Cauchemar
Mon texte était suffisamment noir, pour ne pas avoir une illustration triste, je me suis dit qu'un peu d'humour... Avec les mots : PHARE et NOIR.
Trois k
Bien souvent, enfant, je faisais ce cauchemar
J’étais seul habillé en bleu parmi des gens
Tous vêtus étrangement d’une cape noire
Et dont les têtes sont tournées vers moi. Pourtant
Je ne vois pas leurs yeux, ils port’ un masque noir
Alors épouvanté, je m’enfuis en courant
À perdre halein’, devant moi les falaises blanches,
Je suis au bord, en bas, le sable et l’océan
Derrière l’horizon, l’astre, sa soif étanche
Quand le soleil plonge dans l’eau très lentement.
Tout autour de moi, le vent anime les canches
Tandis que vole en raillant un grand goéland
Au loin, le soir tombant, s’allume alors le phare.
Je me suis retourné, mais aucun poursuivant
N’est après moi. Ils attendent près du hangar
À cent mètres. Soudain, ils courent en avant
Pas d’issue, je suis tombé dans leur traquenard
Avant de tomber de la falaise en hurlant…
Je me réveille alors en sueur dans mon lit
Tremblant mais soulagé d’être resté en vie
M’interrogeant souvent, lorsque c’est l’hallali :
Que ressent donc l’esclave qui ne pousse aucun cri
Quand mordu par les chiens et que le blanc punit
À grand coup de cravache pour s’être enfui…
Je me demande ce que j'aurais fait aussi,
Juif, gay, communiste ou dément, si les nazis
M'avaient traité comme bétail, dans leur folie,
Délire monstrueux qu'aujourd'hui certains nient !
Je pleure en écrivant ceci car cette nuit,
J'ai peur et sans dormir, le cauchemar surgit...
Semaine 51
JI 15/09/19
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