10.11.20 : UN URBEX* QUI TOURNE MAL

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L’exploration urbaine, abrégé urbex (de l'anglais urban exploration), est une activité consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l'homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux interdits, cachés ou difficiles d'accès, tel que des tunnels de métro, des catacombes, des chantiers de constructions/rénovations et des rooftops (sommets d'immeubles, monuments...)


"Effroi et glace, la vie fond dans ces couloirs sombres et la conscience dérive telle un bateau abandonné au gré des flots, d'un Urbex qui tourne mal.


Elle s'aventurait dans les restes bouffés de végétation d'un vieux château au coeur d'une foret sombre sous le regard complice de la pleine lune et ses pas sur l'allée aux gravillons, ses pas cachés entre les touffes d'herbes, hésitants se faisaient discrets.
On raconte que se pratiquaient jadis en ces lieux de curieuses expériences.
Sa torche mettait au jour des ombres informes dont elle n'aurait su dire si elles fuyaient ou cherchaient à faire d'elle leur proie.


Elle entendait des murmures , comme des chuchotements de feuilles froissées, et quelque chose qui au loin ricanait entre les murs, et la peur défit son audace d'aller plus avant, ou son inconscience
La peur détricota son courage, sournoisement, tirant sur le fil de l'aventure qui prenait un tournant sinistre avec ce crane posé au milieu des dalles de la cour. Un crane qui l'accueillait de son regard vide et silencieux. Elle se l'imaginait s'élevant ver elle tout en ricanant pour lui mordre le bras, mai elle se ressaisit. Non, son imagination n'allait pas lui faire faire demi tour !


Elle ravala le hurlement qui menaçait de jaillir d'entre ses dents serrées comme un piège, et se releva en chancelant, partant dans une fuite en avant, titubante et oscillante, tel un clown ivre.
La porte de la bâtisse était entrouverte et elle s'y engouffra, haletante, plongeant dans un abime gluant et tiède, comme une bouillie de cervelle qui étouffa ses cris de douleur, quand les dents de mille rats enragés dévoraient sa chair.
Les Choses voulaient la griser des drogues et l'emmener sous l'eau, de sorte qu'elle ne sentirait pas ou ne se soucierait pas quand elles lui enlèveraient la tête et le cerveau.
Elle se réveilla soudain dans le sable d'une plage déserte. Elle ne savait pas que quelque chose l'avait attaquée et endormie. Elle se croyait ailleurs pendant que son corps se fait peu à peu liquéfier... Mais peut-être avait- telle une chance? Elle errait en vain en quête d'une réponse, se demandant d'où venait tout ce sable, et cette plage aussi vide qu'un désert.


UNE CHANCE DE REVENIR A ELLE MÊME ?


Au loin, elle aperçut cette maison maudite, ce portail magique et elle s'y précipita espérant retrouver sa vraie réalité. Mais comme un mirage, la porte reculait sans cesse et elle s'écroula d'épuisement, engloutie par le sol, avant de ressurgir dans les bras d'une silhouette de sable qui la porta jusqu'à le demeure où elle s'évanouit dans la poussière.


Mais ô rage, ô désespoir, ce qu'elle croyait être une âme charitable venue la réveiller de l'autre coté, était en fait un genre de savant fou, qui la ligota sur une chaise bancale.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est que cette maison créait nos peurs les plus intenses, et qu'elle devrait apprendre à les surmonter.


En entendant cette phrase jaillir de la feuille de papier de l'écrivain, elle se retrouva dans son petit salon, du sable et des toiles d'araignées plein ses cheveux et ses vêtements, et elle rit à gorge déployée.


(Mais tu m'embrouilles petite sorcière des verbes !)


Elle rit à en perdre haleine et son coeur affolé cessa brusquement de battre, devant son ami, horrifiée de la voir s'enfoncer dans la démence et la mort.
Mais il se refusait à voir la Faucheuse lui prendre sa Bien Aimée !


Il consulta de vieux livres poussiéreux, car il sait bien qu'aucune médecine connue ne pourra rien pour elle. Il n'y avait que lui qui puisse la sauver et c'est ce qu'il ferait en lui faisant boire quelques gouttes de son propre sang. Il ne lui avait encore jamais avoué qu'il n'était pas comme elle. En faisant cela, il savait qu'il devrait lui parler de ce château qu'il avait bien connu autrefois, quand il était encore un sujet d'expérience. Alors, il accepta le risque et la peur de sa possible colère, prêt à endurer son courroux pour sa survie, lui offrant ainsi la preuve de son Amour. Alors, après avoir vérifié dans un vieil ouvrage les conséquences probables de son acte prochain il passa à l'action.
Il ouvrit la bouche, ses canines se dessinèrent , et il se mordit le poignet, lui offrant son sang, sérum de jouvence, avec une infinie tendresse.


Elle se réveilla peu à peu et il attendit qu'elle le fut tout à fait, pour lui avouer la terrible vérité.


Mais déjà elle savait ce terrible secret, car avec son sang il lui avait fait partager son âme..."


Mazaria et Djedge du Tarn


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