Chapitre 10

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Le tunnel du monstre effondré, ils durent prendre un autre chemin qui les obligea à se contorsionner, à ramper parfois, une épreuve difficile pour Loup dont les blessures s’ouvraient régulièrement. Imane affichait un visage un peu plus inquiet à chaque halte nécessaire pour les refermer. Un dernier effort les porta vers une grotte éclairée par la lumière du jour. La femme enleva les masques avec prudence. Appuyé sur l’épaule d’Imane, Loup plissa les yeux en découvrant le paysage au-dehors, à travers la végétation. Ils étaient de l’autre côté de Lourdes…


— Massa Biella… C’est la grotte de Massa Biella… La vieille roche… Ou le vieux rocher. On peut voir le château de Lourdes si tu montes tout en haut de la colline... Tu dois aller en ville, prévenir le chevalier Martin, qu’il vienne ici. Prends ma chevalière. Elle t’ouvrira les portes.


Imane le laissa seul. Loup resta à l’air libre, assis dans l’herbe fraîche, appuyé contre un arbre. Il sentit la crise venir, comme à chaque fois. Il respirait par à-coups, essayant de retarder le moment où il allait plonger dans l’inconscience. On ne pouvait pas vaincre aussi facilement un démon. L’enveloppe charnelle pouvait être abattue mais l’esprit, lui, errerait en ce monde. Il fouilla fébrilement dans une petite bourse à sa ceinture. Ses doigts de plus en plus gourds refusaient d’accomplir ce geste trop précis. Des larmes de panique embuaient ses yeux qui finirent par se révulser. Dans un dernier effort, il réussit à prendre l’objet qu’il cherchait et le serra fortement dans sa main. Son corps tout entier se mit à trembler, agité de soubresauts incontrôlés.


Il luttait dans le monde des esprits.


Le démon le dominait de plusieurs centaines de mètres. Il avait une forme démente entre un corps d’éléphant et une tête de pieuvre. Il murmurait d’une voix qui semblait venir du commencement des temps. Il prétendait être un dieu Ancien dont le culte remontait aux origines des hommes, qu’il se souvenait très bien de Loup et de son épée, qui avait, à maintes reprises, tués certains de ses rejetons qui devaient s’infiltrer dans le monde des humains pour préparer son avènement. Cette fois-ci, il allait s’emparer de son esprit et le maintenir en vie dans une souffrance éternelle ! L’Ancien tendit une main titanesque aux doigts griffus vers Loup et percuta une protection qu’il ne pouvait franchir. Le spectre du chevalier se dressa, flottant dans une bulle bleutée frappée régulièrement d’un sceau de protection ressemblant à une étoile aux branches arrondies avec un œil grand ouvert en son centre.


— Tu vas encore m’échapper… Mais tes nuits seront miennes et un jour tu finiras bien par oublier ta protection…


Loup releva ses paupières douloureuses. Le chevalier Martin regardait les yeux entièrement rouges de sang de l’envoyé du comte de Toulouse.


— Calmez-vous messire Loup, calmez-vous. J’ai mené avec moi notre médecin de guerre. Il va vous sortir de là…

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