13 - Damian
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Damian
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I can do anything de 30H!3 résonne dans mes écouteurs, alors que je longe les quais en direction de la maison. Dans mon sac à dos pèsent les quelques achats que Ariana m'a demandé de faire dans une épicerie spécialisée à l'autre bout de la ville. Très peu enclin à prendre le bus, j'ai préféré y aller à pied, bien que cela m'ait pris un peu plus de deux heures. Après tout, qu'est-ce que j'ai tant à faire d'autre ? Nous sommes vendredi, Samuel rentre demain, et Dieu soit loué : je n'en peux plus de tourner en rond dans ma propre maison, bercé par les roucoulades de ma sœur et Rafaël et par les cris des jumeaux. Ils braillent pour un oui ou pour un non, c'est vraiment pénible. Et, autant je pouvais avoir l'habitude de Mikky et de ses phases d'enfant hyperactif mais Danny ? À croire qu'un démon le possède depuis le début des vacances. Il a tout de même réussi à casser une manette de playstation en la jetant par terre. Papa aurait été là, c'était ceinture et au placard. Heureusement, sainte Ariana, qui choisit visiblement ses combats, s'est contenté d'une réprimande et d'une privation d'écran pour deux jours. La belle affaire.
Le soleil commence lentement à décliner lorsque j'arrive aux abords de notre rue. Le mois de novembre est déjà bien avancé, et les journées commencent à vraiment se raccourcir.
Depuis lundi, j'ai évité Duke comme la peste : après son apparition chez nous mardi matin, mon échange de la veille avec Samuel m'est revenu comme un boomerang douloureux dans la figure. J'ai lentement redessiné les contours grossiers de ma soirée, de la bouteille de vodka en passant par l'appel visio, jusqu'à ce fichu black out.
Puis Duke, qui visiblement avait pris le temps de s'entretenir avec Samuel, et qui face à ma sœur, a sorti la pire des excuses. Moi courir ? Si un jour j'ai à courir dans ma vie, ce sera seulement pour fuir mes fans. Mais autrement, ce n'est même pas une éventualité.
Mon cerveau bogue lorsque j'essaye de me rappeler dans le détail, de tout ce que j'ai pu dire à Samuel. J'imagine que je lui ai parlé de mon père, raison pour laquelle cette petite bouteille de vodka se trouvait entre mes mains. Peut-être aussi du gang ? Sans doute... du baiser que nous avons à moitié échangé samedi dernier.
Je secoue la tête, et remonte l'allée jusqu'à notre porte d'entrée, les épaules voûtées. De la musique résonne à l'intérieur, et je prie pour que Mikky ne soit pas aux commandes en ce qui concerne les choix musicaux.
— C'est moi, je lance en retirant mes chaussures.
— Dami ! Tu viendras nous aider en cuisine ?
Je grommelle un ''oui'' à peine perceptible, et récupère mes sacs de course avant de me diriger à l'odeur, jusqu'à notre cuisine d'où s'échappent des rythmes latins.
— On a failli t'attendre, me sourit Ariana. Viens donc aider ton pote là, qui sait même pas comment gérer la cuisson des frijoles.
Je hausse les sourcils en m'arrêtant dans l'encadrement de la porte incrédule. Penché au-dessus d'une marmite en fonte, Samuel s'efforce de touiller avec application une quantité non négligeable de haricots rouges bouillonnants. À ma vue, un sourire lui barre le visage, et il lâche la cuillère en bois pour me rejoindre.
— Surprise ! s'exclame t-il en s'arrêtant face à moi.
— Tu devais rentrer que demain, je bafouille.
— D'où le ''surprise'' !
J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais avant que mes mots n'en sortent, il me prend dans ses bras, affectueux et puissant. Notre petite différence de taille fait que mon visage se retrouve dans son épaule, le nez dans le tissu de son sweat rouge, tandis qu'il me serre avec ferveur. D'abord hésitant, je finis par lui rendre son étreinte et par fermer les yeux, inspirant son odeur comme une drogue. Ça sent la campagne, rien de comparable avec l'odeur fétide qui emplie nos rues.
— Tu m'as manqué, sourit-il tout près de mon oreille.
Je ne réponds pas, préférant simplement le serrer plus fort contre moi, un drôle de nœud dans ma gorge rendant ma diction compliquée.
J'entends Ariana me parler en arrière plan, mais l'ignore avec application : j'aimerais que plus rien n'existe à part nous. Juste quelques instants, le temps d'imprimer ce moment, pour l'accrocher aux côté de notre dernier échange samedi après-midi.
Au bout de quelques instants, il finit par me relâcher, et c'est à regret que je quitte son étreinte.
— Tu aurais pu me prévenir que tu rentrais plus tôt.
— Ça aurait gâché la surprise ! Tu comprends vraiment pas le principe Dami.
Il récupère mon sac à dos plein de nourriture, et alors je comprends pourquoi Ariana m'a envoyé aussi loin. Sa fourberie m'étonnera toujours. Elle a un sourire immense au visage, et s'applique à éviter mon regard tout en dictant des ordres aux jumeaux.
D'un pas mal assuré, je rejoins Samuel et sa grosse marmite pour constater la catastrophe culinaire dont il est acteur impuissant.
Exaspéré, je lui réexplique le mode de cuisson de ces haricots, sous son rire à des kilomètres de mes remontrances.
— Tu commences déjà à le houspiller ? demande Rafaël en faisant irruption dans la cuisine.
— Il est en train de rater les frijoles !
— Et est-ce que c'est une raison valable ? Viens Sam, je te remmène à l'aéroport.
Je hausse les épaules, et goutte un haricot avant de lever le pouce en l'air.
Ariana s'affaire à préparer le bouillon tandis que les jumeaux coupent un gros oignon en petites lamelles. Ils ont tous deux des airs si concentrés qu'on pourrait penser à une épreuve de vie ou de mort. L'oignon ou eux.
Ce tableau est à la fois étrange et réconfortant : on dirait une vraie famille.
Je jette un second regard dans la marmite, lorsque je sens les doigts de Samuel s'enrouler autour des miens. Sa peau est bouillante comparée à la mienne.
— Me dis pas que tu vas aussi venir habiter chez nous ? s'exclame Mikky en nous fixant.
Samuel rit, et je roule des yeux.
…
Après le repas, riche et copieux, je propose à Samuel de monter faire une partie de console dans ma chambre. Mikky demande avec espoir s'il peut nous rejoindre, mais ma sœur lui rappelle que lui aussi est privé d'écran, au même titre que son jumeau.
Satisfait qu'elle aille dans mon sens, je gravis les marches avec rapidité, Samuel plus posé, les enjambe trois par trois avec un calme évident.
Le temps qu'il me rejoigne, je suis déjà en train d'allumer la console, plié dans une position très inconfortable pour atteindre la prise.
— Tu veux pas faire brûler une bougie ? Ça sent le furet là.
Outré, je me retourne vers lui et croise son regard sûrement amusé par mon air déconfit.
— Pardon ?
— Tu sais, senteur ''nuit calme'' ou ''bord de mer'' ? Ça pourrait être sympa.
Il ricane, et s'écroule à côté de moi, saisissant une manette au passage. Habile, il lance un jeu de foot, son épaule contre la mienne.
Pendant de longues minutes, je l'écoute me raconter ses quelques jours passés au ranch, la corvée des boxes à nettoyer chaque matin, l'odeur agréable de l'herbe mouillée lorsqu'il partait couper du bois avec son grand-père. Il est immergé dans ses paroles, se remémorant sûrement avec délice chaque instant qu'il me raconte, et j'essaye de le rejoindre dans cet espace hors du temps.
— Au fait ! s'exclame t-il en se redressant après avoir mis le jeu sur pause.
Il se rend près de mon bureau pour attraper un sac de voyage que je n'avais même pas remarqué de prime abord.
— J'ai fais du tri dans le grenier de mes grands-parents, et regarde...
Il farfouille dans son sac, en sort un pyjama et une trousse de toilette qu'il jette sur mon lit, avant d'extirper une paire de rollers rouge à trois roues.
Incrédule, je fixe la paire avant de froncer les sourcils.
— Je suis censé dire quoi là ? « Wouah, une paire de chaussures qui roule et qui peut occasionner la mort ! J'adore » ?
— Tu m'as bien dit que tu faisais du quarante en pointure ?
— Je t'arrête tout de suite. Moi vivant, je ne mettrai jamais ces trucs-là à mes pieds.
— Allez ! Ça pourrait être cool !
Il revient s'asseoir près de moi, et me colle les rollers entre les mains, un sourire jusqu'aux oreilles trahissant son enthousiasme à l'idée de me voir risquer ma vie avec cette activité. Je dois dire que je n'ai pas fondamentalement peur de mourir, mais j'avoue que la peur de mourir d'une façon ''stupide'' me terrifie. « Damian Cortez, quatorze ans, nous à quittés après s'être pris un arbre alors qu'il faisait du roller. Nous regretterons tous sa maladresse et son équilibre discutable, amen », quelle honte !
— Si ça peut te rassurer, j'ai un casque et des protections en plus chez moi.
— C'est hors de question.
— Mais je vais t'apprendre ! Tu vas voir c'est facile !
Je lui plaque ma main sur la bouche alors qu'il commence à me déblatérer un argumentaire construit sur pourquoi je devrais absolument tester cette activité. Il gronde, et finit par me mordre la paume.
— Tu as régressé au stade d'animal sauvage durant tes cinq jours à la campagne ?!
— Tu as essayé de m'étouffer.
— Si j'avais voulu t'étouffer, j'aurais mis un coussin sur ton visage, et me serais assis dessus.
— C'est sûr qu'avec l'ampleur de tes fesses, il m'aurait pas fallut longtemps pour succomber.
J'hallucine. Samuel éclate de rire, plus que fier de sa remarque douteuse sur mon postérieur, et s'écroule en arrière, sa manette toujours entre les mains. Moi, je reste assis, mes yeux rivés sur la paire de rollers, abasourdi.
— Oh aller ! Je plaisante, elles sont parfaites tes fesses !
Il hoquette, lui-même étonné de ce qui vient de franchir ses lèvres, et je lui souris, narquois, alors qu'il devient aussi rouge que son sweat.
— Ah ouais ?
Je hausse un sourcil, le défie de continuer, mais il préfère rire nerveusement en détournant les yeux.
Pour ne pas prolonger son calvaire, je relance la partie, et lui colle un but durant le petit moment qu'il met à se remettre dans la partie. Mauvais joueur qu'il est, il grimace et tente de me déconcentrer en me donnant de petits coups de pied, rapides et pénibles.
— Sam !
— Quoi ?
Il feinte l'ignorance, et avant même que je ne pense à une façon convenable de le faire cesser, je lui plante un baiser sur les lèvres, ce qui a pour effet de le calmer immédiatement. Satisfait, je me rassois convenablement, et reprends ma manette, le sourire aux lèvres.
À côté de moi, Sam a totalement cessé de jouer, préférant troquer l'observation de la télévision nouvellement installée dans ma chambre pour me fixer moi. Son regard est brûlant, et je finis au bout de quelques secondes par éteindre le jeu et me tourner vers lui.
On va entrer dans le vif du sujet.
— Tu...
— Balle au centre. La dernière fois c'était toi, aujourd'hui c'est moi.
— Hum, oui. Mais...
Il cherche ses mots, ne les trouve visiblement pas, et je finis par prendre ses mains au creux des miennes, lentement, pour ne pas le perturber plus qu'il ne l'est déjà.
— Ça va pas ?
— Je... je sais pas trop. C'est tout embrouillé dans ma tête.
Il se penche vers moi, à nouveau, et s'arrête à quelques centimètres, le bout de son nez contre le mien. Il y a un doute dans ses yeux, qu'il balaye rapidement en les fermant, pour prendre mes lèvres entre les siennes.
C'est plus assuré que la première fois, plus profond aussi. Je le laisse faire, relâche la bride, intrigué de voir ce qu'il sait faire. Ses mains passent maladroitement derrière ma nuque pour me tirer un peu plus contre lui, et déséquilibré, je suis obligé de prendre appui sur son genoux pour ne pas m'écrouler complètement. Il sourit contre moi, et je lui mord gentiment la lèvre inférieure.
Lorsque nous nous séparons, il détourne tout de suite les yeux, et je lui attrape le menton, pour capter son regard. Il est rouge comme une pivoine.
— Je te mets un neuf sur dix.
Il rit, détendu, et reprend mon visage entre ses mains pour recommencer, envieux et désordonné. Son application aura donc été de courte durée. Après, suis-je réellement étonné ? Ce second baiser lui ressemble plus : énergique et éparpillé, sont des termes qui le décrivent plus que calme et précautionneux.
Mes mains passent dans ses cheveux, tirent légèrement sur ses mèches, et je l'entends geindre contre ma bouche, avant de me faire basculer sur le plancher.
Le bruit de ma chute est sourd, et nous nous arrêtons, l'oreille tendue. Le son a dû alerter Ariana et Rafaël.
Quelques secondes passent, mais rien ne se produit.
Il s'allonge presque sur moi, et je me sens obligé de lui rappeler d'un petit coup de hanche, qu'il pèse son poids.
— T'abuse..., murmure t-il tout contre moi.
— Sois pas vexé, je veux juste pas mourir étouffé.
Il marmonne quelque chose entre ses lèvres, avant de déposer un baiser sur ma tempe.
…
Étendu sur mon lit, j'attends patiemment que Samuel daigne sortir de la salle de bain pour enfin aller nous coucher. Je suis épuisé, et ma lecture du moment a le don de me finir : Le Hobbit de Tolkien. Une suggestion de Isak ; j'ai envie de me tirer une balle. C'est long, il y a trop de personnages, je n'en vois pas la fin.
— Je savais pas que t'avais sortie un roman autobiographique ?
— Va te faire foutre, je rétorque en refermant mon roman.
Samuel, fier comme un coq de cette blague déjà vue et revue, vient s'installer à côté de moi, avant de soupirer de bien être.
— Et du coup pour les rollers... ?
— Je vais vraiment finir par t'en coller une. Demain est un autre jour, on en reparlera en temps et en heure. Pour le moment, c'est toujours non.
Il peste, et me donne un coup de coussin. Mes yeux balayent ma chambre un court instant, et je capte sur mon bureau, la boîte de cachet que j'ai oublié d'ouvrir ce soir. Rapidement, je me relève et m'avance pour m'en saisir : un jaune, et un blanc. Avalés sans eau, je déglutis et jette un regard à Samuel, qui n'a pas bougé d'un millimètre, trop occupé qu'il est à jouer sur son portable.
— Ça te dérange si je m'en grille une ?
Il relève les yeux de son petit écran, et hoche négativement la tête, avant de venir s'asseoir au bord du lit.
— Dam..., commence t-il avec hésitation. Il aurait fallu qu'on reparle de notre appel de lundi.
Mon briquet claque, et j'embrase la tête de ma cigarette avant de la porter à mes lèvres. Moi qui m'interrogeais de savoir ce que j'avais livé exactement, je vais être éclairé.
— Par rapport à quoi ?
— Bah... tu sais, ce que tu m'as dis sur la phase trois.
Douche froide. Je pensais avoir parlé de beaucoup de choses avec lui, mais à aucun moment je ne me serais douté avoir largué cette information.
Mes dents grincent, et contrarié, je m'étouffe presque avec la fumée dans ma gorge.
La fumée s'élève comme un rideau entre mes yeux et la rue, barrière infranchissable qui me contraint à rester et assumer.
— Qu'est-ce que je t'ai dit exactement... ?
Il se mord la lèvre en détournant les yeux, et finit par mimer un geste équivoque avec ses mains.
Ouais, je lui ai tout dit en somme. Moi qui ne voulais pas le mêler à tout ça, c'est raté.
Ma cigarette toujours au coin des lèvres, je m'assois sur la chaise à roulettes devant mon bureau, et plante mon regard dans le sien.
— Tu vas pas le faire hein ? Damian c'est du délire sérieux.
— Sam, je vais te dire un truc, mais il faut que tu me promettes que ça restera là.
J'inspire une nouvelle taf, et il hoche doucement la tête, l'air bien plus concerné que ce à quoi je m'attendais.
— Je ne sais pas comment ça se passe chez les autres. Mais chez nous, si tu commences l'initiation... t'es obligé de la terminer.
Il hausse les sourcils, et bats des cils un bref instant.
H a été clair avec moi au début : plusieurs règles à suivre, dont trois, les plus importantes de toutes :
« Quand on commence, on termine », « Si quelqu'un te fait du mal, tu préviens pas les flics. Tu nous préviens nous, et on te vengera », « Les gens extérieurs au gang, n'ont pas à savoir tout ce qui s'y passe ». En parlant de tout ça à Samuel, je brise déjà l'une de ces règles. Cependant, je préfère qu'il apprenne ces choses-là de ma bouche, plutôt que de celle d'autres personnes que je ne veux pas voir l'approcher.
— Tu peux pas avoir une dérogation ?
— … non. Je m'en pensais capable au début, je suis plus sûr du tout là.
— Préviens les flics alors ! Je comprends que tu sois entre deux feux Dam, mais là c'est...
Ses mots se meurent et je le vois reprendre son souffle, asphyxié par la tension qui doit lui enserrer la gorge.
— Admettons que je prévienne les flics, ce que je ne ferais pas, soyons clairs. Ils s'en prendront à Ari, aux jumeaux... à toi.
— Ariana a quitté le gang, comment elle a fait ?
— Elle l'a fait durant une période de transition. Mon père venait de se faire arrêter et H venait tout juste de reprendre les rênes. Elle en a profité pour poser une ''démission'', sans pour autant retirer son tatouage. Ce qui compte pas comme un vrai départ.
Il est éberlué, et se frotte rapidement les yeux du revers de la main, sûrement pour faire une mise au point. Remettre ses idées à leur place, faire un point sur la situation.
— Je suis désolé Sam.
— Mais désolé de quoi putain ? T'es une victime là-dedans.
— Ouais enfin... victime qui a bien cherché ce qui lui arrive.
Je ris amer, et écrase le mégot de ma cigarette dans un bol prévu à cet effet, avant de retourner m'allonger dans mon lit, Samuel toujours assis sur le rebord.
Il lui faut quelques secondes pour venir se coucher près de moi, et passer son bras par-dessus ma taille. Je sens son torse se coller à mon dos, et son visage se perdre dans ma nuque.
— Au fait Sam... ?
— … Ouais ?
— Le soir où tu m'a récupéré à la sortie de la soirée chez Julio, j'ai dit que je te trouvais nul.
Il hoche la tête contre mon cou, et je souris en tendant le bras pour éteindre la lampe. Notre vive conversation d'il y a cinq minutes me tiraille toujours le ventre, mais son bras réconfortant autour de moi me rassure.
— Bah c'est pas vrai. T'es la personne la plus cool que je connaisse. À part moi bien sûr.
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