Attrape-moi si tu peux
Mon père était un joueur. Un vrai joueur. Et quand l'équipe de James gagna la partie de cache cache en nous débusquant tous les uns après les autres, on avait l'impression qu'il avait perdu la guerre. Il était dégoûté. Et pourtant.. nous étions tous hilares. Brian m'avait débusqué sous son lit et m'avait tiré par les pieds. J'étais morte de rire. Lui aussi. Tout le monde courait dans la maison et riait. Même mes grands-mères riaient.
-Vas-y, on fait la revanche, lâcha mon père, un brin dépité.
-John, nous allons manger, lui répondit sa grand-mère.
-Mais Grand-Mère, il m'a vaincu.
-Tu préfères donner une raclée à ton frère ou avoir des cadeaux ?
Je savais que mon père allait répondre la raclée. Mais il hocha la tête. Je savais que mon père devant ses cadeaux d'anniversaire, c'était comme un enfant à Noël. Il était tout excité. Il essayait de le cacher pendant l'apéro mais il en avait envie. James eut le droit de boire du champagne mais après la première gorgée pour trinquer, il se servit de jus de pomme. De toute façon, vu la cuite de la veille, il n'avait pas forcément envie de remettre ça. Il se leva sa flûte de jus de pomme à la main.
-John. Tu es le frère que j'ai jamais eu.
Et là, il éclata de rire.
-Pardon. C'est pas ce que je voulais dire. Je reprends. John. (il toussa et prit un air sérieux). J'ai beau t'insulter, j'ai beau te critiquer, te pousser à bout parfois, j'ai beau te détester à hauteur de 20% à peu près..
-Très sympa, marmonna mon père.
-Laisse-moi finir face de rat. Je.. j'ai eu peu de modèle masculin dans ma vie mais tu es l'un de ces modèles, même si on a que deux ans d'écart. J'ai toujours admiré ta ténacité, j'ai toujours admiré ta force, ton panier à trois points et ta capacité à mettre des femmes magnifiques dans ton lit. Malgré tout ce que tu as traversé dans ta vie, tu es devenu un homme bien dont je suis super fier. Et je suis hyper heureux d'être aujourd'hui avec toi, parce qu'on a pas eu beaucoup l'occasion de se voir en face à face ces dernières années et ça m'avait manqué. Tu m'avais manqué mon vieux. Et ça m'avait manqué de te voir heureux aussi. Je t'interdis de mourir avant moi. Voilà. C'est dit. Bon anniversaire John.
-Moi aussi je t'aime.
Je savais qu'il était ému.
-J'ai oublié de te dire que je t'aimais même si tu étais une quiche à cache-cache. Je veux dire, toi tu as récupéré la beauté, j'ai récupéré l'intelligence et la bomba latina. On ne peut pas tout avoir.
Je pouffais de rire et mon oncle me fit un clin d'œil. Valentina soupira. Elle avait épousé un vrai gosse. Mon père posa sur moi un regard rempli d'amour quand je lui tendis son cadeau.
-Nooooon ! hurla Abigail. ATTENDS !
Elle courut à toute vitesse de la pièce suivie de Tom et de Becky. Ils revinrent avec un cadeau et une carte. Becky glissa la carte sous le ruban de notre cadeau et retourna à sa place.
-Maintenant tu peux l'ouvrir.
-Je peux aussi ouvrir votre cadeau.
-Ah non John, on garde toujours le meilleur pour la fin, lui répondit malicieusement Tom.
Il fut surpris par l'appareil photo et un grand sourire s'afficha sur ses lèvres. Je sentais que ce n'était plus John le médecin qui était là mais John le photographe. Il adorait ça. Vraiment. Je voyais son œil pétiller alors qu'il prenait en main l'appareil. Il était juste en face de moi et je vis l'objectif au niveau de mon visage.
-Non ! Pas moi arrête. Prends Brian en photo, il est beaucoup plus photogénique que moi.
-Trop tard.
Je fis la moue et je vis le flash.
-Abusé padre.
-Je ne vois pas pourquoi je serai plus photogénique que toi en fait.
-Bah.. regarde toi et regarde moi.
-C'est ce que je fais et je comprends pas.
Il avait l'air de ne pas comprendre et je levai les yeux au ciel avant de me tourner vers sa mère. Mais elle faisait la même tête que lui. Je laissai tomber.
Les enfants lui avaient fait un album et ils avaient mis des dessins dedans. Ils avaient dû commencer à le préparer dès leur arrivée. Mon père regarda attentivement chaque page et il leur demandait des explications.
-En fait j'ai un cadeau en deux parties pour toi, lui dit mon oncle. Le premier c'est qu'un jour où tu seras pas débordé à l'hôpital, tu te prendras un WE, je me prendrai un WE et on ira à Las Vegas. Rien que toi et moi. Et comme c'est la première fois depuis des lustres qu'on est ensemble à ton anniversaire, j'ai tout organisé pour qu'on fasse une partie de Capture The Flag cet après-midi avec paintball.
-On garde nos équipes de ce matin, alors.
Tous les garçons étaient méga enthousiastes. Abby l'était vachement moins.
-Est-ce que je peux me mettre dans ton équipe oncle John ? J'ai pas envie d'être contre Tom et Becky.
-Tu es la bienvenue ma chérie.
James avait hoché la tête. Vu le regard qu'il lança à Mary, à Duncan et à Brian... je sentais qu'on allait se faire ratatiner. Ils avaient largué l'élément faible de leur équipe. Mon père nous donna des indications précises sur ce que nous devions faire. La partie avait lieu dans les bois pas loin de la maison. C'était plus difficile, il ne fallait pas se faire repérer. Nous étions tous équipés pour une partie de paintball.
-Je vais partir en éclaireur, dis-je. Je suis prête. Je pense qu'il faut abattre Duncan et Brian en priorité.
-Je veux venir avec toi, dit Rebecca. Abby, reste avec Tom. Vous partez à gauche. Nous, on part à droite. Et vous...
Elle se tourna d'un air redoutable vers mon père mais c'est Abby qui parla.
-Vous protégez le drapeau. Coûte que coûte. Et si vous devez tuer Papa pour le faire. Tuez le. Pas de pitié.
-Abigail ! s'exclama sa mère.
-Papa a dit la même chose pendant la partie de cache-cache !
Je souris et je partis en éclaireur avec ma cousine. Elle était rapide et elle n'était pas lourde du tout. Elle ne cassait pas les branches en marchant dessus. Nous étions un peu ridicules avec toutes nos protections. Je la tirai soudainement dans les buissons. Duncan était entrain de passer. Nous étions dans leur terrain. Si nous nous faisions avoir, nous étions envoyées dans leur prison.
-On va se séparer murmurai-je. Je vais aller par là, plus à découvert et toi tu continues.
-Ou je te sauve si tu te fais avoir.
-Aussi. On y va.
Je me mis à courir et j'entendis un hurlement.
-Crèèèèèèèèèève.
Brian sauta de la branche d'arbre. Et me tira cinq fois dessus avec son pistolet de paintball.
-VENGEANCE ! hurla Becky.
Elle arriva derrière moi et je vis fuser les boules bleues de notre équipe. Brian, touché fit semblant de mourir en tombant au sol gracieusement. Selon nos règles, si on se faisait toucher dans notre terrain, on était immobilisé pendant 30 secondes.
-Relève toi vite Sarah !!
Je me relevai et je courus avec ma cousine qui riait. J'entendais Brian derrière. Becky était hilare. Elle n'en pouvait plus. Et c'est comme ça que Brian l'attrapa. Il la souleva et elle se mit à rire.
-COURS SARAH. Je vais en prison... Tom viendra me sauver.
Je suivis son conseil et je continuai à courir. J'avais l'impression d'être Katniss Everdeen. Je m'arrêtai et je n'entendis plus rien. J'étais dans le camp ennemi. C'est à ce moment que ma belle-mère débarqua, qu'elle me visa et me tira 4 fois de suite dessus.
-T'es sérieuse Mary ?
-Tu es morte de chez morte. Allez. Suis-moi. On va à la prison.
-Je suis dégoûtée.
-Tu peux, tu n'étais pas loin de notre drapeau. Regarde.
Elle me désigna l'arbre et là, je fus vraiment dégoûtée. Elle m'emmena en prison où Becky était entrain de marchander avec son père pour sortir de là.
-MAAAAIS PAAAAPAAAA. Je rangerai ma chambre pendant 2 SEMAINES.
-Non. Tiens, une autre prisonnière. C'est le moment d'appeler John.
Il prit son portable et téléphona à son frère.
-Ouais.. j'ai ta fille et ma fille en otage. Qu'est-ce que tu proposes pour que je les libère ? Non je pensais plutôt à ta reddition. Non ? Tu ne veux pas ? D'accord. Je les garde. Tu sais où nous joindre. Mary, très chère belle-sœur, fanfaronna mon oncle de manière très théâtrale, viendriez vous avec moi mettre une fois de plus une raclée à mon grand-frère ?
-Avec grand-plaisir.
Ils s'éloignèrent vers l'Ouest. Je vis alors Thomas, sortir rapidement d'un buisson et venir nous chercher Becky et moi.
-Toooom ! Je savais que tu allais venir nous chercher ! s'exclama Becky en le serrant contre elle.
-Oui oui, on fera les embrassades plus tard, quand on aura gagné la guerre.
Abby revint vers nous. Les jumelles décidèrent de retourner dans notre camp et elles s'enfuirent en riant. Tom avait un air sérieux sur le visage.
-Reste derrière-moi. J'ai vu que Brian et Duncan étaient passés de l'autre côté. Il faut qu'on ramène le drapeau avant eux. Tu es prête à tirer sur ma mère et sur ton oncle ?
-Oui.
-Bien. Pas de quartier. Suis-moi. Mais fais moins de bruit par contre.
-Je suis plus grande, je suis plus lourde.
-Oui, je sais. Mais évite quand même.
Il se mit à courir devant moi, il était tellement à fond. Je le plaquais soudainement au sol. Il n'avait pas vu Duncan revenir.
-Sarah ? murmura-t-il. Je vais me sacrifier. Fais nous gagner.
-Tom.. je..
Il sortit du buisson en hurlant et il se fit repérer par Duncan, il fit une roulade digne du Miller qu'il était et il visa Duncan à la tête. Mon cousin fit le mort pendant 30 secondes et suite, il évita chacune des boules de peinture envoyées par Tom. Il roula au sol et visa le petit garçon en pleine poitrine. Tom se laissa tomber en hurlant à la mort. Duncan le souleva sur son épaule et ils s'éloignèrent en riant. Je n'avais pas beaucoup de temps pour prendre le drapeau. Je courus et je montai à l'arbre. Je pris le drapeau et je courus en sens inverse le plus vite possible. Je ne devais pas le laisser tomber ou me laisser prendre. Mon père ne s'en remettrait pas, c'était une question d'honneur. Je ne m'attendais pas à ce que mon oncle débarque devant moi et me fusille comme un malade en hurlant. Mais lui ne s'attendait pas à ce que mon père arrive derrière lui et lui fasse un croche-pieds avant de lui tirer une balle en plein torse.
-John ??
Mary le tenait en joue, un sourire sadique sur le visage mais elle se fit dégommer par ma tante Valentina.
-Et.. et le Girl Power ? balbutia ma belle-mère.
-Désolée, pas de pitié. Sarah. Cours, on te protège !
-Il faut aller chercher Tom, il est en prison. On fait un détour !
-Je vais le chercher, affirma mon père. À toutes les meufs.
Il se mit à courir dans le bois et moi, je partis avec ma tante Valentina. Elle était à fond dans le jeu. Nous arrivâmes du côté de la prison des autres. Je vis mon père fusiller Duncan, chopper Tom sur son épaule et nous hurler de courir. Nous devions retourner de notre côté. Valentina me dit de courir. J'y mis tout ce que j'avais. C'était une question d'honneur, je ne pouvais pas laisser l'équipe de mon oncle de gagner. C'est alors que je vis Brian avec notre drapeau en main. Il se mit à sprinter mais mes cousines arrivèrent devant lui et elles vidèrent leurs chargeurs sur lui. J'arrivais et mon père hurla sa victoire. Il déposa Tom sur sol et ils firent une danse de la victoire. Je vis Valentina arriver avec son mari. Visiblement elle l'avait attendu. Mary arriva quelques secondes plus tard.
-Je vous avais bien que vous étiez une bande de patates, s'exclama Becky en tirant la langue à son frère aîné.
Moi, j'observais Valentina. Elle n'avait pas l'air très bien dans son assiette. Mon père venait de sauter sur le dos son frère comme un malpropre et Mary était avec Tom.
-Papa... dis-je en ne la quittant pas des yeux.
-Tina ?
Ma tante porta une main à sa tête en fronçant les sourcils et si Duncan n'avait pas été à côté, elle serait tombée au sol. Il y eut un moment de flottement et mon père se précipita vers elle. James, lui ne bougea pas, il était pétrifié sur place. Duncan, visiblement sonné, posa sa mère doucement au sol et ce fut comme un électrochoc pour James. Il poussa Duncan gentiment mais fermement. Il finit par prendre sa femme dans ses bras et se redresser.
-Mary ? fit mon père.
-Les enfants ! Et si nous faisions un autre cache-cache ? C'est moi le loup. Gare à celui que je trouve.
Les jumelles avaient un air soucieux sur le visage mais quand elles entendirent ça, elles coururent. Tom aussi. Duncan eut un sourire et se cacha lui aussi. Pareil pour Brian. Pas moi. Je n'en avais pas envie. Je trainais jusqu'à la maison. Je croisais mon père, James et Valentina. Elle avait repris connaissance.
-Je te jure que je vais bien. J'ai eu un coup de chaud, ce n'est rien.
Elle croisa mon regard et me tendit la main.
-Je vais rentrer à la maison avec toi Valentina, je suis fatiguée. Vous n'avez qu'à retourner jouer à cache-cache.
-Je n'ai pas tellement envie, répondit James en jetant un regard à mon père.
-Je vais m'assurer que tout va bien avant, répondit mon père en fronçant des sourcils. Que vous allez bien tous les deux.
Ah oui. J'avais oublié qu'elle était enceinte. Une fois à la maison, il sortit son stéthoscope. Mon père était ultra concentré sur son examen.
-Okay, tout me semble normal mais je pense que tu devrais te reposer jusqu'à la fin de la journée au moins. On t'a un peu malmenée avec nos jeux. Excuse-moi.
-Tu as toujours pris soin de moi comme ta petite sœur John.
Il l'embrassa sur le front tendrement.
-Tu es ma petite sœur depuis que tu as jeté ton dévolu sur mon petit frère. Et ça s'est confirmé tellement de fois par la suite que je ne saurais le dire. Par contre, c'est pas gratis. Je veux être le parrain.
-Tu es le parrain de Duncan déjà.
-Han. C'est vrai. Tu as combien de frères déjà ?
-3.
-Han. J'avais oublié. Raté. Je veux être le parrain de celui d'après. Ou si ce sont des jumeaux. Je veux re-être parrain.
-Tu sais que je suis la marraine du bébé du frère de Mary ?
-Non ! s'exclama mon père. Tu me l'avais pas dit.
-Natalia m'a demandée, du coup en juillet, il faut que je sois à New York, je peux pas louper les premiers mois de mon filleul. Est-ce que je pourrais venir pour la naissance de celui-là à Washington ?
-Ouais bien sûr. Je m'en tape de tes cours perso. Tu es une McAllister, tu es suffisamment intelligente pour louper une semaine pour voir mon bébé. Enfin.. je veux dire..
James rougit un peu sous le regard agacé de mon propre père et éclata de rire. Je les aimais profondément tous les deux.
-Tu t'imagines pas à quel point ça va être difficile de vous quitter samedi.. Si je pouvais, je vous quitterai jamais. Je vous garderai toujours avec moi.
-Je sais ma chérie, répondit mon oncle en caressant doucement ma joue. Bon, John la fripouille, on y retourne ? Sarah, prends soin de ta tante, elle est sous ta responsabilité. Tu m'appelles si elle fait ne serait-ce que mine de tourner de l'œil. Je compte sur toi.
Ils se redressèrent tous les deux et nous laissèrent. Ma tante en profita pour me demander des nouvelles de mon petit-ami.
-On n'a pas vraiment eu le temps de discuter. Je ne veux pas le déranger.
-Sarah.. c'est ton mec tu ne le déranges jamais. Pars de ce principe. Tu fais une tête bizarre.
-Est-ce que.. en fait c'est hyper indiscret comme question.
-Vas-y.
-Est-ce que tu as déjà testé des trucs sado-masochistes ?
-Ma chérie, tu te rends compte que faire du mal à l'être qu'on aime n'est pas normal, n'est-ce pas ? De l'étrangler, de l'asphyxier, de lui imposer des choses. Ce n'est pas ça la normalité.
-De l'étrangler ? Tu es sérieuse là ?
-Bah.. oui. L'asphyxie. La suffocation, la pendaison, les gifles. Parce que le sadomasochisme c'est ça. Tu croyais que ça s'arrêtait à quoi ? À la fessée comme dans la chick-lit ? C'est de la douleur Sarah. De la vraie douleur. Avec des chaînes, des liens qui entrent dans ta peau, avec des menottes qui entravent tes mouvements. La joie dans la douleur ? Ce n'est clairement pas pour moi. Il ne faut pas croire que tout est bien dans la littérature actuelle tu sais. J'appelle ça de la maltraitance personnellement, certaines choses doivent rester de l'ordre du fantasme ou de l'amusement littéraire. Et je pense que tu es beaucoup trop jeune pour penser à songer à essayer ce genre de choses. Je te rappelle que tu es Californienne, tu n'as même pas atteint l'âge de la majorité sexuelle.
-Ouais je sais. Non mais je demandais, par curiosité. C'est tout.
Et je finis par lui raconter.. en espagnol. Enfin, je commençais et après j'abandonnai pour revenir dans ma langue.
-Je comprends ce que tu veux dire, mais je ne comprends pas pourquoi tu en as parlé avec Brian.
-Parce que c'est facile de lui parler. Au moins, il me dit ce qu'il pense sans pincettes.
-Je pense que ton petit ami n'a aucune envie de tester des trucs SM avec toi. Je crois qu'il a conscience qu'il est majeur et que s'il fait quelque chose qui revient à l'oreille de ton père, John serait tout à fait en mesure de porter plainte contre lui, puisqu'il commet un délit en couchant avec une mineure.
-J'ai l'impression qu'on ne passera jamais ce stade.
-Je pense que vous l'avez passé au moment où tu as annoncé à tout le monde que tu l'avais choisi, lui et pas un autre. Je pense que tu as passé ce stade, le jour où ton père t'a dit, okay.
-Il n'avait pas son mot à dire non plus.
-Bien sûr que si. Tu sais pertinemment que si John avait voulu vous séparer, vous ne seriez plus ensemble depuis longtemps. Il aurait tué l'idylle dans l'œuf. Je ne sais pas s'il aurait fait mais il aurait pu. Il y a une chose qui me chiffonne. J'ai l'impression que tu le mets sur un piédestal, mais ce n'est qu'un humain. Il ne t'est pas inférieur, et il ne t'est sûrement pas supérieur. Je trouve dommage que tu penses ça.
-Tu sais ce que ça fait de sortir avec un Apollon ?
-J'ai épousé un apollon.
-Pas con. Je veux dire, parfois, tu n'as pas l'impression d'être avec un être rayonnant ? Et que son aura t'éclipse ?
-Non. Au début peut-être. Pendant notre premier rendez-vous. Il était passionnant, il avait un charisme de fou. Et je voyais les autres femmes le regarder. Je comprends ce que tu veux dire, mais Sarah.. cette impression est partie aussi vite pour moi. Maintenant, j'ai juste l'impression de partager son aura et d'avoir ma place au soleil avec lui.
-Je veux avoir une place au soleil, murmurai-je.
-Pardon ?
-Y'a un de mes amis qui m'a dit ça. Qu'il voulait avoir une place au soleil lui aussi. Mais tu sais Valentina. C'est très dur de se croire rayonnant quand on ne s'aime pas ou qu'on aime si peu de choses chez soi. C'est très dur de grandir alors qu'on est entouré d'image de filles filiformes qu'on nous présente comme étant la normalité.
Ma tante me fit signe de venir dans ses bras et nous continuâmes à parler. J'avais l'impression de plus pouvoir me confier avec mon oncle et ma tante qu'avec mon père et ma belle-mère. C'était étrange. Pourquoi était-ce si facile de leur parler ? Était-ce dû au fait qu'ils rentreraient chez eux et nous chez nous à la fin de la semaine ? Je ne savais pas. En tout cas, le soir même, quand Mary et mon père partirent tous les deux pour une soirée en amoureux sans enfants à New York, cela me fit du bien de rester avec eux. J'allais me coucher rapidement et Brian vint me voir.
-Ton cousin et moi on voulait sortir un peu en ville, tu veux venir avec nous ?
J'étais en nuisette.
-Ouais, j'arrive, je me rhabille.
-Mets-toi en cool. On va traîner en ville.
J'enfilai un T-shirt et une jupe avec mes converses. Grand-Mère hurlerait en me voyant comme ça. Duncan conduisait comme un dingue, il ne ralentissait pas dans les virages. Il se pensait sur un circuit automobile probablement. Nous arrivâmes devant un concert ouvert.
-Ça vous tente ? Je ne sais pas qui sont les groupes par contre.
-Moi ça me va, dis-je en regardant Brian.
-Je vous suis. C'est pas moi qui suis de la région.
En sortant de la voiture, j'entendis la musique et je me figeais. C'était Sunshine in Wonderland. Ils faisaient un concert ouvert ? Ici. Je me frayais un chemin et j'attrapai un prospectus. Un groupe mystère. Je vis Ray sauter sur la scène à la fin de la chanson et un tonnerre d'applaudissement.
-C'est ton groupe favori, regarde Sarah !
-Grave. Je vais essayer d'avoir un autographe.
-Tu veux qu'on vienne avec toi ?
-Non non, c'est bon, regardez, y'a un nouveau groupe sur scène ! Allez-y ! Si vous restez plus ou moins dans le coin.. qu'est-ce que tu fais ?
Duncan avait choppé des bracelets fluorescents et il m'en mit sur chaque bras.
-Comme ça on est sûr qu'on te retrouve.
-J'ai l'air d'une guirlande de Noël.
-Un peu oui. Allez ! File !
Je courus vers la foule en délire. Il y avait pas mal de jeunes. Je repérai l'un des gardes du corps que j'avais déjà vu. Il me reconnut et je pus passer derrière-lui. J'arrivais sous la tente où ils étaient entrain de rire comme des dingues.
-Vous êtes sérieux ?
Ils sursautèrent comme des dingues et Ray se leva pour me soulever.
-Qu'est-ce que tu fous là ?
-Heu.. j'habite pas loin ? Je veux dire, ma grand-mère. Je pensais pas vous voir maintenant !
-Tu es toute seule ?
-Non, je suis avec Brian et Keith.. heu Duncan. Il faut que j'y retourne avant qu'il appelle le FBI.
-Reste un peu avec nous...
-Uniquement si tu signes sur mes seins Owen !
Owen se redressa rapidement et prit un marqueur noir de sa poche.
-C'est ton marqueur spécial nibard ?
Le rouquin éclata de rire et déboucha le marqueur. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je soulève mon T-shirt pour qu'il le fasse.
-La prochaine fois, tu peux oublier ton soutien-gorge.
-Rappelle-le moi par SMS.
C'était surtout l'expression de Ray qui resta gravée sur ma rétine. Il était rose, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Je remis mon T-shirt mais Chuck se leva et et prit le marqueur des mains de son ami.
-Tu peux sacrifier ton T-shirt ?
-Oui. Je pense.
-Cool.
Il signa en gros dessus.
-Tu pourras le revendre.
Tous les garçons signèrent dessus.. Même Owen. Mais Ray le poussa rapidement. Ils remontèrent sur scène peu de temps après et moi je retournai vers les garçons. Une fille était entrain de le draguer ouvertement. Il n'en avait rien à faire. Il croisa mon regard et Brian ne tarda à pas à se tourner, il arriva vers moi.
-Il s'inquiétait.. Oh. T-shirt collector à ce que je vois. Tu veux boire un verre ?
-Je ne crois pas qu'il y ait des boissons sans alcools.
-On va voir ?
Il me tendit la main et je la saisis. Il m'entraina à sa suite, il me tendit un gobelet rouge. Il y avait du soda dedans.
-Ça me fait vachement plaisir d'être là, lâcha Brian. J'adore ton cousin. On n'a pas eu trop le temps de parler toi et moi pendant ses vacances.
-Sauf de ton père. Tu as fait quoi finalement ?
-Je n'ai rien accepté. J'ai laissé ça comme ça. Tu viens, on va écouter le concert.
Il m'attrapa par la main et m'entraina vers la scène. Les groupes s'enchaînèrent et les AWC revinrent sur scène. J'étais juste devant la scène. Ray se pencha pour taper dans la main du premier rang et je sentis qu'il gardait la mienne un peu plus longtemps. J'étais une groupie à ce moment là. Je me retournai vers Brian mais je ne le vis pas. Je partis de la scène et je butai sur un mec en m'éloignant.
-Excuse-moi.
-De rien ma belle.
Il me retint par le bras. Il avait un regard étrange. Ses pommettes étaient piquées de rouge. Je me retournai et je vis que sa bande de pote m'encerclait.
-Lâche-moi s'il-te-plaît.
-Ça me plaît beaucoup plus que tu restes avec nous un petit moment.
J'arrivai à retirer mon bras de son emprise et je reculai sur son pote qui posa ses mains sur mes hanches. Je le poussai et j'essayai de partir, je réussis à m'éloigner mais on me rattrapa et je sentis son haleine alcoolisée près de ma tête. Il m'embrassa avec force. Mon corps entier se tendit de dégoût. Je le giflai, essayai de partir de son emprise mais je n'y arrivai pas. Et ses potes riaient. Mais où était mon abruti de cousin ou de quasi-frère quand on avait besoin d'eux ? Il posa une main sur ma cuisse et je le mordis avant de lui donner un coup. Et soudain, je le vis. Brian, il avait repoussé le mec d'un air furieux.
-Tu ne la touches pas ! claqua la voix de Brian.
Je ne compris pas ce qu'il répondit alors que Brian se tournait vers moi mais ce devait être suffisamment humiliant et insultant pour que Brian se retourne et lui colle son poing dans la tête. Le gars tomba au sol. Sauf que ses potes essayèrent de se venger. Ils étaient deux. Brian esquivait les coups et se défendait mais quand il en reçut un dans l'abdomen, je rugis et je poussai le gars. Il me poussa en retour et je tombais sur le sol dur. Je ne m'attendais pas à ce qu'une fusée rousse arrive et flanque un coup violent au mec qui m'avait poussée. Owen. Je sentis des bras me relever. J'entendis Owen hurler que c'était pas comme ça qu'on traitait une dame avant de lui donner un coup dans l'estomac.
-Ça va ?
-Ouais.
C'était Chuck... et il n'avait pas l'air convaincu du tout.
-Ouais ça va, répétai-je en frottant mon poignet douloureux.
J'étais tout de même tremblante. Le premier type que Brian avait frappé venait de se relever et allait attaquer son meilleur ami. Chuck le plaqua au sol en deux temps trois mouvements. Leurs gardes du corps arrivèrent quelques secondes plus tard pour les séparer.
-Sarah..
Je me précipitai dans les bras de Duncan.
-Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je suis retourné à la voiture deux minutes et..
-Tu vas bien ? me demanda Owen en posant sa main sur mon épaule.
Owen avait l'arcade sourcilière ensanglantée mais ça ne lui posait pas plus de problèmes que ça.
-Oui, murmurai-je.
-Merci beaucoup, répondit Duncan à ma place en lui tendant la main pour qu'il la serre. Je vous en suis éternellement reconnaissant.
Owen se rendit compte que nous n'étions pas seuls visiblement et avisa de la présence des personnes qui s'étaient agglutinées autour de nous, et de téléphones braqués sur nous.
-C'était mon devoir en tant qu'homme d'intervenir, je ne laisse pas une fille se faire agresser sans réagir.
-Mais tu es blessé..
Il posa sa main sur son arcade et sourit.
-Ce n'est rien. Je vous la laisse alors.
Il resserra la main de Duncan et celle de Brian qui était apparu à côté et il partit avec les garçons. Chuck se retourna et me fixa. Je vis une grande inquiétude dans ses yeux. Ça me bouleversa. Mais ce qui me bouleversa encore plus, c'était la tête de Brian. Ses yeux brillaient de fureur. Il avait sa lèvre fendue, le début d'un bleu du côté de sa pommette droite et il avait du sang sur son T-shirt. Je le serrai fortement contre moi.
-Je..
-C'est rien Sarah. C'est rien du tout. Tu vas bien toi ? Putain, j'ai pas supporté de le voir te tripoter comme ça.
-Quoi ? Quelqu'un peut m'expliquer ?
-Pendant que tu allais chercher des capotes pour t'envoyer en l'air avec ta copine d'avant-hier, Sarah s'est fait tripoter par l'autre connard.. Je t'ai perdue de vue dans la foule quand le chanteur s'est penché, je voulais pas me faire écraser par les groupies, j'ai reculé, je suis désolé Sarah. C'est de ma faute. J'aurais pas dû te laisser.
-Non, c'est la faute de ce gars. C'est un taré. Merci de m'avoir protégée.
Je l'embrassai sur la joue et je fixai Duncan, il s'en voulait à mort. Clairement.
-On rentre, me dit-il.
-Attends, je voudrais aller les remercier, parce que... je sais pas. J'ai rien dit du tout.
-On t'accompagne.
Ils s'arrêtèrent devant les gorilles men in black et je passai.
-Owen ? l'appelai-je.
Quelqu'un était entrain de le soigner au niveau de la main. Quand il me vit, il se leva et je lui courus dessus. Il me serra très fort contre lui et embrassa ma tempe.
-Ta main.. je m'en veux.
-Tu n'as pas à t'en vouloir Sarah. Les victimes n'ont jamais à s'en vouloir. Ce n'est pas de ta faute. Et ça, c'est rien. Je vais souffrir mais regarde Twitter.
Je pris mon téléphone et je vis dans mes tendances un #OwenCeHéros. #AgressionAWC
-Oh.
-T'as vu.. ? Owen ce héros ! Je suis trop fier de moi. Pfffff. Ce soir, je vais pas dormir seul, hurla-t-il de rire.
Ses amis arrivèrent et Chuck me serra contre lui en me demandant si j'allais bien.
-Oui oui. Je vais bien. Je suis venue vous remercier de nous avoir aidé.. Je vais rentrer, Brian est en sang. Et j'ai plus trop la tête à m'amuser là en fait. Je suis vraiment désolée.
-Arrête de t'excuser pour quelque chose dont tu n'es pas coupable. Vraiment.
-Okay..
Je n'étais pas convaincue, j'avais juste envie de m'en aller et d'aller me réfugier sous ma couette. Il dut le comprendre parce qu'Owen finit par me sourire et me souhaita une bonne nuit. Je le remerciais encore une fois et je rejoignis Brian et Duncan. Visiblement, Brian était entrain de réconforter mon cousin. Nous retournâmes à la voiture mais nous retrouvâmes la fameuse petite bande, prête à en découdre.
-Montez dans la voiture, nous ordonna Duncan en fronçant des sourcils.
-Pas question que je te laisse tout seul si ça dégénère mec, rétorqua Brian.
-Sarah, tu vas dans la voiture et tu y restes quoi qu'il arrive.
-Je..
-Tu ne discutes pas. Tu montes dans cette putain de voiture.
Sauf que les gars étaient entre la voiture et moi. J'essayai de les contourner mais l'un deux me saisit par le bras. Du moins essaya parce que mon cousin le repoussa violemment sur le capot de la voiture juste à côté.
-Vous montez dans la voiture maintenant.
Le garçon essaya de se redresser mais Duncan lui assena un coup de genou dans ses parties intimes et un coup de coude, une fois que le mec se tordait de douleur. Il s'écroula au sol en geignant. Un de ses amis l'attaqua par derrière mais visiblement Brian n'avait pas l'intention de laisser mon cousin seul et fonça sur lui. Ils s'écrasèrent au sol. Le troisième gars se retourna vers moi et je fus pétrifiée pendant une seconde. C'était le gars qui m'avait embrassée. Je n'arrivai pas à mettre la clef dans la portière. Je reculai et je butai sur le bord du trottoir. Je tombai au sol et je commençai à flipper. Je regrettais de ne pas avoir pris une bombe lacrymo avec moi.
Il ne s'attendait sûrement pas à ce que mon cousin Duncan l'attrape et lui file un coup de boule. J'entendis un craquement et le gars toucha son nez en hurlant. Duncan lui assena un coup de pied dans l'estomac et s'approcha de sa tête.
-Si j'entends par qui que ce soit que tu as agressé une autre fille, je viendrai te tuer.
Deux des trois gars se tordaient de douleur au sol. Je me redressai et je vis Brian filer un grand coup de pieds au troisième mec qui, comme ses comparses, s'écroula au sol. Duncan me poussa presque à l'arrière de la voiture, démarra et récupéra Brian au passage. Je n'avais jamais vu Duncan se battre auparavant mais clairement, il savait le faire. Quand je lui en fis la remarque.
-Je prends des cours de boxe depuis que j'ai 13 ans. Sarah, prends mon téléphone et appelle mon père.
-Pourquoi ?
-Je vais lui dire ce qu'il s'est passé ?
-Heu pourquoi ???
-Imagine si on a été filmé entrain de rouer de coups trois mecs Sarah. Je ne pense pas, j'ai vérifié avant. Mais imagine. Crois-moi, on sera bien content d'avoir mon père dans la poche. Et puis, il est loin d'être con, il va voir la tête de Brian. Appelle-le. En Haut-Parleur.
Mon oncle décrocha à la seconde sonnerie.
-J'espère que tu as une bonne raison pour nous déranger ta mère et moi.
-J'ai fracassé la gueule de deux mecs, Brian, d'un parce qu'ils ont agressé Sarah.
-Quoi ? Où ?
-On était à un concert ouvert et ils s'en sont pris à Sarah, ils se sont faits virés et ils nous attendaient à la sortie. Ça s'est passé sur le parking. Y'avait personne, ça c'est clair. Pas de caméra à ma connaissance, mais je ne peux pas en être certain.
-Personne n'en parle jamais à John.
-Ça va être difficile, Brian a son arcade sourcilière et sa lèvre explosées.
-Rentrez immédiatement. Pas de détours. Appelle mon avocat. Personnellement, je pense qu'il y a légitime défense. Mais mieux vaut prévenir que guérir.
-C'est ce que je pensais faire.
-Appelle Pat. Tout de suite. Tu le réveilles et tu dis à ce con que s'il ne t'écoute pas, je le vire lundi matin. Attends, ta mère veut te parler. Je te la passe.
Je ne compris pas ce disait Val à son fils, elle lui parlait dans sa langue maternelle. Mais Brian lui comprenait parce qu'il se tourna vers moi.
-Sarah. Ta tante te demande si tu vas bien.
-J'ai sommeil. Mais oui ça va Valentina.
-Faut que j'appelle Pat, Maman.
Il raccrocha rapidement et appela l'avocat de son père. Il lui raconta les faits, et Brian aussi. Je regardai le paysage défiler. J'étais fatiguée et je me sentais coupable. Valentina et James nous attendaient dans le salon quand arrivâmes à la maison. Valentina s'occupa directement de Brian.
-Ton père va me tuer..
-Non Duncan. Ce n'est pas de ta faute si ce taré m'a tripoté. Vraiment.
-Tu étais sous ma responsabilité et voilà ce qui se passe.
-Oh tu sais.. c'est pas la première fois que je me prends un coup dans le nez et c'est sûrement pas la dernière. Sarah est une experte pour cacher les traces de bleus avec du fond de teint.
James me regarda d'un air interloqué.
-Son meilleur ami lui en a collé une et je l'ai repeint. D'ailleurs, c'est lui qui m'a dit de faire ça comme ça.
-Ma mère y verra que du feu. Merci madame. Je vous assure ça va. Ça ne fait pas si mal que ça.
-Est-ce que tu as ressenti des étourdissements ? Ou une envie de vomir ? demanda mon oncle sérieusement.
-Pas du tout. Ni sur le coup, ni maintenant.
-Okay. Vous devriez aller vous coucher. Pas toi Duncan. J'ai besoin de te parler. J'arrive ma chérie.
Brian et moi restâmes en silence et il entra dans sa chambre. J'allais dans la mienne et je commençais à me déshabiller quand il arriva. Il était torse nu. Il avait aussi des traces de coups sur le corps.
-C'est si laid que ça ? demanda-t-il
-Disons que tu auras des fans supplémentaire à la rentrée. Ton côté bad boy ressort comme ça.
Il me sourit avec sa bouche abîmée et ses yeux pétillants.
-Tom m'a dit un jour qu'il était un mousquetaire ? Est-ce que tu en serais un ? Prêt à me défendre.
-Toujours Sarah, murmura-t-il d'une voix rauque.
Je ne savais pas quoi répondre à ça si ce n'est Merci. Mais il ne m'en laissa pas le temps.
-Je t'ai fait une promesse.. et puis.. tu étais aussi sous ma responsabilité ce soir. Je m'en veux de t'avoir laissé. Je l'ai vu t'embrasser. Comment tu vas ?
-Je me sens sale. J'ai l'impression que c'est de ma faute.
Brian m'attira contre lui. Il ne me lâcha pas. Il me fallut un moment avant de le serrer contre moi. Il me fallut un moment avant de me rendre compte qu'il m'avait sauvée et de sentir l'horreur m'envahir, de sentir les pleurs me secouer. Je me mis à pleurer. Son torse allait être mouillé mais il semblait s'en moquer. Il me tenait toujours entre ses bras de basketteur.
-Tu veux que je reste avec toi cette nuit ?
J'hochai la tête.
-Je vais chercher mon T-shirt de nuit alors. Va te mettre en pyjama.
Je me passais la tête sous l'eau. Un bon jet d'eau froide pour me mettre les idées au clair. Je me brossai les dents et quand je revins dans ma chambre, il était là. Il attendit que je m'installe entre les draps pour rentrer dedans à son tour.
-Tu as envie de lire ?
-Non, dis-je.
-Okay. Viens par là.
Il m'attrapa par les hanches et je me retrouvais dans ses bras.
-Je ne laisserai personne te faire du mal. Tu peux dormir tranquille, murmura-t-il à mon oreille. Je te le jure.
Je le croyais. Le lendemain, j'étais seule dans mon lit. Mais je trouvais Brian avec mon arrière grand-mère à la table du petit déjeuner. Ils étaient tous les deux avec mon oncle et ma tante. Elle lui demandait des explications visiblement. Elle posa sa main sur celle de Brian.
-Vous avez défendu ma petite fille. Je vous en suis reconnaissante Brian. Sarah ! Comptes-tu venir t'asseoir à un moment donné ?
C'est à ce moment que je remarquai le bleu sur la pommette de Brian.
-Je retire ce que j'ai dit hier, c'est vraiment pas beau. Je ne sais pas si Mary a laissé son fond de teint pour cacher ça.
-Ce n'est pas grave.
-OH MON DIEU, MAIS QU'EST-CE QU'IL S'EST PASSÉ ? s'exclama la voix de Tom derrière-moi en français.. Tu t'es encore battu ? Maman va être furieuse, ajouta-t-il.
-Mais non Tom.
-Elle t'a dit que si tu recommençais un jour, tu...
Je ne compris pas ce que Tom dit à la fin de sa phrase alors qu'il s'approchait de son frère pour vérifier l'ampleur des dégâts. D'ailleurs, les jumelles le suivirent.
-C'était un cas de force majeur Tom.
-Ça fait mal quand j'appuie là.. demanda Abigail en montant sur les genoux de Brian.
-Oui.
-Pourquoi tu t'es battu alors que Papa dit que se battre, c'est mal ? demanda sa sœur.
-Parce qu'il y avait un gars qui embêtait Sarah, il ne voulait pas la lâcher.
-Oh ! C'était pour défendre Sarah. Bah c'est bon alors, fallait le dire avant, dit Tom en levant les yeux au ciel.
-Comment ça ? demanda Rebecca
-Parce que c'est moins grave quand c'est pour défendre une fille ou un garçon qui se fait agresser. C'est de la.. comment on dit déjà ?
-Légitime défense, continua mon oncle.
-Oui, c'est ça. Merci James, sourit Tom. Parce que c'est pour défendre quelqu'un. C'est une question d'honneur Becky.
-Oh, donc par exemple ça veut dire que si quelqu'un tire les cheveux d'Abigail et que je le pousse par terre, j'ai le droit parce qu'il est entrain d'embêter ma sœur ?
-C'est ça. Mais par contre pas s'il est plus jeune que toi. Parce que ça se fait pas de taper des plus petits que soi.
Mes cousines froncèrent du nez.
-C'est compliqué. De toute façon, je n'aime pas taper. J'espère que tu auras moins mal fit Abigail en faisant un bisou à Brian. Papa ? Tu peux te pousser s'il-te-plaît ? Je veux m'asseoir à côté de Brian.
Mon oncle leva les yeux au ciel et laissa sa place à sa fille.
-Nous allons rejoindre ton père et votre mère à New York, pour votre dernière journée ici.
-Vous ne partez pas demain ?
-Dimanche soir. Nous avons beaucoup moins de vol, sourit ma tante. D'ailleurs, vos parents nous ont envoyé un message, ils trouveraient cool que vous commenciez vos valises aujourd'hui pour que ça ne soit pas la croix et la bannière demain.
J'hochai la tête et je passai une bonne heure à tout remettre à sa place dans ma valse. Une domestique vint m'aider au bout d'un moment. Je la laissai faire et je partis voir ce que faisait Brian. Manifestement, monsieur savait faire sa valise. Ses affaires étaient pliées et dedans.
-Tu as fini ?
-Oh non, j'ai laissé la domestique le faire. Je suis une quiche pour faire ça.
-Flemmarde.
-Jusqu'au bout.
Je m'affalai sur son lit.
-Tu crois que tu pourrais faire un truc pour moi ? me demanda-t-il.
-Oui bien sûr.
-Tu pourrais aller voir ailleurs si j'y suis ?
Je grimaçai et il sourit.
-Très amusant. Je suis mooorte de rire.
-Si tu étais morte de rire, je ne t'entendrais plus. Et ça me ferait des vacances présentement.
Je me levai et je quittais la pièce. Idiot. Je lui fis la tête jusqu'à ce que nous arrivions à New York et ce, uniquement parce qu'il me prit par le bras et me força à le regarder.
-Une femme qui boude, c'est laid. Tu devrais arrêter. Tu ne voudrais pas t'enlaidir, non ?
-Tu m'as vexée.
-Quelle susceptibilité ! lâcha-t-il en levant les yeux au ciel.
-Je ne changerai pas, je suis comme ça !
-Sarah. C'était une blague. Vraiment. Tu sais qu'on est en trêve pendant les vacances. Excuse-moi.
J'allais répliquer mais je vis Mary venir vers nous et piler en voyant Brian. Elle laissa son sac à mon père et elle arriva vers nous. Elle prit son fils dans ses bras. Elle était tellement inquiète.
-Maman, je te jure que ce n'est rien du tout. Vraiment. Ce n'est rien. Crois-moi. Je vais bien.
-Que s'est-il passé ?
-C'est à cause de moi Mary
-Je t'adore Sarah mais tu ne serais pas capable d'infliger ça à mon bébé.
-On est sorti hier soir Duncan, Brian et moi et il y avait un concert. On s'est perdu dans la foule parce que j'ai voulu aller tout devant et y'a un relou qui a commencé à me tripoter. Je n'arrivai pas à me dégager. Brian l'a poussé et l'autre s'est jeté sur lui, il a pas eu le choix. Sois pas fâchée contre lui.
-C'est vrai ?
Elle sonda son fils et l'embrassa encore une fois.
-Mon pauvre bébé. Je n'aime pas te voir abîmé comme ça.
-Arrête de m'appeler bébé, Maman. Je suis un homme, tu sais.
Mary eut un sourire narquois.
-Ce n'est pas parce que tu fais des choses comme un adulte que tu l'es complètement.
-Je sais, murmura-t-il.
Et là, il fit un truc sale. Il lécha sa mère. Elle poussa un cri et s'éloigna. Il éclata de rire. Tom aussi. Je vis qu'il avait glissé sa main dans celle de Duncan. Duncan qui visiblement était entrain de prévenir mon père du déroulement de la soirée parce qu'il était penché vers lui. Mon père me fixait et il finit par avoir un demi-sourire. Il me prit sous son bras et laissa les Miller entre eux.
-Alors ? Cette soirée d'anniversaire ?
-Super bonne. Rappelle moi de remercier Grand-Mère.
-Comment ça ?
-C'est elle qui nous a payé l'hôtel et le restaurant. Tu vas bien Sarah ?
-Oui. Ça va.
-Je voulais dire, par rapport à hier.
-Oh.. je ne sais pas. Je n'ai pas fait de cauchemars, c'est peut-être parce que Brian m'a pris dans ses bras toute la nuit. Je ne sais pas. Je n'ai pas envie d'en parler Papa. C'était assez horrifiant. Tu as pris ton appareil photo ??
Mon père sourit, le dégaina et me prit en photo avant que je me cache.
-Arrête, photographie plutôt Mary.
Mais il n'arrêta pas alors que nous visitions la ville. C'était beau. Amusant en plus de jouer les touristes pour une fois. Mon téléphone vibra. C'était Clive.
-Salut ! Alors tu es à New York.. ?
-C'est une question ou une affirmation ça Clive ?
-Une affirmation, je suis dans la Ferrari noire garée juste devant toi. Je te vois dans le rétroviseur. Tu veux venir avec moi ?
Je regardai mon père avec un sourire et de grands yeux. Il soupira.
-Tu reviens quand je t'envoie un message.
-Merci Papa ! Tu es le meilleur !
Je courus vers la voiture de Clive. Elle était décapotable et je sautai dedans avant de l'embrasser. Il avait une casquette et des lunettes de soleil. Il me passa une casquette. Nous fîmes demi-tour et je vis mon père nous faire signe de nous arrêter. Clive s'arrêta et baissa ses lunettes.
-Vous me la ramenez en bon état. Je compte sur vous jeune homme.
-Vous avez ma parole monsieur.
Mon père hocha la tête et Clive démarra au quart de tour.
-Tu sais que ça nous a tous un peu sonné cette histoire hier. Bon Owen est devenu le défendeur des filles sur Twitter mais.. tu vas bien ?
-Oui. Ça va. Je ne remercierai jamais assez Owen je crois. Comment va sa main ?
-Il avait mal tout à l'heure. Tiens, en parlant du loup. Oui mon chaton ?
-Tu bouges ton cul oui ? Tu l'as fabriquée ta bouteille de coca là ?
-Non mais Ray, c'est pas une façon de parler à son best, je trouve.
-SARAH ???
Il y eut un silence et Clive et moi nous éclatâmes de rire. Nous arrivâmes chez Owen peu de temps après. Il était très content de me voir. Je regardai sa main. Elle était abimée. Je fronçai du nez. Les garçons avaient leurs instruments. Ils étaient entrain de répéter sûrement. Je rougis. Je ne voulais pas les déranger.
-Tu nous déranges pas Sarah ! s'exclama Keito. Arrête de toujours te jeter la pierre.
-Si votre agent me trouve là, elle va vous hurler dessus.
-C'est pas faux. Mais ce qui est bien avec les agents c'est qu'on peut les virer parce qu'ils bossent pour nous.
-J'aime pas quand les gens m'aiment pas, bougonnai-je.
-Oh tu sais, je crois qu'elle n'aime pas grand monde. Je pense qu'elle aime l'argent qu'on lui file. Et c'est tout.
Ils jouèrent pour moi. J'étais là à les regarder avec mes grands yeux de fan. Ils ne jouaient pas leurs propres chansons mais un peu de tout. Ils s'amusaient comme des gosses. Ray semblait aller tellement bien. J'étais tellement heureuse de le voir comme ça. Ce n'était pas quelque chose dont je pouvais me passer, le voir heureux. Il s'en donnait à cœur joie. Il s'approcha de moi et me dit : Chante avec moi.
-Heu.. nooon.
-Allez, chante avec nous. Tu préfères jouer ?
-Je ne sais pas faire de guitare. Je connais que le piano et je ne connais pas de morceau. Ou très peu. Je préfère vous écouter, c'est mieux.
-Tu es sûre ?
-Oui, vraiment.
-Allez, fais-nous plaisir, insista Chuck. Juste une seule.
Il me fit ce regard si particulier. Je ne pouvais pas refuser. Je soupirai et il tapa dans la main de Ray. Mais avant qu'on puisse déterminer la chanson, on entendit l'ascenseur s'ouvrir. Et là, je vis un grand grand roux qui ressemblait beaucoup à Wade Holter... mais avec beaucoup plus d'épaules. Il était impressionnant. Limite effrayant quand il devait être en colère. Il avait un tout petit bébé en main, et un sac avec lui qu'il posa au sol
-Owen, je savais que tu serais là, tu gardes le bébé. Salut à tous. Mademoiselle.
J'hochai la tête.
-Heu.. je suis occupé présentement, soupira Owen ce qui ne plut pas du tout à son frère.
-Rappelle-moi où te situes dans la hiérarchie familiale ?
-Je..
-Owen.
-Je suis le dernier, bouda Owen.
-Alors ta gueule. Et tu le gardes, s'il-te-plaît.
-Mais je suis occupé, tu peux pas le garder, avec ta femme ? C'est votre bébé, pas le mien. Qu'est-ce que vous allez faire ?
Son frère le fusilla du regard et j'intervins.
-On va le garder. Je vais le garder.
-Merci mademoiselle.
Il me carra le bébé et il s'enfuit avant que son frère ne dise quoi que ce soit.
-T'es sérieuse là Sarah ? Faut jamais dire oui dans ce genre de situation.
-Tu as vu comme il est petit ???
-Il a 4 mois.
-Tu te rends compte que ton frère est venu te porter le bébé pour pouvoir faire l'amour avec sa femme sans être interrompu par un porteur de couche ?
Owen ouvrit la bouche et la referma.
-Non.
Il dégaina son téléphone.
-Bonne baise, vieux. Haha. bien sûr que j'avais compris. Je te faisais marcher.
Il me fit un clin d'œil et sourit dans ma direction d'un air taquin. Il raccrocha. Et le bébé se réveilla en hurlant.
-Reprends ton neveu. Tout de suite.
-Bah alors Sarah ?Où est passée ta fibre maternelle ?
Il était entrain de me taquiner mais je fus piquée à vif par cette remarque sexiste. Je pinçai les lèvres et je fis celle qui ne l'avait pas entendu, je me levai pour aller dans le fauteuil suspendu avec le bébé en bras qui pleurait. Le balancement du fauteuil semblait le calmer. Je lui chantai une chanson.
Little do you know
How I'm breaking while you fall asleep
Little do you know
I'm still haunted by the memories
Little do you know
I'm trying to pick myself up piece by piece
Little do you know
I need a little more time
Au moment de la partie d'Alex dans la chanson, j'entendis une guitare et la voix d'Owen, il s'avança juste à côté de nous, et s'assit sur la table de salon juste en face de moi. Et j'entendis bientôt les instruments de ses amis. Le bébé se calma et écouta la musique. Il ouvrit ses yeux et je vis les mêmes qu'Owen. Il commença même à s'endormir. J'adorai cette chanson. Owen posa sa guitare et prit son neveu dans les bras et l'emmena à l'intérieur de la maison.
-Je comprends mieux pourquoi son frère a insisté pour lui laisser un berceau, commença à rire Clive. Et toi, petite McAllister, ne me dis plus jamais que tu chantes mal. Tu as une voix super jolie. Si tu prenais des cours, tu pourrais devenir la prochaine star.
-Je n'ai pas envie de devenir une star Clive. Je vous adore mais je trouve que vous avez une vie très dure. Entre vos concerts, les journalistes.. J'ai l'impression que vous n'avez jamais une minute à vous. Et puis, je suis susceptible. J'aimerai pas entendre tous les haters contre moi. Je ne sais pas comment vous faites.
-On ne les écoute plus, me répondit Ray. On ne fait plus attention aux autres. On vit notre vie. On a juste conscience que ce que l'on fait à un impact sur les autres. J'ai.. j'ai prévenu le monde entier que je ne sortais plus avec elle et si tu savais le nombre de lettres d'amour que mon agent reçoit.. tu serais impressionnée. On les garde dans l'éventualité d'un harcèlement contre moi mais.. je ne les ouvrirai pas.
-Oui, je comprends. J'adore cette terrasse. Franchement. Je pourrais y habiter. OWEN ?
Il arriva quelques minutes plus tard.
-Oui ?
-Je peux venir habiter chez toi ?=
-Seulement si tu laisses tes soutiens-gorges à traîner.
-Oh tu sais, si c'est la condition pour habiter dans ce lieu magique, je laisserai traîner l'intégralité de ma garde-robe.
-Et si la condition c'est de coucher avec moi ?
-Owen, arrête sérieux, t'es relou.
Je me tournai vers Chuck. Il avait levé le sourcil et regardait son meilleur ami.
-D'après Ju, tu es un super coup. Mais vu que tu m'as sauvé la mise, si je couchais avec toi, on pourrait croire que c'est de l'abus de pouvoir. Et puis je préfère te voir comme mon grand-frère ultra cute que comme mon amant occasionnel.
-J'ai l'impression de me faire larguer. J'ai besoin d'un verre. Qui veut du Perrier ?
Je passai un très bon moment avec eux. Même si à chaque fois que mon téléphone vibrait, je voyais le regard mystérieux de Chuck se poser sur moi. Je fus triste de devoir les quitter mais c'était le jeu. Je devais rentrer quand mon père m'appelait. Ray me raccompagna jusqu'au point de rendez-vous avec mon père.
-On ne se reverra pas avant juillet, je ne sais pas si tu sais mais on part en juin en France pour une petite série de concert.
-Chuck m'en a touché deux mots rapidement. Comment tu te sens ?
-Seul. Et ça me fait du mal de savoir que Maeva souffre autant que moi. Je sais que c'est con de sentir ça alors que c'est moi qui ai mis fin à la relation. Mais je me sens mal. Je sais que ça va passer mais je pense que ça va faire du bien de m'éloigner un peu.
-Je t'adore Ray.
-Moi aussi je t'adore. Mais ça on le sait depuis longtemps. Tu vas me manquer Sarah. Tu vas vraiment me manquer.
Il caressa ma joue et il m'embrassa la tempe. Il était ému. Il allait mal. Je comprenais sa douleur. Il faisait semblant d'aller bien, mais en réalité, ce n'était pas le cas. Je le vis une fraction de seconde avant qu'il ne redevienne le Ray que je connaissais. J'en parlais avec mon père. De sa douleur. Nous étions tous les deux à côtés dans l'avion qui nous ramenait chez Grand-Mère.
-S'il l'a largué alors qu'il l'aimait... Je sais que tu es loin physiquement de lui, mais tu devras être présente pour lui. S'il t'appelle par exemple.. s'il veut parler.
-Oui, je m'en doutais.
J'y songeais toujours alors que nous dînions pour la dernière fois en famille. Brian était en pleine discussion sur Yale avec Duncan. James parlait avec mon père, Leurs deux femmes parlaient avec ma grand-mère. Quant à Tom et les jumelles... ils complotaient manifestement. Dans quelques heures, j'allais rentrer chez moi. J'allais retrouver le mélodrame, le lycée, les pétasses qui voulaient me faire du mal et le pire, c'était que je n'avais plus aucune pause. La prochaine fois que je serai en vacances, ce serait pour revenir ici, auprès de Ray et des garçons. Je m'étais bien ressourcée pendant ces vacances. D'ailleurs, le lendemain, en me réveillant, j'étais heureuse. Vraiment heureuse. J'avais eu ma dose de Ray pour un certain temps. Je fus même gentille avec Brian pendant le petit-déjeuner. Je l'embrassai comme j'embrassai les autres autour de la table. Il me regarda bizarrement mais il ne me dit rien.
-Pourquoi tu m'as embrassé tout à l'heure ? Tu ne le fais jamais !
Nous étions dehors, sur le point de partir. C'était le moment des adieux.
-Je suis de bonne humeur Brian. Je crois que j'ai trouvé ce que j'étais venue chercher ici..
-Et c'est...
-De la paix. C'est reposant d'être tranquille chez soi, tu ne trouves pas ?
Il secoua la tête et sourit à son tour. Nous allions tous monter dans notre voiture quand j'entendis la voix de Becky.
-Toooooom ! Attends.
Elle poussa son père pour passer et elle courut vers Tom. Elle lui sauta au cou.
-Tu ne m'oublieras pas, tu me le jures ?
-Jamais Becky.
Et ma cousine l'embrassa.. sur la bouche. Elle pressa ses petites lèvres contre les petites lèvres de Tom. Je vis le petit garçon devenir rose. Et quand Becky courut se réfugier derrière sa mère, nous étions tous bouche bée. Mais pas Tom. Il se mit à sourire d'un air un peu bêta avant de rentrer dans la voiture. Brian commença à rire et lui ébouriffa les cheveux. Je ne tardai pas à le suivre et mon père démarra la voiture.
-Tu sais quoi Sarah ? Je crois que je ne vais pas t'épouser plus tard. Parce que maintenant que ta cousine m'a embrassé, ça va être compliqué.
-Je crois aussi. Mais je pensais que tu devais épouser Giulia, pas Becky.
-Oh. Oui. J'ai tout mon temps pour me décider, pas vrai ?
Oui, il avait tout son temps. Vraiment tout son temps et je n'avais pas hâte de le voir grandir celui-là.
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