Revenue des deux heures de bataille, les pieds fourbus, sentant les futures ampoules poindre leur nez, je suis affalée dans mon fauteuil préféré, orteils en éventail dans leurs chaussettes. Très sexy !

Ma journée, ou ce qu'il en reste ? La voici.

À 11h40 pile, j'ai pris la voiture pour aller dans deux boutiques non essentielles qui fermeraient demain. À la bretelle de sortie de la voie rapide : ralentissement. Bouchon. Pas grave, c'est bientôt midi, les gens reviennent du boulot, me dis-je.

15 mn plus tard, j'atteins avec peine le 2e rond point et la file de voitures sur la droite n'a pas du tout l'air de diminuer ni d'avancer.

Que faire ?

La sempiternelle hésitation que chacun connaît devant les caisses du supermarché : y vais-je ? n'y vais-je pas ? Trop tard, me voilà engagée avec nulle possibilité de faire demi-tour vu le gros ilôt central.

Allez ce n'est pas si terrible, me dis-je, tu vas t'en tirer pour une vingtaine de minutes. Je sifflote en me disant que je vois DES GENS ! Oui plein de gens ! avant d'être confinée 1 mois. C'est rassurant le brassage, c'est réconfortant surtout, compte tenu des futures semaines d'isolement qui se profilent à l'horizon ! Mais ça, CA, c'était A-VANT...

Je vous fais grâce des heures suivantes pour être servie puis pour passer à la caisse.

Le sourire avait disparu, je ne sifflais plus, je pestais...

Alors voilà, si j'avais su...

Le pire dans tout ça, c'est que j'ai loupé le RDV avec ma copine Annabelle dans le rayon PQ à Intermarché. Zut... Va falloir se replanifier ça un de ces quatre, avec une bouteille lui ai-je dit.