Super-Héro
Le cours se passait dans un silence amorphe qui ne dérangeait pas le moins du monde la professeur. Mme Doulag poursuivait son explication de je ne sait qu'elle théorème alambiqué d'un type mort il y a des lustres. Pour faire simple la moitié de la classe s'occpait à diverses actions sans le moindre rapport avec le cours, avec un ennui profond et l'autre dormait tout simplement. La seule execption à cette histoire était assise au premier rang, vêtue d'une chemise blanche trois fois trop grande pour elle et s'appelait Johanna Stefen. Dans n'importe quel cours, elle arborait le sourire joyeux et l'attidude surexcicité d'un gosse en plein DisneyLand. Il m'était souvent arrivé, dans une lassitude profonde lors d'un cours de l'observer. Un peu de la même manière qu'on a de dessiner sans aucun talent pour survrire à l'ennui scolaire. Sans le moindre sentiment, bien évidemment. De plus je ne lui avait jamais parlé en face à face. Elle avait une petite voix aigu et s'exprimait toujours à la mode des siècles passés. En fait elle semblait tout droit venir des siècles passés. De part sa façon, de parler, de s'habiller, de se coiffer, où même de réagir. Elle était plutôt petite : du genre, 1m60, fine, menue, plate. Le genre d'adolescente que tu pourrais briser d'une simple pichenette. Elle ne se déshabillait jamais, vraiment. Elle avait toujours un jeans et des manches longues qu'importe la saison. C'était un rouquine, au cheveux long, qui portait de grosses lunettes. Je ne connaissais pas la couleur de ses yeux, je ne m'en étais jamais approché trop près. C'était également une solitaire. Comme si, personne n'était assez bien pour elle. Ce qui d'une certaine manière ne choquait pas. Elle était si.... différente. Je n'était pas trop étonné qu'elle ne puisse trouver sa place. Enfin je n'allait pas passer lui faire en "coucou" ! Je ne suis pas le service populaire non plus ! Je la trouvait bizarre aujourd'hui. Les yeux rivés sur ses cahiers, silencieuse.
La prof notait un exercice d'algèbre au tableau qui ne serait pas exécuté par la moitié de la classe lorsque Joanna se leva, comme ça sans prévenir. Son sac à la main, elle courut jusqu'à la porte et elle s'enfuit dans le couloir sans que personne ne puisse la rattraper. Ce qui acheva de tuer la léthagie ambiante. Certains était perdus, d'autres gênés et d'autres tristes. La prof,' elle, arborait une expression des plus choqué qui aurait valu de l'or. Hébétée elle m'appela, moi le délégué et m'ordonna de la suivre. Ainsi je sortit de la classe laissant Mme. Doulag et ses élèves dans le profonde incompréhension. Je refermait la porte derrière moi et regardait le couloir. Devais je partir à gauche où à droite ? J'étais prêt à parier qu'elle étais partie à droite. Ainsi je m'engageais dans le couloir, silencieux recherchant une jeune fille connue pour sa discrétion et sa timidité.
Les portes de cours étaient fermées. Derrière certaines on entendait les voix énervée où fortes de différents proffesseurs. Je passais devant les classes d'allemand et d'espagnol. Je longeais la classe d'histoires des Arts. Je cherchais déspérérement par où elle étais passé. Je ressemblais à un aventurier qui cherchait un trésor oublié. Qu'il voulait vraiment posséder, plus que tout au monde. Ainsi c'est dans ce silence stressant, angoissant que j'entrepris mes recherches. Je passais devant les escaliers. Je ne savais pas si je devais descendre au pas. J'hésitais, planté en haut des marches. J'eu ma réponse claire : son colier avec le petit pendentif en forme de croix religieuse gisait, solitaire et brisé sur les marches. En descendant je le récuperais, d'un geste désinvolte. J'avais étais élu délégué, en début d'année à la quasi unanimité et depuis je crois que je peux me vanter d'avoir réussi à régler tout les problèmes de la classe.
Je passait devant les toilettes des femmes et j'aurais put la rater si je n'avais pas entendu les petits reniflements. Je passais la tête dans l'encadrement de la porte ouverte, gêné. Sa chemise défaîte, froissée et trempée reposait dans un des lavabos. Ses lunettes gîsaient brisées. Le sol était assez mouillé pour offir une piscine à des souris. Affalée contre le mur du fond, en débardeur, tempée, Johanna pleurait toutes les larmes de son corps, en proie à une profonde douleur. Elle était repliée sur elle même en position foetale. Je n'hésitais qu'une seule seconde avant d'entrer, cette jeune fille avait besoin d'aide et j'avais la possibilité de lui offrir mon épaule. En avancant j'aperçus un petit objet brillant et sale derrière elle. Je ne m'en formalisais pas. Elle ne vit pas que j'étais debout devant elle. Elle avait les yeux fermés et s'occupait à pleurer et à gémir. Je ne savais pas quoi dire, et je commençais à paniquer. Je choisisde m'assoeir en face d'elle, indifférent à mon jeans qui se trempe.
"-Ca va ?" la question la plus débile ua monde, mais la seule que je trouvais. Parce que toute manière, que tout ce passe bien pas où pas on répondra toujours oui. Parce que je voyais dans quel état elle était, elle n'allait pas bien.
"-Va-t-en !" sa voix sonnait rauque et éraillé.
"-Non.
-Ne m'oblige pas à me répeter.
-Non.
-Va-t-en !.... S'il te plait !" essaya-t-elle mais cela de marcha pas. J'étais bel et bien décidé à rester avec elle et l'aider. Je dévisageait en silence. Ces côtes saillaient sous son vêtement. Ses larmes effaçait peu à peu le maquillage qui cachait des cernes. Ce maquillage que tu ne remarquais pas. Elle était si frêle, si fatiguée, si fragile. Uqi donc avait osé lui faire du mal ?
"-Qui t'as fait ça ?
-Personne.
-On va le refaire avec la bonne réplique. QUI t'as fait ça que j'aille le buter ?" Elle sembla vouloir réitérer sa réponse mais se retient. Elle laissa, silencieusemnt, l'écho de ses pleurs emplir la pièce. Assez longtemps pour me laisser croire qu'elle ne répondrait pas. Au moment où j'avais peru tout espoirs de réponses, sa voix cassée me répondit :
"-Le monde.
-Le monde ?
-Oui." nouveau silence, nouveau blanc, chacun observait l'autre dans un silence religieux. J'aurais tant voulu faire une petite blague, histoire de détendre l'atmosphére comme il est si facile de le faire entre amis. Mais ici c'était impossible. La détresse de Johanna immanait d'elle, collait aux murs et oblets, poissait tout sur chemin, emplissait la pièce. Elle créait un vide immense secondé par sa tristesse qu'il aurait été impossible de la riser par une simple blague. D'arriver et de dire: "Tient ue blague. Ho ! C'est drôle hein ? Super ! Ca va mieux ? Cool, by !". Dans le cas présent je ne voyais pas comment l'aider. C'était un peau comme vouloir combattre sans armes où former un puzzles sans la moindres pièces. C'était un casse-tête impossible. Elle bougea. Je pus alors découvrir le creux de ses poignets. Couverts de cicatrices horizantales et parrèles, plus où moins fraîches, qui remontaient jusqu'à son coude. Défoncés, déchirés, on aurait put croir que la seconde guerre mondiale s'était passés sur ses bras. Je les attrapait d'un geste rapide. Elle gémit. J'avais appyué sur ces cicatrices cela lui faisait mal.
"-Qu'est que c'est ?
-Mon chat.
-Te fout pas de ma gueule.
-... De l'automutilation." je lachait son bras, choqué. Je l'avais déjà compris. Mais ce l'entendre dire c'est... Je ne sais pas vraiment comment décrire. Il y a cette sensation dans ton bide, cette sensation qui dit que tu as honte et que tu te sens mal.
"- Pourquoi tu te fais ça ?
-D'après toi ? T'es con ? T'as besoin d'un dessin ?
-Non. J'ai compris que tu t'en voulais, que tu détestais. Je voudrais savoir pourquoi ? T'es si....
-Si conne, si chiante, si moche.... Une intello qui ne sert à rien.
-Non ! Qui t'as dit ça ?" elle déglutit.
"-C'est ce qu'il semble tous penser.
-Qui ?
-Le monde. Eux.
-Ceux que je dois buter?" elle rit sans joie. Juste un son rauque et morbide.
"-Tu crois vraiment que tu es un prince charmant ?
-Plutôt un super-héros. Change pas de sujet." De nouveau son silence. Je n'arrivais pas à savoir si c'était un mode de fuite et de repli où si elle si y était enfermée si souvent qu'elle n'arrivait pas à en sortir.
"-Oui c'est eux.
-Tu te.... fais harceler ?
-T'es une tête où c'est moi ?"grogna-t-elle. Elle était plus que sarcastique, elle était sur les nerfs et il y avait de quoi.
C'est le genre de moment où tu ne sais pas quoi répondre. Où tu ne sais pas quoi dire. Tu vois en face de toi une personne déchirée par un mal de société, un fléau humanitaire et tu ne peux rien faire. Tu n'es personne pour l'aider, la conseiller, la réparer. Elle vient d'avouer quelle se fait torturer par des personnes que tu connais sûrement. Alors que veux-tu faire ? Tu n'es pas un super héros et tu n'as même jamais remarqué cette fille qui jusqu'à présent n'existait pas pour toi. Tu n'as jamais rien vu de sa douleur quotidienne, de son harcèlement scolaire, de sa lente agonie. Et pourtant toi simple homme sans plus tu la prends dans tes bras, dans cette étreinte qu'elle mérite, tu la laisses pleurer, doucement. Et puis dans un souffle :
"-Je te protégerai."comme un super-héro.
Pour toute réponse, elle m'a sourit tristement. Elle avait du mal à le croire. Pourtant je lui prouverait. Je lui prouverait que ce n'est pas un mensonge.
R.B.
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