Chapitre 2 : cuisine ( partie 1 ).
Quelques jours plus tard,
Après l’effort, le réconfort !
Aurore avait bien l’intention d’appliquer ce dicton en replongeant dans l’univers qui sommeillait sur son ordinateur portable. Maintenant que ces satanés partiels étaient passés, elle allait pouvoir le réveiller et finir ce chapitre qu’elle avait promit d’envoyer à son ami Xavier.
« Il se retourna vers son interlocutrice. De longs cheveux de jaïe cascadaient jusqu’à ces hanches. D’ailleurs, elle remit en ordre une mèche qui avait oser cacher ses yeux saphirs en amandes. Ses traits fins et la manière dont elle serrait la pochette cartonnée contre sa poitrine lui donnait l’impression d’être face à un petit animal en détresse.
« Un chaton » songea-t-il.
Elle fit quelques pas dans le bureau, examinant avec beaucoup d’attention la décoration. Tous les cadres de sa vie passée passait sous son regard sans oublier son incroyable collection de carte postale.
Une fois devant lu... »
- AURORE ! hurla une voix familière.
La Sanroy sursauta tandis que la porte de sa chambre s’ouvrait. Elle lui adressa un regard méchant qu’il ignora complètement.
- Tu es un poisson rouge ou quoi ? lui lança-t-il en restant dans l’encadrement. Ce matin je t’ai dit que tu étais chargée de la cuisine avec moi et Lanilla.
- Je ne sais pas cuisiner.
- C’est bien pour ça que je suis là. Allez, on est en train de perdre du temps inutilement.
Voyant bien que la jeune femme n’était pas décidée à lui obéir, il s’approcha d’elle et lui agrippa le poignet. Il réussit à la sortir de son lit mais, en voulant la traîner hors de la pièce, elle mit tout son poids en arrière.
- Aurore tu viens ! lui ordonna-t-il. Tu n’as pas le choix !
- Je ne viendrais pas !
Lux, pas mal aussi dans le genre tête de mule, décida de changer de stratégie ce qui surprit la maîtresse des illusions. Ainsi, quelques secondes plus tard, elle se retrouva comme un sac de patates sur une des épaules du demi-ange.
- Tu n’es pas légère…, commenta-t-il. Il faut vraiment que tu arrêtes les sucreries.
- Espèce de…, marmonna-t-elle.
Alors que le jeune homme sortait de la chambre, elle hurla :
- Tu te prends pour qui Lux ? On ne traite pas les jeunes femmes comme ça ! Tu vas finir seul ! SEUL !
- Tu sais bien que les filles qui veulent sortir avec moi ne manque pas.
Mais il n’était nullement intéressé par elles.
Aurore ressentit une pointe de jalousie non… ce n’était certainement pas de la jalousie ! Il y avait bien une raison pour laquelle craquait certaines.
- Si elles te poursuivent c’est bien parce que tu sais cuisiner, faire le ménage et compagnie, lui lança-t-elle. En plus tu es…
Elle s’interrompit en se rendant compte de ce qu’elle allait dire. Un sourire malicieux étira les lèvres du jeune homme.
- Je suis quoi ?
« Qu’est-ce qui m’a pris ? » paniqua la blonde.
- Tu es moche.
- Alors pourquoi tu t’es interrompue ?
- Parce que j’aurais piétiné ta fierté et que tu aurais pleuré comme une madeleine.
Et une excuse, et d’une !
- Pourtant tu étais en train d’expliquer pourquoi on me courait après. Je ne pense franchement pas qu’être moche soit un bon point pour cette explication.
« Et merde ! Une excuse ! Trouve une excuse ! »
- Bah si, finit-elle pas lancer, elles ont pitié de toi.
- On fait une petite partie des royaumes des fées ? Proposa mon père, ses yeux pétillants de malice.
- Non ! répliquâmes Cassandre et moi à l’unisson. C’est un jeu pour gamin !
Edward leva ses yeux de son journal pour les poser sur nous et ensuite les diriger vers notre paternel.
- Tu n’as pas finit de les taquiner avec ça ? lui lança-t-il.
C’est en revenant de l’agence d’espionnage que mon oncle avait apprit la « brillante » victoire de mon père à ce jeu débile. Depuis ce dernier se faisait un malin plaire de nous le rappeler subtilement enfin, si on peut dire ça comme ça…
- Jamais, répondit-il avec un sourire malicieux.
Tonton poussa un soupir. Il plia le journal qu’il installa à côté de sa tasse. Il prit celle-ci et l’approcha de ses lèvres.
- Alors comme ça tu pars demain ? s’enquit Philippe en se rasseyant à table après avoir débarrassé.
- Ça fait déjà un moment que j’ai du abandonner l’enquête à cause du marché fait avec Yves. Va savoir comment, ses petits espions on réussit à tout trouver.
Il lança un regard insistant, presque mauvais, à toutes les personnes à table avant de boire une gorgée de thé.
Notre oncle avait encore visiblement du mal à accepter « la trahison » d’une partie de sa famille. En effet, il a découvert que Cassandre et Eve était impliqués dans l’affaire Heartless à cause de ce même crétin. Il nous en a parlé un soir quand tout le monde était réunit à table. Il a tout de suite su à nos tête que nous savions bien plus et a essayer de nous tirer les vers du nez, en vain.
Comment lui expliquer ? Est-ce qu’il allait vraiment croire que le Chaos et l’Harmonie existe ? On a pas vraiment voulu prendre le risque.
- Je dois me contenter du minuscule emmental qu’Yves m’a donné dans sa « grande générosité ».
- Hein ? lança Lilo. Il t’a donné du fromage ?
- Non, je parle du dossier. Il est minuscule et il a autant de trou qu’un emmental.
- Ah…
- Sinon tu vas faire quoi cet après-midi ? demanda mon père dans l’espoir de changer de conversation.
Edward le fixa un moment avant d’ouvrir la bouche. Toutefois il se ravisa avant de pousser un soupir.
- J’ai rendez-vous avec une amie et collègue français, finit-il par répondre.
Un grand sourire apparu sur le visage de mon père.
- À quoi ton esprit tordu a-t-il pensé ? s’enquit mon oncle, visiblement méfiant.
- Est-ce que c’est un rendez-vous galant ?
- Bi… well… non… bien sûr que non !
- Ouh...Tu as l’air bien déstabilisé mon cher…
- John, arrête de te faire de fausse idée.
- Elle est belle ?
- John…
Mon père lui fit des yeux battu. Mon oncle poussa un soupir et avoua :
- On peut dire qu’elle… qu’elle est belle…
- Ouuuuuuh !
- John…
- Hé ! Excuse-moi de penser que mon beau-frère a peut-être une touche !
- Une… touche ?
- Oui ! Quelqu’un avec qui te mettre en couple.
- Tu es sourd ma parole ! je t’ai dit que c’était une amie et une collègue.
- Tu sais, tout est possible.
Le détective lâcha un soupir en croisant les bras.
- Tu n’es jamais sortit officiellement avec quelqu’un depuis que je te connais, rajouta notre paternel.
- Tu ne me connais pas depuis si longtemps.
Le blond lui lança un regard blasé.
- Tu te souviens à quel âge j’ai connu Cassie ?
- Dix-huit ans, répondit-il sans hésité. Mais vous vous êtes mis en couple qu’à vos vingt-trois ans.
- Et tu avais quel âge à cette époque ?
- Treize ans…
- Et tu as quel âge maintenant ?
- Trente-cinq, soupira-t-il, voyant bien où le menait ce petit jeu de question réponse.
- Trente-cinq moins treize ?
Edward ne prit même pas la peine de répondre.
- Vingt-deux si je sais encore calculer, lança mon père en accentuant bien le chiffre. Donc ça fait vingt deux ans que je te connais. C’est pas long ça ?
Le détective détourna le regard.
- Dis tonton, la fameuse fille ce ne serait pas Mathilde par hasard ? s’enquit Cassandre.
- Mathilde ? répéta mon père. C’est qui elle ?
- La directrice de l’agence de détective privé de la branche française de l’OAGSI, soupira Edward.
- Hum… Une détective aussi…
- John, par pitié, arrête avec ça.
- Ok ok.
Puis, dans un murmure, notre père rajouta :
- Mais s’ils finissent ensemble, je rigole.
Le rire de Lux résonnait dans le manoir. Aurore, blasée, tapotait furieusement ses doigts contre le dos du demi-ange.
Il riait tellement qu’il s’était arrêter pour rigoler.
- C’est bon, t’as finit de te marrer ? lui lança-t-elle quand il se remit en route.
- Faire pitié ! Elle était bien bonne celle-là !
- Quoi ?
- Tu sais Aurore, tu aurais simplement pu affirmer qu’elles s’en fichaient de mon physique car tout ce qui les intéressaient étaient mon habilité aux tâches ménagère. Alors avoue que tu me trouves beau.
- Hé oh monsieur Narcisse ! Arrête de te chercher des compliments !
- Je ne me cherche pas de compliments. C’est juste de la déduction par rapport à ce que tu m’as dit.
- On dirait l’autre crétin d’espion…, marmonna-t-elle.
- Hein ? s’enquit-il. Tu as dit quoi ?
- Rien… rien… Et puis vu que l’on en est à se demander ce que l’on pense de l’autre, tu me trouves comment mon chez Lux Arcos ?
- Hum…
Il adorait ses courts cheveux blonds qu’il rêvait d’ébouriffer. Ses yeux orangés l’hypnotisaient depuis la première faire qu’il l’avait vu.
Il n’y avait pas à dire Aurore était belle. Vraiment belle. Son caractère, beaucoup moins. La Sanroy ne cessait de le surprendre – dans le mauvaise du terme – et était bien une des seules à lui tenir tête. Boudeuse, têtue, rancunière, un peu grande gueule, provocatrice de bagarre… Elle en avait bien des défauts. Pourtant cela ne le dérangeait plus tant que ça. Oh oui elle l’énervait souvent à ne pas respecter les règles mais cela avait changé de nature : il s’inquiétait.
- Lux ? s’enquit la concernée. C’est quoi ta réponse ?
Il ne pouvait décemment pas lui dire une chose pareille.
- Luuuuuuuuuuuux ! Comment tu me trouves ?
- Potable, mentit-il en ajoutant un haussement d’épaule.
Aurore se figea.
« Po… pot… Potable ? »
Elle secoua violemment la tête.
Pourquoi son cœur se serrait-il ? Pourquoi était-elle déçue ?
- Eh bien toi tu n’es pas mieux, asséna-t-il sèchement.
- Vraiment ?
- Vraiment.
- Tu me…
- Vous en avez mit du temps ! s’exclama Lanilla les bras croisés.
Ils la rejoignirent rapidement devant la porte de la cuisine.
- Aurore, répondit simplement le demi-ange.
- Hé ! se défendit-elle. Si je ne veux pas venir c’est parce que je ne sais pas cuisiner ! Je suis inutile !
Lanilla ouvrit la bouche mais une voix familière prit la parole avant elle :
- Salut crétine.
Callen.
Lux posa Aurore au sol. Celle-ci n’essaya même pas de s’enfuir. Non, elle avait mieux à faire sur le moment.
- Salut crétin, lâcha-t-elle en se postant en face de lui. Que fais-tu ICI ?
Il entoura les épaules de sa mère avec un bras.
- Maman m’a proposé de passer manger ici. Du coup j’ai décidé d’aider pour le repas.
- Merci du coup de main, déclara Lux.
- Tu vas nous ralentir, novice, répliqua Aurore en même temps.
- Ce n’est pas toi qui a dit être inutile sur ce coup-là ?
- Parce que tu sais cuisiner toi ?
- Bien sûr.
Lanilla poussa un soupir quand les deux ennemis se défièrent du regard.
Ils étaient pas près de sortir de l’auberge…
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