Sur ce terrain fécond, j'ai créé un espace tout en rond, pour rendre hommage aux idées perdues, abandonnées, décédées.

Ces idées qui, faute d'inspiration ont disparu, des idées sans suite pour n'avoir pas eu de suite dans les idées.

Des idées maladroites, brisées, des idées en chrysanthèmes, pâles et maladives, fanées avant l'heure, flétries avant d'éclore.
De ces pensées sans queues ni têtes dont je n'ai rien su faire.

En ce lieu, court un gracieux ruisselet accueillant les idées fuyantes, glissantes comme des anguilles, de celles qu'on a sur le bout de la pensée et qui nous échappent sans crier gare.

J'ai planté dans la terre fertile de ce petit jardin du souvenir, des dahlias aux éclatantes couleurs, des tomates aux belles formes rebondies et de la menthe pour faire venir les idées fraîches.

La cabane en bois, ce petit tombeau campagnard abrite les idées simples, les idées natures, celles qui ont des mots légers, le verbe fleuri.

Les idées mordantes et griffues on un espace bien à elles, avec la passiflore et le millepertuis, pour qu'elles se détendent et avec les fraises et les framboises aux belles vitamines.

Le chèvrefeuille porte les idées collantes, celle qui s'accrochent et refusent de lâcher prise, et son parfum en adoucit leurs assauts.

Sur la colline de compost, fermentent les idées pourries, à recycler, où germeront des idées neuves....