Chapitre bonus : passé.

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Quand nous étions enfant, ma vie était simple et joyeuse.


- Papa !


L'homme s'était retourné vers nous.


- Qui est qui ?

- Ah... Euh... Éden... ?

- Non.


Notre mère était arrivée et nous avait désigné une par une en annonçant tranquillement :


- Éden, Eve et Mélodie.



Tout était si simple à cette époque.


Nous étions si proche.


Puis, on avait finit par apprendre que l'une d'entre nous deviendrait la reine de l'Harmonie.

Éden se consacra à cet objectif, Mélodie se prit d'amour pour un jeune Grand Noble et moi... Eh bien j'étais restée cette rêveuse. Toujours perchée à une branche d'arbre à lire et à m'imaginer des contes.


Plus on grandissait, plus on s'éloignait Éden et moi.


Mélodie n'était-elle pas le seul lien qui nous liait ensemble ? Sans aucun doute maintenant que j'y pense.


Habilement, j'arrivais à échapper aux entraînements. Mais ce n'était pas toujours le cas...

Éden, bien plus forte que moi à cette époque, me battait toujours facilement devant des Grands Nobles au regard critique.


Ils cherchaient en nous des reines mais nous n'étions encore que des enfants !


Ce regard plein de critique, j'arrivai de moins en moins à le supporter. Cette pression, j'arrivai de moins en moins à l'accepter.


- Eve, tes cheveux sont trop longs. Il vont te gêner lors de tes entraînements.

- Et alors ?

- Il faut les couper.

- Jamais.


J'étais devenue insupportable autant que l'Harmonie l’était pour moi.

Alors, un jour, j'ai décidé de m'enfuir.

Je savais très bien que je ne pouvais éviter les gardes aux portails alors j'ai trouvé une barque et je suis partis avec mais l'océan s'est rapidement déchaîné.


J'ai bien cru que j'allais mourir quand je suis tombée à l'eau et que j'ai vu la lueur de la lune disparaître petit-à-petit tandis que je coulais.

Mais, heureusement, elle était là.


- Je ne vous serez jamais assez reconnaissant gardienne ! Demandez-moi ce que vous voulez, je l’exaucerai de bon cœur.

- Eh bien si vous me le permettez votre majesté, j'aimerai prendre son mon aile Eve durant deux ans. Je pense que l'éloigner de l'île un moment lui ferais le plus grand bien.


Daphné était bien la seule à avoir vu mon mal être.


Quelques jours plus tard, j'étais repartis vers elle, en direction du territoire des humains.


- Bienvenu princesse ! Avaient-ils déclaré à l'unisson.

- Je suis Astroméria !

- Et moi c'est Volt !


Je ne m'étais pas préoccupée de leur présentation à l'époque. Je n'avais qu'une envie : faire une petite sieste sur une branche d'arbre.

Ainsi, j'avais grimpé au premier arbre venu mais, alors que je me hissais à une branche qui me semblait parfaite, mon regard était tombé sur un garçon qui dormait.

Mon cœur avait raté un battement.


Je crois que c'est à cette instant précis que j'ai commencé à l'aimer.


Quand il ouvrit les yeux et croisa les miens, il avait sursauté et, alors qu'il allait tombé, s'était agrippé à la branche si bien que nous nous retrouvâmes face à face.


- Euh... Bonjour. Avait-il déclaré pour briser ce silence gênant. Je... Je m'appelle Naos. Et toi ?

- Eve. Avais-je répondu en détournant le regard. Je m'appelle Eve.


Naos m'avait petit-à-petit redonné le goût aux entraînements. Quand je perdais, il ne me jugeait pas du regard. Il me souriait, me disait de recommencer, m'expliquait mes erreurs et ne pouvait s'empêcher de me taquiner. C'était devenu un jeu.


- Tes cheveux ont l'air de te gêner. Avait-il déclaré alors qu'il m'aidait à me relever.


Voyant très bien où il venait en venir, j'avais fais un pas en arrière.


- Je ne veux pas qu'on me coupe les cheveux !

- Il n'a jamais été question de ça Eve. Avait-il répliqué, surprit de ma réaction. Il suffit de les coiffer.

- De les coiffer... ?

- Oui. Allée viens, on va en trouver une !


Il m'avait attrapé la main et entraîner vers la petite maison où nous vivions Astroméria, Daphné, Naos et moi. Volt lui habitait avec ses parents, un peu plus loin dans le village.


Et pour la première fois, il m'avait fait une natte qu'il avait ensuite enroulé pour faire un chignon. Ne sachant, à l'époque, pas faire de natte, je lui demandai tous les jours de me coiffer.


Chaque jour passé en leur compagnie était un vrai bonheur. J'avais l'impression de retomber plusieurs années en arrière quand mes sœurs et moi pouvions nous amuser... Que nous étions proches...


- Dis moi Eve... Avait-il commencé.

- Hum ?


Sa main s'était posée sur la mienne.


- Ça fait un moment que l'on se connaît...

- Un an.


Il avait l'air horriblement mal-à-l'aise.


- Il faut... Il faut absolument que je te dise... Je... Je t'aime !


Mes joues avaient prit un coup de chaud.


- Moi... Moi aussi je t'aime Naos...

- YES !


Nous nous étions retournées vers l'origine du cri. Astroméria et Volt nous regardait, pris sur le faits.


- Qu'est-ce que vous faîtes là ? S'était enquit Naos. Vous nous espionnez ? !

- Il fallait bien que l'on vérifie que tu ne te dégonfles pas ! Avait répondu Volt. Sinon dans vingt ans, on y serait encore !


Puis, une deuxième année en leur compagnie passa. Je ne fus rappeler à la réalité qu'au moment où deux gardes de l'Harmonie vinrent me chercher.

La fin d'un rêve éveillé.


À l'Harmonie, ils voulaient que je m'entraîne, que je me confronte encore une fois à leur regard critique.

D'accord, j'étais plus grande, j'avais quatorze ans. Mais je ne voulais pas encore me sentir rabaissée par rapport à ma sœur.

Oh et quelque chose avait changé à mon arrivé : la question du mariage était apparu pour moi et Éden – Mélodie était déjà en couple avec Théodore –. Ma mère voulait nous trouver un époux. Éden s'en fichait. Moi... Et bien mon cœur était déjà pris.

J'étais avec Naos depuis un an et on s'aimait comme au premier jour.


Mes sœurs et moi, à cette époque , dormions encore dans la même chambre. Mes parents devaient encore croire que nous étions proche.

Éden ne pouvait s'empêcher de faire des remarques sur mes cheveux. « Beaucoup trop long », « comment comptes-tu combattre », etc etc...


Les jours passèrent et je retrouvai cette colère que j'éprouvai avant de rencontrer Daphné.

Éden était toujours après moi. Elle m'énervait horriblement. Mais il y avait aussi ma mère.


« Eve, Éden, il faut vous trouver des fiancés. Je vous rappelle que l'avenir de l'Harmonie est entre vos mains et bla et bla et bla... »


Naos me manquait horriblement.


En cachette, de temps en temps, j'arrivai à appeler la maison et à parler avec lui un petit moment... Avant que Éden ne débarque.


Puis, un jour, j'ai à nouveau craqué. Et je me suis enfuis de l'île en profitant d'un moment d'inattention des gardes.


C'était la plus GROSSE erreur de mon enfance.


Au moment où j'avais retrouvé Naos, Éden était sortit de la pénombre. Et, en comprenant que nous étions ensemble, à fait demi-tour pour... Pour le signaler à mes parents.


Ils n'avaient pas fallu longtemps avant qu'ils ne décident de capturer Naos.


Je sentais encore sa main sur ma joue. Son regard hautain et dédaigneux me faisait rager. Je n'avais qu'une envie : étriper Éden.


- Arrêtez ! S'était affolée Mélodie en s'interposant. Je... Je suis sûre que tout peux s'arranger !


La nuit était tombée. Tout le monde dormait. Le lendemain, Naos devait se faire exécuter. J'avais profité du silence pour sortir hors de la chambre pour aller le délivrer. Mais mes sœurs m'avaient surprise et Éden s'était jetée sur moi.


Éden avait écarté les bras.


- D'accord, alors je te laisse le choix. Soit tu retournes te coucher avec nous et tu laisses ce prétendant gardien mourir soit tu pars le sauver mais alors tu ne seras plus notre sœur, Eve !

- Éden... Murmura Mélodie.

- On te reniera ! Tu comprends ça crétine ? ! Est-ce que ton beau prétendant est plus important que tes sœurs ? Je...


Sans hésiter, je l'avais dépassée répondant ainsi à la proposition de Éden.


À ce moment là, notre dernier lien s'est brisé.


Pourquoi alors, à ce moment, j'avais si mal ?


Au fond, je ne voulais ni perdre mes sœurs et ni perdre Naos. Mais le destin en avait choisit autrement... Et puis, même si j'avais choisis de rester dormir, Éden et moi nous nous serions éloignée.


Elle ne me comprenait pas !


Quelques jours après avoir sauvé Naos et nous êtres enfuis, des gardes sont à nouveaux venu mais, cette fois, pour m'annoncer que ma famille m'avait renié.


Le bonheur d'être enfin « libéré » de cette pression, de l'Harmonie avait pris possession de moi.


Un regret ? Oui, j'en avais bien un.


Je regrettais le temps où j'étais proche de ma famille, le temps où j'étais proche de mes sœurs. J'aurais tant aimé qu'elles soient heureuse pour moi quand j'étais tombée amoureuse de Naos, qu'elles et moi partagions des secrets... Comme quand nous étions enfants.


Et là, dans la chambre de Linoa, nous dormions ensemble comme avant.

Je ne voulais qu'une chose à ce moment-là : que cet instant dure à jamais.





Fin de la partie III.

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