La danse des Astres
Un jour, bien avant la naissance de toute forme de vie, à l’aube des temps, Gaïa, la Déesse-monde, donna le souffle à deux Enfants-dieux, Lunon et Solea, afin qu’ils la secondent dans le fonctionnement de l’univers.
Le premier des enfants était un garçon calme, rêveur, solitaire et mélancolique comme l’astre de la nuit. La seconde était son contraire : pleine de joie de vivre, souriante, mais avec des colères très violentes, aussi flamboyantes que pouvait l’être le Soleil.. Pourtant, les deux enfants s’entendaient parfaitement au point qu’ils tombèrent amoureux l’un de l’autre et on les trouva toujours ensemble, inséparables, indissociables comme les astres auxquels ils étaient associés. Jusqu’à ce qu’il ne grandissent..
Les Enfants-dieux étaient complémentaires, mais trop différents pour que l’univers ne reste en équilibre face à leur intense proximité. Quand ils étaient ensemble pendant des périodes prolongées, les bases de l’univers s'effondraient et d’étranges phénomènes liés à la météo se produisaient : les éclipses. Quand le feu intérieur de Solea enflammait le coeur amoureux de Lunon, la Lune prenait une teinte aussi rouge que le plus beau des rubis ; mais quand le calme de Lunon l'emportait sur la nature fougueuse de la passionnée Solea, le Soleil même s’éteignait et le jour devenait noir d’encre.
Alors, pour protéger son monde naissant, la Déesse-monde envoya ses Astres vivre d' une part et d’autre de l’univers. En effet, de par leur nature inverse, ils étaient tous les deux porteurs d’une grande responsabilité : celle de maintenir comme il le fallait les cycles lunaires et solaires. Mais compatissante, Gaïa créa un grand événement afin qu’ils perpétuent un cycle qu’ils devraient reproduire tout le long de leur existence, et jusqu’à la fin du monde : un bal somptueux était organisé pour qu’ensemble dansent Lunon et Solea.
C’est ainsi que chaque année et pour le temps d’une poignée heures, les deux amants se rejoignaient et dansaient, encore et encore, n’ayant d’yeux que l’un pour l’autre, sous le regard attendri de la Déesse-monde, jusqu’à ce que le cycle astral ne soit renouvelé et qu’il ne doivent, à regret, se séparer.
Encore aujourd'hui, la Lune et le Soleil s’observent de leur pôle opposé, mélancoliques. Puis quand vint le jour où ils peuvent enfin s’enlacer, un enfant, peut voir l’Astre de la nuit prendre une couleur pourpre ou voir le jour se transformer en nuit.
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