On trace sa route
Sophie me rejoignit dans la bibliothèque juste avant notre cours de littérature, pendant la pause.
-Je me suis pris une seconde retenue, me dit-elle. Comme tous ceux qui ont souri quand tu es partie. C'est un dictateur cette prof. On va manger en extérieur avec Cam, tu viendras avec nous ?
-Ouais non, je vais prendre un sandwich à la cafétéria, j'ai pas envie de sortir.
-Tu es sûre.. on peut rester alors.
-Profite de ton petit ami. Vraiment, ça ne me gêne pas.
-Okay, on va aller à la cafétéria alors, tu auras plus de choix à cette heure-ci. Viens.
Je rangeai mes affaires en bougonnant. Je pris un sandwich au thon, mais c'était plus par défaut. Je n'avais vraiment pas faim du tout et je ne savais pas si j'allais avoir envie de manger à midi. Mon prof de littérature avait l'air crevé.
-J'ai corrigé vos copies. Je suis.. désappointé. Il n'y a que 5 copies au dessus de la moyenne. Pour tous ceux qui sont en dessous de 10, vous serez ravi de me revoir lundi prochain en retenue. Pour les cinq personnes qui ont de la culture, ajouta-t-il avec un grand sourire. Bravo. Vous m'avez rendu un travail que j'ai eu plaisir à lire. Vraiment. Continuez comme ça.
Il prit la paquet de copie et commença à le distribuer et au fur et à mesure, les visages se défaisaient. Il arriva devant moi. J'étais en méga stress. A+, Flaubert aurait probablement adoré deviser avec vous. Je n'ai rien à redire. Je tournai les yeux vers Sophie. Elle eut un demi-sourire en coin et elle souleva sa copie. Elle avait eu un A. Je me tournai vers Cameron derrière moi. Il avait eu un B+.
-Je l'ai fait pendant mon service, murmura-t-il.
-Tu as assuré vieux, lui dis-je.
Mon prof nous demanda de ranger nos copies et fit son cours.
-Sarah, tu peux me passer un crayon bleu ? J'ai plus d'encre.
Je balançais par dessus mon épaule mon crayon et mon prof me regarda mais sans rien dire. Sophie et moi n'étions pas ses chouchoutes pour rien.
-Sarah ? me dit-il à la fin du cours. Vous pouvez attendre quelques minutes de plus s'il-vous-plaît ?
Sophie me regarda sans comprendre mais elle sortit, me laissant seule avec James Potter. Mon prof me sourit.
-Vous étiez déjà une de mes meilleures élèves, mais je note que depuis plusieurs devoirs vous vous améliorez encore. Je tenais à vous féliciter parce que c'est un esprit brillant qui m'a rendu ce travail. Si vous me le permettez, j'aimerai reprendre votre devoir pour le donner en correction à vos camarades.
-Il y a mon nom dessus monsieur, je trouverai cela gênant mais dans le principe je suis d'accord.
-Je comprends. Pourriez-vous m'envoyer une version par PDF sans votre nom ?
-Je peux le faire maintenant. Il est sauvegardé dans mon cloud. Vous êtes Apple ?
-Oui.
Il me donna son adresse et je lui envoyais mon devoir sans mettre mon nom dessus. Je sortis de sa salle avec un grand plaisir. C'était la plus belle chose qui me soit arrivée dans la journée.. preuve que ma journée était merdique. Et elle n'alla pas en s'améliorant parce que j'avais algèbre tout l'après-midi et ensuite j'avais une retenue. Super. Je sortis du lycée mon sandwich à la main et je le donnai au SDF du bout de la rue. Il me remercia et commença à le dévorer. en passant devant la pizzéria, je vis Cameron et Sophie entrain de se regarder avec amour. J'allais dans le parc. J'avais envie de cappuccino. Je m'arrêtais dans un café et je m'assis à l'intérieur. Y'avait des jours comme ça, où on avait pas envie de manger autre chose que des trucs sucrés. Et là, c'était ce jour. Mais je n'avais pas envie de solide non plus. J'arrivai de justesse en cours et quand arriva l'heure de retenue, j'étais dégoûtée. Il y avait plus de monde que je ne le pensais. Sophie regarda la salle. Elle n'était jamais venue ici. Je pris une table dans le fond et comme la dernière fois, la surveillante partit au bout de 15 minutes.
-Bon, on a 30 minutes. Qu'est-ce qu'on fait contre Gordon ?
Alexandra se retourna et je vis de la détermination dans ses yeux. Il y avait d'autres élèves de notre cours.
-Je pense qu'on devrait lui crever ses pneus de voiture, proposa Alexandra. Il faut la faire lâcher nerveusement.
-Et on aura le temps de se faire coller tous les jours de la semaine. Si c'est le cas, tu te feras virée de chez les chearleaders Alexandra.
-Tu proposes quoi alors vu que tu es si.. intelligente ?
-Un scandale. Il faut un scandale sexuel pour la faire virer une bonne fois pour toutes. Elle sera transférée dans une autre école
-Ça sent Brian cette idée, fit Sophie.
-Et pour cause. Je n'étais pas pour mais là, en fait, je crois qu'il ne faut aucune pitié.
-Qui s'y colle ? Il faut que ça ait l'air crédible et sans vouloir vous vexer, aucun des mecs de notre classe n'a assez de.. charisme pour ça.
-Moi, je vais le faire.
La voix de Brian claqua. Il était adossé au chambranle de la salle de retenue.
-Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandai-je en soupirant.
-Je viens donner mes clefs à Alex. Mais je veux bien le faire. C'est très simple en fait. Alex et moi on s'engueule devant tout le lycée. En mode bien trash. Il faut que quelqu'un siflle l'essence de la cible pendant ce temps là. Elle mange à la cafétaria tous les midi, ça fait plusieurs fois que je la voie. Je me propose pour la ramener chez elle, le soir venu quelqu'un nous prend en photo. C'est tout. Fin de la polémique. Au pire, ma mère sera convoquée, je lui dirai que j'ai essayé parce qu'elle est sexy. Me regarde pas comme ça Alex, je me défendrai. Moi je ne serai pas inquiété et vous vous serez libre.
-Tu es machiavélique Brian.
-Merci Sophie.
-Et si ça ne marche pas ?
-Ça ne change rien. Je peux lui demander des cours de chimie particulier parce qu'elle n'est pas ma prof. Vu comment est sa voiture, elle ne doit pas avoir beaucoup d'argent. Enfin bref. Il faut juste quelqu'un me suive. Et choppe le moment où j'essaierai de l'embrasser. Tout est une question d'opportunité. Ensuite, quelqu'un diffusera la photo en masse au lycée. Tu me pardonneras publiquement ma chérie et hop, on pourra refaire notre vie tranquillement.
-Mais pourquoi toi ? On pourrait demander à n'importe qui ?
-Pas si vous voulez qu'elle sache que c'est de votre part. Réfléchissez. Quelle meilleure vengeance que celle où la victime sait que c'est vous sans pouvoir rien faire. Qu'est-ce qu'elle pourra dire ? Mademoiselle Pilgrim m'a piégée ?
-Tu as raison. Je t'autorise à coucher avec elle si ça peut nous aider. De toute façon, nous serons fâchés, non ?
-Je ne pensais pas aller jusque là, rosit Brian. Mais okay. Je vais demander à l'oncle de Sarah comment son père a fait pour choper une prof au lycée.
-Tu veux le numéro de James ?
-Je comptais sur ton oncle Eric mais à la limite...
-Mon oncle James était un serial fucker. Encore plus que les autres. Tu devrais lui demander.
-Mon seul souci c'est que c'est le petit frère de ton père.
-Et ?
-Les petits frères finissent toujours par lâcher le morceau. Je ne veux pas que John soit au courant de cette histoire.
-Il peut être au courant que tu veux te taper une prof sans savoir pour autant que c'est pour une vengeance machiavélique.
-Ouais, il faut que je file en entrainement. Bon week-end amore.
Il embrassa Alexandra avec tendresse.. il la laissa essoufflée. Je levai les yeux au ciel. Pendant le reste de la colle, je vis Alexandra faire des efforts pour être agréable pendant que nous montions notre plan diabolique. C'était impressionnant. Elle nous parlait.. normalement. Comme si nous étions des êtres humains j'entends. Jamais je n'avais ressenti cela. Quelque part, j'avais l'impression d'exister. C'était impressionnant. C'était donc ça d'être remarqué par les puissants du lycée ? On se sentait enivré et pleins de pouvoirs ? À la sortie de ma colle, je me sentais bien.
-Ne viens pas chez moi ce soir, on part avec Brian.
-Vous partez.. où ?
-Je ne sais pas, je le laisse maître de la destination.
-Tu vas finir dans une boîte de strip-tease.
-Peut-être, je ne sais pas. En tout cas, il m'attend à côté de ma voiture avec nos sacs apparemment. Il va faire la gueule si je n'arrive pas tout de suite, tu rentres comment ?
-Ma mère est là-bas. Bisous ma chérie. On se contacte plus tard.
Elle marcha rapidement vers sa mère et moi j'arrivai vers Brian.
-Tu es en retard. Ça fait 10 minutes que je t'attends. Je prends le volant.
-Pardon ?
-Tu m'as entendu. Je prends le volant. Toi, tu n'as qu'à te reposer.
Je lui tendis mes clefs avec regret.
-Je n'abîmerai pas ton bébé, ajouta-t-il doucement tout en démarrant.
-Oui.
La luminosité baissait alors qu'il était sur la route.
-Tu as mangé quoi ce midi ?
-Un cappuccino.
-Je t'ai demandé ce que tu as mangé, pas ce que tu as bu, s'agaça-t-il en passant une main dans ses cheveux.
-Je t'ai répondu, je n'ai pris qu'un cappuccino.
-Mais tu n'as rien mangé ce matin.
-Si j'ai pris une banane chez Sophie.
-Donc tu as pris une banane et un cappuccino dans toute ta journée, soupira-t-il. Autant te le dire, tu vas devoir manger là où on va.
-Et on va où ?
-À Kernville.
-Tu es sérieux ? Qu'est-ce que tu veux que j'aille faire là-bas ?
-Que tu te détendes. Face à la nature.
-On ne va rien capter du tout. Y'aura que ça la nature Brian.
-Tu n'aimes pas la nature ?
-Ce n'est pas ça. Je ne pensais pas que toi tu aimerais ça à ce point.
-Tu m'as vu au Texas pourtant.
-C'est vrai, fis-je en tournant les yeux vers lui. L'amoureux de la nature, c'est une des nombreuses personnalités de Brian Miller.
-Ce n'est pas une de mes personnalités. Je n'ai pas de dédoublement de personnalités, j'ai simplement plusieurs facettes. Tiens, prends une barre de céréales. Ça te redonnera des couleurs, le temps qu'on arrive, je ne pensais pas que tu étais anorexique.
-Je ne le suis pas, j'avais pas faim, c'est tout. Merci pour la barre, ajoutai-je en croquant dedans.
Nous arrivâmes à Kernville à peu près 1h30 plus tard, après un peu plus de 3h de route. Il faisait nuit. Mais le ciel était dégagé. C'était la montagne pure. Je vis la pancarte. The Kern Lodge. C'était tout mignon. Il y avait des petits bungalows. Je restai dehors à regarder le ciel étoilé pendant que Brian s'occupait de la chambre. Nous eûmes le bungalow le plus éloigné de l'accueil. Il avait un grand balcon avec une superbe vue sur la nature justement que je décriais tellement. Il y avait un grand lit. Brian me regarda, gêné mais d'après ce que je compris, c'était le dernier logement disponible.
-Pour une vue comme ça Brian, il faut savoir faire des compromis et puis c'est pas la première fois qu'on finit par dormir l'un avec l'autre. Je vais aller prendre une douche.
L'eau brûlante fit rougir ma peau mais j'en avais besoin. Je ne savais pas pourquoi il m'avait emmené là et j'avais hâte de le découvrir. Je sortis en serviette, il n'était plus là. Il avait rempli mon sac de voyage de vêtement. En voyant mes sweats de la fac, je me demandai si mon père n'avait pas participé à la confection de mon sac de voyage. Brian rentra alors que j'étais en sous-vêtement.
-C'est cool, tu as terminé. J'ai été à la supérette du coin pour acheter de quoi nous sustenter un peu. Je vais faire la cuisine, tu peux ranger les courses le temps que je prenne une douche ?
La vision de ce qu'il avait acheté me donna l'eau à la bouche. Il le vit en sortant de la salle de bain en serviette.
-Je vais cuisiner et le temps que ça mijote, on va faire un tour dehors.
-Okay. Je vais sur le balcon.
Tout était splendide ici. J'avais pris mon manteau et Brian ne tarda pas à m'apporter une tasse de thé. Il faisait une sorte de ragoût et mon ventre commença à faire du bruit lorsque l'odeur alléchante effleura mes narines. Il me parla totalement d'autre chose et je ne l'écoutais plus.
-On aura qu'à aller se promener après si tu veux, finit-il par me dire.
-J'ai la dalle.
-C'est chaud, tu vas te brûler.
J'avais pris une cuiller et je soulevais le couvercle. Je goûtais. C'était.. brûlant. Mais délicieux.
-Je te l'avais dit, rit Brian. et il faut lui laisser encore une quinzaine de minutes pour qu'il soit encore meilleur.
Je levai les yeux au ciel et je pris le paquet de Pringles qu'il avait acheté. Je lui lançai une canette de soda et je m'installais juste à côté de lui, sur le lit.
-La dernière fois que je suis venue ici.. c'était après la mort de ma mère. Papa avait besoin de prendre le large mais il ne voulait pas aller au trop loin au cas où. Ce n'était pas dans cet hôtel par contre. Je ne me souviens plus du nom. Mais on a parlé, parlé, parlé. Je crois que j'en ai plus appris sur le couple de mes parents en un week-end qu'avant le décès.
Brian m'écoutait en silence et il finit par rire.
-Quoi ?
-Il prend le large.. à Kernville ?Alors qu'il a une maison à Malibu ??? Ton père ne finira pas de m'étonner.
-C'est clair. Et encore, tu ne l'as jamais vu faire un feu de camp. C'est tout une histoire, il est tyrannique. Il était scout quand il était petit et vraiment.. c'est terrible.
-Ce n'est pas étonnant. Tu ne m'as jamais vu campé nul part. Moi aussi. Je le comprends. C'est pas le moment que quelqu'un ne fasse pas ce qu'il doit faire quand toi tu te fais chier à faire le feu pour tout le monde. Allez bouge ton gros cul. On va danser.
-Danser ?
-Et oui, on va mettre de la musique. Y'a personne à côté de nous. Personne ne nous entendra. On va danser et on va se faire plaisir. Parce que dans la vie, il faut savoir profiter de chaque instant. Allez !! DEBOUT.
Il me tira par le bras et me fit tourner avant de mettre de la musique sur son iPod. Il avait raison. Je fermai les yeux et je me mordillai la lèvre tout en me déhanchant sur la musique de The Black Eyed Peas. En ouvrant les yeux, je vis que Brian était entrain de finir le dîner, il m'avait laissé danser pour me vider la tête et ça avait marché. Je me sentais bien. Et son repas était délicieux. J'avais l'impression de manger pour quatre. Nous nous rendîmes après le repas, un peu en contrebas dans la montagne. Il y avait un petit lac.
-C'est trop beau. Je vais faire une photo.
Je pris mon téléphone portable et je m'accroupis pour avoir le meilleur angle. J'étais assez contente de moi. Brian se pencha pour faire des ricochet dans l'eau. Je m'approchais et je pris moi aussi un galet. J'étais nulle pour faire des ricochets. Il se moqua allègrement de moi. Et je lui lançais de l'eau dessus pour me venger. Il arrêta de sourire et une lueur meurtrière passa dans ses prunelles. Je reculai et il me courut après à travers les bois. Je m'éclatai au sol et il s'assit sur moi. Je riais aux éclats. Il se dégagea soudainement et en me redressant, je vis un couple entrain de nous regarder avec des yeux ronds. Ils devaient avoir une trentaine d'année. Brian me releva, me prit par la main et il m'entraina ailleurs.
-Tu as vu la tête du mec ? me dit-il en riant. Je crois qu'il mourrait d'envie de voir ce que je pouvais bien te faire alors que tu étais allongée sous moi.
-N'importe quoi !
Pourtant cela ne m'étonnait pas tant que cela. J'avais vu une lueur d'indiscrétion et limite de perversité dans le regard du mec.
-C'est vrai qu'il avait un regard lubrique.
-Non mais grave. Maintenant, il doit sûrement penser que je vais te culbuter contre un arbre ou quelque chose dans le genre.
-Sûrement. Vu que vous les mecs vous ne pensez qu'au sexe.
-Parce que tu n'y penses pas souvent ?
-J'ai été élevé par mon père.
-Wow. La justification de merde.
-Oui, c'est vrai. Ou alors, dis-toi, que tu as déteint sur moi. Ou que le sexe avec mon mec c'est.. mirobolant.
-Hum. Évidemment. Je commence à avoir froid, on devrait aller se coucher.
-J'ai un sens de l'orientation pourri, avouai-je timidement, alors dans le noir, ça va être dur.
-Moi qui allais te proposer un cache-cache.
-Ça ne me dérange pas ça mais.. pas pour rentrer au bungalow.
-On fera ça demain.
-Demain ?
-On reste jusqu'à dimanche matin. Tu ne le savais pas ?
-Tu n'avais pas précisé cette donnée en fait.
-Lol. J'ai un idée. Ferme les yeux.
Je fermais les yeux et je sentis qu'il mettait un foulard sur mes yeux. Je l'entendis s'éloigner.
-Dirige toi avec ma voix. Aie confiance, je te laisserai pas te faire du mal.
-Tu m'as pourtant dit que c'était ta prérogative.
-Oui. Mais je te donne ma parole que je ne te ferai pas de mal. Avance de trois pas.
J'avais peur mais dans le fond je trouvais cette peur revigorante. Je ne savais pas comment l'expliquer. Je n'avais pas peur de Brian, mais juste de tomber. Je fis 3 pas.
-Il y a un arbre sur ta gauche. Fais attention et continue à avancer.
C'était un jeu sur la confiance. Il faisait nuit, nous étions en forêt, j'aurais pu me faire mal, j'aurais pu arrêter à tout moment mais je ne le fis pas. Brian continua de me diriger. Je me pris les pieds dans une racine et il me rattrapa.
-Ça suffit, dis-je.
-On est rendu de toute façon.
J'arrachai le foulard et je me rendis compte que nous étions à l'orée du bois. Pas très loin de notre bungalow. Je poussai Brian.
-Le dernier arrivé est une poule mouillée !
C'était très gosse de faire ça mais je me mis à rire et j'arrivai la seconde juste avant Brian. Il m'avait laissé gagner mais ça me fit du bien.
-Gauche ou Droite pour le lit ? me demanda-t-il.
-Choisis toi, de toute façon, je vais probablement finir sur toi alors...
Brian se mit à rire et il se déshabilla. Il monta du côté droit du lit. Je passai dans la salle de bain. Mes cheveux avaient repoussé. Je trouvais ça moche.
-Brian ? Est-ce que tu aurais un pansement par hasard ?
-Oui, regarde dans ma trousse de toilettes.
J'ouvris grand les yeux. Il y avait un nombre assez conséquent de capotes dedans. Je ne savais pas qu'on pouvait en avoir autant dans une trousse de toilettes. Et je ne savais pas pourquoi il en avait alors que nous étions tous les deux.
-Je peux savoir pourquoi tu as ça dedans ? Je dois vraiment venir dormir avec toi ou tu as l'intention de me violer ?
J'agitai un préservatif entre mes doigts.
-C'est ma trousse de toilettes de vacances. Je l'ouvre jamais et oui, j'ai des préservatifs dedans, on est jamais à l'abri. Sortez couvert.
-Mouais. Pervers. Tu vas pas tirer ton coup avec moi en tout cas.
-Je n'en ai jamais eu l'intention. Tu as trouvé les pansements ?
-Oui, merci.
-Qu'est-ce que tu as ?
-Je saigne là, derrière le genou. Je crois que c'est en tombant tout à l'heure.
-Donne moi le pansement, je vais te le mettre, tu vas galérer à le mettre là.
Il l'installa sur derrière mon genou et je grimpais sur le lit, je me mis directement dans les draps et Brian m'observa.
-Quoi ?
-Je crois que j'ai déterminé ce que nous sommes l'un pour l'autre.
-Ah ?
-Oui, on est des colocataires particuliers. Parce que genre, je peux te voir en sous-vêtement et ça me fait pas bander.
-Charmant Brian. Charmant.
-Tu peux me voir en caleçon sans que tu aies envie de me sauter dessus. Donc clairement on est pas dans une phase de séduction. Et puis on peut dormir ensemble, on peut rire ensemble, on peut se détester et ne pas se parler. Donc on n'est pas des amis parce que si tu étais mon amie et que tu m'avais fait la moitié de ce que tu m'as déjà fait, je t'aurais plus jamais adressé la parole. Alors des colocs particuliers je..
-Brian, et si tu disais simplement la vérité ? On est une famille. C'est tout. On ne s'est pas choisi, clairement mais on est une famille pas tous les deux mais.. avec nos parents et Tom. Tu es mon quasi-frère et moi je suis ta quasi-sœur. C'est pour ça qu'on peut dormir ensemble sans tension sexuelle, qu'on peut s'engueuler et se réconcilier et qu'après le lycée, si on se déteste on ne sera jamais obligé de se voir autrement que pour les fêtes de famille. Maintenant, mets toi dans les draps, tu es une bouillotte humaine, je commence à avoir froid.
-Je peux te réchauffer d'une tout autre manière.
-Qu'est-ce que je t'ai dit sur la tension sexuelle ?
Il se mit à rire et il m'obéit.
-Tu as envie de dormir ?
-Non pas spécialement.
-Et si tu me parlais de ta mère ?
-De maman ? Je ne sais pas vraiment quoi dire. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Je ne sais pas vraiment, comment elle était ? En tant que personne, je sais déjà qu'elle était canon.
-Elle était douce dans ses gestes, dans ses paroles. Mais pas une douceur où on a l'impression d'être un débile. Non. Elle était gentille. Elle m'expliquait tout. Je pense que je devais la saouler avec mes questions mais elle me répondait toujours avec justesse. Quand elle était plus jeune avec ses parents, ils voyageaient pendant les vacances et elle avait été en Afrique. Elle adorait l'Afrique. Tant et si bien qu'on avait toujours du Karkadé et du Kinkéliba à la maison.
-Le Karkadé, je connais. Mais sous le nom de Bissap.
-J'adore ça. Tu vois, le frère de Sophie est parti faire de l'humanitaire là-bas. C'est parce que ma mère lui a donné envie de le faire. Elle a inspiré beaucoup de monde tu vois. Elle était positive. Pour elle, quand on tombait, il fallait se relever et recommencer tout de suite après. Elle montait à cheval aussi. Toutes les deux semaines. C'était son moyen d'échapper à la pression. Elle était chirurgien général, comme Meredith Grey dans Grey's Anatomy. Tu aurais dû voir le jour de l'enterrement le nombre d'internes qui étaient là. C'était assez impressionnant.
-J'ose même pas imaginer ce qu'a dû ressentir ton père en la perdant.
-Il était anéanti. Il n'est jamais redevenu le même qu'avant. Jamais. Il était tellement plus insouciant avant. Il était plus jeune dans son comportement mais il a pris un coup de vieux d'un coup. Pas physiquement, mais mentalement. On avait l'impression qu'il avait un millénaire de plus. J'ai vu la lueur de son insouciance s'éteindre dans ses yeux et le désespoir l'envahir. C'était encore pire que de perdre ma mère. J'ai eu l'impression d'avoir perdu mes deux parents. Je suis sûre que tu as eu cette impression quand ton père est parti.
-Oui. Clairement. Mais toi tu as mieux tourné que moi.
-Ça veut dire quoi ?
-J'ai eu des mauvais exemples dans la vie. J'ai un sang pourri de toute façon.
Je me tournai vers Brian, il regardait le plafond. Je trouvais sa voix étrange.
-Un sang pourri ?
-La moitié de mes gênes me viennent de mon père. J'ai une chance sur deux de devenir un connard comme lui. Je suis tellement attiré par le côté obscur de la Force que c'est inhumain. La gentillesse tout ça c'est pas inné chez moi, je dois faire un effort surhumain pour être sympa.
-J'aimerai bien comprendre pourquoi tu essayes de faire croire à tout le monde que tu es un connard sans cœur alors que.. ce n'est pas le cas. Enfin, il ne me semble pas que sois sans cœur. Tu aimes profondément ta famille. Je crois que c'est indéniable.
-Je suis un vilain petit canard Sarah.
-Tom n'est pas le seul à avoir peur de lui ressembler, dis-je après quelques secondes de silence.
-J'en suis terrifié. Bien plus que Tom parce que lui ne l'a pas connu.
-Il était comment ?
-Il était fort, il était drôle. Je l'admirais tellement. C'était mon père. Juste mon père. Et il m'a abandonné sans même un au revoir. Alors oui, je suis terrifié à l'idée d'être comme lui. Parce que rien ne laissait présager qu'il allait m'abandonner... nous abandonner. Rien du tout. Je sais que j'ai dit à Tom que je ne le laisserai pas devenir comme lui, mais.. est-ce que je pourrais vraiment le faire ? Et est-ce que moi-même je..
-Je pense que tu devrais avoir confiance en ton frère. Vous veillez l'un sur l'autre. Tu ne le laisseras pas tomber et lui ne te laissera pas tomber. Et honnêtement, vu la franchise de ta mère.. jamais elle ne te laissera faire du mal intentionnellement à une femme. Tu le sais aussi bien que moi.
Je me mis à bailler et Brian tourna sa tête vers moi.
-Tu devrais dormir, tu as l'air fatiguée Sarah.
-Bonne nuit Brian et ne t'en fais pas pour ton avenir. Nous sommes la somme des erreurs de nos pères. Tu ne le savais pas.
-Hum. Depuis quand tu cites Mozart l'Opéra Rock, toi ?
-Je ne sais pas de quoi tu parles, tu m'expliqueras demain.
Je luttais contre le sommeil. Je n'avais pas eu besoin de somnifère cette fois. Pendant la nuit, je me réveillai sur le torse de Brian. Il était agité. Comme s'il faisait un cauchemar. Il se réveilla en sursaut. Il était en sueur.
-Tout va bien ?
Il me regarda sans me voir et il revint à lui après avoir secoué sa tête.
-Je suis désolé de t'avoir réveillé.
-Ce n'est rien.
Je me levai et je lui portais un verre de jus de pommes. Il en avala une gorgée et il posa le verre sur la table de chevet juste à côté de lui.
-Je peux faire quelque chose pour toi, Brian ?
-Non, viens te coucher. Je suis désolé. Merci pour le jus.
La lueur de la lune passait en travers de la fenêtre et éclairait le visage pâle de Brian. Il se repoussa sur son oreiller et il plia ses jambes. Je me remis dans le lit.
-Tu peux remettre tes jambes normalement ?
-Pourquoi ?
-Parce que j'ai l'intention de t'utiliser comme oreiller et si tu es plié, je ne vois pas comment je pourrais faire si tu es plié.
-Tu vas m'utiliser comme oreiller ?
J'entendais le rire dans sa voix.
-Pourquoi pas ? Tu es très confortable, j'en suis certaine. Sinon Alexandra n'aimerait pas dormir avec toi.
-Ce n'est pas pour le confort de mon torse qu'elle aime dormir avec moi. Mais parce que je suis pas mal du tout comme amant.
-Je te crois sur parole. Mais tu es tout de même confortable.
J'utilisai mes jambes pour abaisser les siennes et je me remis dans la position que j'avais avant de me réveiller.
-Je ne pensais pas qu'un jour je ferai un câlin au lit avec une fille qui n'est pas ma copine.. ni ma mère.
-Moi non plus. Tu ne trouves pas ça moche mes cheveux ?
-Comment ça ?
-Ils repoussent de manière chelou.
-Ça ne me choque pas. Tu vas te les recouper ?
-Je préfère avoir mes cheveux longs. Je suis sûre qu'avec mes cheveux longs tous mes ennuis s'envoleront. Mais entre temps, je porterai une casquette.
Je m'endormais alors que Brian était toujours entrain de rire, je sentais les vibrations de sa voix. Le lendemain, il était debout avant moi, il était entrain de faire du thé et il fredonnait. Brian fredonnait tout le temps en fait. Je n'avais jamais vraiment remarqué mais c'était son truc. Je ne savais pas ce que c'était cette fois-ci. Une autre chanson en français.
-Salut ! Tu es réveillée, c'est cool. Je m'étais dit qu'on pourrait faire une petite rando tant qu'on est là. Tu en penses quoi ?
-Okay. Je vais me laver.
Je ne comprenais pas pourquoi il faisait tout ça. C'était quoi son but en fait ? J'étais entrain de prendre une douche quand je vis la porte s'ouvrir.
-Tu préfères un café peut-être ? J'ai fait du thé mais..
-Ça me va pas de souci. Tu peux me passer la serviette blanche ?
Il me la lança par dessus et il sortit. Il prenait soin de moi. Je ne comprenais pas.. C'était lui qui m'avait traité de boulet, non ? Ou alors était-ce l'une des facettes de Brian ? Celles dont Jay m'avait prévenue ? Il était entrain de mettre la table du petit déjeuner. Il ne s'était pas rasé mais ses cheveux mouillés m'apprenaient qu'il était passé sous la douche.
-Tu as l'intention de te raser ? lui demandai-je en m'asseyant sur la chaise en face de lui.
-En fait, je suis entrain de me demander si je ne vais pas me laisser pousser une barbe.
-Une barbe. Tu as .. 17 ans. C'est pas un peu.. chelou.
-Une barbe de 3 jours.. pas de hipster.
-Tu vas ressembler à Papa, grimaçai-je.
-Et alors ? Tu vois un problème à ce que je ressemble à ton père ?
-Oh non. Mais tu vas piquer les premiers jours. Rappelle-moi de ne pas te faire de bisou. Mais tu devrais essayer pendant des vacances. Ce sera mieux. C'est cool d'avoir pensé aux croissants.
-Tu l'as bien dit, bravo, se moqua Brian. Je peux te parler en français pour que tu t'améliores mais tu ne vas rien comprendre du tout.
-Je ne suis pas si.. mauvaise que ça.
-Mauvaise.
-Oui, j'allais le dire. D'ailleurs.. tu ne parles pas italien ?
-Non. Mais je vais prendre des cours je pense un jour.
-Donc tu parleras, anglais, espagnol, français et italien ? Je suis pas fan, c'est trop européen tout ça. Pourquoi tu n'apprendrais pas le japonais ou le chinois ?
-J'y ai pensé pour le japonais. J'ai un don pour les langues, je devrais aussi mais.. ça prend du temps.
-Mais ce n'est pas négligeable pour trouver un bon job.
-C'est vrai. Tu as raison. Et toi ? Ça ne tente pas ?
-Je ne suis pas assez douée.
-Tu te sous-estimes. Tu as un bon accent quand tu parles en français et en espagnol aussi. D'ailleurs, tu n'oublieras pas d'appeler ta tante pour ton rendez-vous quotidien.
-Je vais le faire pendant la rando.
Et il me le rappela au bout de deux heures de marches à travers la forêt montagneuse. Tout était beau, tout était parfait. J'étais entrain d'admirer le paysage et il me fit sursauter en me saisissant les épaules.
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
-Tu dois appeler ta tante. Fais-le maintenant.
Je soupirai et j'appelai Valentina. Elle était hyper heureuse de m'avoir au téléphone. La vue était splendide et j'étais entrain de lui décrire le paysage que je voyais quand je vis un flash. Il venait de Brian. Il était entrain de me prendre en photo.
-Excuse-moi Valentina, mais je vais te laisser, lui dis-je en espagnol. J'ai envie de profiter de ma promenade.
-Oh oui bien sûr ! Je t'aime très fort.
-Moi aussi, murmurai-je avant de raccrocher. Qu'est-ce que tu fais ?
-Des souvenirs. Je crée des souvenirs. D'ailleurs je pense que tu devrais faire la même chose. Tu viens ?
Je le rejoignis et nous arrivâmes face à une falaise. La vue était tout à fait splendide. Il y avait une forêt qui s'étendait à perte de vue. J'écarquillai les yeux. Tout était parfait et l'air.. je fermai les yeux et j'inspirai cet air si pur.
-Brian. Viens par là. Viens, je te dis.
Il laissa tomber le sac à dos qu'il portait pour venir à côté de moi. Je pris mon téléphone et je le tendis devant nous pour nous prendre en photo.
-Attends. Fais une grimace.
Il me ramena contre lui et prit son propre téléphone d'une poche du sac. Je fis une grimace et lui aussi. Pourtant, je trouvais cette photo super belle. Ses yeux bleus et mes yeux verts ressortaient de manière.. amusante. Nous avions tous les deux un air taquin. Je me reconnaissais à peine, c'était sûrement pour ça que je trouvais jolie. Il avait sûrement dû mettre un filtre.
-Je vais l'envoyer à Maman et à Grand-Mère. Je pense qu'elles vont adorer
-Ça va finir sur la cheminée de ta grand-mère.. c'est pas forcément une bonne idée.
-Je nous trouve très bien. Et puis ça changerait des photos classiques. C'est fait, fit-il au bout d'un moment. Allez, on reprend la marche, sauf si tu as faim ? Je voulais monter encore un peu dans les hauteurs.
-Non, c'est bon. On y va. Allez, du nerf camarade, tu nous ralentis avec tes conneries. Je vais prendre le sac.
Il était lourd et il se mit à rire. Mais je tins le coup. Pendant 40 minutes. Après, je me laissais tomber sur une roche. Je posai le sac au sol et je m'étirai.
-Pas question que je continue avec un tel fardeau sur les épaules.
-Prends un peu d'eau, on n'est pas loin de l'endroit où je veux aller. Je te laisse 5 minutes, je vais voir si le chemin est praticable plus haut.
Il me laissa seule et s'éloigna. J'ouvris le sac et prit une des deux bouteilles. Je devais y aller fort parce que je laissai tomber son téléphone au sol. Et zut. Je le ramassai et je vérifiai qu'il marchait encore, sinon j'allais me faire tuer et c'est à ce moment précis que je vis le message de mon père. Merci Brian, ça lui fera du bien et à nous aussi. Mon univers bascula. Ça lui fera du bien et à nous aussi. Mon Dieu. Brian et mon père s'étaient mis d'accord pour que je les laisse tranquille. Ma main se mit à trembler et je remis le téléphone de Brian à sa place. Et à nous aussi. J'avais l'impression que mon cœur saignait. Mon père était soulagé que je ne sois pas là. Soulagé.. Ils avaient réussi à monter mon père contre moi, je leur en voulais à tous ces Miller. Je leur en voulais tellement et j'en voulais à mon père aussi. Et à moi-même. Tout était de ma faute. Je n'avais pas su garder entier l'amour de mon père. Il m'aimait moins et tout ça c'est parce que je n'avais pas été digne de lui et de son amour paternel.
-Y'a un super beau chemin plus haut et.. qu'est-ce que tu as ?
-Tu as problème, Judas ?
-Judas ?
-C'est quoi ce complot avec mon père ?
-Quel complot ? De quoi tu parles ?
-J'ai vu son message. Ça lui fera du bien et à nous aussi. Qu'est-ce que ça veut dire Judas ?
-Arrête de m'appeler comme ça ! Tu as encore fouillé dans mon téléphone, va falloir arrêter à un moment donné. Fouiller dans mon téléphone c'est comme si tu fouillais dans mes papiers, ça ne se fait pas.
-Je n'ai pas fait exprès et.. putain Brian. Je te faisais confiance et..
Des larmes jaillirent de mes yeux. Je vis ses chaussures s'arrêter juste devant moi.
-Je.. je ne sais pas de quel complot tu parles Sarah. Viens, on est presque arrivé et.. arrête de pleurer, s'il-te-plaît.
J'étais en colère contre lui et je le repoussai. Il faillit tomber. À travers mes yeux humides, je le vis, affichant un visage indécis.
-Je n'irai nul part avant que tu me dises ce qu'on fait là, Brian. La véritable raison.
Il soupira longuement et il s'assit juste à côté de moi.
-Je fais diversion.
-Pourquoi ?
-Pour te changer les idées. Clairement tu nous fais une petite dépression Sarah. Tout le monde l'a vu mais alors que les parents sont des partisans du Il faut qu'elle s'en rende compte par elle-même ; Ton oncle Elijah et moi, on est des partisans du Il faut te mettre en face de ton problème. Alors je t'ai emmené ici pour que tu me parles à cœur ouvert. Tu connais ma franchise et moi, contrairement aux gens de ta famille, je ne te ménagerai pas.
-Je ne fais pas de dépression.
-Bien sûr que si. Tu es fatiguée, tu as perdu du poids, tu as des passages à vide, tu nous regardes comme si.. comme si nous n'étions pas là, comme si toi tu n'étais plus là. Ton corps est là mais pas ton esprit. Tu es déphasé. En plus de tout ça.. tu as un comportement déraisonnable qui pourrait te mettre en danger. Je parle de l'aspirine et de l'alcool, heureusement que je n'ai pas prévenu John pour ça, il aurait vraiment flippé.
-Je ne..
-Et tu pleures pour un rien aussi. Regarde tout de suite ! Tu as pleuré comme ça et maintenant, tout va bien visiblement. Et.. tu as parlé de te suicider à ton oncle ! Tu lui as dit que la vie des autres serait mieux sans toi. Sarah. Tu cumules tous les symptômes de la dépression. Je sais ce que tu ressens Sarah. Tu n'es pas la seule à qui s'est arrivé. Tu ne te rends pas compte à quel point je me suis reconnu en toi en te voyant comme ça et à quel point j'ai reconnu ma mère après le départ de mon père. Peut-être que tu es assez forte pour te sortir de là, mais il faut que tu te vois telle que tu es Sarah.
-Tu te trompes. Je ne suis pas déprimée, je suis juste.. c'est juste un.. non tu te trompes.
-Bien sûr que non et si tu veux tout savoir à l'instant où je te parle, nos parents sont entrain d'essayer de trouver une solution à ton souci. Il faut juste que tu l'admettes. Tu iras mieux après.
-Je ne vois pas pourquoi ne pas s'aimer serait un signe de dépression.
-Je n'ai pas parlé de ça.
-Je ne suis pas en dépression.
-Si tu l'es Sarah !
Il avait élevé la voix et je me recroquevillai instinctivement. Il se redressa et commença à faire les cent pas devant moi.
-Ouvre les yeux nom de nom ! Ce n'est pas normal de penser que la vie de ses proches serait meilleure sans la notre. Sarah. Notre vie ne serait pas mieux sans toi. Elle serait pire. Ton père ne s'en remettrait jamais si tu venais à disparaître. Parce qu'il a beau dire qu'on est comme ses enfants, c'est toi son enfant. C'est toi qu'il aime plus que tout. Tu ne rends pas sa vie plus sombre, tu l'illumines. Tu illumines nos vies Sarah. Tu es hyper chiante, tu es une vraie casse-couille, certes. La plupart du temps, j'ai envie de te clasher et de te secouer parce que je trouve trop BCBG mais tu as été là pour moi quand.. quand j'étais mal lors de l'anniversaire de mort de Diego. Tu m'as montré ton vrai visage. Tu as fait la même chose, cette nuit. Je suis persuadé que ma petite amie n'est pas étrangère à ton mal-être. C'est une somme de petites choses. Je serai là pour toi parce que tu n'es pas en état de.. tu n'es pas bien Sarah. Et tant que tu ne vas pas bien, tu pourras compter sur moi pour t'aider. C'est pour ça que je t'ai emmené ici. Pour te dire ça. Si tu ne veux pas parler à ton père, je peux le comprendre. Moi je n'ai pas dit des tas de choses à ma mère. Mais.. j'avais Jay à distance. Toi tu m'as moi. Et tu as Sophie aussi. Il ne faut pas que tu gardes en toi toute cette douleur. Et pour le SMS.. j'ai demandé à oncle Martin et tante Natalia de me prêter les fonds pour leur payer un WE tous les trois dans un SPA. Ton père ne va pas bien du tout en ce moment..
-Quoi ?
-Il sait que tu vas mal et tu ne peux pas savoir à quel point cela l'affecte que tu ne lui parles pas. Il n'a pas toutes les cartes en main, moi je les ai. Il ne comprend pas pourquoi tu es malheureuse et c'est aussi pour ça que j'ai tenu à envoyer une photo à ma mère. Pour qu'elle lui montre que tu vas bien.
Je me laissai glisser de la roche et je sentis les bras de Brian me prendre et me serrer. Il caressa mes cheveux. Je rendais mon père malheureux contrairement à ce que disait Brian.
-Je me sens.. je me sens tellement seule et minable.
-Je sais que tu te sens minable. Mais tu n'es pas toute seule. Tu n'es pas toute seule, répéta-t-il plus fermement. Tu avais raison tout à l'heure. Depuis le mariage, on forme une famille tous les cinq. Et quand on a une famille, on est jamais seul. Jamais. Et je pense que nos parents nous aiment de manière très égale. Tu as été cruelle avec ma mère en lui disant qu'elle nous favorisait Tom et moi. Elle en a parlé avec ton père hier matin. Elle a pleuré même. Je l'ai entendu. Elle estime que tu es sa fille, elle ne fait pas de différence entre nous, tu sais. Elle aurait même tendance à être plus douce avec toi qu'elle ne l'est avec nous. Ton père non plus ne fait pas de différence avec nous. Alors non, tu n'es pas toute seule et tant que tu auras une seule personne sur cette Terre qui tient à toi, tu ne seras pas toute seule.
J'étais en larmes et je sentis le front de Brian s'appesantir sur ma tempe droite.
-Je te donne ma parole que tu iras mieux. Tu sortiras grandie de tout cela. Tu as l'impression d'être dans des abysses mais.. ça passera. Y'a des jours où tu auras l'impression que personne ne sera là pour toi. Et ces jours là, tu viendras frapper à ma porte ou à celle de n'importe qui de ta famille. À toute heure du jour et de la nuit. Et on sera là, je te le jure. Tout ce qu'il faut, c'est que tu admettes que tu as un problème et que tu as besoin d'aide. Mais pas maintenant meuf. On est bientôt arrivé et je commence à avoir la dalle. Alors bouge ton gros cul maintenant.
Je relevai la tête. Je devais avoir les yeux bouffis.
- Mon cul n'est pas gros. Connard.
Brian sourit et il me redressa avant de prendre ma main dans la sienne, le sac sur son épaule et il m'entraina dans les hauteurs. Je me sentais vidée, je ne pensais plus. Je n'avais plus besoin de penser. Il me guidait. Il avait été.. parfait. C'était le mot. Il avait mis des mots sur ce que je ressentais, comment pouvait-il savoir ça ? Il avait dit ce qu'il fallait me dire. Il me considérait comme sa famille. J'aurais pu rester des heures à pleurer dans ses bras. Je me sentais en sécurité et je n'étais pas seule. Je n'étais plus seule. Il m'emmena sur un plateau. Tout était splendide et l'air était frais. Très frais.
-C'est beau n'est-ce pas ? John m'avait prévenu que cet endroit était époustouflant.
-Oui, c'est vrai. C'est très beau. Tu n'avais pas faim par hasard ?
Je me retournai et je vis qu'il avait pris un drap du bungalow pour faire une nappe. Il avait acheté des sandwich, de la salade et des fruits.
-Toi clairement, je te prends la prochaine fois que je pars en voyage, tu penses à tout, dis-je en en m'asseyant.
-Tu veux voyager où ? Non parce que si c'est un beau pays et que tu payes.. moi je suis okay.
-On partira dans un pays où tu peux parler la langue, ce sera plus facile, comme Tahiti.
-Heu.. Tahiti, c'est la France, tu sais..
-Oui, justement. J'ai toujours voulu aller là-bas. Tu sais que mon père et moi on devait y aller cet été.
-Ah bon ?
-Oui, mais il a rencontré ta mère et du coup on a reporté parce que bon.. y'avait le mariage tout ça.
-On devrait militer pour y aller.
-Oui, je suis d'accord. On fera ça en rentrant chez nous. Merci Brian, de m'avoir emmené ici. J'aime être ici avec toi. À défaut d'être mon frère de sang, j'aime savoir que je peux compter sur toi en tant qu'ami.
-Tom m'a dit que tu étais partie avec des potes à toi samedi soir ?
-Oui. C'est vrai. En fait, tu t'es bien amusé à San Francisco ?
-Mieux que ça ! dit-il en allongeant ses jambes. C'était comme retourner chez soi après un long séjour à l'extérieur. Je n'y étais pas retourné depuis trop longtemps. C'est ma ville tu vois ? Toi tu connais LA comme ta poche, moi je connais San Francisco comme ma poche.
-Tu ne te sens pas chez toi ici ?
-Pas tout à fait. Il me manque quelque chose. Je ne sais pas quoi. Peut-être l'habitude. Parfois ça m'arrive de me réveiller et de me demander ce que je fais là. Tu as eu de la chance de ne jamais déménager.
-Oui, je sais. En fait, ta mère t'a parlé de travaux ?
-De travaux où ? À la maison ? Non pas du tout.
-Ça veut dire que Papa ne lui en a pas parlé, soupirai-je. Il est chiant.
-De quoi tu parles ?
-J'ai dit à Papa de faire des travaux pour augmenter le garage, histoire qu'on puisse mettre nos voitures dedans, mais il avait pas l'air super chaud. Je voulais juste savoir où il en était.
-Tu lui as dit.. c'est marrant la façon dont tu dis ça. On a l'impression que tu as ton mot à dire dans cette histoire.
Je le regardai sans comprendre en levant le sourcil.
-Bah oui évidemment que j'ai mon mot à dire, c'est ma maison.
-Oui mais.. enfin, tu n'es pas une adulte.
-Non, tu ne sembles pas comprendre. C'est ma maison.
-Tu n'as pas besoin de répéter, c'est aussi ma maison, j'avais compris. Mais c'est pas pour ça que j'ai mon mot à dire sur certaines choses.
-Non, Brian. La maison m'appartient à hauteur de 50%. Mes parents l'avaient acheté ensemble et comme ma mère est morte, j'ai hérité de sa part de la maison. Bon bien sûr, il est mon père et il dirige mon héritage jusqu'à ma majorité, mais quoi qu'il arrive, je suis propriétaire de la moitié de la maison. Alors.. s'il y a des travaux importants, il faut que je donne mon accord d'une manière ou d'une autre.
Il était abasourdi. Il avait cessé de mastiquer et il reprenait lentement. Je pouvais le voir déglutir.
-En fait j'habite.. chez toi ? T'es sérieuse ? Je ne savais pas du tout.
-Après bien évidemment que je m'en fous et que théoriquement je me rangerai de l'avis de Papa et de Mary. Tu sais quoi ? Je crois que je pourrais rester là toute la journée.
-J'espère bien. On ne va pas aller plus loin, sinon, on va rentrer super tard au bungalow. Alors dis-moi. C'est à ton tour de parler. Pourquoi tu ne vas pas bien ?
-Même si je doute de ton diagnostique parce que vu que je suis devenue une baleine à force de manger, je ne risque pas d'avoir perdu du poids..
-Sans vouloir dire que je te mate tout le temps, je t'observe de temps à autres. Tu as perdu du poids. Essaye de remettre la robe que tu avais pour le mariage.. tu vas flotter dedans, je pourrais le parier.
-Tu pourrais le parier combien ?
-Une séance de shopping pour toi à mes frais si je perds et un service si c'est moi qui gagne.
-Ça marche.
-Mais ça n'explique pas pourquoi tu ne vas pas très bien, même si tu doutes de ta dépression alors que clairement tu l'es..
-Je me déteste. Je déteste ma personnalité, je déteste d'être une faible, je déteste mon physique. Rien ne trouve grâce à mes yeux. Je me trouve laide à l'intérieur comme à l'extérieur. Et je déçois tellement de personnes. Elijah m'a dit une chose très juste pendant les vacances. Ma propre mère aurait eu honte de moi et de la personne que je suis devenue. Je me mens à moi-même. Je pensais devenir une personne bien. Mais je ne suis qu'une garce.
Brian avait un regard goguenard, le sourcil relevé et un petit rictus.
-Toi ? Une pute ? Tu te fais rémunérer pour coucher ? Intéressant.
-Arrête, tu vois très bien ce que je veux dire.
-En l'occurrence, pas tellement ! Mais je crois que tu as une image négative de toi alors je vais pas pouvoir discuter. Je ne suis pas sûr que tu me croirais en plus. Tu crois que si on crie suffisamment fort, on pourra provoquer un écho ?
Il se leva et s'approcha du bord de la falaise avant de pousser un cri. Je me levais à mon tour pour hurler à la montagne. L'écho se répercutait et je vis des oiseaux s'envoler bien haut dans le ciel. Cela me fit un bien fou. Je laissai échapper ma frustration, ma peur, mon désespoir et ma haine de moi. Ils se répercutaient sur la montagne et s'éloignaient de moi à grande vitesse. J'imitais un loup et Brian me suivit dans mon délire. Je pris mon téléphone pour le filmer alors qu'il était les yeux fermés entrain d'imiter un loup. Il ouvrit les yeux et fit un Miaou. J'arrêtai la vidéo. Et j'éclatai de rire. Il avait eu un air innocent comme Tom. C'était génial. Il leva les yeux au ciel.
-On devrait rentrer. Il ne va pas tarder à pleuvoir. J'aime pas ce gros nuage gris là.
-Tu prends le sac. Moi je vais jouer au petit chaperon rouge.
-J'ai une de mes ex qui s'étaient habillée en chaperon rouge pour Halloween. Elle avait selon ses dires hâte de rencontrer mon grand méchant loup.
-Je laisse tomber le chaperon rouge. Immédiatement. Elle t'a vraiment dit ça ?
-Ouais.
Brian tourna les yeux vers le ciel qui s'assombrissait. Il finit par secouer la tête. J'aurais bien aimé être dans sa tête et savoir ce que voulait dire ce regard si sombre.
-Ton ex qui t'a quitté pour aller avec ton pote.
-Oui.
-Tu l'as revue depuis ?
-Non. Ce n'est pas nécessairement une grande perte. Le truc qui est bien c'est que.. je l'ai largué avant d'aller au mariage. Mariage où elle était invitée. Et c'est moi qui l'ai quitté. Et toi ? Tes ex ?
-Quels ex ?
-Quels ex ? C'est moi qui te.. naaaan. Marc, c'était ton.. premier ex ?
-Alors déjà ce n'est pas mon ex. Pas encore du moins et oui, c'est mon premier petit ami.
-Oui mais.. le premier mec qui t'a roulé un patin c'était pas lui quand même ? Si ?? Oh putain mais quelle tocarde. C'est pas possible. Maintenant, tu es du genre timide, finit-il par dire alors que je m'étais arrêtée quand il m'avait traité de tocarde. Et.. bah qu'est-ce que tu fais derrière ?
-Tocarde ? Tu es sérieux ?
Il s'arrêta et il perdit quelques couleurs.
-Excuse-moi. Ça m'a échappé. C'est juste une expression. J'étais surpris parce que tu es loin d'être horrible alors je ne comprenais pas. Désolé. Mais tu es timide. C'est pour ça.
-Je ne suis pas si timide.
-Si tu l'es.. enfin tu l'étais. Mais je pense qu'être amoureuse t'a un peu libéré. Comme la Reine des Neiges.
Je ris. Mais vraiment. Il venait de citer la Reine des Neiges. Il semblait fier de lui. Il avait deux fossettes. Ses yeux étaient plissés et je lui pris le bras pour continuer à avancer. Nous avions mis 3h à venir là et il nous faudrait deux heures aussi. Je m'arrêtais de temps en temps pour prendre des photos du paysage.
-Tu sais, c'est bientôt l'anniversaire de Papa.
-Oui, je sais. Et après c'est le tien et en juillet celui de Maman.
-J'ai une idée de cadeau. Mon père adore faire de la photo, je ne sais pas si tu le sais.
-Je l'ai entendu dire un truc comme ça mais je ne savais pas que c'était une passion.
-Tu n'as jamais mis les pieds dans la salle au dessus du garage ?
-Y'a une salle au dessus du garage ?
-On y accède par le grenier. C'est sa chambre noire.
-Vous me cachez des choses. Il y a un piano dans le grenier et une chambre noire ? Y'a un caveau dans le jardin ? Et une salle de contrôle sous la piscine ?
-Non, rien de tout ça. Tu peux me porter ? Je suis fatiguée..
-Tu rêves meuf.
Nous rencontrâmes le couple de la veille et d'autres passants en retournant vers notre abri. J'avais mal aux pieds. Brian me souleva et me tint sur son épaule.
-Tu voulais que je te porte. Arrête de geindre femme !
-Mais pas comme ça !! Lâche moi.
Il me lâcha uniquement sur notre lit. Je n'en pouvais plus. J'étais hilare, j'étais fatiguée, j'étais bien.
-Merci Brian. J'ai adoré cette journée. Je suis morte, mais je suis bien.
Je sentis des larmes me piquer les yeux.
-Je suis bien.
Je fermais les yeux et je sentis la main de Brian se poser sur mon épaule.
-J'ai la dalle, dit-il. On devrait aller au restaurant. J'ai la flemme de cuisiner. J'ai rien à cuisiner en fait.
-Ça me va. Mais tu vas encore payer.
-Heu Sarah. Je ne t'ai pas payé ce week-end, j'ai pris la carte bleue de ma mère. Faut pas déconner, j'ai pas les moyens d'emmener Alex en week-end alors que j'aurais passé un bon moment.. je parle sexuellement parlant. Tu es d'agréable compagnie. Je m'enfonce. Je vais me taire.
-Il vaut mieux. On devrait ramener un cadeau à Tom et à ta mère. Et à Papa aussi. J'ai de l'argent sur moi. Je me disais aussi que tu m'avais pas racketter pour payer le week-end, c'était bizarre.
Il sourit et il se rendit dans la salle de bain. J'entendis bientôt le son de l'eau. Je me levai pour retirer mes chaussures et je me rendis dehors sur le petit balcon. Je pris mon téléphone et j'appelai ma belle-mère. Elle décrocha immédiatement.
-Salut belle gosse, dis-je.
-Salut ma chérie.
-Je t'appelle pour te dire un truc important.
-Je t'écoute, répondit Mary probablement en souriant, je pouvais l'imaginer d'ici.
-Je t'aime. Je t'aime énormément. Je suis désolée de t'avoir fait pleurer hier. Je..
Ma voix se brisa et je baissai la tête. J'essuyai mes yeux.
-Je suis désolée. Je n'aime pas rendre les gens que j'aime malheureux et je t'ai rendue malheureuse parce que je..
-Sarah, s'il-te-plaît, ne pleure pas, je vais me mettre à pleurer moi aussi.
-Je n'ai écouté que ce que je voulais entendre. Je crois que.. c'était plus facile de penser que tu ne m'aimais pas et que tu me rejetais.
-Je ne te rejetterai jamais ma chérie.
-J'ai peur de te perdre comme j'ai perdu ma mère. Que tu m'abandonnes alors que tu m'es devenue si indispensable. Tu es ma Maman à moi aussi. C'est ça que je voulais te dire. Je te considère comme ma mère. Et je ne veux plus jamais te faire pleurer.
-Oh ma chérie, je crois que c'est trop tard, je suis en larmes. Ton père va flipper en me voyant comme ça, on a l'impression que je sors d'un film d'horreur. Attends, je vais te montrer.
Je reçus un message une minute plus tard. Mary faisait une tête comme Tom, son mascara avait coulé.
-C'est horrible. Je peux la monnayer à ton journal ?
-Ah non.
-Tu peux négocier avec Papa pour que j'ai une augmentation de mon argent de poche ?
-Heu non. J'ai déjà dû aligner sur ton montant pour Brian. Je pense qu'on va arrêter là, je ne suis pas une millionnaire. J'ai hâte de vous revoir tous les deux, je n'aime pas vous savoir loin de moi, même pour un bon Week-End.
-Je t'aime moi aussi. Et merci pour ce week-end que tu nous offres. Je crois que Brian vient de sortir de la douche. Vous faites quoi ce soir ?
-On dîne avec des collègues de ton père.. Je dois me faire briefer avant.
-Sarah ?
Je me retournai pour voir Brian, il avait une serviette dans les cheveux. Je lui fis signe que j'étais au téléphone et il rentra de nouveau dans le bungalow. Je m'assis sur la rambarde. Je voyais tout ce qu'il se passait dans la chambre.
-Ne t'inquiète pas. Tu vas voir, ils sont sympas, parfois relou, ils font des vannes douteuses mais ils sont sympas. Vraiment. Et Tom reste avec vous ?
-Il ne voulait pas venir, il voulait que Sophie vienne le garder.
-C'est vrai ?
J'étais entrain de sourire, j'imaginais bien la tête qu'avait dû faire Tom. Mais qu'est-ce que faisait Brian ? Il était entrain de se trémousser dans la chambre et il retira la serviette qu'il avait autour des reins et je me détournais toute rouge. Il était con ou bien ? Il n'avait pas remarqué que la lumière était allumée ?
-Absolument. Et pire que ça, il a appelé Sophie avec le téléphone de ton père pour lui demander de venir le garder.
-Naaaaan ! Sérieux ?
-Et comme tu as une amie adorable, elle a accepté, mais je dois t'avouer que j'étais morte de honte. Je lui ai permis d'inviter son petit ami aussi histoire qu'elle ne soit pas toute seule. Ils ne devraient pas tarder à arriver.
-Ah oui, je te gêne là, écoute, on se rappelle demain matin ?
-Okay. Passez une bonne soirée, j'apprécie beaucoup le fait que tu m'aies appelé. Je t'aime.
-Moi aussi.
Je raccrochai et je rentrai dans le bungalow pour filer dans la salle de bain. L'eau chaude sur mes muscles endoloris me fit du bien. Le jet d'eau sur mon visage me fit du bien. Tout était parfait. Vraiment parfait. Brian.. je ne pensais pas que le réconfort viendrait de lui. Il m'avait parlé tellement justement. C'était ce que je voulais entendre. En sortant de la douche, je me regardai dans le miroir. J'avais.. maigri ? Je n'en avais pas du tout l'impression. Mais pas du tout. Il frappa à la porte de la salle de bain et je vis sa main passer avec des habits pour moi. Une robe, des collants. J'avais l'impression d'être Dobby de nouveau. C'était d'ailleurs une robe qu'il m'avait forcé à prendre. Je mis une touche de rouge à lèvres et je passai rapidement
Quand je sortis de la salle de bain, je vis qu'il avait mis une veste de costume.
-Elle te va bien cette robe. J'ai vraiment un goût très sûr en terme de vêtement.
-Brian, arrête ton arrogance. On y va ?
Il me tendit son bras avant de se rappeler que je n'étais que sa quasi-sœur et il se contenta de me laisser passer avant de fermer la porte. Le petit restaurant était super mignon et c'est à ce moment que je remarquai que Brian était bien élevé, il attendit que je fus installée avant de s'asseoir à son tour.
-Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-C'est la première fois qu'on dîne ensemble dans un restaurant. Burger King, ça ne compte pas.
-Tu aurais préféré qu'on reste au bungalow ?
-Non, c'est très bien.
Je tournais les yeux et je vis Chris. La Chris de Paul. Elle était avec ses parents apparemment. Elle me vit et fut très surprise. Elle s'avança vers nous.
-Brian !
Je vis à ses yeux que cela ne lui faisait pas plaisir de la voir mais il souriait.
-Salut. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je devrais te retourner la question.
-Ce n'est pas moi qui est entrain de dîner aux chandelles avec Troll Snot alors que sa copine est à Los Angeles.
Brian leva les yeux au ciel.
-On ne dîne pas aux chandelles.
-Oh, alors cela ne te dérange pas que je reste avec vous alors, je vais prévenir un serveur pour rajouter des couverts et mes parents.
Je donnai un gros coup de pieds dans le genou de Brian. Mais il ne pouvait rien faire. Rien du tout. Je le compris à son regard désolé. Elle s'éloigna et je me penchai.
-Tu te fous de ma gueule ? Je ne veux pas dîner avec cette fille.
-Comme si j'avais le choix, tu sais ce qu'elle ferait sinon ? Une rumeur, elle ferait circuler une rumeur dégueulasse et tu sais quoi ? Ça bousillerait nos plans pour ta prof.
Chris vint s'asseoir et il se tut. J'haïssais cette fille et elle me fixait avec dédain. Elle faisait en sorte de parler de choses dont je ne comprenais rien. C'était une succession de private joke avec Brian. Le téléphone de ce dernier sonna et il s'excusa avant de se lever. La copine de Paul se tourna vers moi.
-Je ne sais pas vraiment à quoi tu joues, mais je ne te laisserai pas mettre le grappin sur le mec de ma meilleure amie ou monter Brian contre elle ou contre moi. Tu es une loser, tu es hideuse et insignifiante. Même s'il prenait l'envie à Brian de coucher avec toi, s'il aimait les baleines hideuses, et qu'il voulait faire une expérience de rodéo sur Moby-Dick, tu ne serais rien de plus qu'un défouloir pour lui. Pas plus. Ne rêve pas trop ma fille. Pareil pour Marc, j'imagine que ton énorme bouche de mérou doit bien sucer, sinon je n'imagine pas pourquoi il serait avec toi.
Brian revint et Chris lui sourit.
-C'était Tom. Il aimerait que tu l'appelles aussi.
-Je vais le faire tout de suite, je retourne au bungalow d'ailleurs, je suis crevée, tu me passes les clefs ?
-On a pas encore eu le dessert ?
-Je n'ai pas très faim. Passe une bonne fin de soirée.
Je fuyais. Encore. Je ne savais pas pourquoi j'étais comme ça. Incapable de me défendre. Je prenais la poudre d'escampette à chaque fois. J'arrivai au bungalow avec une envie de vomir pas possible. Je n'aimais pas être comme ça. Je savais que c'était mon moral qui en avait pris un coup. Je pris mon téléphone pour téléphoner à Sophie.
-Salut !
-Salut Sarah, alors ce séjour trop choupinou avec Brian à la montagne ? C'est comment ?
-Chris est là.
-Oh. Je suis désolée.
-Elle m'a dit que j'étais une baleine hideuse, insignifiante et un loser. Alors je suis partie. Je la hais.
-Moi aussi. Cameron, please, tu peux aller dans la cuisine refaire chauffer de l'eau ? C'est une connasse Sarah. Je pense que tu devrais le dire à Brian, il fera quelque chose pour elle.
-Je vais voir quand il va rentrer, est-ce que Tom est couché ?
-Ah oui, depuis une bonne demie-heure.
-Hum. Il appelé Brian y'a 15 minutes. Tu devrais vérifier s'il n'a pas pris le..
-Téléphone de l'entrée. Ah oui, il n'est plus là. Cam, je vais chercher le téléphone subtilisé par Tom. Ton père m'a filé 200$ pour cette soirée, je crois que Cam n'a jamais vu autant de billets de 20 pour être honnête.
-100 chacun. Ouais c'est bien payé, ça vous a niqué votre soirée en même temps.
-Thomas, je t'avais dit de dormir, il y a 30 minutes déjà. Tu as de la chance parce que Sarah veut te parler. Je te passe Tom.
-SARAH !! ALORS CETTE JOURRRRRNÉÉÉE ?
-Pas besoin de crier, je t'entends très bien. C'était super cool, on a pris plein de photos.
-Vous me ramènerez un cadeau, hein ?
-On verra si tu es sage avec Sophie.
-Okay, je suis content de t'entendre, mais je vais aller dormir. À demain !
Il me repassa Sophie qui manifestement avait écouté la conversation.
-Si Tom a un cadeau, je veux un cadeau moi aussi.
Elle éclata de rire et quand je la laissais, elle avait un peu remonté mon moral. J'enlevais mes chaussures, mes collants et je retirai ma robe. Brian arriva alors que j'étais en sous-vêtement.
-Tu sais que tout le monde te voit de dehors ?
-J'aurais pu te faire la même remarque quand tu t'es habillé tout à l'heure mais je ne l'ai pas fait.. parce que moi je suis cool. De toute façon, pour ce qu'il y a à mater.
-Arrête de te dénigrer. Vraiment. Si Marc ne te trouvait pas mignonne, tu ne sortirais pas avec lui.
-Il peut avoir mauvais goût.
Brian soupira et se déshabilla. J'enviais les mecs capables de dormir en caleçon. Moi je n'oserai jamais dormir en sous-vêtement comme ça. Une fois les dents lavées et dans le lit, Brian me prit dans ses bras. Plus exactement, il passa sa jambe droite par dessus ma hanche, son bras gauche sous ma nuque et son bras droit m'empêchait de bouger. Il venait de me clouer au lit.
-Il s'est passé quoi avec Chris ?
-Rien du tout ?
-Mais encore ?
-Tu m'écrases.
-J'arrêterai quand tu me diras ce qu'il se passe. Et en plus, tu peux crier, personne ne viendra t'aider et au pire, la lumière est allumée, les gens penseront que nous nous envoyons en l'air un peu bruyamment. Alors.
-Elle m'a dit que j'étais une baleine insignifiante et hideuse. Et que j'avais une bouche de mérou.
-La connasse. Je suis vraiment désolé. Tu ne m'as rien dit au restaurant, me reprocha-t-il.
-Tu aurais fait quoi ? Rien du tout parce qu'il n'y a rien à faire. Tu m'écrases vraiment.
Il retira sa jambe mais pas ses bras.
-Tu veux un câlin ?
-Non merci.
-Tu veux que je te serve d'oreiller ?
-Non merci.
-Tu veux que je me taise et que je te laisse dormir ?
-Oui. En fait, si je veux bien que tu me fasses un câlin et que tu me serves d'oreiller.
Il se tourna et je m'endormis sur son torse. Cette position était très intime et si n'importe qui nous avait vu, ils auraient pu penser que nous étions un couple endormi alors que ce n'était pas le cas. Mais je savais que sans cette protection qu'il me donnait avec ses bras, je n'aurais pas pu trouver le sommeil. Mes rêves furent agités. Chris était là, avec Alexandra. Et j'étais nue devant tout le lycée. J'essayais de me cacher mais je me faisais lyncher. On me lançait du poisson dessus. J'ouvris les yeux et je vis ceux de Brian au dessus de moi. Je me mis à pleurer et il me prit dans ses bras. Il glissa des mots réconfortants à mon oreille et je me rendormis. Le lendemain, il avait l'air fatigué. Et il ne dit pas un mot avant que nous soyons dans ma voiture.
-J'ai merdé Sarah. Je t'avais dit qu'Alex et ses copines ne se prendraient plus à toi mais en réalité, je ne sais pas comment faire pour qu'elles arrêtent. Je vais lui dire en face que si elle te touche encore une fois, je lui ferai la misère.
-Ne t'en donne pas la peine. Cette fille est insignifiante, tu lui donnerais beaucoup trop d'importance. Je voulais te remercier pour m'avoir emmené ailleurs. Ça m'a fait du bien de partir loin et je voulais te dire que je vais faire comme toi désormais. Quand une connasse m'insultera ou me fera du mal. Je prendrai de la hauteur, je la mépriserai du regard. Faudrait que tu m'apprennes à faire ton regard noir.
-C'est Maman qui me l'a appris.
-D'ailleurs, je lui ai téléphoné hier, pour m'excuser de mon comportement intolérable. Je crois qu'elle m'a pardonné.
-Elle te pardonnera toujours. Parce qu'elle t'aime.
-Tu veux que je conduise au retour ?
-Non, ça va, j'adore conduire. C'est mon oncle qui m'a appris et mon grand-père aussi, ajouta-t-il. Au Texas. En fait, je conduisais tout seul avant d'avoir l'âge légal pour le faire, mais tu vois dans des petites villes comme Crowell, les gens sont bienveillants. J'apprenais tu vois.
-Moi c'est Papa qui m'a appris, on était à Malibu. Mon oncle Eric était là et on avait pris sa voiture à lui. Il avait flippé mais sa voiture était toujours là. Il paraît qu'à Pâques on sera dans la famille McAllister. J'espère que mon cousin Duncan sera par là.
-Je ne me souviens pas de lui.
-Je crois qu'il s'est éclipsé avec une des filles du mariage.
-Ah ouuui, je vois. Je les ai vu en allant aux toilettes. Enfin, je l'ai vu avec une blonde la première fois et une rousse la seconde fois. Un vrai Don Juan ton cousin.
-Ouais. Comme tu dis. Je l'appelai encore Keith à cette époque parce qu'il voulait qu'on l'appelle comme ça. J'ai hâte de le revoir. Je lui ai juste envoyé un message pour la bonne année et pour Noël. Un échange de SMS. C'est tout.
-Tu n'es pas proche de lui...
-Je ne suis plus proche de lui. Quand j'étais petite, ils habitaient ici alors on se voyait tout le temps mais.. avec la distance, le fait qu'on se voyait jamais. Mais je l'aime énormément. Je ne sais juste plus comment faire pour renouer le lien.
-Commence par lui envoyer des mails. Ou alors on le verra à Pâques si j'ai bien compris. Il est comment ?
-Grand, et très mince, un peu comme une tige. Il avait honte de sa taille d'ailleurs. Il doit être à peu près grand comme mon père, donc il doit faire une tête et demi de plus que toi, voir deux têtes.
-Ah ouais..
-Il a les mêmes yeux que mon père. La même forme, la même couleur, il a le sourire de mon oncle James, le nez de ma grand-mère Maddie et il a une teinte comme ses sœurs. D'ailleurs.. il ressemble aux jumelles mais en homme. Et il est sarcastique. Très sarcastique. Je crois que c'est pour ça qu'il a été pris à Yale, parce qu'il a de l'esprit. En fait, il m'a toujours dit qu'il était un glandeur, qu'il foutait rien et je le croyais. Mais d'après mon oncle il est arrivé major de sa promo au lycée et il a été pris à Yale les doigts dans le nez. Il n'a postulé que là-bas, tu sais ? Le pari méga risqué mais ça a marché.
-Je trouve ça super. Il n'a pas lâché son rêve.
-Je crois qu'il est dans une fraternité. J'ai entendu une conversation entre mes deux oncles, je crois que Duncan a appelé Eric pour le pistonner et ça a eu l'effet escompté.
-Je kifferai aller dans une fraternité personnellement. Limite, je suis déçu qu'il n'y en ait pas au lycée.
-En fait, y'a une société secrète.
-T'es sérieuse ?
-Bah ouais. Mais ne peuvent y entrer que ceux qui ont été invité .
-Arrête de te moquer de moi Sarah.
-Brian, je ne me moque pas de toi, je suis sérieuse. C'est mon oncle Eric et ses amis qui l'ont inventé. Ils ont transmis le flambeau. C'est une société de mecs pour les mecs. Tu n'as qu'à demander à Papa. Mais ils n'acceptent que des Junior et Senior Year.
-Mais c'est juste énorme. Pourquoi Paul ne m'a rien dit ?
-Ce n'est pas forcément un truc qui l'intéresse.
-Marc y était ?
-Aucune idée, c'est une société secrète, personne ne sait qui y est. Je sais juste que c'est Eric qui en est l'instigateur. Attends, on va lui téléphoner tu vas voir.
Je pris mon téléphone et j'appelai mon oncle. Je tombais sur son répondeur. Je raccrochai et je recommençai.
-Oui Sarah ?
-Ah, je savais bien que tu étais là, tu es occupé ?
-Heu. Oui. Je suis occupé.
Clairement, je le gênai mais je ne voyais pas ce qu'il pouvait faire de plus intéressant.
-Genre occupé occupé, ou juste occupé ?
-Abrège gamine.
-Brian voudrait savoir comment on fait pour entrer dans la société secrète du lycée ?
-Dans la .. ah. Il est trop jeune.
-Il est à côté de moi.
-Tu es trop jeune. Mais en tant que fondateur, j'ai des privilèges, je vais appeler le président actuel pour qu'il te recrute. Sois à la hauteur mon garçon. Fais honneur à la famille Evans. Bon, tu n'es pas un Evans à proprement parler, mais bref, si j'use de mes privilèges, fais moi honneur pendant les sélections.
-Je le ferai monsieur.
-Je préviendrai John pour qu'il te briefe sur les épreuves, il fait partie de la première génération de bizu. Maintenant, c'est pas tout mais je fais attendre une jolie dame pour vous parler alors si vous pouviez éviter de me rappeler dans l'heure prochaine, ce serait cool, les enfants.
-Ah ouais, tu étais en pleine baise en fait. Fallait le dire. Bonne journée Eric.
Je raccrochai en souriant. J'imaginai son sourire chaleureux et ça me redonnait du baume au cœur.
-Non mais tu as vu comment tu parles à ton oncle ?
-Heu..
-Tu étais en pleine baise. Je pense que même moi je n'oserai pas.
-C'est Eric, on peut tout oser avec lui. Tu sais que la première meuf avec qui Elijah a couché en revenant aux USA, il l'a prise en photo à poils et il l'a montré à mon père et à son frère. Ils étaient là en mode, elle est exa bonne ou je ne sais pas quoi.
-Tu penses qu'il a fait ça avec ma mère ?
-Papa ? Non, clairement pas. En plus ta mère n'est pas du genre à laisser un homme la prendre en photo dans une position indécente. Honnêtement. Faut vraiment être con pour ça. D'ailleurs Cathy a continué à t'envoyer des photos pour que tu puisses te masturber ou..
-Je pense qu'on est pas assez proche pour que je te raconte quand et en pensant à qui je me masturbe.
-Oh allez, je suis presque ton bro.
-Okay, mais ne va pas dire que je suis dégueulasse. Oui, on continue notre petit chat. Et je dois t'avouer que parfois, c'est à la limite de la décence. Si Alex l'apprenait, clairement, je serai un homme mort. Et j'ai eu des nouvelles de Pimprenelle aussi. Attends, prends mon téléphone et regarde, tu vas halluciner.
Je fis ce qu'il voulait et je poussais un cri. C'était.. il n'y avait pas de mot pour désigner si ce n'est pornographie. Brian s'esclaffa.
-Elle est folle !!
-On choisit tous la voie qu'on veut prendre. Je peux t'assurer que je regarde mais que moi j'envoie rien du tout si ça peut te rassurer mais.. clairement certaines personnes ne devraient pas avoir leur libre arbitre.
-Il faut de tout pour faire un monde, n'est-ce pas ? Mais heureusement, il n'y a qu'une seule et unique Pimprenelle.
-Et une seule et unique Sarah McAllister.
Que voulait-il dire ? Il souriait et le soleil se reflétait sur ses lunettes de soleil. Je ne savais pas à quoi il pensait mais c'était vrai. Il n'y avait qu'une seule et unique Sarah McAllister. Et quand nous arrivâmes à la maison et que mon père m'ouvrit les bras pour me serrer comme si sa vie en dépendait, j'étais bien contente d'être unique en mon genre.
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