Etude préhistorique des cris
Le jeune homme continuait d'utiliser le premier mot de l'Histoire en privé, sans se douter le moins du monde qu'il venait de réaliser là une avancée majeure, et le reste de la tribu, même le chef, vaquait à ses occupations terre-à-terre sans prêter la moindre attention à la découverte de leur voisin. Adam commença toutefois à s'intéresser de plus près aux cris des animaux. N'était ce pas un de ces cris qui lui avait permis de sauver sa femme d'une mort presque certaine ? Il s'aperçut que les animaux possédent des cris vraiment très différents et distinctifs : du tonitruant « hi-han » de l'âne, au « meuh » pas franchement subtil de la vache, en passant par l'allègre « cocorico » du coq. Chaque animal paraissait limité à son cri particulier, sauf l'être humain. Jamais Adam n'avait entendu une vache rugir comme un lion, ou un cheval faire le bruit de la poule. Pourtant Eve n'avait éprouvé aucune difficulté à imiter le cri du chaton, et lui non plus d'ailleurs.
Pour une mystérieuse raison, l'humain se trouvait capable de reproduire le cri des autres animaux. Adam constata que sa capacité d'imitation ne se limitait pas au miaulement du chaton. En s'exerçant, il pouvait reproduire le « hi-han » de l'âne, ce qui ne lui donnait certes pas un air très avantageux. Ou le hennissement du cheval, ce qui plaisait davantage à Eve, et surtout à leur fils âgé de 8 ans. Bientôt, le jeune homme eut à sa disposition un grand nombre de sons possibles, qu'il pouvait produire par sa bouche. Il ne maitrisait pas cette grande diversité, se révélant trop complexe. Les sons demeuraient bruts, il ne parvenait pas à les décomposer en consonnes, voyelles.
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