Chapitre 8 : sauvée
Plus tard,
Recroquevillée dans un coin, je restai silencieuse.
Un grincement perturba ce silence.
Je levai à peine les yeux sur la personne qui venait d'ouvrir la cellule.
- Linoa, lèves-toi, m'ordonna doucement une voix familière.
Je sentis des mains m'agripper les épaules ce qui me fit pousser un petit cri de douleur.
- Tu es blessée ? s'exclama-t-il, qu'est-ce qui s'est passé ?
Il m'attrapa le menton pour me forcer à le regarder.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Répéta-t-il.
- Part Callen, murmurai-je, part.
- Je ne partirais pas sans toi.
- Laisse-moi !
- Il est hors de question que je te laisse ici !
Il me força à me lever, faisant visiblement attention à ne pas me faire mal.
- Allez, viens.
Il passa mon bras gauche derrière sa nuque et m'attrapa par la taille.
- Il faut que l'on parte, maintenant.
- Je dois tellement te dégoûter...
- Arrête de raconter n'importe quoi.
Il s'arrêtait de temps en temps pour inspecter les environs.
- Mon existence est une catastrophe.
- Tu sais très bien que ce n'est pas le cas.
- J'ai toujours sur que c'était le cas.
Nous remontâmes un escalier et passâmes de nombreux couloirs.
- En plus, si je le revoie...
- Qui ? Celui qui t'a enlevé ?
- Je vais perdre pieds.
- Je serais la pour t'en empêcher.
Il s'arrêta et resta silencieux un moment.
- On est presque sortit là, chuchota-t-il. On doit juste traverser le hall d'entrée en courant aussi vite que possible, d 'accord ?
J'acquiesçai doucement.
- On y va.
Il se mit à courir et je tentai tant bien que mal de le suivre. Alors que nous arrivions à la moitié du hall, une voix horrible nous stoppa :
- Où vous croyez aller comme ça ?,
Il se dressait devant la porte, son arme à la main. Callen me lâcha et me fit reculer un peu.
- Pourquoi l'as-tu sauvé ? N'as-tu pas peur de subir le même sort que cette idiote ?
La haine reprit possession de moi.
- Je ne vois pas de quoi vo...
- Tu vas crever connard, grognai-je.
Malgré ma blessure et avant que Callen ne puisse faire quoique ce soit, je me précipitai sur le blond. Avec une facilitée déconcertante, il para les quelques attaques que je lui lançais.
- Pitoyable...
Il me donna un coup dans le ventre et je tombai sur les fesses. En voyant le canon se pointer vers moi, mon corps se mit à trembler.
- Maintenant que tu t'es défoulée, laisse moi...
Au même moment un pied apparu dans mon champs de vision. Celui-ci fit voler l'arme qui tomba un peu plus loin.
- Laisse-la tranquille ! hurla Callen.
En grognant, l'homme se précipita sur lui, poing en avant.
L'espion arrivait à éviter ses coups et à lui rendre. Toutefois l'homme reprit rapidement l'avantage.
Mes yeux se posèrent sur le revolver. Je me précipitai sur l'arme, l'attrapai, me relevai et la pointai sur celui que je détestai tant. En remarquant cela, Callen s'éloigna au maximum laissant l'homme face au canon.
- Tu vas mourir pour ce que tu as fais ! criai-je.
- Atten... Attends ! On peut négocier ! Peut-être qu'il n'y a besoin que d'un peu de ton sang. Tu ne seras ainsi pas obligée de mourir ! De toute manière tant que l'on ne touche pas ton cœur ou ta tête, tu survivras non ?
- Reste tranquille.
Tout à coup de mauvais souvenirs me reviens.
- MAMAN !
- Ne vous approchez pas ! Sinon je... je... tire !
- Finalement, tu n'as pas le courage de te venger, n'est-ce pas ?
C'est alors que je remarquai mes mains tremblantes et le sourire narquois sur le visage de l'homme.
- Sois gentille : rends cette arme.
Paralysée, je le voyais se ruer sur moi. Soudain, le poids du revolver disparut et un tir retentit.
- Ne t'approche pas d'elle, lança sèchement Callen.
L'homme se laissa tomber à genoux, une main ensanglantée agrippée à son côté droit.
- Co... Com...
- Te fatigues pas, répliqua l'espion sur le même ton.
Il pointa le canon en direction de sa tête.
- Si tu essayes de retourner la situation, je t'explose la cervelle, compris ?
Il hocha la tête.
- Bien. Maintenant réponds à ma question : es-tu impliqué dans l'affaire de meurtre à l'entrepôt d'il y a six ans ?
Je créai un sceau, prête à tuer cette enflure.
- Linoa ! me hurla l'espion.
Je sursautai.
En voyant son regard désapprobateur, je le foudroyai du regard.
- Je veux juste me venger. Peut-être que tout ira mieux si ce connard crève !
Le pic de pierre se créa. Je n'avais plus qu'à le lancer.
- Mon oncle l'a cherché nuit et jour. Il n'a fait que ça depuis toutes ses années avec le peu de description que j'avais pu lui faire. Et maintenant...
Son regard s'affola.
- ... j'ai la possibilité de la venger !
- On se calme, déclara une voix.
Celle-ci paraissait étrangement familière. En le voyant débarquer dans la salle, mon cœur rata un battement.
Il avait une moitié de masque et ressemblait à se méprendre à...
On dirait... non... impossible !
Je lançai mon attaque sur le nouveau venu mais celui-ci l'arrêta avec une facilitée déconcertante.
- On se calme princesse, annonça-t-il. La vengeance est futile. Maintenons, finissons-en.
Paniquée, j'alignais des sceaux devant moi. Quatre colonnes de glace apparurent.
Quoi ? Mais c'était des sceaux de lances de lumiè...
On m'attrapa le poignée.
- C'est le moment parfait pour partir ! me chuchota Callen en m'entraînant avec lui.
- Ah... Euh... Oui...
Nous nous mîmes à courir à toute allure.
- Depuis quand tu sais lancé ce sceau ? s'étonna-t-il alors que l'on se faufilait dans une autre pièce du rez-de-chaussé.
Je fermai doucement la porte tandis qu'il ouvrait en grand une fenêtre.
- C'étaient des sceaux de lance de lumière à la base. J'ai du me tromper en les créant et ça a donné ça...
Il sortit à l'extérieur et m'aida à faire de même.
- Et ça donne toujours un autre sort ?
- Non... selon Taliane ça peut exploser aussi.
Il grimaça.
- On a eu de la chance.
J'acquiesçai vivement alors que l'on reprenait notre marche.
- Mais pour l'homme...
- Je vais appeler Yves pour qu'il prenne la suite des opérations, m'interrompit-il. Vu sa blessure, il ne pourra pas s'enfuir.
- Et le Néant...
- C'était juste une hallucination du aux coups que j'ai reçu et à ta blessure.
- Oui, murmurai-je, les blessures.
Il ne peut pas avoir survécu.
- On dirait bien que l'hôpital se moque de la charité, lança-t-elle en s'approchant de son « protégé » qui observait le mur de glace. Ne cherches-tu pas toi-même à te venger, mon petit Espoir ?
Le concerné resta de marbre ce qui l'a fit doucement rire.
- Assez plaisanter ! N'as-tu pas quelque chose à faire ? Il a lamentablement échoué. Et au vu de la personne qui était avec elle, tu peux être sûr que ce pitoyable humain sera en cellule dès ce soir.
-En clair, il ne pourra plus honorer le contrat... continua-t-il tandis que son regard tombait sur le blond.
Celui-ci écarquilla les yeux en se traînant en arrière tandis que, de plus en plus visible, une personne sous une capuche nuit apparaissait au côté d'Espoir.
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-Voilà, c'est bon. Déclara Eve après avoir soigné la blessure de l'Ombre. Tu peux rejoindre Linoa maintenant.
Instantanément, le lion partit dans une fumée sombre qui se dissipa rapidement.
Tandis qu'elle se relevait le portable de Cassandre sonna.
- Callen tu tombes bien ! Tu n'aurais pas vu Linoa ? s'enquit-il.
- Elle est avec moi, répondit celui-ci. Elle est blessée mais pas de quoi s'inquiéter dans son cas. Est-ce que Eve est avec toi ?
- Euh ouais... on est sur la place. Il y avait Leon...
- D'accord. On vous rejoins. A tou...
- Attends Callen ! Quand tu dis que Linoa est blessée mais que dans son cas c'est pas inquiétant, tu insinues quoi ?
- Blessure par balle à l'épaule.
- QUOI ?
- Mais je te rappelle que pour Linoa, ce n'est pas mortel.
- Oui... oui... pour la tuer faut faire comme si on tuait un vampire à l’exception de la lumière.
- Donc tu n'as pas à t’inquiéter.
- Pffff... comme si je m'inquiétais pour cette crétine.
- Bon, on devrait arriver dans cinq minutes.
- Ok. On vous attends.
Et sur ces mots, il raccrocha.
- Qu'est-ce qui est arrivé à Linoa ? s'enquit l'oncle.
- Blessure par balle à l'épaule.
Il ouvrit de gros yeux.
- Mais il faut l'emmener aux urgences ! paniqua-t-il.
- C'est inutile. Répliqua Eve. Je vais la soigner tout comme j'ai soigné son Ombre. De plus, l'emmener là-bas ne ferait que susciter la curiosité de autorité de cette ville, vous ne pensez pas ?
- Effectivement mais on ne sait déjà pas ce qu'il s'est passé !
- Je crois qu'il n'y a qu'un seul coupable, intervient Cassandre.
Tous les regards se braquèrent sur lui.
- L'homme qui a organisé tout ce merdier pour l'immortalité il y a six ans.
- Attends... de quoi... enfin... balbutia Eve perdue. Linoa a été mêlé à une histoire d'immortalité ? Pourtant elle ne m'en a jamais parlé.
Le roux se tourna vers l'héritière. Celle-ci constata avec étonnement le visage grave qu'arborait le jeune homme.
- Eve, Linoa arrive à peine a l'évoquer avec nous. Il n'y a donc que les membres de la famille qui était présent lors des événements qui savent.
- Même Yuki n'est pas au courant ?
- Même Yuki.
- Alors ce qu'il s'est passé est vraiment grave...
- Comparé à la nuit où on a faillit finir rôti dans la manoir Heartless, oui. Alors tu vois, le niveau !
- Le manoir Heartless ?
Cassandre se tourna vers lui.
- Oui. Tu sais le vieux manoir Heartless.
- Oh je vois bien lequel c'est vu que je devais enquêter dessus.
Silence.
Le roux se rendit compte de la bourde GIGANTESQUE qu'il venait de faire.
- Je... Euh...
- « Enquêter » ? répéta l'héritière.
- Je suis détective privé. Récemment mon père, qui est le directeur de l'agence, m'a confié l'affaire sur le Manoir Heartless.
Il posa ses mains sur ses hanches.
- Mais finalement un de mes neveux est impliqué dedans ! Et cette jeune demoiselle aussi...
« On est dans le pétrin... » songea Cassandre.
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