Crêpe party

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-Maman, tu n'oublies pas Jay. 
-Non Brian, ne sois pas stressé comme ça ! Je vais m'occuper de James comme si c'était mon fils. N'aie aucune crainte. Tu es au point sur tes exams ? 
-Tu es sérieuse ? Tu m'as déjà vu ne pas être au point dans une matière ? 
Il avala le petit-déjeuner spécial exam de Mary. Elle avait préparé des œufs, de la brioche, du bacon, et des pancakes. Je n'arrivais pas à avaler quoi que ce soit. J'avais chimie, physique, tant les écrits que les épreuves pratiques dans la journée. C'était une torture. Une journée avec des envies de suicide. Et demain matin, j'avais algèbre. 
-Mary, ce soir autant te le dire, je veux un Burger King, dis-je.
-Oui, enfin peut-être que Junior n'a pas envie de manger de la Junk Food.
-Je passe toutes mes principales matières scientifiques aujourd'hui et demain matin. Je vais avoir envie de mourir ce soir.
-Jay adore la junk food de toute façon. Sarah, je t'emmène au lycée ?
-Oui, je veux bien Brian. 
J'avais touché à mon assiette mais un tout petit peu, je mis le reste dans l'assiette de Tom qui me fit un grand sourire.
-Tout va bien se passer Sarah. Je suis sûre que tout va bien se passer.
Tom était un éternel optimiste. Brian me passa mon manteau et il m'ouvrit ma portière. Mon téléphone sonna alors que nous passions chercher Paul et Sophie.
-Tu peux répondre, tu sais, me dit mon quasi-frère.
C'était Ray.
-Salut bonhomme, dis-je d'un ton un peu moins chaleureux que d'habitude.
-Tu es stressée où il y a quelqu'un à côté de toi ? 
-Les deux. 
-Écoute, tout va bien se passer.
-Vous me dîtes tous ça.
-C'est parce qu'on a tous confiance en tes capacités. D'ailleurs j'ai une surprise pour toi. Regarde sur la page officielle du groupe.
-Tu es sérieux ?
-Oui, très sérieux. On se rappelle à midi si tu veux. 
-Oui, ce serait super, je te raconterai comment ça s'est passé. Je t'embrasse. 
-Je t'embrasse, m'imita Brian en se garant dans l'allée de Sophie.
-Arrête.

-J'adore la façon dont tu parles à un mec qui n'est pas ton petit ami. Tu as l'œil qui brille. Je me demande pourquoi tu sors pas avec le mec qui te fait ressentir ça en fait. C'est assez étrange. 
-Je ne sais pas pourquoi tu me dis ça. J'ai le droit d'être polie et gentille avec mes potes. Il voulait me remonter le moral en plus.
-C'est gentil.

Je regardais sur la page Facebook des Atlas Wild Child. Il y avait une vidéo, et là je l'enclenchai. Je vis la tête d'Owen.
-Salut tout le monde, on a une surprise pour vous. Un extrait de notre futur album Broadcast your Life. C'est pour vous remonter le moral. 
-Ils font encore un album ? soupira Brian. Putain. Mais non quoi. Tu vas encore te trémousser en slip. 
-Mais ferme la.. rho. Je suis obligée de réécouter maintenant.
Je repris la vidéo : pour vous remonter le moral en cette période où certains d'entre vous ont des exams ou se prépare pour le SAT. N'oubliez pas de commenter ! La chanson s'appelait Go forth. Elle parlait de la volonté, des erreurs qui font qu'on retombe mais qu'on est toujours plus fort. Nietzsche et Goethe avaient raison, ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort, alors va de l'avant. Je vis Brian taper la mesure avec son volant pendant que Sophie fermait la porte.
-Elle est pas mal. Salut bella ! lança-t-il à Sophie qui s'installa à l'arrière.. Tiens Sarah fais écouter à Sophie ta chanson.
-Quelle chanson ?
-La nouvelle des Atlas Wild Child.
Je la remis et Sophie se mit à battre la mesure sur le siège.
-Ah ouais elle est trop bien. Partage sur mon mur stoplait.

-Okiiiiii. On ne va pas chercher Paul ?

-Heu non. Sauf si tu veux qu'on ramène Chris avec nous. 
-C'est bon, on va s'en passer. Je ne sais pas si je t'ai dit Sophie mais le bro de Brian arrive tout à l'heure. Je suis sûre que tu vas l'adorer.
-C'est vrai ? Comment il s'appelle Brian ?
-Jay. Il vient de Crowell.
-La ville de tes grands-parents. C'est cool. Vous me direz quand je peux venir, je ne veux pas vous déranger. 
-Oh tu sais, le seul souci si tu débarques ce soir, c'est que Jay va tomber follement amoureux de toi Sophie. Mais après, on va à Malibu à partir de mercredi alors.. si tu veux venir avec nous, ce sera avec plaisir.
-Pourquoi pas ? Ça te dérange de mettre de la musique à fond Brian ? Je suis en mode stress là.
-Pourquoi ? Même moi je ne stresse pas.
-Sarah. Désolée, je t'aime, mais quand on parle d'exam de chimie, tu n'es pas mon modèle.
Brian se mit à rire comme un dément.
-Oh putain, c'était méchant ça Sophie, rit-il en mettant sa musique à fond.
-Non mais elle a raison, je suis pas un modèle à suivre. Je vais me planter de toute façon, je le sais, et puis.. l'autre pute est toujours là alors, si c'est elle qui me corrige, je suis morte.
-Nargue la en rentrant dans la salle, me répondit Brian.
-Heu, je vais éviter.
Brian rit, se gara et sa copine lui sauta dessus, elle ne nous dit même pas bonjour. Ma prof de chimie était déjà dans la salle, je ne lui dis pas bonjour en entrant. Elle me fusilla du regard. C'est à ce moment précis que je ressentis le stress. Celui qui donne un goût acre dans la bouche, qui fait trembler légèrement les mains et donne mal au ventre. Je sortis de la salle et je pris mon téléphone. Réponds. Réponds.

-Marc, je suis en total stress là, fais un truc. N'importe quoi.
-Heu, qu'est-ce qui fait toin toin ?
-Heu.. je sais pas.
-Un tanard ?
-Elle est pas drôle ta blague. 
-Ouais je sais mais je sens que tu as un petit sourire sur les lèvres en te disant que je suis vraiment con.
-Oui, c'est vrai.
-Exam de quoi ?
-Chimie.

-Ça va aller, au pire, avant l'épreuve, donc.. tout de suite, tu écoutes à fond une bonne chanson pour te vider la tête. Tu gardes les yeux ouverts et.. ça va aller mieux. Et essaye de bien détailler les étapes. C'est très important le raisonnement, plus que la solution. Crois-moi. Tu peux le faire.
-Okay, je vais essayer, je t'entends mal.
-Je suis entrain de conduire en fait, et putain... la route est coupée. 
-Je te rappelle tout à l'heure, bisous, je t'aime.
-Sarah. Ne t'inquiète pas. Ça va aller. Je t'aime.
Il raccrocha et je fis ce qu'il me dit. Je pris Sunshine in Wonderland. 
-McAllister, vous n'avez plus l'habitude, mais vous n'avez pas le droit d'avoir un MP3

-Sans vouloir vous manquez de respect madame, l'épreuve commence dans 5 minutes. J'ai donc 5 minutes d'écoute de musique.

Je mis mes écouteurs et je regardais dehors. La chanson durait 3 minutes 45. Quand je retirai la musique j'allais bien. J'allais mieux et j'étais prête. Ma prof me tendit mes feuilles et je m'armais de mon crayon à papier. J'avais 3h devant moi. Et je trouvais ça d'une facilité déconcertante. Elle se foutait de nous ? Je me mis à douter de moi avant de me rappeler que tout le monde m'avait dit que ça allait bien se passer. Je relis mon travail, une fois, deux fois, trois fois. Mais en réalité, je savais pourquoi je trouvais ça facile. J'avais déjà fait le dernier exercice dans un vieux livre de chimie de la bibliothèque. Aussi, au bout de 2h30, je me levais pour quitter la salle. Sophie me regarda bizarrement mais elle continuait son dernier exercice. Je rendis ma copie, signais et je sortis de la salle. Je vis Brian dans les couloirs, il était assis sur le bord d'une fenêtre avec un autre livre, celui de physique.

-Salut, lui dis-je.
-Tu as craqué et tu es partie avant la fin ?
-J'ai fini et je suis sortie avant la fin. 
-Non ? Je ne te crois pas.
-Je crois qu'en fait, il suffisait juste que je m'y mette. Et je m'y suis mise à cause de Gordon et le dernier exo était dans un vieux livre de chimie. Je l'avais déjà fait. 
Brian me sourit gentiment. Il avait l'air ultra détendu.
-Trop cool alors. Tu le sens comment pour la physique ?
-Ce sera toujours mieux que l'algèbre. J'imagine que toi c'était comme sur des roulettes.
-J'ai fini en deux heures.
-Pourquoi tu n'as pas passé de classe ? Tu es super bon.
-J'ai sûrement les capacités mais pas la maturité qui va avec. Et puis.. j'ai toujours fait en sorte de ne pas montrer toutes mes capacités. Je ne sais pas pourquoi. Personne n'aime les intellos. C'est peut-être pour ça. Enfin bref. Tiens. Prends le bouquin d'algèbre.
Je me mis à réviser assise juste en face de Brian. Son pied était juste à côté de moi.
-Avoue, tu es super content de revoir Jay.
-Super content n'est pas assez fort. Je vais passer la meilleure semaine depuis longtemps.
-Tu ne crois pas qu'il va se sentir mal à l'aise ici ? Je veux dire. C'est radicalement différent de Crowell, je veux dire, les gens. Tu ne crois pas qu'il va te faire une remarque quand il va se rendre compte que ta copine et moi on se déteste ?
-Hum.. je ne sais pas si je vais lui présenter Alexandra.
-Tu as honte d'elle ? 
-Bah.. non pas du tout.
-Tu as honte de lui ?
-Non mais comme tu l'as dit, je ne veux pas qu'il se sente mal à l'aise. Des filles comme Alex, y'en a pas à Crowell. 
-Tu n'as pas envie qu'il te fasse de remarques.
-Pas vraiment non. Mais ce ne serait pas correct. Je vais voir si je peux pas aller pendre un café avec eux deux.. remarque. Tu pourrais venir.
-Moi ? 
-Non, le pape. Jay t'aime bien. Tu pourrais faire tampon.
-Je vais juste avoir envie de frapper ta copine et de lui arracher les extensions. Alors non. Mais par contre, tu n'as qu'à organiser la rencontre à la maison. Comme ça, on pourra être pleins.. avec Paul, Sophie, Cameron, moi, enfin.. tu vois pleins.

-Ouais, je vais y réfléchir. Tu as 5$ sur toi en monnaie ?
-Oui.
-Tu peux me les passer ? J'ai besoin de pièces.
-Mais pourquoi tu as toujours besoin de monnaie ?
-Pour les distributeurs, ils ne prennent pas encore les billets.
-Pourquoi tu ne vas pas dans notre petite cafèt ?
-Parce que je parle des distributeurs de capotes. Notre lycée n'est pas aussi cool que ça.

-Tu veux t'acheter des capotes ?
J'ouvris grands les yeux et je vis le rire sur son visage. Il devait me prendre pour une petite ingénue. Pourquoi je posais toujours des questions débiles ?!
-J'en ai toujours sur moi mais j'ai oublié d'en prendre dans mon nouveau paquet.
-Tu te rends compte que ça fait un peu pervers.
-Tu me fais rire. Mais tu sais Alex et moi on a une vie sexuelle, donc..
-Tu essayes de me faire croire que vous couchez tous les jours ensemble.
-Je ne te fais rien croire du tout.
-Oh merde, dans ta voiture ? Parce que si c'est le cas, je ne remonte jamais dedans.
-Dans les toilettes du lycée, dans ma chambre, sur ta voiture.
-Pardon ???
Il se mit à rire.
-Je te vanne. Sarah. Voyons, tu me connais, je laisse pas à trainer maxi-Brian n'importe où.
-Micro Brian. N'oublie pas que j'ai eu l'occasion de dormir avec toi.
Il sourit et moi aussi. La sonnerie retentit et je vis Sophie descendre les escaliers. Elle me regarda bizarrement.
-Alors ?
-Alors j'avais fini. J'ai trouvé ça facile.
Sophie sourit et posa sa main sur mon épaule, le temps de retirer sa basket. Il y avait un caillou dedans.
-Je suis contente que tu aies enfin compris le truc en chimie. Et toi Brian ? Tranquille comme d'habitude ? 
-Oui, c'est ça. Excusez-moi.
Il approcha son téléphone de son oreille.
-Salut mon pote. Oui. Carrément. Il fait super beau. Je suis d'accord. Ouais. 17h30. Non mais oui. Oui. 
-C'est Jay ?
-Sarah te dit bonjour. 
-Dis-lui que ta mère a pris ma voiture ce matin et qu'il peut l'utiliser s'il veut.
Brian répéta ce que je disais en français. Jay parlait français ? Ah bon ? Je trouvais ça étrange. D'ailleurs je lui en fis la remarque quand il raccrocha.
-Il fait français deuxième langue. Pas espagnol. Et il m'a demandé de l'entrainer parce qu'il passe un oral à la rentrée des vacances. Tiens, salut ma chérie.
Alexandra se pendit à son cou pour l'embrasser. Il glissa ses mains sur ses hanches. Elle s'assit sur son genou et tourna ses yeux vers nous. Elle nous fit comprendre que nous étions de trop. Je levai les yeux au ciel.
-Merci mec pour ton livre. Je peux te le rendre tout à l'heure ? 
-Ouais.

Je me levais et je pris le bras de ma meilleure amie. Elle portait un sweat de l'université de Toronto où sa mère avait été étudiante. Je regardai encore ses cheveux aussi courts que les miens. J'avais la meilleure amie du monde. Qui ferait ça sérieusement ?

-Je t'aime Sophie.
-Moi aussi je t'aime Sarah. D'ailleurs, je pense qu'on devrait prendre un selfie pour sceller cette déclaration d'amour. 
Elle prit son téléphone, colla sa tête contre la mienne et elle appuya sur l'écran au moment où quelqu'un me fit sursauter. C'était Cameron. Il était mort de rire en plus. 
-T'es con c'est pas possible ! 
Je souris néanmoins. Il était sympa ce Cameron. Il approcha sa tête de nous pour arriver dans l'écran, il avait décalé ses lunettes dans ses cheveux et se mit à loucher de manière trop conne. Je fis une grimace et Sophie grossit ses joues. Nous étions ridicules. Mais c'était amusant.
-Attendez, je vais vous prendre en photo en pieds.
Il choppa le téléphone de Sophie et s'éloigna. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas prise en photo comme ça. Je sentis une main sur mon épaule au moment du flash de la seconde photo. C'était Paul, il avait fait la même avec Sophie.
-Je m'incruste. 
-T'abuses un peu, non ? 
-Pas vraiment, non. Le trio infernal. Le retour. Que veux-tu ? Maman a sorti des vieilles photos après sa gueule de bois d'hier. Le nombre de photos qu'on avait prise. Un truc de dingue.
-Normal, on avait piqué l'appareil photo de Papa. 
Il avait lâché Sophie mais il avait laissé son bras sur moi. 
-J'ai une question à te poser Sarah, je peux te parler en privé.
-Je suis toujours dans le privé avec Sophie. De toute façon, j'irai lui répéter.
-Okay. C'est bientôt l'anniversaire de Marc et je ne sais pas si tu as l'intention de lui faire un cadeau mais tu pourrais lui demander en douce ce qu'il voudrait..
-Tu veux dire quand on est au lit ? 
-Après la baise. Paraît qu'il est très loquace. D'après ses ex. 
Je pinçais des lèvres. D'autant plus qu'une ex de Marc venait de passer derrière nous à ce moment précis.
-Alors ?
-Okay, je vais essayer de savoir mais je préfèrerai qu'on évite de parler de ma vie sexuelle tous les deux.
-C'était pas le cas et puis.. Sarah. Sans vouloir te vexer. C'est mon frère. Si j'ai besoin de parler de sexe avec lui, il me répond avec son expérience. Donc potentiellement, il peut me parler de vous deux. C'est normal. Enfin bref. C'est quoi déjà ton nom ? demanda Paul à Cameron en le voyant arriver.
-Cameron.
-Je parlais de ton nom. Pas de ton prénom. 
-Ford. Cameron Ford.
-Et tu es originaire d'où ?
Sophie me fixa. À quoi il joue ? C'était ce qu'elle me disait. Je pensais la même chose. 
-De Dallas. J'ai déménagé cette année.
-Attends. Tu t'appelles Cameron. Et tu viens de Dallas. 
-Heu, c'est ce que je viens de dire.
Paul sourit et tourna les talons mais avant, il tourna les yeux vers moi. Il était mort de rire. Et je venais de tilter. Cameron Dallas. Il était con. Cam n'avait pas compris visiblement mais Sophie si. Elle leva les yeux au ciel et entraina Cam' ailleurs. Je stressai pendant tout le repas du midi. J'avais à peine touché mon plateau. Sophie non plus d'ailleurs. Je pris mon téléphone. J'avais un message Owen Bridges. Courage Choupi, tu peux le faire. Je lui répondis qu'avec cette envie chronique de vomir, ça n'allait pas passer. Il me répondit immédiatement. Mange du chocolat. Ça déstresse. Je le remerciais pour ce conseil. Je reçus pratiquement dans la minute un appel de Chuck.

-Mange.
-Bonjour à toi aussi Charles.
Sophie se mit à rire et elle répondit à Cathy qui venait de s'installer à côté d'elle. 
-Mange.
-J'ai l'intention de le faire.
-Genre, je suis entrain de chatter avec Owen je te signale. Il est entrain de me dire que tu as envie de vomir. J'ai traduit que tu ne vas pas manger.
-Non mais.. tu es un peu grave.
-Oui, je sais. Mais je sais aussi que tu es en exam, que tu penses que tu ne vas pas réussir et je sais aussi que le cerveau consomme plus quand il est sollicité. Tu dois manger, sinon tu vas faire un malaise et tu seras moins concentrée. 
-C'est amusant comme comportement.
-Protecteur ? Je suis ton pote. Tu es la pote de Ray aussi et de tout le monde. Tu es notre pote. Alors oui, je prends soin de toi. C'est normal. 
-Attends, deux secondes. Je reviens les filles. 
Je sortis de la cafétéria pour continuer ma conversation.
-Tu es tellement chou. Mon petit ami ne prend pas autant soin de moi. 
-Tu as peut-être un mauvais petit-ami; Je sortirai avec une fille comme toi, je pense que je prendrai soin de toi à en devenir lourd. Mais c'est comme ça que je suis..
-Impulsif ?
-Possessif. Et aussi impulsif. Mais je suis sérieux Sarah. J'ai vu que tu avais maigri.
-Comment tu peux voir des trucs pareils ?
-Alors je te rappelle qu'on a couché ensemble.
-Comment l'oublier ? ironisai-je.
-Lol. Toujours est-il que j'ai eu l'occasion de te toucher, de te porter et tu étais plus légère samedi. Alors je sais ce que je dis.
-Oh merde, Chuck. Pourquoi tu habites à New York ?
-Je me le demande parfois.

Je me tus, le remerciais de m'avoir appelée et j'allais manger. À la fin de l'exam d'algèbre, j'étais lessivée. Je n'en pouvais plus. J'aurais aimé avoir mon mec avec moi pour me réconforter, pour le prendre dans mes bras. Sophie se carra dans les bras de son petit ami. Je les laissais tranquille et je sortis du lycée. 
-Sarah ! 
Je me détournai et j'eus la surprise de voir Jay. Il avait les cheveux plus longs que la dernière fois que je l'avais vu. Il m'ouvrit ses bras. Il portait une chemise verte à carreaux, un T-shirt blanc et un jean. Classique. Je lui fis la bise et le pris dans mes bras.
-Je suis super contente de te voir. Tu as les cheveux longs ! 
-Et toi plus courts. Tu vas bien ? 
-Oui, super et toi ? On est tous super contents de t'avoir à la maison pendant quelques jours.
-Je suis content d'être là. Alors. Dis-moi tout. Comment il va ?
-Bien. Il a eu des moments difficiles mais ça va.
-Le jour de l'anniversaire de mort de Diego ? me demanda-t-il. 
-Oui.
-Hum. Je m'en suis douté. Il ne m'a rien dit mais.. je m'en suis douté. Merci d'être honnête avec moi. Il a été chiant avec toi ?
-Tout le temps, mais c'est notre relation qui est comme ça. Il a été très sympa avec moi. J'ai eu un petit passage à vide. Et.. il m'a aidé. Mais je présume qu'il t'en a parlé.

-Il m'a dit d'être doux avec toi. Et de ne pas te draguer et je..

Son visage s'illumina. Il ne termina pas sa phrase. Il avança de quelques pas et la minute d'après, je vis Brian lui sauter littéralement dessus et lui frotter la tête. Ils s'éclatèrent comme des cons au sol et ils se mirent à rire. Jay se releva et lui tendit le bras. Et ils se serrèrent l'un contre l'autre. 
-Heu.. c'est quoi cette coupe de cheveux Miller, on dirait une meuf.
-Tu peux parler Parkson. 
-Ta mère trouve ça super cool. Or, ta mère est la déesse de ma mode.
-Ma mère est une déesse tout court. Bon tu bouges ton cul McAllister ? On ne va pas t'attendre 150 ans non plus ! 
Jay nous regarda à tour de rôle et prit mon sac à dos.

-Non mais je peux le porter, dis-je en rosissant.
-Je suis un minimum galant, moi. 
Il tourna les yeux vers son meilleur ami et Brian le méprisa du regard.
-Je suis galant avec les filles. Mais Sarah n'est pas une fille.
-La dernière fois que dans un livre, j'ai lu qu'un mec ne considérait pas une fille comme.. une fille, il se mariait avec. 
-C'est quoi le dernier livre que tu as lu ? Harry Potter ?
-Bah en fait, oui, je les ai relu la semaine dernière.
Brian s'esclaffa. Jay se retourna vers moi.
-Tu veux monter devant ? 
-Oh non, je vais me mettre derrière, merci. 
Brian ouvrit sa voiture et balança son sac dans le coffre. 
-Tu sais que ça me fait bizarre de voir la Batmobile ? Je ne l'avais jamais vu en vrai.
Il m'ouvrit la portière et la referma. Clairement ce n'était pas Brian, il ouvrit sa portière mais il s'arrêta avant de monter.
-Y'a que dans ton État que des bombasses blondes te courent après, l'entendis-je dire. 
Je n'eus pas le temps de regarder de qui il parlait parce que Sophie ouvrit la portière et s'engouffra à la voiture. 
-Tu n'as qu'à m'abandonner à mi-chemin. Je finirai la route à pieds.
-Mais non, on va te raccompagner, ça ne change rien pour moi. En fait Sophie, voici Jay. Jay, Sophie, la best de Sarah.
Il tendit sa main à Sophie. Il était timide en fait. 
-Je suis contente de te rencontrer. Sarah ne m'avait pas dit que tu étais aussi mignon. 
Il piqua un fard et balbutia qu'il m'avait fait une mauvaise impression la première fois que nous nous étions vus.
-Mais tu t'es rattrapé rapidement Jay. Pourquoi tu rentres pas avec Cam' ?
-Il travaille et je n'avais pas envie de rentrer avec les mecs dans le bus. Je voulais pas vous déranger, je le jure mais, je me suis avancé et j'ai vu le regard moitié lubrique des boutonneux. J'ai pas pu. Et là, je t'ai vu, tel le messie. 
-Je suis apparition divine, je le sais. 
-Je propose que pour me faire pardonner vous veniez prendre tous les trois le goûter à la maison. Monya m'a fait des crêpes.
-Monya ? C'est ta belle-mère ? Demanda Jay en se tournant un peu vers nous.
-Oh non. C'est la domestique. Mais je l'adore, elle fait partie de la famille. 
-Une domestique. Tu es sérieuse ? Tu habites dans un château pour avoir des domestiques ?
-Oh non, j'ai juste des parents qui travaillent beaucoup et qui n'auraient pas le temps de prendre soin de la maison.
Il ne fut pas du même avis qu'elle en voyant la maison. Il resta bouche bée. Monya vint nous ouvrir et comme à son habitude, Sophie lui fit un gros bisou. Et elle lui dit en espagnol ( je comprenais vachement mieux depuis que je parlais tous les jours à ma tante Valentina) qu'elle avait passé une journée pourrie mais que la pensée des crêpes lui avait tenu chaud au cœur. Elle nous entraina dans la cuisine. Où une bonne odeur me chatouillait les papilles. 
-Non mais laissez Monya, lui dis-je. On va finir de faire les crêpes, allez vous détendre. 
Sophie acquiesça et me regarda avec plaisir.
-Tu t'es grave améliorée, avant tu n'osais pas lui parler. Je suis super fière de toi ma chérie. Vous voulez boire quoi ?

Elle ouvrit le réfrigérateur et fit la moue. 
-Vous avez le choix entre du Dr Pepper, du Coca bouteille en verre parce que ce sont les préférées de Sarah, de l'Orangina parce qu'on adore cette boisson so french et.. du Canada Dry. Parce que vive le Canada et...
-Pourquoi vive le Canada ? l'interrompit Jay en s'asseyant sur un des tabourets de la cuisine.
-Parce que la mère de Sophie vient de Montréal et que Sophie a la double nationalité.
-Tu es canadienne ? Trop cool.
-Oui, enfin.. j'ai juste un passeport, soyons bien d'accord, je me sens purement américaine. 
-C'est pour ça que tu parles si bien français ! 
-Oui, enfin, je parle pas aussi bien que je le devrai. Je veux dire, ma mère est restée les 10 premières années de sa vie à Montréal. Ensuite, ses parents ont déménagé à Toronto et du coup elle ne parle qu'en anglais. Elle a attendu que je lui demande quand j'avais 10 ans ou un truc comme ça. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, enfin bref. 
-Ta mère est francophone mais elle ne t'a pas appris à parler français ?
-Bah si. J'ai rien appris en cours. J'y vais juste pour le fun. Alors ? Il y a aussi du lait et du thé ou du café. Selon mais je ne sais pas me servir de la nouvelle cafetière. 
-Canada Dry, répondit Brian. Ce sera parfait pour moi.
Je pris un Coca personnellement et Jay voulut goûter l'Orangina. Sophie sortit des verres et les bouteilles. Sophie commença à faire les crêpes. 
-C'est quoi ça ?
-Du Nutella, me dit Sophie. J'ai goûté en France, j'ai fait un gros caprice à Papa et il l'achète en ligne pour moi. 
Je me levai pour prendre une cuiller, j'étais chez moi après tout. Je goûtais, je trouvais ça bon.
-Attends, teste avec des crêpes. tu vas voir, c'est une tuerie.
-Je vais faire les crêpes avec toi, je me sens mal à l'aise de ne rien faire décréta Jay. 
-Tu es mon invité. Laisse, détends toi.
-Je propose qu'on trinque, dis-je en prenant ma bouteille de coca. Bienvenue en Californie Jay, j'espère que tu vas adorer ton séjour à la maison. 
-J'adore déjà, sourit Jay en me fixant droit dans les yeux tout en se levant pour saisir la crêpière. 
On voyait qu'il avait l'habitude, il la fit sauter d'une main de maître et il narguait Brian. 
-Bah qu'est-ce que tu as Miller ? Tu es jaloux parce que mes mains sont beaucoup plus habiles que les tiennes ? Déjà que je te mets la misère au basket.. et en plus je te mets la pâtée avec les crêpes. Comment ton ego sur-dimensionné va-t-il supporter cette humiliation ?
Brian cessa de rire et le fusilla du regard. 
-Je suis très habile de mes mains. Ma copine adore. et celles de Sarah aussi.
-Oui, enfin.. c'est encore à voir ça. Micro-Brian.

C'était là qu'on pouvait voir que ce n'était pas le Brian habituel que nous avions avec nous. Le Brian que je connaissais lui aurait répondu vertement, et lui aurait balancé son poing par la figure. Mais là, il se mit à rire. Il vit ma tête et son rire redoubla. Il se leva, poussa mon pote et prit la crêpière. Il se loupa en la faisant sauter et elle atterrit droit sur sa tête. Il hurla de rire. 
-Ça me rappelle le jour où on avait fait des crêpes pour nos parents et que la moitié de la pâte avait fini sur nous, finit par dire Brian en retirant la crêpe.
Il avait de la pâte dans les cheveux. Je ris comme une folle. Les garçons finirent les crêpes et nous prîmes le paquet avec nous pour aller dans le salon.

-C'est une très belle maison que tu as. 
-Oh, oui, elle est jolie. je suis certaine que la tienne est aussi belle.
Jay piqua un fard et secoua la tête.
-Ah non certainement pas. Je vis dans une vieille bicoque qui aurait grand besoins d'être rafraichie. D'ailleurs, je t'ai pas dit Brian, j'ai décidé d'agrandir la cabane dans le fond du jardin. Ton grand-père m'a dit que je pouvais prendre des planches chez vous. 
-On va s'éclater cet été.
Ils se tapèrent dans la main. Nous jouâmes à la Kinect, pendant une petite heure.. Du moins, jusqu'à ce que Mary nous appelle pour savoir où nous étions et que Nicholas rentre chez lui avec une tonne de dossiers dans les bras.
-Salut les enfants. Tiens, un enfant que je connais pas. 
-Ah oui Nicholas ! Voici James Parkson, le meilleur ami de Brian, il est de passage chez nous !
-Le fameux James ! J'ai entendu parler de toi ce week-end. John était ravi de t'avoir chez lui. Il m'a dit que tu étais un garçon très bien et que ça ferait du bien à tout le monde de t'avoir.
Il rougit comme un dingue et balbutia un remerciement. Nicholas lui serra la main.
-D'ailleurs, vu qu'ils sont en exam', si tu ne sais pas quoi faire dans la journée, tu peux venir ici pour profiter du jaccuzi. Ou alors tu viens avec moi au boulot, mon assistant est malade.
-Heu Papa, tu abuses là ! 
Sophie avait honte, vraiment honte, je le voyais à ses yeux mais Jay ne le prit pas comme ça. Il sourit gentiment.
-C'est très gentil de votre part de me le proposer mais Mme McAllister me prend sous son aile pendant cette semaine.
Brian lui jeta un coup d'œil étonné. 
-Oh, c'est sûr qu'entre chercher dans des dossiers et mater des mannequins, il n'y a pas à choisir.
-Papa ! Mais arrête, tu me fous la honte là ! 
Nicholas se mit à rire et il embrassa sa fille sur le front. Nous rentrâmes chez nous et Jay eut le même regard que devant la maison de Sophie. Il était impressionné. Tom sauta sur lui comme un boulet de canon.

-Salut Thomas.
-Dis James, est-ce que tu veux venir avec moi jouer au circuit ?????
-Je..
Il regarda Brian.
-Fais comme chez toi vieux, je dois réviser pour demain, j'ai histoire. 
-Bah écoute Tom, on va dire à ta mère qu'on est là et j'arrive. 
-Tom, n'harcèle pas Junior, fit Mary en montrant le bout de son nez. Par contre, tu peux aller lui montrer sa chambre. Nous avons monté tes bagages, tu peux t'installer et mettre tes affaires dans les placards, s'ils te manquent quoi que ce soit, tu viens me le dire.

-Oui Mme McAllister.
-Mary, mon chéri. Je te connais depuis ta naissance. Je te connais vraiment depuis ta naissance. 
-Okay. 
Thomas entraina l'ami de Brian dans les hauteurs et je m'assis dans le salon avec Mary. Je lui racontais ma journée puisqu'elle me le demandait.
-Tu ne vas pas réviser ? 
-Pour littérature, histoire et mes épreuves pratiques en chimie et physique ? Non. Je n'ai pas besoin, j'ai suffisamment révisé. À la limite, je vais relire mon cours d'histoire. Mais je le sens bien. Tu as passé une bonne journée, toi ?
-Oh oui. Tu te souviens de Kelly ?
-Comment l'oublier ? Elle va bien ?
-Oh oui, et je crois qu'elle est tombée sous le charme de mon petit Junior. Elle le couvait du regard, c'était hilarant. D'ailleurs, j'ai quelque chose pour toi. Je sais que tu m'avais dit pas de cadeaux mais quand je l'ai vu j'ai pensé à toi.

Elle me tendit un paquet, il y avait un livre dedans. La suite de Marissa Meyer. Je lui sautais au coup.
-Merci Mary ! Comment as-tu su que je n'avais pas le dernier ? C'est Papa qui te l'a dit ? Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente. J'adore cette histoire.
-Quelle histoire ? demanda Brian en arrivant dans le salon pour prendre un livre visiblement. Oh the Lunar Chronicles. Trop cool. C'est sympa de l'avoir offert à Sarah M'man. 
-N'est-ce pas ?
-Tu es parfaite. Merci encore pour Jay, d'avoir été le chercher et tout. Est-ce que je peux te parler une petite minute en privé ?
Je me levai et je me rendis dans ma chambre pour réviser, j'entendis le rire de Jay. Je passais ma tête dans la chambre de Tom, lis étaient entrain de jouer aux petites voitures. Jay releva les yeux et il me vit, il me fit un sourire et il arrêta de jouer avec Tom. 
-Mais pourquoi ??? demanda Tom en boudant.
-Peut-être que Jay veut défaire ses affaires tranquillement, tu sais qu'il a eu un long voyage pour arriver jusqu'ici en plus Papa vient d'arriver, tu devrais aller lui dire bonjour. 
Jay me remercia quand Tom se mit à courir dans les escaliers. 
-Je me suis dit qu'il fallait venir te sauver de Tom.
-Oui c'est gentil. Attends, tu peux venir avec moi deux secondes ? 
Il m'emmena dans la chambre qu'on lui avait attribué. Ses affaires étaient posées sur le lit pour le moment. 
-Tu peux prendre ça ?
Il me tendit un petit paquet.

-C'est pour toi.
-Pour moi ?
-Je me suis dit que ça ne se faisait pas de venir chez toi sans t'offrir quelque chose mais je savais aussi que Brian penserait que je te drague et tout alors.. tiens. Je te le donne maintenant, sans témoin. 

J'ouvris le paquet et je vis un sachet dedans. Je le retournais et je vis un peigne en bois pour chignon sculpté.
-Wow, c'est super beau.
-C'est moi qui l'ai fait. J'ai pensé à ce que tu m'as dit la dernière fois, au gala de charité..
-Que je n'en avais pas et que je devrais m'en acheter un. C'est très attentionné comme cadeau, et c'est toi qui l'a fait ? Wow, tu es doué de tes mains. 
Je m'approchais de lui et je l'embrassais sur les deux joues. J'étais très émue, c'était un super beau cadeau.
-Je vous gêne peut-être ? Tu sais Jay, si tu voulais venir voir Sarah et pas moi, tu aurais pu me le dire franchement.
Brian était jaloux, mécontent et il ne le cachait pas.
-T'es con. Il m'a fait un cadeau, alors je le remercie.
-Un cadeau ?
Il monta le sourcil assez haut et il regarda le peigne que j'avais toujours en main. 
-Tu as toujours eu un don avec tes mains, répondit-il. Je me souviens que mon père disait qu'avec de l'entrainement tu sculpterais mieux que lui. Il avait dit la vérité pour une fois.
-Merci encore Jay, je vais aller le poser dans ma chambre. 
J'avais vu de la tristesse dans les yeux de Brian. Je savais qu'il voulait parler en privé à son ami. Je ne pouvais pas lui enlever ça. Ils n'avaient pas beaucoup de temps à se consacrer. Je descendis pour saluer mon père. Mais il était apparemment dans sa salle de bain.
-Papa ? Je peux venir ou tu es à poils et je vais avoir besoin d'une thérapie ?
-Non, tu peux entrer, je ne suis que semi à poil. 
Il avait une serviette sur la tête et se frottait les cheveux avec insistance et une serviette autour des hanches.
-Tu sais que tu es bien conservé pour ton âge ?
-Tu n'aurais pas été ma fille, je pense que je t'aurais traité de pouffiasse, qu'on se le dise.
-Moi aussi je t'aime Papa. Je pense que tu devrais te dépêcher et aller frapper à la porte de la chambre à côté pour saluer Jay. Papa.. comment tu t'es fait ce bleu ? 
Il tourna les yeux vers son flanc droit.
-Tu ne veux pas savoir. Crois-moi. Enfin bref, tu as raison. Va me choisir des habits, je vais enfiler un caleçon.

Je me rendis dans le dressing de mon père. Je pris un pull fin vert et un jean. Quand je revins, il était entrain de mettre des chaussettes en caleçon.
-Merci trésor. Tu sais quoi ? Je pense que tu devrais inviter Marc un soir pour dîner.

-Je présume qu'il n'aura pas le droit de rester dormir, n'est-ce pas ? 
-Sarah. Je vais te dire un truc que je ne t'ai jamais dit parce que je n'en voyais pas l'intérêt. C'est la loose pour un mec de s'envoyer en l'air entre les poupées et les ours en peluche de sa petite amie. Alors non. Je ne vous ferai pas cet affront et il est hors de propos que tu t'envoies en l'air alors que je suis là. 
-Brian peut lui.
-Non. Brian n'a pas le droit de le faire, et s'il s'octroie le droit de le faire, alors je lui en ferai la remarque. Assieds-toi à côté de moi mon enfant. Je ne crois pas que tu sois prête en ce moment pour avoir une vie d'adulte. Tu comprends ? Je veux dire, je pense qu'avant d'aimer quelqu'un il faut que tu apprennes à t'aimer et j'ai cru comprendre que tu ne t'aimais pas tant que ça. Je n'aimerai pas qu'une histoire d'amour trop complexe te blesse.
-Je vois ce que tu veux dire Papa. Mais d'après ce que j'ai pu entendre de tous mes oncles, je dois avoir récupéré pas mal de vos gênes si tu vois ce que je veux dire. Une fois, c'était l'année dernière, je t'ai entendu dire au téléphone, à oncle James probablement, qu'une fois qu'on avait goûté au sexe, on ne pouvait plus s'en passer.
-Tu m'as entendue ? 
Il avait l'air un peu horrifié mais il finit par plaquer sur son visage un sourire gêné.

-On est vraiment entrain de parler de sexe ? Le truc dont tu as toujours refusé de parler avec moi ?
-J'ai toujours refusé parce que je crois qu'on est trop semblable que ça nous met mal à l'aise d'en parler tous les deux. Mais comme je pense qu'on n'en reparlera plus jamais, je vais te dire que je t'approuve, que je comprends ce que tu veux dire et que je ne suis pas ta fille pour rien.

-Tu es une serial loveuse ma chérie ?
-Non mais ça va pas ? Je ne veux pas attraper une maladie. T'es dingue ou quoi ? 
Il se mit à rire et me prit dans ses bras.
-Tant que tu es heureuse, je suis heureux. Mais attention mon ange, ne laisse personne, je dis bien personne te dicter ta conduite et t'inciter à faire quelque chose que tu ne veux pas faire ? 
-Comme ?
-Je ne veux pas te donner de détails. 
-Okay. Tu étais un serial lover ?
-Tu n'as pas idée. Je dis toujours sur mon frère mais je pense que j'ai fait pareil, encore qu'il s'est rangé plus vite que moi, vu qu'il s'est marié beaucoup plus jeune que moi. N'empêche quand on y pense.. j'ai toujours été admiratif de ces deux là. De James et Valentina, près de 20 ans qu'ils sont mariés et ils s'aiment du même amour ardent. Il n'a jamais douté d'elle. Le jour où il l'a rencontré, il est venu me voir et tu sais ce qu'il a dit ? Je viens de rencontrer l'amour de ma vie, le mur des conquêtes, c'est fini pour moi. Il la connaissait depuis 4h. 
-Quel mur des conquêtes ?
-Je ne sais pas si je dois te le dire, mais bon, ça fait presque partie de ton héritage, donc.. quand nous étions au lycée, nous avions pour habitude de prendre en photo nos copines, nos conquêtes et nous faisions le décompte à la fin de chaque année. On avait commencé par afficher les photos sur un mur, puis, c'est arrivé dans un carnet. Enfin.. tu imagines.

-Tu faisais ça avec ton frère ? sérieux.
-Avec tes oncles, Harper, McDust, et d'autres gars que tu ne connais pas.. que je ne connais plus. Enfin, tu vois quoi. Un mur des conquêtes. On avait des défis aussi à relever. On pouvait doubler nos points si on arrivait à attirer dans nos filets telle personne. 
-Je ne sais pas si c'est normal mais je trouve ça drôle en fait. J'aime bien savoir que tu as fait des choses dont la moralité est discutable. Je pense que je l'aurais super mal pris si j'avais été dans ce carnet... Tu l'as toujours ? 
-Heu.. ça doit être chez ta grand-mère, je pense. Dans mes affaires. Ou alors c'est James qui l'a récupéré ? Je ne sais pas.
-Est-ce que vous continuez toujours ?
-Heu Non. Nous avons arrêté quand nous nous sommes mariés.
-Oui mais vous ne l'êtes pas tous. Je veux dire.. Eric, Eli.. et puis tu as été célibataire alors... oh merde. J'ai touché un point sensible apparemment.
Mon père avait un petit sourire en coin. Il me fit un clin d'œil, et il se leva pour finir de se sécher les cheveux.
-Papa ?
-Je ne répondrais plus à tes questions, le débat est clos.
J'hurlais de rire et quand Mary arriva, j'étais toujours entrain de rire sur leur lit. 
-Je t'aime, tu le sais ? Je t'aime beaucoup Papa, étais-je entrain de lui dire en riant.
-Quelle déclaration d'amour ! se moqua un peu Mary. John ? Tu sais où j'ai mis mon gilet gris.. oh tu l'as, tu es un amour.

Ils descendirent et Brian arriva peu de temps après avec Jay. Mon père se leva pour le prendre dans ses bras et Jay rosit.
-Oui oui j'ai fait un bon voyage. Tenez je vous ai ramené ça pour vous remercier de me prendre chez vous..
C'était une bouteille de whisky de chez Balcones Distilling. Mon père sourit franchement.
-Il ne fallait pas voyons. C'est très gentil de la part de ton père et de toi.
-Je me suis dit que vous n'aviez sûrement jamais goûté un Whisky Texan et il paraît que c'est une très bonne bouteille. 
-Je n'en doute pas. Je pense qu'on devrait la goûter. Sarah, tu peux aller chercher 5 verres ? 
-Heu.. tu sais qu'on est mineur ?
-Je participe à votre éducation là. Obéis jeune fille.
Je me levais et j'allais lui chercher ses verres. Jay avait fait un cadeau à Tom aussi et il était entrain de le déballer. Il poussa un cri et lui sauta dessus. 
-Tu n'aurais pas dû mon petit James, répondit Mary en penchant la tête. Elle avait aussi un petit sachet en main. C'est super mignon de ta part. 
Mon père était entrain de verser une toute petite quantité de whiskey dans nos verres pour que nous goûtions. Comme d'ordinaire, ça me déchira la bouche. Les garçons eurent l'air d'apprécier et Mary grimaça avant de vider le reste de son verre dans celui de mon père. Il l'embrassa sur la bouche et les garçons se mirent à parler de foot. J'allais avec Mary dans la cuisine.
-On n'est bien d'accord, c'est imbuvable, dis-je.
-Dégueulasse, lâcha Mary. Mais c'est pas du tout mon kiffe. Tu veux bien faire de la sauce salade mon petit cœur ?
-Mon petit cœur, c'est comme ça que tu appelles Tom ?
-C'est comme ça que j'appelle mes enfants de manière général.
Je rougis. Elle rit. Mon père arriva dans la cuisine et reposa les verres. Il passa ses bras autour de Mary.
-Tu sais que tu es super sexy dans cette robe.
-Évidemment. Je l'ai enfilé uniquement pour que tu me l'enlèves. Qu'est-ce que tu crois ? Sarah ? Tu peux mettre du vinaigre de framboises dedans ?
-Heu oui. 
-Je vais te prendre au mot ma chérie. Sarah, tu surveilles la cuisine. Je t'enlève ta belle-mère pour 30 minutes.
-Tu es optimiste, rétorqua Mary.
Ils éclatèrent de rire. Un vieux fou rire qui fit presque pleurer mon père de rire. Brian et Jay arrivèrent dans la cuisine et prirent place sur les tabourets. 
-On devait pas se faire un Burger King ce soir ? fit Brian en piquant un bâton de carottes.
-Si, c'est vrai, mais j'ai fait une salade Caesar. Maintenant, si vous voulez commander des pizzas vous pouvez.
-On va faire ça. Toujours pizza aux anchois pour toi Jay ? fit Brian en saisissant son téléphone.
-Peu importe. Choisis. 

Brian sortit de la cuisine nous laissant avec son meilleur ami. 
-J'espère pour toi que tu as pris une pizza sans anchois, dis-je à Brian quand il revint, je n'aime pas ça.
-Tu n'aurais pas pu me prévenir avant ? soupira-t-il.
-Bah écoute, ça fait des mois qu'on vit ensemble alors.. non.
-Je me foutais de toi Sarah. Je t'ai pris une végétarienne et une montagnarde. Pas d'anchois. 
-Merci t'es un amour.. enfin je veux dire.
J'avais dit quoi ? Je devins rouge, Brian aussi. Jay éclata de rire. Mary aussi. Quant à mon père, il ne m'avait pas entendu.. ou du moins, il fit mine de ne pas m'avoir entendu, ce qui revenait au même.
-JOHN ? Regarde. J'ai eu A en sciences ! 
Tom brandit son contrôle devant mon père qui l'entraina dans ses bras. Ils en profitèrent pour mettre la table parce que lorsque les pizzas arrivèrent, la table était mise. 
-Ah non, ça ne va pas du tout ! dit Mary en s'asseyant. Sarah, nous sommes en minorité. 
-Normal, lui répondit Tom. Vous avez le pouvoir le reste de l'année, vous pouvez nous le laisser une semaine. Ce n'est pas trop demandé. 
Il rougit sous le regard de sa mère et je vis mon père se retenir pour ne pas rire mais quand Brian pouffa, il ne put pas s'en empêcher. Il reprit son souffle et changea de sujet.
-En fait James, si tu ne sais pas quoi faire ces prochains jours parce qu'ils sont en exams et que tu ne peux pas aller en cours, si tu veux venir avec moi à l'hôpital, pour faire comme un.. stage, y'a pas de souci pour moi. 
-C'est très gentil mais je vais rester avec votre femme. 
-Ah ouais, c'est quoi ce délire Maman ? Tu sais il est en vacances hein..T'abuses un peu là, ma vieille.
-Je sais très bien Brian mais..
-Non mais Brian, tu as vu comment tu parles à ta mère ? 
-Tu parles pareil à ton père.
-Ouais mais c'est mon père. On parle pas comme ça à une dame.
Mary sourit et fit une remarque sur le manque flagrant de respect de son fils et les garçons s'esclaffèrent.
-Toujours est-il que c'est moi qui ai demandé à ta mère si je pouvais rester avec elle. Je n'aurais jamais l'occasion de travailler dans un magazine aussi prestigieux à Crowell. Ce sera valorisant sur mon CV, ajouta-t-il d'un ton amusé.
-T'es sérieux là en plus.
Jay s'arrêta de manger et leva un sourcil. Ils étaient entrain de s'affronter du regard.
-Bah.. ça peut ouvrir l'esprit à d'autres horizons. D'ailleurs, par rapport à la cabane cet été, ce sera seulement au mois d'août. Je ne suis pas disponible au mois de juillet.
-Pourquoi ?
-Je vais à Dallas chez ma tante en juillet.
-Pendant un mois ? 
-Ouais je vais bosser.
Brian s'étouffa avec un morceau de pizza et mon père lui donna une tape dans le dos.
-Merci. Tu vas bosser ??
-Ouais.. enfin, il faut que je trouve un truc à faire mais je pense que j'aurais moins de mal à trouver un job d'été à Dallas qu'à Crowell. D'ailleurs si vous pouviez ne pas le dire à mon père Mary, il est pas encore au courant.
-Mais pourquoi tu veux faire un truc pareil ? Il faut profiter maintenant de nos vacances, on n'en aura plus autant après.
-Faut bien que j'apprenne à faire un truc Brian.
-Tu sais faire plein de trucs.
-Je ne crois pas que rouleur de joints soit gratifiant sur le marché du travail. Ou encore panier à 3 points.
-Le marché du travail ? Mais pourquoi tu t'en préoccupes ? Tu as que 16 ans ? Tu es un peu tendu du string, toi.
-Brian, c'est quoi cette expression encore ? soupira Mary alors que Tom était entrain de rire. Tom, je ne veux pas t'entendre répéter ça.
-Tu sais ce que c'est ma hantise Brian ?
-Devenir chauve à 30 ans ? plaisanta Brian en faisant un clin d'œil à Tom.
-Non. Restez toute ma vie à Crowell. Je déteste cette ville autant que je l'aime.. Je la déteste la plupart du temps en fait. Je ne dis pas que je passe de bons moments. C'est hyper sympa l'été et au moment de Noël, quand t'es dans le coin en fait mais le reste du temps.. cette ville n'est pas faite pour moi. J'adore les gens. J'adore l'ambiance mais.. je n'ai pas envie de rester toute ma vie là-bas. J'ai pas envie de faire comme mon père et d'être obligé de rester dans une ville dans laquelle je sais que je ne serai jamais heureux. 
-Ton père déteste pas Crowell.
-Non mais tu déconnes Brian ? Tu sais quand même que mon père avait été accepté à Harvard ? Il a cherché les facs les plus loin de chez nous. Et il n'a pas pu y aller. C'est le plus grand regret de sa vie. Il ne serait jamais revenu à Crowell si ma grand-mère n'avait pas agi comme une conne. Tu crois franchement qu'il déteste pas Crowell alors que ma mère s'est barrée parce qu'elle détestait cette vie ? Il la déteste 40% du temps. 
-Oui, enfin, ça n'explique pas pourquoi tu veux bosser pendant un mois.
-Il faut que j'apprenne à faire un truc.
-Pourquoi tu n'attends pas d'aller à l'université pour ça ?
Il tourna les yeux vers moi et il baissa un peu les yeux.
-Bah.. vu mes notes en ce moment, la probabilité que j'aille à l'université s'amenuise. Alors je me dis que si j'apprends à faire des trucs avant, au moins, je ne serai pas complètement un raté dans 3 ans. 
-Tu sais, je ne pense pas que ce soient les notes de cette année qui seront déterminantes. J'ai pas des notes faramineuses et..

Il me sourit, il n'y avait pas d'ironie, pas de tristesse, ou d'envie, c'était un vrai sourire.
-On n'est pas vraiment dans la même situation toi et moi. Toi tu auras toujours les moyens d'aller à l'université. Moi, il faut que je compte sur une bourse d'études que je n'aurais probablement pas. Et je ne suis pas comme mon père. Lui, il sait faire des tonnes de trucs. 
-Oh mon petit Junior, je ne crois pas qu'il faille être aussi pessimiste. Rien n'est encore joué pour ton avenir, tu sais ? Ce n'est pas trop tard pour te mettre à travailler sérieusement et à remonter tes notes pour décrocher une bourse d'étude. 
-C'est vrai, vous avez raison mais dans le cas contraire, je ne veux pas rester sans rien faire. Je ne veux pas me morfondre alors.. je vais trouver un job d'été.
Je fixai Brian, il n'avait pas l'air convaincu par le sourire de son meilleur ami. Pas plus que moi ou Mary ou mon père.
-Et si tu venais ici ? fit mon père. Pendant ton mois de juillet ? Pour ton job d'été. Il y a énormément de vacanciers à Malibu et j'ai une maison là-bas, je connais deux ou trois personnes qui seraient ravis d'avoir de l'aide à ce moment de l'année.
-Vous êtes sérieux ?
-Oui, Tu seras probablement mieux payé dans le coin. Qui plus est, certains de mes amis cherchent des Au pair. Si faire du babysitting dans des villas de luxe ne te fait pas peur, je peux te recommander aussi.
-Ce serait très gentil.

-Tu n'auras qu'à me donner ton CV et des lettres de motivations.
-John ! Pourquoi tu l'encourages ? Tu ferais mieux de lui dire de bosser ses cours ! s'exclama Brian en fronçant les sourcils comme sa mère aurait pu le faire.
-Quand j'avais son âge, j'avais un job d'été. Gagner son propre argent, c'est très gratifiant. Peut-être que tu devrais y songer toi aussi Brian.
Ce dernier ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Il plissa des yeux.
-Tu sais que c'est pas si con que ça ? Tu viendrais ici. On bosserait dans la journée, on irait à la plage le soir et après on repart tous les deux à Crowell après.. c'est même une putain de bonne idée. 
-Et tu étais obligé de mettre putain dans ta phrase. Tu vas mettre un dollar dans le pot à gros mots.
-T'es un génie John McAllister. Pardon.. tu disais Maman ? Je t'écoutais pas. Enfin bref. Sarah ? Je t'ai même pas demandé comment tu l'as senti l'algèbre.
-M'en parle pas. Je crois que l'algèbre m'en veut. Ça doit être ça l'histoire. Par contre je pense avoir réussi haut la main la chimie Papa. 
-C'est cool ça. Je présume que depuis que tu sors avec Marc, il ne te donne plus de cours d'algèbre.
-Enfin.. quand on sait comment a fini le dernier cours d'algèbre, ricana Brian avant de se taire.
-C'est à dire ?
-Je me suis fâchée avec lui. Donc non, mais par contre, quand y'a des trucs où je sèche, je l'appelle. Oh PAPA, je t'ai pas dit. Tout à l'heure. En allant chez Sophie, j'ai vu ton ex. Celle avec les cheveux roses là. Elle est AFFREUSE, je sais pas pourquoi elle a fait ça. Elle avait déjà pas beaucoup de potentiels mais là. OH MON DIEU. Je ne comprends pas..enfin si je comprends pourquoi tu es sorti avec elle mais.. j'avoue quand même que Mary est à l'opposé de cette meuf. C'était terrible de la revoir comme ça. 
-Je te l'avais dit.
-Enfin plus exactement, tu l'as pris en photo et tu t'es marré.
Il se remit à rire. J'adorai voir mon père rire. Il me tapa dans la main comme un gosse. Le téléphone de la maison sonna et il se leva.

-Oui Eric. Heu... Eric, je.. fucking bastard. 
-Je te demande pardon ? Tu as dit quoi ? m'étonnai-je en l'entendant user d'un tel vocabulaire.
Il allait répondre mais on sonna à la porte et il partit ouvrir.
-Non mais t'es sérieux ? Je débarque. Et tu raccroches ? 
-Non mais c'est un cas d'extrême urgence là. 
Je vis Giulia arriver en courant vers nous. 
-Coucou tante Mary.

Elle se casa sur les genoux de Mary et elle regarda Jay en fronçant les sourcils;
-Toi tu es nouveau.
-Je m'appelle James, je suis le meilleur ami de Brian.
-Oh, d'accord. Je te trouve très beau. 
Il piqua un fard et la remercia. 
-Est-ce que tu veux un peu de pizza ma chérie ? demanda Mary alors que Giulia était entrain de faire des bisous aux garçons et à moi.
-Oh non merci, j'ai déjà mangé. Mais je veux bien de la tisane. 
-Qu'est-ce que tu fais là Lia ?
-Je ne sais pas. Papa a dit, viens, on va chez oncle John. Et c'est tout. 
Mary était partie dans la cuisine. Je laissais Giulia sur les genoux de Brian et je filais. Eric, mon père et Mary étaient entrain de parler et ils s'arrêtèrent quand j'arrivais.
-Heu.. il y a un souci ? Eric ?
-La mère de Lia est en Californie.
Il avait un regard sombre. Je n'avais pas vu mon oncle comme ça depuis des lustres. 
-Et c'est une mauvaise nouvelle ?
-Vu le message qu'elle a laissé sur mon répondeur, oui. Je n'ai pas encore déterminé si elle était saoule ou défoncée mais.. 
On frappa à la porte de la maison. J'y allais et je vis Benjamin McDust.
-Eric est ici ? 
-Je vous en prie, entrez Benjamin, ils sont dans la cuisine.
Le père de Paul m'embrassa sur la joue et fila dans la cuisine. 
-Je pense que c'est une mauvaise idée d'être venu là. Elle sait très bien où habite John et tu sais très bien que la première chose qu'elle fera en ne vous voyant pas chez toi, c'est de venir ici. 
-Je ne veux pas que Giulia voit sa mère dans cet état.
-Je ne vois pas pourquoi. Au moins, elle saura à quoi s'attendre.
Ils se retournèrent tous vers moi.
-Je ne veux pas que Giulia ait une mauvaise opinion de sa mère, je ne veux pas briser la confiance qu'elle a en elle.
On frappa à la fenêtre de la cuisine. Mon père l'ouvrit et Elijah apparut. Il avait l'air de mauvaise humeur.
-Tu ne peux pas passer par la porte comme tout le monde ?
-Oh non, je juge d'abord de la gravité de la situation et ensuite, je rentre ou pas. Parce que je n'ai pas encore annulé mon plan cul de ce soir alors.. on se dépêche.
-La mère de Giulia est là. 
Elijah soupira et grimpa par la fenêtre avant de prendre son téléphone.
-J'ai une urgence familiale. Oui. Je suis désolé. C'est l'ex taré de mon frère qui est par là et je pense que ça va dégénérer. Oui. Okay à demain. C'est quoi le plan ? fit-il en raccrochant. On la maîtrise et on la balance dans un avion ? 
-Heu.. moins violemment, répondit Eric en levant les sourcils comme le père McDust.
-C'est une vieille pute qui t'a largué et a emmené ton enfant loin de toi alors que ta sœur venait de mourir. Pardonne moi si je ne l'aime pas et que je n'ai aucun respect pour cette grognasse. C'est quoi le plan ? 
-Tu prends les clefs de mon appart, répondit mon père, et tu prends Giulia avec toi pour qu'elle passe une soirée Barbie avec son oncle.
Elijah fit la gueule. Clairement.

-Donc si j'ai bien compris je vais passer une soirée avec une fille géniale mais pas celle que j'avais prévu quoi.

-Oui voilà. 
-Il est pourri votre plan. Je connais deux trois vigiles, je suis sûr qu'on pourrait lui casser les dents.
-Elijah ! s'exclama son frère. 
-Si on n'a même plus le droit de rigoler... Giuliaaaaaaa ?? Mon petit trésoooor ! Où tu te caches !! 
Giulia arriva et elle poussa un cri avant de sauter dans les bras d'Eli. 
-On va passer la soirée tous les deux mon ange. 
-Super !! Mais Papa..
-Papa va voir une copine ce soir.
-Oh non pas la blonde Papa. Pas encore. Je ne veux pas qu'elle devienne ma nouvelle Maman. Je l'aime pas. 
-Ça n'arrivera pas ma chérie, répondit Eli à la place de mon autre oncle. Tu m'as l'air un peu crevée Lia. On va y aller. John.. tes clefs.
Mon père les accompagna et quelques secondes plus tard, Giulia revint pour faire un bisou à son Papa. Je la suivis pour lui souhaiter une bonne nuit. 
-Sarah, attends, fit mon oncle Elijah avant d'entrer dans la voiture. Dis à ton père de rester avec Eric. Il n'est jamais vraiment lui-même avec son ex sur les parages.
-Oui. Ça marche, passez une bonne soirée.
Je révélai à mon père ce qu'Eli m'avait confié et il acquiesça. 
-Je n'avais pas l'intention de le laisser. D'ailleurs, si vous pouviez garder Tom.. Mary et moi, nous allons chez Eric avec lui, et Line nous rejoint. On va donner l'illusion d'une soirée et plus il y a de témoins, mieux ce sera. 
-Dis Papa.. elle ne va pas nous enlever Giulia, n'est-ce pas ?
-Je n'espère pas, répondit mon oncle derrière nous. Je vais tout faire pour que ce ne soit pas le cas. De toute façon, Giulia va en pré-K, je l'ai inscrite en janvier. Elle est dans un bon environnement, sain. Rien à voir avec sa vie avec sa mère.
-Eric.. je pense que toute personne qui connait Lia sait qu'elle est plus heureuse ici qu'avec sa mère. N'importe quel juge te donnera la garde. Aie confiance. 
Je m'étais rapprochée de mon oncle et j'avais pris ses mains dans les miennes. 
-Tout se passera bien.
Il eut un choc, je le vis dans ses yeux. Le spectre de ma mère était toujours là. Mais cette fois-ci, je ne lui en voulais pas. Pas du tout. Il était certain qu'il allait vivre des moments difficiles et il aurait besoin de chacun des membres de sa famille à ses côtés. Il aurait besoin de moi et j'étais prête à lui apporter toute l'assistance dont il aurait besoin.


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