Aspen, mon amour
En m'installant dans l'avion juste à côté de Brian, je sus que le Texas allait me manquer. Ses habitants, ses paysages et surtout monsieur et madame Miller. Brian tenait en main la balle de baseball dédicacée qu'il avait remporté lors des enchères du gala et cela me projeta encore une fois dans la soirée.
Nous étions entrés dans la maison qui était décorée avec un goût certain et nous avions rapidement repéré nos parents. Mon père m'avait embrassée sur la tempe et au moment de passer à table, nous étions tous les deux à côté. La discussion à table ne changeait pas vraiment de celles que nous pouvions avoir à la maison et c'était assez rassurant. Martin avait arrêté une serveuse pour qu'elle lui apporte un Martini Dry et à mon père un Whiskey.
-Un Bowmore si possible, sinon un Jameson fera l'affaire.
J'avais levé le sourcil quand j'avais vu mon père commander un Whiskey avec des indications tellement précises que s'en était ridicule.
-T'es sérieux ? Tu t'y connais aussi bien en whiskey que ça ?
-Oui.
Mon père m'avait alors scrutée et quand la serveuse était revenue avec son Bowmore, il me l'avait tendu.
-Tu as l'intention de m'empoisonner ?
-Certes, mais au moins, tu ne mourras pas totalement ignorante des choses de la vie.
J'étais à deux doigts de l'avaler tel quel quand mon père arrêta mon geste.
-Sarah, ce n'est pas de l'eau. Tu ne peux pas seulement le boire. Je te ferai grâce du cours sur l'âge du breuvage.
-Trop aimable.
-Mais, avait-il repris, tu es une McAllister, va falloir que tu le saches à un moment où un autre. On verra ça une fois que nous serons à la maison. C'est sacrilège, mais on va zapper des étapes. Tu amènes le verre à ton nez et doucement tu humes le délicat parfum.
J'avais emmené le verre à mon nez et j'avais inspiré. Je ne savais pas exactement ce que je devais ressentir mais quand j'avais dit à mon père que c'était un peu fumé, il était ravi.
-C'est un Bowmore 12 ans d'âge. Je pourrais le parier. Maintenant prends une toute petite gorgée, tu la laisses un peu en bouche, quelques secondes et tu avales.
Je toussai. C'était hyper fort. Mon père éclata de rire et Martin aussi.
-C'est dégueulasse.
-Ah non ma chérie. C'est fort, mais ce n'est pas dégueulasse.
-C'est atroce. Je comprends même pas que tu puisses boire un truc pareil.
J'avais repris le verre et j'avais goûté de nouveau et cette fois-ci j'avais un goût proche du..
-chocolat ? En fait, y'a un goût de chocolat, c'est troublant. Tiens Papalcoolique, reprends ton verre. Il me faut de l'eau. Beaucoup d'eau.
Ma bouche était anesthésiée et mon père riait en buvant les trois gorgées qui lui restait. La mère de Mary était montée sur scène pour faire un discours où elle avait expliqué le but de l'association et le bilan de l'année et notamment la distribution des dons de l'année d'avant. J'étais à côté de Jay et il l'écoutait avec attention. Je pouvais le détailler comme je voulais, il ne me regardait pas du tout. Il avait un nez aquilin, des pommettes hautes et des grandes oreilles. Il avait quelques boutons d'acné mais qui n'en avait pas ? Il était mignon. La mère de Mary avait annoncé le début de la vente aux enchères et je m'étais tournée vers mon père avec de grands yeux.
-Pourquoi ai-je l'impression que tu veux me soutirer de l'argent ?
-Parce que je vais te soutirer de l'argent. Je te rembourserai une fois à la maison.
-Okay.
Il y avait justement un vase hyper design bleu nuit qui ferait sensation dans ma chambre. L'enchère débutait à 150$. Il fallait lever un petit panneau que chaque invité avait devant lui.
-Sarah, mais qu'est-ce que tu fais ? hoqueta Mary.
-J'enchéris.
-John ! Tu ne peux pas laisser ta fille faire ça ?
-Bien sûr que si, elle renonce à l'intégralité de son argent de poche jusqu'au remboursement de la dette, n'est-ce pas Sarah ?
-Oui oui, tu n'auras qu'à encaisser le chèque de Grand-Mère à ma place !
-Et de combien est ce chèque ?
-10 000$.
J'avais relevé mon petit panneau quand l'enchère monta à 190$.
-Y'a de quoi faire quoi. Si vous voulez un truc les garçons, c'est moi qui paye.
Brian avait relevé son panneau.
-Je me suis toujours dit que j'utiliserai mon argent pour une bonne cause, ajoutai-je.
-La cause de mon compte en banque compte ? fit Brian alors que je levai mon panneau.
250$ disait le commissaire-priseur.
-Non. Quelque chose d'utile.
À cause de mon père qui avait fait une blague juste à ce moment là, j'avais raté l'enchère et ce fut Brian qui la remporta. J'étais dégoûtée et je l'avais fusillé du regard. Mon père lui tendit son porte-feuille au moment où il se leva pour payer.
-J'avais ce qu'il me fallait sur moi.. Mais merci John. Ce vase sera magnifique dans ma chambre.
Il m'avait lancé un petit sourire, j'avais juste eu envie de le taper. Du coup pour me venger, j'avais acquis le ballon dédicacé par toute l'équipe des Spurs et la balle de base-ball dédicacée par Mike Trout et une boîte de crayons de couleurs.
-Tu peux me dire à quoi ça va te servir ? soupira mon père.
-La boîte est pour Tom, le ballon est pour James et j'échange la balle de baseball contre le vase à Brian quand il veut.
-Vendu.
-Tu n'étais pas obligé pour le ballon de basket.. rosit James.
-Je suis nulle au basket, je préfère largement le hockey sur glace. D'ailleurs Papa, faudrait qu'on y retourne là, ça fait trop longtemps.
-Je suis d'accord mon petit ange.
La soirée se déroula très bien et en fait c'était très amusant, surtout au moment où ils demandèrent à Natalia et à Mary de venir pour une enchère sur la première danse de la soirée. Mon père s'était tourné vers Martin et lui avait dit : en ce qui me concerne je surenchéris sur ta femme, sinon, ce ne serait pas drôle.
-Évidemment, de toute façon, je crois que l'ex de Mary est dans la salle.
-Tu dis ça pour me rendre jaloux ?
-Ça marche ? avait ri le beau-frère de mon père.
-Oui.
-Je ne comprends pas ce qu'il se passe, avait marmonné Tom en fronçant les sourcils. Pourquoi Maman, elle est sur scène ?
-Elle attend que quelqu'un paye pour danser avec elle la toute première danse, répondit Brian à la question de son frère.
Mary était justement la première à passer sur le gril et ce fut avec une grande surprise que je vis Tom monter sur sa chaise et lever son petit panneau.
Cela fit beaucoup rire l'animateur de la soirée et Tom continua jusqu'à gagner l'enchère. C'était hilarant, d'autant plus que mon père alla avec lui pour payer. C'était tellement chou.
-Est-ce que je peux t'inviter à danser ?
Je m'étais tournée vers Jay et il m'avait regardé avec un tel espoir dans le fond de ses yeux que je n'avais pas pu refuser. Mon père avait effectivement remporté l'enchère contre Martin et elle était montée assez haut. Martin avait finalement abandonné en bon joueur qu'il était. Cela m'avait fait bizarre de danser avec Jay. Je n'avais pas dansé comme ça avec quelqu'un depuis le bal d'Halloween et je n'avais pas été aussi bien habillée depuis le mariage des parents.
-Je ne sais pas très bien danser, s'était-il excusé.
-Moi non plus, si j'écrase tes pieds, excuse-moi.
Il s'était mis à rire et j'avais mis mes mains autour de son cou et lui autour de mes hanches. On ne dansait pas vraiment. On se laissait porter par la musique.
-Mary avait raison, ce serai cool si tu venais à la maison pendant tes prochaines vacances.
-Je n'en aurai pas les moyens et je ne veux pas laisser Mary tout payer, ça me paraît injuste. Ton père semble être quelqu'un de très généreux mais je ne veux pas de la charité.
-Ce n'était pas de la charité pour le ballon tu sais ?
-Oui, je sais, c'était un acte de pure gentillesse. Je l'avais compris mais.. ce n'est pas pareil pour les vacances..
-Ce serait toi qui nous ferait une fleur. Brian est beaucoup plus agréable quand tu es dans les parages. Ce serait bénéfique pour tout le monde. Penses-y, vraiment. Ce n'est pas un acte de charité que d'avoir une personne aussi gentille que toi avec nous.
-Tu reviendras dans le Texas, n'est-ce pas ?
-Avec grand plaisir. J'étais réticente à venir parce que ma famille est loin, mais.. en fait, je suis super contente d'être venue et cette soirée conclut bien le voyage, je trouve.
-Je crois qu'on devrait échanger nos numéros. Si un jour Brian est vraiment trop chiant, tu me le dis et je règlerai le problème.
-C'est vraiment trop adorable de ta part.
Je lui avais embrassé la joue et on avait continué à danser. C'était à ça que je pensais dans l'avion nous conduisant à Aspen le matin du 31.
-Tu as intérêt à faire bonne impression devant ma famille, ils sont hyper sévères.
-Tout le monde m'adore, j'aurai aucun souci.
Au moment du décollage comme à chaque fois, j'enfonçais mes doigts dans le fauteuil et fermais les yeux. Je sentis la main de Brian se poser sur la mienne comme pour me rassurer. Il me caressa la main du bout de son pouce.
-Tu devrais prendre un bonbon. Tu serais plus détendue avant le décollage.
-Normalement j'y pense mais pas là. Ne te moque pas de moi.
-Je ne me moque pas des gens qui ont peur en avion. Je ne te lâcherai pas.
Il quitta ma main à la seconde où je me détendis, l'avion dans les airs. Je demandai à l'hôtesse de l'air de m'apporter un verre de jus d'orange pressé. Brian fit du charme à l'hôtesse. Elle paraissait jeune et quand il lui demanda son âge, elle répondit 19 ans monsieur. De toute façon, il avait déjà donné un coup de canif dans son contrat avec Alexandra, même si selon moi, c'était un coup forcé, mais.. j'étais certaine qu'il avait envie de la plaquer contre la porte des toilettes des Première Classe. D'ailleurs, quand je lui en fis la remarque, il se pencha vers moi et me murmura avec une pointe de rire dans la voix :
-Je vais lui demander son numéro, je peux te parier qu'elle me le donnera. C'est ça quand on est beau. Le monde nous ouvre les bras et les filles nous ouvrent leurs cuisses.
-Tu fais erreur, la beauté est subjective. Moi je ne trouve pas que tu sois beau.
-T'es une menteuse, mais je te pardonne. J'ai pas très bien dormi cette nuit, je vais dormir un peu. Réveille-moi si tu as un problème.
Je pris l'iPad de Brian pour lire un de ses ebooks, mais je finis par m'endormir. Le fils de Mary me réveilla. J'étais contre son épaule. J'étais un peu gênée. À la sortie de l'aéroport, Candice et mon grand-père était là. Je leur courus dessus et Brian fut rapidement serré contre l'opulente poitrine de Candice la blonde bimbo. Ça ne semblait pas l'embêter plus que ça. Mon grand-père serra la main de Brian et se dit ravi d'enfin rencontrer le nouveau fils prodigue de mon père. Je levai le sourcil. Le quoi ? Il se foutait de moi ? Brian poussait nos bagages et Candice lui tint compagnie.
-Alors, racontez-moi tout, les enfants.. le voyage s'est bien passé ?
-Très bien monsieur, répondit Brian. C'est très gentil à vous de nous accueillir chez vous.
Pardon ? Brian était poli, j'avais l'impression d'avoir un hypocrite devant moi. Il reprenait même mes expressions.
-C'est tout à fait normal voyons. Nous avions tous hâte que vous veniez, les pistes sont splendides cette année Sarah.
-Brian ne sait pas faire de snowboard, comme il m'a appris à monter à cheval, je vais lui apprendre à glisser sur les pistes. James et sa femme vont arriver je crois. Ils vont sûrement s'installer dans le Chalet. On reste chez vous ou..
-Évidemment que vous restez avec nous. J'imagine que ce soir pour le 31 vous allez chez les McDust ? Si j'ai bien compris Benjamin, ses fils ont rameuté suffisamment de monde pour faire leur propre fête.
-Oui je pense, répondis-je en jetant un coup d'œil à Brian et en sentant mon cœur se serrer.
-Mais vous n'êtes pas obligés. Vous pouvez rester avec nous si vous voulez, rétorqua la douce Candice, nous allons organiser une fête avec tout le monde comme tous les ans. Quelques gays en plus, j'ai envie qu'Eli s'amuse lui aussi. Le pauvre chou, tu ne l'as pas trouvé terriblement triste mon chéri ?
-Si. Mais c'est Elijah. Il est toujours maussade au moment de Noël. Tu le sais bien.
-Et tu as invité des femmes sexys aussi ? Parce que la dernière fois que j'ai vu Elijah après une nuit sulfureuse, il était avec une femme alors..
-Vraiment ? Manifestement ce n'est pas mon fils pour rien, ajouta mon grand-père en gloussant. Nous sommes bientôt arrivés. J'espère que vous apprécierez votre séjour à Aspen jeune homme.
-J'en suis certain.
Brian hoqueta en voyant le "chalet" de mon grand-père qui était gigantesque, tout en bois et en pierre. Rien n'avait changé. J'étais chez moi. Candice prit le bras de Brian et l'emmena à l'intérieur pendant que je m'occupais des valises avec mon grand-père.
-Tu as grandi, me dit ce dernier. Tu es devenue une jeune femme magnifique. Tu ressembles à ta mère et à ton père. C'est fou qu'aucune des deux parties n'a pris le dessus des autres. Tout va bien ma Crapounette ?
-Tout va très bien. J'ai.. je suis tellement contente de te voir Grand-Père. D'être avec vous, c'est juste.. super. Il manque juste Papa pour que tout soit parfait.
-Sarah !!! hurla Giulia en me voyant.
Ma cousine me serra contre elle et je dus la soulever pour la ramener à la maison. Mon oncle Eric était là mais pas Elijah. J'étais contente de les revoir, surtout parce que je pouvais tous les remercier de vive voix pour la Jaguar. Sauf que mon grand-père et Brian avaient disparu. Je m'assis et me blottis dans les bras de mon oncle sur le canapé en cuir.
-Il faudrait que j'aille chez moi parce que j'ai des affaires là-bas, comme mes affaires de snowboard. Il y a bien un double des clefs ici Eric ?
-Oui oui.
-Tu sais où ils sont passés ?
-Papa a fait un cadeau à Brian et il voulait lui offrir loin des regards..
-Il lui a payé une pute ?
-Non bien sûr que non enfin ! C'est le cadeau pour les 18 ans ça ! ajouta-t-il en riant. Je crois qu'il lui a acheté un snowboard ou un truc dans le genre.
Hum.. c'était un bon choix de mon grand-père et gentil de sa part. Il n'était pas obligé de faire un cadeau à un garçon qui n'avait strictement aucun lien de parenté avec lui. Je trouvai Brian dans la chambre à l'étage, celle qui avait un balcon en commun avec ma chambre et qui donnait sur l'entrée du chalet. Il était debout et regardait l'horizon, il avait son téléphone à la main. Il se tourna pour me voir et il me fit signe d'attendre. Quand il raccrocha, il me fit signe de parler.
-Il faut que j'aille chercher certaines de mes affaires dans le Chalet McAllister, tu veux venir avec moi ? Ce n'est pas très loin et on passera devant l'endroit où les McDust logent quand ils viennent, tu pourras voir Paul directement.
-Ça marche.
Il resta silencieux et il observa le paysage alors que nous marchions sur le bord de la route. Est-ce que j'étais comme ça au Texas lors de ma première balade à cheval ? Sûrement oui. Nous croisâmes la mère de Paul au détour d'un chemin et elle nous serra dans ses bras en appelant son fils. Paul apparut avec un bonnet sur la tête et un air agacé sur le visage. Mais il s'illumina en nous voyant.
-Salut !
Il fit une bourrade amicale à Brian et m'embrassa sur la joue. Il en profita pour abandonner sa mère et monter avec nous vers le Chalet. Je ne m'arrêtai pas pour regarder la tête de Brian mais je souris en pensant à sa tête en le voyant. Quand j'étais petite, je l'appelais le Roi des chalets parce que c'était plus qu'un chalet. C'était une maison gigantesque. Elle pouvait abriter une vingtaine de personnes sans qu'elles se marchent sur les pieds. Tous les ans quand on venait ici, cela pouvait paraître assez vide, aussi Eric et Giulia venaient habiter ici, avec nous. Ainsi que mes grand-mères. Et c'était sans compter les collègues de Papa qui venaient comme par hasard juste après le premier de l'an. J'ouvris la porte du chalet. Mon oncle n'était pas encore arrivé. Ça se sentait. Je montai dans ma chambre pour prendre mon snowboard, mes protections et combinaison. J'entendais les garçons depuis le bas des escaliers.
-T'es sérieuse ? On va ramener tout ça ? Tu aurais pu emprunter une voiture, non ?
-Il y en a une dans le garage. Il faudra juste que je la ramène et..
Mon téléphone sonna. Je répondis en voyant s'afficher le numéro de mon père.
-Salut P'pa.
-Salut Choupi, je me doutais que tu passerais à la maison. Tu pourrais juste remettre en route le compteur d'électricité et de gaz ? J'ai peur que James fasse tout sauter.
-Oui oui je vais faire ça. Ils arrivent à quelle heure ?
-Dans deux ou trois heures je crois. Il faut que j'y retourne, mon opération va commencer. Je t'aime.
-Moi aussi. Je reviens les mecs, j'ai un truc à faire pour mon père.
Je descendis dans la cave et je remis tout en route. Je me rendis dans le garage et je démarrai la voiture pour venir juste dans l'entrée. Les garçons eurent la gentillesse de porter les affaires dans la voiture et ils montèrent à leur tour. Nous déposâmes Paul chez lui et sur le chemin Brian n'arrêta pas de me fixer jusqu'à ce que je pète un câble.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Ton mec est à une centaine de mètres et toi tu n'as pas fait mine de vouloir le voir.
-Il est probablement entrain de skier.
-Tu n'en sais rien et tu n'as rien demandé à son frère. T'es bizarre. Désolé de te le dire.
Est-ce que ma réaction était bizarre ? Je ne savais pas vraiment mais j'étais vexée que Brian me le dise, même s'il avait raison. Une fois rentrée, j'entrainai Brian sur une piste où il n'y avait personne. Elle était pratiquement derrière le chalet de mon grand-père. Il avait déjà skier, mais jamais de snowboard pour lui. C'était amusant parce que c'était moi le professeur pour une fois. Il apprenait vite et il se prit tellement de neige dans la tête que je n'en pouvais plus de rire, mais au bout de deux heures, il réussit non seulement à rester debout mais à glisser jusqu'en bas de la piste sans tomber.
-Je suis fière de toi. Tu as progressé, dis-je en arrivant vers lui. On devrait rentrer pour déjeuner et si tu veux, on repartira sur les pistes pour skier.
Il acquiesça et la première personne que je vis en rentrant, c'était Elijah. Je poussai un cri pour lui sauter dessus. Mon oncle ne me lâcha pas mais il salua Brian en lui serrant la main.
-Je crois que James ne va pas tarder à arriver.. Vous allez chez les McDust ce soir, j'imagine. Tu vas profiter un peu de ton petit ami comme ça.
-Parce que tu sors avec un McDust ? me lança mon oncle Eric. À oui, c'est vrai. Je lui ai collé la honte, la dernière fois. Tu l'as dit à ton père ?
-Heu..
-Tu l'as dit à James ? Parce qu'il est sorti avec la sœur de Benjamin.. cette salope. Et..
-Oui.
-Donc tout le monde sait que tu sors avec Marc McDust sauf ton père et ses parents.
-C'est l'idée.
-Hum. Tu devrais peut-être lui dire. Tu sais.. si dans neuf mois il doit devenir grand-père, je suis certain qu'il aimerait être au courant.
-Être au courant de quoi ? fit la voix du père de mes oncles derrière moi.
-De rien Grand-Père, Eli dit des conneries. Tu as besoin d'aide en cuisine ?
-Non non, tout va bien.
C'était amusant de voir Brian au sein de ma famille, ils étaient tous très gentils avec lui et il avait des facilités pour s'intégrer, ça se sentait.
-Sarah s'est bien comportée dans ta famille ? finit par demander Eric en resservant sa fille de choux Bruxelles.
Brian tourna sa tête vers moi et il m'adressa un petit sourire.
-Très bien. Vous auriez été fière d'elle. Elle n'a pas pleuré, boudé.. enfin fait ces choses que les filles font d'ordinaire.
Eric, Elijah et mon grand-père éclatèrent de rire alors que je m'offusquai. Évidemment qu'avec des blagues un peu sexiste, il allait réussir à se les mettre dans la poche.
-C'était pas facile pour elle d'être loin de vous pour Noël mais je crois qu'elle a passé un bon moment qui a compensé.. l'absence, ajouta-t-il en souriant.
-Sa grand-mère est géniale. Il faut dire ce qui est. Elle a été très gentille. Candice ? Ta nouvelle coupe de cheveux est superbe.
La femme de mon grand-père arborait de long cheveux blonds, alors que normalement, elle avait une coupe assez courte. En la voyant, on se serait cru à Dallas. Elle était très gentille. D'après l'expression d'Eric, elle était bonne mais conne. C'était sûrement parce qu'elle était une ancienne camarade de classe. Il ne l'aimait pas trop, mais dans mon souvenir, il était vraiment plus froid avec elle au début. Giulia regardait Brian avec de grands yeux.
-Est-ce que tu as une amoureuse ? lui demanda-t-elle en mangeant de la mousse au chocolat.
-Oui.
-Est-ce qu'elle est jolie ?
Brian lui sourit et se pencha vers elle.
-Elle est très jolie. Mais pas autant que toi malheureusement.
Ma cousine dévoila son sourire légèrement édentée. Il faisait du charme à ma cousine de 6 ans ? Flambeur. Même Eric l'avait vu et il souriait de manière purement paternelle. Elijah, quant à lui, observait ma réaction. Il semblait beaucoup s'amuser de la situation. À la fin du repas, je me levai pour débarrasser la table.
-As-tu besoin d'aide Sarah ?
-Non merci Brian.
Mon oncle Éric se leva également pour m'aider et préparer du café et du cappuccino.
-Pourquoi Giulia est encore là alors que tu l'as eu à Noël ? Vous n'alternez pas les semaines ?
-Ma fille va rester un certain temps avec moi. Je lui ai payé une préceptrice.
-Sa mère est toujours à l'hôpital ? m'étonnai-je. C'est pour ça qu'elle va revenir en Californie ?
-Non, plus maintenant. Elle était alcoolisée au moment de prendre le volant. Il est absolument hors de question que je laisse Lia avec elle.
-Tu as le droit de faire ça ?
-Théoriquement, sa mère a la garde exclusive puisque Lia était un bébé quand nous avons divorcé et que je trouvais à l'époque inhumain de séparer un bébé de sa mère. Mais comme elle a quelques mois de rééducation, j'ai négocié avec elle pour avoir sa garde temporaire.
-Tu vas demander à avoir sa garde exclusive n'est-ce pas ? Si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, n'hésite pas à me demander.
-Tu sais ce que j'aime chez toi, Sarah ? Tu es altruiste. Tu aurais pu me dire que Giulia est trop jeune pour être ainsi séparée de sa mère, mais non. Tu penses à son bonheur avant tout.
-Si ton ex femme n'avait pas été aussi instable, je te l'aurai dit. Mais je crois que Lia serait plus heureuse avec toi.. enfin.. avec nous. La Californie c'est le berceau de la famille Evans. C'est une Evans. Sa place est avec nous. C'est juste évident.
-Oui. Attends je reviens.
Mon oncle se pencha vers la salle à manger en prenant appui sur le chambranle de la porte.
-Brian, mon garçon, tu veux un café viennois ?
-J'en veuuux un Papa, répondit la voix de sa fille.
-Oui mon ange, je sais. Brian ?
-Volontiers monsieur, répondit Brian. Est-ce que vous avez besoin d'aide ?
-Non, c'est bon, Sarah et moi, nous gérons. Est-ce que John a bien profité de son séjour au Texas ? Il m'avait l'air fatigué la dernière fois que je l'ai vu.
-Je crois oui. On n'a pas eu beaucoup de temps juste tous les deux. Mais ça lui a fait du bien.
-S'il a un teint aussi éclatant que le tien, alors j'en suis heureux. T'as l'air vraiment en pleine forme. Tu as repris des couleurs. Tu sembles.. rayonner, comme si.. Enfin.. tu as l'air épanouie.
-Comme si quoi..
Eric me sourit et m'embrassa sur la tempe sans me répondre. Il finit de fouetter sa crème et il finalisa son café viennois. Il avait fait plusieurs tasses. Il alla les déposer dans la salle à manger. Je le suivis et quand je m'approchai de la table, Brian se leva de manière mécanique et il tira légèrement ma chaise avant de se rassoir. Mes deux oncles se jetèrent un petit regard en coin qui m'énerva un peu. Je savais ce qu'ils pensaient. C'était flagrant et je n'étais pas d'accord avec eux.
-Paul voulait qu'on aille skier avec lui tout à l'heure, m'informa Brian. Il me l'a dit tout l'heure, j'avais complètement oublié.
-Vous devez le rejoindre ou vous allez chez les McDust ?
Brian se tourna vers Elijah.
-Je ne sais pas trop, on doit se rappeler.
-Vous pourriez y aller et déposer un paquet pour moi à Benjamin ? Non en fait, oubliez, je le vois ce soir. D'ailleurs, à ce propos, j'ai reçu un appel de ta mère Brian. Elle ne veut pas que vous vous alcoolisiez plus que de mesure. Ce qui veut dire que vous n'avez pas le droit de boire à vous faire vomir ce soir. Du moins, pas avant d'avoir eu vos parents au téléphone. Et restez chez les McDust. Ne prenez pas la route. Ou vous appelez un taxi.
-Heu.. heureusement que tu n'as pas d'enfants Elijah. Tu donnes des interdictions pourries.
-Je ne suis pas un père. Du moins, pas que je sache. Et je suis réaliste. On est un 31 décembre, une maison de vacances remplie d'ado en rut. J'ai été jeune, moi aussi. Pas de comportements à risque jeunes gens.
-Pas de souci de mon côté, je suis hyper sérieuse.
-Avec ton mec dans les parages, tu es sérieuse ? Tu es vraiment la fille de John ou..
Elijah se prit un coup derrière la tête par son frère aîné et je devins rouge. Je finis mon café rapidement et j'abandonnai la salle à manger pour ma chambre. Je pris l'un de mes gilets qui restait là d'une année sur l'autre et j'allais sur le balcon avant de m'assoir sur un des fauteuils d'extérieur. Je savais que mon grand-père venait de sortir le salon de balcon, juste pour moi. Parce que j'adorais ça. Est-ce que j'étais bizarre ? J'avais tellement hâte de voir Marc et là.. il était à quelques pâtés de maisons.. Dans le fond, j'avais peur. Je ne lui avais pas parlé depuis ce fameux soir et.. si Brian avait raison ? S'il attendait des choses de moi que j'étais incapable de lui offrir par manque d'expérience ?
-Sarah ? Je viens d'avoir Paul au téléphone.. tu veux venir ?
-Je n'ai pas trop envie là, j'ai un peu froid.
Brian leva un sourcil goguenard.
-Tu es assise dehors banane.
-Oui, je sais, mais je n'ai pas trop envie.
-Fallait le dire tout de suite. Tu peux m'indiquer la route ?
-Je vais te conduire en voiture. Il faut que je ramène la voiture au Chalet donc..J'arrive dans deux petites minutes.
Une fois Brian déposé devant chez Paul et la voiture dans le garage, je marchai un peu dans le froid et la neige jusqu'au Starbucks, le plus proche. Je pris un Caramel Macchiato et je m'assis dans un coin.
-Bah alors Spiderwoman ? Toujours un café à la main ?
Marc.. je relevai la tête et il se laissa tomber sur la banquette juste à côté de moi. Il était encore plus beau avec sa petite barbe de 3 jours. J'étais éblouie. J'avais l'impression de fixer le soleil. Je l'attrapai par son manteau et l'embrassai. Ses lèvres étaient douces, son odeur.. enivrante et les pulsations de mon cœur étaient assourdissantes. Il glissa ses doigts sur ma joue, dans les cheveux et intensifia la pression de sa bouche sur la mienne.
-Tu as arrêté de fumer..
Je ne sentais plus le goût de la nicotine comme les fois d'avant.
-Disons que je réduis ma consommation. Ça me fait du bien de te voir. Sérieusement. Tu es une bouffée d'oxygène.
Je n'arrivai pas à détacher mon regard de lui et je l'embrassai de nouveau.
-Tu m'as vraiment manqué Marc, murmurai-je.
J'étais sincère. Je le sentais dans tout mon corps, et dans toute mon âme. J'avais l'impression qu'une partie de moi était à sa place. Il me demanda comment s'étaient passées mes vacances. Je lui expliquai assez rapidement, et j'évitai de parler de Brian. C'était difficile, nous avions passé une semaine complètement ensemble. Marc souriait en m'écoutant parler, sa main posée sur ma cuisse. Il fixait mes lèvres et je me demandai ce qu'il pensait. Son téléphone sonna et il s'excusa auprès de moi.
-Oui Maman. Je vais y aller. Pour.. tout de suite ? Ça ne peut pas attendre ? Je suis occupé et tu sais que je.. oui. D'accord, ajouta-t-il d'un ton excédé. Il faut que j'y aille, ma mère veut que j'aille faire une course pour elle immédiatement. Tu veux venir avec moi ? Ce ne sera pas long.
-D'accord.
Il me donna la main dans la rue d'un geste protecteur et il me ramena pour que je passe mon bras autour de lui. En faisant ça, je sentis son paquet de cigarettes.
-Tu sais.. tu peux fumer si tu en as envie. Il ne faut pas que tu te gênes pour moi.
-Tu ne fumes pas toi-même. Ce ne serait pas juste de t'imposer ça.
Il passa dans une boutique pour aller chercher une commande que sa mère venait de passer et il sortit sa carte bancaire pour payer. Il me ramena chez lui.
-C'est moi ! s'écria-t-il une fois entré. J'ai ramené une SDF.
-Mais de quoi tu.. Sarah !! sourit Monsieur McDust en passant sa tête dans le hall.
-Bonjour Monsieur McDust.
-Comment tu vas ma belle ? Ton père est dans le coin ?
-Non, il est à la maison. Il n'a pas pu prendre une semaine supplémentaire officiellement. Je pense personnellement qu'il avait envie de charcuter quelqu'un.
-Ça ne m'étonnerait pas trop de ton père. En fait, Sarah. Depuis le temps qu'on se connaît, tu peux m'appeler par mon prénom. Surtout si tu comptes passer du temps chez nous prochainement.
J'hochai la tête. Est-ce qu'il nous avait grillé Marc et moi ou était-ce simplement pour signifier que j'allais venir pendant les vacances ? Marc m'avait laissée seule avec son père.
-Maman. Honnêtement. Tu n'as pas besoin, je sais faire une fête.
Marc s'arrêta, nous regarda son père et moi et il se passa une main dans les cheveux. Au même moment, Paul arriva avec Brian. Ils avaient de la neige dans les cheveux et le rire aux lèvres.
-On va dans ma chambre Papa. Re Sarah. On a croisé ton oncle. Le frère de ton père.
-Sérieux ? James est là ? s'exclama le père de Paul. Il manque vraiment que John. Je vais aller le voir, tu veux venir avec moi ?
-Carrément. On se voit tout à l'heure, lançai-je à tous les garçons en voyant Benjamin McDust prendre son manteau.
Mon oncle était enthousiaste en le voyant, bien plus qu'en me voyant moi. Est-ce que cela me vexa ? Pas du tout parce que Valentina ne s'occupa que de moi, pareil pour les jumelles et ma grand-mère. Ça me fit tellement de bien de les voir ! Mon oncle James avait un point commun avec mon père et avec le frère de Mary : il aimait les belles femmes. La sienne était magnifique. Quand j'avais regardé la série Devious Maid, officiellement toute seule et officieusement avec mon père qui avait commencé à devenir accro (preuve qu'il était bien seul avant son mariage avec Mary puisqu'il ne loupait aucun épisode), ce dernier n'avait pas pu s'empêcher de noter la ressemblance entre l'actrice qui faisait Carmen et ma tante Valentina. Pour moi, elle ressemblait beaucoup à Stephanie Sigman mais mon père n'avait pas tort. Elle avait un sourire assez similaire que l'actrice de Devious Maid. Ma tante Valentina était drôle. Vraiment drôle. Elle jurait en espagnol et n'hésitait pas à envoyer bouler mon oncle avec son tempérament explosif. Elle arrivait à arracher des larmes de rire à mon père, même quand il l'avait au téléphone. Après la mort de ma mère, elle a été la première a le faire rire. Je n'avais pas entendu son rire depuis des mois et là.. c'était sorti d'un coup. Je m'en souvenais encore. J'avais entendu le rire de mon père depuis le salon. J'avais su à ce moment là qu'il irait mieux. J'adorai ma tante Valentina. Mes cousines étaient un parfait mélange entre Valentina et mon oncle James. Elles avaient les yeux des McAllister, la bouche insolente de mon oncle, le nez de mon arrière grand-mère et tout le reste appartenait à leur mère. Leurs pommettes hautes, le visage ovale, leur teint légèrement mat. Elles étaient magnifiques et indissociables pour la plupart des gens. Mais moi, j'avais toujours réussi à les différencier, ce qui les faisait beaucoup rire, parce que leur jeu préféré était Qui est qui. Elles arrivaient à confondre leurs parents parfois, mais moi jamais. Je revins à la réalité quand le père de Marc salua en espagnol ma tante qui lui répondit avec un bonheur partagé. James qui manifestement n'avait pas changé sa couleur de cheveux me souleva dans ses bras.
-Dès que tu récupères ta nouvelle voiture, je prends un avion et on se fait une virée !
-Avec plaisir.
-Suis-moi deux secondes, j'ai quelque chose pour toi.
Il s'éloigna avec moi. J'entendis le père de mon petit ami rire. Mon oncle m'entraina dans la cuisine, il avait un sourire juvénile sur les lèvres.
-Bon, on aurait pu faire ça avec un peu plus de cérémonie mais voilà ton cadeau de Noël de notre part à Valentina, Duncan, les filles et moi.
-Parce que les filles ne croient plus au Père-Noël ?
-C'était une façon de parler, dit-il en me tendant une petite enveloppe.
Je la décachetai et ma main trembla en lisant les quelques mots écrits par mon oncle.
-Un vol en apesanteur ?
-Absolument. Et comme je me suis dit que c'était une expérience qu'on ne pouvait pas vivre tout seul, tu pourras emmener la personne de ton choix avec toi.
-Putain je t'aime James.
-Sarah ! Tu pourrais surveiller ton langage ! lança la mère de Papa en arrivant dans la cuisine.
-Oui grand-mère Maddy. Diantre, je t'aime James McAllister. Je crois que j'ai jamais été autant gâtée à Noël de toute ma vie.
-Oh, vous êtes au déballage des cadeaux, attends deux secondes Sarah. James, où est mon sac à main ?
-Je ne sais pas... tu as regardé dans l'entrée ?
-Tu pourrais aller me le chercher mon chéri ?
Il faut comprendre que ma grand-mère fait partie de ses personnes qui veulent que le monde entier leur obéisse. Sa question adressée à mon oncle n'en était pas une. Elle lui ordonnait d'y aller et James, ne voulant probablement pas se prendre la tête avec sa mère, obéit. En général, c'est ce qu'on faisait tous avec ma grand-mère. Il lui apporta son sac à main et elle me donna une enveloppe et un paquet. J'ouvris l'enveloppe et la première chose que je vis fut la tête de Clive. Il était tout sourire avec ma grand-mère et mes cousines à côté de lui, il y avait également un autographe. Dans le paquet, il y avait une boîte à bijou où il y avait écrit CHAUMET Paris dessus. Je l'ouvris et je vis une magnifique montre ronde. Il y avait deux bracelets. Le premier qui était fixé au cadran était bleu nuit et l'autre, d'après le certificat était en alligator semi-brillant blanc. La boîte de la montre tout autour du cadran ainsi que la boucle était pavé de petit diamant blanc qui brillaient. Le cadran en lui même était une œuvre d'art. Il était vert pâle et dessus il y avait un papillon sur le côté avec des ailes bleus marines et bleu pâles dans le bord supérieur droit Juste en face, il y avait une abeille avec un corps rouge, ses ailes déployées. En dessous, sur le bord inférieur du cadran, il y avait des pissenlits qui brillaient. (1)
-Grand-Mère ! Elle est splendide ! Il ne fallait pas.
-Elle s'appelle Attrape-moi.. si tu m'aimes. J'ai pensé que tu étais devenue une femme et qu'il te fallait des affaires de femme. Et comme je ne t'avais pas fait de cadeau à ton anniversaire, considère que ce cadeau est..
Je ne la laissai pas finir et je me précipitai sur elle pour la serrer dans mes bras.
-Je t'aime toi aussi. Les McAllister et les Evans sont des fous. Vous le savez n'est-ce pas ? Comment va Grand-Mère Picsou ? Je veux dire Grand-Mère Amélia..
-Elle a eu un petit coup sur le moral quand son amie est morte après sa sœur mais elle va beaucoup mieux. Je crois qu'elle s'est trouvé un Toy Boy.
-Naaan ?
-James, cesse de dire n'importe quoi.
James me fit un clin d'œil et finit de préparer du thé. Je pris mon téléphone et je vis qu'Elijah m'avait laissé un message.
-Elijah veut savoir si Eric et lui peuvent venir.
-Passe ton téléphone mon ange et va porter le thé dans la salon du bas.
Je sortis dans la cuisine au moment où James appelait mon oncle : Salut mon loulou on t'attend, j'ai mis la tequila au frais. On se fait un pré-pré-pré-pré apéro. Tu as 20 minutes pour être là.
Je posai les tasses dans le salon et je pris mon manteau au passage. Je retournai dans la cuisine.
-Grand-Mère, ça te dit d'aller voir Grand-Père ? Je vais rentrer. À la limite, on ramène les filles avec nous et elles pourront jouer avec Lia.
-Fais-ça, ce serait bien, répondit James comme pour convaincre sa mère. Les filles vont s'embêter.
J'entrainai donc ma grand-mère et mes cousines dehors, dans le froid et dans la bonne humeur. Je laissai ma famille et je retournai chez les McDust. Marc m'ouvrit et je l'embrassai délicieusement.
-Marc tu viens oui ? C'est ton tour de jouer.. Ah..Apparemment, tu es pris.
-Vous jouez à quoi ?
-À la PS4.
-Hum. Brian est une brêle à la console, il ne faut pas jouer avec lui.
-C'est faux ! s'écria Brian depuis la salon.
J'allai vers lui et je le regardai d'un air narquois.
-Je t'ai éclaté dimanche.
-Je t'ai laissé gagner.
-Ben voyons. C'est toujours ce que disent les perdants.
Il eut un sourire un brin méprisant et me tendit une manette. Il gagna haut la main.
-Attends, c'est parce que je ne suis pas en situation.
-Tu peux toujours enlever ton soutif, ça changera rien au fait que tu viens de perdre.
-Comment ça tu n'avais pas de soutien-gorge ?
Brian leva un sourcil alors que je me tournai vers Marc derrière moi.
-Parce qu'on était en pyjama et qu'il était tard, répondit Brian immédiatement.
-Non mais c'est la PS4, on avait joué avec la XBOX. C'est ton jeu qui est pourri.
J'étais la Mauvaise Foi personnifiée mais peu importe, cela fit rire Marc. Je me rassis juste à côté de lui et il m'embrassa le cou.
-Sinon, vous pourriez vous isoler, histoire que les deux mecs qui n'ont pas leurs copines sous la main n'entendent pas vos bruits de succion, lâcha Paul.
-Tu n'as qu'à embrasser Brian, ce serait pas la première fois qu'il embrasse un mec.
-Va te faire foutre ! me répondit ce dernier en continuant son jeu.
Marc allait répliquer mais je l'arrêtai d'une main sur la bouche avant de l'entraîner hors de la pièce.
-Règle numéro 1 : Laisser couler. Sinon avec Brian on a jamais fini.
-Et quelle est la règle numéro 2 ?
-Tu pourrais essayer de le découvrir dans ta chambre ?
Il me souleva et m'emmena dans la chambre la plus isolée. J'éclatai de rire. La maison qu'ils avaient louée n'avait pas d'étage. La chambre était toute mignonne et assez rustique. J'aimais bien. Il me jeta sur le lit et je retirai mes bottes. Je l'embrassai encore une fois. Il était sur moi. Il dégagea mes cheveux, caressa doucement mes joues et me regarda.
-J'ai un cadeau pour toi. Pour Noël.
-Moi aussi, mais c'est dans ma valise, je te l'apporterai ce soir.
Il me tendit un boîtier. Il y avait un collier dedans. Il y avait trois cœurs entrelacés en un trèfle. Il était super mignon. Je retirai celui que je portais pour mettre le sien.
-Merci, je l'adore.
-Il a deux significations pour moi.. la première c'est que je suis chanceux de t'avoir et j'aimerai que tu t'en rappelles. Ensuite.. c'est un cœur et un trèfle, j'espère qu'il te portera chance et qu'il nous portera chance.
Il posa ses lèvres sur les miennes et je retombai sur son lit. Je sus ce que je devais faire. Je m'assis sur lui et je retirai mon pull, dévoilant le petit débardeur que j'avais en dessous. Je détachai mes cheveux et je retournai à ses lèvres. Ses mains glissèrent le long de mon flanc. Au bout d'un moment, il me repoussa.
-Sarah.. arrête..
-J'en ai envie.
-Moi aussi, mais..
-Ne dis rien alors, profite.
Je retirai mon débardeur et je restai en soutien gorge. Il resta interdit un moment mais je ne lui laissai pas de répit.
-Sarah, tu es très attirante..
Il avait une érection, je le savais et je souris.
-Vraiment hot, tu me fais de l'effet, c'est.. indéniable mais je n'ai pas de préservatif avec moi.
-Tu te fous de moi ? Tu as 19 ans et pas de capote ?
-Je n'avais pas l'intention de m'envoyer en l'air sans toi, répondit-il. Je devais passer à la pharmacie mais je t'ai vu chez Starbucks.
-Okay, okay. Préviens-moi quand tu auras fait cet achat.
-J'y vais tout de suite si tu veux.
-Pas tout de suite, murmurai-je quand même un peu désappointé.
J'étais contente qu'il me désire, il n'y avait pas de souci, mais il savait que je devais arriver, il n'aurait pas pu prévoir avant ?
-Si tu veux, je peux..
Ses yeux glissèrent vers mon jean et il eut un petit sourire. Je rougis. Je repensai à Brian.C'était étrange de penser à lui à ce moment précis, alors que j'étais avec mon mec et que j'étais en soutien-gorge.
-Maaarc ? Je peux rentrer ?
-Non ! criai-je à Paul qui frappait à la porte. Deux secondes.
Je remis mon débardeur et mon pull. L'instant était terminé. J'ouvris la porte et Paul était rose.
-Oui ?
-J'ai eu un appel de Ba..
-Si tu allais au fait.
-Il est sur les pistes, il veut pas savoir si tu es avec ta copine ou pas, il veut que tu ailles le rejoindre, et il a dit que si tu venais pas, il raconterait à tout le monde que tu as une petite bite. Je cite, bien évidemment.
-Vas-y, je vais rentrer. Il faut que je me prépare pour ce soir, il faut que je ramène un truc ou c'est bon ?
-On a tout ce qu'il faut ma chérie. Tu peux nous laisser quelques minutes Paul ?
Ma chérie. Il avait dit ma chérie. Je lui souris alors qu'il refermait la porte sur son frère.
-Ma chérie. Vraiment ?
-Tu n'aimes pas ? un peu trop impersonnel Spiderwoman ?
-Non j'aime bien. Un peu comme j'ai aimé la tête de Paul, il y a quelques secondes. C'était amusant. Je vais y aller.
-Je passe à la pharmacie tout à l'heure et demain, toi et moi, on s'envole au septième ciel.
-Ça me va.
Mais ça ne m'allait pas. Mais pas du tout. Nous venions de prendre rendez-vous pour coucher ensemble. Je trouvais ça assez glauque en fait. Et effrayant. Je prévins Brian que je rentrais et je lui demandai s'il se souvenait du chemin. Il me répondit par un Oui oui. Le froid me paraissait saisissant. Je rentrai rapidement et j'entendis mes cousines rire et courir.
-C'est moi ! Je vais dans ma chambre.
J'avais un peu la flemme d'aller voir mes grands-parents et de taper la causette. Je m'affalai sur mon lit et je fermai les yeux pour réfléchir après avoir allumé quelques bougies parfumées. Quand je rouvris les yeux, je me rendis compte que je m'étais endormie. Il était plus de 17h et j'avais une couverture sur moi. Sophie m'appela à ce moment là. Dans ma tête, je fis le calcul et j'avais à peine décroché que je lui souhaitai une bonne année. Je lui demandai si elle voulait qu'on se parle sur Facetime et bientôt je vis la tête de Sophie. Elle était un peu rose, elle avait un chapeau ridicule sur la tête et une fête battait son plein derrière elle.
Elle s'isola sur un balcon, elle paraissait heureuse.
-Le réseau était saturé ! Et d'ailleurs, j'ai demandé à Papa et comme Maman compte reculer son séjour d'une semaine alors.. j'arrive à Aspen dès vendredi !! Tu as intérêt à être à l'heure à l'aéroport, je vais être décalquée à cause du décalage horaire.
-J'ai trop hâte de te voir ma belle.
Ma sœur de cœur tourna la tête et je la vis parler en français.
-Désolée, c'est ma belle-sœur et.. Papa ! Je suis entrain de parler à Sarah là, tu peux nous laisser ?
Je vis bientôt la tête de Nicholas qui me souhaita une bonne année, parce que j'étais sa seconde fille. Je trouvais cela adorable. Lorsque je raccrochai, j'étais revigorée. Je pris mon snowboard, et j'allais sur la piste. J'aimais skier, je le faisais depuis que j'étais toute petite. Je restai un certain temps sur les pistes. J'avais besoin de recul. J'étais toute seule pour une fois. Je ne savais plus où j'en étais. J'avais l'impression que j'avais passé un cap pendant ses vacances. Déjà, ma relation avec Brian était passée à une sorte d'amitié fraternelle. Il pouvait être assez dur dans ses propos mais en même temps, il pouvait venir me chercher dans ma chambre pour aller jouer à la console, ou m'apprendre à monter à cheval. Mais jusqu'à quand ? Jay m'avait prévenu qu'il pourrait changer. Je n'avais pas encore constaté ce changement, mais je m'y attendais à tout moment. Quant à Marc.. je pensais qu'il serait plus entreprenant. Je lui avais clairement fait comprendre que je le voulais, je lui avais dit que je voulais avancer dans notre relation mais apparemment, il ne m'avait écouté que d'une oreille et maintenant, j'étais casée dans son agenda entre deux heures de ski. Est-ce que je j'étais dégoûtée ? Oui clairement mais en même temps.. j'avais attendu, j'étais prête, pourquoi ne pas attendre une journée de plus ? Je croisai Brian en bas de la piste. Je sus que c'était lui parce qu'il me balança une boule gigantesque en pleine tête et qu'il se mit à rire.
-On fait une course ? Le premier qui arrive en bas gagne le droit d'avoir l'autre en esclavage pendant une semaine.
-Okay. Prépare-toi à perdre.
Je n'avais pas hésité. Pas une seule seconde, parce que je savais que j'allais gagner. Aussi quand Brian arriva le premier en bas de la piste, je fus dégoûtée. Vraiment.
-Est-ce que tu imagines tout ce qu'on va pouvoir faire tous les deux ? Sans que tu refuses parce que tu seras mon esclave ? Quelle bonne nouvelle. On devrait rentrer pour nous préparer.. enfin, je dis ça pour toi. Tu n'as pas ma mère dans les parages, si tu veux te préparer comme une fille le fait, il va te falloir plus de temps.
Il tourna les talons. Moi l'esclave de Brian pendant une semaine ? Qu'est-ce qui m'avait pris ? J'aurais dû me rappeler que rien n'était sûr dans la vie, j'aurais dû me méfier. J'avais oublié que Brian était un sportif. Mes oncles n'étaient toujours pas revenus d'après les dires de mes cousines. Abby et Becky regardèrent Brian et elles se mirent à se parler rapidement en espagnol.
-J'aimerai beaucoup venir prendre le goûter avec vos poupées, répondit Brian me prouvant encore une fois qu'il était doué en langue. Mais pas aujourd'hui, il est trop tard.
Mes cousines sourirent, prenant cela pour une promesse de la part de mon quasi-frère.
-Est-ce que tu sais cuisiner ? demanda Becky.
-Parce que Maman dit qu'un garçon qui ne sait pas cuisiner, c'est pas un vrai garçon..continua sa jumelle.
-Et elle dit aussi qu'il ne faut pas inviter les méchants garçons..
-Est-ce que tu es un méchant garçon ? fit Abby en levant un sourcil comme son père.
-Absolument pas. Je suis un très gentil garçon et je sais faire des cookies.
Les jumelles se regardèrent.
-Alors pourquoi Sarah elle a levé les yeux au ciel ?
Brian se tourna vers moi.
-Ne me mêlez pas à ça les filles. Et allez mettre vos écharpes pour l'amour du Ciel ! Vous allez attraper un rhume.
-Papa dit que porter des écharpes, c'est pour les faibles, rétorqua Abby.
-Oncle James dit parfois des choses pour rire mais je l'ai toujours vu porter des écharpes.
-Pourquoi as-tu l'air un peu en colère ?
-Je crois que c'est parce qu'on a invité son nouveau frère mais pas elle.
-C'est pour ça Sarah ? C'est parce que tu es un peu jalouse ? Il ne faut pas. Tu es toujours la bienvenue à nos goûters, tu n'as pas besoin d'invitation.
-Où est Giulia ? demandai-je pour changer de conversation.
-Elle est partie chercher un jeu de société. Est-ce que vous voulez jouer avec nous ?
-Sarah et moi allons partir dans peu de temps, nous devons nous préparer mais demain, on aura tout notre temps pour faire une partie avec vous, je vous le promets. Vous devriez rentrer dans la maison ou prendre une écharpe, vous ne voudriez pas être malade, n'est-ce pas ?
Il était plus sympa avec mes cousines de 6 ans qu'avec moi. Elles lui tendirent la main et il me carra ses affaires dans mes bras pour leur donner la main et ils rentrèrent dans la maison en se parlant en espagnol. Je me rendis dans ma chambre. Je ne savais pas quoi mettre. Je mis de l'ordre dans ma valise et trouvai un paquet emballé dedans.
Sarah, ma chérie, j'ai demandé à Natalia de glisser ça dans ta valise. Épate-le ma belle. Je t'aime, Mary.
Il y avait une robe argenté dedans qui me mettrait en valeur. Ma belle-mère était un ange. Mon ange gardien. Je lui envoyai un message pour la remercier. Moi aussi je t'aime Mary. Je me déshabillai et m'observait dans la glace. Je pris mon peignoir et je filai dans le salon.
-Candice ? J'aimerai aller faire un tour dans la jacuzzi, tu aurais un maillot de bain à me prêter ?
-Si bien sûr, va voir dans mon placard !
-Mon Dieu, Sarah ! Tu n'es pas obligée de te trimballer en peignoir devant tout le monde ! s'écria ma grand-mère.
-Je peux me trimballer toute nue, mais bon.. je pense que Brian risque de ne jamais s'en remettre.
Mon grand-père sourit légèrement avant de se reprendre. C'était typiquement le genre d'humour qu'il appréciait mais il me fit remarquer que je ne devais pas être insolente. Je lui fis une petite révérence et j'allais prendre un maillot à ma.. grand-mère par alliance ? ma belle-grand-mère ? Ça me faisait bizarre de lui donner un titre sachant qu'elle avait à peu près l'âge de mon père mais c'était le cas. Elle était la femme de mon grand-père et elle avait la quarantaine. Le jacuzzi était à l'intérieur d'une véranda et j'avais une vue imprenable sur la montagne enneigée. C'était magnifique. Je retirai le haut du bikini qui de toute façon ne m'allait pas et je fermai les yeux. J'avais l'impression de me faire masser. C'était le pied intégral.
-Excuse-moi.
Brian. Toujours là au mauvais moment.
-Je voulais juste visiter et.. c'est grand, je crois que je suis un peu paumé. Purin, la vue de fou ! C'est incroyable.
-Oui, c'est vrai, c'est super. Tu peux me redonner le haut de mon bikini, je l'ai balancé par terre et j'ai pas l'intention de rester les seins à l'air devant toi.
-Tu crois qu'il y a suffisamment à regarder pour que je me soucie de te voir à demi.. nue.
Je m'étais relevée, puisque monsieur refusait de me rendre service. Son regard glissa le long de mon corps et il le releva avec un air narquois.
-C'est bien ce que je disais, murmura-t-il avec un regard étrange. Rien qui m'excite. Tiens prends une serviette, tu vas chopper un rhume. Encore une fois, je ne voulais pas te déranger.
Il m'horripilait. Mais je décidai de laisser couler, je ne voulais pas me mettre en colère alors que c'était le dernier jour de cette année. Mon grand-père eut un temps d'arrêt en me voyant arriver dans ma robe pour la soirée.
-Je suis certain qu'Elena aurait adoré te voir comme ça.
Il ne le savait pas mais il n'aurait pas pu me faire de plus beau compliment. Je portais le collier que Marc m'avait offert et la manchette que mon grand-père avait offert à ma mère quand elle avait à peu près mon âge. Son regard glissa dessus et il sourit. Brian aussi avait mis du soin dans sa tenue, mais en même temps, il le faisait constamment. Il m'observa rapidement et me sourit.
-Tu es très jolie ce soir Sarah.
Est-ce qu'il disait ça pour me faire un compliment, pour se moquer de moi ou parce qu'il devait le dire ? En tout cas, je le remerciai et nous nous rendîmes en taxi chez les McDust. Il y avait déjà du monde. J'avais le cadeau de Noël de Marc en main et les doigts crispés dessus.
-Tu devrais pas stresser autant, il va aimer.
J'allais répondre, mais nous étions arrivés et Brian m'aida machinalement à descendre du taxi. Quand Paul me vit, sa réaction fut la suivante :
-Wow, Sarah, t'es super hot là dedans.
-Heu.. merci ?
Il y avait du monde déjà et j'allais poser mon paquet dans la chambre de Marc ainsi que mon manteau. Marc était entrain de parler et quand il me vit, il me tendit simplement la main pour que je vienne contre lui, bien au chaud. J'étais vraiment bien là. Je m'amusais comme une folle. Je dansais avec Marc et avec Paul aussi. La dernière fois que j'avais fêté le nouvel an avec les McDust, j'avais 9 ans. Paul s'en rappela manifestement et il prit une photo de nous deux qu'il envoya à Sophie en écrivant : Il ne manque que toi pour le trio infernal. On se serait cru à une fête étudiante.. probablement parce que le plus vieux de la salle avait 22 ans à tout casser. Une minute avant minuit, je me rapprochai de Marc. Pouvais-je être plus heureuse alors que Marc se penchait pour m'embrasser au moment précis où l'on changea d'année ? Probablement pas. Tout le monde voudrait commencer l'année comme ça. Paul me souleva dans ses bras, quant à Brian, il ne savait manifestement pas comment agir face à moi, alors je pris les devants. Je me mis sur la pointe des pieds et déposai deux gros bisous sur ses joues.
-Bonne année Miller, puisse cette année être meilleure que la précédente !
-Et plus amusante aussi, sourit mon quasi-frère. En même temps, je te rappelle que tu dois devenir mon esclave pendant une semaine ! Bonne année à toi aussi.
Il me fit un unique bisou sur la joue, la caressa et fut tiré en arrière par une fille splendide qui lui demanda d'aller sous le gui avec elle. Sous le gui.. Je cherchai Marc et je me précipitai vers lui.
-J'ai un truc à te montrer... Suis-moi, susurrai-je à son oreille.
Il leva un sourcil surpris, et me suivit son verre à la main. Je l'entrainai un peu à l'écart dans sa chambre.
-En fait j'ai ton cadeau de Noël avec moi, je voulais te le donner.
Il était abasourdi et un grand sourire figea ses lèvres. Il était fan de cette batte de baseball dédicacée. Il s'était assis sur le lit et la détaillait comme un gosse à qui on vient d'offrir un super jouet.
-Je ne sais pas comment te remercier.
-J'ai une idée.
Il releva la tête et ses yeux s'écarquillèrent quand il vit que j'avais retiré ma robe entièrement pendant qu'il déballait son cadeau.
-Je.. Ferme la porte à clef.
J'avais le dos tourné et sans crier gare, il se rapprocha de moi. Il m'embrassa dans le cou et un frisson me parcourut jusqu'à la pointe de mes orteils. Il retira mon soutien-gorge et me souleva jusqu'à son lit. Il avait une approche différente de celle de Chuck. Radicalement différente. Là où Chuck mettait de la sensualité et de la douceur, Marc avait de l'impatience. Il bouillonnait, je le savais, je le sentais. Mais pourquoi pensai-je à Chuck alors que j'étais avec mon petit ami ??! Je me maudis intérieurement. Je ne devais pas les comparer. Sûrement pas maintenant, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Chuck aurait pris son temps et aurait observé chaque trait de mon visage et aurait embrassé mes paupières. Marc lui me regardait, je ne disais pas le contraire mais c'était différent. Nous allions finir en sueur. J'aurais aimé lui dire : Prends le temps de savourer, on fait pas une course. Mais je n'osais pas. Peut-être que la proximité de personnes dans la maison le gênait en fin de compte. C'était amusant en fait, pas très romantique comme je l'espérais, mais amusant. Nous étions essoufflés quand il se repoussa sur le côté.
-J'avais jamais commencé l'année comme ça, rit-il. C'était.. Wow.
Il prit son paquet de cigarette et en alluma une, tout en se levant pour aller à la fenêtre. J'observai son corps nu. Il le remarqua et je rougis.
-Tu as le droit de me regarder tu sais.. après ce qu'on vient de faire, c'est la moindre des choses et..
Il sembla se rappeler de quelque chose et il revint vers moi après avoir éteint sa cigarette à peine fumée.
-Je suis désolé. Je.. tu n'as pas eu mal ou quelque chose comme ça ?
Il me regardait avec une sincérité déconcertante.
-Non pas du tout.
Il pensait que j'étais vierge. Il était un peu con. Est-ce qu'une vierge lui aurait sauté dessus comme ça ? Je repensais à Chuck. Je lui avais sauté dessus. Okay. Il était peut-être pas aussi con que ça.
-C'était fabuleux, ajoutai-je. Je suis prête pour un second round, si ça te tente.
Il m'attrapa, me chatouilla et je gloussai. J'avais réussi à lui faire oublier une fête qui avait lieu un mètre plus loin. Mais après ce second round, j'étais exténuée. Il reprit sa cigarette et la termina. J'étais contre lui. La fumée m'incommodait, mais je m'en foutais. J'étais amoureuse. Vraiment amoureuse.
-On devrait retourner à la fête, tu ne crois pas ? finit-il par dire. On reviendra se coucher après.. quand tout le monde sera parti.
-Okay. J'ai envie de boire un cocktail de toute façon.
Je commençai à remettre ma robe.
-Ta culotte est sur la commode.
Je lui souris et l'enfilai. Lui était toujours nu sur le lit. Il m'observait amusé. Je sortis de la chambre pour rejoindre la fête. Je croisai le regard de Brian. Il avait manifestement besoin d'un coup de main pour se débarrasser de la fille qui le collait. J'allais vers lui et lui pris le bras.
-On danse ?
Il accepta ma proposition et me fit tourner avant de me ramener vers lui.
-Bah alors ? On arrive pas à se débarrasser des pots de colle ? On a besoin d'un chaperon ?
-J'ai eu peur qu'elle s'attaque à ma braguette, sourit Brian en calant son rythme sur la musique. En fait, je sais que tu n'as pas beaucoup d'expérience dans le domaine, mais... en général on prend une douche après la baise.
Je rougis et il se mit à rire.
-Je suis certain que Marc a pris une douche lui.. en plus.. c'est sensuel de prendre une douche à deux, c'était le moment d'essayer.. Putain n'empêche je l'envie pour le coup.
Pardon ? Brian me fit tourner et il me fixa.
-C'est le rêve de s'envoyer en l'air quelques minutes après le début de l'année. Tu débutes super bien l'année comme ça. Alexandra me manque, lâcha-t-il.
-Tu l'as eu au téléphone, non ?
-Ce n'est pas pareil.
-Tu l'aimes vraiment en fait. Je.. pensais que c'était juste une façon de parler.
-J'évite de dire des choses que je ne pense pas. Surtout en amour. J'ai trop souvent vu les conséquences sur une femme quand un mec se moque d'elle. Ma mère me tuerait si je faisais souffrir une fille avec qui je sors. J'ai un trop grand respect pour les femmes pour leur dire que je les aime pour les attirer dans mon lit et pour les jeter après.
Il me fit tourner encore une fois et il me laissa soudainement. Je sentis quelques secondes plus tard, les bras de mon petit ami se refermer sur moi.
-Je croyais que tu voulais un cocktail ?
Quand je retombai sur le lit de Marc, vers 6h30 du matin, j'étais claquée. J'avais picolé avec Paul, Brian et lui. Et j'avais fini en dansant sur une table. Marc aussi était dans un état similaire au mien. Cela ne l'empêcha pas de m'embrasser et de m'aider à enlever ma robe. Je ris d'un air un peu stupide. J'étais ivre. J'étais nue et Marc aussi avant que je ne dise quoi que ce soit. Chuck aurait dit que mon consentement était altéré.. mais il n'était pas mon petit ami de toute façon. Je me réveillai en entendant le bruit d'une porte. Marc ronflait légèrement à côté de moi. Je l'enjambai pour aller dans sa salle de bain prendre une douche. Je pris mon téléphone et j'appelai Sophie pour lui souhaiter une bonne année en remettant mes chaussures. J'avais dormi 4h. Pas plus. Mais je préférais rentrer. À la sortie de la chambre de Marc, je tombai sur Line McDust. Comme pour essayer de lui faire oublier qu'elle venait de me voir sortir de la chambre de son fils majeur, je lui souhaitais une très bonne année. Je lui annonçai que j'allais rentrer et je trouvais Brian debout sur le départ lui aussi. Il avait l'air crevé mais il me tendit quand même le bras pour que je puisse marcher jusqu'au taxi. Tout le monde dormait chez moi, sauf mon grand-père. Il était entrain de prendre son petit déjeuner. Il nous embrassa tous les deux et en voyant nos têtes, nous dit d'aller nous coucher pour quelques heures.
-Nous allons faire un brunch tardif avec les McAllister, ils arriveront vers 13h30.
Les trois heures de sommeil supplémentaire auraient été bénéfiques si j'avais pu fermer l'œil, mais ce n'était pas le cas. Je me sentais seule dans mon immense lit. Je me redressai et je passai sur la terrasse. Je gageai sur le fait que Brian n'avait pas fermé la véranda. J'avais raison et je passai dans sa chambre, il était allongé sur son lit et dormait. Il était en caleçon. Je me glissai juste à côté de lui dans le lit juste après avoir pris une couette dans le placard pour la mettre sur nous. Je rêvai de Marc, de notre nuit ensemble et de l'amour en général. Je rêvai aussi de Chuck dans un costume en lin, les pieds dans le sable qui regardait l'horizon en chantonnant. Je me réveillai en même temps que Brian parce qu'il bougea. Apparemment je m'étais encore endormie sur lui.
-Qu'est-ce que tu fous là ? T'es tellement folle de mon corps que tu veux le tâter à toute heure du jour et de la nuit ?
-Non j'arrivais pas à dormir. Je me suis dit qu'avec quelqu'un qui dort, ce serait plus facile et..
La porte s'ouvrit et mon oncle Elijah arriva.
-Ah ouais. Je comprends mieux pourquoi tu es sérieuse avec ton mec si tu t'assoupis dans la couche d'un autre, affirma-t-il d'un ton sec. Tu devrais retourner dans ta chambre pour te préparer jeune fille. Quant à toi jeune homme...
Elijah fixa Brian qui s'était décomposé.
-Bien joué ! tu as réussi à mettre une belle fille dans ton lit et ça... Ça vaut 50 points selon le classement McAllister-Evans. Tu aurais atteint le 100 si tu avais couché avec mais bon.. faut pas déconner, j'aurais été obligé de te tuer. On mange dans 10 minutes.
Il sortit de la chambre. Brian me regarda, je le regardai et nous éclatâmes de rire. Mon oncle était totalement taré et la fin des vacances promettaient d'être tout aussi folle.
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(1) Édition limitée de la maison Chaumet, la montre de Sarah existe réellement : la référence est la suivante : W16889-38K. Vous pouvez la trouver sur Google ou tout simplement sur le site officiel de la marque dans la catégorie "Montres précieuses".
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