Chapitre 4 - Silas
Silver me ramène à la réalité en m'indiquant que toutes les filles sont sauves. Ok. Faut pas traîner et se tirer d'ici vite fait.
Je me dirige vers la porte, quand Parker m'arrête. Du bruit. Putain de merde.
Parker et moi, nous nous regardons. Les bruits environnants se font de plus en plus distincts. Des grognements. Des putains de grognements. Merde ! C’est quoi ce bordel? Je regarde Parker. Ça devait être mission de sauvetage, hors Luxor. Pas de métas.
-Mec, les interrogations ce sera pour plus tard. On devrait se bouger le cul.
Avant que je réponde à mon ami, Silver débarque toute essoufflée. Je n’avais même pas remarqué qu'elle était repartie.
-Silver, putain t'étais passée où?
-Mettre les filles en sécurité.
-Aucun problème ?
-RAS.
Les grognements se font plus intenses, mais rien de visible à l’horizon. On se regarde. On est tendu au max. On ignore ce qui nous attend dans l'obscurité.
-C'est quoi ce bordel? nous demande Silver.
-Aucune putain d'idée. Mais ça pue, crache Parker.
-Ok. Bon, on se tire oui ou merde ! lance-t-elle.
Alors qu'elle fait demi-tour, quelque chose lui saute dessus. Parker et moi, réagissons immédiatement et sautons sur cette chose, qui a attaqué Silver. Ce truc est impressionnant et ne ressemble à rien de se qu'on connait. Silver ne se laisse pas faire, mais elle est blessée. Soudain, je sens des crocs me transpercer l'épaule. J'ai juste le temps de me retourner et de tirer. Un de moins.
-Putain de merde ! C'est quoi ces trucs? crache Silver.
Elle tente de se relever, mais elle est blessée à la cuisse et au bras. Je l'aide à se remettre debout avec mon bras valide.
-Parker putain ! Ça va?
Il est adossé au mur les bras ballants, les yeux exorbités. Blessé, lui aussi, au mollet. Une vilaine morsure.
-C'est des... C'est... tente-t-il.
-Ouais, on s'en carre mon pote, le coupé-je. Tu peux marcher? demandé-je en l'aidant à se relever.
-Ouais, ça ira, répond-il.
-Silver?
-Ouais. Ouais. C'est bon, Night.
-Allez, on dégage et on se magne, ordonné-je en récupérant notre colis, que j'avais laissé à l'abri dans l'autre pièce.
Silver prend la tête du cortège. Parker couvre nos arrières. La douleur dans mon épaule est insoutenable. Mais l'avoir, elle, dans mes bras me rassure et me permet de me concentrer sur autre chose. Bordel de merde. C'est pas le moment de jouer au con. Faut qu'on se tire d'ici.
On commence notre avancée. Tout à coup, je sens comme un souffle sur ma nuque. Je me stoppe. Ma belle, toujours groguie, dans mes bras. Parker et moi, nous nous retrouverons dos à dos, Silver en protection, devant le corps de la jeune femme qui est dans mes bras. Putain. Une simple mission d'exfiltration hein?
-On reste groupé, ordonné-je. Silver, les autres sont en sécurité?
-Ouais. Au point de rendez-vous Delta, m'affirme-t-elle.
-Pourquoi t’es-pas restée dehors?! la questionné-je.
-Tu crois vraiment que c'est le moment? crache-t-elle. Y'a quelque chose qu’on ne voit pas et qui risque de nous sauter dessus à tout moment. Tu crois qu'on a le temps de boire le thé et sortir les petits gâteaux !
-Putain, comment ça se fait que ça soit si loin et tellement proche à la fois? demandé-je. Et pourquoi on voit rien, bordel? ajouté-je, alors que nous continuons notre progression.
-Si jamais on sort d’ici vivant les mecs, lâche Parker, je jure que je profiterai de la vie à fond.
-Putain, mais ferme ta gueule Parker ! Bien sûr, qu’on va sortir de ce merdier vivant. Tu me fais confiance? lui demandé-je.
-Toujours chef, répond-il.
-Ok. T'as tes charges? Il reste quoi? Cinquante mètres jusqu'à la sortie?
-Ouais.
-Tu les poses tous les dix mètres. Et sortir le paquet d'ici sans encombre. Silver file-lui les tiennes.
-Ok, répond-elle.
Les grognements se font de plus de plus intenses. Plus Silver, approche la sortie, plus ils redoublent d'intensité. Ce n'est plus de simples avertissements. Ça ne présage rien de bon. On continue notre progression et Parker pose les charges. Des grondements retentissent. Silver est à quelques mètres de la sortie. Putain. Faut qu'elle dégage. Quoi que ce soit, l'attaque est imminente. En un regard, Parker a compris.
Nous allons devoir faire face, mais nous ignorons la nature de la menace et de l'attaque. Nous sommes sur le qui-vive, tendus au possible.
-Pourquoi est-ce que ça reste dans l’ombre?
-Aucune idée, Parker. Mais nous n’allons pas rester ici pour le savoir.
Nous rejoignons Silver, alors que ça se rapproche. Les grognements sont de plus en plus distincts et impressionnants. C'est gros et en rogne.
-Silver, tu penses pouvoir prendre le colis, demandé-je.
-Ouais. Je pense...
Elle n'a pas le temps de finir que la porte s'ouvre dans un fracas. Et, on aperçoit le reste de l'équipe. Pas en meilleur état. Putain. Je ne mets pas dix secondes à réagir.
-Prêts? Courez ! hurlé-je. Parker, détonateur !
Silver et Parker s'élancent et je les suis de près. Les grognements se font grondements. Ok. On n'a plus le temps. Ils sont déjà là.
Deux secondes plus tard, il appuie sur le détonateur. Le souffle m'oblige à me coucher au sol et à protéger mon précieux colis. Mais, les explosifs font leur boulot. Des hurlements de douleurs retentissent et des grognements rageurs raisonnent, même si je n'aperçois toujours rien. Je me redresse, reprends ma belle, toujours inconsciente et reprends ma progression.
Arrivé près de la porte, j'ai juste le temps de coller ma belle dans les bras d'un viking, qu'une douleur me vrille le dos, les côtes et les cuisses. Puis, je me sens violemment projeter au sol et tirer en arrière, à l'intérieur de l'entrepôt. Des crocs déchirent ma peau. La douleur est insoutenable. Putain de merde.
Des images me percutent violemment. Ma famille. Mon équipe. Les filles. La fille. Putain. Son visage s'impose à moi. On doit la ramener. Je veux la revoir. Je me saisis de mon couteau, non sans douleur et frappe au-dessus de mon épaule. La pression dans mon dos disparaît dans un couinement de douleurs. Je me retourne, choppe mon arme et tire. Je me relève tant bien que mal. Mais, ma vue se trouble. Je continue d'avancer jusqu'à la porte, mais je tombe à genoux devant. Je perds trop de sang. La douleur est insupportable. Un incendie se répand dans mes veines. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Du venin. Merde. Je tente de me relever, quand la porte s'ouvre brutalement. Parker et les vikings apparaissent. Bordel, j'ai jamais été aussi content de les voir. Je me sens tirer en avant. Je vois Parker refermer la porte et la bloquer. Il pose une charge dessus et se retourne.
-Allez, on s'casse les gars, ordonne Parker.
J'ai passé mes bras au-dessus des épaules de Williams et Jones. Ils m'aident à tenir debout. La douleur me vrille le cerveau. Ils me traînent jusqu'au point de repli.
-La fille? murmuré-je.
-Avec Silver, me répond Parker. Le C-16 est là, avec une équipe médicale. Tiens le coup.
J'essaie. Mes jambes ne me portent plus. Je sens mes membres s'engourdirent. J'entends les battements de mon coeur dans mes tempes et puis, plus rien. Le noir total.
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