Le tunnel était haut et long, sombre. Je ressentais, entendais une présence derrière moi qui approchait. J'entendais le pas d'un cheval, lent, pesant.

Quand il fut assez près, je le vis, robuste et de grande taille, le crin blond et la robe alezane. Il portait un personnage aux mêmes dimensions.

La selle était large et confortable, munie d'un dossier de bonne mesure, de celles qu'on utilise pour les longs trajets. L'homme arrêta sa monture et descendit lestement en passant une jambe par dessus l'encolure et s'approcha lentement.

ll m'avait soulevée sans effort, me tenait dans le plat de ses mains, avec prudence pour ne pas me secouer. Il savait les os de mon corps brisés en nombre et me transportait comme un oiseau fragile. Il remonta en selle me tenant toujours de cette façon, comme un cadeau que l'on présente, doucement et nous sommes allés vers la sortie du tunnel et la lumière.

Derrière nous, il y avait des personnes mal intentionnées, celles qui avaient fait de moi un presque cadavre. Mon « sauveur » fit comme si elles n'étaient pas là, poursuivant calmement notre exfiltration.
Plus tard, dans une ville désertée plus ou moins, dans le parc d'un bâtiment administratif abandonné. L'homme déposa les trois ogives de métal qui avaient été extraites de son dos blessé dans un parterre de rocaille aux fleurs rares et belles. Je savais qu'il avait été blessé par nos poursuivants dans le tunnel.

Par dessus chaque ogive, Il posa le doigt d'un gant de plastique coupé et soupira profondément.


Il manque quelques détails, je les ajouterai s'ils me reviennent en mémoire.