Dans la peau de Dobby #1
La première chose que je vis en me réveillant le mardi matin, c'est une enveloppe posée sur ma table de chevet. Tu trouveras tes habits pour ce matin sur le cintre dans ta salle da bain. Rajoute des sous-vêtements. Je n'ai pas poussé le vice à fouiller dans ton tiroir de petites culottes. Pour tes chaussures, elles t'attendent en bas des escaliers, pour les accessoires, tu trouveras ce qu'il faut sur ta commode..
Il.. était venu chez moi, dans ma chambre pour prendre mes vêtements ? Non mais ça allait pas bien dans sa tête. Je me levai d'un bon et je me rendis dans ma salle de bain. J'avais peur. Très très peur. Je soupirai d'aise en voyant le cintre. Il avait prévu une robe patineuse en laine grise foncée et une paire de collant noir, opaque. Ça allait. Je n'aurai pas mis cette robe au lycée. Je la trouvais un peu trop courte, mais ça allait, je l'aimais bien. Je me lavai et je l'enfilai. Je me trouvais grosse dedans et qu'est-ce qu'elle était courte ?! Elle m'arrivait mi-cuisse. J'essayai de tirer dessus en vain. J'enfilai mes collants et je regardais sur la commode. Il avait fouillé dans ma boîte à bijoux. Clairement, je trouvais ça limite. Mais quand je vis mes boucles d'oreilles petits bateaux et la montre de ma grand-mère, je souris. Pourquoi pas ? Je relevai mes cheveux en une queue de cheval une fois de retour dans ma salle de bain et je mis ma BB crème. Il faudrait que je demande à Mary de m'apprendre à me maquiller. Le seul souci, c'est que j'avais froid. J'ajoutai un gilet. Tant pis si Brian me gueulait dessus. Je n'allais pas mourir de froid pour ses beaux yeux. Quand je descendis les escaliers, je croisai mon père qui montait.
-Salut Choupi. Tu as bien dormi ?
-Très bien. En fait Papa, j'ai un truc à te demander.
Je remontai avec lui et il se dirigea vers son bureau.
-Oui mon petit ange ?
-Est-ce que c'est vrai que j'ai fait beaucoup de cauchemars après Seattle ? Et que tu venais me bercer la nuit ?
-Oui.
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
-Je ne voulais pas t'ajouter une douleur supplémentaire. Tu avais suffisamment souffert et puis c'est mon rôle en tant que Super Papa de te bercer quand tu ne vas pas bien et de te rendre le sommeil.
-Je t'aime Papa. Je voulais te dire que j'avais pris une résolution. Toi et moi. On est une équipe et on ne se disputera plus pour des futilités. Voilà. C'est ce que je voulais te dire. Et en fait.. je suis choquée que tu aies dit à Brian où était ta réserve de préservatifs et autres trucs. Sérieusement Papa.
Mon père rosit et il éclata de rire.
-Je vais parler avec Brian.Et pour ta gouverne, je ne laisse pas à trainer ce genre de choses d'ordinaire. Je suis désolé de t'avoir choqué mon petit ange.
-Est-ce que si je ramène un jour un de mes petits amis à la maison j'aurais le droit de savoir où est ta réserve de..
-Tu es sérieuse ?
-À moitié. J'espère bien que je n'aurais pas à fournir tout le matos, faut pas déconner.
-Sarah. Tu n'auras pas le droit d'avoir des relations sexuelles avant au moins tes 30 ans.
Je me mis à rire comme une idiote. Si tu savais. C'était ce que ça voulait dire.
-Et si tu en as et bien, je ne veux pas savoir. Tu as une belle-mère pour parler de ces choses là. Enfin, je ne veux rien savoir sauf si le petit con avec qui tu ferais des cochonneries te brise le cœur ou qu'un de ses spermatozoïdes est suffisamment combatif pour te féconder.
-C'est.. wow. Hyper délicat Papa.
-C'est la vérité, et autant te le dire, je préfèrerais pas que ça arrive pendant que tu es encore au lycée.
-Papa.. je t'aime moi aussi.
Je me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser et je redescendis dans la cuisine. Mary parlait avec ses fils dans la langue de Molière. Je ne l'avais jamais entendu parler comme ça, ailleurs qu'au téléphone.
-Salut tout le monde !
Mary se tourna vers moi et elle me regarda de la tête aux pieds.
-Super mignonne ! J'adore cette robe. Je ne la connaissais pas. Et avec le gilet, ça te va super bien.
-Merci Mary.
-Tu prends quoi comme déjeuner ? Du pain ? Des céréales ?
-Je vais me servir Mary. Sérieusement.
-Mon amour ? Tu n'as pas vu mon téléphone ? fit mon père derrière moi. Il faut que j'appelle un taxi.
-Un taxi ?
-Flemme de conduire.
-Je peux te conduire John, répondit Brian.
-Tu devais pas aller chercher Alexandra ce matin ?
-Elle a récupéré sa voiture, elle peut bien se démerder, non ? Très jolies boucles d'oreilles, ajouta Brian en riant.
-Merci, on me les a offertes à Noël, si tu veux tout savoir. D'ailleurs Papa, tu as vu la montre de Grand-Mère Maddy ? Ta mère a pété une durite je crois. Comme James. il m'a offert un vol en zéro gravité sérieux.
-Il s'en veut parce qu'il ne t'a pas fait de cadeaux d'anniversaire depuis des années. C'est tout.
-Ah ouais ? Donc ça veut dire qu'on revient à des budgets normaux d'anniversaire et de Noël.. non parce que clairement, je ne pourrais pas suivre avec mon argent de poche.
-Mais oui ma poupette. On revient à la normale.
-En parlant d'argent.. Maman... ? Tu pourrais m'en passer? J'avais l'intention d'aller me chercher un smoking pour vendredi et.. Qu'est-ce que tu fais John ?
Mon père avait sorti son portefeuille et je vis la carte « en cas de besoin » qu'il m'avait passé au Texas.
-Le code c'est 3768. Ne me demande pas pourquoi, y'a aucun rapport avec quoi que ce soit.
-John.. J'avais l'intention de le louer.
-C'est bien pour ça que je te donne la carte prépayée enfin. Tu es un homme, tu as passé l'âge de louer tes costumes.
Brian remercia mon père et prit la carte en lui disant qu'il lui rendrait le soir même.
-Qu'est-ce qu'il y a, vendredi ?
-Ma mère et moi on sort vendredi. Elle a un gala avec le magazine et je l'accompagne.
-C'est vrai ??
-Oui Sarah, Tom, toi et moi, on ira au hockey pendant ce temps là.
-SÉRIEUX ???? OUUUUIIIIIIIIII !!
Je sautai dans les bras de mon père. J'adorai le hockey sur glace.
-Tu veux que je vienne t'aider à choisir ton smoking ?
-Oui je veux bien.
-Je crois qu'on finit en même temps, par contre, j'ai promis à Sophie de la ramener chez elle, elle a un souci avec sa voiture..
J'avais parlé d'une telle manière que Brian ne pouvait pas protester. Il était mon maître à près tout.
-Ah merde, c'est con, tu vas la chercher aussi ?
-Heu.. oui, sauf si j'emmène Tom..
-Non, je vais l'emmener, d'ailleurs.. on est en retard mon petit amour. Tu finis ton petit déjeuner et tu vas te laver les dents ?
-Est-ce que je peux me laver les dents et ensuite finir mon déjeuner ?
Mon père se mit à rire, Brian aussi mais Mary le regarda d'un air affligé.
-Non, tu ne peux pas.
-Okay.
Il prit son bol de céréales, le porta à sa bouche, avala le reste et il courut dans sa chambre. Quand il revint, il avait mis la cravate de son petit uniforme sur en ceinture sur son pantalon et il souriait d'un air taquin.
-C'est super fashion mon ange, mais je pense que ta directrice ne le verra pas comme ça donc.. remets ta petite cravate. Bisous les enfants !! Je finis tard ce soir !
Mary embrassa mon père. Ils étaient cute tous les deux. Brian replongea dans son bol de céréales pendant que mon père observait le corps de déesse de sa femme disparaître de sa vision.
-N'empêche, c'est hyper chelou comme principe. On a un uniforme quand on est petit mais pas après... ?
-Je me souviens quand les uniformes ont été retiré, lui répondit mon père en se servant du café. J'étais dans votre lycée moi aussi. J'étais dans mon avant-dernière année et on s'est mis en grève pendant une semaine.
-En grève ?
Mon père venait de capter l'attention de Brian.
-On était dans les couloirs, assis en habits totalement normaux pendant le temps des cours et.. le reste du temps, aussi d'ailleurs. Je me suis fait défoncer par ma mère mais.. plus on nous disait d'arrêter, plus on faisait du bruit. On dormait au lycée aussi. On a squatté jusqu'à ce que nos revendications soient entendues. C'était une totale anarchie.
-Et qui était en tête de file de ce mouvement ??
-Tu le demandes vraiment Sarah ?
-Je voulais juste une confirmation que les Evans, McAllister, McDust et Harper étaient totalement givrés.
-On l'est, sourit mon père. Je dois t'avouer que le plus dur, c'était de dormir sur place. Mais qu'est-que c'était drôle ! En plus comme on était populaire, ça n'a pas été difficile de rameuter des gens.
-Maman était de la partie ?
-Hum.. non. Ce n'était pas son genre. Elle nous apportait de la nourriture. Mais honnêtement.. les filles en uniforme c'est assez hot, ta mère portait le sien à la perfection. Enfin.. d'après moi. Bref, il doit y avoir.. dans les 5000$ sur la carte. Si tu as envie de t'acheter quelque chose Choupette, tu peux aussi.
-Je finis de manger, de m'habiller et on y va John.
-Ouais.. J'arrive dans 5 minutes.
Mon père disparut et Brian me fixa d'un air amusé.
-Très sympa Sarah ton look en fait. Enfile les chaussures que j'ai déposé en bas des marches. Tu peux garder le gilet., ça complète bien mon idée de tenue.
-Tu es venu dans ma chambre cette nuit ?
-Non, en me levant. Et pourquoi tu poses la question ? Tu n'as pas à connaître ce genre de détails.
-Ouais.
-Pardon ?
-Oui monsieur.
Il s'approcha de mon visage et il me regarda sans cligner des yeux. Je ne savais plus où me mettre.
-Si tu savais le plaisir que tu me donnes à être aussi gentille pour une fois. C'est.. wow. Je pense qu'on devrait faire un autre pari, si tu gagnes ton esclavage cesse, sinon, la durée est doublée.. qu'est-ce que tu en penses ?
C'était tentant. Très tentant. mais il avait l'air tellement sûr de lui que je déclinai.
-Je ne suis pas d'accord, je vais encore perdre, je n'aurai aucune chance et je ne veux pas exagérer. Et puis tu sais, ajoutai-je en me redressant ce qui me rapprocha encore un peu plus de lui, toutes les bonnes choses ont une.. fin. Un peu comme en sexe.
Je souris et je tournai les talons pour mettre mes chaussures. Et quand je les vis, je crus que j'allais le tuer. C'était des escarpins vertigineux. Je ne pourrais pas marcher toute une journée avec ça. Je l'entendis rire.
-Ça te fera un cul d'enfer. Tu me remercieras dans quelques années, quand ton gros popotin sera ferme et musclé.
-Je peux pas conduire avec ça aux pieds Brian. Je vais avoir un accident de voiture.
Mon père descendit les escaliers et me regarda. J'avais pris 14 cm.
-Chérie, tu vas te tordre les chevilles.
-Mais non Papa, voyons. Je suis une dame. Je peux marcher avec n'importe quelle chaussure. On se voit tout à l'heure, okay ? Passe une bonne journée.
Je l'embrassai et je filai dans Bagheera. Je balançai les chaussures à l'arrière et je roulai jusqu'à la maison de Sophie. Elle me paraissait assez mal en point.
-J'ai la crève. Je t'embrasse pas.
-Ma pauvre. Attends, je crois que j'ai de l'aspirine sur moi.
-Non ça va pour le moment, j'ai le nez qui coule et tout. Au moins, si je ne sais pas quoi faire, j'éternuerai sur Alexandra..
-Bonne idée. Si tu pouvais le faire dès qu'on arrive, ce serait énorme.
Sophie ne le fit pas. Mais elle se mit à rire ( et à tousser) en voyant mes chaussures.
-Tu es en mode couverture de magazine ?
-Oui. J'avais envie de changer.
Je n'avais pas le droit de lui parler du contrat. Quand j'arrivai, je vis qu'il n'y avait plus de place devant la porte du lycée. J'enfilai mes chaussures. Je devais marcher avec 14 cm. Bon. Il fallait faire un pas, puis un autre. Et continuer. Je vis Brian devant la porte du lycée avec sa bande d'amis.
-Sarah, viens là, deux secondes. Arrête-toi. Tourne-toi.
Je lui obéis en levant les yeux au ciel.
-Tu vois ce que je te disais Bruce ? Il faut trois fois rien pour transformer un crapaud en caviar. Tu peux te mettre de profil maintenant. Elle est presque potable, et c'est mon œuvre.
Je tournai la tête vers Brian d'un air méprisant.
-Tu peux disposer maintenant Sarah. Tu garderas ton portable sur vibreur pendant les cours de la matinée, on ne sait jamais.
J'essayais de marcher sans me casser la gueule ce qui aurait été ridicule. J'arrivai dans ma salle de cours et je vis Alexandra me regarder le sourcil levé. Quand je m'assis sur mon bureau en attendant Sophie, je sentis mon téléphone vibrer. Alors tu as fait de l'effet, avoue. Regarde autour de toi et dis-moi combien de mecs de ta classe sont entrain de te mater. Je relevai les yeux et je vis que plusieurs mecs se retournaient pour me regarder. 5. Brian me répondit instantanément. En m'appelant.
-Oui Brian ?
-Seulement 5 ? Tu te fous de moi ? Sors dehors, faut qu'on parle.
Je levai les yeux au ciel et je vis Brian devant ma porte.
-Seulement 5 ? Putain. Va falloir qu'on change totalement ton attitude.
-Je vois pas pourquoi tu veux me changer comme ça.
-Tu es à moi pendant une semaine. Je ne veux pas que tu me fasses honte avec ton look chelou de fille invisible ennuyante. Alors tu vas me faire le plaisir d'avoir une démarche de meuf sexy. Je veux que tu scotches sur place tous les mecs de cette salle en rentrant. Va.
-Et si je ne le fais pas.
-Tu seras punie et demain, je le jure sur ma vie, tu viendras en slip au lycée.
J'éclatai de rire et je rerentrai dans ma salle de cours.
-Sarah. La tête haute.
Je me retournai et je relevai la tête. Je n'avais juste pas penser à la copine d'Alexandra qui me fit un croche-pieds. Je m'éclatai au sol et ça faisait mal. Vraiment mal. J'avais les larmes aux yeux. Je me redressai et je giflai la copine d'Alexandra. Elle ne s'y attendait pas et elle me tira les cheveux. Je ne pensais pas que j'allais me battre avec une pouffiasse de pompom girl en arrivant au lycée. Ce n'était pas prévu. On me souleva par les hanches.
-Arrête. Arrête.
C'était Brian. Apparemment, il avait regardé l'effet de sa protégée quand j'étais rentrée dans la salle et là, il me tenait par les hanches pour éviter que je commette un meurtre.
-Putain mais lâche-moi. Je vais lui péter sa gueule de macaque, dis-je en français.
C'était Tom qui m'avait appris ce qu'était un macaque. Et je trouvais que ça correspondait bien à cette fille. Brian me retourna.
-Tu te calmes.
Il glissa sa main sur ma joue pour que je le regarde.
-Tu. Te. Calmes. Et toi, ta gueule ! Tu es super saoulante. Ferme-la. Et si tu es pas capable de faire ça, tu sors putain.
-Attends ? Tu défends Troll Snot.
-Tu lui as fait un croche-pieds. Tu m'aurais fait ça, tu ne te serais pas pris qu'une gifle. Il n'y a que moi qui suis autorisé à la martyriser, tu captes ?
-J'espère que tu vas lui faire payer ça Brian chéri.
Je lui jetai un regard mauvais et je me rendis à ma place alors que la prof arrivait en posant son sac.
-Monsieur Miller, je vous aime bien mais je pense que vous devriez aller dans votre propre salle de cours.
-Oui madame.
Mon cours était horrible. Non seulement j'allais me faire tuer par la bande d'Alexandra mais en plus la prof nous colla un devoir surprise. À la fin du cours, j'étais.. exténuée. Sophie était morte. La pauvre était tellement enrhumée que j'en avais mal pour elle. Elle était très mal en point. Même son mec ne l'approchait pas tellement. La prof de français la regarda d'un air un peu soucieux pendant tout le cours et 5 minutes avant la fin, elle se réveilla.
-Sophie, allez à l'infirmerie avant de contaminer tout le monde, vous n'avez pas l'air bien.
-Si si ça va.
Elle éternua et frissonna.
-Sarah. Vous pouvez emmener Sophie à l'infirmerie.
-Oui madame.
Je me levai et emmenai ma copine à l'infirmerie. Je croisai Brian, il était lui aussi à l'infirmerie entrain de se faire bander la main par l'infirmière. Manifestement, il la trouvait sexy. Il tourna les yeux vers moi et il avisa de la présence de Sophie.
-Tu as pas l'air bien.
-J'ai froid et mon nez coule. Je crois que j'ai de la fièvre. Mais je ne suis pas sûre.
L'infirmière se tourna vers Sophie et Brian lui mata le derrière. Je le fixai d'un œil étonné avant que l'infirmière ne me demande de repartir. Je retournai en cours et j'entendis mon quasi-frère m'appeler.
-Tu n'aurais pas dû perdre tes moyens face à la copine d'Alexandra. Tu sais que je vais devoir te punir pour ça.
-Pardon ? Elle m'a fait tomber !! J'ai rien fait.
-Je sais Sarah. Mais Alexandra ne me pardonnerait pas si je ne te punissais pas. Je n'en ai pas spécialement envie. Mais je le dois. C'est pour ça que je te préviens. Tu te sentiras sale, et tu te sentiras humiliée, mais tu..
-C'est dégueulasse, qui te fait croire que je vais me laisser faire ???
-Parce que je te l'ordonne. Tu te laisseras faire.
-Je suis désolée Brian, je ne peux pas. Être ton esclave, c'est une chose, me faire humilier par une copine de ta copine qui était dans son tort.
-C'est ce qui t'arrivera pourtant. N'essaye pas de lutter parce que si tu le fais, tu vas me déplaire et tu n'as pas envie de me déplaire.
J'avais envie de pleurer et je tournai les talons pour retourner dans ma salle rechercher mes affaires de cours. Je vis Alexandra dans le couloir alors que j'allais vers le réfectoire. Il n'y avait personne dans le couloir. Comment ça se faisait ? On était au lycée ! Y'avait toujours des gens dans les couloirs. Elle était accompagnée de sa bande de connasses. Elles m'encerclèrent.
-C'est quoi cet accoutrement ? Tu crois que tu ne ressembles pas à un.. comment tu dis déjà ? un macaque quand tu es comme ça ? Tu mets des talons et alors ? Tu crois que ça fait de toi un mannequin. ? Non, ça fait juste de toi une petite fille qui joue avec les affaires de sa Maman. Je me souviens de ta mère, je me demande ce qu'elle aurait dit en te voyant comme ça. Elle doit s'en retourner dans sa tombe, la pauvre.
C'était trop pour moi, je lui balançai mon sac à la tête. Elle pouvait me dire ce qu'elle voulait mais elle n'avait pas à mêler ma mère à ça. Elle hurla et me griffa. Je lui tirai les cheveux et je me retrouvai avec une de ses extensions en main. Elle vit rouge et me sauta dessus. Je me pris un coup entre les côtes mais franchement, j'en avais rien à faire. Je sentis bientôt des mains me tirer en arrière. Je ne pouvais plus me défendre. Deux filles me tenaient par les bras et Alexandra était rouge de colère. Elle me gifla une fois, puis deux. J'hurlai et essayai de me débattre. C'est alors que je le vis. Le pot de peinture du Club des beaux-arts comme on l'appelait avec Sophie. La copine d'Alexandra que j'avais giflé tout à l'heure. Son frère en faisait partie. Et merde. Elle prit un pinceau et écrivit sur ma robe. Avant de me mettre de la peinture dans les cheveu, évidemment. Je n'arrivai pas à me défaire de leur emprise.
-Tu as des ciseaux Chris ?
Alexandra était entrain de se nouer les cheveux. Elle approcha ses ciseaux de ma tête et elle coupa ma queue de cheval. J'avais envie de pleurer.
-C'est pour mes cheveux connasse.
Je vis le regard d'Alexandra s'attarder vers ma montre, son méfait accompli. J'avais beau crier, personne ne venait. Personne ne venait jamais en aide à ceux considérés comme des losers de toute façon. Elle me jeta ma poignée de cheveux dessus.
-Tant que tu n'auras pas présenté tes excuses, je garde cette montre. Et quand je dis excuse, je veux dire, excuses sincères. Tant que tu ne te seras pas remis à ton niveau, c'est à dire.. plus bas que parasite.
-Tu ne touches pas à cette montre.
-Sinon quoi ? Tu ne sais pas qu'il ne faut jamais emmener des objets de valeur au lycée ??
Elle enleva ma montre et je ne pus rien faire du tout.
-Si tu me frappes encore, je la détruis sous mon talon, c'est clair. Une montre de chez Chaumet. Ce serait con, tu ne crois pas ? Quoi que..
-S'il-te-plaît, Alexandra.
Je sentis mes jambes me lâcher quand je vis cette pouffiasse mettre ma montre au sol et son pied juste dessus. Ses copines me lâchèrent et je savais que si je faisais le moindre geste, elle détruirait le cadeau de ma grand-mère.
-Pardon, répète.
-Ne fais pas ça, s'il-te-plaît.
-Je ne sais pas si ça me plaît. Alors, je vais la garder avec moi.
Elle prit ma montre et elle s'en alla en riant. Elle s'était fait une queue de cheval, on ne voyait pas son extension partie. C'était ça la punition de Brian ? Je trouvai ça cruel. Je touchais mes cheveux. Putain. Mes cheveux, l'une des seules choses que j'aimais chez moi. Maintenant, ils étaient courts. J'étais toute seule dans les couloirs. Je courus jusqu'à mon casier, mes chaussures à la main pour aller plus vite. J'ouvris la porte de mon casier et j'entendis une déflagration. Je me retrouvais couverte d'un mélange d'eau et de farine. J'entendis des rires, mais celui qui me fit le plus de mal, c'était celui d'Alexandra. Je claquai la porte de mon casier. J'étais en larmes. Je partis en courant et je sentis des bras autour de moi. Je relevai les yeux. C'était Cameron. Le petit ami de Sophie.
-Viens. Je te ramène chez toi.
Je me laissai guider. Il me mena vers sa propre voiture. C'était une vraie poubelle. À l'intérieur s'entend. Il y avait des emballages, des sacs de bouffe, des cartons de pizzas à l'arrière. Il conduisait rapidement et il se gara devant chez moi.
-Je t'attends. Fais ce que tu as à faire.
-Non non, rentre au lycée, je ne suis pas certaine de retourner en cours.
-Tu devrais revenir au lycée. Pour leur montrer que tu vaux mieux que ça. Garde la tête haute. Et puis.. tu as ta voiture au lycée.. Putain. Ils t'ont pas loupée..
Il toucha mes cheveux courts et grimaça. Il avait l'air vraiment triste pour moi.
-Tu as raison. Mais je vais passer chez le coiffeur alors ne m'attends pas. Merci Cameron.
-Je suis très attaché par Sophie. Vraiment beaucoup. Et en plus je t'admire Sarah. Je te trouve super forte de résister face à la folie des plus puissants du lycée. Tu n'es pas toute seule.
-Si j'étais pas aussi sale, je te ferai un gros bisous.
-J'en ai déjà partout alors, un peu plus, un peu moins...
Je me penchai pour l'embrasser sur la joue et il me laissa toute seule chez moi. J'en avais rien à faire de ne pas aller en sport honnêtement. Je téléphonais à ma belle-mère.
-Mary ? Est-ce que tu pourrais appeler le lycée pour les prévenir que je ne serai pas là cet après-midi ? Du moins.. pas pendant les heures de sport ?
-Heu.. et pourquoi ça ?
-Parce que je ne vais pas bien du tout. Vraiment.
-Ah ?
-Tu te souviens du casier à Halloween ? Quelqu'un m'a encore fait le coup et Cameron m'a ramené à la maison pour que je me change alors..
-Okay, je les appelle immédiatement. C'est inadmissible. Je ferai en sorte que les coupables soient punis.
-Mary..
-Non. Je ne laisserai pas ma fille se faire harceler. Je vais me déplacer au lycée. Tu veux venir au bureau en attendant ? Avec moi ?
-Hum. Non, j'ai juste envie de pleurer là, alors..
-Okay. Écoute, il faut que je retourne à ma réunion mais.. si je pouvais je rentrerai à la maison pour être avec toi ma chérie.
-Oui je sais. Je t'aime aussi Mary.
Elle raccrocha et immédiatement après, je vis un message de Brian. Tu crois pas que tu as sur-réagis ? Quitter le lycée ? Pour un peu de farine ? T'es sérieuse ? J'ouvris les yeux et je courus dans ma chambre devant ma psyché pour me prendre en photo avec le Slut écrit à la peinture sur ma robe. Je défis ce qu'il me restait de cheveux. J'avais envie de pleurer.
J'en fais trooop ??? Tu diras à Alexandra de me rendre ma montre Chaumet, sinon, je porte plainte pour vol. Et avec une montre qui coûte plusieurs dizaines de milliers de dollars, elle va finir en taule.
Je reçus la réponse à mon mail quelques minutes plus tard.
Je te le jure, je n'étais pas au courant. Je vais arranger ça tout de suite. J'espère que ça changera rien entre nous et que tu viendras avec moi pour m'aider à choisir mon smoking. Je comprendrai que tu refuses. B. Miller.
Je lançai mon téléphone sur mon lit et je retirai ma robe. Elle était foutue. Je pris une douche et je me frottai tellement que je devins rouge. Je me lavai les cheveux une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à ce que l'odeur parte. Je me séchai les cheveux et je pleurai. Elles avaient attaqué la chose la plus belle que j'avais. C'était pire que tout ce qu'elles avaient pu me faire. J'étais nue dans ma chambre. Recroquevillée. Je voyais un bleu qui commençait à poindre là où la copine d'Alexandra m'avait frappée. J'avais honte. Était-ce normal de ressentir de la honte alors que j'étais la victime ? Pourquoi Sophie n'était pas là ? J'avais besoin d'elle. Maintenant. Elle m'aurait protégée. J'étais faible. Tellement faible. Je me levai et j'enfilai une robe, une paire de collants et je pris mon argent. Au moment de sortir, je vis Elijah sortir d'un taxi juste devant mon allée.
-Hey !! Tu es revenu.
-Juste à temps apparemment. Ta belle-mère m'a appelé alors que je... putain, qu'est-ce que tu as fait à tes magnifiques cheveux ?
Mon oncle s'approcha de moi et toucha mes cheveux. Je baissai les yeux. J'aurais pu tout lui dire mais je n'y arrivais pas.
-J'ai eu un.. j'avais envie de changer, et c'est raté. Tu connais un bon coiffeur ?
-Ouais. Heureusement pour toi, je suis arrivé à temps. Suis-moi.
Il remonta dans le taxi et il lui donna une nouvelle adresse.
-Mary t'a appelé ?
-Oui. Elle m'a dit que tu allais mal. Elle savait que je devais revenir aujourd'hui. Parait que tu as encore eu un problème au lycée ?
-J'ai pas envie d'en parler Eli. Vraiment pas.
-Si l'envie t'en prend, je suis là. N'est-ce pas ? Tu sais quoi ? En fait ça fait des mois que j'ai envie de te voir avec une nouvelle coupe de cheveux. Tu as des traits fins et mince et je pense que coupe assez courte, très fashion pourrait être magnifique sur toi.
-Tu penses ? Remarque, j'ai pas trop le choix, tu me diras.
Je me mis à rire. Mais j'avais aussi envie de pleurer, alors je tournai la tête.
-J'aimerai bien savoir ce qu'il t'a pris.
-Je.. j'avais envie de changer. Subitement. Je.. ne me supportais plus.
Ça sonnait faux. Je le savais, Eli le savait mais il posa juste sa main sur mon genou alors que je regardai dehors. Le taxi nous déposa devant un salon comme je n'en avais jamais vu. Un institut de beauté où tout le monde était.. parfait. Diantre. C'était Beverly Hills dans toute sa splendeur.
-Eliiiiiiii !!
Un jeune homme hyper beau se précipita sur mon oncle.
-Salut Ju'. J'ai besoin de toi.
-Toujours pour toi Eliiiiiiii !!!
-Il faut que tu fasses quelque chose pour cette beauté fatale de 16 ans, presque 17 qui a massacré sa coupe.
Le coiffeur me fixa. Du moins, il fixa mes pauvres cheveux. Ses yeux s'agrandirent, les miens aussi. Il était tellement beau que c'était presque inhumain. Un magnifique espagnol. Jeune, probablement surdoué en coiffure vu son âge apparent.
-J'ai rencontré Julio sur un shooting, il y a quoi.. 2 ans ? C'est un génie. Il a été formé par Massato. Un très très bon coiffeur qui offre ses services à Paris, ma chérie, très renommé dans son domaine, ajouta Elijah en me voyant lever un sourcil. Il va s'occuper de toi. Tu seras splendide.
Il avait raison. Il m'avait fait une coupe carré courte avec une mèche un peu rebelle devant, mes cheveux étaient assez fous avec un super dégradé. J'adorai. Sérieusement. C'était beau. Personne n'aurait pu pensé que j'avais eu les cheveux en mode Waterloo juste avant. Bon, je ne pourrais plus les attacher avant un bon moment mais c'était cool. Super Cool.
-Merci !!
-Je savais que ça te plairait. Mais s'il-te-plaît. Ne fais plus ça. Ou du moins, ne laisse plus personne te faire du mal, Sarah.
-Je..
-Je ne te crois pas. Je sais que tu aurais pas touché à tes cheveux mon petit lutin. Alors, tu vas me faire plaisir, tu vas me dire qui a osé te faire ça.
-Tu n'as pas besoin de faire ça.
-Pourquoi ? Sarah. Dis-moi qui..
-Brian a dit qu'il allait s'en occuper et j'ai confiance en lui. Il va s'en occuper. Alors ne pense plus à ça.
-Je n'aime pas savoir que tu te fais martyriser dans ton lycée, Sarah. Je sais ce que ça fait. D'être la cible des moqueries. D'être la cible de la haine. Je ne veux pas ça pour toi mon petit ange.
-C'est toi mon ange gardien. Je le sais. Tu pourrais me ramener au lycée ? Je dois prendre mes affaires de cours pour demain.
-Okay ma chérie.
Il avait payé ma coupe de cheveux. Il me parla d'Eric pendant le trajet en taxi. Il était revenu avec sa fille. Ils voulaient nous inviter à dîner vendredi.
-Mary et Brian ne sont pas là.
-Ah mince.
-Par contre y'a mon père, Tom et moi. Tom pourrait jouer avec Giulia et ça vous permettrait de parler entre mec.
-Faisons ça alors. Et puis ça changera les habitudes du vendredi soir de ton père quand il est tout seul.
-Ne me dis pas que tu penses à ce que je pense que tu penses.
-Non je ne parle pas de la branlette.
-NAAAAAAAAAN ! ÉLI ! Tu peux pas me dire des trucs pareils. C'est mon père. Déjà que j'ai appris qu'il avait une réserve de lubrifiants, ajoutai-je en parlant plus bas, dans son bureau à cause de Brian, je veux pas savoir ce genre de choses. Sérieusement. Tu peux me laisser là. J'ai ma voiture. D'ailleurs, faudrait qu'on aille faire un tour tous les deux. Vous pouvez me déposer ici. On se parle tout à l'heure Eli. Bye. Tu me diras combien je te dois pour ma coupe de cheveux. Okay ?
Mon oncle me salua et je me retrouvai devant le lycée avec une appréhension de folie. Je m'en foutais. J'avais ma voiture. Je pouvais filer rapidement si je voulais. Je passai la porte du lycée et je fis un détour pour aller à mon casier. Je vis l'homme de ménage entrain de le nettoyer, visiblement, Mary avait appelé. Je pris mes livres de cours, ceux de Sophie et je croisai Paul dans les couloirs. Il eut un temps d'arrêt.
-Sarah ! je t'avais pas reconnu ! Tu es.. wow. Ta coupe est superbe je trouve.
-Merci, tu sais où est Brian ?
-Il est entrain de prendre une douche dans les vestiaires. Il doit me ramener chez moi, il y a un souci ?
-Non. Aucun. Tu penses que tu pourrais rentrer tout seul chez toi avec la voiture de Brian ? On a des trucs à faire tous les deux et je pense qu'avoir deux voitures, c'est assez inutile.
-Heu.. oui je crois, tu ne veux pas plutôt que je prenne la tienne ?
-Heu.. si. Tiens.
Il hallucina et essaya de me dire que c'était une blague. Mais je lui tendis les clefs de Bagheera. En fait je le fis uniquement parce qu'avec mes talons de 14cm, les seuls qui avaient échappé au carnage Alexandra, je faisais presque la taille de Paul. Enfin, presque, il était toujours plus grand que moi. Et je voyais la tête que faisait Chris, par dessus l'épaule de mon ami d'enfance. Paul me serra dans ses bras et elle s'arrêta net, choquée. Je la narguai pendant tout le temps où Paul m'avait dans les bras. C'était ma petite vengeance.
-Je la gare chez toi, je dépose les clefs dans la boîte aux lettres. Okay ?
-Oui. Ça me va. Tu l'abîmes pas. Okay ?
-Pas de souci que ça arrive, je n'abime jamais les beaux écrins.
-Par contre, autant te le dire, ta copine ne rentre pas dans ma voiture. Je ne veux pas que mes sièges soient souillés.
-Hum. Oui. Bien sûr. En fait.. j'étais pas au courant pour ton casier, mais je vais trouver qui c'était et je vais..
-C'est Brian. C'était Brian je veux dire. Je savais qu'il allait faire ça. Alors, laisse-tomber.
Je ne lui disais pas pour sa copine. Pas besoin, je gardai ça pour plus tard, Pour le coup de grâce. Parce que j'allais me venger, je ne savais pas quand, je ne savais pas comment, mais j'allais me venger et elle tomberait de son piédestal.
-Bah alors ? Tu dragues à quelques mètres de ta.. Sarah ???
Brian me dévisagea et il eut une moue appréciative pendant une minute avant de reprendre un air sarcastique.
-Tiens, ta montre. Ce n'était pas peut-être pas une bonne idée de mettre une montre de valeur ici. Les gens ne savent pas reconnaître le luxe quand ils le voient.
-Je me suis arrangée pour Bagheera, Paul la ramène à la maison, on prend ta voiture. Je peux conduire si tu veux.
-Non, c'est bon. On y va. On se voit demain Paul.
Brian prit 3 livres que j'avais dans mes bras dans les siens pour m'aider à les porter et il m'ouvrit la portière de sa voiture dans le parking.
-J'étais pas au courant Sarah. Pour ce que les filles t'ont fait.
-Je sais.
-Je ne cautionne pas du tout ce genre de choses. Alexandra le sait maintenant. Je lui ai dit que je ne voulais plus lui adresser la parole tant qu'elle ne t'avait pas présenté des excuses ou que du moins, les responsables te présentent leurs excuses. Je ne sais pas qui t'a fait ça. Je sais même pas ce qu'il s'est passé..
-Je ne veux pas en parler. On peut changer de sujet.
J'avais de nouveau les larmes aux yeux et je tenais ma montre dans ma main, je m'agrippai à elle même.
-On devrait en parler pourtant. On en reparlera pas après, et je le dirai pas à ma mère ou à ton père si tu ne veux pas que je le fasse. Je plaisante pas.
-Ta copine m'a dit que j'étais ridicule comme si j'étais déguisée et que si ma mère me voyait, elle aurait honte de moi, qu'elle s'en retournerait dans sa tombe. Voilà ce qu'elle a dit et je lui ai balancé mon sac dessus, on a commencé à se battre, j'ai arraché une de ses extensions.. et ses copines m'ont tenue, je ne pouvais pas me défendre pendant qu'elles me frappaient et me peinturluraient. Ta copine m'a coupé les cheveux et elle voulait détruire la montre de ma grand-mère parce que tu sors avec une putain de garce.
J'arrêtai de parler pour m'essuyer les yeux et je secouai ma tête.
-Et en plus de ça, tu avais trafiqué mon casier. Alors, non je ne veux pas en parler et surtout pas avec toi, parce que tu m'avais promis Brian que cela n'arriverait plus et que je ne me suis jamais sentie aussi.. mal. Je ne veux pas en parler.
-Prends mon portable et envoie ce message à Alexandra : Toi et moi c'est terminé tant que tu n'auras pas présenté tes excuses à Sarah et qu'elle ne les aura pas accepté. Estime-toi heureuse qu'elle ne porte pas plainte. Moi je l'aurai fait.
-Tu es sérieux ?
-Oui. Envoie-le. Tu te souviens de ce que tu m'avais dit à propos de Pimprenelle ? dit-il une fois le message envoyé. Je crois que là, tu devrais en parler à John. Parce que ce n'est pas seulement une petite contrariété de lycéen. Les filles t'ont agressée physiquement. C'est pas une gifle. Elles ont porté atteinte à ton intégrité physique.
-T'es amoureux d'elle Brian. Je ne veux pas me fâcher avec toi.
-Je..
-Au fond de toi, tu ne me le pardonneras pas s'il lui arrivait un truc grave par ma faute.. et puis..Si je le fais, ça deviendra réel, je ne veux pas qu'elle ait de prise sur moi Brian.
-Hum; Je ne la laisserai plus te faire du mal comme ça. Je te le promets. Mais même si tu ne te plains pas au pénal. Tu devrais le dire à quelqu'un. Ce n'est pas le petit ami d'Alex qui parle. Ce n'est pas ton maître non plus. C'est ton quasi-frère. C'est le chevalier qui sauve les demoiselles en détresse. Faut que tu arranges ça. Soit avec elle dans un lieu neutre, soit avec ses parents, je ne sais pas mais..
-Brian, je ne veux plus en parler. Je veux faire comme si ça n'avait pas existé. J'ai dit à Eli que tu allais t'en occuper pour qu'il me lâche la grappe.
-Tu veux que je m'en occupe ?
-Oui. Je veux que tu t'en occupes mais je ne veux pas que tu le dises aux parents, à la famille en général, compris ? Et je ne veux pas que tu m'en parles. On peut arrêter maintenant ?
-Okay. De toute façon, tu es mon elfe de maison pendant une semaine. Je prends soin de toi, sinon qui lavera mes caleçons ?
Il se mit à rire et il alluma la radio. C'était Sunshine in Wonderland. Cette histoire ne devait jamais venir aux oreilles de Clive. Il serait capable de débarquer pour la tuer.
-Comment ça laver tes caleçons ?
-Ah oui, tu n'es pas au courant ? Tu t'occuperas de toute ma lessive jusqu'à lundi et tu feras toutes mes corvées à la maison. Donc dès que ma mère utilise un ustensile qui ne passe pas au lave-vaisselle, c'est toi qui t'y colle. Si elle me demande de nettoyer quoi que ce soit, tu le feras.
Il était toujours entrain de rire quand il se gara dans le parking du centre commercial.
-Bon. Non seulement je dois m'acheter mon smoking, mais en plus on va te rhabiller.
-Pardon ??
-Tu as une nouvelle coupe de cheveux. Qui dit nouvelle coupe, dit changement de vie, qui dit changement de vie, dit nouvelles fringues.
Il venait d'imiter sa mère à la perfection. C'était troublant. Même l'intonation de la voix y était. J'avais eu une aperçu de Mary.
-Je.. c'était pas prévu.
-Moi je l'avais prévu depuis le début. De te rhabiller pendant une semaine. En plus je te dois une robe en laine. Vu qu'Alex a niqué la tienne. Je lui enverrai la facture par mail. Bon viens. Fais pas ton elfe de maison boudeur, Dobby.
-Dobby ? Tu te fous de moi !
-Non pas du tout. Allez fais pas cette tête. Tu seras supra hot. Je suis le fils de Mary. J'ai don pour la mode.
Il entra dans la première boutique de costume- de Fursac- et il demanda avec un aplomb de fou au vendeur, le costume qu'il voulait. Il savait ce qui lui allait ou ce qui ne lui allait pas. C'était bien le fils de Mary. Le vendeur lui apporta une veste, il jeta un coup d'œil et accepta.
-Tu peux t'asseoir, je suis super chiant question vêtement. Je peux mettre longtemps.
En effet, il pouvait être chiant. Vu qu'une heure plus tard, il était toujours entrain d'essayer des costumes. Je ne voyais même pas la différence. Le vendeur de cette boutique super chic m'avait apporté au moins deux cappuccino.
-Sarah ? Qu'est-ce que tu penses de celui-là ?
-Heu..il est bleu. Non. Je ne peux pas te laisser acheter ça.
Il éclata de rire.
-Je dois t'avouer que de tous ceux que tu as essayé, le gris foncé était le mieux. Parce que le gris va bien avec la couleur de tes yeux. Enfin, je trouve.
-Oui moi aussi c'était mon favori.
-Tu comptes mettre quoi comme nœud papillon ?
-Maman m'a dit qu'elle s'en occupait. Je lui fais confiance. Je vais prendre celui-là. Est-ce que c'est possible de faire les retouches aujourd'hui ?
Je me levai pendant que Brian payait son costume et je l'attendais dehors. Je sentis sa main sur mon épaule.
-On reviendra le chercher dans 2h. Bon, suis-moi. C'est ton tour..
-Je pensais que tu avais oublié..
-Moi ? Je vais te faire une confidence qui entre dans le cadre de notre contrat. Ma mère m'emmenait faire du shopping avec elle, j'y suis habitué. J'adore faire du shopping. Tu vas souffrir. Allez viens.
Je voyais déjà l'horreur de la situation : Des jupes tellement minuscules qu'on pourrait les confondre avec des shorts, des jeans tellement serrés où je me sentirais grosse dedans.. Quand il me tendit une mini-jupe et un pull, je refusai.
-Je n'aime pas les mini-jupes.
-Essaye.
Je grommelai et je pris cette jupe. Elle m'arrivait mi-cuisse. Elle était en cuir. Je détestai mes jambes. Le pull ? Ça pouvait le faire. Mais pas avec cette jupe.
-Alors ?
-J'aime pas.
-Ne me force pas à ouvrir le rideau Sarah.
Je sortis et Brian regarda mes jambes.
-Moi j'aime bien.
-Je ressemble à une pute.
-Mais non pas du tout. Elle te va bien. On va la prendre. Tiens essaye cette robe..
-Pourquoi tu me mets des trucs au dessus du genou ???
-Maman dit toujours que c'est quand on est jeune qu'on peut se permettre de porter du court. Ma mère a toujours raison. Essaye et arrête de discuter. Et ne lève pas les yeux au ciel.
J'étais entrain de me faire rhabiller par Brian. La honte. Il passa sa main avec un jean huilé. Je regardai la taille.
-Je peux savoir comment tu connais ma taille ?
-Je suis ton maître et seigneur. Je sais tout. Ça et aussi parce que je me suis déjà occupé de la lessive à la maison.
Il me fit essayer plusieurs looks. De la petite fille modèle à la rebelle en passant par l'écolière cochonne comme il me le fit remarquer en pleurant de rire. Je n'avais pas mon mot à dire. Je ne sus même pas ce qu'il encaissa parce que j'étais entrain de me changer d'une énième tenue. Il me fit porter les paquets et il y en avait 3. Nous allâmes ensuite dans une autre boutique où il essaya des trucs pour lui également. Il le paya avec son argent propre. Du shopping avec Brian. Si on m'avait dit que ça m'arriverait un jour, j'aurais ri. Tout simplement. Je n'en pouvais plus, j'avais mal aux pieds et en plus de ça, j'avais faim. Je n'avais pas mangé ce midi. Brian m'observait.
-Toi, tu as faim.. tu regardes toutes les personnes qui mangent comme si tu allais commettre un meurtre.
-J'ai vraiment la dalle, j'ai pas eu le temps de manger ce midi.
-Viens.
Il m'emmena dans le Burger King le plus proche.
-Va prendre la table là-bas.
Il me fourra tous les paquets dans la main et j'y allais. Il revint peu de temps après avec deux menus sur un plateau. Tout tenait en équilibre.
-Tiens mange.
-Tu sais qu'on va manger dans pas longtemps ?
-Et alors ? y'a toujours de la place pour des chicken fries.
-Ah ouais grave.
C'était bon, c'était chaud. C'était tellement réconfortant que j'avais presque envie de pleurer.
-Ouvre la bouche Sarah.
Je vis Brian plonger ses frites dans son milkshake et me les tendre. J'ouvris la bouche comme il me le demandait. Le goût était trop bizarre pour moi. Il éclata de rire en voyant ma tête.
-Tu t'y habitueras. Sérieusement.
-Non. Je ne crois pas. Tu finis tes frites ?
-Hum.. Oui, mais tu as l'air tellement affamée, tu me fais pitié. Tiens Dobby.
-Merci ! Je te paye un sundae, attends. Tiens, va te le chercher..
-Heu.. Je sais que tu vas me piquer mes Chicken Fries, dès que j'aurais le dos tourner. Je connais cette manœuvre Sarah Gabrielle McAllister, c'est moi qui l'ait inventé.
Je souris et j'éclatai de rire.
-Okay. Je viens de me faire gauler. J'ai essayé au moins. Merci pour ça, tu me diras combien je te dois.
-Rien du tout. Tu me paieras le prochain.
-Ça marche, monsieur Miller. Des nouvelles de mon cheval ?
-Ah oui ! Mon grand-père m'a envoyé des photos par mail, je te le renverrai, si tu es sage. Je me demande pourquoi je te laisse pas manger au sol.
-Tu aurais trop honte, je pense. Je ferai l'aumône et tout et.. c'est pas une copine d'Alexandra là ?
Brian se tourna.
-Si, mais je m'en fous. Elle ne t'a pas envoyé d'excuses.
-Bah techniquement mon téléphone est dans ta voiture alors, j'en sais rien.
-Tu te fous de moi ? Je t'ai dit de toujours avoir ton téléphone à proximité !!
-Dans le cas éventuel où tu aurais besoin de moi. Sauf preuve du contraire, tu es toujours avec moi.
-Hum. En fait, sache que je te libère pour ta soirée de vendredi. Avec ton père et Tom. Qu'est-ce qu'il y a ?
-Oh merde, j'avais oublié le hockey. J'ai dit à Eli qu'on irait dîner chez eux.
-Ce n'est pas grave ça. Bon, je suis un peu claqué. Il faut qu'on dépose les livres chez les Harper, non ?
-Oui, si ça ne te dérange pas. Sinon j'appelle Nicholas pour qu'il vienne les chercher.
-Tu sais que tu ne parles jamais de la mère de Sophie ?
-Adèle ? Ah ? Elle est en France en ce moment.
-Elle a un nom assez.. francophone.
-Elle est originaire de Montréal. Et puis tu sais, Nicholas, c'est l'un des best de mon père alors.. oui j'ai beaucoup d'affection pour lui. Un peu plus que pour Adèle. Je te le dis mais ne le répète pas à Sophie. Je n'aimerai pas la blesser. Elle s'en doute, mais elle ne le sait pas vraiment.
-Okay. Je ne brise pas des amitiés, c'est pas mon genre.
Il m'accompagna devant chez Sophie et il prit les livres pour y aller lui-même quand il me vit regarder ma nouvelle coupe dans son rétroviseur. Il revint quelques minutes plus tard.
-C'était sa bonne. Je ne savais pas qu'elle avait une bonne.
-C'est la gouvernante de la maison, pas la bonne. Elle est super gentille.
Brian monta la clim de sa voiture et je lui en fus reconnaissante. J'avais froid. Quand je rentrai à la maison, je vis Bagheera dans l'allée et nous arrivâmes en même temps que mon père et Tom. Je ne comprenais pourquoi ils étaient aussi tard. Quand je sortis de la voiture mon père eut un mouvement de recul.
-Tu n'aimes pas ?
-Je.. Tu ressembles tellement à ta mère, c'est fou. Ça te va très bien, tu as un petit côté lutin, mutin.. se reprit-il mais trop tard parce que Tom hurla de rire.
-LUTIN MUTIN MALIN PESTI, incanta Tom en sortant sa « baguette magique ».
-GILDEROY LOCKHART SORS DE CE CORPS ! se mit à crier Brian, comme un taré, en courant jusqu'à l'intérieur de la maison pendant que Tom faisait mine de lui lancer des sorts dessus façon Harry Potter avec son bout de bâton qu'il avait ramené du Texas dans sa valise.
-STUPÉFIX !
Brian s'arrêta, la jambe en l'air et cessa de bouger. Il ne bougeait vraiment plus. Il était dans l'entrée, juste devant l'escalier.
-Brian.. Brian ?
Tom le secoua mais son frère ne bougea pas.
-JOHN !!! SARAH !!! J'AI FAIT UNE BÊTISE !
Mon père n'avait pas encore vu Brian. Il s'arrêta, le chatouilla mais Brian ne bougea pas.
-Hum. Bonne chance pour expliquer à ta mère que tu as stupéfixié ton frère, bonhomme.
Tom commença à paniquer et à se mordre l'intérieur de la joue. Mon père était entrain de rire intérieurement.
-Mais John, Maman va me tuer si je rends pas à Brian son aspect normal. Et il ne veut pas bouger.
-Mais non et puis regarde Tom, dis-je. C'est un très beau porte-manteau.
Je mis mes paquets entre les mains de Brian qui me fusilla du regard.
-OH MAIS OUI C'EST ÇA ! Sarah. Il faut que tu l'embrasses sur la bouche.
Mon père, qui était passé dans la cuisine, hurla de rire. Mais pas moi.
-Non, je ne peux pas faire ça bonhomme.
-Bah si tu peux, parce que tu es comme une princesse et Brian.. bah.. c'est un peu comme un prince coincé dans un corps de crapaud, quoi.
Le rire de mon père redoubla et moi je n'osai pas de rire. Je me rendis dans la cuisine pour le voir. Il pleurait de rire et il se retourna.
-Mais essaye Sarah, s'il-te-plaît. Je ne savais pas que les sortilèges de JK Rowling marchait vraiment !!! fit Tom en me suivant dans la cuisine.
-Mais je ne suis pas sa princesse charmante. Alors..
-Mais tu es ma princesse charmante, je suis sûr que ça va marcher. S'il-te-plaît. Tu es même pas obligé sur la bouche en plus.
-D'accord Tom, mais on ne le répètera à personne d'accord.
Je retournai dans le couloir, contournai Brian et je me penchai pour le regarder droit dans les yeux. Je me penchai vers lui près de sa bouche et je le vis ouvrir grands les yeux. Il n'avait pas entendu la demande de Tom dans la cuisine. Au dernier moment, au lieu de l'embrasser sur la joue, je lui embrassai le front.
-Je suis désolée Tom, ça ne marche pas. Sinon Papa ! Je trouve que pour quelqu'un qui a fait Poudlard, tu n'es pas très doué.
-Enervatum. C'est le contre-sort Thomas.
-Tu es sûr ?
-Oui, j'en suis persuadé, répondit mon père.
Tom agita sa baguette et Brian bougea.
-Alors comme ça je suis un crapaud ?
Tom commença à reculer et Brian lui courut après jusqu'à l'attraper dans le salon par dessus le canapé.
-Il est vachement crédule Tom, n'empêche, dis-je à mon père en montant sur le plan de travail de la cuisine pendant qu'il coupait du persil.
-Mais non. Il faisait ça pour jouer.
-Il avait vraiment l'air d'y croire.
-Tu sais.. c'est un enfant. La limite entre la réalité et la fiction est parfois assez mince et il faut dire que Brian n'a rien fait pour l'en dissuader. Et on est tous entré dans le jeu alors.. Brian ? Tu peux venir deux secondes ? J'ai reçu un appel du lycée, il parait que tu n'étais pas en cours ce matin.
-Pardon ?
-Je pense que tu devrais aller voir ta scolarité demain matin. Il faudra que tu sois bien poli et gentil.
-Je le suis toujours.
-Papa est le chouchou des dames de la scolarité, si j'étais toi, j'écouterai ses conseils.
-Penche la tête légèrement sur le côté et souris. Souris vraiment, d'un air sincère et pas sarcastique, même si tu trouves qu'elles sont stupides.
-Oh bah ça va quoi. Je te ferai pas honte, je serai un être irrésistible.
-Pardon ? hoquetai-je. Un être irrésistible.
-Je suis le fils spirituel de ton père. Tes oncles n'arrêtent pas de me le dire.
-Je ne vois pas le rapport.
-Ah oui pardon. La première fois que j'ai rencontré John..
-Par terre sur le sol de ta cuisine..dis-je à voix basse.
Mon père fit mine de ne pas avoir entendu mais il devint rouge. Brian me fit un clin d'œil.
-On a genre pris un goûter et il était à peine parti que ma mère a appelé ses copines en mode : Il est vraiment irrésistible. Oh mon Dieu à chaque fois qu'il me regarde. Ou là là .
-Rassure-moi Brian Theodore Miller, ce n'est pas moi que tu imites ?
Brian devint aussi pâle que mon père était rouge.
-Non, pas du tout.
-Tu mens avec un aplomb extraordinaire. Et pour votre gouverne les McAllister, je ne dis jamais Ou là là. Et je ne suis pas aussi fleur bleue. Bon, si peut-être, rosit-elle alors que mon père levait le sourcil. Mais je n'ai pas dit ça à mes copines, pas tout à fait. Ça a l'air super bon mon chéri, tu as besoin d'aide ?
-Non, ça va aller, tu veux un verre de vin blanc ? Je vais en utiliser pour ma recette.
-Je vais t'aider. J'ai envie de t'aider. Les enfants. Dehors. OH MON DIEU ! Mais qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux???
Mary était abasourdie. Elle s'approcha de moi et passa une main dans mes cheveux courts.
-Tu n'aimes pas ??
-J'adoooooore !!! Ça te va tellement bien, mais le gros choc. Je trouve que ça met en valeur tes magnifiques yeux. N'est-ce pas John ?
-Heu.. oui c'est vrai, tes yeux paraissent plus.. verts et grands.
Mary leva les yeux au ciel et nous poussa Brian et moi en dehors de la cuisine.
-Est-ce que je peux aller faire mes devoirs ?
-Pourquoi tu.. ah oui, j'avais oublié. Oui, tu peux y aller. Et va ranger tes habits.
Quand je sortis les vêtements du sac, je me demandai vraiment pourquoi j'avais laissé Brian me choisir des vêtements. J'aurai pu refuser et il m'aurait.. puni. Bon okay, j'avais pas vraiment le choix. On frappa à ma porte et Brian entra.
-J'ai oublié mon livre d'histoire, tu as le tien ? Tu peux me le passer ?
-Oui, il est là. Est-ce que tu as des cintres ? Parce que je n'en ai plus de disponibles, je n'avais pas prévu d'avoir des vêtements en plus.
-Je te trouve un peu insolente. Et je croyais qu'on s'était mis d'accord, tu devais me vouvoyer, non ?
-Ah oui, c'est vrai.
-Je te pardonne pour cette fois. En fait, faudrait que tu ailles mettre mon linge sale à laver tout à l'heure. Surtout mes affaires de sport et faudra les sécher et les repasser pour demain. J'aime pas avoir des trucs froissés.
-Ce sera tout, monsieur ?
-Faudrait que tu fasses mon lit aussi. Je vais aller prendre une douche, je n'ai rien à faire pour demain donc.. organise-toi.
-Je vais récupérer tes affaires maintenant, alors.
-Bien. Tu es bonne. Je veux dire, une bonne esclave.
-Oui, j'avais compris.
Je le suivis dans le couloir et je vis une pile de linge dans sa chambre. Il se foutait de moi. J'en aurai au moins pour une heure à tout repasser. Il se rendit dans sa salle de bain et il ressortit quelques minutes plus tard alors que j'étais entrain de tendre ses draps. Il était en serviette et il posa ses habits dans la pile de linge sans faire attention à moi. D'ailleurs, j'avais l'impression d'être invisible. Il répondit au téléphone et il le mit en haut parleur.
-Brian.
-Alexandra..
-Je..
-Tu as présenté des excuses à Sarah ?
-Je peux tout expliquer.
-Je n'ai rien à te dire, j'ai été clair.
Il raccrocha et chargea son téléphone, il prit son iPod et le plaça dans sa chaîne. De la musique française passa. Il se mit à siffloter et il reprit des vêtements propres dans son armoire. Tout ça en serviette. Tout ça sans me jeter un seul coup d'œil comme si j'étais invisible. C'était troublant, c'était humiliant presque. Je pris son panier de linge sale et je pris le mien au passage. Mary me croisa dans les escaliers.
-C'est à Brian ça.
-Oui, je voulais faire une lessive, je lui ai proposé de laver ses affaires en même temps.
-C'est très gentil. Tiens. Donne. Je vais t'aider à porter.
Elle prit les affaires de son fils et nous descendîmes dans la buanderie.
-Je voulais te dire Sarah.. j'ai l'impression d'avoir été abrupte quand je t'ai parlé. J'aime beaucoup ta coupe de cheveux. Vraiment et je suis désolée pour l'affaire du casier. Je vais prendre rendez-vous avec la directrice dès demain.
-Non, c'est bon. Brian sait qui a fait le coup et il a dit qu'il allait arranger ça.
Okay, je mentais. C'était mal. Très mal.
-Et je sais que je vais avoir des excuses pas ce biais. Si c'est plus officiel, ça ne sera pas sincère et ça pourrait recommencer. Vraiment Mary, ne fais rien. J'ai toute confiance en Brian sur ce point précis.
Mary me dévisagea et je soutins son regard. Je ne voulais pas flancher.
-Je n'avais pas remarqué à quel point vous vous étiez rapprochés Brian et toi. Je ne ferai rien pour cette fois si c'est vraiment ce que tu demandes, mais s'il t'arrive une autre chose du lycée, non seulement je prends rendez-vous avec ta directrice, mais je préviens de ton père et je porte plainte contre ton établissement. J'en suis parfaitement capable.
Elle était forte, beaucoup plus que moi. Je me fourrai dans ses bras en lâchant les vêtements de Brian au sol.
-Ça ne fait pas un an que je te connais mais je t'aime vraiment Mary. T'es la femme la plus géniale que je connais.
-Tu ne dois pas connaître beaucoup de femmes alors, rit ma belle-mère.
-Non c'est vrai, mais j'ai pas besoin d'en connaître d'autres avec un modèle comme toi à mes côtés.
Ma belle-mère était émue et elle tourna les yeux pour ne pas que je le vois. Brian et Tom faisaient la même chose.
-Tu es un ange. Allez, je vais t'aider à faire la lessive. Brian n'a pas fait de lessive depuis une semaine ??? Comment il peut liquider autant d'habit ? Pouah, ça pue. Ça a dû rester dans son casier au lycée je pense. Il t'a refilé un cadeau empoisonné.
-Ce n'est pas grave. Voilà. 30 minutes, ça devrait suffire, je pense. Merci.
-J'aimerai bien avoir l'adresse de ton coiffeur, j'adore vraiment ta coiffure.
-C'est un ami d'Elijah, demande-lui. Oh merde !! Eli !! Il faut que je l'appelle, tu as ton téléphone avec toi ?
Elle me tendit son iPhone et je vis qu'elle avait une photo d'Eli, visiblement pris par lui quand il était éméché, mais elle était drôle. Je l'appelai.
-Eli, c'est moi Sarah. Ce sera pas possible pour vendredi en fait. On va au hockey avec Papa.
-Sérieux ? Sans moi ? Je faisais du hockey au lycée..
-Ah bon ?
-Bah.. ouais.
-Je t'imagine pas faire du hockey en fait, ajoutai-je en arrivant dans la cuisine où mon père était entrain de faire cuire des pâtes.
-Faut arrêter ces préjugés sur les gays, à un moment donné.
-T'es pas gay, tu es bisexuel. Et je n'ai pas de préjugé, je t'ai jamais vu sur des patins à glace.
-Elijah ? demanda mon père. Haut-parleur. Salut vieux.Y'a un souci ?
-Non pas du tout, je peux venir au Hockey avec vous vendredi ? Enfin, on peut venir Eric, Giulia et moi ?
-Ouais. Tu ramènes la bière.
-Heu.. et qui va nous ramener ?
-Sarah. Elle est mineure et elle a son permis.
-Je ramène la bière. Mais tu payes ma place.
-Vendu.
-Lia veut te parler. Je te la passe.
-Salut ma puce, fit mon père.
Giulia était une véritable pipelette et je finis par en avoir marre. Aussi je laissai le téléphone avec mon père et je retournai auprès de ma belle-mère. Elle était entrain de lire une histoire à son fils. Enfin, c'était ce que je croyais mais j'entendis la voix de Tom. En fait, c'était lui qui lisait son histoire à voix haute. C'était Harry Potter, le quatrième tome.
-Pourquoi tu lis à voix haute ?
-Je m'entraine pour que ça soit.. plus.. fluide ?
-Okay. Je monte faire mes devoirs. Je reviens. J'ai juste une leçon à lire.
Trente minutes plus tard, je descendis pour lancer le sèche-linge. Je croisai Brian, il avait mon téléphone en main.
-Ça sonne depuis tout à l'heure, c'est insupportable. C'est quoi cette sonnerie pourrie ? Toxic de Britney Spears ? T'es sérieuse ?
-C'est la sonnerie spéciale connasse. Donc c'est la sonnerie de ta copine et de toutes ses copines. Et si tu me demandes pourquoi j'ai leur numéro, j'ai rentré leurs numéros y'a longtemps. Quand j'ai cru qu'il y avait un espoir entre nous.
-Sérieusement ? Tu te fous de moi ? Pas de gros mots. À compter de maintenant ce sera 5$ le gros mot.
-Attends, pardon ? C'est quoi ce système à la mord moi le..
-Déjà 10$. Tu les déposeras dans ma chambre. C'est le tarif spécial gosse de riche. Ce que tu es. Où en est mon linge ?
-Pourquoi 10$ ? J'ai même pas fini l'expression putain !
-15$. Et l'intention est verbalisée aussi. Si tu rajoutes de l'insolence en plus je majore. Compris ?? Allez va.
Il me donna une tape sur les fesses et descendit avant que je puisse le taper. Je soupirai. Je pris 15$ et je le posai sur son lit. Je redescendis pour manger. C'était délicieux.
-En fait Sarah. Je pense que plus tard, toi et moi on devrait se marier.
Je m'étouffai avec mes linguine face à la remarque de Tom. Il était très sérieux.
-Pardon ?
-Bah oui. Comme ça, tu n'aurais pas besoin de ramener quelqu'un d'extérieur à la famille. On aura pas besoin de le menacer, de lui dire de bien se comporter avec toi. Et puis.. comme ça, tu auras jamais le cœur brisé, parce que tu serais ma princesse charmante. Et dans tous les contes, les princes et les princesses vivent heureux pour toujours. Je sais que ce n'est pas la réalité, mais je suis sûr qu'on s'entendrait bien pour toujours.
-Je suis super vieille par rapport à toi, Tom.
-Grand-Mère dit toujours que quand on aime, on ne compte pas. C'est pas grave que tu sois plus vieille.
-Heu.. mais on est pas amoureux toi et moi.
-Bah.. peut-être qu'on tombera amoureux.
-Mais tu es comme mon frère, on épouse pas son frère Tom.
-Tu es comme ma sœur, mais tu n'es pas ma sœur.
Il avait réponse à tout ce petit. Mon père riait en regardant sa femme et Brian était affligé par cette conversation.
-Tu sais quoi Tom. Tu as raison. Si dans 20 ans, ni toi ni moi, on est marié, on en reparlera, d'accord?
-Okay. Tope-la. Sinon tu peux épouser Brian.
-Même pas en rêve, répondit ce dernier. Mais genre jamais. Je ne comprends pas à chaque fois qu'on a un petit à table avec nous, il veut nous marier.
-La vérité sort de la bouche des enfants, rétorqua Tom, un peu vexé d'être traité de petit.
-Tu ne dois pas être un enfant alors Tom, parce que tu dis souvent des conneries.
-Brian ! Surveille ton langage, le reprit sa mère.
-Toi tu en dis encore plus de toute façon. En plus tu es méchant. J'espère que Sarah t'épousera pas parce que sinon elle serait malheureuse avec toi, je suis sûr que tu la traiterais pas bien.
-Pardon ? Je ne suis pas méchant.
-Si tu l'es. Je suis certain qu'elle sera comme Dobby et toi tu seras Drago Malefoy. Tu lui demanderais de récurer tes caleçons et de frotter le sol.
J'éclatai de rire et Brian me fusilla du regard. J'avais envie de dire à Tom que c'était déjà le cas. Mais je ne pouvais pas. Je savais aussi que la clause de mon contrat m'obligeait à le défendre.
-Je ne vois pas ce qui te fait rire toi. Y'a rien de drôle, je ne maltraite pas les femmes. Faut arrêter.
-Je ne parle pas de femme, je parle de Sarah.
-Okay, les garçons, ça suffit, les arrêta Mary. On a compris. Si Brian épousait Sarah, je ne pense pas qu'il la maltraiterait parce que Sarah sait se défendre. Elle le cognerait avant. Et moi aussi d'ailleurs.
-Je n'épouserai jamais Brian. La question ne se pose même pas. Quitte à épouser un Miller, je choisirai Tom.
-Parce que Brian est méchant, le nargua son petit frère.
-Oh non, Brian n'est pas méchant. Il est un peu.. brut, c'est tout. C'est parce que tu es beaucoup plus beau, Thomas.
Brian s'étrangla avec de l'eau. Mary se mit à rire. Tom devint rouge et me lança un sourire super craquant.
-Et je suis meilleur en foot aussi. Brian est nul, il n'arrive pas à marquer des buts.
-On a déjà eu cette discussion et je réitère mes propos. Tu dis de la merde Tom.
-Brian ! Ce n'est pas possible ! Peux-tu cesser d'être vulgaire ?
-Tu prends toujours la défense de Tom de toute manière.
-Je ne suis pas partiale. Mais sauf preuve du contraire, tu es le seul à dire des insanités, présentement.
Brian allait répliquer insolemment mais je vis mon père qui était juste à côté de lui, luli donner un coup de coude pour qu'il arrête. Brian sourit.
-Oui c'est vrai. Désolé. Tom. Tu dis du caca.
Tom hurla de rire et Mary fusilla son fils aîné du regard.
-Dis Brian, hoqueta de rire son petit frère. Tu te souviens de la chanson du bain ? Parce que John, il ne connaissait pas.
-Nan ? T'es sérieux ? Tu ne connais pas ? Je te la fais écouter après manger. Je te promets que tu vas kiffer.
La chanson du bain. C'était d'un ridicule ! Brian était entrain de traduire en même temps mais mon père lui fit comprendre qu'il comprenait le français et qu'il n'en avait pas besoin. Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain. On fait des grosses bulles, on joue au sous-marin. Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain. On chante sous la mousse pour les voisins. J'étais aussi entrain d'écouter quand Brian me prit à part.
-Tu as du repassage à faire Dobby. File si tu veux avoir terminé avant minuit. Oh et tu rangeras les habits dans ma commode. Et ensuite, tu me feras un tisane. D'ailleurs.. demain matin, tu me prépareras des œufs au bacon. Et si tu pouvais faire une brioche aussi.. je crois que ma grand-mère t'a donné la recette non ? Tu commences à 10h, moi aussi j'ai vérifié sur ton emploi du temps. Tu auras tout le temps. Je veux que tout soit prêt pour 9h. Et souris Sarah, souris.
Je souris mais j'avais envie de le taper.
-Oh Sarah, en fait. Tu pourrais passer chercher mon costume, j'aimerai le montrer à ma mère et à ton père. C'est lui qui l'a payé après tout. Va.
Il me poussa pratiquement dehors avec des airs de conspirateur. Je n'avais pas le choix. Quand j'allais me coucher, j'étais crevée. Et à ce moment là mon téléphone sonna. Brian.
-Pitié, laisse moi dormir.
-Je voulais juste te dire que je ferai mon possible demain au lycée pour que tu ne subisses pas la colère d'Alexandra que j'ai largué à cause de toi.
-Hum.. merci ?
-Et aussi.. tu me feras un cappuccino et tu me le porteras dans ma chambre avant que je me lève. Je vais me réveiller à 8h45. Voilà. Bonne nuit Dobby.
-Ouais. Pareil
-Pardon ?
-Bonne nuit maître Brian.
Je raccrochai. J'avais passé la pire journée de ma vie. Clairement. Jamais on m'avait traité de la sorte. Le soda dans les yeux c'était rien comparé à ça. Je crois que le pire c'était que tout ce que me faisait subir Brian à côté, c'était plutôt amusant. C'était pour dire à quel point ce que je vivais était horrible.. Nous étions mardi et le contrat finissait lundi. Au secours.
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