Lionne-2
Visiblement très à l’aise pour discuter dans les toilettes, les deux étudiants ne semblaient pas avoir l’intention de s’en aller de sitôt. Léa n’avait pas la patience d’attendre. Elle posa leurs affaires sur le réservoir et repoussa gentiment Lucille vers la cuvette, jusqu’à la forcer à s’assoir. Alors que sa proie était en déséquilibre, à mi-chemin de la position assise, Léa tira sur la jupe et apprécia à sa juste valeur le regard saisi de Lucille lorsqu’elle se retrouva en sous-vêtements. Sans la laisser reprendre ses esprits, elle défit le bouton de son jean et fit lentement glisser la fermeture éclair. Le regard hésitant changea de nature lorsque Léa agita lentement ses hanches pour se dégager du fourreau bleu.
En-dessous, elle portait un string noir minimaliste, triangle de tissu légèrement dentelé sur la partie haute, puis fil des hanches jusqu’à la chute de ses reins. Son teeshirt livrait au regard une bande de dix centimètres au moins entre son bas-ventre et le début du sous-vêtement, ne laissant pas grand-chose à l’imagination.
Mais juste assez, songea Léa en observant la réaction de sa proie.
Lucille était extatique, elle avait oublié la situation incongrue, les voix derrière la porte, la retenue qu’elle aurait été en droit d’avoir. Ses petites mains se levèrent et effleurèrent le ventre nu avant de descendre vers les côtés du string. Ses ongles griffèrent très légèrement les hanches de Léa lorsqu’elle passa ses doigts en-dessous des ficelles, puis elle tira le tout vers le bas, très lentement.
Léa avait envie de fermer les yeux pour profiter de la sensation, mais son instinct le lui interdisait. Lucille était sa proie et non l’inverse, elle devait garder toute sa détermination, jusqu’au bout.
Le tissu se retira doucement de son mont de Vénus, résista un instant à passer ses fesses avant de descendre d’un coup l’obstacle, puis se dégagea totalement pour révéler le sexe glabre. Léa se mordit la lèvre lorsque le string s’écarta de sa vulve, tirant l’humidité qu’il abritait sur l’intérieur de sa cuisse en se retournant complètement. Arrivée au niveau des genoux, Lucille le lâcha et il dévala sans un froufrou jusqu’à ses chevilles. D’un pas de côté, Léa s’en délesta en même temps que de son jean. Achevant sa démonstration de sensualité, elle releva lentement ton teeshirt et le fit passer par-dessus sa tête.
À présent complètement exposée, elle fixa Lucille pendant que celle-ci faisait courir ses mains pour s’assurer que ce corps était bien réel. La douceur de la jeune étudiante était touchante ; elle traitait Léa comme une idole fragile, n’osant la brusquer d’une caresse trop brutale ou trop osée. La jeune blonde n’avait pas sa retenue. Elle s’assit sans ménagement sur les cuisses serrées de sa proie et s’empara à nouveau de sa bouche, imprimant en elle la fougue qui lui dévorait le ventre.
D'abord bousculée, l’étudiante se laissa aller et ses mouvements se firent plus durs, ses ongles longs s’enfonçant occasionnellement dans le dos ou les fesses de Léa. Celle-ci l’encourageait en chuchotant à son oreille, s’arquait en silence pour lui exprimer son approbation, la poussait à plus de passion.
L’interminable dialogue finit par quitter les lieux avec ses protagonistes, libérant les amantes de leur obligation au silence.
— Lève-toi, lui demanda Lucille une fois la porte close.
— Je t’ai dit de te taire.
— S’il-te-plaît.
Prise d’un doute, Léa s’exécuta. Lucille avait-elle renoncé, revenue à la raison après le départ de leurs témoins ?
Libérée du poids de Léa, l’étudiante se leva à son tour et la repoussa jusqu’à la porte de leur cabine, puis se posta à genoux juste devant elle, l’obligeant à écarter les jambes pour lui laisser la place de s'installer. Avec un sourire de victoire, Léa comprit que loin de se rebeller contre elle, Lucille avait abandonné toute inhibition. La bouche chaude se referma sur son ventre et elle râla, non tant au contact agréable qu’à la promesse que ce premier baiser représentait, si proche de son intimité. Léa s’arqua contre la porte, ne laissant que ses épaules sur le plastique froid, son bassin tendu vers son amante.
Les mains de Lucille caressaient ses cuisses, remontaient le long de ses fesses, se prélassaient contre ses reins, puis retombaient pour tout recommencer. Sa bouche explorait son ventre, ses hanches, son nombril, le haut de ses cuisses. Lucille laissa ses fesses rejoindre ses genoux pour descendre encore et ses lèvres se rapprochèrent dangereusement de l’aine de Léa. Les cuisses écartées, elle était sans défense et l’envie de se laisser aller faillit l’emporter lorsque les premiers baisers passèrent sous le mont de Vénus, effleurant délicieusement son intimité.
Ne ferme pas les yeux ! Surtout garde-les ouverts jusqu’au bout !
La prenant par surprise, la langue de Lucille caressa le haut de son sexe bien avant sa bouche. Finalement, la timide étudiante avait de l’expérience. Léa sentait la poitrine gonflée par le soutien-gorge se déformer contre ses genoux et regretta de ne pas l’avoir déshabillée jusqu’au bout. Elle aurait aimer sentir ses formes souples et la dureté de son téton sur sa peau. La langue explora un peu plus profondément en suivant le sillon de chair, surmonta le capuchon et trouva le clitoris exposé. Léa ferma les yeux.
Non ! Non, non et non ! Oh putain, si !
Lucille avait l’air si innocente, l’image même de la pucelle lesbienne qui fantasmait en vain sur ses camarades hétéro, destinée à ne jamais trouver de partenaire, mais c’était forcément faux. La façon dont elle s’emparait du centre des plaisir de Léa faisait perdre pied à cette dernière. En quelques instants, l'étudiante avait retourné la situation et fait d’elle sa chose. Une main plaquée par-dessus la porte, l’autre sous la queue de cheval de Lucille, Léa tentait en vain de réprimer les gémissements et le plaisir dément qui menaçait de l’emporter. Elle avait voulu se défouler sur une proie facile, mais son petit jeu s’était retourné contre elle.
Alors qu’elle sentait le plaisir monter, un doigt entra en elle. Léa hoqueta de surprise et de satisfaction. Sans douceur, l’index trouva son chemin à travers l’inondation qu’était devenue la vulve, pénétra son vagin et s’arqua sans besoin d’explorer pour l’attaquer dans le creux où se nouaient toute les tensions. Il s’enfonça directement dans ce morceau de chair tendu par la jouissance imminente et le caressa délicieusement. En quelques secondes, l’orgasme se répandit dans tout le corps de Léa, mais au lieu de retomber, il continua de s’amplifier par vagues irrépressibles.
C’est quoi ce bordel ?!
Incapable de crier, Léa se cambra sous la poussée d’extase, sa deuxième main venant se plaquer contre le mur de la cabine pour ne pas perdre l’équilibre. Lorsque les vagues se calmèrent, ses jambes perdirent toute leur force. Elle sentit confusément le doigt de Lucille se retirer et les mains brûlantes de son amante l’accueillir alors qu’elle tombait sur elle au ralenti.
— Putain… oh putain…
Lucille l’embrassa lentement et elle lui rendit son baiser. Lorsqu’elle eut un peu repris ses esprits, Léa demanda :
— Tu veux que je m’occupe de toi maintenant ?
— Tu t’en sens capable ?
— À… trente pour cent ?
Avec un rire d’enfant, Lucille la repoussa gentiment.
— Pas la peine de commencer si ce n’est pas pour aller au moins à soixante-dix. Attends, dit-elle en piocher son portable dans le gilet en chiffon, c’est quoi ton numéro ?
Alors qu’elle se rendait à la cafétéria pour y attendre l’heure du prochain cours, Léa reçut le message promis : « C’est Lucille, appelle-moi quand tu seras à 100% ;) ». La promesse de lui rendre la monnaie de sa pièce fit sourire la jeune blonde. Elle n’allait pas s’en priver.
Lorsqu’elle leva les yeux, un sourire répondit au sien deux tables plus loin. Un étudiant qu’elle n’avait jamais remarqué la dévorait du regard. Sans se départir de son sourire, Léa se leva en saisissant négligemment son café pour aller le poser devant lui.
— La place est libre ? demanda-t-elle en connaissant déjà la réponse.
D’un hochement de tête étonné, il acquiesça. Elle s'assit face à lui en prenant bien soin de ralentir ses mouvements pour leur donner une sensualité qu’elle espérait sans exagération. Son sourire élargi et ses yeux brillants la renseignèrent sur la réussite de sa tentative. En sirotant son café, elle l’observa tranquillement sans rien dire.
Lucille attendrait un peu, elle avait envie de changer de registre et celui-là lui paraissait parfait pour se remettre en selle dans l’autre ligue. Léa résista à l'envie de se lécher les lèvres. Il ne fallait pas effrayer cette nouvelle proie.
— Alors, tu fais quoi comme études ? finit-il par craquer, trop gêné par son silence.
— Et toi, répondit-elle sans le quitter des yeux, tu fais quoi ce soir ?
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