Les gouttes
Une goutte d’eau suivie d’une autre se fraie un chemin le long de la vitre,
L’averse d’abord hésitante accélère son rythme
Et les gouttes bondissent, percutent le sol ,
Éclatent sur le mince rempart qui me protège de l’extérieur.
Hallucinée, je les fixe hébétée.
C’est ma vie qui s’écoule, mon bonheur qui s’enfuit ,
Et leurs traînées deviennent pareilles aux rides creusées sur ma peau .
Tu n’es plus là désormais et les cieux pleurent ,
Le carreau est couvert de larmes,
Des larmes que je tente encore de retenir.
Mais les souvenirs reviennent.
Toi et tes mains si douces, tes yeux si clairs , tes cheveux si blonds.
Encore à présent je te serre dans mes bras,
Et mes lèvres murmurent une triste mélopée.
Mon regard s’évade au-delà du temps ,
Loin de ce présent qui m’insupporte.
Comment vivre encore sans ton rire d’enfant ?
Ils t’ont arraché à moi , enfermés dans une boîte ,
Et je ne peux plus serrer que du vide,
Et fixer cette pluie qui noie mon cœur de chagrin.
Mes yeux s’emplissent d’une brume irritante ,
Je ne distingue plus rien ,
Je ne vois plus les sillons tenaces de la pluie fissurer les carreaux.
Mes yeux se ferment,
Entre mes cils s’écoule une larme salée
Comme une goutte d’eau.
(Amy Madison)
Annotations
Versions