Chapitre 1
Le matin se levait sur le royaume de la fée, et les perles de rosée scintillaient comme mille diamants aux premiers rayons du soleil levant. Un étroit sentier serpentait entre les chênes et les bouleaux de la forêt enchantée. Nix rentrait au palais de ses activités nocturnes, et ouvrit les porte de son royaume avec son médaillon magique en forme de nageoire caudale de baleine. A chaque fois qu’elle franchissait le portail de son château, elle faisait un vœu. Studieuse, Nix se plongea dans la énième relecture d’un grimoire dédié aux formules magiques prononcées sur les feuilles de l’arbre planté au centre de la forêt. Elle venait de lui rendre visite et l’arbre avait grommelé qu’une tempête effroyable s’aprêtait à noyer son royaume.
Pendant ce temps, loin de là, au royaume des humains, deux enfants espiègles jouaient à cache-cache dans la cour de l’école avec leurs camarades. Ils venaient d’étudier les ptéranodons avec leur maîtresse et imitaient le monstre préhistorique en grognant de toute leur force. Les leçons d’histoire naturelle de Madame Bechler étaient pour le moins mouvementées avec ces deux petits garnements dans sa classe et la récréation était toujours la bienvenue pour tous. Personne ne savait que, si la tempête prédite par l’Arbre des Temps Anciens arrivait à détruire le royaume de la fée Nix, alors elle parviendrait immanquablement à raser de la carte le royaume des humains d’une seule vague gigantesque. De la cour de récréation, on ne distinguait que la cime de cet arbre dont tout le monde connaissait l’existence mais que personne n’avait jamais vu de près. Trop rationelle, Madame Bechler ne se souciait guère de ces histoires de magie, de fées et d’arbres sensés détenir la sagesse des ancêtres et aurait bien ri en entendant la légende d’un arbre qui parle. La cloche de l’école retentit, les enfants se rangèrent deux par deux en soupirant. Ils auraient tellement aimé jouer davantage aux ptéranodons, aux tyrannosaures et autres -saures dont ils avaient déjà oublié le début de leurs noms trop compliqués. Astride, la petite fille, émit prudemment un dernier grognemment farceur à l’adresse de son frère qui, jetant un bref coup d’œil en direction de la maîtresse qui regardait sévèrement ses élèves, n’osa rien répondre. Les élèves traversèrent la cour pour rejoindre leur classe sans trop se soucier du vent doux et frais qui se mit à souffler depuis la forêt enchantée en direction des frontières du royaume des humains. Quentin eut brusquement un mauvais pressentiment, mais la maîtresse les pressait d’entrer en classe...
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