Chalet Girl
Marc partit le lendemain. J'étais assez triste de le voir partir, parce que je ne savais pas quand je le reverrai. Il ne le savait pas non plus d'ailleurs. Je l'avais accompagné à l'aéroport avec son frère.
-Je t'appelle dès que je suis arrivé et pas de bêtises.
-Je ne fais jamais de bêtises. Enfin pas souvent. Je prendrai soin de moi.
-Tu as intérêt. Parce que je vérifierai la chose personnellement .
Il l'avait dit d'un tel ton que cela me fit rougir et rire en même temps. Je l'avais embrassé et j'avais attendu qu'il passe les portiques de sécurité pour rejoindre Paul et sa voiture. Ce dernier semblait soulagé étrangement. Quand je lui en fis part, il se mit à sourire.
-Marc et Brian ne s'apprécient pas tellement. Ils se supportent, mais quelque fois c'était chaud.
-Alors tu préfères que ce soit ton frère qui parte plutôt que Brian.
-Non pas du tout. Tu vas trouver ça un peu bizarre, je pense parce que ça fait pas longtemps qu'on se connaît. Mais je considère Brian comme mon meilleur ami. Je ne sais pas si c'est le cas de son côté.Si on s'était connu lors de notre enfance, je sens qu'on aurait été inséparable tous les 4 avec Sophie.
-Ou alors vous auriez été deux à nous abandonner au collège.
-Tu m'en veux encore, en fait.. Tu me le répètes sans arrêt.
-C'était juste un constat. Je ne voulais pas te mettre en colère. Crois-moi.
Paul avait froncé des sourcils et il soupira.
-Je ne suis pas en colère. Pas vraiment. En fait, tu as parlé à Sophie ?
-De..
-De moi. Parce que je l'ai trouvée.. différente vis à vis de moi. Elle me faisait clairement la gueule avant et là.. non pas du tout.
-Peut-être qu'elle a réfléchi à Paris. On se connaît depuis toujours, tu es son ami. Perdre un ami d'enfance c'est triste.
-Oui, c'est mon amie d'enfance, répéta-t-il d'un ton plus bas comme pour s'en convaincre lui-même.
Brian avait raison. Si c'est deux là n'avaient pas une histoire tous les deux un jour, ce serait vraiment du gâchis. Il me raccompagna devant la maison de mon grand-père. Sophie était entrain de faire du sport dans la salle de gym en compagnie de Candice. J'avais passé ma tête et m'étais dit que c'était mort. Je ne faisais pas de sport. Je m'affalai sur mon lit et fermai les yeux.
Je m'étais rapidement éloignée avec Marc, juste après notre rencontre avec le groupe et en rentrant à la maison, Sophie avait tout de suite que quelque chose n'allait pas. Je lui avais fait signe que nous en reparlerions plus tard. Brian avait pris en charge la cuisine. Je m'étais assise sur un tabouret de la cuisine.
-C'est quoi cette fois-ci ?
-Un Nikujaga.
-Je peux t'aider ? demandai-je en le voyant couper des légumes.
-Oui, je veux bien, tu peux finir de couper les carottes ?
Je passai de l'autre côté de la cuisine juste à côté de lui.
-En fait.. tu n'as plus du tout mal à ta main ni à ta jambe ?
-Non, tout va bien.
-Tes cicatrices vont partir ?
-Oui, je pense. En tout cas pour ma jambe, vu que Wolf m'a fait des points de suture, c'est une certitude, c'est le meilleur chirurgien plastique de tout Los Angeles. Après pour ma main.. mon père m'a souvent suturée, et je n'ai pas eu de cicatrice donc.. ça devrait aller je pense.
-Sauf que tu l'as fait toi-même.
-Si Papa avait considéré que c'était horrible, il les aurait refait.
Un téléphone vibra. Brian grimaça.
-Tu peux prendre mon téléphone dans ma poche arrière et voir ce que c'est ?
-C'est un message d'Alexandra. Elle veut savoir si tu veux passer chez elle dimanche soir ou si vous fêtez vos retrouvailles lundi.
-Réponds-lui lundi, s'il-te-plaît.
Il avait utilisé une formule de politesse. Je lui avais obéis et j'avais posé le téléphone sur la cuisine pour qu'il puisse le regarder. Brian sifflotait. Il avait l'air assez heureux et content de lui.
-Est-ce que ça va couper comme ça ?
-Tu peux les faire un peu plus gros, si tu veux. Tu cuisines jamais, ça se voit, il ne fait pas que tu exposes tes doigts comme ça. Regarde.
Il s'était mis derrière moi, avait placé sa main sur la mienne et m'avait montré la position.
-Avoue Miller, tu aimes bien m'apprendre des trucs.
-J'avoue. Parce que quand tu apprends et que tu te concentres pour faire comme je te dis de faire, tu la fermes. Et c'est très agréable.
-Arrête de dire n'importe quoi.
-Puisque je te le dis.
Je l'avais poussé du coude et Brian m'avait fixé avec son demi-sourire si caractéristique. Il s'amusait et il avait raison d'en profiter. Nous ne serions pas éternellement en vacances. Le repas qu'il nous avait préparé était super bon.
-Je n'ai pas vraiment de mérite, Sarah m'a beaucoup aidé, avait-il répondu calmement sous les éloges des membres de ma famille.
J'avais rougi et il avait hoché la tête dans ma direction. C'était sympa de dire ça. Parce que clairement je n'avais pratiquement rien fait et en plus j'avais failli me trancher les doigts.
Sophie arriva de son sport avec Candice. Elle était couverte de sueur et je me redressai lentement.
-Bah.. tu es là toi ? Je pensais que tu étais toujours avec Paul.
-Non, on est rentré y'a un petit moment. Je voulais pas te déranger.
-Je vais aller prendre une douche.
-Fais comme chez toi, So.
Le reste de la journée, nous le passâmes à skier et à faire du snowboard. J'avais besoin de ma vider la tête. Je n'avais pas eu de nouvelles ni de Ray, ni de Chuck, ni d'aucun garçon. Apparemment l'arrivée de Maeva leur avait fait oublier que j'étais là. Sophie voyait bien que je n'étais pas très bien et elle faisait son possible pour me remonter le moral. Mais en réalité, c'est le dîner qui me remonta le moral. C'était notre dernier dîner tous ensemble, puisque nous repartions le lendemain. C'était assez étrange de penser cela. Je n'avais pas remarqué auparavant le manque créé par l'absence de mon oncle James et de sa famille au quotidien. Je comprenais mieux pourquoi mon père et son frère se parlaient très souvent au téléphone. J'avais l'impression que j'allais perdre une partie de moi-même avec eux s'envolant pour le reste du pays, mais en même temps, comme je pleurais de rire devant les pitreries de mes oncles, je devais bien avouer que ma tristesse ne se ressentait pas trop. Brian n'en pouvait plus, et son rire se mêlait avec celui de mes oncles. C'était sûrement dû au fait qu'ils racontaient leurs frasques d'ados avec mon père.
Mon grand-père Daniel avait profité l'hilarité générale pour sortir des vieux albums de famille datant de l'adolescence de ses enfants. Brian leva les yeux vers moi, me fixa.
-Je pensais que tu ressemblais beaucoup à ton père, mais en fait, tu ressembles beaucoup à ta mère. C'est chelou.
Il me passa la photo en question. Ma mère était juste à côté de son jumeau et ils faisaient des grimaces. Le pire, c'était que même en grimaçant, ma mère était un canon. Pas étonnant qu'elle ait été Reine du bal de promo.
-Vous ne ressemblez pas à vos deux parents Brian ? demanda mon grand-père en souriant.
-Oh si sûrement, mais je ressemble énormément à mon grand-père maternel. J'ai récupéré beaucoup du côté Miller. Est-ce que vous avez besoin d'aide Mme Evans ? demanda-t-il en voyant Candice se lever.
-Non merci, c'est gentil de votre part Brian.
Brian posa de nouveau ses yeux sur moi et il fronça un peu les sourcils. Pourquoi tu fais cette tête là ? C'était ce que semblait me dire son regard. Je secouai la tête et reposai la photo dans l'album. Ça avait cassé un peu le délire. Les autres étaient entrain de s'amuser en revoyant certaines photos mais moi, tout ce que ça me faisait, c'était du mal. J'avais envie d'en parler à Marc. Mais même lui n'était pas là. Il devait être en route pour Stanford à l'heure qu'il était. À moins qu'il passe la soirée à Los Angeles... Je ne lui avais pas demandé. À la fin du repas, alors que Sophie s'était dévouée pour lire une histoire aux petites qui visiblement allait rester à la maison pendant que leurs parents repartiraient vers le Chalet de mon père, je m'affalai sur mon lit. Je pris le petit cygne de Chuck entre mes mains. Il finit par se faire respecter. C'est ce qu'il m'avait dit. Je soupirai et je le reposai à sa place sur le chevet. Il faudrait que je lui trouve une place dans ton mon bordel à la maison. Je me brossai les dents, les cheveux et je me balançai sur mon lit. J'étais vide en moi. J'étais exténuée, un peu triste et maussade. Est-ce que c'était normal alors que je venais clairement de passer de superbes vacances, que j'avais été gâtée comme ce n'est pas possible (il faudrait d'ailleurs que je demande à un membre de ma famille depuis quand on offrait des milliers de dollars de cadeaux et si, dans la mesure où c'était la nouvelle norme, je ne pouvais pas voir mon argent de poche multiplié par 10) ? Je n'aimais pas mon comportement. J'avais compris ce que m'avait dit James ou Eli, mais j'avais l'impression d'être embourbée. Cela m'avait fait un choc quand mon oncle si cool et gentil d'ordinaire m'avait regardée avec.. honte et colère. J'avais eu l'impression d'avoir de nouveaux 5 ans quand ma mère me disputait parfois. C'était fou comme il pouvait lui ressembler alors même qu'ils n'étaient pas de vrais jumeaux. Je fixai le plafond et je soupirai. J'avais un peu hâte de rentrer chez moi et de pouvoir serrer Papa dans mes bras.
Il me fallut un certain temps pour me rendre compte que Brian était là et qu'il me regardait. Il s'était penché sur moi sur mon lit. Je me redressai et lui resta assis à côté de moi.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Je voulais juste savoir si ça allait. Tu as filé dans ta chambre et tu m'as snobé alors que j'essayais de te parler..
-Honnêtement Brian, je t'avais pas vu.
-Justement. C'est ce qui me paraît bizarre. J'étais juste en face de toi et tu ne m'as rien dit du tout. Alors je te le demande. Est-ce que tu vas bien ?
-Comme une fille qui vient de voir son mec s'envoler pour un autre État.
-Hum. Tu ne vas peut-être pas me croire mais je sais ce que ça fait et je voulais juste te dire que rester dans ton coin ça ne changera pas le fait qu'il soit parti.
-Pourquoi tu es sympa avec moi tout à coup ?
-J'essaye de savoir tes limites, n'oublie pas que j'aurai le droit de faire n'importe quoi avec toi pendant une semaine. D'ailleurs je pense qu'on va commencer lundi. Tu seras à ma merci, je pourrais te faire tout ce qui me passe par la tête alors.. je me dis que tu pourrais profiter de tes dernières 24h de liberté totale, non ?
-Alors qui te fait croire que je veux les passer à te suivre je ne sais où ?
-Pas je ne sais où. Mets ton manteau et fais moi confiance.
-Te faire confiance ?
J'étais perplexe. Mais il me souriait et m'apprit que Sophie nous attendait en bas et que ce n'était pas cool de la faire attendre comme ça. Je levai les yeux au ciel et je le suivis. Sophie était entrain d'enfiler ses bottes et apparemment, elle ne savait pas non plus où nous allions. J'eus la surprise de voir Paul dehors au moment où nous sortîmes.
-On va où exactement ? Parce que j'ai eu ma dose d'alcool pour la décennie à venir cette semaine.
Brian me méprisa du regard et eut un demi-sourire.
-Tu verras, je t'ai dit de me faire confiance.
Il nous emmena en ville avec Paul. Ils étaient de connivence. J'avais pris le bras de Sophie et elle ne savait pas non plus où nous allions. Elle fronçait les sourcils. Si nous avions pu faire de la télépathie, je suis certaine qu'on aurait ressenti la même chose, à savoir, de l'agacement devant un si grand mystère. Brian s'arrêta devant la porte d'un bar où il y avait la queue.
-Tu m'as sortie de mon lit pour aller dans un bar ?
-Ce n'est pas n'importe quel bar. Tu vas voir.
La fille qui l'avait aguiché au nouvel an était dans la file et Brian s'incrusta avec elle. Le lieu était assez grand, sombre, et il y avait une sorte de petite scène façon karaoké. D'ailleurs, quelqu'un monta sur la scène et commença à chanter.
-Du karaoké ? Tu te crois où ? Dans High School Musical ?
Brian éclata de rire.
-Non pas vraiment, parce que dans cette histoire, le mec populaire finit avec la toquarde brillante en maths et canon. Tu n'es ni bonne en maths, ni canon et j'ai pas l'intention de finir avec toi. Et puis, bon, tu n'es pas Vanessa Hudgens. Mais, je me suis dit que ça pourrait être marrant, on est pas chez nous, personne ne nous reconnaîtra.
Il était sérieux en plus. Paul aussi. Ils en mourraient d'envie en réalité. Je me tournai vers Sophie. Si elle le faisait, je le faisais. Sophie aussi pensait la même chose et cela nous fit rire toutes les deux. Nous nous assîmes dans un coin et une serveuse toute mignonne, du moins, je pus le constater dans les yeux des garçons, nous demanda si nous voulions boire quelque chose.
-Ce sera un Virgin Mojito pour moi, répondit Sophie.
-Pour moi aussi, répondit Paul en souriant.
-Et moi je prendrai une Piña Colada.
Brian et moi avions parlé en même temps. Il sourit et moi je levai les yeux au ciel. La serveuse revint avec nos commandes.
-Je croyais que tu arrêtais de boire.
-Je voulais dire Virgin Piña Colada, mais tu m'as perturbée.
Brian leva son verre et il eut une moue ravie.
-C'est hyper bon. Je me souviens que l'an dernier au nouvel an, j'avais accompagné ma mère pour sa soirée à son ancien job. C'était la dernière, elle commençait son nouveau job quelques jours plus tard et.. on s'était tellement enfilé de Piña Colada que ma mère a dansé dans la rue en retournant chez nous.
-Tu as picolé avec Mary ?
Je n'arrivais pas à y croire.
-Bah en fait, elle m'a demandé si je voulais goûter. J'ai accepté et une chose en entrainant une autre..
Brian applaudit et il fut bientôt repéré par sa copine à la poitrine opulente. Elle s'assit sur ses genoux comme si elle était sa copine et visiblement Brian était agacé. Elle essaya de prendre sa boisson et il écarta le verre pour le porter à ses lèvres, mine de rien. Je me levais soudainement pour lui prendre une chaise que je plaçais à côté de Brian, elle me fusilla du regard mais n'eut d'autres choix que de se laisser choir juste à côté de lui. Elle était entrain de critiquer les personnes qui passaient au karaoké et rapidement, j'en eus assez de l'écouter.
-Tu sais, si tu n'as pas envie d'entendre des gens chanter, pourquoi tu es là ?
Elle tourna les yeux vers moi et ne daigna pas me répondre. Ce qui visiblement agaça mon quasi-frère.
-Il me semble que Sarah t'a posé une question. Tu pourrais avoir la politesse de répondre, non ?
Elle se leva, vexée et elle tourna les talons pour rejoindre ses copines.
-Merci, murmurai-je.
-De ?
-Laisse-tomber Brian.
Il vida son verre et il se leva. Il traversa la salle. Il devait vouloir aller aux toilettes sûrement.
-Tu sais quoi Paul ? Finalement c'était une bonne idée de venir, mais ne le dis pas à Brian.
-Va falloir m'expliquer les tenants et les aboutissants de votre guerre à tous les deux parce que je suis certain que vous pourriez vachement bien vous entendre.
-Moi avec Brian ? No Waaaaaay.
C'est alors que j'entendis mon nom. Je me retournai et je vis Brian sur scène.
-Si vous pouviez l'encourager, je suis certain qu'elle arrivera plus vite. Allez Sarah. Viens avec moi.
La lumière se braqua sur moi. Je secouai la tête et les gens se mirent à applaudir et à siffler. Brian m'avait eu en traître. Sophie était hilare et elle me poussa. Je n'eus pas vraiment le choix et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf, j'étais sur scène, une lumière braquée dans les yeux. J'entendis la musique mais je n'arrivais pas à me rappeler où j'avais entendu ça. Jusqu'à ce que Brian se mette à chanter : Livin'in my own word...
J'étais abasourdie. High School Musical, la toute première chanson du film où ils étaient dans une station de ski. Il m'avait pris au mot cet idiot et avait même décidé de faire de l'humour. Et le pire c'était que ça allait bientôt être à moi. Didn't understand... That anything can happen when you take a chance. J'avais la bouche sèche, c'était mon tour. De toute façon, comme l'avait dit Brian, c'était impossible qu'on me voit après ça. I never believed in what i couldn't see...I never opened my heart. Je connaissais par cœur cette chanson mais je voyais les gens autour de moi et je flippai. Aussi je regardai Brian qui lui aussi me fixait et je pris une décision. Rien à faire des autres. Au second couplet, je me lâchai et Brian prit ma main pour me faire tourner. Lui aussi était hilare. Il ne regardait même plus le prompteur.. Il connaissait cette chanson par cœur aussi apparemment. Il commençait à s'amuser. It's the start of something new, it feels so right to be here with you.. and now looking in your eyes, I feel in my heart. The start of something new. À la fin de la chanson, j'avais donné tout ce que j'avais et je fis une révérence à Brian. Les gens applaudissaient. Sophie se précipita vers nous.
-C'était.. hyper bien. Vous étiez vraiment super bons. Je vous jure.
-À votre tour les gosses.
Paul émit un petit rire alors que Sophie refusait avec véhémence.
-Tu rêves, je chante comme une casserole.
-Ah ? depuis quand ? me moquai-je. Tu chantes super bien, je te rappelle que l'église voulait que tu fasses le soliste et tu as refusé.
-Non mais laisse tomber Sarah. C'est les blonds, il faut toujours les supplier, ils ont juste peur de se mesurer à nous. Suprématie des bruns dans tous les domaines apparemment.
Paul se redressa et fusilla Brian du regard.
-Viens avec moi Sophie, on va montrer aux bruns/châtains que les blonds savent chanter en plus d'être beaux.
Il lui prit la main et la mena vers la scène. C'était le début de Broken String de James Morrison.Ils se débrouillaient bien. J'adorai cette chanson personnellement. You can't play on broken strings. You can't feel anything that your heart don't want to feel. I can't tell you something that ain't real..
-Tu as fait ça uniquement pour qu'ils montent sur scène, n'est-ce pas ?
-Absolument.
Brian était entrain de les filmer, mais comme je savais qu'ils l'avaient fait eux aussi, je ne lui en voulus pas trop.
-Ils ont une alchimie de folie, me murmura-t-il à l'oreille.
Est-ce que Sophie qui était concentrée, faisait seulement attention au fait que Paul n'avait pas une seule fois détourner les yeux d'elle ?
-Je peux te poser une question indiscrète ? C'est qui ta Sophie à toi ?
-Ma Sophie ?
-Bah oui, ton meilleur ami ? C'est qui ? Parce que je pensais qu'avec Paul, même si vous ne vous connaissez pas depuis longtemps, c'était le cas, tu vois.. mais après j'ai connu ta vie au Texas et.. je ne sais pas.
Brian cessa de filmer et se tourna vers moi.
-Jay est mon ami depuis qu'on est en couche-culotte. Mais clairement Paul et moi, on est comme des frères. Je pense que j'ai deux meilleurs amis mecs.
-Parce que tu as une meilleure amie au féminin.
Il baissa les yeux puis fixa un point au loin.
-J'avais. Maintenant, si je devais choisir un témoin de mariage tout de suite, je pense que je demanderai à Jay. C'est lui qui me connaît le mieux.
J'avais. Je me demandais pourquoi il avait utilisé un ton aussi nostalgique. J'aurais voulu lui demander mais nos amis revinrent. Nous nous amusâmes comme des fous en dansant, en commandant cocktail sur cocktail, vu qu'ils n'avaient pas vérifié nos identités à l'entrée et finalement, je décidais de retourner sur la scène. J'avais une chanson en tête. Je détachai mes cheveux et Brian fronça un peu les sourcils. Je remontai sur scène. Je n'avais pas la bouche sèche. Je fermais les yeux, laissant la musique l'envahir. C'était a thousand years de Christina Perry. Heart beats fast... Colors and promises. How to be brave ? How can I love when I'm afraid to fall ? But watching you stand alone, all of my doubt suddenly goes away somehow.
J'adorai cette chanson. Elle me rappelait une journée d'été avec Sophie quelques années auparavant. Nous étions à Santa Monica et il faisait une chaleur incroyable et nous avions écouté cette chanson en boucle sur la plage. Je rouvris les yeux et je croisais le regard de Chuck. I believed I would find you. Time has brought your heart to me.. I have loved you for a thousand years... I'll love you for a thousand more. Mon cœur battait tellement fort.. j'avais l'impression qu'il allait se détacher de ma poitrine. Je fermai les yeux et je repris le refrain. Les Atlas Wild Child étaient là et moi j'étais comme une idiote sur scène entrain de chanter du Christina Perry. Une chanson d'amour en plus. Devant un des gars pour qui j'avais le plus d'affection sur cette Terre. Les dernières notes résonnèrent et ils firent un barouf du diable. Tout le monde se retourna et ce fut un peu la folie. J'en profitai pour descendre de la scène et aller vers Sophie.
-Tu te souviens quand on avait chanté ça dans les rues de Santa Monica ??
-Un peu oui !! C'était juste super bien. C'était une dédicace pour toi coupine.
Elle m'embrassa sur la joue et elle se figea. Je sentais une présence derrière moi. C'était Owen, il me fit un grand sourire et du regard, j'essayai de lui faire passer mon sentiment qui était : pas de gaffe y'a des potes à moi juste à côté boy.
-Excuse-moi de te déranger, c'était bien toi qui chantait quand on est arrivé ?
-Hum.. oui ..
J'avais une petite voix et Owen me sourit.
-Ça te dirait de faire un duo avec moi ?
Je secouai la tête. C'était un plan pourri. Il eut l'air un peu désappointé.
-Juste.. une fois, tu peux même choisir la chanson.
-Bridges ! Arrête d'embêter la demoiselle, veux-tu ? Excusez mon ami mademoiselle, me sortit Keito en s'approchant de moi en souriant. Il est lourdingue parfois. Gentil, mais relou.
-C'est bon.
-Viens faire un duo avec moi.
Owen me prit par le bras et me tira jusqu'à la scène et il fit un petit signe à Keito. Est-ce que j'avais pensé un jour chanter You're the one that I want de Grease avec Owen ? Non clairement pas. J'avais rarement vu autant de téléphones. Évidemment les gens filmaient ça. D'autant plus qu'Owen me faisait danser aussi en même, j'allais finir sur Youtube. À la fin, il y eut un tonnerre d'applaudissement. Je me tournai vers le mur, me cachant des éventuelles vidéos.
-Tu vas me le payer Bridges.
Il m'embrassa sur la joue avant de m'aider à descendre. Visiblement, les membres du groupe avaient l'intention de brailler des vieilles chansons dans les micros pour leur dernière soirée ici.
-T'es tellement rouge McAllister que tu pourrais faire cuire un œuf sur ta joue sans aucun souci.
-Au lieu de dire des conneries, tu pourrais pas aller me chercher un verre d'eau pétillante ? Parce que je suis assoiffée. C'est le fait de chanter.
-Non, c'est le fait que tu sois rendue à ta 4è Piña Colada. Tu es ivre mais tu ne t'en rends pas compte.
Brian hocha la tête sur le côté et se rendit au bar. Paul était entrain de parler avec une fille un peu plus loin.
-Je crois que Ray a envie de te parler. Il regarde dans notre direction.
-Je vais l'appeler.
Il décrocha immédiatement et je le vis passer une main dans ses cheveux.
-Salut mini-jupe. Tu sais que tu es sexy avec ? Je pense qu'on est tous d'accord sur ce point.
Je baissai les yeux. J'avais une petite jupe au dessus du genou.
Je me tournai vers lui et je levai les yeux au ciel.
-Dis à Bridges que je vais le taper très fort dès que j'aurais une minute de libre.
-Je vais le faire pour toi regarde moi.
Je vis Ray taper derrière la tête d'Owen.
-Tu es un ange, mon ami. Merci. Il faut que je raccroche.
La scène était rapidement devenue la scène privée des Atlas Wild Child. Ils chantaient avec des gens au hasard. J'allais passer inaperçue finalement. Je voulus aller aux toilettes, mais il y avait clairement la queue pour celles des filles. Je me rendis dans celles désengorgées des garçons et je tombais sur Chuck en sortant de la cabine. Il se passait de l'eau sur le visage et je me figeai. Son visage afficha son doux sourire.
-On est tous seuls, me rassura-t-il. Tu vas bien ? Ton petit ami n'est pas là.
-Non, il est rentré en Californie hier, répondis-je en me lavant les mains.
-Okay. C'était très gentil de sa part de venir te chercher un autographe vendredi.
-Je trouve bizarre de parler de mon petit ami avec toi Chuck.
-Pourquoi ? Je suis ton ami, non ? Tu peux me parler de ce que tu veux. Même de ton.. mec.
Il avait lancé ça d'un ton qui se voulait détaché mais je lisais dans ses yeux que ce n'était pas trop le cas. On se regardait tous les deux par miroir interposé.
-Parce que je l'ai déjà trompé avec toi une fois et..
-Tu as peur que cela recommence ?
-J'ai bu de l'alcool, j'ai pas vraiment les idées claires. Je pourrais faire toutes sortes de conneries. Surtout quand tu me regardes comme ça.
-Comme quoi ?
-Comme si j'étais sexy.
Chuck se pencha vers moi.
-Je n'ai jamais caché le fait que je te trouvais sexy, mais tu m'as demandé de ne plus te faire ce genre de remarque, alors je ne le fais plus. On est juste des amis, tu te rappelles ? Et puis, comme je te l'ai dit, tu as bu, tu es mineure et ton consentement pourrait être altéré. Je ne fais jamais de conneries dans ce cas-là.
-Je sais que si je n'ai plus confiance en moi, je peux avoir confiance en mon gentleman troubadour pour faire le bon choix à ma place. Vous allez vraiment me manquer quand on sera tous retournés à notre vie normale.
Je posai mes lèvres sur sa joue et je quittais les toilettes. Je le pensais vraiment. Il était un gentleman. Je m'arrêtai comme frappée par la foudre. Brian était entrain de parler avec Ray. Brian. Avec Ray. Je fondis sur eux.
-Brian, je suis un peu crevée, on devrait rentrer.
-Okay, une minute, ils ne voient pas d'inconvénient à prendre une photo avec toi.
-Une photo.. avec.. moi ?
-Ton frère nous a dit que tu étais une méga fan. Du genre à danser en sous-vêtements sur Sunshine in Wonderland.
Je fusillai Brian du regard et je devins tellement rouge !! Il avait osé dire ça à Ray. Jeez. J'allais mourir de honte. Ray interpella une fille et lui demanda de prendre une photo avec mon téléphone. Tous les Atlas Wild Child se mirent à côté de moi. J'étais entre Ray et Clive. Keito était juste au dessus de moi et Chuck et Owen étaient juste à côté.
-Hum.. ton shampooing sent super bon, lâcha Keito avec un petit rire.
J'éclatai de rire et le flash arriva à ce moment là.
-Hum.. Brian c'est ça ? Viens avec nous, enfin venez avec nous tes amis et toi. Je savais qu'on aurait notre fabuleux selfie, ajouta-t-il à mon oreille, tellement bas que Keito ne pouvait pas nous entendre.
Il eut un sourire amusé le temps de la photo et je les remerciai tous. Il était tôt. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour dormir. En fait, j'avais dit que j'étais crevée uniquement pour éloigner Brian, mais ce n'était pas l'exacte vérité. J'étais un peu saoule, preuve que ma résolution de l'année : tu ne boiras plus, était vaine. J'avais pris le bras de Sophie et nous étions entrain de chanter dans les rues. Il était environ 3h30 du matin. C'était calme, beaucoup trop calme. Mais Brian, Paul, Sophie et moi nous étions hilares. Nous fîmes une bataille de boule de neige, en pleine rue. Sophie s'éclata sur une plaque de verglas et elle hurla de rire.
-Oh vous savez quoi ? Au Chalet, on a une luge, ça vous dit d'aller faire de la luge sur les pistes.
-Sarah, je pense pas qu'on ait le droit.
-Et alors ? On a un petit pan de montagne juste à côté, juste pour nous. On va faire de la luge !!!! Je crois même qu'on a des torches. Suivez-moi.
Il y avait encore du bruit au Chalet de mon père. Je pris deux luges et je redescendis les escaliers. Faire de la luge à environ 4h du matin : c'était juste super. Je ne pensais pas m'amuser autant avec Paul et Brian. Je m'installais sur une luge et je glissais, cela me rappelait ma plus tendre enfance.
-On fait la course ?
Brian me regardait avec un air de défi insupportable. Je m'installai sur ma luge prête à en découdre.
-À VOS MARQUES, hurlait Paul. PRÊT. PAAAAAARTEEEEEZ
Je m'élançai en riant et c'était jouissif. Je levai les bras et je m'éclatai sur la piste. J'avais de la neige dans la bouche. Brian pleurait de rire, sûrement parce qu'il avait fait un mètre de plus que moi avant de tomber comme une loque.
-Ce sont les meilleures vacances de toute ma vie ! lâcha-t-il en riant. Paul, Sophie, c'est à vous. Le perdant affrontera Sarah.
Je retirai la neige dans mes yeux et dans mes cheveux tout en laissant Paul prendre ma luge. Il se fit éclater par Sophie. C'était drôle. Après environ une heure à jouer comme des gosses dans le froid, nous allâmes chez Paul. Il était le plus près et nous avions tous besoin de nous changer. Je ne pensais juste pas que Sophie allait s'endormir sur le canapé des McDust en attendant que nous ayons tous changé nos vêtements... Paul aussi était claqué.
-Vous savez quoi ? fit Brian. On va rentrer Sarah et moi. Son grand-père va paniquer sinon. Tu n'as qu'à rester Paul. Tu restes avec Sophie.
-Ouais. Brian, tu peux ouvrir la chambre de Marc ? Je vais la poser sur le lit.
Paul souleva ma meilleure amie. Quand je revins, je vis que Brian avait un petit sourire sur les lèvres. Il me présenta mon manteau et nous rentrâmes en silence. Il n'y avait pas un bruit dans la maison de mon grand-père. J'allais dans ma chambre et je retirai les vêtements prêtés par Paul pour enfiler mon pyjama. Je me rendis dans la chambre de Brian. Il était entrain de se déshabiller.
-J'ai un truc à te dire Miller.
-Oui ?
-Merci. C'était cool ce soir. C'était une très bonne idée.
-Je t'avais dit de me faire confiance. Attends Sarah.
J'étais sur le point de partir et quand je me retournai, Brian m'avait rejoint. Il était juste derrière moi.
-Merci pour ces vacances Sarah. Elles étaient super absolument géniales et j'ai conscience que c'est en partie grâce à ton père et toi alors.. Merci de m'avoir supporté. C'était cool.
-C'est vrai qu'on a bien rigolé tous les deux. D'ailleurs, on a pas fini de mater GoT.
-Tu as tendance à t'endormir, il faut dire.
-Oui, c'est vrai. Mais je pense pas que je vais dormir, j'ai un peu envie de vomir alors..
-Tu veux qu'on continue ?
-Tu as envie toi ?
-Je n'exclus pas le fait que tu m'entendes ronfler à un moment donné mais je suis okay.
Je m'installais sur son lit, dans ses draps plus exactement, il sourit, passa dans la salle de bain pour se laver les dents pendant que je mettais Game of Thrones. Comme cela était prévisible, je m'endormis dans les draps de Brian et quand je me réveillais, j'étais entrain de dormir sur lui. Plus exactement, j'étais sur lui et sa main baladeuse de pervers était contre ma hanche découverte. Il se réveilla quelques secondes plus tard.
-Salut..
-Tu pourrais enlever ta main de ma hanche ?
-Tu pourrais éviter de m'émasculer avec ton genou ?
-Désolée.
-Non c'est bon. Je te vannais. Tu peux rester dormir. Je vais aller faire un peu de sport.
-Je vais pas rester dormir dans ta chambre pendant que tu n'es pas là.=
-Non mais je vais faire du sport ici. Des pompes et des abdos.
-Okay.
Je replongeai sous la couette et Brian se mit à rire. Je me rendormis et il finit par me réveiller. Il était lavé et habillé.
-Sophie vient de se réveiller. Elle arrive. Elle nous a envoyé un message groupé. Je vais prendre mon petit déjeuner..
-J'arrive. Tu peux juste me passer ma robe de chambre ?
Il me la lança dessus avec la délicatesse qui le caractérisait. Je l'enfilai et je le suivis dans la salle à manger. Candice nous annonça que nous aurions pu dormir encore un peu parce que nous faisions un brunch.
-Est-ce qu'on peut boire un peu de café ou un truc comme ça avant ? demandai-je.
-Oui, bien sûr Sarah. Remarque, tu pourrais aller te laver aussi, me taquina Candice.
-Oui oui c'est prévu. Brian, thé ou café ?
-Un café très serré, si possible.
-Vous avez peu dormi tous les deux, ça se voit. Vous êtes rentrés tard ? J'ai cru comprendre par Daniel que vous étiez sortis hier.
-On a été faire du karaoké et de la luge. D'ailleurs, elles sont chez Paul. Tiens Brian.
Il me remercia et porta le breuvage à ses lèvres. Il était pâle. Les traces des coups de Jay avaient presque entièrement disparues. Je les fixais néanmoins.
-Ça te fait encore mal ?
Il releva les yeux.
-Non, pas vraiment, mais je pense que je vais piquer le fond de teint de ma mère demain pour aller en cours. J'ai pas envie d'avoir des explications à donner. J'en ai déjà donné à Paul, enfin le minimum syndical, et ça suffit. Candice, je vais vous aider en cuisine.
-Mais non Brian, voyons, profitez de votre dernière journée aussi.
-J'insiste. Ça me fait plaisir, j'adore cuisiner.
Je levai les yeux au ciel et je les laissai avec leur délire de cuisiniers en herbe. Je trouvai mon grand-père dans le salon, il était avec Giulia et lui parlait. Mes cousines étaient entrain de jouer toutes les deux ensemble. Je ne trouvais pas très gentil de laisser Lia toute seule, mais elle était bien dans les bras de notre Grand-père.
-Grand-Père est-ce que tu veux une tasse de café ?
-Non merci Crapounette. Mais que cela ne te dispense pas de venir me faire un bisou.
Je m'approchai et Giulia me tendit elle aussi sa petite joue. Je m'assis à côté d'eux le temps de finir mon café.
-Papa a dit que j'allais venir avec vous en Californie.
-C'est cool ça.
-Est-ce que le frère de Brian voudra bien être mon ami ? Je ne vais connaître personne en Californie.
-Oui, j'en suis sûre et certaine. Tom est super gentil, tu vas voir. Tu n'as pas l'air contente Giulia, tu n'es pas contente de venir habiter chez ton Papa ?
-Si mais.. je sais pas quand je vais revoir Maman.
-Je suis sûre que tu pourras lui parler tous les jours et peut-être la voir via la webcam. Tu sais, ta Maman doit se remettre en forme.
Je n'avais pas l'impression de mentir. Mais je savais qu'Eric ferait son possible pour obtenir la garde de sa petite. Mon grand-père le savait aussi. Je le lisais dans ses yeux. Je me levai pour aller dans ma salle de bain et quand je sortis, je vis Sophie, elle était entrain de se changer.
-Mon père va venir me chercher à l'aéroport tout à l'heure, tu pourras dire à ton père que ce n'est pas la peine de me raccompagner chez moi.
-Je vais lui dire, d'ailleurs, je crois qu'il m'a appelé tout à l'heure, je ne sais pas pourquoi. Tu peux me passer mon téléphone ?
Mon père me répondit au bout de la seconde sonnerie. Il ne devait pas être juste à côté de son téléphone cela expliquait pourquoi il m'avait pas répondu.
-Salut Choupi.
Entendre la voix de mon père me fit plaisir. Vraiment plaisir. Il avait l'air un peu fatigué.
-Tu étais de garde ?
-Oui. Je suis entrain de me changer pour rentrer. Tu vas bien ma chérie ?
-Super bien. Je suis crevée, mais super bien. J'ai hâte de pouvoir te prendre dans mes bras, Papa.
-Moi aussi. Si tu savais comme tu m'as manqué cette semaine. Je n'avais plus l'habitude de ne pas t'avoir près de moi.
-Mais au moins tu n'étais pas tout seul cette année Papa. Tu avais Mary.
-C'est vrai. J'ai reçu un message de Nicholas, tu pourras dire à Sophie qu'il viendra la chercher ?
-Elle le sait déjà. C'est pour ça que je t'appelais et aussi pour te dire que j'ai hâte qu'on aille faire un tour dans ma voiture. Juste tous les deux.
-On tracera la route, comme jadis, se mit à rire mon père. Attends deux secondes, Choupi. Oui madame.
Mon père répondait visiblement à une patiente et il me reprit au téléphone. Nous parlâmes pendant un petit moment jusqu'à ce que Sophie frappe à ma porte de chambre pour me dire que je pouvais venir.
-Il faut que j'y aille. Salut Papa. Tu embrasseras Mary pour moi. Bisous bisous.
Un brunch en famille. Y'avait-il mieux en ce monde ? Il y avait une ambiance de folie, les McDust, qui visiblement squattait à chaque repas étaient là eux aussi. Après ce brunch plus que copieux, je m'affalai sur le canapé du salon, espérant un peu de calme mais manifestement, c'était trop demander. J'entendis de la musique latine et je vis Valentina entrain de se déhancher et mon oncle Elijah la suivre dans son délire.
-Vous êtes sérieux ?
Ma tante par alliance était hyper sexy. Vraiment. Je reconnus les pas de salsa, j'avais vu Brian danser avec sa mère comme ça. D'ailleurs, j'eus la surprise de le voir arriver avec une des jumelles. Elle avait mis ses pieds sur ceux de mon quasi-frère et il dansait avec elle. C'était très impressionnant. Je regardai tous les couples qui étaient entrain de se former, sachant que mon oncle James avait pris la main de Sophie pour la faire tourner. Je décidai de m'éclipser. Il faisait un temps splendide. Je marchai jusqu'à la résidence des Atlas Wild Child. J'appelai Owen, mais il ne me répondit pas, aussi j'utilisai le code qu'il m'avait donné. Je sonnais et un domestique vint m'ouvrir. J'entendis de la musique et je montais à l'étage. Ils étaient dans le studio, je me glissais du côté des tables de montage et je m'assis. Ils étaient entrain de jouer un nouveau morceau et ils s'arrêtèrent.
-Ça marche pas, ce serait pas mieux avec un Sol mineur, fit Chuck installé devant un synthé.
-Je pense que ce serait mieux avec un sol mineur aussi, dis-je au micro.
Ils sursautèrent et le visage de Ray s'illumina.
-Salut, tu viens nous rejoindre ?
-Non non, je suis bien là, je voulais juste taper sur Owen et vous souhaiter un bon retour sur la Côte Est.
-Pourquoi me taper dessus ?
-Tu m'as entrainée sur scène pour chanter Grease.
-Mais tu chantes super bien ! protesta le rouquin. Et puis, tu m'en devais une.
-Ah ? C'est quoi cette histoire ? soupira Clive en levant un sourcil. Qu'est-ce que tu as fait Sarah ?
-Oh rien du tout. Il m'a raccompagné chez moi dans la voiture de Justin Bieber. Enfin.. excusez-moi une minute.
Mon téléphone sonna, c'était mon oncle James
-Tu es où Sarah ?
-Je suis juste partie faire un tour pour aller saluer des amis. Je reviens tout de suite. Salut mon chéri.
-Ton petit ami ? me demanda Ray en remettant une mèche rebelle dans ses cheveux.
-Non pas du tout, c'est mon oncle. Marc est rentré hier. Est-ce que je peux rester un peu ? Si ça vous gêne, je pars, y'a pas de souci. Je veux dire, si votre album est genre ultra secret.
-Tu peux rester, me répondit Keito en souriant. D'ailleurs, tu pourrais pas m'envoyer la photo qu'on a prise ensemble ?
-Oui, enfin j'ai pas ton numéro.
-Justement, me sourit Keito. Envoie ton téléphone.. enfin je veux dire, viens ici.
Une fois dans la salle, je tendis mon téléphone à Keito et il s'envoya la photo. Il prit mon téléphone à bout de bras et il entra son numéro.
-Donc si j'ai bien compris hier, tu chantes.
-Non mais hier, je pensais pas que j'allais voir quelqu'un que je connaissais.
J'étais un peu rose et il se mit à rire.
-Honnêtement. Tu veux chanter une chanson avec nous ? En fait on se demandait si on allait pas chanter avec une fille et vu que tu aies là, tu pourrais être notre cobaye.
-Je.. je vais gâcher la chanson.
-Mais non. Reste avec moi, c'est moi le soliste sur celle-là, tiens. Prends un tabouret.
J'obéis et je jetai un regard paniqué à Ray.
-Ça va aller Choupi, fit Owen.
-Tu sais qu'il n'y a que mon père qui a le droit de m'appeler Choupi.
-Bah oui, mais comme tu ne m'as rien dit la première fois, ni la seconde, ni la troisième. Je considère que tu as consenti.
-Si je n'étais pas d'accord, je te l'aurais fait remarquer, mais c'est bien parce que c'est toi.
Il me sourit et je regardai la partition. Elle avait l'air compliquée.
-Tu me suis. Je vais faire le premier couplet, enregistre la mélodie.
C'était amusant. Au bout d'une heure, Ray insista pour me raccompagner en voiture.
-Maeva n'est pas là ?
-Non. Elle est partie tôt ce matin, elle avait un shooting. Je suis un peu dégoûté. Quand je t'ai vu arrivé, j'ai cru qu'on allait passer de super vacances et j'ai remarqué que Maeva t'avait fait fuir.
-Ce n'est pas le cas, j'ai été déçue parce que vous ne m'avez pas rappelé. Je pensais que vous alliez me passer un coup de fil mais comme vous ne l'avez pas fait.
-Je sais que tu n'aimes pas Maeva.
-Elle ne m'aime pas non plus.
-Je ne dirai pas ça.
-Elle a peur que tu la trompes et que tu la quittes. Et elle est jalouse de notre relation.
-C'est dommage. Tu sais, c'est une chouette fille.
-Je n'en doute pas. Tu ne sortirais pas avec une connasse je crois.
Ray me sourit et posa sa main sur mon visage. Il se pencha vers moi et m'embrassa sur la joue.
-Tu es plus chouette que ma copine et je dois t'avouer que j'ai trouvé gentil de la part de ton petit ami de braver une foule d'ado en délire pour venir te signer un autographe. Je ne sais pas si je l'aurais fait pour ma copine.
-C'est peut-être moi qui inspire les gens ! dis-je en me moquant légèrement de lui
-Oui. Je l'aurais fait pour toi. Et puis, tu es ma muse. Tu m'inspires, moi.
Il était très sérieux. Ses yeux ne quittaient pas la route des yeux.
-C'est bien la première fois qu'on est tous les deux, seuls dans une voiture, sans personne pour nous chaperonner ou pour nous garder.
-C'est clair. On devrait en profiter pour aller ailleurs. Mais ton oncle risque de s'impatienter.
-Oui c'est vrai, et j'ai une valise à préparer.
Il se gara devant chez moi, les moteurs tournaient toujours.
-Sarah, je veux que tu te rappelles une chose quand tu seras rentrée chez toi. C'est que tu peux compter sur moi. Toujours. Et je veux que tu te rappelles que tu vaux beaucoup plus que les connasses qui te diront le contraire. Je ne sais pas si je te verrai avant juillet quand tu viendras à New-York, mais.. Je t'adore et je veux que tu te souviennes de ça. Je crois en toi.
-Je t'adore moi aussi Ray.
Je le pris dans mes bras et le serrai contre moi. Il allait me manquer. Il avait beau me certifier de son affection, il ne serai pas là pour que je puisse rire ou me distraire.
-Tu m'appelleras quand tu atterriras à New-York, n'est-ce pas ? Histoire que je me dise pas que ton avion s'est crashé.
Ray éclata de rire et me le promit. En sortant de la voiture, je tombai sur mon oncle James. Ce dernier regarda la voiture s'éloigner.
-Un ami, tu dis ?
-Oui, mais je peux pas t'en dire plus, tu es une vraie pipelette.
-Moi ? N'importe quoi.
-C'est un ami que j'ai rencontré et Mary le connait alors pas de souci. Ne t'inquiète pas pour moi.
-Tant que je serai ton oncle, je m'inquièterai toujours pour toi Sarah. Tu es comme ma fille et je t'aime autant que mes propres enfants.
-Ce serait cool que tu nous envoies les filles pendant leurs prochaines vacances.
Mon oncle sourit en me disant que je devais peut-être demander à mon père avant.
-Tu sais, c'est ma maison autant que la sienne. J'ai le droit de vous inviter autant que mon père. C'est le jeu. bon, on serait serré à la maison, mais bon, c'est pas comme si Eric n'avait pas une super grande maison.
-Heu.. alors là, nous inviter chez ton oncle, c'est un peu risqué.
-Oui, c'est vrai. De toute façon, on a encore deux chambres de libre. Je crois que Tom s'amuserait bien avec les jumelles. Et en plus Giulia va habiter avec Eric pendant un petit moment.
-Il m'en a parlé. Sarah ? Pourquoi tu as un air aussi mélancolique tout à coup.
-J'aurais aimé passer plus de temps avec toi.
-Tu sais quoi ? À tes prochaines vacances, tu viens chez moi.
-À Washington ?
-Bah.. j'ai pas d'autres chez moi. Je t'enverrai un billet d'avion.
-Je ne suis jamais allée à Washington, je ne sais pas si Papa sera d'accord pour que je prenne l'avion toute seule sur une aussi longue distance.
-Tu n'es plus un bébé. Tu es visiblement assez grande pour te cuiter, je pense que tu es suffisamment grande et responsable pour prendre un avion toute seule. Sinon, j'enverrai ma femme te chercher.
-Comme si tu pouvais en disposer à ta guise.
Mon oncle eut un sourire goguenard et je le bousculai. Nous étions entrain de marcher dans les rues tous les deux. Quand nous rentrâmes, c'était presque l'heure de notre départ. Eric et Elijah restaient un peu plus longtemps que prévu dans la maison de leur père. Sophie était entrain de plier ses affaires dans sa valise. Moi j'avais mis toutes mes affaires en vrac et j'étais assise dessus pour essayer de la fermer. Brian arriva.
-J'ai encore de la place dans ma valise manifestement, si tu as des problèmes, je peux encore mettre deux ou trois trucs dedans.
-Ah ouais, ce serait cool. Tu peux mettre ma boîte de montre ?
-Chaumet ? Tu as une montre de chez Chaumet.. Ah ouais.. elle est belle.
Brian avait ouvert ma boîte et il avait les sourcils levés. Il avait un regard appréciateur.
-Ma grand-mère ne m'avait pas fait de cadeau d'anniversaire, essayai-je de me justifier.
-Elle est superbe. Je devrai me faire adopter par la famille McAllister je crois.
Il rit et me demanda si je voulais me débarrasser d'autres choses.
-Heu.. tu peux reprendre le gilet de ta mère aussi ? Et sa robe.
-Ouais. Envoie.
Je lui lançai à la tête et il rit avant de partir. Il nous aida à descendre nos valises. C'était l'heure de partir. Mon oncle James nous accompagna en voiture avec mon grand-père. Il me serra contre lui.
-Tu donneras ça à ton père de ma part.
James me tendit une enveloppe.
-Et j'étais sérieux pour Washington. Tu m'appelles, je te prends un billet.
-Oui oncle James.
-Tu m'appelles quand tu arrives. Je t'aime ma petite.
-Moi aussi.
Mon grand-père me fixa pendant une bonne minute. Est-ce qu'il me voyait moi ou est-ce qu'il voyait ma mère à travers moi ?
-Je veux que tu prennes soin de toi et que tu sois heureuse. Je t'ai trouvé un peu triste pendant ces vacances. La prochaine fois que je te verrai je veux que tu rayonnes de bonheur.
-Heu.. okay ?
-Tu salueras John pour moi.
Dans l'avion, ça me faisait bizarre. Sophie était juste à côté de moi. Apparemment mon père avait convaincu le sien de prendre une place en première pour elle aussi. Brian s'était endormi peu après le départ.
-Alors Paul et toi ? Tu le sens comment ? Je veux dire.. tu n'a plus l'air fâchée contre lui.
-Je ne le suis plus. Ça m'a fait du bien de partir et puis sérieusement, je pensais que ce serait plus difficile mais lui et moi on peut rester ensemble sans que. il ne me fait plus autant d'effet.
-Parce qu'il te faisait de l'effet...
-Un peu oui. Je veux dire.. il est super craquant. Il a toujours été super craquant et il a fait des efforts pour s'améliorer en plus. Il devient un homme. Mais honnêtement, je ne suis pas amoureuse de lui. Pas du tout, j'ai fait le point à Paris sur ce que je ressentais. Et chez ton grand-père aussi. Et j'en suis arrivée à cette conclusion : avant de connaître Cam, j'avais pensé, j'avais espéré.. enfin.. j'avais un coup de cœur pour Paul. Depuis qu'il m'a embrassée chez toi et cette soirée au théâtre. Il m'aurait demandé de sortir avec lui, j'aurais accepté sur le champ. Mais changer d'air m'a fait comprendre que je ne l'aimais plus. Quand j'imagine mon avenir, il n'y a plus de Paul. Il y a Cameron. Je ne suis pas amoureuse de lui. J'ai été éblouie. Mais plus maintenant, alors je peux être normale avec Paul.
-Il ne ressent pas les choses comme ça. J'en suis persuadée. Je crois qu'il a un coup de cœur lui.
-Je n'allais pas l'attendre. Il sort avec une pétasse, c'est lui qui voit. Mais si demain il est célibataire, je ne le regarderai pas différemment. Je dois t'emmener en cours demain ou j'emmène Cameron ?
-Amène Cameron. Je demanderai à mon père de m'emmener, en plus, je vais aller chercher ma voiture demain donc..
-Ta Jaguar. Ta famille a fait fort cette année à Noël je trouve.
-Moi aussi. Je vais demander une rallonge d'argent de poches. SI on commence à faire des milliers de dollars de cadeaux à Noël, il faut que la bourse suive.
-C'est clair. N'empêche, j'aimerai bien savoir pourquoi nos parents nous donnent aussi peu alors qu'ils gagnent vraiment bien leurs vies.
-Pour nous obliger à gérer notre argent et nous faire comprendre qu'on va devoir le gagner.
-Ouais. En tout cas, soupira Sophie en s'enfonçant dans son siège, c'est bien chiant. Tu te rends compte que c'est la première fois qu'on prend l'avion juste toutes les deux ? Bon y'a Brian, mais il ne compte pas vraiment.
-C'est vrai. Je n'y avais pas pensé. Tu sais quoi Soph' ? Je crois que ça a fait beaucoup de bien à ton père d'être avec ma famille. Tu ne trouves pas qu'il était..
-Soulagé ? Libéré ? Oui, je trouve aussi. Pourtant, je sais qu'il aime ma mère. Profondément. À Paris, on aurait dit qu'ils revivaient leur lune de miel. Je te jure, parfois c'était même gênant. Mais je crois que se retrouver entre potes, c'est bien. Ils ne le font plus chez nous. On devrait les forcer à le refaire.
-Je suis d'accord. Attends je vais demander ce qu'il en pense à Brian.
Je le secouai comme un prunier et il grommela.
-Quoi ?
-Il faut qu'on force les parents à se faire des soirées avec les Harpers et les McDust.
-M'en tape.Laisse-moi. Tu m'as empêché de dormir cette nuit.
Il referma les yeux et je retournai à ma place.
-Comment ça tu l'as empêché de dormir ? Sarah ? Tu vas enfin pouvoir me répondre : micro ou maxi Brian ???
Je rougis et ma copine gloussa. Je me tournai vers Brian. Il souriait. Il faisait semblant de dormir cet idiot.
-Micro.
Brian cessa de sourire et il se redressa.
-Maxi, répondit-il à Sophie. Et maintenant, arrêtez de parler de moi.
Il pencha son siège et se tourna dans le sens inverse en remettant son casque sur les oreilles. Sophie et moi étions hilares et en le regardant bien, les épaules de Brian se secouaient, comme si il riait. Au moment de l'atterrissage, Brian se redressa et il me lança un bonbon. Mes doigts s'enfoncèrent dans le siège.
-Tu as toujours peur en avion ? Je pensais que c'était passé..
-Non. Pas vraiment.
Sophie me prit la main. L'avion s'immobilisa et je rouvris les yeux.
-Ça va Sarah ? me demanda Brian. Tu m'as l'air super pâle.
-Ouais. Merci.
Mary, Tom et mon père nous attendaient en compagnie de Nicholas Harper, le père de Sophie. Cette dernière lâcha ses bagages comme une malpropre et elle sauta au cou de son père. Tom sauta dans les bras de Brian. Ils s'agrippèrent l'un à l'autre.
-Tu m'as manqué Thomas.
-Tu m'as manqué encore plus.
Tom refusa de le lâcher, même pour me saluer. Il me tendit sa joue mais il resta dans les bras de son frère. Mary me serra contre elle avant de prendre son fils dans ses bras. Je regardai mon père. Il était resté un peu en retrait. Dans ses yeux verts se reflétaient un amour tellement grand qu'il en était déroutant. Il m'ouvrit ses bras et en quelques secondes, j'étais de retour à la maison, j'étais en sécurité, j'étais avec le seul homme dont j'étais sûr de l'amour qu'il avait pour moi. Je relevai les yeux. Les siens étaient si semblables aux miens, j'avais l'impression de me voir dans un miroir. Il avait la même impression que moi parce qu'il fronça les sourcils.
-J'ai l'impression que tu as encore maigri. Est-ce que je dois taper sur les doigts de mon petit frère ?
-J'ai bouffé comme une malade, je te jure mais j'ai aussi fait du sport. C'est pour ça.
Mon père salua Brian et Sophie et il tira mon chariot mes bagages.
-Tu te souviens ce qu'on faisait quand tu étais petite ?
-Je peux ?
Mon père me fit un clin d'œil et je montai sur mes bagages. Mon père commença à prendre son élan et il monta dessus au dernier moment. J'hurlai de rire. Mon père aussi. Tom trouvait ça tellement cool qu'il supplia sa mère de faire la même chose, ce qu'elle refusa. Aussi le petit garçon nous courut après pour faire la même. Je le pris à côté de moi et mon père recommença. Je jetai un coup d'œil à ma meilleure amie. Elle ne faisait même pas attention, elle était dans les bras de son père. Nous arrivâmes à l'extérieur de l'aéroport et je criai. Il y avait ma voiture. Ma voiture. Cette magnifique Jaguar F-TYPE R AWD couleur myrtille. Mon père me tendit les clefs, du moins, il me les agita sous le nez et je les pris. Je l'observais sous toutes ses coutures. Je sentais que mon père l'avait choisie rien que pour moi. Je le voyais dans les moindres détails. Que ce soit dans le toit en fibres de carbones, ou encore dans les jantes en finition argent. J'ouvris le coffre et pendant que mon père mettait mes bagages à l'arrière. J'étais entrain de l'observer sous toutes ses coutures.
-Elle est belle, apprécia Brian en mettant ses bagages dans la voiture avec laquelle sa famille était venue. T'as intérêt à en prendre soin.
-Pas de souci là-dessus. Tu viens Papa ?
Même l'intérieur était fait sur mesure. Le volant était chauffant, les pédales avaient une finition argentée, les sièges en cuir étaient surpiqués.. elle était parfaite. Et elle réagissait au quart de tour. Je poussai un petit cri et je mis de la musique. Elle ronronnait comme un chat. C'était ma voiture, mon bébé, le merveilleux cadeau de ma famille. Je l'adorais. C'était viscéral. Sunshine in Wonderland, passa à la radio et je me mis à chanter.
-Papa, tu es le meilleur Papa du monde.
-Je ne sais pas si je suis le meilleur père du monde, mais comme j'aime vraiment être le tien.. je ferai mon possible pour faire mon job le mieux possible. T'es une fille adorable, alors je te récompense pour la joie de vivre que tu m'insuffles à chaque fois que tu poses les yeux sur moi.
-Je ne sais pas si je suis encore une fille bien Papa, toi et moi on a été en conflit l'année passée..
-Des broutilles.
-Je n'ai pas été gentille avec Candice non plus. Tu aurais eu honte de moi. James et Elijah ont eu honte de moi. Et j'ai eu honte de moi. Je ne sais pas si je mérite une récompense alors que je me suis comportée comme une pétasse.
-L'année passée était particulière. J'ai rencontré une femme dont je suis tombé éperdument amoureux et je l'ai épousé avant que tu ne la connaisses vraiment. Et elle est venue s'installer avec ses enfants et ils se sont installés chez nous après notre mariage. Tu n'as pas eu le temps de les connaître avant alors tu as essayé de te mettre dans une carapace pour te protéger.
-Toi tu as parlé avec ta copine psy.. le taquinai-je.
-J'ai juste essayé de comprendre les changements que j'ai vu en toi et je sais que j'ai ma part de responsabilité dans tout ça. Ce n'est pas parce que j'ai épousé Mary et que j'ai un rôle de père pour Thomas et Brian, que j'irai à leurs matchs de foot ou de basket, que tu n'es pas ma petite fille adorée, chérie et que je t'aimerai moins qu'eux. Je ne cesserai pas d'être ton père et tu ne cesseras pas d'être au centre de mon monde, sauf que maintenant, tu n'es plus toute seule au centre, tu comprends ? Je dois aussi composer avec ma femme et ses enfants. Le cercle s'est juste élargi. Toi tu es mon pilier, ajouta-t-il calmement. Tu te souviens de ce que je t'ai dit quelques jours avant le mariage ?
-Que tu ne pouvais pas le faire sans moi. Et que si je n'étais pas d'accord, il fallait que je te le dise maintenant.
-C'est toujours le cas. On a tout partagé toi et moi. On a connu le bonheur, on a connu le malheur et on a survécu. On est des warriors. On peut tout faire tous les deux et pour être honnête avec toi, parfois, clairement, ça me fait peur. D'avoir une.. autre famille que nous deux. J'ai cru que je n'aimerai plus jamais après ta mère. J'en étais persuadé.
-Je sais. Enfin.. je le savais. Mais tu sais Papa.. je suis très heureuse que tu sois de nouveau amoureux. J'ai l'impression de te retrouver. On s'est fait une vie un peu renfermée tous les deux. C'était dur au début, mais j'ai compris que Mary n'était pas entre nous, mais avec nous. Et puis.. je pense que ces vacances nous ont rapproché. Brian et moi on s'est pas entretué et ça c'est plutôt cool. Il a même dit que c'était les meilleures vacances de sa vie. J'ai pensé la même chose. J'avais besoin d'une autre femme avec moi à la maison et tu m'en as emmené une . Brian et Tom avaient besoin d'un homme sur lequel compter. Un modèle. Et tu l'es. On est une famille. J'ai plus besoin de mettre de carapace pour me protéger d'eux. Parce que j'ai envie de les connaitre.
-Sarah..
-Oui ?
-Regarde la route nom de Dieu. Tu vas défoncer ta voiture avant même de l'avoir éprouvée sur la route.
Je ris et lui aussi. Il posa sa main sur ma joue et nous arrivâmes à la maison. Je ressentis immédiatement ce sentiment enivrant de retour chez soi. J'étais chez moi. Vraiment chez moi. Il y avait une bonne odeur de cookies. J'aidais mon père à sortir mes bagages de ma voiture.
-On a trop de voitures et deux emplacements dans le garage, grimaça mon père. C'est pas cool.
-Il faudrait agrandir le garage.
-Ça grignoterait sur notre jardin.
-Oui,mais on pourrait mettre nos quatre voitures. Il faut savoir faire des sacrifices.
-Je vais y réfléchir.
-Si tu as besoin de mon accord, tu l'as.
-C'est gentil, mais je vais surtout demander à ma femme ce qu'elle en pense avant de faire des travaux de cette ampleur. Un avis purement consultatif évidemment, ajouta-t-il en me voyant lever le sourcil. Tu as besoin d'aide pour monter tout ça ?
-Non je vais le descendre à la buanderie, j'ai pas fait de lessive chez grand-père. Les affaires de Brian peuvent attendre, ajoutai-je en riant.
Une fois mes habits dans la machine à laver, je m'affalai sur mon lit et appelai Ray.
-Salut beau gosse.
-Salut belle gosse, comment ça va ? Tu es rentrée ?
-Oh oui, je suis rentrée et il faut absolument que je te montre ma voiture, celle que ma famille m'a offerte.
-Je suis sûr qu'elle est super et que Clive sera jaloux.. Sarah a une nouvelle voiture, ajouta-t-il preuve qu'il n'était pas tout seul.
-Je..
On frappa à ma porte et Brian apparut.
-Tu viens dîner ? Ou c'est trop demander à Queen Sarah.
-Queen Sarah arrive, rétorquai-je en lui tirant la langue; Il faut que j'y aille. Je t'avais dit que je t'appellerai, c'est chose faite. Bisou !!
-Salut Sarah, me répondit mon ami en riant.
Queen Sarah. J'avais bien envie de lui lancer un truc à la figure, mais comme j'avais un peu fait comprendre à mon père que je serai une fille bien, il fallait que je commence dès maintenant, non ? Même si je n'avais pas apprécié son petit ton. Visiblement Jay avait raison. La facette maléfique de Brian tentait de refaire surface et c'est pas demain la veille où on retrouvera cette sorte de.. complicité qui s'était installée entre nous. Tout ce que j'espérais c'est qu'il ne redeviendrait pas l'ignoble connard imbu de lui-même qu'il était avant le Texas. J'avais eu une nouvelle vision de Brian. Il savait être gentil et sympa, voir même attentionné. J'espérais qu'en revenant ici, il aurait laissé éclater au grand jour cette part de lui qu'il cachait soigneusement d'ordinaire. C'était ce que j'espérais. Vraiment. Sinon.. je sentais que cette nouvelle année qui commençait, allait être dure à gérer.
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