Que le jeu commence !

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Chris revint en cours le lundi pour les examens. C'était comme si rien n'avait changé. Je la croisai dans les couloirs et elle fit comme en Septembre, elle m'ignora. Ça m'allait en réalité. Nous avions une semaine et demi de pure folie qui allait commencer. Ça allait être éprouvant, je le savais avant même de commencer. Même Brian et son flegme légendaire en avaient pris un coup.

Nous avions tous été réunis dans un amphi. Je sentais qu'on allait le haïr. Brian se retrouva sur la rangée à côté de la mienne, il tourna les yeux.
-Ne stresse pas. 
-Je ne stresse pas. 
-C'est bien. Je sais que tu es prête, me dit-il tout bas. N'oublie pas ce que nous a dit ton père. 
-L'important c'est de participer ?
-Non. N'oublie pas d'écrire ton nom sur la copie. 
Il avait réussi à me faire rire cet idiot. L'épreuve de la journée était chimie. Pendant 4h. Joie. Bonheur. Nous n'avions que nos crayons à papiers sur la table. Il faisait une chaleur de dingue. Je pris mon mug de thé. Tom me l'avait préparé le matin en me disant que c'était un thé de guerrier. J'avais un peu peur, la dernière fois, j'avais eu le droit à des haricots blanc et du miel dans mon sandwich. Mais le thé se révéla délicieux. Je reconnus l'acidité du Karkadé, la douceur de la fraise et de la mûre et le piquant du gingembre. Je ne savais même pas qu'ils avaient racheté du Karkadé. Je me détournai vers Brian.
-Tiens goûte ça. 
Il en prit une gorgée..
-C'est hyper bon. 
-C'est toi qui l'a dit à Tom n'est-ce pas ? Pour le Karkadé..
-Bienvenue dans la fratrie Miller. On se dit absolument tout. 
-Genre tu lui as dit pour Petit Bateau. 
-On se dit pratiquement tout.

La prof arriva et il y eut un silence glaçant. C'était un peu hallucinant en fait. L'effet que pouvait produire des exercices sur un étudiant. Je regardai ma prof déposer le paquet de feuilles devant moi. Let the game begin. 

À la fin des 4h, j'étais exténuée. J'avais mal à la main et j'avais l'impression d'être une abrutie finie. C'était sûrement à cause de Brian qui était parti au bout de 2h30. Il était le premier à quitter la salle et j'avais entendu des ricanements. Ces idiots ne savaient pas qu'il allait avoir un A, voir un A+. Je rejoignis Sophie.

-C'est moi ou Brian est parti y'a 1h30 ? 
-C'est pas toi.
-Mais comment il a fait ? Attends, il est là-bas, je vais lui demander.
Brian était allongé dans l'herbe et il avait un livre avec lui. Histoire. C'était pour l'épreuve de demain. il avait ses écouteurs et bougeaient ses pieds en rythme. Il nous vit arriver.
-Alors ? Vous êtes mortes ?
-Comment tu as fait sérieux ?
-Oh, J'ai commencé par les plus gros exams. Alex, chérie, ça s'est bien passé pour toi ?

Alexandra arriva derrière moi. 
-C'est vraiment barbare de nous faire ça. Tu peux te décaler un tout petit peu ? Tu me bouches le soleil ?
Elle parlait à Sophie. Brian comprit que j'allais la tuer parce qu'il la bascula sur lui.
-Et là.. je te cache le soleil.
-Tu es le soleil mon chéri. 
Il l'embrassa et j'entrainai ma meilleure amie avec moi. Nous devions encore réviser mais avant, j'avais un grand besoin de caféine. Ce n'est qu'une fois mon gobelet en main que je sentis la pression redescendre. Sophie ne parlait pas non plus. 
-Tu sais quoi ? Je vais aller en France pendant les vacances. Chez mon frère et sa copine. Toute seule. Ça va me faire bizarre de ne pas avoir mes parents avec moi. Mais un peu.. libérateur.
-Ton père a réussi à convaincre ta mère d'avoir un autre bébé ?
-Non. Heureusement. Ma mère est contre. Elle essaye en douce de convaincre mon frère de revenir avec sa copine. Elle n'a pas vraiment de famille en France. Sa mère l'a assez mal pris qu'elle se mette en couple avec un étranger.
-T'es sérieuse ? 
-Je plaisante pas, malheureusement. Y'a des connards racistes dans tous les pays. En tout cas, ma mère va penser que ça va calmer les envies de paternité de mon père. 
Je déposai Sophie chez elle.
-Je peux venir dormir chez vous vendredi ? Y'a encore une fête de mi-partielle à laquelle on est pas conviée et je crois que j'ai envie de laisser Papa un peu en tête à tête avec Tom et Mary.
-Ça me va. Maman n'est pas là, on sera seule avec Papa, me répondit Sophie. Rentre bien ! 
Elle referma sa portière et je rentrai chez moi en sifflotant. Il n'y avait personne. Juste un message de Mary. Repartie au boulot avec Tom, love you ! Ps : Préparez le dîner. En dessous, il y avait un message de Tom. PPS : Sans rien faire Cramer. Et il y avait un cœur derrière. J'allais m'y mettre maintenant. Après je pourrai réviser tranquillement. J'aimais vraiment vivre en Californie. Nous avions tous les produits frais locaux dont nous avions besoin pour une alimentation équilibrée. Mon père avait toujours favorisé le local sur les autres produits. On frappa à la porte de la cuisine. C'était mon oncle Elijah.

-Salut ma jolie, je peux entrer ?
-Bien sûr. 
Mon oncle se glissa par la fenêtre. 
-Je voulais vous donner un jeu de clefs de mon appartement. 
-Tu as emménagé ! 
-Ouaaaais, tout à l'heure. Enfin en partie. Y'a pleins de cartons si tu ne sais pas quoi faire..
-Je suis en période d'examens oncle Elijah, mais sinon ça aurait été avec plaisir. 
-Attends, tu es entrain de.. cuisiner ? Tu sais faire autre chose que de la Chicken Soup maintenant ? 
-Très très drôle oncle Eli. Au lieu de dire n'importe quoi, viens m'aider.
-Tu me parles comme Elena, c'est flippant.
Je le menaçai avec ma cuiller en bois et il ouvrit notre réfrigérateur. Il attrapa la viande et un yaourt.
-Un Yaourt ?
-J'ai faim, j'ai pas mangé ce midi, j'ai été trop pris.
-Reste avec nous ce soir. 
-Mais non, je compte profiter de la vue de mon appartement.
-Crémaillère ? 
-Évidemment, je vais attendre la fin de tes examens pour ça. Sinon tu seras fatiguée.
-Tu pourras inviter Marc aussi ? Et Sophie ?
-Ils étaient prévenus dans la liste « Famille ». Il va falloir que tu viennes choisir ta chambre avant que Lia ne voit l'appartement et boude pour en avoir une. 
-Je l'ai déjà choisie, mais je veux que ça reste une chambre d'amis hein. Je laisserai juste à trainer deux trois sous-vêtements pour les jours où je me réveillerai chez toi ! Des nouvelles de la mère de Lia ?
-Pas vraiment non. Si ce n'est qu'Eric lui a permis de voir sa fille chez lui.
-Il est sérieux ? Il n'a pas peur qu'elle fouille dans sa vie privée ? 
-Lia est suffisamment bavarde pour avoir raconté à sa mère que Papa a plusieurs copines, enfin, je présume. Que veux-tu qu'elle cherche d'autres ?
-Je ne sais pas trop, quelque chose pour lui nuire ? 
-Je vais lui faire part de ton inquiétude. Attends. Tu es en examen ? Révise ici, je vais cuisiner. On fera croire que c'est toi ! 
Je le tapai gentiment avec un torchon mais dans le fond, j'étais contente qu'il le fasse. Il me parla en espagnol pour m'aider dans mon cours de demain matin, l'examen étant juste l'après-midi. Quand Brian rentra, il fut surpris de voir mon oncle.
-Bonjour.. monsieur.
-Tu peux m'appeler Elijah, tu sais. 
-Je suis surpris c'est pour ça ? Maman vous a engagé pour nous préparer.. Une paella ??
-J'ai envie d'une paella depuis des lustres, répondit Eli. Du coup, je vais peut-être rester ce soir. Tu veux un goûter ou un truc comme ça ?
-Heu.. non merci, j'ai déjà mangé une pomme. Alors votre emménagement ? 
Je fixai Brian, interloquée.
-Comment tu le sais ?
-J'ai écouté ton oncle à ton anniversaire. En fait, tu ne m'as jamais raconté le concert ! 
-C'était juste magique. Je te jure. Y'avait une ambiance de dingue et franchement c'était hyper bon enfant. On était dans la fosse, pas loin de la scène. C'était juste cool. Je ne vous ai pas demandé ce que vous avez fait vous pendant mon absence... ?
Elijah et Brian se mirent à rire. 
-Papa a gardé les enfants, me répondit Elijah, et on a fini dans un bar.
-Ils se sont mis une de ces cuites ! éclata de rire Brian. John tient très bien l'alcool soit dit en passant. Il a moins bu qu'à New York. 
-Et encore, il s'est calmé depuis qu'il a un enfant. 

-Ils ont enchainé les shots. Ont joué aux fléchettes. Ils se sont fait éclater par ta grand-mère par alliance. Et à côté, Paul, Sophie, Duncan et moi, on hallucinait. D'ailleurs.. je crois qu'il y a eu du rapprochement entre Harper et McDust.
-QUOI ? C'EST MAINTENANT QUE TU ME LE DIS ??? 
-Bah écoute, je ne suis pas sûre, mais ils ont eu un de ses regards dans le bar qui voulait dire : si je pouvais, je te roulerai une pelle.

-C'est sur ça que tu te bases ? T'es sérieux ? Un regard ?
-Un regard peut en dire beaucoup. C'est probablement la chose qui en dit le plus. Vous avez besoin d'aide Elijah ? Je n'ai jamais fait de paella.

-En langage Brian, ça veut dire, apprends-moi.

-Je m'en doute. Lave-toi les mains. Tu n'as pas besoin de réviser ?
-Non c'est bon, j'ai fini. Si je lis une ligne de plus, je vais me pendre, je pense. Oh en fait, Sarah, j'étais entrain de faire des courses avec Alex et j'ai vu un mec avec une couleur d'yeux assez similaires à la tienne. C'était trop bizarre.
-Un mec ?
-Enfin, un homme quoi. 
-Je sais ce qu'est un mec ! lâchai-je exaspérée. Arrête de me prendre pour une conne. Je voulais dire quel âge ?
-Un assez vieux. 

Elijah cessa de couper et de sourire aussi. 
-Plutôt grand, les cheveux grisonnants, plutôt bedonnant, avec une barbe de 3 jours.
-Ouais. Pourquoi tu le connais ?
Elijah plissa des yeux et je compris. 

-Tu veux dire qu'il est ici ? À Los Angeles ? Il se fout de nous ? m'étranglai-je. Papa va péter un câble s'il apprend que son père est dans les parages.
-On ne va pas lui dire surtout. Ça va lui gâcher la vie, je compte sur vous les enfants.

Brian semblait désolé mais il se tourna vers moi.
-Tu l'as déjà vu ?
-En photo seulement chez Grand-Mère Amélia. Elle souffre beaucoup de cette situation. Elle n'a pas eu de chance avec ses enfants. 
-Ses enfants ?
-Mon père a une tante qui est devenue religieuse. Jusque là, rien de très anormal, si ce n'est qu'elle est casse-couille et moralisatrice au possible. Mais genre. Vraiment. Elle est en Inde maintenant. Madame a renoncé à toute prétention sur son héritage parce qu'elle voulait vivre avec les pauvres et elle faisait la morale à tout le monde sur son engagement, sur le fait qu'on vivait dans l'opulence et que c'était pas normal blablabla... Je crois qu'elle s'est définitivement fâchée quand Grand-Mère lui a fait remarqué qu'elle donnait plus d'un tiers de ses revenus annuels en œuvre de charité, qu'elle employait des gens et que c'était comme ça que le monde devenait meilleur. Par la valeur du travail et non avec le don continuel. Je ne l'ai pas revue depuis ce jour là. J'avais quoi.. 8 ans ? Une vraie casse-couille. Et elle demande des chèques de temps en temps à sa mère alors qu'elle ne vient jamais la voir. Mon père l'a invitée au mariage et tu sais ce qu'elle lui a répondu ? Au lieu de gaspiller ton argent dans des futilités pour les festivités, donne-les aux pauvres. Je prierai pour ton âme et celle de ta fille, vous qui êtes constamment soumis aux basses considérations matériels. En gros c'était ça. Mon père lui a répondu qu'il avait dédié sa vie aux autres par son métier également et que si elle acceptait parfois nos invitations, elle saurait qu'il m'a transmis ce qu'on lui a toujours appris, à savoir l'humilité et la modestie et que ce serait contraire à sa nature profonde que de faire étalage de ses richesses tant matérielles qu'intellectuelles.
-Comment il parle à sa tante ! 
-C'est une grosse conne. Et puis, je suis désolée, madame je fais de grandes leçons de morale a pris la défense de son frère un nombre incalculable de fois, alors qu'il a eu un comportement déplacé envers toute notre famille. 

La porte d'entrée s'ouvrit et j'entendis la voix de mon père et celle de Tom. 
-Papa ? Tom était pas censé être avec Mary ?
-Je suis passé le prendre, ce sera un peu plus long pour elle. Salut les enfants. Eli ! Tu nous fais quoi de bon ?
-Paella.
-Tu gères mon frère. Je me suis débrouillé pour avoir mon après-midi de demain, je t'aiderai pour tes cartons et le reste de tes affaires.
-Tu n'étais pas obligé.. rougit mon oncle.
-Mais je l'ai fait. Relis ton bro code et tu comprendras. Alors, l'exam de chimie ?
-Suicide. C'était hyper dur, mais je pense que je me suis débrouillée.
-Et toi Brian ?
-Ça pouvait aller ! Je suis assez content de moi. Je vais aller courir un peu avant le dîner. Tu veux venir Sarah ?
-Avec plaisir ! Thomas, tu veux venir avec nous ?
Le petit garçon venait d'entrer dans la cuisine.
-Oui. Mais je vais vous éclater à la course.
-Thomas, n'emploie pas ce vocabulaire, répondit doucement mon père.
-Je vais gagner à la course et vous allez pleurer. 

Il nous éclata. C'était bien le mot. Même Brian reconnut qu'en sprint, son petit frère filait comme une flèche. Nous étions dans le parc dans lequel j'étais venue avec Ray. Il me manquait un peu. Je n'avais pas eu le temps de l'appeler aujourd'hui, je devais me rattraper. Mais mon ami le fit alors que nous étions dans notre rue, crevés à cause de Tom.
-Salut ! 
-T'es essoufflée ou c'est moi ?
-On a été courir. Comment tu vas ?
Brian se retourna et vit que j'étais au téléphone. Il accéléra avec son frère. 
-Super, et toi ? tes examens ? 
-Chimie aujourd'hui. Je me suis débrouillée comme j'ai pu. J'espère que ce sera suffisant. Tu m'as manqué Ray. On ne s'est pas appelé la semaine dernière. 
-Tu m'as manqué aussi. J'ai besoin d'un avis féminin, tu veux bien me donner le tien ?
-Balance.
-Est-ce que tu le prendrais mal si un mec ne te rappelait pas après une partie de baise ?
-Wow, c'est direct. Heu.. je ne sais pas. C'était prévu qu'on se rappelle ou pas ? Je ne pense pas. Sauf si je suis attachée à lui bien sûr. Après si c'est juste un PCR, non.
-Toi aussi tu es directe ! 
-Et bien écoute, après je n'ai jamais.. été confrontée à la situation donc.. qu'est-ce que tu as fait ?
-J'ai couché avec une fille de mon lycée, c'était avant la tournée. Je.. je voulais m'enlever Maeva dans la tête et je l'ai fait, mais je ne l'ai pas rappelée

-Elle te fait la gueule.
-J'ai essayé de l'éviter. Je ne veux pas qu'elle pense que je suis un connard mais.. je n'ai pas été clair avec elle. Je ne sais pas quoi faire maintenant. Vraiment pas. 
-Va la voir, parle lui. Dis lui que tu as peur que ce que vous avez fait avant ta tournée entache votre relation amicale et que tu veux savoir ce que ça donne de son côté. Elle sera vexée sûrement mais au moins, ce sera radical. 
-Je vais faire ça. Je vais l'appeler. Tu veux qu'on se facetime en même temps ? Tu pourras me dire.. quoi lui dire ?
-Okay. On fait ça tout de suite. Je coupe mon micro de mon côté.

Une fois sur mon lit, je pris mon ordinateur et je vis la tête de Ray. Il avait un bleu sur la pommette.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? 
-Oh. C'est pendant la tournée, je suis tombé. Ça ne se voit pas sur les photos officielles. Je l'appelle tout de suite ?
-Oui. Vas-y. 

Il prit son téléphone et se mit à rire. Il appela la fille et lui dit exactement ce que je lui avais dit sur la route. Mot pour mot. Il patienta au téléphone. Il m'envoyait la conversation via message.

Elle est sous le choc. Elle me dit qu'elle était sur le point de quitter son mec.

Je tapai à mon tour. Elle est con. Dis-lui que tu sors d'une histoire difficile et que tu ne te sens pas de te mettre en couple parce que tu souffres encore terriblement. Fais ton bg triste.
Il se mit à sourire..
-Je sais mais.. j'aimais vraiment Maeva. Ce n'était pas qu'une passade. Et je crois que j'ai encore des sentiments pour elle. Je veux dire, l'amour ne part pas comme ça. Et je ne veux pas que tu sois ma relation pansement, tu es une fille trop bien pour ça.
Je levai mon pouce. C'était bon ça.
-Comment ça tu as envie d'être ma relation pansement ?
Omg, Ray, groupie folle. Il était à deux doigts de rire. Profite, je pense. 
-Tu sais qu'on ne tombe pas amoureux de sa relation pansement ? Maintenant si tu es pour une relation purement sexuelle entre nous.. C'est vraiment ce que tu veux ?

Il hallucinait.
-Je ne suis pas sûr que moi dans le rôle de l'amant occasionnel ce soit terrible pour ton couple ! 

« Il parait que je suis meilleur au pieu que son mec et qu'elle veut juste prendre son pied de temps en temps, je dis quoi ???? depuis quand les filles sont comme ça ? »

« Je veux une photo de la fille ! Dis-lui que ça pourrait entacher ton image ! »

Il m'envoya une photo de la fille. Elle était ultra belle. Mais genre, vraiment belle. De longs cheveux blonds, un visage angélique. GO GO GO GO GO , lui envoyai-je.
-Tu sais quoi ? Pourquoi pas ? J'aime bien les filles directes. On se voit demain au lycée ? Salut.

Il raccrocha et je remis mon micro pour hurler dans ses oreilles. Il était aussi hilare que moi.
-Tu as récupéré un PCR, tu es trop fort mon gars.
-Je pensais pas que ça allait tourner comme ça ! Je sais pas trop quoi dire. 
-Profite du moment présent.
-Je te trouve beaucoup plus libre Sarah. Tu as changé depuis la dernière fois qu'on a parlé.
-J'ai décidé d'être heureuse et je crois que cette histoire avec la fille de mon lycée qui me harcelait est terminée. Tout va bien et puis, c'est pas comme si je n'allais pas te serrer contre moi dans moins de un mois ! 
-C'est vrai ça. J'ai hâte de te voir et d'aller en vacances. La tournée m'a crevé. Et l'an prochain, je vais à la fac. Ce sont mes dernières grandes vacances d'enfant. L'an prochain c'est terminé.
-Tu flippes Ray ?
-Oui. 

Je ne m'attendais pas à ça.
-Il ne faut pas. 
-Je vais quitter la maison de mes parents et habiter sur le campus. Je quitte le cocon et j'ai peur. Je viendrai tous les WE, certes, mais ce n'est pas la même chose. Je vais quitter ma petite vie tranquille. La fac, c'est pas comme le lycée.

-Cette phrase est très philosophique. Je vais la tweeter.
Il se mit à rire. 
-Enfin tu vois. Ça va changer des choses et je ne sais pas si je suis prêt pour ça.
-Tu vas réussir. Ne t'inquiète pas. Et puis, tu ne seras pas seule. Je.. personne ne te laissera seul. Moi je ne te laisserai pas seul. En fait tu as trouvé quelle fac ?
-Yale. J'ai été pris un peu partout et je pense que je vais accepter cette fac. 
-Mon cousin est à Yale ! Je peux te mettre en contact avec lui si tu veux !!! Y'a pas de souci.

-Pourquoi pas.. tu me donneras son contact quand tu viendras dans deux semaines. J'ai vraiment hâte de passer du temps avec toi. Tu me manques vraiment Sarah. Je crois que tu es la personne qui m'a le plus aidé ces derniers temps et je..
-Je comprends Ray. Moi aussi je t'aime. 
-Toi et moi on a eu un truc dès le départ, comme si on s'était trouvé alors qu'on était perdu. Je crois que je ne peux plus me passer de toi. Je ne pense pas que ce soit amoureux.. mais..
-Je ressens la même chose.
-Je crois que tu es ma meilleure amie. C'est bizarre de dire ça parce qu'on se connait depuis seulement quelques mois mais c'est l'impression que j'ai et.. oui Maman ?

J'entendis la voix de la mère de Ray.
-Je suis désolé Sarah, je dois y aller ! 
-Passe une bonne nuit Ray. Je t'embrasse.
-Moi aussi.

Je mis fin au Facetime et pris une rapide douche. Ray me considérait comme sa meilleure amie, mais qu'était-il lui pour moi ? J'avais l'impression que tout était devenu soudain compliqué. Très compliqué. J'enfilai mes sous-vêtements et je me regardai dans la glace. J'avais encore maigri. J'enfilai un sweat de mon père et un legging avant de descendre. 
-Je me disais bien que j'avais aussi perdu ce sweat ? 
-Ah oui. Je te l'ai piqué y'a deux semaines. J'avais envie d'un câlin mais tu n'étais pas dispo, je te le rendrai après. 
-Tu as pas l'air très bien sweet heart.. constata Elijah.
-Je suis un peu fatiguée. Mais ça ira mieux, je pense. J'ai la dalle ! Mary n'est pas là ?
-Elle est partie prendre une douche et elle arrive. Viens là ma choupette. L'amour que je te porte ne faiblira jamais même avec l'adoption des garçons.; 
-Je sais. Je l'ai toujours su au fond de moi. Je suis contente pour Tom et toi. Tu as enfin le fils que tu as toujours voulu.
-Tu fais erreur. Je sais que les filles s'entendent mieux avec leurs pères. J'ai toujours voulu avoir une petite fille. Et toi tu combles mes espérances. Si je suis un bon père, c'est grâce à toi. Tu es la chose la plus aboutie et la plus parfaite que j'ai faite dans ma vie. 
-Vu que tu as enfanté Einstein, je te comprends. Je vais mettre le couvert.
Mon père me retint dans ses bras et Elijah arriva avec une bouteille de jus de pommes et des verres. Une fois Mary descendue, nous trinquâmes. 
-Eli ? tu sais pour l'Espagne cet été ?
-Oui ?
-Tu as des dates précises ? Parce qu'il ne faudrait pas que ça tombe pendant que Tom est au Texas parce que j'aimerai bien aller avec lui ! 
-J'ai pas de date précise. Ni d'aller, ni de retour d'ailleurs. 
-Oh, tu sais Saraccourci, tu n'es pas obligée de faire ça pour moi.
-C'est ce qu'on a dit.. Comme Brian travaille cet été avec Jay, on a dit qu'on irait tous les deux pour ne pas que tu sois tout seul. Il faut qu'on fasse avec. Sachant que j'ai un med camp mi juillet pendant 15 jours.
-Sarah. Je t'ai dit que je t'emmènerai en Espagne. Si tu n'as pas le temps pendant ces vacances, on le fera plus tard. Pas de souci pour moi. 

-En parlant de vacances Papa.. y'a un truc que je t'ai pas dit. J'ai un de mes amis de New York qui m'a invité à passer un peu de temps avec lui dans les Hamptons quand j'irai le voir.
-C'est un des gars que je connais ?
-Oui. Tu le verras plus puisque que tu viens avec moi ! Mais ce serait cool si tu acceptais. Ce serait pour une semaine, pas plus.
-Ça me va. Ce sont des gars tout à fait sérieux, et puis nous avons de la famille pas loin en cas de souci. Je préfère savoir que tu peux compter sur eux.
-Merci Papa.
-Attends ? Sarah a le droit d'aller dans les Hamptons toute seule ? s'étrangla Brian. Je peux aller passer une semaine avec Alex à la Nouvelle Orléans pendant cette semaine de vacances ?
-Je n'y vois pas d'inconvénient, répondit mon père. Je sais que tu es un garçon sensé et qu'en plus, tu vas bosser après. 
-T'es sérieux ? Maman ?
Brian était abasourdi.
-Je n'y vois pas d'inconvénient majeur non plus. 
-James a un appartement là-bas qu'il loue aux touristes pendant toute l'année. Je vais l'appeler pour qu'il te le réserve une semaine. Si c'est ce que tu veux. Et si les parents de ta petite amie sont d'accord.
-C'est.. très gentil. Merci. J'ai toujours voulu aller en Louisiane. Rien que pour manger Cajun. Et je pourrais y aller tout seul sans Alex ?
-Je préfèrerai que tu n'y ailles pas seul, lui répondit sa mère.
-Et je pourrais avec Jay et Paul ?
-Pourquoi pas ? sourit mon père.
-Ce serait même génial, dis-je. Je vais dans les Hamptons, je reviens par la Nouvelle Orléans et on file rejoindre Tom au Texas....

-On reste une semaine et on revient en Californie, continua Brian, comme ça tu commences ton Med camp et nous on commence à bosser. C'est une idée géniale. Faut juste savoir si Paul serait d'accord.. et mes grands-parents aussi. Mais ça me va.
-Après mon Med Camp, je retourne une semaine au Texas, ensuite, on s'envole en Espagne et on revient tranquille pour bronzer sur les plages de Californie avant la rentrée.
Je tapai dans la main de Brian.
-On vient de finir de prévoir nos vacances. Vous êtes okay ?
-Grand-Mère et Grand-Père ont dit que j'irai avec eux pour voir le bébé, répondit Tom en reprenant une pistache. Je ne sais pas trop quand. Vous croyez qu'il sera moche ?
-Tu sais petit Miller McAllister, fit mon oncle s'attirant un sourire immédiat de Tom, s'il te ressemble, ce sera un petit garçon très très beau, tu sais pourquoi ?
-Parce qu'oncle Martin est le frère de Maman qui est la Maman la plus belle du monde ?
-Exactement. Alors, il ne peut être que beau. 

-Oh, oui, je vois. Donc ça veut dire que si Sarah et Brian faisaient un bébé ce serait le plus beau bébé du monde et le plus fort parce qu'il serait le bébé de mon frère et de ma sœur ? Il serait beau comme Maman qui est la plus belle et il serait fort comme John qui est très très fort, parce que même James arrive pas à le battre à la bagarre. C'est ça ?
-C'est ça.. et puis Sarah est très très belle aussi.
-Oh oui, ça c'est sûr. Sinon, elle ne serait pas ma sœur. De toute façon, je voulais l'épouser, je n'allais pas épouser une fille pas jolie pour moi ! 

Je me contentai de sourire. La paella était juste parfaite mais je n'en pouvais plus. J'étais crevée et je voulais juste retrouver mon lit.
-Elijah ? Tu préfères la chambre du haut ou du bas ?
-Pour ?
-Que tu restes dormir ce soir.
Mon oncle regarda ma belle-mère.
-J'ai un chez moi, il va bien falloir que je rentre, tu sais ?
-Oui, je sais. Mais tu m'as dit y'a 15 jours qu'avoir des cartons partout, ça te donnait le cafard. Alors, tu restes et demain, quand tu auras fini d'emménager, tu resteras chez toi !
-Je ne veux pas vous déranger.
-Tu ne nous déranges pas Elijah. Alors ? Chambre du haut ou chambre du bas.
-Celle du bas.
-Donc on se voit demain matin ? Cool, répondis-je. Je vais juste aller dormir parce que je suis morte et je veux être en forme demain. 

Je les embrassai tous, même Brian et je m'affalai sur mon lit. Le lendemain, je me retrouvai dans la même position., je n'étais même pas en pyjama. Je me traînai en bas. Et ce fut comme ça toute la semaine. Vendredi j'étais exténuée. Après mon dernier examen de la semaine, je m'endormis sur le canapé du salon, alors que les ouvriers faisaient un boucan du diable. Je ne me réveillais que le lendemain matin vers 11h. J'avais dormi près de 17h. Et je me sentais bien. Je descendis les escaliers en sautillant presque. Apparemment Brian ou mon père avait eu la bonne idée de me remettre dans mon lit.
-Salut ! Vous avez fait quoi de beau ?
-J'allais te réveiller Aurore, me lança Brian.

-Tu comptais m'embrasser pour me réveiller ?? 
Brian me fit un sourire énigmatique.
-Tu ne le sauras jamais.
-Si je t'agite mes seins sous le nez, je suis sûre que tu me le dirais.
-Je ne pense pas non. Je sais me retenir. 
-Et si je colle ton visage entre mes seins en mode torture ? 
Sa mère arriva à ce moment là et m'embrassa alors que Brian et moi nous nous regardions en riant.
-J'ai loupé quelque chose ?
-J'ai dit à Brian que je venais au match que s'il était capable de me faire un salto avant. Mais monsieur ne veut pas.
-J'ai jamais dit que je ne voulais pas. Je négociais les termes seulement. Mais je te fais un salto dans le jardin quand tu veux.

Je le suivis et il le fit. Sa mère était juste derrière moi.

-Je suis désolée ma chérie, tu vas devoir venir avec nous cet après-midi.

J'avais toujours fait en sorte de ne jamais aller à un match de Lord Brian mais là, j'étais obligée. Après c'était le dernier du championnat. Mais comme je n'avais pas suivi du tout, je ne savais pas du tout où ils en étaient.

-Bah en finale.

-Ah bon ? Vous êtes si bon ?
-Sarah, tu le fais exprès ou quoi ? me demanda mon père. Si leur équipe fait le dernier match du championnat, c'est parce qu'ils sont en finale. 

-Je préfère le hockey. 
-Je suis sûre que tu n'as jamais essayé le basket.
-Oh que si, marmonnai-je. Je te signale que Papa était dans une équipe universitaire et que je sais très bien tirer au basket. Je préfère juste le hockey.
-Je ne te crois pas.
-Après ton match, je te fais un panier 3 points comme ça mon gars.

-Chiche ?
Je lui tapai dans la main et je regardai mon père. Il était mort de rire. Juste avant de nous rendre au gymnase, il me confia que j'avais intérêt à lui rabattre son caquet. 
-J'en ai bien l'intention ! 
J'avais entrainé Sophie avec moi au match et elle était avec Cameron installée à une bonne place. Ils nous attendaient. Ses parents étaient derrière avec les McDust. 
-Pourquoi tu es en jean ? Je croyais que tu avais décrété que désormais le week-end, c'était jupe et robe ?
-Je sais So'. Mais j'ai fait un pari avec Brian. Je vais devoir mettre un panier à trois points ! 

-Il n'est pas au courant pour la manœuvre McAllister ?
-Oh que non. Mais j'ai hâte de voir sa mâchoire se décrocher.
Nous nous mîmes à rire. La manœuvre McAllister était un truc imparable de mon père pour marquer des paniers. Il m'avait transmis son truc avec l'interdiction formelle d'en parler à quiconque, et je comptais bien m'en servir.

Il y avait beaucoup de monde et les chearleaders s'excitèrent. Il n'y avait pas Chris. Elle était assise sur un banc avec des copines. Elle croisa mon regard et fit comme si je ne la voyais pas mais toutes ses copines se tournèrent vers moi. C'est alors que je vis Marc arriver. Il me repéra. Il grimpa les marches et se laissa tomber juste à côté de moi.
-Tu es magnifique Sar'.
Je l'embrassai sur les lèvres et me fourrai dans ses bras. J'étais bien avec lui. Le match commença et je me rendis compte à quel point je m'ennuyais ferme. Ils jouaient bien mais je n'étais pas tellement dans le délire. C'était sûrement parce que notre équipe ne marquait pas ou si peu et que le compteur était clairement en faveur de l'autre équipe. Mais ça, c'était avant que Brian et Paul entrent sur le terrain suite à un changement. Et là, la partie devint un plus intéressante. Je dirai même beaucoup plus intéressante. J'avais beau charrier Brian, il était très doué dans ce sport. Et Paul aussi. Ils avaient un véritable travail d'équipe tous les deux. Brian fit un poster dunk, au dessus de son adversaire, et le match commença à devenir véritablement passionnant. Notre équipe était reboostée et la clameur qui monta de notre gradin était exceptionnelle. En fait, c'était ça qui était excitant. Le score remonta rapidement pour notre équipe. Paul se prit un gros coup de coude qui le fit tomber. De loin, je pouvais voir le sang gicler de son nez. 
-Y'a pas des cartons rouges sérieux ??
-Sarah, rit Marc, on est au basket. Et ce n'était pas volontaire. 
-Oui, enfin, ton frère pisse le sang là. 
-Il va s'en remettre. 

Il y eut un coup franc et Paul le marqua. La fin du match était serrée. Très serrée et on pouvait sentir l'agitation chez les supporters. aucune des deux équipes n'arrivait à marquer. On sentait que c'était la finale et que la moindre erreur pouvait être fatale. Il restait 10 minutes de jeu. L'équipe adverse menait. 
-ALLEZ BOUGE-TOI MCDUST ! cria Sophie à côté de moi.
Paul tourna les yeux vers elle et même d'ici je pouvais voir le sourire sur le visage de ce dernier. Je remarquai aussi que Cameron venait de se renfrogner. C'était très tendu. La victoire risquait de nous échapper. J'étais stressée et je n'aimais pas ça. Marc était concentré sur le match comme si sa vie en dépendait. Il était sur les nerfs. Il restait trois minutes de jeu et nous étions à égalité. Il y eut un temps mort. Je me tournai vers mon père mais je voyais qu'il était concentré sur le match. Je le voyais à la façon dont il tenait la main de sa femme
-Papa ? 
-Oui mon ange.
-Tu as 10$ sur toi ?
Il sortit son portefeuille et me le tendit. le match reprenait. Brian croisa mon regard, sourit et lorsque le sifflet retentit, il fila comme une flèche avec Paul. ce dernier essaya de marquer mais il ne réussit pas, Jake reprit le ballon l'envoya à Brian qui dunka. Le ballon traversa le panier et Brian se laissa tomber au sol au moment où la partie se termina. Une ovation spectaculaire s'éleva. Je me mis à hurler. Brian fut soulevé par ses camarades. C'était de l'euphorie à l'état pur. Le sourire de Brian était éblouissant. Du moins, c'est comme ça que je le pris quand il finit par nous rejoindre, une médaille autour du cou.
-Salut Sarah ! Je pensais pas que tu allais venir ! 
-Je te rappelle que je dois te faire un panier à 3 points, mec. 

Il interpella son ami qui avait le ballon.
-Tiens McAllister. 
-D'ici ? 

Je fis un ou deux rebonds. Je regardai mon père. Il me rassura d'un sourire. J'enlevai ma veste et je m'avançais un peu sur le terrain. Je pouvais le faire. Je n'avais pas essayé depuis des lustres. Je pris un peu d'élan et je lançais la balle. Elle entra sans effort dans le panier. Brian était abasourdi. 
-Coup de chance.
-Je peux te le faire 10 fois de suite et 10 fois de suite, ça marchera. C'est le girl power.
-Je ne te crois pas.

Il me renvoya la balle et je le fis 10 fois de suite. Je n'avais pas assez de détente pour dunker mais je courus, sautai, envoyai la balle sur le cadre gauche et pour la 11è fois, la balle entra.
-Je sais jouer au basket, c'est juste que j'aime pas ça.

Je remarquai que certaines personnes s'étaient arrêtées pour me regarder. Dont Alexandra et Chris. 
-GIRL POWER. 

Je rejoignis mon père avec ses amis. 
-Je suis fier de toi Chou..
-Papa. Pas au lycée.
-Oui Sarah. Je comprends pas pourquoi tu n'aimes pas le basket.
-Je préfère les patins. 
-T'es quand même vachement douée, fit la voix de Brian derrière moi. 

Je me tournai vers lui et mon père le serra contre lui.
-Tu as bien joué, fils. Je suis extrêmement fier de toi. 
-Merci John. Ça me touche. Mais ce qui me toucherait c'est que tu remplisses ta part du contrat. Je t'ai ramené une médaille, je peux avoir la maison ?

Quel contrat ? Mon père lui tendit les clefs de la maison de Malibu.
-T'es sérieux ? hoquetai-je.
-Un contrat est un contrat. Par contre, j'aimerai juste savoir qui tu vas inviter après tes examens.
-Une cinquantaine de personnes ?
-Okay. Méga fête alors. Je vais prévenir les voisins. 

Ils se regardèrent tous les deux avec la même affection. Brian partit prévenir ses amis et je jetai un regard noir à mon père. Même Mary n'avait pas l'air au courant.
-Tu m'expliques ? demanda-t-elle à mon père.
-Oh, j'ai autorisé Brian à faire une fête à Malibu pour fêter la fin de ses exams. Et j'ai l'intention de faire valoir mon privilège de fils chéri pour que ma mère vienne garder Tom et je t'emmène en Week-End.
-En week-end ?
-Juste toi et moi pendant 2 jours. On peut même revenir lundi matin si tu veux. 
Je redonnai son portefeuille à Papa alors que Marc m'entourait de ses épaules. J'étais bien dans ses bras.
-Dis.. ça te dit de venir visiter le gymnase avec moi ? lui glissai-je avec un air coquin. 

Quand il me plaqua contre le mur du couloir pour m'embrasser, je me sentis chez moi. Ses mains glissèrent le long de mon corps. J'avais envie de lui. Quand il se détacha de moi, je vis un désir similaire au mien dans les yeux de mon Marc. 
-On va chez toi ? ou chez moi ?
-Chez moi. Ils ne vont pas tarder à arriver pour le barbecue. 

Il m'entraina par la main et nous sautâmes sur sa moto. Nous arrivâmes chez les McDust et je lui sautai dans les bras. Il monta tant bien que mal dans sa chambre et je lui retirai son T-shirt. Il avait de ses muscles ! Je le repoussai sur son lit et je m'installai sur lui pour l'embrasser. Je me déshabillai rapidement. 
-Droit au but ?
-Exactement. Tu m'as trop manquée. Je te veux, maintenant. Déshabille-toi. 
-Tu me donnes des ordres ?
J'étais en sous-vêtement et je le regardai.
-Arrête de parler ou sinon.. 
-Sinon quoi ?
-Sinon, je ne te ferai pas plaisir. 

Il comprit où je voulais en venir et je le vis déglutir.

-Tu n'es pas obligée.
-J'en avais envie mais arrête de parler. 
Je le déshabillai lentement avant de m'accroupir. Que m'avait dit Brian déjà pendant l'une de nos nombreuses discussions ? Plaisir de donner, joie de recevoir. C'était étrange et en réalité, c'était surtout voir Marc aussi heureux qui me plaisait là-dedans. Pour moi, ce n'était pas terrible et puis c'était la première fois. Mais ça lui fit très plaisir et quand il m'embrassa après m'avoir dit que j'étais douée, je le pris super bien. Vraiment. Apparemment ce petit préliminaire venait de donner des idées à Marc et il fut particulièrement performant. Je ne pouvais pas le nier. C'était un très bon amant. Bon, je n'avais pas connu beaucoup de garçons, mais là.. je n'avais rien à redire. La fenêtre était ouverte et nous entendîmes le rire de Benjamin.
-On devrait peut-être se rhabiller.
-J'ai pas envie.

-Je sais Sarah. Mais.. on va pas se présenter à nos parents à poils.
-Non, c'est vrai. 
Je me rhabillai et je ne mis pas de soutien-gorge.
-Tu sais que ton soutien-gorge est sur ma chaise ?
-Oui. Je sais. 

Il déglutit et se rhabilla, les yeux tournés vers mes poumons.
-Tu veux que je me tape une érection devant mes parents ?
-Devine..

J'ouvris la porte et je partis de la pièce avec un sourire sur les lèvres. Je croisai Paul dans les couloirs.

-Tu sais toujours faire la manœuvre McAllister ? Après tout ce temps ? Je suis impressionné ! 
-C'est mon héritage. Ça et les sutures. 
Brian arriva juste derrière et glissa son regard sur moi avant de lever les sourcils.
-Tu as les tétons qui pointent meuf.
-Pervers.

Je passai à côté de lui et je descendis les escaliers.
-Dis Papa, j'ai une question pour toi ? Est-ce qu'on pourrait mettre une cible de fléchettes dans notre coin ?
-Oui bien sûr. Ah oui, vous n'êtes pas au courant. On fait une salle de jeu pour les enfants à l'étage au dessus du garage. 
-Ah oui, comme chez tes parents John. 
-Ouais.

Une salle de jeu ? Chez Grand-mère ? Je levai le sourcil.
-Dans la maison d'avant Sarah. Mais quand mon géniteur est parti, on a déménagé dans la maison que tu connais et on a mis en location l'autre. Ce n'est pas dans notre nature de vendre. 
-Je l'ignorai. Est-ce qu'il y a toujours un jeu de Twister en haut ? demandai-je à Line.
-Oui oui, va le chercher et dis à mes fils de descendre.
Sophie arriva à ce moment là avec Cameron et nous montâmes tous les trois. Cam était complètement paumé. Ça se voyait. Dans son regard brillait une lueur d'envie. Il ne se sentait pas à la hauteur. Les garçons étaient entrain de faire une partie et Brian me jeta un regard goguenard.
-Tu as été voir ton père après une partie de baise ? T'as aucune honte toi.
-Vu le nombre de fois où j'ai vu mon propre père dans sa phase post-orgasmique, je pense qu'il a rien à dire. Et le plus souvent, c'était avec ta mère, je te rappelle. 
-C'est vrai. Approche tes tétons de moi, on va niquer les McDust sur une partie à 4. Après, vous passez à la casserole tous les deux, ajouta Brian en regardant Sophie et son petit-ami.
-J'ai pas envie.
-McAllister. Agis comme une femme et viens niquer ton homme. Au sens figuré. Allez, bouge ta cellulite.

-J'apprécierai que tu ne parles pas comme ça à ma copine, s'il-te-plaît.
-McAllister. Agis comme une femme et viens niquer ton homme. Au sens figuré. Allez, bouge ta cellulite, s'il-te-plaît, ajouta Brian en fixant Marc.
Mon mec était sur le point de lui faire une remarque mais Sophie intervint.
-Tu devrais mater le cul de Sarah plus longuement la prochaine fois que tu la verras en culotte, elle n'a pas de cellulite. Mais moi j'ai envie d'éclater du McDust. Fais péter la manette. 

Elle enjamba Paul pour s'asseoir directement au sol, laissant son petit ami derrière.
-Mon amour ? Tu viens t'asseoir derrière moi ? Tu es mon petit porte bonheur.
Cameron s'installa derrière Sophie qui l'embrassa tendrement. J'allais dans la salle de jeu pour prendre le twister. Quand je me retournai, je vis Line. 
-Est-ce que tu peux me suivre une minute Sarah ?

Elle m'emmena dans son bureau.
-Je suis passée au grenier l'autre jour et j'ai trouvé ceci.. ta mère me l'avait prêté il y a des années et je l'avais complètement oublié.
Elle me tendit une boîte. Je l'ouvris et je vis un bracelet dedans. 
-Elle me l'avait prêté pour mes examens. Elle avait réussi à être prise en médecine avec. Tu connais l'histoire quatre filles et un jean ? Et bien nous, nous avions 2 filles et un bracelet. Et maintenant.. je crois que ce serait bien qu'il te revienne. Peut-être que ça deviendra votre truc à Sophie et toi.. ou tout simplement, il te rappellera Elena. 
-D'accord. Il est magnifique. Je l'aime beaucoup. Merci Line. Je me souviens quand j'étais petite, je vous appelai Maman Line, vous vous en souvenez ? Et bien là, vous agissez comme une mère. Je vous adore et ça ne changera pas. Même si je brise le cœur de Marc ou qu'il brise le mien. 
-Ma chérie, j'espère que ça n'arrivera pas. Surtout pour toi. Si tu as un dixième du cœur de ta mère, tu le supporteras très mal. 
-J'aimerai être plus comme elle, mais je ne sais pas comment faire ?
-Eli ne cesse de me dire à quel point tu lui ressembles. N'aie pas de crainte là-dessus.

Nous descendîmes les escaliers et je me fourrai dans les bras de mon père.
-Tu n'es pas avec tes amis ?
-Ils sont entrain de jouer à la console, je préfère venir vous écouter.. c'est plus marrant les discussions avec vous. Et puis je fais déjà une thérapie alors.. ajouter une année de plus ou de moins.. Oh PAPA, je t'ai pas dit. Duncan voulait que tu le rappelles. Il a un questionnement d'ordre sexuel à te poser, il veut pas demander à son père. 
-Je présume que tu sais de quoi il en retourne ?

-Évidemment. Mais bon, je peux pas en parler comme ça devant.. quoi que. Je m'en fous. Il voulait savoir combien de temps on pouvait se faire attacher sans avoir de séquelles, notamment au niveau des poignets. En fait, il voulait que je demande à Marc mais je lui ai dit de te demander parce que c'est toi le médecin.
-Pourquoi à Marc ? hoqueta Benjamin McDust.
-Parce que Marc est un masochiste, répondit la voix de Paul, m'apprenant qu'ils étaient juste derrière moi.
-Non mais t'es sérieux ?
La voix de Marc résonna derrière et je me retournai en souriant.
-Excuse-moi, mais moi j'ai jamais été dominé par qui que ce soit mon gars, rétorqua son frère. 
-Mais ta gueule. 
-Marc ! s'exclama sa mère. Emploie le vocabulaire que tu veux à Stanford mais pas ici, et encore moins quand on a des invités.
Marc leva le sourcil.
-Non mais genre, on parle de sexe un verre à la main mais par contre, on a pas le droit de demander à son petit frère de la fermer ? 
-Non mais genre, répéta Benjamin d'une voix un peu plus dire, tu as vu la façon dont tu parles à ta mère Marc ? C'est inadmissible. Tu es majeur, c'est pas une raison pour devenir un abruti. 
Je savais qu'il allait répliquer de manière cinglante. En fait, tout le monde l'avait compris parce que son père fronça les sourcils. 
-Marc chéri, tu pourrais aller me chercher un verre d'eau avec des glaçons, des citrons de la menthe et..
-Tu veux un Virgin Mojito ?
-Ce serait cool merci mon chéri. Les autres sont toujours en haut ? demandai-je à son frère alors que mon amoureux partait dans la cuisine. 
-So est entrain d'éclater tout le monde à la console, se renfrogna Paul. Je préfère encore partir, pour garder un peu de dignité. Remarque.. ils sont peut-être entrain de faire un mini Harper-Ford.
-Heu.. Paul, va empêcher ma fille de forniquer avec Cameron Ford et je te donne 10$.
-Je vous ai connus plus généreux Nicholas, commença à rire Paul.
-PAUL ! s'exclamèrent ses deux parents. 
-Non mais Brian est avec eux. Je pense pas que les plans à trois avec un mec fasse partie de ses grands fantasmes alors... pas de souci.
-Ton explication est merdique Paul, répondis-je. D'autant plus quand on sait que Brian n'a absolument aucun problème avec l'idée de mélanger sa salive avec celle d'un autre mec.
-Mais de quoi tu parles ? soupira Mary. 
-Bah, il a roulé un patin à Duncan parce qu'il a perdu au jeu de la bouteille. Bon, il s'est rincé la bouche après mais.. 
-Tu as roulé un patin à Sophie, ça ne veut rien dire.
-C'était un défi comme avec Brian, et puis je te rappelle que mon oncle est bisexuel. Ça ne me choque pas ce genre de comportement. Et puis Sophie embrasse comme une déesse. Je suis sûre qu'elle a tout hérité de sa mère.
-Je te demande pardon microllister ? rétorqua Nicholas Harper en serrant sa femme contre lui. Je sais que ma femme est une déesse québécoise mais quand même. 
-Non mais Nicholas. Papa m'a tout raconté. Je sais bien que tout ce que vous savez, c'est de lui que vous l'avez appris.
Il fusilla mon père du regard et je me mis à rire.
-Non mais je plaisante. Sauf pour Sophie.

Ma meilleure amie descendait justement et je lui expliquai qu'elle embrassait comme une déesse.

-Ah oui, tu parles du défi avec les garçons là ? J'ai tout appris d'Henri. Qui a tout appris de Papa. J'embrasse comme une Harper et comme les Harper sont les meilleurs...
-Pardon ? hoqueta Tom. C'est faux. Ce sont les Miller les meilleurs. Et en plus, comme je serai bientôt un McAllister et un Miller et bah.. je serai meilleur que tout le monde, parce que ça rime deux fois. 
-Je ne suis pas d'accord, rétorqua ma meilleure amie tout en posant la main sur la cuisse de son petit ami, assis juste à côté d'elle sur le canapé.

Tom posa son verre et s'approcha de Sophie. Il posa ses mains sur ses genoux et se pencha vers elle.
-Sophie.

-Oui Thomas.
-Regarde-moi bien. 
-Je te regarde.
Tom s'approcha à quelques centimètres d'elle et la fixa en silence. Un petit sourire s'afficha sur son visage enfantin. Je savais qu'il était entrain de la Milleriser. 
-Tu sais que si on fait la course, c'est moi qui vais gagner.
-Je cours très vite Thomas.
-Je cours plus vite que tout le monde. 
-Chiche ?

-Enlève tes talons. On court jusqu'à la barrière.
Sophie accepta et retira ses chaussures comme si elle était chez elle. Cameron l'observa en souriant. Même quand elle se fit éclater par Tom à la course, il souriait toujours.
-C'est normal, Sarah a dit hier que Brian et elle s'étaient fait éclater à la course contre lui ma chérie. 
-Ouais enfin, je boude.
Tom l'entendit et s'arrêta.
-Excuse-moi. Je ne veux pas que tu boudes. Si tu veux, on refait la course, peut-être que tu n'étais pas en forme la première fois. 
-Non mais Tom, tu vas me laisser gagner. Tu es meilleur que moi à la course.
-Oui, mais toi tu es meilleure que moi dans beaucoup de choses. D'ailleurs, je pense qu'on devrait se marier plus tard. Comme ça on serait meilleur que tous les autres, partout. 
-Je croyais que tu devais épouser Giulia, Rebecca et Sarah.
-Maman m'a dit que j'avais pas le droit d'avoir plusieurs amoureuses en même temps. 
-Bah c'est pareil pour moi.
Tom jeta un regard à Cameron.
-Un chifoumi, ça te dit ? lui demanda sérieusement mon petit frère. 
-Je vais passer je crois, répondit gentiment Cam.
Tom réfléchit très sérieusement alors que tous nos parents le regardaient d'un air amusé.
- Voilà, j'ai trouvé la solution. Quand je serai grand et que j'aurais un métier, je t'épouserai. Tu seras plus avec lui dans 20 ans. Comme ça je te la laisse pendant 20 ans et après je la prends.

Cameron et Sophie se mirent à rire. Tom, satisfait retourna s'asseoir auprès de mon père. J'aimais beaucoup ces soirées là avec tous nos amis et je passais un super moment. Cameron parlait avec Brian et Paul. L'aurait-il fait dans un autre contexte ? Je n'en étais pas certaine. En rentrant le soir, j'avais une grande sensation de bien être.
-Sarah ?
Brian venait d'entrer dans ma chambre en pyjama.
-Ça me touche vraiment que tu sois venu pour la finale. C'était vraiment gentil de ta part. 
-C'était normal. Tu as une bonne détente. T'es doué. 
-Merci. Demain, je voulais aller à la plage au lieu de réviser, mais personne ne veut venir avec moi, tu serais partante ? 
-Ça me va, mais tu m'aideras à faire ma physique, j'ai un peu de mal sur certains points.
-Okay. Bonne nuit Sarah.

Notre journée à la plage se passa super bien. Nous étions avec Mary et Tom. Mon père bossait ce jour là. Ma belle-mère portait un maillot de bain qui lui allait à la perfection. Qui aurait pu croire que cette femme avait eu des enfants ? C'était agréable et Brian prit une bonne heure pour m'expliquer mes points faibles en physique. C'était très sympathique de sa part. 

J'étais remontée à bloc pour cette semaine. J'avais juste un examen de physique et ensuite, je n'avais que des matières où je pouvais avoir des bonnes notes sans trop bosser. D'ailleurs jusqu'au mercredi, tout se passa très bien. Les cours étaient toujours aussi longuets, les examens toujours aussi difficile et pourtant.. tout était bien... mais le jeudi.. j'avais sport. Et les pétasses amies de Chris s'en donnèrent à cœur joie pour me balancer le ballon dans la tête. Mais j'étais plus forte que ça. Brian m'avait dit la veille au soir : « Si tu veux t'en sortir, il faut que tu rendes coup pour coup. ». Sa mère avait levé les yeux au ciel, mais il avait raison. Il fallait que j'ai la gagne. Je lançai tellement fort le ballon qu'il percuta le nez d'une des copines d'Alexandra et je marquai le point au passage.
-Non mais tu es folle ou quoi ?
-Pourquoi tu t'es pointée alors que je smatchais? demandai-je. C'est pas de ma faute. Arrête de pleurer et relève toi. Est-ce que j'ai pleuré quand tu m'as fait la même chose tout à l'heure ? 

Je me retournai et je souris. C'était jouissif de les voir souffrir pour une fois. 

Quand je rentrai à la maison, j'eus la surprise de découvrir mon père avec les ouvriers. Ils avaient bien avancé et bientôt ma voiture aurait un toit sur sa tête.
-Salut Sar', tu viens avec moi faire des courses ?
-Volontiers papa. 
Étrangement, faire des courses avant ne me plaisait pas du tout, mais je devais avouer que passer un peu de temps seule avec mon père était devenu assez rare.
-Dis Papa.. est-ce que tu as hâte d'aller à New York ?
-Oh oui. J'ai hâte. Voyager uniquement avec Duncan et toi, ce sera super. D'ailleurs, on ne l'a pas beaucoup vu.
-Je crois qu'il n'a pas tenu son délire d'abstinence sexuelle.
-Je ne crois pas non plus. D'ailleurs, en parlant de ça.. Sarah, il faudrait peut-être que tu prennes la pilule, non ?

Mon père semblait tout gêné.
-C'est déjà le cas. Depuis quelques mois, je m'en suis occupée avec Mary.
-Ah. D'accord. C'était au cas où..
-Oui Papa. T'inquiète. D'ailleurs, est-ce que je peux participer au mur des conquêtes ? 
-Pardon ?
-Je sais que Duncan y participe, alors je me demandais si moi aussi je pouvais y participer.
-Je.. Sarah, il faut quand même avoir une sexualité un peu plus.. ouverte que celle que tu peux avoir avec ton petit ami. J'en suis très content personnellement et je ne préfère pas que ça change. 
-Mais Papa.. tu as vérifié que je n'y étais pas, n'est-ce pas ? Sur le mur des conquêtes. Si tous tes amis y participaient et même si Duncan y participe..
-Chérie, ta mère n'a jamais figuré sur le mur des conquêtes, Line n'a jamais figuré sur ce mur. Les petites amies n'ont pas leur place sur ce mur.
-Oh. Très bien.
Il ne voulait pas me vexer en disant que c'était une chose purement masculine et qu'il fallait sûrement prendre une photo de nu.
-Je ne dis pas ça parce que tu es une jeune femme, mais parce que je ne pense pas que tu sois comme ça. Comme Duncan, je veux dire.
-Ou comme toi à la fac.

-Moi je n'avais pas de petite-amie fixe. Et quand j'ai commencé à sortir avec Elena, je ne me serai jamais permis de l'afficher de la sorte, surtout pas devant son frère. Maintenant, peut-être que tu devrais inventer le pendant masculin du mur des conquêtes..
-Tu sais quoi ? Oublie. On ne devrait plus en parler. C'est gênant. 
-Oui, un peu.

Nous étions arrivés au supermarché et nous croisâmes une ex de mon père. C'est comme ça que je compris le sourire crispé qu'il avait sur le visage. Je n'avais jamais vu cette femme et mon père m'apprit par la suite qu'il était sorti avec elle au lycée. Autant mon père n'avait aucun intérêt pour elle, autant elle.. elle en aurait bien fait son goûter. Sauf quand elle vit son alliance, elle bouda un peu.
-Pourquoi elle te parle encore alors que vous avez couché ensemble ? hallucinai-je alors que nous achetions de la lessive.
-Oh non. Je n'ai pas couché avec elle quand j'étais au lycée. 
-Ah bon ?
-Non, j'ai couché avec elle quelques mois avant de rencontrer Mary. Quand j'étais.. célibataire.
-Aaaah. D'accord, c'est une des fameuses que je n'ai pas eu le droit de rencontrer ! 
-Voilà. 
-Papa ? Un jour tu me parleras de toutes tes expériences ?
-Non.
-Ça veut dire que j'apprendrai les trucs comme dans Sur la route sur Madison ? 

-Oui. 
-Je demanderai à James avant. Pourquoi tu ris ?
-Tu as les mêmes goûts cinématographiques que ta mère. Tu lui ressembles tellement. Je crois que ça te fait du bien de passer un peu de temps avec ta famille Evans.
-Si ça ne tenait qu'à moi, je les verrai tous les jours. Tu sais que j'ai choisi son appartement avec Eli ? Et que j'ai ma chambre.
-Oui, je le sais. C'est celle du haut sur la droite n'est-ce pas ?
-Oui, mais comment..

-Je te connais par cœur et ton oncle aussi d'ailleurs, parce qu'il a mis une photo sa fratrie avec toi au mur dans cette chambre. Pour que tu te réveilles sous le regard aimant de ta mère à chaque fois que tu viens. C'est ce qu'il m'a dit. 

Mon père se dirigea en sifflotant dans les rayons. Visiblement, il avait juste besoin de produits ménagers. 
-Alors, dis-moi quel est ton programme à New-York ?
-Et bien, Clive m'a demandé de venir avec lui au bal de promo de Ray et à sa remise des diplômes pour lui faire une surprise. D'ailleurs ce serait cool si tu venais avec moi à la remise des diplômes, c'est la journée avant ta conférence. Après, je crois que le samedi soir, il y a le concert du père de Chuck, et il m'a envoyé deux places. Une pour toi et une pour moi. Donc prévois un costume. La dernière fois que je me suis rendue à son concert, c'était avec Maman.
-Je sais bien. C'est moi qui avais acheté les places pour vous deux. Et.. ce n'est pas ton cousin, là ?

Duncan était juste devant nous, entrain d'acheter un déodorant visiblement. Il fut bientôt rejoint par une fille ultra cute.. l'ancienne bonne de Grand-Mère Picsou. Il se retourna et nous vit. Son regard changea. Il envoya la fille au loin et une fois qu'elle fut partie, il s'avança vers nous. 
-Salut, qu'est-ce que vous faites là ?
-On fait des courses. Apparemment toi aussi.
La fille revint et elle rosit en nous voyant.
-Bonjour mademoiselle, vous allez bien ? lui demanda gentiment mon père.
-Oui oui monsieur McAllister.
-Appelez moi John comme tous les amis de mon neveu. On vous laisse. Appelle-moi ce soir, Duncan.
-Oui, oncle John. 

Mon père lui ébouriffa les cheveux ce qui avait le don d'énerver mon cousin.. et moi aussi. Une fois sur le parking, mon père se tourna vers moi.
-Je crois que c'est plus sérieux entre ton cousin et cette fille qu'il ne veut le dire. 
-Ah ?
-Il ne ferait pas les courses avec elle. Et comme par hasard, elle était à Malibu le jour de ton anniversaire ? Je veux bien croire aux coïncidences mais là.. je pense que ce n'est pas pour rien que ton cousin a rompu avec son petit-ami. 
-Tu crois qu'il s'est vraiment attaché à la bonne ? 
-Oui. Je le crois. 

Est-ce que mon père avait raison ? Duncan serait-il tombé amoureux d'elle ou n'était-ce qu'une passade comme je le pensais ? Depuis que j'avais appris pour sa bisexualité, je me demandais souvent si ce n'était pas un rôle qu'il jouait et s'il pouvait vraiment s'attacher à quelqu'un. Mais mon père était un expert en relation amoureuse. Du moins, de mon point de vue. Il était assez juste dans ses jugements. Et tout à coup, je me demandai ce qu'il pensait réellement de ma relation avec Marc. Je devais mettre Duncan sur le coup. Il me répèterait tout, à coup sûr. 

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