A thousand miles
Il commença à jouer et je le laissai faire. Il ouvrit la bouche et commença à chanter : Making my way downtown...Walking fast... Faces pass... And I'm home bound. Il avait une voix grave, différente de celle de Ray mais tout aussi belle. Il me regardait en riant et cela me fit presque rire alors que ses doigts volaient presque sur les touches. Staring blankly ahead just making my way laking a way ...Through the crowd.. J'appuyai sur les touches, tout doucement, en priant intérieurement pour ne pas faire de fausses notes et je poursuivis la chanson : And I need you... and I miss you... and now I wonder... If I could fall into the sky... Do you think time would pass me by ? 'Cause you know I'd walk a thousand miles. If I could just see you tonight..
Qu'est-ce que j'étais entrain de faire ? J'étais entrain de chanter avec Chuck Grass ? Moi qui détestais tant ma voix quand je chantais ? Moi qui n'avait chanté que devant Ray... ? Je continuai, je souris et lui aussi. Il chantait de concert avec moi. Je ressentis la même chose qu'avec Ray. Un étonnement incroyable.. et l'impression d'être seule sous ma douche. La chanson se termina soudainement. Sauf que je ne voulais pas ça s'arrête. Je n'étais pas prête. La chanson My immortal de Evanescence me revint en mémoire. Cette chanson était splendide, je me souvins que mon père l'avait jouée juste après l'enterrement de ma mère. Je m'étais assise ce jour là près de mon père, dans notre salon. C'était la dernière fois que j'avais entendu cette chanson. Je n'avais besoin de personne pour me dire ce que je devais faire, quelle touche presser. Je fermai les yeux. C'était étrange comme sensation, comme si ma mère était juste à côté de moi, que j'étais sur les genoux de mon père et.. qu'il avait ses mains sur les miennes ou les miennes sur les siennes. Je savais que je souriais, je n'étais plus là dans la chambre d'hôtel. Plus vraiment.
When you cried I'd wipe away all of your tears..When you'd scream I'd fight away all of your fears.. And I held your hand through all of these years.. But you still have all of me. (1)
Je comprenais enfin pourquoi mon père avait chanté cette chanson alors qu'il venait de perdre le premier amour de sa vie. C'était la dernière fois que j'avais vu des larmes de tristesse couler des yeux si beaux de mon père. Pourquoi est-ce que j'y pensais maintenant ? Était-ce l'approche de la commémoration des défunts juste après la Toussaint ? Ou alors parce que c'était la seule chanson que je connaissais par cœur ? Je l'ignorais sincèrement. La dernière note flotta dans l'air. Et je rouvris les yeux. Je tournai les yeux vers Chuck. Il était abasourdi.
-Tu as un fond de voix incroyable ! Je suis sérieux, tu as pensé à faire de la musique en tant que pro ?
Je le regardai avec de grands yeux et je ne sus pas quoi répondre. Je jetai un regard vers Sophie qui était juste derrière et s'était arrêtée de jouer au billard tout à coup. Elle savait que je n'écoutais jamais cette chanson et me fixait bizarrement. Je sentais que j'allais avoir un interrogatoire en règle. En tout cas, je devins rouge et je me levai comme si j'étais sur des ressorts.
-Il faut qu'on y aille. Il est tard. Vous pensez que l'hôtel peut nous appeler un taxi ?
-Pourquoi tu pars déjà ? On a à peine eu le temps de parler ?
Je me retournai et je vis Ray. Clive n'était plus là, lui. Depuis quand était-il là, dans la pièce ? M'avait-il entendu chanter ?
-Enfin, ce n'est pas de sa faute Ray, rétorqua Chuck. Tu invites une fille et tu ne l'occupes pas.. Nous on s'est follement amusé, ajouta-t-il en posant son bras en travers de mes épaules et me ramenant d'un geste vers lui. Rhoooo, fais pas cette tête, on a babysitté Sarah et sa copine. File jeune fille.
-Pardon ? babysitté ?
Je me reculai et je le regardai avec un air pseudo outragé. Il se mit à rire et j'entendis le rire cristallin de Ray tout de suite après. Il avait réussi à lui remonter le moral et au fond de moi je lui en étais reconnaissante. Je me levai pour aller vers Ray et je lui ébouriffai les cheveux. Il prit un air offusqué et je vis dans ses yeux qu'il allait se venger.
-N'essaye même pas.. marmonnai-je en reculant un peu, comprenant tout à coup cette donnée.
Il m'attrapa et commença à me chatouiller. Je me dégageai et il me courut après dans la suite. Je criai, je ris. Il me rattrapa sur le lit et me fit tomber dans les draps. Il me chatouilla jusqu'à ce que j'appelle Sophie au secours.
-Sophie !!! Pitiéééééé !
Ma copine arriva par derrière et elle lui sauta littéralement dessus. Je vivais un truc vraiment incroyable. J'avais l'impression de me répéter mais c'était vrai. Dans la chambre d'hôtel venait de débuter une véritable bataille de polochon très... chatouillante.. J'étais hilare et quand Owen explosa l'oreiller sur Ray et que des plumes volèrent tout autour de lui, j'hurlai de rire, comme tout le monde. C'est à ce moment là que Clive arriva. Il sourit de toutes ses dents en voyant son meilleur ami avec des plumes dans les cheveux.
-Jay me suit de près, si elle voit ça, elle va vous assassiner.
Les garçons cessèrent de sourire tout à coup. Jay devait être l'agent.
-Les filles, vous devriez y aller je pense, fit Ray. Je vous raccompagne jusqu'en bas. Vous pouvez appeler l'accueil pour avoir un taxi les mecs ?
Ray m'entraina par la main et prit aussi celle de Sophie. Il était en chaussette et il se mit à courir vers l'escalier de service. Il laissa la porte entrouverte et nous fit signe de ne pas faire de bruit.
-Qu'est-ce que..
Il plaqua sa main sur ma bouche et m'empêcha de parler, je vis son agent passer et il attendit une dizaine de seconde avant de courir vers l'ascenseur en me tenant. Dès que la porte se referma, il éclata de rire. Un vrai gosse. Il s'appuya sur la cabine et me regarda. J'avais presque l'impression que nous étions tous seuls alors que Sophie était là.
-Vous rentrez directement chez vous ?
-Oui ! En tout cas, merci de nous avoir invité, on a bien rigolé.
Ray sourit mais ne dit rien. Il regarda les étages qui défilaient sous nos yeux et quand on arriva au rez de chaussée, retint la porte de l'ascenseur.
-Sarah ?
Je me retournai et je vis Sophie aller vers la réceptionniste pour demander si notre taxi était arrivé. Il avait un air tellement sérieux que je me demandais ce qu'il allait me dire.
-Tu pensais à qui quand tu as chanté Evanescence tout à l'heure ? Tu avais tellement d'émotion dans la voix.. c'était splendide.
Il était donc là. Et il m'avait entendue. Je penchais la tête sur le côté avant de lui répondre.
-À ma mère.
La porte allait se refermer mais il la retint.
-La prochaine fois que Chuck te demande de chanter pour lui, ne le fais pas s'il-te-plaît. Je considère que c'est mon privilège, tu es mon amie à moi avant d'être la sienne. Et en plus, on a pas eu le temps de faire notre duo...
-Il ne me l'a pas demandé, j'en avais juste envie, j'en avais juste besoin, c'est de ta faute, tu m'as fait miroité un duo avec toi aussi, le rêve de toute groupie qui se respecte, ajoutai-je avec ironie ce qui le fit rire.. Il faut que j'y aille.
-Attends..
Il m'attira par le bras et l'ascenseur se referma juste derrière moi. On était tous les deux dans l'ascenseur et il me prit dans ses bras.
-Merci d'être venue me dit-il alors que j'avais mon nez sur son torse et qu'il avait son nez dans mes cheveux. C'était vraiment cool. Désolé de ne pas avoir été là mais si tu t'es bien amusée, ça me fait plaisir.
-Je me suis bien amusée. Beaucoup même.
-Cool. Tu sais quoi ? On n'a pas fait notre selfie cette fois..
-Selfie d'ascenseur ? Ça me plaît bien. Tu as ton.. pourquoi je te demande ? Sors ton téléphone McClunsky, et dépêche toi.
Quatre clichés plus tard, la porte de l'ascenseur s'ouvrit alors que Ray posait ses lèvres sur mon front pour un cinquième cliché. C'était Sophie.
-Sérieusement ? Le taxi nous attend Sarah. Arrêtez de faire les guignols.
Je l'attirai par le bras, elle était tout sourire et je vis le flash alors que Ray et moi avions la même idée et que nous avions collé nos têtes près de celle de Sophie en faisant des grimaces. Mon ami nous poussa hors de l'ascenseur et me dit qu'il m'enverrait les photos un peu plus tard. Il retint la porte, je crus qu'il voulait encore nous dire quelque chose mais je vis Bob en reflet sur le miroir derrière Ray. Je me retournai et je le vis entrain de sourire. Bob n'avait pas les scrupules de Ray, peut-être dû à son âge, aussi il me serra dans ses bras directement. Comme si j'étais un membre de sa famille.
-Parait que tu as été malade ? À cause de toi, monsieur nous a cassé les pieds pendant 3 jours, il était d'une humeur massacrante.
-C'est pas vrai !!
-Tu m'as lancé ta chaussure dessus.
Ray devint rose et balbutia alors que son ami riait à gorge déployée.
-Vous ne deviez pas y aller ! lança Ray en fusillant du regard Bob.
Bob me fit un clin d'œil alors que j'acquiesçais. Je regardai Sophie et elle me poussa littéralement dans le taxi. Elle lâcha mon adresse au chauffeur et elle ne dit rien pendant les 5 minutes qui suivirent.
-Soph' ?
Ma meilleure amie ne détourna pas les yeux de la vitre et je ne comprenais pas vraiment son mutisme. Quand on arriva à la maison, mon père sortit de la maison et paya le taxi alors que nous montions dans ma chambre toutes les deux, j'allai lui demander ce qu'elle avait quand mon père arriva tout sourire.
-Tu restes ce soir Sophie ? lui demanda-t-il en s'appuyant sur le chambranle de la porte.
-Je veux bien, si je passe une minute de plus avec Maman elle va..
Je l'interrompis en la tirant par le bras.
-Papa ! C'est pas que tu gênes mais un peu quand même. Tu peux nous laisser, on a envie de parler de trucs de filles, là.
Mon père piqua un fard et finit par éclater de rire.
-Tu ne peux pas te rendre compte à quel point ne pas te voir dans ta chambre m'a rendu triste Choupi. Je vais vous laisser, en fait, Mary n'était pas avec toi ? Elle n'est pas encore rentrée.
-Je l'ai laissée avec Elijah alors.. il est probable qu'ils soient entrain de parler de mode autour d'un verre. Les garçons ne sont pas là ?
-Tom est là et Brian, je ne sais pas.
-En fait, tu es entrain de nous faire comprendre que tu t'ennuies et que tu veux qu'on descende.
-Non mais..
-Laisse nous 15 minutes et cherche un film P'pa.
Mon père sourit comme un gosse et tourna les talons tout aussi vite. Il ne fallut que quelques secondes à Sophie pour se mettre à crier comme une groupie et à sauter sur place.
-Oh MON DIIIIEEEEUUUUU ! ça fait au moins UNE heure que j'ai envie de faire ma groupie !! J'ai rencontré Clive Slunder en vrai. Je ne vais JAMAIS m'en remettre. Tu te rends compte le nombre de délire qu'on a eu sur Grass depuis la création du groupe !
-C'est clair. Tu te souviens de la partie de Sims qu'on avait faite ? Tu étais mariée avec Chuck Grass dedans. Il est sexy hein ?
-Je pense qu'il est la définition du sexy et franchement ? Tu as une chance incroyable, tu es leur pote.. à tous. Genre.. tu as chanté en en duo avec lui, le truc PAS CROYABLE. Tu imagines la tête que ferait l'autre pouffe si elle voyait ça ?
-Tu parles d'Alexandra la Pute ?
-Oui. J'envie trop ta vie parfois, Sarah McAllister, conclut Sophie en s'affalant sur mon lit.
-Pourquoi ? Elle n'a rien de particulier ma vie..
Sophie se redressa tout aussi vite.
-Attends. Tu as l'un des gars les plus hots et célèbres du monde, en tout cas, le fantasme de 50% des ados de la planète qui t'appelle au téléphone pour te demander de passer un peu de temps avec lui, en mode : Hey Sarah, j'ai grave envie de te voir pour te montrer ma guitare et..
-Tu es crade. Pour me montrer sa guitare ? Tu étais pas obligée de sous-entendre un truc aussi sexuel, Ray n'est pas comme ça. C'est un gentleman.
-Justement, tu as un gentleman intelligent et beau qui te considère comme son amie au minimum. Alors oui, j'aimerais avoir ta vie ne serait-ce que quelques minutes, rien que pour avoir Ray McClunsky qui m'appelle au téléphone.
-Tu dis ça mais Clive semblait plus qu'intéressé par toi Sophie. Genre, il avait les yeux qui pétillaient. Vous avez fait quoi pendant que Ray me montrait sur quoi il bossait ?
-Il t'a montré sur quoi il travaille ? Wow. Vous êtes de très bons amis en fait. Il te fait suffisamment confiance pour.. enfin tu me diras, tu es une fille digne de confiance. Et bah...
Tom débarqua dans ma chambre en hurlant avec un pistolet à eau et je reçus un liquide dans les yeux et partout... et ce n'était pas de l'eau.. c'était visqueux. Je hurlais. il allait me le payer, amèrement.
-Reviens là espèce de... de.. pourriture !!
Le garçon éclata de rire et quand il vit que j'allais lui faire très très mal, il s'enfuit en courant dans les escaliers. Je le suivis mais suite à l'espèce d'huile dégueulasse que j'avais dans les yeux, mon karma venait de changer de manière drastique. Je me pris les pieds dans un sac, à trois marches du bas de l'escaliers et je tombai sur Brian qui venait de poser son sac. J'entendis un bruit sourd et je me retrouvai allongée sur lui. Il se tenait la tête qui venait de cogner sur le sol assez durement.
-Dégage grosse vache, tu m'écrases.
Il me poussa violemment sur le côté et je me retrouvai sur le sol près de lui.
-Tu pourrais t'excuser en plus, tu es un vrai danger public.
-Je me suis presque tordue la cheville à cause de ton sac tout pourri et toi, tu espères des excuses ? Espèce de taré va !
Je vis Sophie juste à côté de moi. Elle avait les cheveux mouillés là où le liquide de Tom l'avait atteinte et elle avait une tâche sur son débardeur. Elle m'aida à me relever et je la vis tendre la main à Brian. Elle jouait à quoi là ? Pourquoi elle aidait l'ennemi ? Il lui fit signe que ça allait et il se releva en me fusillant du regard. Je me frottai le coude et j'entendis mon père parler.
-C'est moi où j'ai entendu une chute ?
-Ça va, lâcha Brian, énervé. Maman est par là ?
-Non, elle est de sortie, je pense.
-Ah. Je vais chez un pote en fait. Je rentrerai tard.. ou pas du tout.
-Ta mère ne voulait pas que tu sortes ce soir Brian. Elle a été très claire sur ça.
Brian leva un sourcil.
-Alors Sarah, elle a le droit de découcher pendant des jours parce que tu l'as punie pour une fête mais moi j'ai pas le droit alors que techniquement, ce n'est pas moi qui risque de finir en cloque ? C'est de la pure discrimination.
Il venait de dire quoi cet imbécile ? J'allais lui dire ses quatre vérités quand la voix de mon père me parvint par derrière.
-Sarah n'a pas découché, jeune homme. Elle était malade et elle est restée chez son oncle, pas chez un pote. Et je n'apprécie pas le ton que tu viens de prendre et que tu sous-entendes que ma fille est une Marie-couche-toi-là.. Alors, non, tu ne sors pas ce soir. Et j'attends que tu présentes des excuses à ma fille.
-Moi ? des excuses à Sarah alors qu'elle était au SPA avec son oncle au lieu d'aller en cours, quand elle était censée être malade et qui vient de me pousser dans les escaliers ? Pas question. Par contre, comme je suis privé de sortie un vendredi soir, je vais faire comme toute personne punie et rester dans ma chambre jusqu'à ce que mort s'en suive. Apparemment, quand on boude et qu'on s'enferme dans sa chambre dans cette maison, les punitions sont levées.
Il prit son sac et monta les escaliers sans attendre de réponse de mon père.
-Sarah, Sophie, vous n'avez qu'à commencer le film, j'arrive dans deux minutes.
Mon père nous contourna et monta à la suite de Brian. Je mourrais d'envie d'aller écouter à la porte mais je n'osais pas. Sophie me regarda et secoua la tête. Elle et moi n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre.
-Tu ferais mieux d'aller te changer au lieu d'espionner ton père parlant avec Brian. D'ailleurs, je crois que tu voulais tuer Tom et il est juste là.
Je me retournai et vis la chevelure de Tom courir vers la salle à manger. Elle avait raison, mon père était entrain de passer un savon à Brian, je devais en profiter pour faire autre chose et revoir l'ordre de mes priorités. Je courus après Tom et je le tirai par les pieds alors qu'il s'était caché sous la table. Je lui subtilisai son pistolet et je vidai toute la charge sur lui. Il n'en restait pas beaucoup..
-Je peux savoir à quoi tu joues avec ce.. c'est quoi d'ailleurs ?
-Du pipi de troll..
-Pardon ?
Le petit garçon éclata de rire et essaya de rattraper son pistolet.
-Tu as mis quoi dedans ?
-Des œufs, de l'huile, du sucre et du produit vaisselle.
-Sophieeeeee ! N'avale surtout pas cette mixture immonde. Tu es un malade Tom. Dans ta chambre, tu es puni. Tout de suite.
Il me regarda avec des grands yeux et cessa de rire. Il y avait des crayons sur la table et il me les lança au visage avant de sortir de la pièce. Je vis Sophie entrain de rire.
-Du pipi de Troll ?
Elle explosa de rire et je ne pus m'en empêcher moi non plus. Je filai à la buanderie suivie de Sophie pour qu'on se change toutes les deux. Je lui passai un legging et le premier sweat qui me tombait sous la main et moi-même j'enfilai un sweat de Harvard. Je mis nos affaires dans la machine et j'eus l'idée du siècle pour connaitre la conversation entre mon père et Brian.
-Tu sais quoi ? Tu peux aller faire chauffer des popcorns ? Je reviens dans deux secondes.
Je montai les escaliers. La porte de Brian n'était pas encore fermé.
-Je n'aime pas quand on me psychanalyse John. Retourne avec ta fille, puisqu'elle est si importante à tes yeux.
-Brian. Sarah est plus qu'importante à mes yeux, elle l'a toujours été et elle le sera toujours mais ça ne veut pas dire qu'elle est la seule à avoir de l'importance. Tu es un peu le fils que je n'ai jamais eu et je me retrouve en toi. Je sais que..
-Qu'est-ce que tu veux !
Mon père hoqueta mais je remarquai que Brian regardait dans ma direction, aussi je poussai la porte. Mon père fronçait les sourcils dans ma direction.
-Je voulais juste savoir si tu avais des choses à laver Brian, je fais une lessive parce que ton petit frère a bousillé les fringues de Sophie. Mais c'est con de faire une lessive pour un jean et un débardeur.
Brian se leva sans dire un mot, prit son panier de linge sale et me le carra dans les bras avant de refermer la porte derrière moi. Tu es le fils que je n'ai jamais eu. Wow. Je ne m'attendais pas à ça. Mais vraiment pas. Je descendis et je mis les affaires de Brian dans la machine avant de la lancer. Je rejoignais Sophie et lui murmurais ce que je venais d'entendre.
-C'est pas très étonnant. Je crois que quelque part, pour un homme, avoir un garçon à qui apprendre ses.. ses trucs d'homme c'est important. Un peu comme avoir une mère pour aller acheter de la lingerie, tu vois ? Hey John, on vous attendait !
Mon père s'installa entre nous deux et posa ses deux bras autour de nous et nous approcha de lui.
-Tu sais Sophie, ça fait 16 ans qu'on se connait maintenant. Si tu as envie de me tutoyer, tu peux, hein ?
-Ça me ferait bizarre en fait. J'ai l'habitude. Je peux envoyer le film ? ajouta-t-elle.
-Attendez-moi, me parvint la voix de Brian. C'est normal que Tom soit dans sa chambre ? Il vient de me dire que Sarah l'avait puni.
Je me retournai vers Brian qui venait de parler. Il avait l'air beaucoup plus calme.
-Va voir le bordel qu'il a fait dans la cuisine. Et il a balancé une mixture immonde dans ma chambre, il l'avait mérité.
-Va le chercher Brian s'il-te-plaît mon garçon. On ne punit pas indéfiniment un enfant de 8 ans qui a fait une bêtise Sarah. Tu vas voir, il va vouloir s'excuser dès qu'il sera là.
Mon père avait raison comme d'habitude. Tom me présenta ses excuses et je les acceptai du bout des lèvres. Mon père avait choisi X-Men pour nous faire plaisir. Brian s'assit à côté de Sophie.
-C'est mon sweat, ça..
-Ah, je ne savais pas.. attends je vais l'enlever.
-Non c'est bon, tu n'auras qu'à me le rendre un autre jour.
On sonna à la porte et Papa se leva. Mon père avait commandé des pizzas. J'avais l'impression que rien n'avait changé. Sauf qu'il y avait Brian et Tom avec nous. Enfin.. Tom regardait et Brian pianotait sur son téléphone. Il tourna soudainement les yeux vers moi et me fusilla du regard, je devins toute rouge et je me détournai. Mon père arriva. Il posa les 4 cartons de pizzas et j'ouvrais la première.
-Sérieusement ? Tu as pris une pizza avec des anchois ? J'aime pas trop les anchois Papa.
-Elle est pour Brian et moi celle-là, la pizza spéciale fille est juste en dessous. Tom est-ce que.. Quoi ?
Je regardai mon père avec de grands yeux.
-La pizza spéciale fille ? C'est quoi ce comportement sexiste ?
-Chérie, je sais que tu n'aimes les anchois parce que tu trouves ça trop fort en goût
-N'essaye pas de comprendre Sarah, l'interrompit Brian. Les femmes aiment certains trucs, les hommes d'autres trucs et c'est tout. Rien de plus, rien de moins, tu peux me passer une part Sophie stopl'. Perso, ce sont mes préférées. Une pizza d'hommes quoi, Tom, tu peux aller chercher l'huile pimenté.. ah non c'est bon.
Il rajouta une bonne rasade d'huile pimenté par dessus et sourit à Sophie.
-Tu veux goûter ?
-Je vais me contenter des pizzas pour midinette, papillonna des sourcils ma copine.
J'avais oublié qu'elle trouvait Brian assez sexy. Mon père avait pris une pizza végétarienne et quand je tendis ma main pour en prendre, je vis un regard d'intelligence entre mon père et Brian.
-Quoi encore !
-Rien du tout. J'ai envie d'une bière, je vais en chercher une.
-Tu m'en ramènes une John stoplait ? demanda Brian avant de visiblement se rappeler à qui il venait de demander. Enfin..
Mon père était debout devant la télé et resta interdit quelques instants avant de partir dans la cuisine.
-Bravo Brian tu viens de montrer à mon père que tu es un alcoolique, c'est sûr que tu vas remonter dans son estime comme ça.
-Hey. Et si tu la fermais pour voir ? Parce que y'a une meuf canon qui est entrain de parler à la télé et tant que tu es pas aussi canon qu'elle, tu la fermes. Par contre Sophie, toi tu peux me parler quand tu veux.
J'allais répliquer mais mon père arriva. Il avait 5 bouteilles à la main. Une de Canada dry pour Tom, deux Cocas pour Sophie et moi, et il tendit une bière à Brian.
-Pardon ? Pourquoi Brian a droit de boire de la bière et pas moi ? m'exclamai-je en hallucinant.
-Parce que moi j'ai demandé poliment. Et que la bière, c'est un truc d'hommes. Tchin.
Ils trinquèrent en tapant le goulot de leurs bouteilles. Même Sophie hallucinait.
-Okay. J'ai compris, on va vous laisser entre hommes alors.. nous, nos boissons de filles et notre pizza pour fille.
-Ouais c'est ça, allez mater une comédie romantique à deux balles sur les états d'âmes de célibataires qui sont absolument pas bandantes, et qui déblatèrent sur les hommes, ces créatures infâmes, rétorqua Brian. Genre Bridget Jones.
-Je te trouve bien renseigné pour un mec qui n'aime pas les comédies romantiques.
-Je n'ai pas dit que j'aimais pas ça, j'ai dit que la plupart du temps, c'était pourri. Et sérieusement Sarah. J'ai été élevé par une femme, évidemment que je m'y connais en comédie romantique, comment crois-tu que je ne sois resté célibataire que trois semaines depuis que je suis pubère ?
-Je m'en fous de..
-Sarah. Surveille ton langage et si c'est pour vous battre tous les deux, sortez du salon, vous faites beaucoup trop de bruit.
Je me levai et je fis signe à Sophie de me suivre mais elle me jeta un tel regard que je ne savais pas si je faisais le bon choix. Est-ce que je faisais.. erreur de partir comme une furie ? Je me rassis et je vis un sourire narquois sur le visage de Brian.
-Je reste pas pour toi mais parce que X-Men avec Papa, c'est un truc à pas manquer, il imite Magneto à la per-fec-tion.
Je disais la vérité mais c'était sans compter sur ma capacité à m'endormir dans les bras aimants de mon père durant ledit film. J'étais un gros bébé en fait, mais parfois, j'aimais vraiment ça. Je me réveillai à la fin du film et je vis Sophie qui penchait la tête vers Brian dangereusement. Je n'étais la seule à être crevé. Brian ne me regardait pas et je le vis remettre une mèche derrière l'oreille de ma meilleure amie et la faire basculer légèrement sur son torse. C'était quoi ce délire encore ? Il essayait de la draguer ou bien ?
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(1). When you cried I'd wipe away all of your tears..When you'd scream I'd fight away all of your fears.. And I held your hand through all of these years.. But you still have all of me.
Lorsque tu pleurais, j'essuyais tes larmes, quand tu hurlais, je combattais toutes tes peurs, et j'ai tenu ta main durant toutes ses années.. mais tu as toujours tout de moi.
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