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Damian

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  Huit appels en absence de Ariana. Quatorze messages non lus de sa part. Cinq appels en absence de Lu. Deux de Duke. Et environ une vingtaine de messages sur tous mes réseaux sociaux.

Je suis épuisé.

Après avoir eu cet étrange échange avec Samuel dans les toilettes, j'ai quitté le lycée et j'ai traîné toute la journée sur les quais. J'ai croisé pas mal de monde, beaucoup de personnes âgées qui ont chuchoté sur mon passage, quelques mères de famille qui m'ont pointé du doigt avant d'éloigner leur progéniture. Sûrement quelque chose du genre « Travaille à l'école, et reste loin des mauvais quartiers, ou tu finiras comme lui ».

Je n'y ai pas prêté attention ; ils peuvent tous bien pensé ce qu'ils veulent de moi, j'en ai rien à foutre.

Sur les coups de dix-huit heure trente, j'ai commencé à rebrousser chemin, sans vraiment savoir où aller, ni quoi faire. D'un côté ma sœur, qui doit m'attendre de pied ferme à la maison pour me faire passer l'envie d'aller me la jouer membre de gang junior, et me reprendre suite à mon petit accrochage de ce matin. D'un autre côté, la maison de H, où il m'accueillerait sûrement, mais ce soir je n'en ai ni l'envie ni la force.

Je ne pensais pas que l'initiation, la première étape du moins, était si violente. C'est pour cette raison que Donni m'a appelé hier soir, mais aussi pour ça que j'ai en quelque sorte fugué par la fenêtre de la salle de bain. Je me pensais prêt.

Prêt à tout encaisser, à ne pas flancher, car c'est ce que je veux, faire partie des Cortez au-delà du simple lien du sang.

Sauf qu'à peine arrivé hier soir, je me suis retrouvé nez à nez avec une barre à mine, et durant quoi, dix, quinze minutes... peut être juste cinq, j'ai été roué de coups. Mon esprit s'est embrouillé, mes yeux se sont fermés, et j'ai attendu. On m'avait prévenu après tout, qu'aurais-je pu dire ? À quoi cela aurait-il servi de me débattre ? Rien qu'en essayant de me protéger le visage, les coups ont redoublés d'intensité.

En arrivant aux abords de ma rue, je me décompose. Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Dans mon jean, mon portable vibre à nouveau. Sûrement Ariana, peut-être Duke, sûrement pas H.

Et puis, d'un coup, je repense à quelque chose, à un truc insignifiant, un truc idiot.

Alors, d'un pas peu assuré, j'essaye, je tente : quelle autre alternative ai-je de toute façon ?