Chapitre IX
« Le premier consul en charge des affaires internes, comme le connétable en charge des armées, ne répondent qu’à l’Empereur. Ils sont nommés à vie et doivent signifier par testament leur successeur afin qu’il prenne leur suite. Nul ne peut s’y opposer si ce n’est le Saint Souverain qui peut, en tout temps et sans justification, démettre un de ses serviteurs et nommer un sujet de son choix à la place. »
Loi fondamentale du Saint Empire.
La renommée d’Anrash n’avait pas mis longtemps à se répandre et à faire le tour de la capitale. En un mois à peine il était devenu le mage le plus en vue de la cité. Bien rares sont les informations sortant du palais impérial aussi chaque rumeur en provenance de ce dernier revêt immanquablement un aspect féérique, presque irréel, sans doute amplifié par les inévitables distorsions que subit une même histoire répétée par plusieurs bouches.
Peut-être que l’origine de tout ceci était un garde présent lors de la représentation, peut être que quelqu’un avait entraperçu la lumière en provenance d’une des fenêtres de la pyramide inversée ou peut-être que tout ceci n’était qu’affabulations sans origine précise. Cela n’avait de toute façon que peu d’importance car toute anecdote qui avait pour origine la demeure de l’Empereur était invérifiable. Rarissime était les gens qui y entraient et encore plus rares étaient ceux racontant ce qui s’y déroulait. Il était inimaginable pour le commun des mortels que pareille merveille n’abrite pas de secret à la hauteur de sa magnificence et moins on en entendait à son propos plus l’imagination œuvrait. Cet immense bâtiment était dès lors devenu la source de toutes les fables et chaque madélien connaissait au moins une histoire à son sujet.
Indéniables étaient les talents d’Anrash mais il se disait à son sujet des choses si exceptionnelles qu’il ne se passait rarement plus d’une heure sans qu’il reçoive de la part de quelque notable de la ville une invitation. Les sommes proposées étaient toutes plus extravagantes les unes que les autres et pourtant aucune n’était jugée excessive pour attirer dans sa demeure celui qui avait, dit-on, empli de gaieté le cœur de l’Empereur pour un millier d’années. Falia était pour sa part excitée comme lors de sa première représentation. Après tout, lorsque le maître a pareille réputation même le disciple a le droit aux honneurs. Elle recevait des cadeaux d’un luxe qui lui était inconnu de la part des plus nantis des sujets de l’Empereur qui n’attendaient en retour qu’une seule chose : qu’elle interfère en leur faveur auprès de son mentor. L’Akshus restait cependant sourd à tous ses appels et non sans raison. L’Empereur l’avait si grassement payé que lui et la Fitale qui l’accompagnaient étaient désormais à l’abri du besoin pour au moins plusieurs années. Servir d’attraction à de riches nobles plus avides de renommée que d’esthétisme le répugnait. Il savait qu’il serait exhibé telle une bête de foire à tout le gratin de la cité s’il acceptait une des propositions qui lui étaient faites et cela le débectait au plus haut point. Même le recours à la prostitution, pensait-il, de par son côté intime et purement privé était plus respectable que cet irrépressible besoin d’attention qu’avaient ces bourgeois essayant de s’acheter ses services.
Il finit cependant par accéder à une requête mais pas n’importe laquelle. Cette dernière venait en effet du premier consul Prario en personne. Il s’agissait pourtant là encore d’une représentation visant à flatter l’égo de son employeur, qui n’était pas des moindres. Evidemment, Anrash était au courant de ceci mais il ne pouvait pas se permettre de refuser pareille invitation. Il avait en effet lui aussi ses travers et il était attiré par les gens de pouvoir comme le papillon par la lumière. Le désir de luxe, la recherche du plaisir et le besoin de reconnaissance étaient l’apanage de tout le monde finalement. La richesse permettait simplement l’assouvir tous ses plus bas instincts sans retenue, fussent-ils une vaine et avide recherche de prestige. La pauvreté ne rendait pas pour autant les gens meilleurs. Elle générait simplement des gens occupés à conspuer les possédants parce qu’ils osaient assouvir des désirs qu’eux-mêmes s’efforçaient de juguler, impuissant qu’ils étaient à les satisfaire. La puissance cependant était un cran au-dessus de la richesse car elle nécessitait des qualités autrement plus poussées que de simplement dépenser son argent plus ou moins sagement pour être bien employée. Les gens qui côtoyaient les plus hautes sphères politiques n’étaient pas forcément plus intelligents ou vertueux que les autres mais ils étaient confrontés à des problèmes d’une toute autre échelle ce qui les forçait à réfléchir, à développer une vision du monde et à agir, chose dont la plupart des gens étaient, selon Anrash, incapables. En somme le pouvoir et surtout son exercice créait des gens plus intéressants que la moyenne et c’était bien là ce qu’Anrash appréciait. Son désir de conversation et de réflexion serait, pensait-il, sans doute davantage satisfait qu’avec l’Empereur qui, s’il possédait du pouvoir, ne semblait pas en faire le moindre usage et ressemblait davantage à un dévot sans envergure qu’à un grand de ce monde.
L’invitation lui avait été transmise par un valet Ganash, tout de velours vêtu. La missive le convoquait pour la fête donnée en l’honneur des vingt ans de Firmarin, le fils ainé du premier consul. La famille Talmin conservait ce poste depuis désormais presque huit décennies et jamais aucun des Empereurs qu’ils avaient servis n’avait paru insatisfait de leur travail. Celui en l’honneur de qui serait donné la fête n’était donc pas un simple fils de notable mais avait toutes les chances de devenir un jour premier consul à son tour. Anrash, tout comme Falia, attendirent donc avec impatience cette cérémonie qui allait se dérouler à la fin du printemps. Les jours passaient et l’excitation gagna chacun des membres de ce duo, bien que l’un d’entre eux n’en faisait rien paraître.
Lorsque le grand soir arriva ils se vêtirent tous deux de leurs habits de représentation et marchèrent depuis leur auberge, l’une des plus onéreuse de la ville, jusqu’au palais consulaire, escorté par une troupe de soldats envoyée par leur employeur. Les gardes consulaires étaient vêtus d’une robe rouge et d’une armure d’or qui protégeait le torse et les épaules. Elle était toutefois fine et semblait davantage être un outil d’apparat que de protection. Enfin chacun des membres de cette prestigieuse unité maniait l’épée à deux mains ondulée, autant œuvre d’art qu’arme mortelle.
Lorsque les deux magiciens arrivèrent au niveau de la pointe basse de la pyramide et qu’ils entrèrent dans la demeure du premier consul ils découvrirent l’inverse de ce qu’ils avaient vu au palais impérial : tout n’était que faste et décoration. Partout tableaux, glaces et tapisseries se succédaient et il semblait que le seul métal présent était l’or. Un majordome les accueillit puis les accompagna jusqu’à la salle de réception où étaient disposé un immense buffet empli de pâtisseries sophistiqués, viandes raffinées et poissons savamment assaisonnés. Le nom des deux convives n’eut pas même à être annoncé que la foule entière s’était tournée vers eux. Les plus éminents personnages étaient présents, civils comme militaires, et personne ne put s’empêcher d’afficher un sourire, un crépitement dans les yeux ou un quelconque signe de satisfaction ou d’intérêt.
De toute évidence ils n’étaient pas considérés comme des artistes comme les autres car le duo fut invité à participer aux convivialités comme n’importe quel autre convive. Était-ce dû au fait qu’ils avaient parlé avec l’Empereur, qu’ils étaient mages ou simplement que leur renommée avait cru dans des propensions proprement extraordinaires ? Ils n’eurent pas la réponse avant que le premier consul en personne ne vienne les voir. Prario était un Bilberin à la marque presque symétrique sur le visage en forme d’oiseau. Son visage fin laissait élégamment pendre une crinière d’or sur son côté droit et affichait des yeux marrons en forme d’amande. Sa tenue quant à elle était presque entièrement rouge et couverte de broderies dorées.
Anrash fut surpris que cet homme, sans doute le plus important de l’Empire, se dirige spontanément vers lui et eut un moment d’affolement intérieur. Prario saisit-il la tempête qui surgit en lui ? En tout cas son ton de voix calme et posé calma aussitôt son interlocuteur :
« Bien le bonjour Anrash. L’Empereur m’a longuement parlé de vous durant notre dernière entrevue et il n’a pas tarit d’éloge vous concernant. Il s’est également particulièrement attaché à votre assistante et je ne saurai en aucun cas traiter des amis de notre souverain en simples saltimbanques. »
Anrash s’inclina en signe de respect tandis que Falia rougit à la vue de cet homme dont son maître lui avait tant parlé. Elle imita maladroitement son mentor. Prario prit ensuite congé et laissa la place à une foule de courtisans qui posèrent tout un tas de questions auxquelles le magicien s’efforça de répondre sans rien laisser poindre de son agacement. L’élève était en revanche beaucoup plus réceptive à toutes ces marques d’attention et elle fut presque déçue lorsqu’on les interrompit en leur tendant deux énorme pierres de vies rougeâtres.
L’heure du spectacle avait de tout évidence sonnée. Le maître fit un signe de tête à la disciple qui aussitôt fit se répandre dans la salle comme une inondation de fins cristaux de diamants. Après s’être écartés ils se réunirent au centre de la pièce formant alors un immense chêne. Le maître caressa ensuite sa pierre dans un geste théâtrale et aussitôt des fruits, chacun d’une couleur différente, poussèrent de la plante cristalline. Ces derniers dégagèrent une odeur sucrée et appétissantes, qui s’amplifiait au fur et à mesure que les baies grossissaient. Lorsqu’elles éclatèrent elles laissèrent alors s’échapper une myriade d’oiseaux miniatures de la même couleur que l’étrange œuf duquel ils provenaient. Ils se mirent aussitôt à virevolter dans la pièce laissant s’échapper derrière eux une trainée de leur propre couleur tout en sifflant un air mélodieux. Certains se posèrent sur les épaules des convives, d’autres filaient à travers la pièce dans une harmonieuse anarchie. Après quelques instants, une vingtaine de ces moineaux se rejoignirent juste sous le toit, collèrent leurs becs en un unique point, puis reculèrent pour tisser un fil d’or qu’ils vinrent déposer au cou de Firmarin. Lorsqu’ils le lâchèrent chacun d’eux laissa sur le collier une perle de sa couleur puis entamèrent une danse qui s’acheva dans une explosion multicolore.
La salle était subjuguée et tout le monde applaudit frénétiquement. Cependant Anrash ne put s’empêcher de remarquer que le fêté était le moins enthousiaste de tous. Le maître salua néanmoins l’assemblée suivi par Falia. Ils n’eurent cependant pas le temps d’achever leur courbette que Firmarin se leva de la chaise sur laquelle il était assis. Sa chevelure était blonde, à l’image de celle de son père, quoique plus courte, sa carrure déjà forte et ses yeux comme faits d’ébène. Sa marque ne recouvrait que le côté droit de son visage et l’on pouvait discerner en elle une sorte de serpent partant du coin de sa bouche pour s’enrouler jusqu’à son œil.
Le fils du consul prit alors la parole :
« Je vous remercie mille fois pour ce spectacle ! Mon père m’a fait là un présent dont beaucoup ne peuvent que rêver et je suis ravi d’avoir pu le partager avec vous tous, mes amis ! Puisque j’ai ouï dire que l’Empereur en personne vous avait invité à sa table après votre prestation il serait bien discourtois de ma part de ne pas en faire autant ! Je serai ravi de diner à vos côtés si ce n’est pas trop vous demander ! »
Le magicien se courba de nouveau et répondit simplement :
« Ce serait un honneur ! »
Il ne fallut pas beaucoup attendre avant que l’heure du souper ne survienne et que les convives entrent dans la salle à manger où étaient déjà dressées nombre de couverts à côté desquels étaient exposés des plats encore plus appétissants que ceux du buffet.
Firmarin s’assit en premier à la place d’honneur, entouré de sa fiancée et du mage tandis qu’un Rachnir et un Bilberin prirent place face à lui aux côtés de Falia. Sur la table d’à côté s’installèrent ensuite le premier consul, le connétable et leurs épouses respectives ainsi que deux prêtres d’importance. Le reste de la pièce se remplit petit à petit jusqu’à ce qu’enfin discussions et dégustations puissent commencer. Seul le premier consul se retira, prit par les affaires.
Anrash apprit rapidement que ceux qui partageaient sa table étaient Rakarth, le connétable en personne tandis que le Ganash se prénommait Morchkam et était l’pontife de l’Eglise de la salvation, le plus haut rang qui soit dans l’institution. Enfin la future femme du futur premier consul, Minaria, était aussi Bilberine que lui et semblait être la plus bavarde de la table. Elle trouva d’ailleurs en Falia une compagnonne de choix pour la soirée car la magie la passionnait aussi passa-t-elle la soirée à la questionner à ce sujet.
« - Quelle belle représentation vous avez faite ! Je n’en crois toujours pas mes yeux ! J’ignorais que les pierres de vie pouvaient créer pareilles illusions !
- A vrai dire les possibilités qu’offre les pierres de vie sont virtuellement infinies mais étant donné le travail que cela demande pour n’en maîtriser ne serait-ce qu’un seul aspect il est difficile de connaître leur potentiel exact. Sans doute l’humanité elle-même n’aura pas assez d’une éternité pour connaître et encore moins maîtriser tous leurs pouvoirs.
- Je suis sûr que si l’on est doué on peut en maîtriser plusieurs aspects, il s’agit d’une seule discipline après tout.
- Au contraire ! La magie curative et illusoire sont aussi différentes que l’ébénisterie et la peinture. Chaque aspect demande véritablement des capacités et des dons différents. Pour guérir, par exemple, il faut des connaissances extrêmement approfondies sur le corps humain. A l’inverse, pour donner vie à nos spectacles, il faut être en mesure de parfaitement visualiser ce que l’on prévoit de présenter. Sans compter le maniement des pierres qui n’est pas parfaitement identique en fonction du but poursuivi… »
La discussion des deux jouvencelles continua ainsi et glissa de la magie à leur vie respective, toute deux ayant de nombreuses anecdotes drôle et intéressantes à raconter. De son côté Anrash félicita de nouveau son hôte pour son anniversaire :
« - Inutile, je vous assure, avoir vingt ans est à la portée de tout le monde.
- J’ai pourtant vu des gens qui malgré tous leurs efforts n’y parvenaient pas.
- Je pense qu’il s’agit davantage d’un manque de chance que d’un manque de talent. D’ailleurs cela m’étonne, aux vues de vos habits et de votre carrière, j’aurai juré que vous n’aviez pas beaucoup été confronté à la pauvreté.
- Pourtant si mon seigneur. Je n’ai moi-même jamais été dans le besoin cependant je viens d’une province qui n’est pas aussi riche que la capitale. Au nord, en Olyndrie où vivent beaucoup d’Akshus, je peux vous assurer qu’atteindre vingt ans n’a rien d’anodin.
- Il est vrai que la richesse est plus l’exception que la règle dans ce monde.
- Je puis vous assurer que nous faisons tout notre possible pour aider chacun des sujets de l’Empereur cependant à l’impossible nul n’est tenu et parfois sauver quelqu’un entraine la mort de bien plus, ajouta le pontife Morchkam. L’essentiel est que leurs âmes soient sauves car que valent les décennies face à l’éternité ?
- Je ne peux que confirmer ! Croyez-moi l’Empire a beaucoup d’ennemis et de nombreux dangers nous guettent. La pauvreté est bien le moindre d’entre eux et si nous négligeons notre sécurité aux profits de l’enrichissement de certains c’est l’ensemble de la population qui se dirigera vers l’abîme, renchérit Horkar. Etrangement il est parfois plus aisés d’assurer le paradis à nos semblables que deux repas par jour.
- L’Empire n’est-il pas pourtant la plus puissantes des nations de ce monde ? Quels dangers peuvent être grands au point de sacrifier une partie des sujets de l’Empereur sur l’autel de la sécurité ?
- Nous sommes certes les plus forts, intervint le connétable, mais la puissance n’est pas éternelle et exige un entretien constant ! A l’ouest le royaume d’Amadre cherche la moindre occasion pour nous reprendre la province d’Orme tandis que la double monarchie d’Ingolia n’a de cesse de vouloir nous déstabiliser. Au sud les principautés, malgré leurs dires, n’ont qu’une seule volonté, celle de sortir de notre giron tandis qu’Aïshon adopte une attitude pour le moins suspecte. Enfin même à l’est de sombres bruits se lèvent.
- N’écoutez pas trop Rakarth, interrompit Firmarin. C’est un soldat et il est persuadé que tout étranger est notre ennemi. Il cessera de nous voir assiégés le jour où nous aurons conquis le monde. Cependant il n’a pas complétement tort pour autant et mieux vaut risquer une famine qu’une invasion.
- N’oubliez pas de rappeler ceci à votre père lorsqu’il décidera de nos finances ! Cela a failli nous coûter cher la dernière fois !
- Voyons, vous vous en êtes admirablement sorti et je vous assure que la situation est loin d’être aussi dramatique que vous le prétendez. C’est plutôt vous qui, en quête de denier, ne cessez de noircir le tableau.
- Vous dite cela mais il se passe rarement une journée sans que je ne vous entende fulminer contre le roi Armand très cher, s’immisça Minaria.
- Ah ! Ah ! Vous faites le mesuré en publique mais en réalité vous n’êtes pas si différent de Rakarth, s’amusa le vieux Morchkam.
- Il suffit, cela n’a aucun rapport ! Je ne suis pas aussi paranoïaque que lui ! Je me contente de voire les ennemis là où ils sont ! Armand a signé une paix et pourtant il continue d’interférer dans nos affaires ! Ce n’est pas tolérable.
- Si ce n’est pas indiscret que feriez-vous si vous étiez déjà premier consul ? Demanda Falia aussi curieuse qu’innocente.
- Je ne resterai pas sans réagir ! Nous l’avons vaincu une fois, nous pouvons recommencer ! Il en va de la crédibilité de l’Empire ! »
Voilà la discussion qu’Anrash attendait. Des gens passionnés discouraient sur l’état du monde et tous avaient ou seraient amenés à, un jour, avoir de l’influence sur celui-ci… Aucun d’eux ne l’avaient déçu. Certes Firmarin semblait en rajouter par rapport à ce qu’il pensait, sans doute poussé par le Rachnir et l’alcool mais il décelait en lui un tempérament de feu et surtout une envie insatiable de marquer l’histoire. Son père avait la réputation d’être plutôt modéré et on l’avait même à l’époque critiqué pour la paix qu’il avait signé avec le royaume d’Amadre arguant que celle-ci aurait pu être bien plus dure. Assurément en cet instant son fils n’aurait pas agi ainsi. Ce dernier ne tenait visiblement pas tant à être un bon dirigeant qu’un grand dirigeant. Ce genre d’individu suscitait, plus qu’aucun autre, l’intérêt d’Anshir et il passa en sa compagnie un bien meilleur moment qu’avec l’Empereur.
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