Chapitre 3 : Message.

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Un peu plus tard,


- C'est là  ! Cria Cassandre en ouvrant violemment la porte.


Les deux professeures arrivèrent rapidement à la porte. L'une d'entre elle, portable à la main déclara  :


- Oui alors dans la pièce...


La salle était calme. Le jeune homme dans le lit se tourna vers eux, à moitié réveillé.


- Qu'est- ce...


Il bâilla avant de continuer  :


- ... Qu'il se passe  ?


Cassandre le regarda avec de gros yeux.


- Mais ils sont où  ?  ! S'exclama-t il.

- Bah ils sont partit. D'ailleurs pourquoi tu as pété un câble  ?

- Je n'ai pas pété de câble  ! Il y avait toute une scène ici  !


Volt fronça les sourcils.


- Il ne s'est rien passé ici... À part le moment où tu es sortis en criant.

- Il ne s'est rien passé  ? S'enquit la jeune prof.

- Oui. Répondit Volt.

- Non  ! Répliqua Cassandre. Une taré à l'apparence de Mélodie à voulu égorger Mélodie  !


GROS BLANC.


- Excusez-nous, fausse alerte. Déclara la jeune prof au téléphone, honteuse. Non, nous n'avons pas eu l'intention de vous faire une mauvaise blague... C'est un élève qui ne se sens pas très bien... Manque de sommeil, Bac... Merci encore de votre compréhension.


À côté d'elles, Cassandre tentait de leur donner le maximum de détail.


Il n'avait pas rêvé  !


Cependant, les deux profs ne semblèrent pas convaincu. La plus jeune semblait même... Inquiète.


- Cassandre, il faut qu'on parle. Déclara doucement la plus jeune.

- Situation familiale instable. Lança la plus veille avec dédain.

- Je ne suis pas fou  ! Répliqua le roux.


Elles lui saisirent le bras pour le faire sortir.


- Allez, viens Cassandre. On te prépara un bon chocolat chaud.


Mais, comme un gosse qu'on essayerait d'emmener à l'endroit qu'il déteste le plus, Cassandre s'agrippa à l'encadrement de la porte.


- JE NE SUIS PAS FOU  ! Hurla-t-il en boucle. JE NE SUIS PAS FOU  !




- « Un pictionnary » ? Répétais-je surprise.


Callen acquiesça avant d'expliquer :


- Nel connaît la langue du message que l'on voit dans le cauchemar du Néant. Si on arrive à retranscrire les signes correctement, on saura ce qu'il signifie.

- Parce que c'est vraiment une langue ça ?

- Princesse. Me gronda l'obscurien. Cette langue est celle du Chaos.

- De l'Harmonie. Répliqua sèchement Théodore.


En me tournant vers lui, je me rendis compte qu'il fusillait Nel du regard.


- Comment vous pouvez vous attribuer sans remords une langue que vous avez copié ?


Ce fut au tour de Nel de le fusiller du regard.


Et voici le retour des querelles Chaos/Harmonie...


- Comment peux- tu décemment poser une question aussi stupide que ça ? Lança- t- il froidement. C'est vous qui avez copié !


Tandis que les deux ennemis se battaient à coup d'arguments pour tenter de convaincre l'autre – ce qui n'arrivera jamais –, je me tournai vers Callen.


- Et donc le plan c'est de refaire le message ?

- C'est ça. Nel va vérifier chaque signe pour les refaire correctement si on les fait mal.

- Et après il l'a traduira ?

- Pas besoin : à ce qu'à dit Nel, la langue s'adapte automatiquement à celle du lecteur.


Je fronçai les sourcils, septique.


- En clair, on saura directement ce qu'elle signifie rien qu'en la voyant.

- C'est ça.

- Je pense pas que ça marche comme ça. Tu ne devrais pas croire Nel sur ce coup- là : ils ne savent déjà pas l'origine...

- Elle vient du Chaos ! Hurla Nel.

- Elle vient de l'Harmonie ! Hurla Théodore au même moment.

- Tu vois ? Rajoutai-je simplement.


Callen passa une main dans sa crinière brune.


- C'est vrai que je n'ai jamais vu ça à l'action...

- Et même, dans ce cas, on saurait directement ce que ça veut dire vu que l'on voit le message dans le cauchemar.

- Justement ! Intervient Nel en s'approchant de moi. La langue du Chaos...

- HARMONIE !

- ... Ne « marche » pas si on ne la voit pas directement. Et jusqu'à preuve du contraire, vous n'avez pas vu de vos propres yeux ce message.

- Tu as finis de te disputer ? Lui lançai-je.

- Je ne faisais que lui faire entendre raison.

- Tu as TORS Nel Mandragore !

- Mais là n'est pas la question.


Il attrapa une feuille et un stylo sur mon bureau avant de gribouiller quelque chose dessus. Quelques instants plus tard, il me la tendis.

Je fronçai les sourcils devant les signes qu'il avait dessiné.


Ça ne signifiait rien pour moi.


J'ouvris la bouche pour faire pars de mon avis quand le message devient soudain claire dans mon esprit. Les signes étaient restés sur place mais je savais exactement ce que cela signifiait.


« Linoa est une tête de mule »


- Hé ! Répliquai-je en levant les yeux sur le démon. Je ne suis pas une...


Je m'arrêtai devant son sourire sournois.


- Qu'est- ce qu'il a écrit ? S'enquit Callen.


Je lui tendis la feuille. Quelques instants plus tard, il poussa un petit bruit d'admiration.


- C'est... C'est magique... Murmura-t-il.


Esméralda lui choura la feuille des mains, des étoiles dansant dans ses yeux gris. Elle semblait étudier avec beaucoup d'attention les signes.


- Et donc, maintenant que vous êtes convaincue princesse, trouvons ce message.


Et sur ces mots, il attrapa à nouveau une feuille et un rouleau de scotch avant de s'approcher du miroir.


Monsieur Lapinou.


Paniquée, je retirai précipitamment ce qu'il avait dans les mains en déclarant :


- Je vais m'en occuper.

- Vous êtes énervée parce que j'ai raison ? Me lança malicieusement Nel.


Je restai muette, préférant le laisser croire cela. En réalité, j'étais paniquée.

Et si, en approchant du miroir, ce crétin s'était rappelé du dessin qu'il avait aperçut avant que je ne lui balance mon manuel de math en plein poire ? Il aurait tenté de le retrouver et si il retournait le miroir…


Mes joues rougirent de honte rien qu'en imaginant la scène.


Ou comment perdre toute crédibilité en moins de deux minutes…


- Princesse ?


Je sursautai mais ne me retournai pas vers lui.


Il ne manquait plus qu'il se rende compte que quelque chose cloche !


- Euh… Oui…


Puis, plus sèchement, je rajoutai :


- … Qu'est- ce que tu me veux ?


Crois que je suis énervée… Crois que je suis énervée… Crois que je suis énervée…


- Vous allez mettre combien de temps pour accrocher cette feuille à ce miroir ?

- Tu m'en poses des questions !


Et sur ces mots, je scotchait la feuille contre le miroir et attrapai un feutre.


- Bon, on a plus qu'à retrouver cette phrase !


Je me concentrai pour revoir la scène et examinai avec attention le mur. Le plus soigneusement possible, je reproduisait le premier signe. Une fois finis, et sûre qu'elle ressemblait à ce que je voyais, je m'éloignai un peu du miroir, fière de moi.


- Il n'est pas courbé au milieu. Répliqua Callen.

- Il est un peu courbé. Répliquai- je à mon tour.

- Je t'assure qu'il ne l'est pas.


Légèrement agacée, je lui tendis le feutre. Il le prit sans hésiter avant de s'approcher de la feuille. Sans aucune hésitation, il barra mon signe pour faire à côté un « I ».


- Donc la phrase commencerait par un « i »… Murmura Nel.


Je me tournai vers lui, surprise.


- Attends, le « i » en langue du Chaos c'est « I » ? !


Il acquiesça.

En me tournant à nouveau vers le tableau de fortune, je croisai le grand sourire de Callen. Doucement, je lui donnai un petit coup de poings dans l'épaule histoire de lui montrer mon léger mécontentement. Puis, avant qu'il n'est le temps de dire quoique ce soit, je lui lançai :


- Vu que tu as trouvé la première lettre, fais donc la deuxième.


Il me fixa un instant puis s’attela à la tâche tandis que je fermai les yeux pour mieux me concentrer. Quand je les ouvris à nouveau, Callen traçait un ligne verticale. Il rajouta dessus deux lignes horizontales.


- C'est courbé à la fin. Intervenais-je.

- Tu vas arrêté avec tes courbes ? Me lança-t-il doucement.

- Si les deux traits horizontaux étaient au milieu, se serait un « m ». Déclara Théodore.

- Qu'est- ce qui pourrait bien commencé par « im » ? S'interrogea Nel tout haut.

- « Image ». Répondit Mélodie immédiatement.

- Vu que le message parle sûrement du Néant, je pense que serait plutôt « immortel ». Répliqua Eve, les bras croisés.

- Je suis sûre que ce n'est pas une barre tout droit là. Annonçai-je en posant mon doigt sur la fameux trait vertical. Il est courbe comme un « J ».

- « B » ? S'étonna Nel. Quelle mot peut bien commencer par « ib » ? !


« Il manque un trait horizontal » intervient Leon à son tour.


Callen et moi le fixâmes un instant puis il apporta les modifications au signe. En le voyant rajouter la courbe pour lui faire prendre une forme de « J », un sourire de satisfaction étira mes lèvres.


- C'est un « C ». En conclut Éden.


Je me tournai vers celle- ci.


- Tu connais la… Commençai-je.

- La langue de l'Harmonie ? Lança-t-elle en accentuant bien le dernier mot. Oui : on nous l'a apprit dès notre plus jeune âge.


Puis elle rajouta :


- Comme toutes héritières digne de ce nom.


Je la fusillai du regard avant de répliquer :


- Ce n'est pas de ma faute si Nel ne me l'a pas encore apprit.


Le concerné poussa un soupir.


- Je dois vous apprendre tellement de chose déjà – j'ai d'ailleurs la dérangeante impression d'oublier certaine chose – . Se plaint-t-il. C'est assez dure de l'admettre mais pour l'instant c'est la chose la moins importante dans votre éducation.

- Dis Nel… Intervient une voix.


Je l'entendais si rarement qu'il me fallut un moment pour me rendre compte que c'était celle de Esméralda.


- … Le « b » et le « c » se différencie au nombre de bâtons horizontaux ?


Il se tourna vers elle pour lui accorder un léger sourire.


- Oui. Et c'est pareille pour le « a », le « d » et le « e ». Ainsi le « a » n'en possède qu'un, le « b » deux, le « c » trois. Le « d » en possède quatre : trois comme le c et un au niveau du bout du « J ». Enfin le « e » en possède cinq : quatre comme le « d » et le dernier au- dessous de la courbe du « J ». Mais on verra ça plus en détails quand je commencerai à te donner des cours.


Esméralda lui accorda un sourire en le remerciant.


- Depuis quand tu lui donnes des cours ? M'étonnai-je.

- Je ne lui en ai pas encore donné. Répliqua-t-il. Mais je suis sûr qu'avoir une élève studieuse au lieu d'une tête de mule dissipée sera reposant pour moi.

- Hé ! Je t'écoutes tu sais !


Il me lança un regard blasé.


- Enfin… Quand tu racontes des trucs importants… Avouai-je.

- Et si on continuait ? S'enquit Callen. Parce qu'à ce rythme, on va pas finir avant le repas…



Plus tard,


Je poussai un soupir de soulagement quand nous trouvâmes le dernier signe.


Enfin…


Je posai mon regard sur le message qui finit par devenir rapidement claire dans mon esprit : « Ici repose le Néant. Qu'à jamais il reste scellé pour l'existence de ce monde ».


Je grimaçai.


Quelle indication…


Puis, pensant que les autres auraient peut- être trouvé quelque chose d'intéressant dedans, je me tournai vers eux avant de demander :


- On en fait quoi maintenant ?


Le silence me répondit.


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