L'Avare
-Un cambriolage ? Mais qu'est-ce que tu as fait mon chériiii ?
La voix d'Alexandra me parvenait depuis le bout du couloir. Brian avait une tête crevée et je devais avoir la même tête. Sauf que lui bien sûr avait les stigmates de sa bagarre de la veille. Il les montrait avec fierté.
-Alors comme ça y'a eu un cambriolage chez vous ?
Je me retournai et je vis Sophie. Elle avait l'air super contente de me voir. Je remarquai qu'elle avait quelque chose de changer, mais je ne savais pas quoi. Je tournai les yeux pour regarder la personne à sa gauche. C'était Cathy, la fille qui envoyait des images à caractère érotique à Brian.
-Oui. Brian a pris sa batte de baseball et leur a défoncé la gueule parce que les parents étaient pas là. Nos parents sont rentrés à 7h30 parce que la police les a appelés et on a été obligé de tout leur raconter. Mais bon, si tu veux des détails Cathy, tu peux toujours aller près de l'attroupement là-bas, je suis sûre que Brian sera ravie d'avoir une fan supplémentaire.
Cathy devint rose et fila avec les autres. Je n'avais personnellement pas envie d'assister au Brian Miller Show. Je pris le bras de Sophie et je tournai les talons.
-Alors ? Tu me racontes ? Les détails croustillants ? J'imagine assez bien un Brian torse nu débouler des escaliers armé de sa batte de baseball en mode homme des cavernes moderne et hot.
Je lui jetai un coup d'œil. Elle était hilare. Je souris malgré moi.
-T'es folle Sophie.
-Oui un peu, admit ma meilleure amie. Par contre, tu as intérêt à me raconter pour le ferry et pour ta jambe. J'ai reçu ton mail mais..
La sonnerie retentit et nous allâmes en cours de littérature. Sophie se pencha vers moi pendant le cours.
-Tu as l'air crevé mais je veux des détails croustillants.
-Devine avec qui je me suis réveillée ?
Les yeux de Sophie s'ouvrirent grand et elle prononça le nom de Brian. J'acquiesçai silencieusement. Elle mima une fellation avec sa main avant de commencer à se secouer de rire sur sa chaise en voyant mon visage qui commençait à devenir vanille-fraise.
-Sophie, vous n'allez pas bien ?
-Si si monsieur.
-Alors calmez-vous ou sortez.
Elle essaya de se calmer. Vraiment. Mais elle croisa mon regard et explosa de rire. Elle se leva précipitamment et sortit de cours.
-Qu'est-ce qu'elle a ? me demanda le prof.
J'haussai des épaules, mais j'avais envie de rire moi aussi. Elle ne se pointa qu'à la fin du cours et elle parla au prof. Nous étions ses chouchoutes. C'était un jeune prof qui venait d'arriver cette année. Il était dynamique, mais sévère. Il ne laissait pratiquement rien passer mais c'était pour ça qu'on l'aimait pratiquement tous dans la classe. Parce qu'en plus d'être un excellent pédagogue, d'arriver à nous faire rire avec ses anecdotes, il était passionné. Vraiment passionné. Il arrivait à faire aimer la littérature aux plus réfractaires. Ce qui était génial en plus d'être un beau gosse. Du moins, je trouvai qu'il était tout choupinou avec ses lunettes rondes. En fait, il me faisait assez penser à la représentation que j'avais de James Potter, mais en dandy. Or, j'avais une passion pour les Maraudeurs et pour James Potter.
-Cela ne se reproduira pas monsieur, je m'en voudrai de perdre votre estime, disait Sophie.
-Enfin.. nous ne sommes pas rendus là Sophie. Oh en fait Sarah, ajouta-t-il en se tournant vers moi. J'ai appris pour votre cambriolage, d'hier, bon vous me direz, le lycée entier doit être au courant à l'heure qu'il est.. Je comprendrai que vous ne vouliez pas passer en exposé cet après-midi, comme prévu, au vu des circonstances. Je pense que vous avez eu une nuit agitée et ce serait injuste par rapport à votre autres camarades qui..
-Je vais le faire, interrompai-je mon professeur. Je serai sous antalgique, mais je vais le faire.
Il sourit, c'était ce qu'il voulait entendre, et il nous laissa partir sans ajouter un mot.
-Bon tu racontes ? me supplia Sophie alors que nous étions rendues à son casier.
-Bah en fait.. Il ne s'est pas passé grand chose. Hier après le cambriolage j'étais un peu en état de choc. Je pense que les painkiller était pour quelque chose, enfin bref. J'étais à l'Ouest et j'ai demandé à Brian de rester avec moi..
-Attends.. tu as demandé à Brian de coucher avec toi ?
-Pas au sens sexuel du terme. En fait, je lui ai demandé de rester dans ma chambre le temps que je m'endorme, je voulais juste être rassurée.
-Oh oui Briaaaaan, rassure-moi ! hurla de rire Sophie.
-T'es con ! Tu veux que je te raconte oui ou non ?
-T'es pas drôle. Continue.
-Du coup, il s'est allongé sur mon lit. Je pensais qu'il allait se mettre sur le fauteuil. Mais non. Ce n'était pas assez bien pour lui apparemment. Quand je me suis réveillée ce matin parce que nos parents ont fait un bruit monstre...Brian s'était endormi en partie sur.. moi.
-Et quelle partie de son corps reposait sur toi exactement?
Je regardai ma meilleure amie bizarrement. Je ne comprenais pas toutes ses allusions sexuelles depuis ce matin.
-Bah un de ses bras, une partie de son torse et une de ses jambes. Il m'a dormi dessus quoi, je le sentais très bien, trop bien même.Très embarrassant quoi.
-Tu veux dire qu'il..
Elle éclata de rire pour la seconde fois en 3 minutes.
-Nom de Dieu ! J'espère qu'Alexandra n'apprendra JAMAIS ça. Parce que soyons honnêtes, si elle apprend que tu as assisté à une érection matinale de Brian, tu vas te faire mais DESTROY. Et sinon..
-Non tu n'auras pas de détails salaces pour la simple et bonne raison qu'il n'y en a pas. Quand j'ai senti ça, je me suis glissée hors de son.. étreinte malsaine et j'ai filé dans la cuisine et comme je te l'ai dit les parents étaient là. J'ai eu le droit à une micro-engueulade sur le fait qu'ils n'ont pas été prévenu et tout est redevenu normal.
-Sauf que tu as senti mini-Brian.. maxi-Brian ?
Elle éclata de rire et des larmes jaillirent de ses yeux. Et le pire c'est que moi aussi ça me fit rire. Tant et si bien qu'en arrivant à la cafèt, nous étions toujours mortes de rire. Mais je l'étais vachement moins quand je me rendis compte que je n'avais pas mes médicaments avec moi. J'avais dû les oublier à la maison. Sophie ne pouvait pas y aller parce qu'elle avait théâtre. Je tournai les yeux vers Brian. J'allais l'appeler ce serait mieux que de débarquer devant lui. Mon iPhone étant totalement mort, ma meilleure amie, qui était la perfection incarnée m'avait emmené son ancien iPhone. Aussi, j'appelais Brian. Il décrocha.
-Ouais ?
-J'ai oublié mes médicaments à la maison, tu penses que tu pourrais me passer ta voiture pour que j'aille les chercher.
-C'est hors de question. Je vais aller te les chercher, il faut que j'imprime un truc de toute façon. Oh en fait, ça fera 25$.
Il me raccrocha au nez. 25$ ? Mais pour ce prix là, si j'avais eu l'argent sur moi, j'aurais eu de quoi prendre un taxi aller-retour. Sauf que j'avais beaucoup trop mal. Je le rappelais.
-Laisse tomber, lâchai-je. Je préfère souffrir que de payer 25$.
Je raccrochai et me levai de la cafétéria. Il me regarda et je levai le menton. Sauf que clairement j'avais super mal. Foutu ferry à la con. J'avais un exposé dans 20 minutes et j'avais mal. J'aurai dû accepter l'aide de Miller mais sérieusement ? Me faire payer pour aller me chercher des médicaments dont j'avais besoin ? Plutôt mourir. Résultat des courses,j'étais trop mal. Il ne me restait qu'une seule solution. Je sortis du lycée, direction le gang des toxicos. C'était les rebuts du lycée, la lie de la société.
-Heu.. salut ?
Ils se retournèrent. Il y avait un nuage de fumée près d'eux. Tout le lycée savait où les trouver mais pas la direction apparemment. Officiellement, ils n'étaient pas dans le lycée, mais leur coin était près des poubelles, donc techniquement sur la propriété du lycée. Mais la direction était très permissive avec certaines catégories de personnes apparemment.
-Quoi ?
-Heu.. j'ai une vie pourrie, et j'ai.. 7 dollars et 45 cents. Je les donne au premier qui me laisse tirer sur son joint. J'ai des painkillers à prendre normalement mais je les ai pas et là j'ai trop mal.
L'un des mecs me tendit un joint et quand je lui tendis mon argent, il se mit à rire. Il était totalement déchiré. Je ne savais pas si c'était drôle ou juste affligeant. Je rangeai mon argent. Je plaçai le joint sur mes lèvres et j'aspirai. C'était.. assez gras alors que c'était juste de la fumée. Je commençai à tousser comme une malade, ce qui fit beaucoup rire mes compagnons de fumette. J'aspirai une longue bouffée et j'eus l'impression de sentir chaque fibre de mon corps. À la troisième bouffée, je ne ressentai plus la douleur. Je devais être complètement déchirée en réalité. La première sonnerie retentit et j'allais en cours avec cette sensation étrange de planer totalement. Je n'étais pas vraiment dans mon corps. C'était fou. J'arrivai en cours de littérature pour la seconde fois de la journée. Je passai mon exposé en ayant toujours cette sensation de décalage. Lorsque je retournai m'asseoir, Sophie se tourna vers moi.
-T'as pas forcé sur la dose d'antalgique toi ? Tu as l'air.. libre. C'est flippant. Je t'ai jamais entendu parler avec un tel bagou.
-J'ai pas pris d'antalgique, je suis totalement stone.
Et là, je sentis le rire monter en moi. Et je n'avais pas vraiment les capacités de l'arrêter. J'essayai de me cacher entre mes mains mais c'était trop et ça me donnait encore plus envie de rire.
-Excusez-moi monsieur, je crois que Sarah ne se sent pas bien..
-Sarah..
-Heu.. est-ce que je peux sortir deux secondes ?
Je me levai avant que le prof dise quoi que ce soit et quand cette cruche d'Alexandra me fit un croche-pieds et que je m'éclatai au sol et bien.. j'éclatai de rire et je n'arrivais pas à m'arrêter. D'autant plus que j'étais en jupe et que probablement plus d'une personne avait vu ce que je ne voulais pas qu'elles voient. Pourquoi n'avais-je pas opté pour des collants opaques mais pour des bas auto fixants ce matin en me levant ? Je portai une main à ma blessure instinctivement. Il y avait du sang mais je ne sentais rien. Cannabis oblige.
-Merci grosse pute, lançai-je à Alexandra. À cause de toi et ta manie de me faire des croches-pieds, mes points de suture se sont rouverts.
Le prof était entrain de m'aider à me relever.
-Sarah ! Vous pourriez..
-Surveiller mon vocabulaire ? Vous avez raison. Je te prie, Alexandra, réceptacle charnel de l'équipe de foot du lycée, de bien vouloir accepter mes remerciements pour avoir, en essayant de m'humilier encore une fois, fait voler en éclat le travail d'un interne en chirurgie. Et je te remercie, ô déesse de la fornication rémunérée, de me permettre, comme je ne vais pas tarder à me vider de mon sang, de quitter le lycée, temple du savoir contemporain. Sophie, tu pourras ramener mes affaires à l'infirmerie ? Il faut que je sorte monsieur parce que là, je saigne vraiment.
Je sortis en claudiquant et me rendis à l'infirmerie. Du moins j'essayai parce que je tombai sur Paul McDust devant son casier qui prenait des livres de cours.
-Hey ! Salut Sarah ! T'as pas cours ?
-Si, mais là je vais à l'infirmerie, je crois que mes points de suture se sont rouverts et puis..
Je commençai à rire comme une idiote.
-Comme je viens de traiter Alexandra de pute devant mon prof favori et toute la classe, je vais aller me planquer quelque part.
-Tu as l'air déchiré.
-Je suis totalement déchirée.
-Et tu vas à l'infirmerie ? Là où ils vont appeler ton père pour qu'il vienne te chercher ? Tu vas te faire tuer. Viens, je te ramène chez toi. C'est ton dernier cours ?
-Oui ,mais ma belle-mère est chez moi alors..
-Bah je te ramène chez moi et tu rentreras dans quelques heures..je ne savais pas que des antalgiques faisaient cet effet là, ajouta Paul doucement.
-Si c'était des antalgiques, y'aurait aucun souci, tu vois. J'ai envie de vomir en vrai. C'est déroutant. C'est.. dé..
Je pouffais de rire. Paul devait me regarder d'un air affligé.
-Me regarde pas comme ça McDust. Si t'avais failli mourir noyer à bord d'un ferry à Seattle, mon pote, tu aurais le droit d'être dans mon état, okay ?
-Oui. C'est vrai. Attends moi là, je vais aller dans ton cours pour chercher tes affaires, et je te ramène. Prends mon bras, je ne veux pas que tu te blesses plus.
Je pris son bras et je le regardai.
-Paul ? Tu es un amour. J'espère qu'un jour tu oseras dire à Sophie que tu fantasmes sur elle, si ça se trouve vous vous allez vous marier et faire pleins de gosses blonds, gentils et beaux. Le genre de gosses qu'on déteste parce qu'ils sont genre.. parfaits et bien élevés et..
-Je ne fantasme pas sur Sophie, m'interrompit-il.
-Genre.. tout le monde fantasme sur Sophie. Honnêtement.. de toi à moi. Si j'étais gay, je fantasmerais sur Sophie. Diiiiireccct.
Je recommençai à rire. J'avais envie d'une bouffée de Ganja et je le dis cash à Paul qui se contenta d'émettre un petit rire. Il m'arrêta devant ma porte de cours et il frappa en me disant de ne pas faire de bruit. Sauf que j'étais juste en face d'Alexandra et qu'elle me voyait très bien. Je lui envoyai un baiser avec ma main et elle se figea. Paul arriva avec mon sac et il refusa que je le porte. Il m'ouvrit sa portière de voiture. On ne dit rien pendant un moment. J'avais l'impression que les effets de l'herbe partaient petit à petit.
-Je peux te dire un truc Paul ? Genre un truc que tu ne répéteras pas ? Jamais ?
-Hum.. oui. Bien sûr.
-Alexandra gémit comme une actrice porno quand elle s'envoie en l'air avec Brian, c'est déroutant. Genre, elle fait des.. Hmmmm ! OOoooooh ! Aaaaaaah ! hurlai-je dans la voiture de Paul en rejetant ma tête en arrière pour mieux imiter une actrice porno.
J'éclatai de rire et je vis Paul devenir rose.
-Non, mais sérieux, aucune fille qui se respecte fait de tels bruit.. sauf à Roland Garros, mais bon les Tenniswomen.. apparemment elles sont doubleuses pour pornos en dehors des courts. Non mais sérieux, tu trouves pas ça bizarre ? ah moins que Chris elle aussi gueule comme une truie pendant l'orgasme.
Je me tournai vers lui, il était rouge désormais.
-Sarah, c'est hyper gênant comme question.
-Non parce que vraiment, si la fille elle crie pendant.. enfin tu vois, c'est parce que tu lui fais mal en vrai. Non mais sérieux, heureusement que mes parents étaient pas là. Sinon.. non mais tu imagines le désastre ? Non mais Paul.. ajoutai-je au bout d'une minute pesante de silence. Je plaisantais. Je voulais juste te dire que je sortais avec ton frère. Je ne sais pas s'il te l'a dit.
-Je ne le savais pas. On a pas vraiment eu le temps de parler. Bah.. toutes mes félicitations.
-Oh mince. Ton frère. Il devait venir me chercher au lycée.
-Ne t'inquiète pas. Marc conduit comme un malade, il est pas encore parti de chez nous. Tiens regarde, il est là.
Nous étions arrivés chez Paul. Marc était là et il sortait de la maison avec une cisaille. Quand il me vit, il s'arrêta. Il avança vers nous et m'ouvrit ma portière.
-Hey salut belle gosse.
-Salut beau gosse.
Il me serra dans ses bras et récupéra mon sac avant de me faire entrer dans la maison.
-Est-ce que tu aurais un pansement ? J'ai un point de suture qui a lâché tout à l'heure.
-Oui bien sûr, me dit-il alors que je prenais place sur un fauteuil dans le salon. Attends-moi ici, je reviens.
Il me laissa seule et je regardai ma blessure, deux points avaient sauté. Ce n'était pas grand chose. Je levai la tête et je vis Paul entrain de regarder.
-C'est impressionnant en fait. Brian m'en avait parlé mais je ne croyais pas.. tu as eu peur ? Dans l'eau ?
-J'étais avec la petite sœur d'un ami. Elle avait 5 ans. Elle, elle avait peur. Mais moi j'ai pas eu le temps d'avoir peur, sur le coup. C'est juste.. après que j'ai eu peur. Quand tout était terminé. Le contrecoup sûrement. En fait, je ne voulais pas te gêner avec Chris. Je crois que la marijuana a parlé pour moi.
-Pas de souci, et pour ta gouverne, Chris gueule comme une truie qu'on égorge et.. la première fois qu'on a couché ensemble, ma mère est arrivée dans ma chambre, elle pensait que j'étais entrain de regarder un film d'horreur à tue-tête.
-Nooon ?
Je portai ma main devant ma bouche et j'éclatai de rire. Paul aussi. Son frère arriva avec la trousse à pharmacie et il me la tendit. Enfin, je lui arrachai des mains, plus précisément.
-Tu as de la solution hydro alcoolique aussi ? Merci beaucoup.
Je me lavai les mains consciencieusement et je mis une compresse avec du sparadrap dessus.
-Merci beaucoup. C'est gentil. Paul ? Merci de m'avoir ramené chez vous. C'était adorable.
-Je t'en prie. N'oublie pas d'appeler ta belle-mère dans une petite demie-heure pour lui dire que tu es par là. Je vais vous laisser, si vous me cherchez je serai dans ma chambre.
Il nous laissa et Marc m'embrassa passionnément.
-J'ai dit à ton frère qu'on sortait ensemble.
-Tu as bien fait.
-On devrait peut-être.. aller dans un endroit plus.. tranquille ? Non ? Genre un endroit où tes parents ne pourraient pas nous surprendre. Qu'en penses-tu ?
Il me souleva dans ses bras, ce qui me fit rire. Il monta les escaliers et me posa sur le fauteuil de sa chambre.
-Tu es mieux là ?
-Oui. Mais en fait.. je serai mieux.. là.
Je me levai et me laissai tomber sur son lit. La dernière fois que j'étais venue là, c'était lors de la fête de Paul. J'avais l'impression d'avoir pris 5 ans depuis alors.. que c'était il y a 4 mois, même pas.
-J'ai peu dormi cette nuit en fait. Je suis crevée. Je sais qu'on avait prévu une soirée mais en fait..
-Sarah. Y'a pas de souci. Vraiment. Je te ramène chez toi quand tu veux.
Il s'assit sur son lit, me regarda et il m'embrassa.
-Toi tu as pris du cannabis. Je le vois dans tes yeux. J'aimerai bien savoir ce qu'il t'a pris.
-J'avais pas mes antalgiques.
-Pffff. Tu as été fumé avec Raoul ? Il ne fume que du cannabis pur. Il ne faut pas aller dans le coin des toxicomanes et pour une première fois, je trouve que tu t'en sors plutôt bien.
-Marc ?
-Oui ?
-Tu appuies sur ma cicatrice, là.
Il retira sa main qu'il avait posé sur ma cuisse et il y posa ses lèvres.
-Ça te fait moins mal si je fais ça ?
-Oui, ça me fait même du bien étrangement. Mais je préfère quand ta bouche est au niveau de mes lèvres.
-Elle pourrait m'inciter à faire plein de choses cette phrase...
Je m'offusquais gentiment et cela le fit rire. Il s'allongea près de moi.
-Tu as envie de faire quelque chose en particulier ? me demanda-t-il.
-Tu veux dire.. sexuellement ? le questionnai-je d'une petite voix.
-Heu.. non en fait. Je parlais de ce que tu as envie de faire tout court. Maintenant, si ça implique une partie où chacun des adversaires prend son pied, ça me va aussi. Mais je ne sais pas si c'est le genre de relation que je veux avoir avec toi. Si on commence comme ça, je veux dire.. on va sûrement s'amuser mais ce sera tout. J'ai envie d'apprendre à te connaitre. Vraiment bien et je veux que tu me fasses confiance.
-Tu as vraiment envie de me connaitre ? Qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Absolument tout.
Je lui racontai ma vie. Ça me fit du bien. À un moment donné, je lui demandai quelle spécialité il voulait faire en médecine.
-Non parce que si tu veux faire de la psychiatrie, tu es bien parti avec moi !
Il éclata de rire et me répondit qu'il ne savait pas encore. Il attendait d'avoir sa première année pour ça. Je caressais son visage et le repoussais dans ses coussins. Je m'assis à califourchon sur son bas-ventre et je posais mes mains sur son T-shirt. Je sentais ses pectoraux sous mes doigts. Je posai mes lèvres sur son cou. Je glissai ma main vers son jean où je commençais à défaire sa ceinture jusqu'à ce qu'il m'arrête.
-Tu as encore l'effet du cannabis dans les veines. La Sarah que je connais ne se comporte pas comme ça.
-Tu ne connais pas la vraie Sarah, Marc. Je n'ai pas non plus l'impression de la connaître.
Je l'embrassai pour l'empêcher de penser et je réussis à défaire sa ceinture. Il se laissait faire. Il finit par me renverser sur mon lit.
-T'es une fille bizarre. Je ne connais pas de fille de 16 ans aussi entreprenante.
-Tu connais beaucoup de filles de 16 ans ?
-Je veux dire par là, par rapport aux filles quand moi j'avais 16 ans. Les filles de 16 ans sont vachement plus.. prudes.
-Tu dis ça parce que tu es emprisonné entre mes cuisses ?
Il n'avait même pas fait attention. J'avais mes cuisses de chaque côté de lui.
-Oui en partie. En fait j'aime bien la Sarah 2.0. J'aime les filles entreprenantes dans certaines situations. Mais je ne pense pas qu'on devrait coucher ensemble tout de suite. Déjà parce que je n'ai plus de préservatifs dans cette chambre et que je me vois mal aller dans celle de mes parents ou aller demander à mon petit frère pour ça. Et comme je suis persuadé que tu ne prends pas la pilule.. Sans vouloir te vexer, j'ai pas envie d'avoir un gosse dans 9 mois. Et en plus, je ne crois pas que tu sois prête.
J'aurais pu lui répliquer que je n'étais plus vierge depuis quelques temps déjà, qu'il aurait pu être le premier mais qu'il avait agi comme un con. J'aurai pu lui dire ça. Mais je ne voulais pas qu'il sache pour Chuck. Sophie était déjà au courant et c'était largement suffisant.
-Tu as raison. Notre première fois sera magique, pas un jour où je suis défoncée au cannabis avec Paul à côté.
Il me regarda avec intensité et il m'embrassa avec force. Ses mains remontèrent le long de mon T-shirt. Pour un mec qui ne voulait pas coucher avec moi, je le trouvais très entreprenant. La porte de sa chambre s'ouvrit.
-Putain Paul, va vraiment falloir que tu apprennes à frapper à la porte.
Je tournai la tête et je vis Paul glisser son regard sur mes jambes et le bout de chair qu'on pouvait voir au dessus de mes bas. Mais pire que ça, il y avait Brian juste derrière lui. Il me regardait avec surprise.
-Tu as des médocs à prendre dans 30 minutes et je rentre. Tu viens ou pas ? me lança Brian.
-J'arrive. Vous pouvez nous laisser, juste 5 minutes ? Je te rejoins en bas.
Marc referma la porte et je me redressai pour remettre de l'ordre dans ma tenue et dans mes cheveux. Il me ramena à lui d'un geste et colla nos deux bassins.
-Tu me fais un effet incroyable. Je suis fier d'être ton petit ami.
-Relation exclusive, marmonnai-je.
-Relation exclusive, répéta-t-il en m'embrassant.
Je repensai encore à ses lèvres dans la voiture de Brian.
-Tu n'as pas l'intention de me parler en fait ? Tout ça parce que j'ai interrompu ta première partie de jambe en l'air ? C'est un peu puéril comme comportement, lâcha-t-il soudainement d'un ton rogue.
-Quoi ? Ah non pardon, je pensais à autre chose. En fait je voulais te dire pour hier soir.. merci. D'avoir passé la nuit avec moi.
-Je préfèrerai oublier ce détail de l'histoire. Tu ronfles, c'est insupportable.
-N'importe quoi !!!
-Bien sûr que si. Tu m'as empêché de dormir, c'était pire que les parents et leur bordel du diable de ce matin
-Je ne ronfle pas et de quoi je me mêle ?! oui, vous nous avez emmerdé avec Marc. Sérieusement et.. Merde, le pansement vient de se défaire. Tu as un mouchoir ou un truc dans le genre ?
Brian me regarda comme si j'étais une attardée mentale et il ouvrit la boite à gant de la voiture de sa main gauche, il se pencha et cessa de regarder la route un quart de seconde. Il était proche de moi et moi je flippai en me disant que je ne devais pas déranger ce malade qui conduisait sans regarder devant. Il sortit un paquet de chewing-gum et en prit un.
-Tu te fous de moi ? Tout ça pour un chewing-gum ?
Il m'en carra un dans la bouche et je fus tellement surprise qu'il réussit à me le faufiler entre les lèvres.
-Mastique et ferme la. Voilà, j'ai ce que je cherchais.
Il s'arrêta au feu rouge et se pencha vers moi. Il retira mon pansement et agita le spray dessus. Ça piquait et je lâchais un petit cri de surprise. Il referma le spray et le sang ne coulait plus.
-Qu'est-ce que tu as..
-Pansement en Spray. On est bientôt arrivé. En fait.. Sarah. Ce que je vais te dire maintenant, ne sortira jamais de l'habitacle de cette voiture et est confidentiel. C'est humain de rechercher la présence d'autres pour se rassurer. Je n'aurais pas non plus réussi à m'endormir. Aussi, je me suis autant servi de toi que toi de moi. Tu n'as pas à me remercier.
-Tu as défendu ma maison. Tu m'as défendue, c'est normal de te remercier. Ta batte et toi... D'ailleurs, pourquoi tu as une batte de baseball, tu ne joues pas au baseball ?!
-Bien sûr que si ! Et puis.. c'est moi l'homme de ma famille. Ça ne me serait pas venu à l'esprit de rester seul avec ma mère et mon petit frère sans pouvoir les protéger d'une manière ou d'une autre. Ma mère appelle ça de l'inconscience.
-C'est courageux. C'était courageux de ta part de descendre pour les faire fuir. C'était un peu la réaction que j'attendais de toi en venant te secouer. Que tu agisses en homme des cavernes.
Nous étions arrivés devant la maison. Brian sortit de sa voiture et prit son sac de cours qui était à l'arrière pendant que je récupérais le mien. Il m'ouvrit la portière et claqua la portière derrière moi.
-Maman ? C'est nous.
Je posai mon sac dans l'entrée et j'allais dans la cuisine, où ma trousse de médicaments était là. Je pris ma dose et j'avalais un grand verre d'eau.
-Tu sais quand Papa revient ? J'ai un point de suture qui s'est rouvert.
Elle n'eut pas le temps de répondre parce que la porte d'entrée de la maison s'ouvrit. Mon père entra dans la cuisine et m'embrassa sur la tempe.
-Tu as pas l'air bien. Tu as encore mal ?
-Je disais à Mary que ma cicatrice s'était un peu rouverte.
-Hmmmmm. Attends je vais arranger ça. Tu as passé une bonne journée ?
-J'étais un peu stone à cause des antalgiques, mais sinon, Sophie m'a dit que j'avais fait un super exposé...Tu étais pas censé être de nuit ?
-Si si, mais je suis passé pour examiner ta blessure et prendre une douche. Tom a invité une de ses copines ?
Je me levai pour aller prendre des céréales et une fois servie, je montai dans ma chambre. C'est à ce moment là que je me rendis compte que je n'avais pas mes livres pour mes cours du lendemain, vu que je n'étais pas revenue à mon casier. Je frappai à la porte de Brian. Il m'ouvrit la porte. Il était au téléphone. Il me fit signe d'entrer et de ne pas faire de bruit.
-Oui, oui, je peux le comprendre bien évidemment. Est-ce que tu veux qu'on se voit plus tard ? Je n'ai pas cours mercredi après-midi, on pourrait passer l'après-midi ensemble si tu veux.
Brian parlait en français et j'étais assez contente parce que j'avais compris pas mal de truc.
-Okay. Attends, donne moi ton adresse, je passerai te chercher.. à 14h ça te va ?
Il griffonna une adresse sur un bout de papier sur son bureau.
-Okay. À mercredi du coup.
Il raccrocha et il sourit face à mon air ébaubi.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-J'ai oublié mon livre d'histoire et mon livre de français au lycée, tu pourrais me passer les tiens ?
Il prit les livres sur son étagère et il me les tendit.
-Tu as quoi à faire en français ? Je suis de bonne humeur et je m'ennuie. Je te le fais.
Il était sérieux. Et il ne m'avais pas proposé d'argent.
-Je dois apprendre du vocabulaire pour un entretien d'embauche. D'ailleurs.. pourquoi tu suis les cours de français toi ? Tu parles couramment.
-Parce que j'ai pas besoin de faire d'effort pour ce cours, c'est un peu comme une sieste et ça peut me rattraper si un jour je me craque dans une matière. Alors tu as besoin de mon aide ? Ou tu te contentes d'apprendre bêtement ce qu'il y a écrit dans le livre ?
-Est-ce que ça te dérange si je révise avant ma leçon d'histoire ?
-Non. Tu n'as qu'à prendre mon pouf. Paraît que tu as quitté le cours de littérature en traitant Alexandra de pute ? Tu pourrais arrêter s'il-te-plaît ? De traiter ma petite amie de pute, je veux dire, pas de quitter un cours. C'est blessant à la longue pour elle et aussi pour moi.
-Je n'avais pas l'intention de le faire. Mais elle m'a fait tomber et c'est sorti tout seul, parce que j'avais mal. Mais je n'irai pas m'excuser, il ne faut pas déconner. Elle ne s'est jamais excusée elle pour ce qu'elle m'a fait subir depuis des mois.
On frappa à la porte et Mary passa sa tête. Elle me sourit et demanda à son fils s'il pouvait lui prêter son chargeur d'iPad, elle l'avait oublié au bureau. Brian lui désigna le dessus de son bureau. J'apprenais ma leçon d'histoire pendant que Brian lisait un livre et prenait des notes à côté. Je posai le livre de Brian sur le côté.
-Brian ? Est-ce qu'on est censé se faire des cadeaux à Noël ?
-Bah traditionnellement on offre des cadeaux à Noël.
-Je veux dire tous les deux. Tu veux que je te fasse un cadeau et inversement ?
-Pourquoi pas ? Je sais déjà ce que je vais t'offrir de toute façon. Tu as fini ?
Il commença à me parler en français tout en se levant. Il parlait lentement pour que je comprenne et il me posait des questions. Il me reprenait dans ma prononciation et dans les termes utilisés.
-Attends comment tu écris ce mot ?
Il leva les yeux au ciel et il me l'épela pendant que j'écrivais. Je savais que j'avais plus appris en 30 minutes de conversation avec Brian qu'en une heure de lecture dans mon livre de cours. D'ailleurs je ne comprenais pas vraiment pourquoi il agissait gentiment avec moi. On re frappa à la porte et il demanda à la personne de rentrer en français et sa mère lui répondit dans la même langue.
-Désolée mon chéri, ta petite amie est au téléphone parce que tu ne réponds pas, tu veux que je te la passe ou..
-Je suis occupé, tu peux lui dire que je la rappelle dans 5 minutes ?
Il referma la porte. Il ne parlait pas à Alexandra pour rester avec moi ? Ça cachait un truc. Je le regardais bizarrement.
-Qu'est-ce que ça cache ? Tu refuses de parler avec Alexandra ?
-Je croyais que tu ne comprenais rien en français ?! Tu vois quand tu fais des efforts !
-Qu'est-ce que ça cache ?
Brian plissa des yeux et finit par soupirer. Il ouvrit sa porte de chambre et vérifia que sa mère n'était pas là. Il referma la porte et mit de la musique.
-Il faudrait que je parte ce soir. J'apprécierai si tu me couvrais. On est en semaine et Maman refuserait.
-Attends.. tu vas où ?
-Y'a une fête chez un mec de mon équipe. Ses parents ne sont pas là. Je n'aurai pas le droit de partir si tu ne m'aides pas.
-Pourquoi moi ? Il est bidon ton plan. Ta mère va se douter de quelques choses. Elle sait tout.
Le visage de Brian se ferma et il regarda dehors, il réfléchissait.
-Tu penses que Sophie.. Putain je suis trop con et..
Une personne frappa et Sophie entra dans la pièce.
-Salut !! Désolée de vous déranger, ta mère m'a dit de monter directement.
-Non, c'est cool, répondit Brian avec un grand sourire, j'allais t'appeler. En fait, je voulais aller à une fête ce soir et comme McAllister me l'a fait remarquer, elle ne peut pas garder un secret très longtemps..
-QUOOIIII ??? J'ai jamais..
-J'ai besoin de toi Sophie. Pour que tu sois mon alibi.
-Heu.. pardon ? Tu veux que je sois ton alibi, tu crois pas que ta copine serait plus appropriée pour ça ?
-Tu es un facteur confiance Sophie. Si tu lui dis bleu, elle verra bleu.
Il s'était approché de ma meilleure amie et j'étais devenue une simple spectatrice du Brian Miller Show. Il avait posé ses mains sur les bras de Sophie et je vis le visage de ma meilleure amie rosir très légèrement.
-Peu importe ce que tu lui diras. Elle acceptera parce que tu es une fille bien. Alors, tu veux bien m'aider ?
-Ce ne sera pas gratuit. Je te demanderai un truc un jour.
-Tu pourras me demander autant de trucs que tu veux. Quand tu veux.
-Okay. J'ai 2 places pour aller au théâtre ce soir. On va y aller tous les trois avec ta voiture, je suis venue en vélo. Tu nous déposes et tu reviens nous chercher pour nous ramener chez moi. On dira à ta mère que j'ai 3 places qu'on s'est endormi sur mon canapé. Tu n'auras qu'à venir dormir une fois ta fête terminée, tu passeras par le garage, je le laisserai ouvert, tu n'auras qu'à monter dans l'appartement au dessus.
-Tu es un amour de fille Sophie Harper.
-Oui, on me le dit souvent.
Ils étaient entrain de se regarder droit dans les yeux. J'aurai pu me vider de mon sang à côté, ils n'auraient absolument rien vu. Sophie était un peu entrain de minauder et clairement Brian était entrain de flirter. D'ailleurs, ils sortirent sans m'attendre. Je me levai aussi vite et je les dépassai alors qu'ils m'attendaient devant la cuisine.
-Mary... Hey !!! Mais y'a des chambres, vous pouvez aller faire ça ailleurs !!
Mon père avait monté sa femme sur le plan de travail et il était entrain de l'embrasser avec.. ardeur. Pouah.
-Hum.. je ne te savais pas aussi puritaine, mais tu sais, c'est ma femme. Si je ne peux pas embrasser ma femme à la maison, autant ne pas se marier.
-Enfin, si vous aviez été tous les deux tous seuls, on sait toi et moi que ça aurait fini comme John Rowland et Gabrielle Solis dans Desperate Housewives. Enfin bref, Sophie et moi on avait prévu d'aller au théâtre ce soir, et..
-Heu.. Attrape.
Mon père me lança dessus une cuiller et elle tomba après m'avoir atteint à l'épaule.
-Aïe !! Mais ça va pas ?
-Tu es shootée aux antalgiques, tu ne sors pas dans cet état.
-Mais PAPA ! Sophie a déjà acheté les places.
-J'ai dit non. Je suis désolé Sophie, je te rembourserai la place de Sarah, mais elle ne bougera pas d'ici. Elle a subi un traumatisme ce week-end et..
-C'est pas grave John, j'irai toute seule. Ton père a raison, Sarah.
Je me tournai vers Sophie. Brian avait disparu mais il arriva derrière elle.
-Aller où toute seule ?
-Au théâtre. On avait prévu d'y aller mais.. enfin bref, ce n'est pas grave. Je vais y aller, je ne voudrai pas être en retard, et ne vous inquiétez pas pour la place John, je vais la revendre devant la salle.
Brian fit la moue et se passa la main dans les cheveux.
-Tu ne vas pas aller toute seule au théâtre. C'est quoi la pièce ?
-L'Avare
-Je peux venir avec toi si tu veux ? J'adore Molière. Je te rembourse ta place et on y va tous les deux. En tout bien tout honneur.
-Je ne veux pas déranger Brian.
-Ça me fait plaisir. Et je ne vais pas te laisser toute seule aller au théâtre sur ton vélo. La repré..
-Depuis quand tu aimes Molière, toi ? l'interrompis-je avec dédain.
Brian me regarda froidement.
-J'ai toujours aimé Molière. Maman et moi allions à toutes les représentations du Malade Imaginaire à San Francisco. Je vais aller me changer, tu as besoin de passer par chez toi avant Sophie ? Remarque tu es parfaite comme ça.
Ma meilleure amie devint rose. Et elle balbutia qu'il pouvait y aller comme ça lui aussi.
-Mais non voyons. Je vais pas sortir en mode dégueu. Tu m'attends ?
-Oui. Je t'attends. C'est réglé.
Je fixai Sophie. Elle allait passer une soirée de merde à cause de Brian, et de mon père parce qu'il avait refusé que j'aille avec eux.
-Vous savez quoi les enfants ? Je vais vous emmener, je passe devant le théâtre et.. je vous donne de l'argent pour le taxi. J'insiste, Sophie, pas la peine de me remercier ou de refuser.
-En fait Sarah, va voir dans mon sac, y'a un truc pour toi dedans. C'est la boîte emballée.
J'allai regarder dans la sacoche de mon père et je pris la boîte. Je retirai l'emballage et j'ouvris la bouche avant de la refermer aussitôt.
-Tu m'as acheté un iPhone 6 ? Sérieusement ?
-Le tien est mort, je ne vais pas t'acheter un téléphone obsolète.
-Tu es un malade Papa.
-Sarah. Ton téléphone est mort, et je t'en ai racheté un. C'est logique et tu vas pouvoir rendre à Sophie son ancien téléphone. C'était d'ailleurs très gentil de ta part de lui en passer un.
-C'est normal John. On ne peut pas survivre sans téléphone. En tout cas, pas dans notre lycée. En plus c'est pas le même coloris que le mien ! On pourra même pas les confondre. Vous avez géré !
Brian redescendit et il fit une tête bizarre quand mon père annonça qu'il les emmenait. Il essaya de refuser mais il ne put le faire. Je remontai dans ma chambre. J'allais passer une soirée seule avec Mary et Tom. Super. Je pris un livre et je m'endormis sur le canapé en mode grosse loque. Le lendemain, Sophie ramena Brian à la maison et s'excusa auprès de Mary. Cette dernière avala le mensonge sans problème et Sophie m'emmena en cours.
-Alors ? Molière toute seule ? C'était bien ?
-Tu m'en veux parce que j'ai aidé Brian ? Écoute Sarah, il est comme ton frère.
-Non pas du tout. Tu n'as pas à aider l'ennemi, normalement mais bon, ce n'est pas grave. Je mets ça sur le fait que tu as un grand cœur. Raconte, il t'a laissé en plan et est revenu 30 minutes avant que tu arrives à la maison ce matin, c'est ça ?
-Non pas vraiment. Ton père nous a emmené devant la salle et comme il s'est mis à pleuvoir beaucoup, Brian a composté le billet et est entré avec moi. Honnêtement Sarah, il voulait rester avec moi et il s'en voulait de me laisser toute seule, donc devoir prendre le taxi toute seule pour revenir en pleine nuit. Je lui ai dit d'y aller. Il a appelé Paul et ils sont partis à la fête.
-Non, mais je rêve, il aurait pu te proposer d'aller avec eux au moins ! Il a aucun savoir vivre ce mec.
-Il l'a fait et j'ai dit non. Parce que passer une soirée pas loin d'Alexandra qui m'aurait balancé un truc à la tête ou pousser dans une piscine, ça ne m'intéresse pas du tout. Alors j'ai décliné quand il m'a dit de venir avec eux. Et j'ai pas fini mon histoire. On était rendu à la scène III de l'acte I quand quelqu'un s'est assis sur le siège juste à côté de moi. C'était Paul. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là et il a agité le ticket de Brian sous mon nez avant de me dire qu'il était là pour voir l'Avare. Lors de l'entracte, je lui ai redemandé ce qu'il faisait là et il m'a dit qu'il avait du scrupule à me laisser toute seule et qu'il me raccompagnerait chez moi après.
-Paul ? McDust ? Il a laissé sa copine à la fête pour aller voir une pièce de théâtre avec toi.
-Oui. Et il m'a ramené chez moi après. C'était bizarre. D'autant plus qu'il a accepté quand je lui ai dit d'entrer et qu'il est resté avec moi jusqu'à ce que Brian arrive 3h plus tard et ensuite il est reparti.
-Tu me dis tout ?
-Il m'a embrassé, encore une fois et j'ai répondu au bout d'un moment. J'ai essayé de le repousser mais..on s'est embrassé je veux dire.
-Genre sur la joue ?
-Non, genre vrai baiser et on a continué.. pendant au moins 30 minutes jusqu'à ce que Brian arrive. Je suis une catin Sarah. J'ai embrassé un mec qui est pris, je me suis fait tripotée par un mec qui est pris. J'ai aucune excuse et je m'en veux d'avoir fait ça à une autre fille, parce que moi je n'aimerai pas que ça m'arrive et du coup je me sens vachement mal, même si Chris est une vraie salope.
-Hey, c'est pas toi la fautive, d'accord, c'est Paul. Il n'avait pas à le faire, c'est lui qui a une copine. Et tu n'as pas couché avec lui je veux dire. Y'a tromperie et tromperie. Pourquoi tu deviens.. oh mon Dieu, tu as couché avec Paul.
-Non. Je n'ai pas couché avec lui, mais j'étais hyper mal à l'aise et c'est moi qui lui ai demandé de partir quand Brian a sonné à la maison. J'étais un peu.. ailleurs avec lui et je suis retombée brutalement au sol. C'était une grosse chute.
-Il fantasme sur toi Sophie.
-Quoi ?
-Paul. Il fait des rêves érotiques avec toi, je l'ai entendu le dire à Brian. Il fantasme sur toi depuis quelques temps déjà. Et il ne comprenait pas pourquoi tu ne lui as pas adressé la parole depuis plusieurs semaines.
-Bah vu que je ne compte pas lui adresser la parole, il va encore bugger.
-Il faut que tu en parles avec lui.
-Pourquoi ? Je me sentais seule, lui aussi apparemment. Je n'ai pas envie de finir sur le tableau de chasse d'un McDust. Ne le prends pas mal, mais Paul est un lycéen, il a envie de faire des expériences et je n'ai pas envie d'être l'une d'elle. Alors, il a voulu tester le bécotage d'un fantasme, mais c'est terminé. J'ai besoin d'un mec. Je veux un petit ami. Quelqu'un qui m'aimera pour moi et non pas parce qu'il ne peut pas m'avoir parce qu'il est pris.
-Je n'aurais pas dû te le dire. Excuse-moi.
-Non tu as bien fait. Je suis le fantasme de Paul. Il ne peut pas m'avoir alors il rêve de moi. Mais je ne dépasserai jamais ce stade. Il peut fantasmer autant qu'il le veut. C'était la première et la dernière fois qu'il me tripotait. C'est clair. On est arrivé.
Je ne savais pas si j'avais fait de la tristesse à Sophie. Je n'arrivais pas à le savoir.
-Merci de me l'avoir dit Sarah. Ça me rassure en fait. Parce que si par le plus grand des hasards, Paul cassait avec Chris, et que par le plus grand des hasards, il lui venait de me demander de sortir avec lui, je n'accepterai pas. Tu sais pourquoi ? D'une parce que je ne suis pas amoureuse de lui et de deux parce que je ne pourrais jamais être à la hauteur de ses rêves. Il a une image déformée de moi et.. n'en parlons plus. Je n'ai pas envie de discourir sur ça pendant 15 ans non plus.
Je sortis de sa voiture et pris mes médicaments que je n'avais pas oublié cette fois-ci. Je les mis dans mon casier. Quand je me retournai, Alexandra était là avec ses copines. J'avais oublié que son casier n'était pas loin du mien. Elle me fixa d'un œil torve.
-Hey Troll Snot. Si tu t'avises encore une fois de me traiter de pute, je te pète les dents. J'ai laissé couler hier, parce que je sais que tu n'étais pas dans ton état normal, mais...
-Tu crois vraiment que j'ai peur de toi ?
Elle se redressa. Elle était abasourdie mais je voyais qu'elle ne voulait pas perdre la face, pas devant ses copines.
-Je pense qu'on va devoir mettre les choses au clair.
-Oui, absolument, rétorquai-je en la fusillant du regard. Je vis avec Brian. Je vis avec la mère de Brian et si tu intentes la moindre petite chose contre moi, je ferai en sorte qu'elle te déteste, tu entends ? Et tu crois que Brian sortira combien de temps avec toi si sa mère te déteste ?
-Tu te prêtes des pouvoirs que tu n'as pas. Sa mère m'aime déjà.
-Non. Elle t'apprécie à la limite. Mais c'est moi qu'elle aime comme sa fille. Je suis de sa famille. Et entre la famille et la meuf qui écarte les cuisses, le choix est vite fait. Si tu tiens à ton couple, tu me lâches. Qui plus est, mon oncle est avocat, l'oncle de Sophie est avocat, si tu dérapes, je ferai en sorte de te coller un procès pour harcèlement moral. Tu croyais que j'étais sans ressource ? Tu verras quand j'aurai brisé ton couple et mis ta famille sur la paille si tu t'étais attaquée à la bonne personne.
Je ne la laissai pas répliquer et je tournai les talons juste après pour aller en cours. Je croisai Paul McDust dans les couloirs. Il me fit un sourire et un hochement de tête parce qu'il était avec une bande d'amis. Je pris les escaliers et je vis Brian. Il était au téléphone quand il me vit, il plissa des yeux et il m'attrapa par le bras pour m'empêcher de descendre. Il raccrocha. Il allait me tuer pour ce que j'avais dit à Alexandra. Elle l'avait appelée immédiatement ? Apparemment l'indépendance de la femme, elle ne connaissait pas.
-Tu sais quel genre de chocolats Sophie préfère?
-Pardon ?
-Oui, je voulais lui acheter un truc pour la remercier de m'avoir aidé hier et je me suis dit que du chocolat, elle aimerait.
-Heu.. elle aime de tout, particulièrement ceux artisanaux du chocolatier près de l'école de Tom. On allait en acheter là-bas quand nous étions petites. C'était bien hier en fait.
Brian eut un demi-sourire qui aurait pu passer pour un sourire sarcastique mais je savais que ce n'était pas le cas.
-C'était super et merci en fait. Tu aurais pu me torpiller et tu ne l'as pas fait. C'était cool de ta part. J'ai apprécié.
-Je ne l'ai pas fait pour toi. Je savais que si je gaffais, Mary l'aurait dit à mon père et il aurait perdu la confiance qu'il a en Sophie.
-Quelque soit la raison. C'était cool. J'ai l'impression d'avoir déteint sur toi. Tu seras peut-être moins chiante.. Bon pas habillée comme ça mais..
Je levai les yeux au ciel et je finis de descendre les escaliers. Je croisai mon professeur de littérature avec ma prof de maths. Ils étaient entrain de rire dans les couloirs.
-Tiens, Sarah. Tant que je vous tiens. Vous avez un peu halluciné hier.
-J'avais oublié mes antalgiques chez moi, monsieur. J'avais super mal et c'est sorti tout seul à l'avenir.
-J'espère que vous avez présenté vos excuses à votre camarade.
-Oui, bien évidemment. On sait toutes les deux à quoi s'en tenir.
Je lui souris et lui aussi. J'étais sa chouchoute, je le savais. Je marchai pour aller en cours d'histoire quand on me bouscula. C'était Chris, la copine de Paul. Elle ne s'excusa même pas et fila dans les bras de son petit ami.
-C'est vraiment dommage que tu n'aies pas pu rester hier. Il ne s'est rien passé de grave ?
-Non, il ne s'est rien passé. Rien du tout.
Je me retournai vers Paul qui venait de parler. Mais ce n'est pas lui que je vis. C'était Sophie qui était juste derrière et dont la main commençait à trembler.
-Bon Sophie ! Tu te magnes oui ? m'exclamai-je pour lui remettre les pieds sur terre. On ne va pas avoir nos places sinon !
Sophie me regarda et sourit. Elle frôla Chris et entra dans la salle de classe. Une des secrétaires de la scolarité, nous apprit que notre professeur aurait 15 minutes de retard. Je me tournai vers Sophie.
-Je suis hyper mal à l'aise en sa présence, me dit-elle avant que je ne lui demande. C'est pour ça que ma main à trembler et.
-Sophie ?
Elle se retourna et sourit gentiment au garçon à lunettes dont je ne me rappelais jamais du nom. Il était nouveau lui aussi, comme Brian.
-Je sais que tu vas trouver ça présomptueux de ma part, mais si je le fais pas maintenant je vais me dégonfler et...
Il commençait à rougir alors que ma meilleure amie penchait la tête légèrement la tête sur le côté.
-Tu es entrain de me demander ce que je fais ce soir Cameron ?
Ah oui. Cameron. C'était ça son prénom. Je m'en rappelais désormais.
-Oui ? murmura-t-il
Il avait l'air terrifié finalement. Un peu comme s'il s'était dégonflé tout à coup. Sophie se tourna vers moi. Je n'osai pas bouger parce que le garçon aussi me regardait. Je tournai les yeux vers le ciel, dehors.
-C'est une question ou une affirmation ? continua à le torturer Sophie.
-Une affirmation.
-Je serai ravie de faire un truc avec toi ce soir. Tu passes me chercher ? Mon adresse est dans l'annuaire de la classe.
-L'annuaire de la classe ?
-Oui, tu as dû recevoir le lien par mail normalement sur ton adresse du lycée. Tu sais en début d'année, on s'est fait tirer le portrait et on a donné des informations dont adresse et numéro de portable ? C'était pour l'annuaire.
-Tu veux dire que j'aurai pu t'envoyer un SMS au lieu de me coller la honte ?
-Tu ne t'es pas collé la honte, dis-je. C'était super mignon comme entrée en matière.
-Sarah a raison. 19h ce sera cool.
Le garçon se leva et retourna à sa place, la prof arrivait tout juste. Sophie souriait. Je la pris à part à la fin des cours de la journée. Elle était sur un petit nuage.
-Je peux savoir ce qui te met dans cet état là.
-Je sors avec un garçon ce soir qui comme tu le dis est mignon.
-Heu.. j'ai dit que son entrée en matière était mignonne mais pas lui. Il.. est un peu timide pour toi, tu ne crois pas. Genre le mec il ose pas te demander en entier de sortir avec lui ce soir.
-Tu pourrais juste arrêter Sarah ? Sérieusement ? Tu es censée me dire : c'est trop cool, je viens t'aider à choisir la tenue idéale. Pas me casser le moral avant que ça ne commence. Si ça se trouve, il est pas comme ça. Enfin.. j'espère qu'il arrivera à caser deux mots de conversation mais bon...
-C'est trop cool ! Je viens t'aider à choisir la tenue idéale et.. dis-moi si je te dérange.
Ma copine venait de regarder son téléphone et gloussait.
-Désolée, c'est Cameron, il m'a dit de prendre un "chandail". C'est trop chou.
-Le fait qu'il te dise de prendre un pull ou le fait qu'il utilise un terme du siècle dernier pour te le dire ?
-Les deux.
-Bah en même temps, on est en hiver, tu vas pas te ramener en bikini-short-tong.
-Mauvais esprit.
Mais elle trouvait ça drôle, je le savais. Je lui dis de passer au building de Mary. À l'entrée je demandai à voir ma belle-mère. On nous donna deux badges visiteurs rapidement. Je connaissais bien la standardiste maintenant. Elle était adorable. J'allai voir l'assistante de ma belle-mère et lui demandai si elle avait trente secondes à m'accorder entre deux rendez-vous. Elle nous fit entrer dans le bureau. Ils étaient entrain en réunion.
-Salut les filles. Je suis à vous dans une minute. Heu.. non, non, non. C'est hors de question que la ceinture lilas aille avec la robe turquoise. C'est.. une horreur, cette ceinture, j'avais dit printemps. Je sous-entendais moderne. Sarah. Tu peux descendre à la réserve et aller me chercher une ceinture printanière ?
J'hochai la tête. Ma belle-mère n'avait pas envie de plaisanter. Je regardai Sophie d'un air un peu paniquée. Clairement Mary était une Miranda Presley. Sophie resta dans le bureau. Je filai aussi vite que possible.
-Salut !!! Oui, c'est moi ! Pas le temps de s'extasier sur mon retour, Miranda Presley veut une ceinture printanière. MAINTENANT.
Ils savaient tous que je l'appelais Miranda et eux non plus n'avait pas envie de rire.
-Celle-là, dis-je. C'est celle-là qu'il faut et celle-ci aussi. Oui.
Lorsque je revins dans le bureau, ma copine avait été réquisitionné en tant que porte manteau. On lui avait mis une robe sur elle. Elle tourna les yeux vers moi. Elle était un peu paniquée. Elle n'avait jamais fait ça contrairement à moi.
-Tiens Mary.
Ma belle-mère me regarda, regarda la ceinture et se tut. Il eut un silence de mort. Je les avais pris dans une couleur marron, comme pour rappeler le tronc d'un arbre. L'une était assez grande, 10 bon centimètres de largeur et la partie fine qui se rattachait sur le devant était tressée. Elle était brun clair. La seconde était verte prairie un peu peu fluo avec une grosse boucle un peu patinée. J'allais me faire tuer ? Je ne savais pas vraiment, elle réfléchissait.
-Voilà le printemps. La joie, le marron des arbres qui ressort à la lumière du soleil. Le renouveau après l'accalmie de l'hiver. La couleur. C'est excellent Sarah. Regardez.
Elle me prit la ceinture verte fluo et la mit sur la robe turquoise que portait Sophie autour de son cou. Les autres acquiescèrent et approuvèrent.
-Il faut penser qu'on s'adresse à une tranche d'âge particulière. Leur âge à elles. Tu porterais ça Sophie ?
-Sans problème.
-Voilà. C'est ce que je veux. Je veux plaire à des Eighteens Girls. Pas à leur mère, ou grand mère. En fait, vous vouliez quoi les filles ?
-Un avis seulement. Sophie sort avec un gars ce soir. Et on veut trouver la tenue parfaite. Alors je me suis dit que comme tu étais une déesse de la mode. Tu pourrais nous aider. Et elle doit porter un pull. C'est ce qu'il lui a dit.
-Hum...Tu peux retirer ton manteau Sophie, que je te regarde un peu.
Elle lui demanda de retirer son manteau..
-Tu veux donner quel impression à ce jeune homme.
-Que je suis normale pas une fille superficielle.
-Alors tu mets un jean huilé, noir de préférence, bien que bleu foncé puisse faire l'affaire. Ensuite, tu mets des talons. C'est sexy les talons noirs et ça fait un fessier d'enfer. Mais bon, à ton âge, tu n'as pas à t'en soucier, tu as tout là où il faut.
-Ça ne me dérange pas de porter des talons hauts. Avec ma mère je suis forcée d'en porter.
-Parfait. Et pour le pull. Hum.. laine ou cachemire ?
Elle se tourna vers ses collaborateurs qui prenaient des notes. Ils étaient entrain de délibérer entre eux.
-Je ne sais pas si elle va aimer, disait Mary.
-Aimer quoi ?
-Il y a un gros pull très très doux de chez The Row. Qui est blanc cassé avec un col oversize qui revient sur le bras. C'est très design. Mais je ne sais pas si tu cherches un côté sexy..
-Je peux le voir ?
Mary envoya son assistante chercher les habits auxquels elle pensait. Je trouvais personnellement le pull magnifique. Il était assez grand et avec un bonnet, je suis sûr que ça passerait. Mais comme disait Mary, y'avait sûrement plus sexy que ce gros pull ultra cosy.
-J'adore, fit Sophie. Vous êtes sûre que je peux les emprunter ? Je viendrais vous les rendre demain.
-Tu peux le garder mon chou, on en a plusieurs. Avec un jean huilé près du corps et des talons. Tu seras bien.
-Merci Mary. Vous.. c'est vraiment gentil d'avoir pris de votre temps pour ça.
-C'est normal. Maintenant les filles, j'ai une réunion à terminer.
Sophie et moi nous filâmes chez moi pour prendre un goûter. Brian n'était pas rentré, pas plus que Tom. Ils devaient être ensemble. J'avais envie d'un chocolat chaud, de guimauve et de chantilly. Sophie aussi, ça tombait bien. Brian rentra à la maison. Il avait des sacs à la main qu'il posa dans la cuisine alors que j'étais entrain de rire avec Sophie.
-Salut Sophie. Merci encore pour hier, tiens c'est pour toi.
C'était une boîte de chocolat du chocolatier que je lui avais désigné. J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir
-Miller ? Tu viens ?
C'était la voix de Paul et Brian lui dit qu'il était dans la cuisine. Sophie sourit et me jeta un coup d'œil.
-Comment tu as su que c'était mes chocolats préférés ?? C'est très attentionné de ta part.
Elle se leva pour l'embrasser et je vis le visage de Paul sourire mais il était gêné.
-Ah oui, Paul reste dîner ce soir, Maman est déjà prévenue, tu restes aussi Sophie ?
-Non, j'ai déjà un truc de prévu.
-Reste avec nous !! On va se faire les Indiana Jones, argua Paul en souriant.
-J'ai un rendez-vous ce soir.
-Ah ouais ? Avec qui ?
-Vous ne le connaissez pas, répondit-elle à Brian en retournant à sa place.
-Il est au lycée ou tu fais comme Sarah et tu tapes dans l'étudiant ?
-Enfin, étudiant qui est ton frère, lâchai-je en levant le sourcil.
-Non mais tu vois ce que je veux dire. Si toutes les lycéennes sortent avec des étudiants.. vous..
-Tu sors avec une lycéenne, preuve qu'elles peuvent aussi se contenter d'une virilité plus basse, ajouta Sophie. Parce que soyons logique, mis à part quelques exceptions, les étudiants ont un charme viril que n'ont pas les lycéens.
-Un charme viril ?
-Ce sont des hommes et ils se comportent comme tel.
-On peut dire pareil pour les lycéennes, beaucoup trop se comportent en gosse et se compliquent la vie ou.. boudent.
Je croisai le regard de Brian, il sentait lui aussi que ça allait mal finir.
-Tu es déjà sorti avec autre chose qu'une lycéenne Paul ?
-Je pourrais te poser la même question au masculin, Sophie.
-Je ne suis sortie qu'avec des gars plus âgés que moi et..
Son téléphone sonna. Elle leva un sourcil et décrocha.
-Salut ! Comment ça va ?
Elle se tourna vers la fenêtre et se mit à rire.
-Oui oui. Bien sûr. Il a fait.. Quoooi ? Non, ajouta-t-elle en se tournant vers moi. J'étais pas au courant. Je vais pas pouvoir regarder ce soir. Non. Oui. Non mais n'importe quoi. Ah ! Dis lui bonjour de ma part s'il-te-plaît !...Par contre je veux une photo... Non mais mon père ne regardera pas, de toute façon après avoir vu.. non mais oui, après je dois t'avouer que quand je dois rire sur mesure au théâtre, la seule pensée de ton magnifique caleçon patriote m'aide, un truc de fou.. ajouta-t-elle en éclatant de rire.
Okay. C'était Clive Slunder. J'avais compris et je commençai à ranger les courses apportées par Brian.
-Je t'embrasse.. mais où tu veux très cher.. heu non, pas là. Pervers. Bises.
Elle raccrocha et elle se retourna, elle était hyper contente.
-Je dois y aller. Je voudrais pas être en retard à notre premier rencard. En fait, tu as passé du temps avec les garçons ce week-end ? L'apprendre de la bouche de Clive, c'est chaud quand même. Tu as re..
Elle s'arrêta brusquement. Elle venait de se rappeler qu'on était pas seule.
-Toujours est-il Paul, qu'on est peut-être trop jeune au lycée pour sortir avec des gens parce que.. que ce soit les filles ou les garçons, on est parfois immature et pas assez.. grand pour avoir une relation qui satisfait entièrement les deux parties. Et pour ta gouverne, il est au lycée. Merci Brian pour les chocolats !
Sophie partie, je me plantai devant la télévision. Paul était parti chez lui pour prendre des affaires pour la nuit et Brian se planta devant la télé au bout de 20 minutes.
-Qu'est-ce que tu sais ?
-Sur ?
-Sur Sophie ?
-Quoi ? Un mec lui a demandé de sortir avec lui ce soir et elle a dit oui.
-Je ne parle pas de ça espèce d'idiote. Je parle de Sophie et Paul. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'était quoi cette scène tout à l'heure.
-Demande à Paul. Je n'ai pas..
-McAllister. Ce n'est pas pour Paul que je me fais du souci.
-Pourquoi tu te fais du souci pour Sophie ?
-Parce que c'est une fille bien. Et gentille. Et incroyablement hot aussi. Qu'est-ce qu'elle est bien foutue quand même, ajouta-t-il avec un petit sourire pervers. Enfin bref. Qu'est-ce que tu sais ?
-Je ne lâche pas des infos sans rien en retour. Et franchement...
On sonna à la porte et Brian alla ouvrir la porte. Paul réapparut. J'étais face à lui et je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir.
-Franchement Paul McDust. Je crois que tu as tué Sophie quand elle t'a entendu dire à ta petite amie qu'il ne s'était rien passé hier soir alors que tu as passé la soirée avec elle. Je crois que c'est pour ça qu'elle était pas dans son état normal et qu'elle a accepté de sortir avec Cameron !
-Cam.. qui ? grogna Paul.
-Un nouveau. Enfin bref. Tu l'as perturbée. Tu devrais pas avoir honte de trainer avec nous. Tu aurais dû dire la vérité, c'est pour ça qu'elle est fâchée contre toi. Encore. À chaque fois que ça va mieux entre vous, tu fais un truc con. Alors la prochaine fois abstiens-toi tout simplement.
Il était d'une couleur bizarre. Il ne savait pas si j'étais au courant pour la séance pelotage plus. Je me levai et leur demandai s'ils voulaient un soda. Ils déclinèrent. Je remontai dans ma chambre et je regardai mes emails. J'en avais un dont je ne connaissais pas l'adresse. Il y avait un lien dessus et un numéro de téléphone. Je cliquais dessus et je vis la tête d'Owen. Il y avait déjà des milliers de vues.
-Choupi, celle-là, elle est pour toi.
On voyait Owen courir nu et se jeter depuis un pont. Je pris immédiatement mon téléphone et j'appelais Owen, parce que je savais que c'était son numéro de téléphone.
-T'as regardé, non ?
-C'était énorme. Tu es fou. Tu n'étais pas vraiment obligé de le faire.
-Un pari est un pari et avoue. Je suis sûre que tu es devenue rose en voyant mes fesses musclées.
Je ne répondis pas parce que j'étais vraiment devenue rouge en le voyant tout nu. Il fallait dire que j'avais couché avec Chuck, que j'avais vu son torse, mais que je ne l'avais pas vraiment examiné.
-Ne le répète pas aux garçons.
-Trop tard, tu es en haut parleur. Dites bonjour les gars !
Je les entendis tous et ils éclatèrent de rire.
-On fait un Facetime ? me demanda Owen ? On est à Londres, là.
Ça me fit plaisir de voir leurs têtes. Vraiment plaisir. Nous parlâmes pendant un moment mais je remarquai tout de suite l'absence de Chuck. Il ne voulait pas me voir ? D'ailleurs Clive non plus n'était pas là. Ils étaient partis faire un footing apparemment. J'étais rassurée. Je n'aimais pas penser qu'il me boudait. Je ne savais pas vraiment pourquoi. Est-ce que cela devait autant me toucher ? La soirée se passa calmement, d'autant plus que je passais ma soirée dans ma chambre. J'attendais l'appel de Sophie qui me supplierait de venir la chercher. Et si Cameron était un psychopathe et que ma copine était morte quelque part dans un coin ? Je lui envoyais un SMS. Elle ne répondit pas. Je commençai à paniquer. Avant de me dire que c'était sûrement les antalgiques qui me faisaient délirer. Je me mis en leggings avec un sweat d'Harvard.
-Mary ? J'ai envie d'aller faire un tour dehors, tu m'accompagnerais ? J'ai pas envie de me promener toute seule ?
-Oui bien sûr. Les garçons, vous surveillez Tom, il est entrain de dormir.
J'enfilai une paire de botte et un manteau chaud avant d'aller me promener avec Mary. C'était reposant.
-Mary ? Tu.. tu penses que tu pourrais m'accompagner chez le gynéco ? Parce que je crois que je ne peux pas y aller seule alors que je suis mineure et j'y suis jamais allée alors..
-Tu veux prendre la pilule ?
-Heu.. oui dans l'absolu.
-Okay. Je te prendrai un rendez-vous chez mon gynécologue. Il est très bien.
-C'est un homme ?
-Tu préfèrerais une femme ?
-Si tu me dis qu'il est bien, je te crois.
-Par contre.. je vais te le dire parce que tu es un peu ma fille. Prendre la pilule n'est pas.. protecteur je veux dire. Ça t'empêchera éventuellement de tomber enceinte, mais ce n'est pas fiable à 100% et tu devras être rigoureuse dans son utilisation. Et.. il ne faut pas que sous prétexte de prendre la pilule, tu te sentes obligée d'avoir des rapports sexuels et encore plus des rapports sexuels non protégés.
-Je sais. C'est juste.. au cas où. Je préfère être.. prête.
-Je vais prendre un rendez-vous si c'est ce que tu veux. Je pourrais probablement l'avoir avant la fin de la semaine.
Je pris le bras de Mary.
-Tu as eu des nouvelles de Charles et de ses amis ?
-Oh. Oui oui, régulièrement. On s'appelle et on s'envoie des SMS et des mails. Ils sont adorables. J'ai passé ma soirée de vendredi avec eux.
-Robe verte ?
-Super jolie, Chuck a appelé un de ses amis qui me l'a passée.. qui me l'a donnée d'ailleurs. Je l'ai encore. En fait Mary, tu crois qu'on pourrait encore passer une journée shopping toutes les deux ensemble ?
Ma belle-mère me sourit.
-Oui bien sûr. Je serai tellement contente, d'autant plus que j'hésite vraiment sur le cadeau de ton père et..
-Et moi sur celui de Brian. Finalement, il était d'accord. Alors..
-Brian n'est pas difficile. Prends-lui quelque chose qui a attrait au sport, n'importe quel sport. Il adore ça. Même le golf, il aime, c'est pour te dire. Il aime aussi la littérature. Il lit la nuit. Il croit que je ne le sais pas mais quand il avait 12 ou 13 ans, une fois sa lumière éteinte, il prenait une lampe de poche et lisait jusqu'à tard. Tellement tard qu'il s'endormait sur ses livres. Il aime l'Asie et la France aussi, mais ça tu l'avais déjà remarqué je pense. Et.. Il aime les nœuds papillons et les cravates.
-Les nœuds papillons ?
-Il a une collection impressionnante de nœuds papillons. Tu ne l'as jamais vu avec un jean, une veste de costume, nœud papillon et Converse ?
-Heu.. non ???
-Ça lui va vraiment bien pourtant. Il en a porté dès le début du collège. Il s'était donné 6 mois pour en faire une nouvelle mode.
-Il a réussi ?
-Évidemment qu'il a réussi mais en 2 mois. Il voulait même que je lui apprenne à coudre pour s'en faire lui-même..
-Il sait coudre.. ?
-J'ai essayé. Il s'est piqué avec une aiguille, il n'a jamais recommencé. Mais vraiment. Il aimait beaucoup ça les nœuds pap'. On dirait pas comme ça, mais j'ai appris à Brian à prendre soin de lui et à faire attention à son apparence.
-Ne t'inquiète pas ça se voit. Sinon, il ne se permettrait pas de faire des remarques sur ma façon de m'habiller.
-Je crois qu'il prend beaucoup de plaisir à te taquiner.
-J'avais pas remarqué dis-donc ! ironisais-je.
-Il fait ça parce qu'il t'aime bien. Il va dire le contraire parce qu'à son âge dire qu'on aime bien une fille, ça ne se fait pas. Mais je suis sûre que dans le fond fond il t'apprécie beaucoup Sarah.
-Je n'en suis pas aussi sûre.
-Il s'est inquiété pour toi avec le ferry, tu sais ? C'est pour ça qu'il a cuisiné le soir de votre retour. Il avait besoin de se changer les idées. Tu remarqueras que s'il se fichait totalement de toi, il n'aurait pas arrêter de cuisiner pour voir comment tu allais, dans le couloir.
-Pourquoi il est infecte avec moi alors ?
-Il n'est pas infecte. J'ai connu Brian infecte. Crois-moi. Il ne l'est pas.
Je n'avais pas envie de détruire Brian auprès de sa mère. Ça ne se faisait pas et puis, je gardais ça pour plus tard. Quand la guerre serait vraiment déclaré et que j'aurais besoin d'avoir toutes les forces de mon côté. Quand nous rentrâmes à la maison, les garçons étaient entrain de rire devant Indiana Jones. Je montai me coucher, parce que les anti-douleurs me fatiguaient. Alors que je fermais les yeux, une idée me frappa. Comment Mary avait-elle pu savoir que je portais une robe verte à la fête des garçons à Seattle alors qu'elle n'était pas là ?
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