La dernière gifle

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Visiblement mon petit discours avec mon prof principal avait fait mouche. Le corps professoral semblait au petit soin avec moi. Je me demandais même si James n'avait pas appelé ma prof de maths. La semaine avant mon anniversaire se passa super bien. Mais vraiment bien. Est-ce que mon ange gardien m'avait enfin entendue ? Je ne savais pas, mais la veille de mon anniversaire, je glissai à genoux sur le parquet de ma chambre et je joignis les mains. Je ne l'avais pas fait depuis longtemps, prier. Je fermai les yeux et allai parler quand ma porte s'ouvrit.

-Petit Bateau tu veux... oh. Désolé. Je ne voulais pas te déranger.
-Non c'est bon. Tu veux quoi ?
-On a une tradition chez les Miller la veille des anniversaires, la personne cuisine.

-Sérieux ?
-Non, je me moque de toi, j'ai besoin d'aide en cuisine. 
Je me levai et je le suivis. 
-Qu'est-ce que tu fais ? Un gâteau ?
-Oui, il est pour toi. Pour le coup c'est une vraie tradition chez les Miller. Tu n'auras pas le droit de le manger avant le jour effectif de ton anniversaire. Quand j'étais petit, ma mère faisait toujours mon gâteau la veille pour être certaine que j'en avais bien un. Et, le matin au petit déjeuner, c'était le premier truc que je mangeais. C'était pas diététique mais c'était cool. Alors.. comme tu es un peu une Miller par alliance, tu auras le droit à ton gâteau.
-C'est gentil. Que puis-je faire pour t'aider ? Je ne vais pas faire mon propre gâteau ! 
-Tu peux couper des légumes, je me suis dit que tu aimerais un plat jap' pour la veille de ton anniversaire.
-Pourquoi tu fais ça ?
-Pour mon anniversaire, tu t'es arrangée avec ma petite amie que tu n'aimes pas pour me faire une fête surprise. Je peux faire un truc que j'adore pour toi. C'est normal. On ne se fâche pas avec les gens le jour de leur anniversaire et la veille non plus. C'est ce qu'on m'a appris. 
Je me mis à côté de lui et je coupais les légumes. 
-Duncan arrive demain, c'est ça ? C'est cool. J'aime bien ton cousin. 

-Je suis contente de le voir. Il a tenu sa promesse de venir. C'était important pour moi de l'avoir. Où sont Tom et les parents ?
-Sortis faire une course pour eux et Tom est dans le jardin entrain de jouer. Je crois qu'il se prend pour un Jedi. Tu peux m'ouvrir le four ?
Je mis mon doigt sur le bord du bol mélangeur. J'aimais la pâte crue. Je perçus le regard de Brian. Il trouvait ça drôle mais il ne dit rien.
-Tu me sors une bière ?
-Tu n'es pas très bière Sarah.
-On la partage avant que les parents n'arrivent ?

Il en décapsula une et me servit un demi-verre. Je trinquais avec lui et je continuais la cuisine. Tant et si bien que j'oubliai mon verre et que ce fut la première chose que vit mon père. Il inspira l'odeur et pencha sa tête sur le côté. 
-Je savais bien que c'était pas du jus de pommes... Sors-moi une bière d'ailleurs Brian. Tu sais quoi ma chérie ? Tu es une personne dont Elena serait très fière. L'année de tes 16 ans n'a pas été de tout repos mais.. dans la vie, il y a plus souvent des hauts que des bas. Crois-moi. Le pire est derrière toi. 
-Je pense aussi. Maintenant sors de ma cuisine, Brian et moi, on est occupé. 
Il sourit et prit sa bière avant de rejoindre sa femme dans le salon. Après avoir fini le repas, je m'y rendis et je les vis. Ils se comportaient comme des ados sérieusement. Mon père était entrain de lui embrasser le cou et elle fermait les yeux. 
-Arrête. 
-Je n'ai pas envie.
-Je sais, je n'ai pas envie non plus mais tu sais comment ça va se finir John. Et ce n'est pas le moment.
-Tu sais quoi ? Vivement que les enfants soient tous partis de la maison. Je pourrais te faire l'amour quand je veux, où je veux sans avoir des années de thérapie à payer.
-Tu n'es jamais fatigué de sortir des répliques comme ça ?
-J'ai l'impression d'avoir mes hormones en délire quand tu es près de moi. J'arrive à me contrôler. Évidemment, je suis un homme, mais tu me fais sentir jeune. Et je sais que dans 50 ans, je ressentirai toujours la même chose. Ce n'est pas rationnel. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre toutes ces années sans toi à mes côtés.

Mary ouvrit les yeux et me vit.
-Salut Sarah. Tu es là depuis longtemps ?
-Assez de temps pour entendre que mon père est un homme romantique. Même s'il boude toujours quand je regarde un film comme ça.
-Brian aussi boude toujours. D'ailleurs je trouve que ce soir on devrait regarder «  Il était temps ».
-Je l'ai jamais vu en plus. Parait qu'il est SUPER. Papa, je le télécharge. 
-Heu.. Brian ?
Ce dernier passa sa tête dans le salon.
-On se fait un tournoi de console dans mon bureau après manger ? Les filles veulent regarder une comédie romantique.
-Volontiers. 
Je lui lançai un coussin dessus et il se mit à rire. Il me le renvoya et appela Tom. Ce dernier se précipita dans le salon avec sa boîte de Lego. Mon père avait eu la bonne idée de lui offrir le château de Poudlard en lego deux jours auparavant et tous les trois avec Brian, ils planchaient dessus depuis. 
-En fait Sarah, samedi de la semaine prochaine, première session de self defense. Tu es prête ?
-Tu as réussi à avoir une place ??
-J'ai appelé Gyôsei qui a appelé un ami et voilààààà. 
-Tu es trop forte Mary. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre toutes ces années sans toi à mes côtés.

Mon père me balança un coussin dessus pour me faire taire et j'éclatai de rire. C'était ma famille et j'en étais fière. Cette soirée se passa merveilleusement bien. Tom ne cessait de me regarder avec un air taquin. J'avais l'impression qu'il savait quelque chose mais je ne voulais pas le cuisiner. J'allais enfin en finir avec cette année pourrie. C'était ce à quoi je pensais en fermant les yeux. Et quand je les rouvris le lendemain, j'avais 17 ans. 

Je souris largement et mon téléphone sonna. C'était Marc, il voulait être le premier à me souhaiter mon anniversaire. Il avait réussi. Il fut interrompu par l'appel de Sophie. Il rit et raccrocha pour me permettre de parler à ma meilleure amie. Elle ne dit rien pendant une bonne seconde.
-Tu étais en ligne avec McDust ? Vas-y, je suis dégoûtée, je voulais être la première. Il a pété mon coup là. Je te rappelle.
Elle raccrocha. Okay. Elle me rappela immédiatement.
-MAIS JE DÉCONNE. BON ANNIVERSAIRE MA SOUL SISTER. J'ai envie de t'appeler depuis minuit mais mon père m'a dit que c'était incorrect de faire ça. 

-Merci ma chérie.
-Tu dors encore à moitié ?
-Ouais un peu. Mais ça me fait très plaisir de t'avoir au téléphone.

C'était la vérité. Nous parlâmes encore un peu et je raccrochai. Je me sortis de mon lit comme une loque et je me trainais dans la douche. Cela me fit un bien fou. Il y avait un cadeau sur mon lit quand je revins. Dans une petite boîte bleue. Une carte s'échappa du ruban blanc. La suite viendra... C'était de la part de Brian. Je reconnaissais son écriture. Il y avait une photo dedans. C'était lui et moi, lors de notre sortie à Kernville, notre selfie en haut de la montagne. Elle était encadrée. Je ne me reconnaissais pas. J'avais l'impression d'être heureuse, alors que je ne l'étais pas totalement à cette époque... Ou alors c'était juste une illusion ? Était-je vraiment heureuse à ce moment précis avec Brian ? Je me remémorai cet instant.. oui, je l'étais..

On frappa à ma porte de chambre. C'était mon père. Il me serra tellement fort contre lui que j'en avais mal. Quand il se détacha de moi, il avait les yeux humides, brillants d'amour.
-Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point je t'aime. Je n'aurais pas pu espérer de meilleur enfant que toi.
-Papa, je voulais te remercier de m'avoir offert une famille pour mes 17 ans. 
C'était sorti tout seul parce que je voyais le cadre avec Brian et moi posé sur ma table de nuit.
-Tu n'aurais pas pu me faire de plus beau cadeau.
-Okay. Je vais redonner les tiens alors.
Il se mit à rire et j'entendis un petit cri dans le couloir.
-BON ANNIVERSAIRE Saraclette ! 
-Saraclette ? pouffa mon père.
Tom me sauta dessus et je basculai sur mon lit. Il se tourna et il vit le cadre photo.
-C'est moi qui ait fait le cadre avec des bâtons de glaces. 
-J'adore.
-Viens, ON A DU GÂTEAU À MANGER.

Il m'entraina à sa suite et Brian sortit de sa chambre. Il était entrain de se frotter les yeux. Il me vit et sourit.
-Qui a parlé de gâtal ?
Brian m'embrassa sur ma joue.
-Bon anniversaire petit bateau. J'espère que tu passeras une bonne journée.
-Merci Brian. 
Mary était entrain de faire le petit déjeuner. Elle me prit dans ses bras et je remarquai qu'elle avait fait tous les trucs que j'aimais. Mais la première chose que je fis, c'était prendre du gâteau de Brian. C'était la tradition des Miller après tout. 
-Tu as don pour la cuisine mec.
-Merci. 
-Alors, c'est quoi le plan aujourd'hui ?
-Tu vas avec Elijah, ensuite tu viens avec moi. On file tous à Malibu pour le week-end.
-Avec Eli ?
-Oui, il voulait faire quelque chose avec toi pendant 2h. Mais je compte sur toi pour être au bureau à 10h45.

J'étais curieuse de savoir ce qu'Eli voulait faire avec moi. Et quand il arriva après le petit-déjeuner, il me souhaita un bon anniversaire avant de me bander les yeux. Je ne savais pas où j'allais et c'était perturbant. Il m'arrêta et me fit descendre du taxi. Il retira le bandeau et je vis le salon de coiffure où il m'avait emmené lors de l'incident avec mes cheveux. Ce n'est qu'une heure et demie plus tard, alors que le coiffeur retira le voile noir qu'il avait mis sur le miroir à la demande d'Eli que je me rendis compte de ce qu'il avait fait pour moi. Il m'avait rendu mes cheveux. J'en avais presque les larmes aux yeux. Je passai une main dans les cheveux qui désormais arrivait à la naissance de mes seins. Il étaient longs, j'avais une frange sur le côté droit et ils étaient dégradés à la perfection. C'était frais et y'avait un côté rock que j'appréciais beaucoup.
-C'est trop beau. J'aime tellement que.. wow.

J'essuyai le début d'une larme. Ce n'était pas seulement mes cheveux qu'elles avaient coupé. C'était toute ma confiance en moi. Ma tignasse, c'était ma fierté. Je ne les avais pas coupé depuis des années avant qu'elles ne m'agressent. Même si c'était des extensions hyper bien mises, j'avais l'impression de me retrouver. De retrouver la Sarah que j'étais quand j'ai rencontré Ray, la Sarah que j'étais quand mon père s'est marié.. Je n'étais plus un parasite. J'étais juste.. Sarah. Eli m'avait emmené ici pour corriger la coupe de la honte et désormais, il me rendait cette part de moi qui me manquait. Je le regardai. En avait-il seulement conscience ? J'avais l'impression qu'il en savait plus qu'il ne le disait.

-Alors, contente de retrouver ta longueur ? me demanda-t-il alors que nous sortions du salon.
-Oui. Je.. Merci Elijah.
-De rien. Sèche cette larme. Tu dois aller bosser.
-J'ai l'impression que je me retrouve. Et c'est grâce à toi.
-Il est grand temps que tu te retrouves Sarah. J'ai parlé avec James. Je ne suis pas spécialement pour son plan de vengeance, ni pour le tien d'ailleurs.
-Tu ne vas pas le dire à Papa ?
-Non. Je ne vais pas en parler à ton père. Mais j'en ai parlé à ton professeur principal. 
-Tu as fait.. quoi ?
-J'ai fait ce que je devais faire pour te protéger et ce que ton père aurait dû faire au lieu de l'appeler au téléphone pour lui dire de cesser de t'emmerder. J'en ai parlé à ton professeur principal. Je lui ai dit que cette Chris te harcelait, comme elle harcelait plusieurs personnes. Je lui ai dit qu'il devait veiller au grain. On ne peut rien faire sans preuve, je le sais bien, il le sait pertinemment, et ce genre de personnes a toujours des témoins d'innocence. Au cas où tu ne le saurais pas, les couloirs de l'établissement sont truffés de caméras. Il n'y a que très peu de lieux qui ne sont pas filmés, comme les vestiaires, les toilettes, les cages d'escaliers... La prochaine fois qu'elle te fait du mal, qu'elle te choppe, ou même qu'elle te parle, je veux que tu me dises exactement le lieu et je lui transmettrai. Il va s'en occuper. Et ne me dis pas que j'ai aggravé les choses. Cette fille te harcèle et en plus, elle sort avec l'un de tes meilleurs amis ? C'est intolérable. Elle se fera sanctionner. Crois-moi. Si elle se prend quelques jours de renvoi dans les dents parce qu'elle harcèle d'autres élèves, ce sera mentionné dans son dossier scolaire. 
-Je..
-Aller au pénal, c'est une chose. Mais ce n'est pas la première étape. La première étape, c'est de prévenir ton établissement que tu es victime d'harcèlement. Ils veilleront. Si cela recommence, ils agiront. Si cela ne suffit pas, tu iras devant les tribunaux. James est bien mignon avec ses idées mais.. tu n'es sûrement pas la seule dans ce cas. Tu ne le fais pas seulement pour toi, tu le fais pour toutes les victimes. 
-Tu es sûr de toi ?
-Oui. Je sais ce que ça fait d'être dans une minorité persécutée. James m'a dit exactement ce que tu lui as dit, mais tu m'as oublié moi dans l'équation Sarah. Moi, le bi, renié par sa mère. Tu sais quoi ? Quand j'étais à la fac, je me suis fait tabasser parce que j'étais gay. C'était sur le campus. Vers 17h. Certains des gars étaient avec moi dans l'équipe de hockey, c'est comme ça qu'ils avaient appris que j'étais gay, en entendant une conversation téléphonique avec mon petit ami. Tu sais ce que j'ai fait ? J'ai d'abord été à l'hôpital pour faire constater mes blessures et me faire soigner. 
-Pourquoi tu n'as pas appelé Eric ?

J'étais abasourdie d'entendre ça...
-Eric n'était pas encore avocat et de toute façon, il était à l'autre bout du pays. Que pouvait-il faire pour moi ? Et je n'ai pas fait ça. J'ai demandé à Elena de venir avec moi pour me soutenir et j'ai été campé devant le bureau du doyen. Je lui ai dit ce qu'il s'était passé. Je lui ai dit de prendre des sanctions ou je faisais un scandal. Tu sais ce qu'il s'est passé ? Ils ont été sanctionné. Certains ont reçu des blâmes, les plus virulents ont été renvoyés. Et après j'ai été déposé plainte. Parce que je ne pouvais pas laisser d'autres personnes comme moi se faire tabasser parce qu'ils sont différents. Tu as 17 ans aujourd'hui Sarah. Tu es presque une adulte. Tu dois agir comme une adulte. Je te comprends peut-être plus que les autres. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je me serai caché et j'aurais pleuré. J'aurais eu honte d'être amoureux d'un autre mec. Mais tu sais ce que m'a dit Elena, ta mère ? Que je n'avais rien à me reprocher. C'était les autres le problème. En prévenant ton prof, je lui ai signifié qu'il y avait un problème. Il suffit de ça, Sarah, pour faire un monde meilleur. Il ne faut pas se taire. Les mensonges pour sauver les potes ne tiennent jamais. Il faut agir et ne pas se taire. Jamais. C'est comme ça que les « losers » agissent. Ils font ça dans les règles de l'art. Ils se rendent irréprochables. Ils préviennent les premières personnes compétentes. Ils se battent légalement et ils gagnent. Et si ça ne marche pas, ils portent plainte. Apporte des preuves. En général, rien que le fait de se trouver en garde à vue peut faire le déclic chez certaines personnes. 

Il se tut et je l'observai avec de grands yeux.
-Je ne dis pas que la solution de ton oncle n'est pas bonne. Mais ce n'est pas la meilleure. Pas si tu veux être irréprochable. Tu as envie de te venger, je te comprends. Mais avant de le faire, j'ai juste une question à te poser.. le jour où tu auras dévoilé tous les secrets de Chris à la face du monde, que tu l'auras humiliée.. combien de temps te sentiras-tu mieux ? réfléchis à ça. Si tu penses que tu te sentiras vraiment mieux, vas-y. Fais-le. Je ne t'empêcherai jamais de faire un truc qui te fait sentir bien dans ta peau. 
-Merci Elijah. De faire ça pour moi. De me défendre. Je vais y réfléchir à tête reposée. Et puis.. peut-être que la simple menace de dévoiler toute sa vie la fera réfléchir ?Peut-être que je n'ai pas besoin d'aller jusqu'au bout. Peut-être que la croyance que je suis prêt à tout pour me défendre fera qu'elle arrêtera.
-Peut-être oui. Mais pèse bien le pour et le contre.

-Tu as bien fait d'en parler à mon prof. Je ne peux pas te blâmer pour ça. Je comprends ton point de vue. 

-Je t'aime Sarah. Mais tu sais ce que j'aime encore plus que toi ? L'idée que quelque part dans le monde, il y a une vraie justice. Techniquement, tu n'avais pas besoin de moi pour faire ça. Il aurait juste fallu que tu prennes un tout petit confiance en toi; Tu n'as rien à perdre à prévenir les gens de ton mal-être. Tu aurais même pu en parler à la psy ou infirmière de ton lycée.
-Je ne lui fais pas confiance. 
-Ils ont le droit de briser le secret médical uniquement en cas de faits graves pouvant porter atteinte à l'élève, tu sais ? Harcèlement, viol etc.. En tout cas, Sarah, j'espère que ta mésaventure te servira de leçon..
-De leçon de vie tu veux dire ? Je ne dois pas laisser un harceleur gagner. 

-Oui. C'est ça. Sur ce, bon anniversaire et dégage de la voiture d'Eric, je dois la remettre avant qu'il ne s'en rende compte. 

Il m'abandonna sur le trottoir. J'étais un peu vidée mais ce n'était pas comme d'habitude. J'étais soulagée d'un grand poids. Dans le fond de mon cœur, c'était ce que je voulais. Qu'un adulte prenne les choses en main. Eli avait compris ma détresse au delà de mes mots. Il m'avait comprise. Je souris. Mon ange-gardien était là. C'était sûr. Et peut-être qu'il s'appelait Eli, lui aussi. Je poussai la porte vitrée du building de Mary. J'étais prête pour une journée de folie dans le monde du glam et des paillettes.

Ils étaient tous en effervescence. C'était flippant. Je me rendis auprès de l'assistante de Mary. Elle m'envoya deux bisous.

-Génial. Ma junior n'est pas là, tu peux prendre sa place ?
-Je suis là pour ça. 
Je montai sur ma chaise.
-CEUX QUI VEULENT DU CAFÉ LEVEZ RAPIDEMENT LA MAIN. 
Ce qui était bien c'est que je les connaissais déjà. Je me souvenais de leur préférence en terme de café. Je fis le tour et ensuite j'en emmenais un à Mary. 
-Sarah ! Tu es tellement jolie avec cette coupe. Wow. J'adore. 
-Moi aussi. Alors, j'ai répondu au téléphone. Et voici les messages. Rappelle-moi de remercier Tom, mon français s'est considérablement amélioré grâce à lui. Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Tu as l'air différente de ce matin.
-Tu as vu ma coupe ? C'est normal. Bon arrête de bavasser et travaille, maintenant.
Mary se mit à rire et prit les papiers que je lui tendais. J'étais sous les ordres de son assistante et elle m'envoya courir dans tous les recoins du building. À midi, j'étais claquée alors que je n'avais pas bossé 3h. Heureusement que j'avais enfilé des tennis en toile. 

Mary m'emmena dans un restaurant le midi. Un restaurant italien. C'était super bon. Elle était heureuse. Vraiment heureuse. Elle posait sur moi un regard très aimant. Sauf quand elle voulut me demander un truc qui n'allait pas me plaire : elle fit la même tête que Tom.
-Qu'est-ce que tu veux ?
-Il y a un mannequin qui va arriver, elle a ton âge, tu peux t'en occuper ?
-C'est qui ?
-Betsy Williams.
J'avalai mon café de travers.
-Tu parles de la Betsy Williams ? Mais parait qu'elle est givrée ? Une vraie diva ! 
-S'il-te-plaît ?
-Je..
-Tu auras le droit de choisir le vêtement que tu veux après la parution du magazine du mois prochain. 
-Vendu. Elle arrive quand ?
-Dans 30 minutes, le shooting est à 18h à Malibu.
-Je dois la babysitter pendant tout l'après-midi ? Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
-Fais ce que tu veux, elle ne doit pas finir en prison. Ou boire. 
-Attends Malibu ? On sera déjà sur place alors ?
-Oui. Les garçons s'occupent des bagages.
-Je dois aller la chercher à l'aéroport, je suppose ? 
-Oui, si tu veux. J'ai demandé à une voiture d'aller la chercher.
-Je veux un look entier et une séance apprentissage de maquillage avec Rodrigo.
-Okay. 
-Et je veux que tu me donnes la recette de tes lasagnes. Et je veux aussi que tu saches que je vais aller mieux. C'est fini les crises de Diva. J'ai 17 ans et je veux devenir une femme comme toi. C'est toi mon modèle féminin. 
-C'est.. je ne m'y attendais pas.
-Tu sais quand je t'ai appelé Maman ?
-Oui.
-Je voulais te dire que je n'exclue pas un jour de t'appeler Maman. C'est juste que c'est un peu tôt pour moi. Mais ce n'est pas pour ça que je ne t'aime pas ou que je ne te considère pas comme tel. 
-Moi aussi je t'aime. Il faut qu'on y aille.

Je stressai dans la voiture avec chauffeur dépêchée par ma belle-mère. Betsy Williams. Cette fille était une légende. Elle avait mon âge et était totalement folle. Elle sortait avec le fils du vice-président et elle avait vomi lors d'une cérémonie officielle. Mais elle était magnifique. Je l'attendais avec un panneau à l'aéroport mais je n'en avais pas besoin. Elle était suivie de fans. 
-Salut Betsy je suis...
Elle passa à côté de moi et se dirigea vers le chauffeur.
-Okay. Connasse va. 
Elle s'arrêta et baissa ses lunettes de soleil tout en se retournant.
-Je te demande pardon. 
-J'ai été envoyée par Eighteen. 

Elle me regarda de la tête aux pieds.
-Stagiaire ?
-Non, j'ai juste demandé à louper le lycée.
-Cool. Je t'aime bien. Allez monte.
Elle monta immédiatement dans la berline noire et je soupirai. Elle retira sa casquette, dévoilant des cheveux très très courts, blond cendré.

-Alors comme ça, tu es ma babysitter ?
-Ouais. 
-Tu es toujours au lycée. C'est quoi ton nom ?
-Sarah et je suis junior.

-Je suis des cours par correspondance. C'est comment le lycée ?
-C'est horrible. 
-J'ai tellement envie d'y aller..
-Heu.. non ?
-Si. On va aller dans ton lycée. Tu as quel âge ?
-17 ans aujourd'hui.
-Oh, bon anniversaire. On va dans ton lycée. J'ai 17 ans et 3 mois, je suis plus vieille, je suis l'aînée. On va bien s'amuser !!
-Non. Vraiment je suis sérieuse, on ne va pas s'amuser dans mon lycée.
-Pourquoi ?
-Parce que je ne suis pas censée y être ?
-Oh, c'est bon, on va juste se promener dans les couloirs. Si on y va pas, je refuserai de faire le shooting. Tu crois que ça coûtera combien à Eighteen ?
-Tu déconnes ?
-J'ai l'air de déconner ?
Elle me regardait sérieusement. Je ne pouvais pas me faire mal voir par Mary. Je soupirai et je donnais l'adresse du lycée. Avec un peu de chance, nous n'arriverions pas dans la foule. 
-J'adore ta coupe de cheveux. 
-Je trouve la tienne très osée, avouai-je. Ils sont tellement.. courts..
-Ma petite sœur m'a collée du chewing gum dans les cheveux. Ma mère est mon agent et.. comment dire, elle se serait fait déchiqueter. Donc je me suis rasée la tête en faisant croire que c'était moi. Mais ça pousse assez vite, ça va. Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Tu as l'air un peu moins givrée que le prétendent les magazines. 
-Tu sais la célébrité ce n'est pas ça. Dès qu'on te colle une étiquette, soit tu assumes, soit tu pleures. J'ai décidé d'assumer. Mon visage et mon corps valent beaucoup mais ne m'appartiennent plus. Pas tant que je suis sous contrat. Je n'ai que mon comportement pour m'exprimer. Je sais pas pourquoi je te dis ça. Attends, y'a ma mère qui m'appelle.

Elle soupira d'agacement et regarda dehors tout en répondant. 
-Quoi ? Oui. Oui. Évidemment que je sais ce que je fais. Tu me prends pour qui ? Je suis une professionnelle. Je.. okay. Je t'ai dit okay. 
Elle raccrocha. 
-Elle est tellement chiante. Enfin bref. Ce sont tes cheveux ou des extensions ?
-Il y a un peu des deux.
-C'est super bien fait. Tu as pas l'air ravie d'être là.
-C'est d'aller au lycée qui ne me plaît pas.

-Mais pourquoi ?
-Tu vas comprendre rapidement. On arrive dans 20 minutes. Tu n'as jamais été au lycée ?
-J'ai commencé ma carrière télévisuelle à 5 ans. Quand la série : les sorcières de l'espace, a été arrêtée, j'ai eu un passage à vide et j'ai été à l'école et au collège. Mais je suis devenue mannequin et je n'ai pas mis les pieds au lycée. 
-C'est cool d'être mannequin ?
-J'ai juste à être jolie. Le reste se fait tout seul. Et puis, je gagne des tonnes d'argent et je traine avec un tas de beau gosse ! Tu veux voir mon petit copain ? Attends, j'ai une photo de lui. Regarde.
Elle me tendit son téléphone et je vis son petit ami. Il était mignon. 
-Il me fait penser à Ray McClunsky.
-Tout le monde lui dit. Il est dégoûté. 
-Il ne devrait pas. Ray est une personne adorable.
-C'est ce que j'ai entendu dire. Mais entre nous, y'a une différence entre ce que disent les..
-Je peux t'assurer que c'est un amour.
Je ne pouvais pas la laisser dire du mal de Ray. 
-Toutes les fans le pensent. C'est presque obligé ! Mais y'a une différence entre les magazines et la réalité. 
-Je sais. Mais je le connais personnellement, regarde. 
Je lui montrai mon téléphone et notre selfie ascenseur.
-On est ami. Et je peux t'assurer qu'il est super gentil. C'est un nounours un peu. 
-Donc ça veut dire que tu sais pourquoi Maeva Monroe et lui se sont séparés ? Je la déteste cette conne. Elle m'a piqué plusieurs podiums parce que c'est une It Girl. It Conne surtout si tu veux mon avis. 
-Je ne sais pas si je peux te le dire...
-Vas-y..
-Elle a fait croire à Ray qu'elle était enceinte et ce n'était pas vrai. Et elle a dragué un autre mec. Probablement pour se faire engrosser. Cette pute.
-Tu déconnes ??? OH LA SALOPE. J'ai toujours su qu'elle était pas digne de confiance. Putain. Il a tellement bien fait de la larguer... c'est lui qui l'a larguée, hein ?
-Oui, bien sûr. 
-Je suis trop contente. Je peux pas le dire parce que personne ne le sait mais j'en ai tellement envie.
-Ne le fais pas. S'il-te-plaît.
-Du coup, tu sors avec lui ? 
-Avec Ray ? Noooon. C'est mon pote. Un ami comme on en fait peu. Par contre, si tu pouvais éviter de parler de moi.. je veux dire, aucun paparazzi ne m'a prise en photo avec lui ou ses amis. Je tiens à mon anonymat. 
-Tu as raison de tenir à ton anonymat. Mais par contre, autant te le dire. À la fin de la journée, on fait un selfie toutes les deux et je te remercierai d'être ma « babysitter d'un jour ». C'est non négociable. J'ai posté un tweet avant l'avion pour dire que je posterai une photo de mon babysitter. 
-Qu'est-ce que tu comprends pas dans Anonymat ?
-Ce sera comme une photo de fan.
-Okay. Très bien. Mais une seule.

Elle tapa des mains comme une gosse. Elle était bizarre.. Mais bizarrement cool. Arrivée devant mon lycée, elle demanda au chauffeur de se garer et elle remit sa casquette. Elle prit son sac, sortit une paire de lunettes de vue dont elle n'avait sûrement pas besoin
-Je suis bien ?
-Si tu me demandes si tu es jolie, oui tu l'es. Si tu me demandes si tu vas passer inaperçu ? Je ne sais pas. 
-Je ne passe jamais inaperçue. 

Elle ouvrit la portière et je soupirai. Je devais la suivre et ne pas la perdre. Elle s'extasia devant à peu près tout. Elle me demanda de m'emmener vers mon casier et de lui donner la combinaison pour qu'elle l'ouvre. Elle voulait expérimenter la vie de lycéen.
-J'aime trop. C'est excitant. 
Elle tapa de nouveau dans ses mains. Cette fille avait 17 ans ? Vraiment. Et comble de la malchance, la pause sonna et nous nous retrouvâmes rapidement avec une foule d'élèves. Elle s'éloigna et je fus arrêtée par un bras. Sophie.

-Qu'est-ce que tu fais là ??
-Je.. Putain je l'ai perdue. 
-De qui tu parles ?
-De Betsy Williams. Je devais la surveiller et maintenant.. je sais pas où elle est. Mary va me tuer. Aide-moi à la retrouver s'il-te-plaît. 
-J'adore ta coupe de cheveux.
Je rosis.
-Merci Sophie. C'est un cadeau d'Eli ! 
-Je suis jalouse. Je veux un oncle comme Eli moi aussi. Bon, elle est habillée comment ?

Je lui en fis la description sommaire. Le souci, c'était qu'elle ressemblait à n'importe qui comme ça. Nous la cherchâmes dans le premier étage, au second, et au troisième aussi. Rien. Que dalle. Mais où était-elle ? Dehors ? Je redescendis la mort dans l'âme. Je n'avais même pas son numéro en plus. Et je ne pouvais pas partir sans elle. Je savais que c'était une mauvaise idée de venir ici.
-Elle doit être avec un mec entrain de se faire peloter, me dit Sophie.
-Elle n'est pas comme ça tu sais. Les apparences sont parfois... Elle est là. 
Je me mis à marcher plus vite et à esquiver des gens. Mais c'était sans compter sur ma capacité à buter dans un autre élève.. Je trébuchai sur un sac posé au sol et bousculai une personne. Cette dernière poussa un cri et se retourna furibonde. C'était Chris. Elle avait du chocolat partout sur elle. 
-Encore toi Troll Snot ? 
Elle me gifla et me poussa avec ses deux mains, me propulsant contre les casiers. Je me recroquevillai d'instinct.
-Tu as niqué mon haut pauvre connasse ! s'exclama-t-elle. Tu vas me le payer. 
Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle prit le gobelet de soda de quelqu'un qui passait juste par là et elle me le lança à la tête. J'avais eu comme réflexe de fermer les yeux. Pas le jour de mon anniversaire. Ce n'était pas possible. Je vivais un putain de cauchemar. Je sentais le liquide dégouliner de mon visage. Je sentais le sucre s'infiltrer dans mes yeux. Je sentais la honte me submerger et la peur me paralyser. C'est alors que j'entendis un autre bruit. Celui d'une gifle retentissante. Je rouvris les yeux et je vis Betsy. Elle était rouge de colère. Et Chris se tenait la joue. 
-TU TE PRENDS POUR QUI PUTAIN DE BORDEL ? hurla Betsy. 
Elle poussa Chris contre l'autre casier. Il y eut un silence de mort dans le couloir.
-Attends, mais t'es qui toi ?
La jeune mannequin retira sa casquette, ses lunettes et elle me les lança dessus pour que je les garde. Elle était reconnaissable entre mille, comme ça.
-Je suis Betsy Williams et si tu retouches à un seul cheveu de ma pote, je te marave la gueule.
-De ta pote..
-En plus d'être agressive, t'es conne. Quel mauvais mélange. Je vais être plus simple. SI TOI TOUCHER SARAH, MOI VENIR TE TAPER, TOI COMPRENDRE OU MOI DEVOIR RÉPÉTER ?
Elle se tourna vers moi et me tendit la main.
-Viens Sarah. On y va. Ça pue la connasse par ici. 
Elle enserra mon poignet et elle partit, la tête haute. Je vis Brian au bout du couloir, je le vis sur le point de faire une blague et il vit ma tête. Il blêmit et sa bouche se pinça. Il m'attrapa par le poignet. Betsy se retourna furieuse.
-Alex ou Chris ? 
-Tu la.. commença Betsy
-Alex ou Chris ? répéta Brian en ne jetant pas un regard à Betsy.
-Chris. 
-On va voir la directrice. Tout de suite. 
Il me tira et posa son bras sur mes épaules. Il me fit faire demi-tour. Quand il passa à côté de Chris, il ne s'arrêta même pas. Alexandra essaya de le stopper. Il s'arrêta et la dévisagea d'un air furibond.
-Je t'avais dit que la prochaine fois, je serai sans pitié. Qu'elle aille au diable. Entre ta copine et ma famille, y'a même pas à choisir. 
Brian dans toute sa splendeur. Il continua sa marche. Il passa devant la secrétaire de la directrice sans un mot 
-Qu'est-ce que vous..
Brian ouvrit la porte de la directrice. J'entendis des pas derrière et je vis Sophie avec Betsy... et beaucoup de personnes du lycée.
-Sarah vient de se faire agresser par Chris. Vous arrangez ça tout de suite, ou je fais un tel scandale que vous pourrez dire adieu à votre carrière. 

Il venait de dire ça. Comme ça. Comme si.. et bien comme si, sa parole était d'or et qu'il avait le pouvoir de changer les choses.
-Je ne comprends pas..
-Vous m'avez parfaitement compris. Sarah vient de se faire agresser par Chris. Y'a une bonne dizaine de témoins dont une personne qui ne fait pas partie du lycée.

-Sarah, je veux vous parler. Sortez-tous.
-Je ne sortirai pas, répondit calmement Brian. 
-Moi non plus, répondit Sophie en entrant un peu plus. Ça suffit les conneries. Je veux déposer une plainte officielle contre Chris. Ça fait des mois qu'elle nous harcèle Sarah et moi. Et là sous prétexte que Sarah l'a bousculée en trébuchant, elle l'insulte, la gifle, la pousse contre les casiers et lui envoie du soda dans les yeux ? J'en ai ras le bol. Tant que vous n'aurez pas pris les mesures adéquates, je ne sortirai pas de ce bureau, vous allez devoir me trainer de force. 
Comme pour ponctuer son propos, elle s'assit sur un fauteuil sans y avoir été conviée. 

-C'est ce qu'il s'est passé Sarah ?
J'hochai la tête en rougissant. Si Brian ne me tenait pas, je serai partie en courant. Mais il ne me lâchait pas. Je le vis prendre son téléphone.
-Vous pouvez venir au lycée ? Non ce n'est pas pour moi. C'est pour Sarah. 
Il raccrocha.
-Monsieur Evans arrive dans 10 minutes, il avait l'air particulièrement remonté.
Il venait d'appeler.. mon oncle ? Ma directrice se leva et demanda à sa secrétaire d'appeler les parents de Chris et ceux de Sophie. 
-Pourquoi tu as appelé Eric ?
-Ton père est en opération et ma mère overbookée. Qui devais-je appeler de ta famille qui habite dans le coin ? Je n'ai pas le numéro de ton oncle Elijah et appeler les parents de Paul ça aurait été.. abusé. 
Eric arriva exactement 10 minutes après. Il était d'une pâleur à faire peur à n'importe qui. Il avait l'air tellement en colère qu'il m'effraya presque. Sophie sortit un billet de un dollar et lui tendit sans dire un mot. Il le prit et le fourra dans sa poche. 
-Ce n'est pas la peine d'appeler mes parents, argua Sophie. Monsieur Evans vient d'accepter de me représenter. N'est-ce pas monsieur Evans ?

-Absolument. Quelqu'un peut m'expliquer ?
-Chris m'a poussée contre les casiers et m'a jeté du soda à la figure. 
-Et je veux poser une plainte parce que j'en ai assez qu'on se fasse toutes les deux traiter comme des moins que rien par une autre élève. 
-Il me semblait avoir été extrêmement clair à ce sujet la dernière fois que je vous ai eue au téléphone madame, gronda mon oncle.
Je ne le connaissais pas comme ça. Il n'était pas venu en tant qu'avocat. Il était venu en tant qu'oncle. Il était venu en tant que père de substitution. Il était venu non pas pour défendre une cliente, mais pour défendre le sang de son sang. La chair de sa chair. Il était là pour moi. Brian glissa sa main dans la mienne. Il voulait me signifier qu'il était là. La directrice lui signifia qu'il pouvait retourner en cours et c'est après avoir guetté l'approbation de mon oncle qu'il se décida à partir. Les parents de Chris arrivèrent peu de temps après. Brian n'était plus là.. Comme par hasard Chris avait sa tête de victime. Elle était insupportable. Mon prof principal ouvrit la porte de la directrice à toute volée.
-Sarah. Vous allez bien ?
Ce fut le premier truc qu'il demanda. Ensuite, il serra la main d'Eric. La directrice était sur le point de lui demander ce qu'il faisait là mais il le fit de lui-même. Et il raconta ce que lui avait dit Eli. Chris me fusilla du regard ce qui n'échappa ni à mon oncle, ni à la directrice apparemment. Du moins, c'est comme ça que je compris sa décision de la renvoyer pendant une semaine et de suspendre son agrément de cheerleader jusqu'à la fin de l'année avec l'interdiction pour elle de participer à la finale du championnat national dans sa discipline. J'étais abasourdie. Chris était abasourdie. Sophie aussi. Les parents de Chris essayèrent de la défendre mais elle ne changea pas d'avis. 
-Je ne peux pas admettre que des élèves se fassent agresser au sein de cette institution. Et je ne peux décemment admettre qu'un élève, coupable de tels méfaits, représente notre établissement aux yeux du monde. Ce n'est que par un défaut de preuve des comportements passés que vous n'êtes pas priée de quitter définitivement ce lycée. Estimez-vous heureuse, mademoiselle, de ne pas l'être.
-Parce que vous estimez qu'il y a eu des preuves ? persifla Chris
-Je vous invite à aller regarder les caméras du premier étage, dis-je tout doucement.
-Quelles caméras ? demanda Chris.
-Oh, tu ne le savais pas. C'est dans le plan anti-terroriste. Il y a des caméras partout dans le lycée. Je pense que la gifle que m'a mise doit être filmée sous tous les angles. 
-T'es vraiment qu'une..
-Ça suffit Chrisalye, intervint sa mère. 

Elle fusillait sa fille du regard. La mère se leva suivie de son mari et de sa fille.

-Nous allons rentrer.
-Il va s'en dire que si votre fille n'exprime pas, avant la fin de l'année, des regrets sincères et si elle ne promet pas par écrit qu'elle ne s'en prendra plus à elles, nous poursuivrons cette discussion dans un autre cadre que celui de l'école.
C'était le retour du juriste. 
-Je peux savoir pour qui vous vous prenez pour nous menacer ? éructa le père de Chris.
-Je suis un père, je suis un oncle qui aime profondément les siens et qui ferait n'importe quoi pour défendre sa famille. Et ce n'était pas une menace, c'était un constat. Qui plus est, je suis un avocat, un très bon avocat sans me vanter. Et je n'hésiterai pas à en engager de meilleurs que moi pour les défendre, même si c'est seulement pour une mention dans son casier judiciaire sans poursuite civile ou pénale. Encore une fois, c'est seulement pour vous faire remarquer que j'irai loin pour Sarah et Sophie. Je n'abandonnerai jamais, même s'il semble que Chrisalye ait été suffisamment punie avec un renvoi. Des excuses et une promesse écrite. Vous avez jusqu'à la fin de l'année. J'espère ne pas vous revoir de si tôt madame. Venez les filles. 

Il nous entraina en dehors du bureau de la directrice. Betsy attendait dans le couloirs avec quelques élèves, elle signait des autographes et faisait des photos. Elle arrêta en me voyant.
-Alors, la connasse a été punie ?
-La connasse a été renvoyée, dis-je. Merci pour m'avoir défendue.
-C'est normal. Je crois que tu avais raison. Si c'est ça le lycée, c'est vraiment pourri. Je suis bien contente de ne pas y aller. Vous êtes le père de Sarah ?
-Non, je suis son oncle.
-Elle vous ressemble vachement. 
Je me tournai vers Sophie alors qu'Eric parle avec Betsy.

-Je vais retourner en cours, dit-elle simplement. C'est littérature, on nous a ajouté un cours.. vous voulez venir ?
-Non, c'est bon. Je ne devais pas être là de toute façon.
Sophie m'embrassa sur la joue et fila dans les couloirs après avoir remercié Eric. Ce dernier lui rendit son billet de 1$. 
-Merci Eric.
-J'ai pensé chaque mot que j'ai dit Sarah. On en reparle tout à l'heure ou tu veux que je...
-Non, c'est bon, tout à l'heure ce sera parfait. Je dois la surveiller.

Je montrai Betsy d'un mouvement de tête. Elle était entrain de se prendre pour Vanessa Hudgens dans High School Musical. Elle sautait et dansait dans le couloir. 
-Tu me laisses le dire à Papa s'il-te-plaît ? Je préfère qu'il l'apprenne de moi. 
-Ça me va. On se voit ce soir alors.. Giulia est entrain de te faire un gâteau avec sa nounou. Il ne faudra pas te sentir obligée de le manger.
-Mais si. je t'aime.
-Moi aussi je t'aime.
Il m'embrassa une dernière fois et je courus après Betsy. 
-Tu sais quoi ? Je ne le donne pas à tout le monde mais voici mon numéro personnel. 
La jeune fille me tendit un papier avec son numéro.
-Je veux savoir la suite des évènements.. si elle t'a présentée des excuses ou pas. Et puis je t'aime bien. Tu es un peu comme un chaton. Tu as besoin d'être défendue.
-Je ne sais pas si c'est un compliment ou pas, mais je vais le prendre en tant que tel. 
Elle hocha la tête et ses yeux s'écarquillèrent.
-Il y a une salle de musique ? J'ai envie de chanter une chanson ! 
-Betsy, je..
-Juste une. Une seule. Comme dans Glee !!! 
Elle m'attira dans la salle de musique et s'assit au piano.
-Je ne sais pas jouer, tu le sais toi ?
-Tu veux que je joues quoi ? Mozart ? Beethoven ?
-Je pensais plutôt à une chanson originale de Glee..
-Loser like me ?
-Non. Get it right.
Sophie et moi l'avions jouée et rejouée celle-la. Je la commençai et Betsy commença à chanter. Elle s'arrêta pour me dire de chanter avec elle. 

    

What can you do when your good isn't good enough, and all thar you touch tumbles down ? Cause my best intentions keep making a mess of things, I just wanna fix it somehow.. But how many times will it take ? Oh how many time will it take for me.. to get it right ?

Je fermai les yeux. J'aimais cette chanson, je rouvris les yeux et je vis Betsy me fixer.
-Tu chantes super bien. Je peux te filmer ?
-Non ?
-Allez. On chante toutes les deux et je la publierai sur Instagram. S'il-te-plaît. Ça pourra booster les ventes du magazine ! 
-Tu aimes bien faire du chantage, n'est-ce pas ?
-Juste un peu. Allez !! 
-Okay. Mais je choisis la chanson.
Je commençais à jouer Roots before Branches

    

C'était amusant en fait. Amusant jusqu'à ce que je me rende compte que la sonnerie allait bientôt retentir. Nous courûmes jusqu'au chauffeur, il était méga tard et à cette heure là.. il y aurait des embouteillages. Je vis Betsy pianoter sur son téléphone. 

-C'est quoi ton pseudo Insta ? 
-Saralister avec un L, pourquoi ?
Elle se mit à sourire et j'entendis bientôt que j'avais une notification.. Instagram.
-T'es sérieuse là ???
Je cliquai et je vis le refrain de la chanson reprise en cœur par nous deux au piano. On avait l'air libre et folles surtout. Juste avant le shooting, plongée dans le monde lycéen et cours de chants avec @saralister #Friends #Glee #CrazySillyGirls #Song #HighSchoolMusical. 
-
Ray va être jaloux. 
-Avec un peu de chance, il voudra me rencontrer comme ça ! 
Je me tournai vers elle, elle était très sérieuse.
-Heu.. tu es une groupie des AWC ?

-Pas des AWC, mais d'un AWC.
-Ray ? Mais ton petit ami lui ressemble ! 
-Non, pas Ray.. OWEN. 
Elle rejeta sa tête en arrière en se mordant les lèvres. 
-J'ai tellement envie d'un autographe de sa part, c'est un truc de dingue. Maeva Monroe m'en avait promis un, cette catin. Mais genre, je l'aime trop. Limite, il me proposerait de sortir avec lui, ou même de coucher avec lui, juste une fois j'accepte direct.
-À ce point ? Attends, on va lui demander ce qu'il pense de toi.
-Tu as le numéro d'Owen ! 

Elle avait crié d'une voix suraigue. Je l'appelai et je le mis sur haut parleur.
-Putain Sarah, tu sais l'heure qu'il est ? 
-Je voulais juste te poser une question. Tu vois le mannequin Betsy Williams ?
-Comment ne pas la voir. Elle a un cul d'enfer.
Betsy devint rouge et commença à fangirler.
-Tu veux son numéro de téléphone ? Elle est sur le shooting de Mary et elle m'a dit qu'elle était ta plus grande fan.
-Envoie par message. Je la contacterai une fois rentré à la maison. C'est tout Sarah ?
-Oui. Continue de dormir.
-Attends Sarah. Bon anniversaire ma jolie. Demain matin... enfin tout à l'heure pour toi, je t'invite à aller regarder sur notre page de groupe. Tu pourras nous harceler au téléphone après ça.
-Qu'est-ce que vous avez fait ?
-Tu verras bien. On repart dans 5h, j'aimerai bien dormir.
-Bisou Owen ! 

Je raccrochai et Betsy hurla.
-Tu vas lui donner mon numéro ?
-Il va oublier si je ne le fais pas.
-Tu déconnes ???? Donne-lui tout de suite. Je veux le rencontrer, je veux le toucher avant de mourir. Je te jure. C'est mon objectif. 
-Et ton petit copain ?
-Qu'il aille au diable. Quand ton fantasme sonne à ta porte, tu l'invites à rentrer, même pour faire juste un gros câlin et un selfie. Sinon, parlons bien, parlons mec. C'est qui le tien ?
-Le mien ?
-Ton AWC ?
-Mon.. mais de quoi tu parles.
-RHO. Toutes les filles ont un AWC favori. C'est le passage obligé. Hum.. je sais que tu les connais mais je crois que ton Atlas Wild Child préféré c'est.. Ray. Je veux dire en terme de chanson. Quoi que tu as un petit côté Rock et mystérieux. Peut-être que l'AWC qu'il te fait c'est Chuck le ténébreux. Oh ouiii. Et puis, il a toujours une voix ultra sexy quand il chante. Hum. Limite tu pourrais faire l'amour à sa voix je crois. 
-Tu es entrain de délirer. Et ne parle pas comme ça de mes amis, c'est assez gênant.
-Mais je suis ton amie et je serai pas vexée si tu me disais que j'avais un beau cul.
Je vis un sourire sur le visage du chauffeur. 
-Je vois pas le rapport. Entre ton cul et la voix de Chuck.
-Je suis un fantasme pour des gens, il est un fantasme. Je veux dire, je suis sûre que des gens s'envoient en l'air sur des chansons des AWC, je suis même certaine que des filles se font plaisir en écoutant la voix de Chuck, comme des mecs doivent se vider en regardant mes photos. Tu vois ? Du coup, je parle de Chuck le fantasme, pas de Chuck le mec qui doit sûrement se faire des gratins de pâtes et jouer à la console. Je parle du chanteur, pas de ton pote. Genre là, moi je suis Betsy l'ado, pas Betsy le mannequin. 
-Je comprends. 
-Je suis sûre que tu comprends, c'est pour ça que je t'en parle. Tu vois ce que vivent des gens célèbres au quotidien. On est pas différent des autres.. mais on nous traite différemment. 
-Bon, d'accord. Mon AWC préféré c'est Ray. Tu avais raison.

Elle gloussa et nous arrivâmes à Malibu. il faisait super beau. Je laissai le chauffeur de Eighteen repartir vers le lieu du shooting.
-Bon, il reste 2h avant le début du shooting. On fait quoi de beau ? On va se baigner ? me demanda Betsy.
-Si tu veux. Tu as un maillot ?
-Chérie, je vais m'acheter un maillot et de la crème solaire, super indice de protection. 
-Indice bébé ?
-Indice bébé, sourit Betsy.
Nous filâmes dans une pharmacie, dans un petit magasin de bikini et nous nous installâmes sur la plage. Betsy avait pris un paréo également. Elle ne voulait vraiment pas bronzer. Elle était loin de l'image que j'avais d'elle. Elle me parla un peu de sa petite sœur et voulut savoir comment se déroulait le lycée. Mon téléphone vibra. C'était un message de Brian. Alooooors ??? 

-C'est qui ?
-C'est Brian. 

-Ah oui, le gars ultra mignon brun. On en ferait son goûter sérieusement. 
-Parle pour toi. Entre lui et moi c'est.. compliqué.
-J'aime les histoires compliquées. Raconte.
-C'est le fils de ma belle-mère. Parfois il est adorable comme aujourd'hui et parfois c'est un trouduc. Je sais jamais sur quel pied danser. 
-Je crois qu'il ne sait pas non plus, mais crois-moi ce gars tient à toi, sinon, il n'aurait pas pris ta défense comme ça. Oh en fait.. c'est quoi ton numéro ? Si tu veux envoyer mon numéro à Owen, il vaut mieux que tu l'aies, n'est-ce pas ???

J'allais lui répondre quand mon téléphone sonna. C'était mon père. C'était étrange qu'il m'appelle à cette heure-ci.
-Sarah ?
-Papa ? Qu'est-ce que.. il y a eu un souci à la maison ?? RÉPONDS-MOI.

-Mais non sweetie. Je voulais savoir comment se passait ta journée.. 
-Génial. Je te raconterai tout en détail pendant notre partie de fléchettes. J'ai beaucoup de choses à te raconter Papa...
-Okay. D'accord. Je.. je suis en pleine conversa.. merde. J'arrive. Désolé mon ange.
-Va sauver des vies. Je t'aime.

Betsy me regardait avec de grands yeux.
-C'est mon père. Il est chirurgien.
-Oh. Tu as de la chance d'avoir un père. Le mien est un con. Il a disparu de ma vie quand j'avais 5 ans. Et ensuite, il a commencé à surfer sur ma célébrité pour avoir de l'argent et depuis, on le voit partout entrain de dire de la merde. Dis, il est quelle heure ?? On a rendez-vous où ?
-Meeerde. Viens vite !! 
Nous rangeâmes nos affaires dans nos sacs et nous nous mîmes à courir sur la plage. Nous arrivâmes à l'endroit du shooting en dérapant aux pieds de Mary. 
-J'allais t'appeler.
-On est là. On était sur la plage pas loin, dis-je en me redressant et en aidant Betsy à se relever.
Ma nouvelle amie détailla de la tête au pied ma belle-mère.
-Bonjour Betsy, je suis Mary Miller McAllister. Nous avons eu contact par..
-Tu ne trouves pas qu'elle ressemble au gars ultra mignon.
-C'est sa mère. 
Betsy regarda Mary avec intérêt.
-Oh, vous êtes la belle-mère de Sarah. En fait Sarah, je veux bien ton numéro ma belle.
Elle dégaina son portable de son sac et me le tendit. Je m'appelai avec et lui rendit.
-Sarah.. McAllister, je présume. Avec deux L ? est-ce que votre belle-fille peut venir avec moi ?
-Oui.. je vais juste lui parler quelques minutes, suivez mon assistante. 
-Vous êtes canon. J'aime bien travailler avec des gens qui sont canons et qui ont du style. En plus vos enfants sont tellement cool. Vous pouvez me tutoyer parce que je vous aime bien. 
Elle suivit l'assistante de Mary et ma belle-mère me fixa.
-Ce n'était pas trop dur ?
-Je me suis trompée sur elle. Ce n'est pas une diva, elle est gentille. Vraiment. C'était un plaisir de passer un peu de temps avec elle. D'ailleurs, il faut que je te parle ce soir avec Papa.. 
-Okay, tu peux aller rejoindre Betsy, elle est sous la tente là-bas.

Je la regardai se faire maquiller et enfiler un maillot de bain magnifique. Elle était entrain de se faire bronzer artificiellement. J'en profitai pour regarder la vue. Il y avait des agents de sécurité un peu partout.
-Viens Sarah ! On va se faire un selfie. Ce sera ta photo de contact.
Je devais être folle. Me prendre en photo avec une mannequin. Mais elle savait prendre une photo et je me trouvais plutôt jolie dessus. Je me mis à côté de Mary pendant le shooting. Betsy se transformait véritablement. 
-Bombe plus le torse. Aie l'air plus.. sauvage, lui disait Hank, le photographe.

Elle avait du sable partout. Elle était sexy sans trop l'être. Elle se redressa et me fit un clin d'œil. Elle sauta en l'air et le crépitement des flashes me fit sursauter. Il y avait d'autres mannequins et elles firent des photos de groupe. C'était beau. Tout simplement. Elles avaient l'air tellement libre ! 
Betsy arriva vers moi. 
-Allez va enfiler un maillot et viens avec nous.
-Non non non.. 
-Mais si ! Tu es super jolie.
Elle m'entraina à sa suite et me tendit un maillot une pièce. Il m'allait comme un gant. Je croisai Mary qui me fit un clin d'œil. C'était amusant. Étrangement, face à ces filles filiformes, je ne me sentais pas énorme. Mary mit de la musique et nous commençâmes à vraiment nous amuser. Betsy courut chercher des bouteilles d'eau et ça finit en bataille d'eau. Je n'entendais plus le photographe. Je ne savais plus où il était jusqu'à ce que je tourne la tête et qu'ils nous prennent en photo Betsy et moi. À quoi je jouais ?

Je m'arrêtai et je rejoignis Mary qui me tendit une serviette. Elle me fit signe d'approcher de l'ordinateur de régie. Et c'est alors que je vis ma photo, mon visage en gros plan. Mes cheveux étaient revenus sur mes yeux, j'avais du sable sur le visage.. Et mes yeux, leur vert ressortait incroyablement. Hank avait fait du bon boulot.
-Qu'est-ce que tu penses de cette photo ?
-Je.. je crois qu'un bon photographe peut rendre n'importe qui potable. 
Mary leva les yeux au ciel.

-Tu sais ce que je vois moi ? Une fille avec un regard hypnotique. Et tu sais quoi ? Cette fille, c'est la mienne et je suis fière d'elle. 
-Moi aussi je t'aime. Je vais me changer, je vais avoir froid.. sauf si j'ai le droit de me plonger dans la mer avec. 
-Avec un maillot à 500$ ? Fais-toi plaisir.

Je me mis à courir et à appeler Betsy.
-LA DERNIÈRE ARRIVÉE À L'EAU...
J'avais pas fini ma phrase qu'elle se mit à courir comme une dératée. Notre course se termina quand je me lançai dans l'eau qui me parut glacée à cause du décalage entre la température de l'eau et celle de la plage. J'hurlai de rire. 

Si c'était ça une journée d'anniversaire.. j'avais hâte d'arriver à la soirée..

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