silence le classeur à la rousse, ce que celle-ci fit immédiatement sans broncher.

– Maman… commença leur patron.
– Je veux vous voire tous les trois en bas, et que ça saute !

La séance d'entraînement s'était transformée en échange de sceau. En faîte, Eloan et Taliane avaient parlés tous deux du sceau permettant de changer d'apparence. J'ai riiiiiiiiiiiiiiiiiiien compris. Bon, il a fallu que Félix se rejoigne à la discussion et commence à parler de celui pour devenir invisible.

– En fait, que vous ne m'écoutiez pas des masses et que vous ne vous entraînez pas comme une malade à de bons côtés, lança Nel à côté de moi.

Avant que je n'ai le temps de faire quoique ce soit, il déclara :

– Bon, c'est pas tout mais il faut que je remonte dans ma chambre. Soyez sage.

Je lui répondis par un petit grognement, tentant de me concentrer sur ce qu'ils disaient.

Je suis sûre que je peux arriver ce sceau ! Comme ça, je pourrais montrer à ce crétin de démon qu'il a encore une fois tort !

À peine eut-il quitté le jardin intérieur qu'une explosion suivit de plusieurs cris retentirent.

Sa mâchoire se crispa tandis que, raidit par la colère, il faisait demi-tour.

Décidément, cette princesse n'écoutait vraiment rien à ce qu'il lui disait !

///////

Assis tous les trois sur le douillet canapé du petit salon, les deux espions et leur patron attendaient que la mère, assise sur le fauteuil ne brise le silence.

– Tu me déçois, finit-elle par lui lancer. Utiliser tes agents pour chercher ce classeur est vraiment petit de ta part.

Le concerné marmonna quelque chose.

– Qu'est-ce que tu as dis ?

Il poussa un soupir en lançant tout haut :

– J'avais vraiment pas le choix : Azune se serait moqué de moi et j'aurais perdu toute crédibilité auprès de mes agents !
– D'ailleurs, qu'est-ce que signifie « YE » ? s'enquit Callen.
– Yves Enfant, répondit-t-elle.
– Ah… intervient Esméralda. C'est un album photo…
– Un album qui me ridiculise, oui ! réplique Yves.
– Je ne vois vraiment pas en quoi cela te ridiculise ! conteste sa mère.
– Mais maman, tu as pris une photo de moi après que j'ai...

Il s'interrompit soudain, se souvenant de la présence des deux jeunes, avant de reprendre :

– … Enfin, une photo ridicule !

Le regard de la femme tomba sur le mouvement qu'elle percevait à travers la fenêtre.

– Tiens, va donc aider ton père avec les course, lui ordonna-t-elle.

Son fils la fixa un instant avant d'y aller en marmonnant :

– Je suis sûr que papa me comprendra.

Rapidement, il disparut à l'extérieur.
Les deux espions restèrent un moment silencieux puis Callen demanda :

– Et c'est quoi cette fameuse photo ?

Les yeux de la mère étincelèrent.

– Un photo très mignonne !

Elle ouvrit l'épais classeur, tournant rapidement les pages.

– À l'époque, Roxanne passait beaucoup de temps à la maison avec Jack. Yves avait à peine quatre ans et elle trois. Un jour, il est descendu tout fière dans cette tenue et, pour rigoler, je lui ai fais des petites couettes.

Elle enleva une photo de la pochette plastique avant de la tendre devant elle.
Les deux espions éclatèrent de rire, se tortillant sur le canapé.

– N'est-il pas mignon comme ça ? rajouta la mère.
– Papa, tu ne comprends pas que…

Un bruit sourd résonna.
Yves, les joues cramoisies de honte, venait de lâcher les deux gros sacs de course.

– Elle… Elle leur a montré…
– Effectivement, ça peut te faire perdre un peu de crédibilité… commença son père.

Le regard de celui-ci tomba sur les deux amis qui n'arrivaient visiblement pas à s'arrêter.

– … Et deux agents aussi…
– C'est un cauchemar…
– Mais cela n'explique pas ta conduite. Si tu ne leur avais pas donné cela pour mission, ils ne seraient pas en train de mourir de rire. Cela mérite punition.

Yves pouffa un peu.

– Papa, j'ai vingt-cinq ans, un job, un appartement de fonction et une indépendance financière, tu veux me punir comment ?

Très vite, il ravala son sourire. Au regard de son père, il su qu'il allait regretter.