Dans le but de satisfaire votre immense curiosité, je vous invite à marcher à mes côtés afin de vous faire découvrir les ruelles de cette bourgade pleine de fantaisie.

Partons du centre du village où quelques maisons aux toits de chaume sont entourées du bar (qui fait aussi office de restaurant) ʺLe grognonʺ (qui est tenu par l'un des sept nains, devinez lequel…) et de la boulangerie ʺles 13 dessertsʺ. Marchons jusqu’à la mairie, vide à cette heure matinale, et avançons, rue de la tour. Vous remarquerez à droite la clairière aux papillons où l’on peut trouver la marraine de Cendrillon, la fée Bédélia.

Au loin, on aperçoit les tourelles ivoire du château où vivent Cendrillon et son Prince. Continuons notre balade jusqu’à un beffroi noir, abandonné, et passons devant la maisonnette de Sacha… pressons le pas, car ce loup n’est pas des plus amicaux.

Traversons ensuite un petit sentier de terre non répertorié, qui nous mènera sur le long chemin du marécage.

Caché par d’épais buissons épineux, il y a le marais de Marvin, un adorable feu follet, alors que plus haut sur la voie, le château des sœurs Sinistrel se laisse deviner à travers la végétation le bordant.

La façade de la demeure est décrépite, défigurée par d'interminables et menaçantes tours noires aux tuiles branlantes dominant l’ensemble des maisons en briques rouges.

L’intérieur de la bâtisse est tout autant à leur image, froid et vide ; il n’y a guère de meubles donnant vie aux pièces, et le peu de décoration n’est pas vraiment orthodoxe : des têtes de gobelins sont accrochées aux murs et des toiles d’araignées ornent les plafonds… beurk.

Ne nous aventurons pas plus loin, il est dangereux de s’approcher du domaine des sorcières. Descendons plutôt le boulevard des contes qui longe la rivière Espérance.

On distingue au loin la chaumière de Crégor le Centaure. Seul le cours d’eau le sépare de la maison au toit bleu qui abrite les méchantes belles-sœurs de Cendrillon, Javote et Anastasie ainsi que son horrible belle-mère.

Arrivés à un carrefour, continuons tout droit sur le boulevard des contes, dans le but de passer devant un immense manoir à la façade rénovée, que la mairie utilise afin d’organiser des réunions ou des bals ; juste à côté trône le deuxième beffroi (aussi appelé tour, ce qui donne son patronyme au village) qui tombe en ruine.

L’allée se termine avec la maison du chasseur (faisant office de Shérif) et de sa famille.

Nous remontons alors par la droite pour marcher sur le chemin de l’Enchanteur qui doit son nom à la chaumière de Merlin qui s’y trouve, isolée par la forêt l’entourant.

Encore quelques pas et nous voilà à notre point de départ, le centre de Tourloing.

Une dernière chose avant de débuter mon récit : j’aimerai vous présenter les sœurs Sinistrel.

Il y a la cadette (et la plus bête) Pétunia, et l’aînée (terriblement malfaisante) Circella.

Pétunia, ne passe pas inaperçue ; petite et boulotte, elle arbore de courts cheveux roux. Le visage fardé d’une horrible couleur verte, qu’elle croit à la mode (oui, mais laquelle ?), elle arpente les rues se parlant à elle-même et semblant maudire la terre entière.

Circella est la plus perfide. Son âme noire transparaît sur sa figure livide. Ses yeux porcins scrutent les allées du village en quête d’une possible victime à menacer (son passe-temps favori). Ses cheveux de jais, coupés à la garçonne, la font ressembler à un déplaisant démon. N’oublions pas son vilain nez crochu et ses joues, qu’elle maquille outrageusement de rose, espérant se rendre (sans succès) un peu jolie.

Toutes deux se sont installées à Tourloing depuis ce qui semble être des siècles, pourtant, jamais elles ne vieillissent.

Le peuple ne cesse de se demander avec un désespoir croissant, si les deux folles (doux surnom utilisé uniquement loin de leurs oreilles indiscrètes) ne sont pas immortelles.

Il n’en est rien… heureusement ; imaginez un peu si toutes les odieuses sorcières devaient vivre éternellement ; le monde ne serait plus supportable !

Seulement la méchanceté conserve… et elle conserve longtemps.