Quand je...

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Je n’ai que sept ans et, pourtant, j’ai déjà de la chance ! Papa et maman m’autorisent toujours à jouer dans le salon avec Ygor, mon berger allemand. D’ailleurs, ils doivent me prendre pour un grand garçon parce qu’ils me surveillent rarement !

C’est les meilleurs parents du monde ! Je fais souvent des câlins à Ygor quand ça ne va pas. Je suis fils unique, donc il est un peu comme mon frère. Il a juste quelques poils en plus !

Quand je dis que papa et maman ne me surveillent pas, ce n’est pas qu’ils sont absents. Ils sont dans la maison à travailler, je pense. À dire vrai, je ne sais pas trop ce qu’ils font, mais c’est ce que me dit maman quand j’approche de leur chambre et que je leur demande s’ils sont là.

Quelquefois, j’entends des cris, certainement de joie, d’autres fois des pleurs. Est-ce qu’on pleure quand on est amoureux ? Parce que maman pleure souvent et papa parle aussi très fort !

Et quand je frappe à leur porte, maman renifle et me dit : mon chéri, retourne jouer dans le salon, on travaille avec papa.

Mais jamais je n’entends papa parler. Il est peut-être concentré sur ses tâches. Et, quand enfin ils sortent de la chambre, maman est aussi rouge que si elle avait fait du sport. Elle a aussi souvent un peu trop mis de maquillage autour de son œil gauche parce qu’il est tout noir ! Ils font peut-être de la comédie ? Ou ils seront peut-être les nouveaux Zendaya et Tom Holland dans Spider-Man ? J’adore ce super-héros, je veux être comme lui plus tard. Je ne comprends pas ceux qui ont peur de se faire mordre par une araignée. Ce serait chouette d’avoir ce genre de pouvoirs quand même !

Quand je parle à maman de mon envie d’être un super-héros, elle fond en larmes et me prend dans ses bras couverts de marques bleues. Ah, maman peut parfois se mettre de la peinture ou du maquillage partout, c'est vrai qu'elle est assez maladroite !

Mais, peut-être que maman souhaiterait devenir cascadeuse ?

Elle me dit sans arrêt que je suis déjà son petit héros. Son amour numéro un. Elle me répète tout le temps qu’on partira bientôt. Et moi je lui demande à chaque fois : et papa ?

C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui.

— Et papa ?

Ygor s’approche de nous et se colle contre ma cuisse. Maman m’enlace de nouveau. Papa entre dans la cuisine, m’ébouriffe les cheveux et caresse la tête du chien en train de grogner. Papa attrape une espèce de bouteille d’eau à moitié vide et écrite en russe. Il boit goulûment une gorgée et retire la ceinture en cuir attachée à son pantalon.

Il fait signe à maman d’approcher. Je me détache de son emprise parce qu’il faut travailler, même si on a pas envie. Alors je lui dis : bon courage maman, ça va aller !

Je souris. Maman pleure. Je la rassurerai tout à l’heure après sa journée de travail.

Pour l’instant, je caresse Ygor tandis que la porte de la chambre des parents claque. Les cris reprennent. Les bruits sourds et les pleurs aussi.

Bientôt, je jouerai Spider-Man au cinéma avec maman !

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