Chapitre 8 : une journée mouvementée.
Le lendemain,
- Il n’y a pas l’air d’avoir grand monde.
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
Sans un mot je suivais notre petit groupe qui se dirigeait vers la file de la cantine. Les conversations fusaient à côté de moi mais je n’y prêtais pas attention. Non, je ne pouvais pas y prêter attention.
En effet mon esprit se repassait en boucle ce satané proverbe.
Pourquoi ne pouvais-je m’empêcher d’y penser ?
La réplique de Lux avait jeté un froid dans l’appartement. Aurore avait finalement réussit à rétablir une bonne ambiance mais depuis je ne pouvais pas cesser de m’interroger.
Et si il avait raison ? Et si un jour je changeais au point de détester à mon tour l’Harmonie ? Et si un jour je déclenchait une bataille ? Non… Ça n’arrivera pas ! Enfin… Je crois…
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
Raaaaah ! Enlevez-moi ce proverbe de la tête !
Je me forçai à ne plus penser à cette phrase débile.
- Ah… Finalement non : il y a beaucoup de monde. Rectifia Théodore alors que l’on arrivait au bout d’une imposante file.
- Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mon ange. Lui apprit Mélodie.
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
Petit-à-petit je reprenais pied avec la réalité. Mais visiblement ça n’allait pas m’aider à oublier ce proverbe de malheur…
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- Qui ne tente rien n’a rien. Lança Volt à Nel.
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- Ne jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».
- ARRÊTEZ !
Mon hurlement fut comme absorber par la foule qui avait finit par nous entourer. Toutefois, certains le remarquèrent.
- Qu’est-ce qu… Commença Callen surprit.
- Arrêtez ! Rajoutai-je aussi calmement que possible. Juste s’il-vous-plaît arrêtez avec vos proverbes débiles !
- Tiens, la princesse du Chaos commence à perdre la boule. Lança Théodore.
- « Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », « qui ne tente rien à rien »…
- Princesse vous allez bien ? S’enquit Nel.
- Et « Ne jamais dire « fontaine, je ne boirais pas de ton eau » » !
- Personne n’a prononcé celle-là. Répliqua Callen.
Je me calmai immédiatement.
- Qui t’as lancé ce proverbe ? S’enquit-il.
- Per… Personne ! Répliquai-je maladroitement. C’était juste pour donner un exemple !
- Si cela avait été simplement un exemple tu aurais utilisé « ou » or ce n’est pas la cas. De plus tu es bizarre depuis ce matin.
Oh non…
Les bras croisés, Callen attendait ma réponse.
Je le connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il ne me lâchera pas tant que je ne lui aurais pas dit la vérité.
Raaaaah ! Je fais quoi maintenant je…
Un bruit familier attira mon attention.
- Une clochette ! Hurla Théodore paniqué. Une clochette !
Je me retournai vers lui.
- Calme-toi. Lui ordonna doucement Mélodie en lui attrapant le bras droit. Tu paniques pour rien mon chéri.
Mais cela n’avait visiblement aucun effet sur l’ange qui scrutait la marée humaine autour de nous.
Le bruit de la clochette se rapprochait.
- Taliane est bientôt là. Annonçai-je.
- Linoa ! Me gronda l’héritière.
Le grand noble semblait de plus en plus affolé.
- Alors Linoa ? Finit par me demander Callen.
- Théodore, ressaisis-toi ! Hurla-t-elle soudainement. Ce n’est qu’une enfant ! Tu n’as pas à avoir peur d’elle bon sang !
- Tu as raison ! Je vais combattre ma peur !
Puis il hurla à gorge déployée, s’attirant l’attention d’élèves au alentour :
- RAMÈNE-TOI MANDRAGORE !
- Linoa ?
Je me tournai vers lui et croisai son regard. Je poussai un soupir et croisai les bras.
- On m’a appelé ? S’enquit Nel.
- Non. Répliqua l’ange. J’appelle ta sœur ! On va voir qui rira le dernier !
- Tu vas le regretter.
- N’importe quoi !
- Linoa, ça fait un moment que j’attends une réponse.
Je poussai un nouveau soupir.
Autant avouer…
- Lux. Avouai-je tandis que Théodore hurlait le prénom de la jeune Mandragore. Un « ami » à Aurore.
Le bruit de la clochette était de plus en plus fort.
- Et pourquoi il t’as lancé un proverbe pareil ?
- À cause de mon pouvoir.
- Lequel ? Celui d’Héritière et futur reine du Chaos ou celui de sorcière et d’obscurienne ?
Je le fixai surprise.
- Tu avais conscience de…
- Bien sûr. Pourquoi Kana a attaqué chez ta famille adoptive sous couverture de l’Harmonie ? Pour que tu ordonnes une vengeance et que l’alliance avec les triplées soit rompue. Mais bref, pourquoi il te parlait de ce pouvoir ?
- Justement c’est de ça qu’il parlait : de si je venais à perdre à nouveau un être cher et que je décidai de me venger. Mais il est hors de question que je remette de l’huile sur le feu !
Callen m’adressa un regard triste.
- Tu sais Linoa, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver.
- TALIANE !
La source du bruit était près de nous à présent.
- TALI… IRIS ? !
Sa voix étrangler ramena mon attention sur lui.
L’ange fixait avec étonnement la jeune Sanroy. Telle une enfant, elle s’amusait à secouer doucement sa tête pour que les clochettes accrochées à sa petite queue de cheval sur le côté sonnent.
Je reconnus rapidement la personne qui apparut derrière Théodore.
Taliane.
Elle profita de l’effet de surprise pour approcher ses lèvres d’une des oreilles du grand noble.
- Bouh. Chuchota-t-elle.
Un long cri aigu retentit.
Nel éclata de rire alors que sa sœur pouffait.
Je n’en revenais pas mes oreilles.
- Théodore, c’est toi qui vient de crier comme une fillette.. ? Murmurai-je.
Le concerné s’était cachée derrière une Mélodie désespérée. Visiblement elle avait finit par abandonner l’idée de le rassurer.
- Ne m’as-tu pas appelé ? Lui lança la jeune Mandragore avec malice.
Le concerné bredouilla quelque chose alors que la file avançait un peu.
- Nel, relève-toi. Lui ordonna Volt. Tu vas finir par te faire piétiner.
- Je… Je…
Il se roulait littéralement sur le sol tellement il riait.
- Se serait stupide comme mort. Rajoutai-je. Et le nom de l’article dans les fait divers le serait tout autant « Nel Mandragore mort piétiné par des élèves affamés alors qu’il était en plein fou rire ».
- Faut-il déjà que la file avance à nouveau. Soupira Callen. Et je pense qu’une demi-heure est largement suffisant pour qu’il se remette.
- Pas faux. Avouai-je.
Le silence s’installa enfin si on ne compte pas Nel.
Quand l’homme s’éloigna, elle laissa s’échapper un long soupir de soulagement.
« J’ai bien cru qu’il n’allait jamais me laisser tranquille... »
- Nathaniella ! S’exclama une voix familière.
Elle sentit deux bras entourer son cou.
- Pourquoi n’as-tu pas accepté ?
La concernée poussa un soupir d’agacement.
Toujours cette même question.
- Saphir, je n’aime pas cet homme. Répondit-elle.
- Un rendez-vous n’engage à rien. Répliqua cette dernière. Surtout que Méthy est un bel homme, intelligent, délicat….
« Machiavélique, sadique, sournois, dégoûtant, à la recherche du meilleur partit à prendre pour remonter vers la famille royale... »
Toutefois elle savait très bien que personne, à part elle et les espions du Chaos, ne connaissait ce côté obscur de sa personnalité.
- Oh tient Eliot ! S’exclama soudain Saphir. Est-ce que tu sais si Taliane est rentrée du royaume de l’Harmonie ?
Le jeune sorcier lui adressa un regard surprit.
- Eh bien non. De toute manière, elle n’y est pas.
- Hein ?
La température chuta soudainement.
- Elle est partit au monde des humains pour aider la princesse. Je sais très bien que ça ne se fait pas d’écouter au porte mais…
Il se gratta avec gêne l’arrière de sa tête.
- … Quand ça concerne Taliane…
Nathaniella réussit à s’échapper de l’emprise grandissante de la sorcière avant que celle-ci ne l’étrangle par accident.
D’ailleurs rien que d’imaginer l’expression de colère de Saphir, elle frissonna.
- KAMAËL !
Après je ne sais combien de temps d’attente, nous étions enfin arrivé au self. Nous y avions trouvé une table où nous nous étions installés et le repas fut entamé tout en discutant de tout et de rien.
- Où est Éden ? S’enquit soudainement Théodore.
J’avalai ma bouchée avant de répondre :
- Avec Eve. Elles ne devraient bientôt arrivées.
- Avec Eve ? ! S’étonna-t-il.
- Éden tente juste de la convaincre de quitter Naos. Mentit Mélodie.
- Ah… Durant un moment j’ai cru qu’elles s’entendaient bien !
Mensooooooonge ! Eve et Éden s’entendent à peu près bien maintenant. En effet depuis la mystérieuse conversation qu’elles avaient eu hier, elles semblaient s’être « reconciliées ».
Aujourd’hui, Eve avait été emmené par sa sœur dans leur chambre pour lui demander des conseils. Celle-ci avait commencé à accepter son amour.
- Rebonjour tout le monde ! S’exclama une voix familière.
En parlant du loup…
Je levai les yeux sur elle.
Ses longs cheveux brun était attachés en queue de cheval avec un long ruban rouge.
- Éden… Murmura Théodore choqué. Tu te sens bien ?
- Oui. Répondit-elle en s’asseyant tranquillement avec Eve. Pourquoi ça n’irait pas ?
- Tu t’es coiffé.
- Et alors ? C’est mes cheveux, j’en fait ce que je veux à ce que je sache.
- Ouuuuh…
Volt, qui était allé chercher le pot d’eau, s’arrêta et fixa la coiffure. Éden sembla se paralyser, attendant une remarque de sa part.
Le gardien, les yeux plein d’étoiles comme un gamin, approcha ses doigts du ruban.
- Non Volt ne… Commença Eve paniquée.
Il tira dessus libérant ainsi ses cheveux.
Le visage d’Éden se décomposa.
Oula…
Cette surprise se transforma rapidement en colère.
- Volt… Grogna-t-elle alors que sa sœur se cachait le visage avec ses mains.
Elle se leva, lui retira le pot d’eau des mains et lui jeta le contenu en pleine figure.
- CRÉTIN !
Elle lâcha le récipient en métal avant de s’enfuir de la cantine à tout allure.
Je poussai un soupir.
- Éden ! S’écria Volt. Reviens ! Et puis reprends ton ruban !
- VOLT !
Astroméria se précipita sur lui pour l’empêcher de suivre l’héritière.
- Ne fais pas ça ! Lui ordonna-t-elle en lui agrippant le bras. Si tu lui rends, elle t’étranglera avec !
- C’est quoi cette réaction ? S’étonna Théodore.
- Oh… Murmura-t-il. Non…
Mon regard se posa sur Nel. Celui-ci arborait un sourire malicieux.
- Ne me dîtes pas que…
Pour l’empêcher de continuer, je lui jetai le reste de mon verre d’eau en pleine figure.
- J’aurais du m’en douter… Finit par murmurer Eve. Volt ne peut pas s’empêcher de tirer sur les rubans ! Comment j’ai pu oublier une chose pareille ? !
Nel me jeta un regard blasé.
- Princesse… Marmonna-t-il.
J’attrapai mon plateau à moitié entamé.
- J’ai finis de manger et… Et j’ai quelque chose d’urgent à faire…
Et sur ces mots, je m’enfuis pour éviter de subir la vengeance de l’obscurien.
Plus tard,
Éden n'avait pas bougé de son lit malgré les explications de Eve et la motivation de Mélodie. Celle-ci avait décidé d'aider sa sœur à aller au bout de son amour parce que l'Amour c'est la plus belle chose au monde, etc... - Sauf si vous voulez que je vous récite le discours entier de Mélodie ? Mais sa risque de prendre du temps, beaucoup de temps –
_Linoa ?
Mon regard tomba sur Eve.
_Tu n'aurais pas une idée ?
_Hum...
Je réfléchis un instant.
_Un tête à tête avec Volt pour qu'il lui explique pourquoi il lui a fait ça ? Proposai-je.
_KÔWA ? ! S'étrangla la concernée.
_Bonne idée. Confirma Eve.
Éden se redressa immédiatement
_Il est hors de question que j'ai une discussion avec lui ! Répliqua-t-elle.
_Linoa, tu peux aller le chercher ? Me demanda Eve.
_Pas de problèmes. Répondis-je
_Hé ! Écoutes moi bon sang !
Malgré les contestations de Eden, je me dirigeais vers la porte.
Après quelques minutes de recherches infructueuses, je finis par abandonner. Je retournai au dortoir quand une idée me vient à l'esprit.
Esméralda à peut-être vu Volt...
Je frappai à la porte de celle-ci.
_Entrez !
Quand j'entrai dans la pièce, je remarquai la présence de Callen et... La visible colère de la jeune rousse qui essuyait frénétiquement ses cheveux dans une serviette en grommelant.
_Euh...
_Nel lui a balancé le contenu d'une bouteille d'eau avant de s'enfuir en criant. Expliqua-t-il.
_D'accord... Il a vraiment pété un câble...
_Peut-être un traumatisme du au verre d'eau que tu lui a balancé à midi ?
_Hé ! C'était le contenu du verre, nuance.
_C'était une Métonymie.
_Bref. Je suis pas ici pour ça. Vous auriez pas vu Volt ?
_Volt, pourquoi ? S'enquit Esméralda en mettant la serviette sur ses épaules.
_A cause... A cause de l'affaire du ruban. Répondis-je.
_Celle qui t'a poussé à lui envoyer ce verre d'eau en pleine figure ?
_Il s'est rendu compte que Eden est amoureuse de Volt. Si il le disait tout haut, il y aurait eu un meurtre... Et un suicide aussi.
On venait à peine de la convaincre qu'elle pouvait aimer Volt...
_Donc ? Redemandai-je.
_Eh bien Volt a débarquer quand il a entendu Nel crier. Il est sans aucun doute allé le chercher. Répondit-elle.
_Donc il y a des chances qu'ils soient dans la chambre ou de Nel ou de Volt. Tu as deux lieux à vérifier.
_Merci.
Toutefois, je restai plantée dans la chambre.
_Linoa.. ?
_Callen...
Il me fixa un moment avant de pousser un soupir.
_Tu as peur d'y aller parce que Nel pourrait se venger, c'est bien ça ?
_Oui... Alors si tu pouvais y aller en éclaireur...
_Ok. Je t'accompagne.
Puis il se tourna vers Esméralda et lui proposa :
_Tu viens avec nous ?
La concernée grimaça.
_Si c'est pour devoir me changer après, non merci. Répondit-elle. Si je peux te donner un conseil, prend un imperméable.
_Tu exagères. Répliqua Callen.
Elle lui lança un regard blasé.
_Une bouteille d'eau Callen. Et tu sais très bien que ce n'était PAS une petite bouteille d'eau.
_Effectivement.
_Bon allez-y. Faite attention.
_T'inquiète pas.
Nous sortîmes de la chambre.
_Essayons celle de Nel.
_Ok.
Le silence s'installa.
_Dit Linoa... Commença Callen.
_Hum ?
_Tu ne me caches plus rien, n'est-ce pas ?
_Bah oui.
Techniquement oui... Tant qu'il ne me demande rien sur mon passé...
_Pourquoi cette question ? M'enquis-je.
_Oh... Juste pour savoir.
Après avoir descendu les escaliers et traversé un long couloir nous arrivâmes dans la partie du dortoir où dormait les garçons.
Nous nous arrêtâmes devant une porte. Par sécurité, je reculais tandis que Callen rentrait.
_Tiens Nel tu n'aurais pas...
GROS BLANC.
Soudain, la porte se referma.
D'accord...
Curieuse de savoir ce qui avait provoqué ce gros blanc, je m'approchai doucement de la porte et plaquai mon oreille contre. Toutefois, elle s'ouvrit rapidement. Avant que je n'ai le temps de réaliser, je sentis du froid sur le sommet de mon crâne qui descendit le long de mon dos.
Je poussai un cris de surprise en reculant.
De l'eau...
La bouteille vide dans les mains, Nel me lança un regard blasé.
_Ne vous a-t-on jamais apprit à ne pas écouter au porte ?
_Mais...
_Je vous emprunte Callen.
La porte se referma.
Je restai un moment plantée au milieu du couloir avant de soupirer.
Bon bah j'ai plus qu'a aller me changer...
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