Against All Odds
Nous avons le souffle court. Il fait nuit et nous venons tout juste de rentrer dans mon appartement. NOTRE appartement. C’est une amie à moi qui nous a reconduits chez nous. Nous n’avons pas le permis. Qui plus est, moi, j’ai quelques verres dans le ventre… Elle, elle ne boit que très très rarement de l’alcool. Dans les grandes occasions, dit-on. Une année vient de se terminer. Une nouvelle vient de commencer. Nous sommes le 1er janvier et les deux amoureux que nous sommes se déshabillent avec fougue…
Roméo et Clara sont deux de mes amis. Je les connais depuis la fac. Clara a été l’une de mes camarades de promo, il y a des années. Roméo est son fiancé. Il est originaire de Sardaigne. Agathe, ma chérie, les connaissait de nom, de visage, mes deux amis. Mais elle ne les avait jamais rencontrés jusqu’à présent. Les deux tourtereaux ont voulu m’inviter. Par la même occasion, ils fêtaient la crémaillère de leur maison. J’habite en Picardie, à Amiens, tout comme le couple. Agathe, mon amour, elle, est bibliothécaire. Elle travaille à la bibliothèque municipale de Dijon, en Bourgogne. Elle est préposée à la section «enfants». Et là, elle a posé quelques jours de congés pour rejoindre l’homme qu’elle a rencontré sur Internet, il y a quelques mois… et dont elle est tombée amoureuse. Si on le lui avait dit, quand «LustyMan8091» lui a envoyé ce premier message… Et là, nous allons faire l’amour…
Du fait de la distance, nous ne pouvons pas être ensemble comme nous en avons pourtant envie. Nous vivons pour le moment notre histoire d’amour à distance. Je suis réceptionniste dans un hôtel quatre étoiles du centre-ville de Amiens. Nous restons patients et nous savourons chacune de nos retrouvailles. Comme là. En général, nous nous consacrons trois, quatre jours par mois. Nous avons notre modus operendi depuis notre première rencontre, il y a trois mois, à Dijon. Soit c’est à Amiens ou à Dijon que nous nous retrouvons, soit c’est dans une autre ville. Nous nous donnons rendez-vous à la gare de la ville en question et dès que nous nous voyons, nous courons et nous nous jetons l’un sur l’autre. C’est un feu d’artifice d’émotions alors, à chaque fois. Avant-hier, quand Agathe est arrivée à Amiens, je l’ai attendue, tout beau, le sourire aux lèvres, le cœur battant la chamade… et une bouquet de roses rouge à la main. Elle, elle était toute belle, comme à son habitude, dans son manteau noir, avec ses longs cheveux bruns lâchés. Elle s’est jetée dans mes bras. Nous nous sommes embrassés.
Je l’ai lorgnée de la tête aux pieds. Elle était belle. Vraiment. Comme à chaque fois, elle s’était mise sur son trente-et-un. Quand je l’ai vue et quand elle m’a vu à son tour, ça a été un feu d’artifice. Je la voyais, Agathe… Elle était radieuse, elle est contente. Elle est toute excitée, toute fofolle. Comme à son habitude, quoi! À la gare, avant que Agathe n’arrive, les gens m’ont regardé avec des yeux ronds, comme si j’étais un extraterrestre. Un homme, relativement jeune, beau gosse et bien habillé, un bouquet de fleurs à la main, sur le quai d’une gare… C’est une scène qu’on voit… de temps en temps, de nos jours. Une femme d’un certain âge m’a même adressé la parole en me souriant.
– C’est rare aujourd’hui qu’un homme attende une femme à la gare avec des fleurs!
Je suis romantique. Et j’aime Agathe à la folie. Ceci explique cela. Et quand elle m’a vu avec les roses, Agathe… Elle s’est pendue à mon cou et m’a donné des baisers devant tout le monde…
Nous avons quitté le centre-ville et nous nous sommes dirigés vers le centre-ville et sa partie historique. La cathédrale… Nous nous sommes tenus la main. De mon autre main, je tirais la valise à roulettes de ma petite amie. Elle venait de faire un long voyage depuis Dijon. Et puis… Je suis galant… Agathe répondait à mes sourires et ses yeux brillaient. Je savais qu’elle était impatiente de me retrouver. La dernière fois, ça avait déjà été ici, à Amiens, à la fin du mois d’octobre. Du fait de son emploi, du fait du mien, il nous avait été impossible de nous programmer un week-end plus tôt. Agathe m’avait plusieurs fois confié que je lui manquais, que ses draps étaient froids, que ce n’était pas pareil quand la vie à Dijon reprenait ses droits. 2018 se termine. 2019 pointe déjà le bout de son nez. Et nous allions être ensemble pour fêter la nouvelle année.
Dans les rues du centre-ville, on s’est parlés de tout et de rien. Pour tout dire… J’avais du mal à rester concentré, j’avais des des difficultés à écouter et à prêter attention à ce que Agathe me disait. La faute à sa tenue… La faute à sa voix… La faute à ses yeux étincelants… La faute à sa beauté, tout simplement, quoi! Si Agathe avait été fofolle sur le quai… Là, dans les rues du centre-ville, c’était moi qu’elle rendait foufou. Oh… oui. Je ne me gênais pour la dévorer du regard, Agathe. Elle était déjà venue ici… Mais quand je parvenais à rester concentré, quand je réussissais à capter ce qu’elle disait, c’était comme si c’était la toute première fois qu’elle venait ici. Elle est curieuse de tout, Agathe, il faut dire. Et quand quelque chose la touche… Ses propos sont enflammés et on sent la passion qui s’empare d’elle. J’aime ça chez elle. Quand elle parle de Pino Daeni… Des haïkus… Quand elle vous parle de Rousseau, son écrivain préféré… Quand elle parle de Rina Ketty, sa chanteuse favorite… On ne l’arrête plus, la jeune femme. Et là, devant tout ce monde, elle était émerveillée. Sa queue de cheval se balançait au rythme de ses pas. Elle en prenait plein ses lunettes.
(…)
Arrivés à l’appartement, Agathe a été Agathe. Je m’explique. Une fois la porte de mon studio refermée derrière moi, les femmes d’abord! Elle m’a tout de suite saisi par le col et elle m’a attiré vers elle. Oh… oui. Je m’en souviens… Elle a été… particulièrement fougueuse. Je ne l’avais pas encore vue… entendue aussi déchaînée. Agathe venait de révéler un aspect… différent, plus… sulfureux de sa sensualité. J’étais contre elle. Et il s’agissait là d’un duel. D’un corps-à-corps. J’avais envie d’Agathe. Elle était ainsi. Elle l’avait fait d’exprès… J’en étais persuadé. Elle a des idées très précises de mon amour, de mon désir pour elle. Et là, elle m’avait soudainement, légèrement repoussé. Elle s’est mise à réaliser un langoureux strip-tease.
(…)
J’en avais pris plein les yeux. Vraiment. Je ne savais pas si elle s’était entraînée. Je n’avais pas le souvenir qu’elle m’en ait parlé auparavant. Ça a été une surprise. Tout simplement que je ne m’y étais pas attendu. Bon… C’était vrai… Je savais que Agathe était une jeune femme audacieuse. Elle m’en avait déjà donné un aperçu… Non! Elle me l’avait déjà montré, déjà, au cours des deux premiers week-ends que nous avions passé ensemble. Et là, j’étais allongé sur le lit parce qu’elle m’y avait poussé. Elle m’avait rendu fou. Elle m’avait provoqué en braquant ses yeux dans les miens. Elle s’était dandinée. De dos, elle avait remué son «petit» cul sous mes yeux au son et au rythme de la célèbre chanson de Rina Ketty J’attendrai. À ce moment-là, j’aurais aimé ne serait-ce que la toucher. Mais on aurait dit que ça lui plaisait, faire des siennes…
(…)
De la voir comme ça… Ça m’avait rendu fou. C’était aussi simple que ça. Et vu que nous étions dans la chambre… Vu qu’elle était à poil, Agathe… C’était le moment idéal… Je lui ai demandée de fermer les yeux. Je me suis mis à plat ventre et je me suis penché vers le rebord du lit. J’ai tendu la main et l’ai orientée vers le sol, en dessous du lit. Je me suis emparé des deux paquets et je me suis redressé. Je me suis mis debout et j’ai fait quelques pas pour me rapprocher de ma copine. Là. J’étais en face d’elle, à quelques centimètres seulement. Je lui ai demandée de les rouvrir, ses beaux yeux verts de vipère. Un paquet dans chaque main, je la regardais en détail. Elle était particulièrement ravissante comme elle était, à ce moment-là, entièrement nue. D’une voix douce, je lui ai dit que SON Père Noël était passé et que, vu qu’elle a été très gentille… et très sérieuse… Elle méritait ses cadeaux. Elle a ouvert les paquets. Un beau livre de poèmes de Victor Hugo avec des illustrations magnifiques à la pastel. Un soutien-gorge push-up rouge et le tanga assorti, tous deux en dentelle. Elle a souri et elle m’a embrassé goulûment.
(…)
Nous avons tâché de profiter de chaque moment que nous passions ensemble. La première fois où elle était venue ici, à Amiens, nous en avions faites, des activités diverses et variées. Qu’elle découvre la ville, MA ville, petite touche par petite touche… Que nous en parcourions les rues, main dans la main… Que nous marchions sur les berges de la Somme… La cathédrale… Le musée de Picardie… Le centre historique… Curieuse comme elle est, Agathe… Ses yeux se posaient un peu partout et elle ne voulait pas en perdre une miette. Nous avions fait les courses et vu que Agathe est végétarienne… Nous avons pensé les repas et choisi les produits en conséquence. Étant donné que j’avais pendant un bon moment vécu seul, en véritable mâle alpha célibataire, elle m’avait dit, les yeux dans les yeux, qu’elle avait bien l’intention de m’apprendre deux, trois bonnes «petites» recettes, qu’elles soient végétariennes ou qu’elles comportent de la viande. Oui. C’est aussi quelque chose que j’aime chez Agathe: elle a beau être végétarienne tendance végan, elle me respecte, elle tient compte de moi, elle ne m’impose rien. Ce n’est pas tout le monde qui est comme ça et c’est une raison (parmi tant d’autres) qui fait que Agathe ne cesse de me plaire: elle est ouverte à beaucoup de choses et même si elle ne connaît pas du tout un sujet, elle va me poser des questions dessus.
Ah Agathe… Tu m’as séduit en quelques mois parce que tu es curieuse. Tu m’as donné l’envie furieuse d’en apprendre plus sur toi en retour. Je voulais te rencontrer pour de vrai. Et là, nous sommes nus, le souffle court, et nous allons faire l’amour pour la toute toute première fois de l’année. Je t’aime, ma belle.
Curieuse comme elle est, je lui avais parlé de la soirée du réveillon à laquelle Roméo et Clara m’avaient convié. Agathe y serait la bienvenue, mon ami sarde m’avait dit… Je lui en avais parlé ensuite, à Agathe. Depuis, elle était excitée comme une puce et avait désormais hâte que l’on vive ce premier nouvel an ensemble.
Le temps que l’on passait à l’appartement, on faisait tout et… surtout… n’importe quoi. Cuisiner. Un jour, elle m’apprendra la recette du riz au lait. Elle me l’a dit… Regarder des vidéos sur YouTube ou sur mon lecteur DVD portable. C’est toujours un prétexte pour être et rester collés l’un contre l’autre. Oh… J’oubliais… Répéter.
Répéter. Depuis un certain temps, Agathe me confiait qu’elle avait très envie que l’on danse ensemble. La connaissant… Elle laisserait transparaître l’amour et la tendresse qu’elle a pour moi. Vu qu’elle avait choisi la chanson pour le strip-tease qu’elle m’a offert en cadeau pour nos retrouvailles, un cadeau de Noël en plus du caleçon large noir aux cœurs rouges, elle m’a demandé cette fois de choisir une musique sur laquelle nous pourrions danser. J’avais déjà ma petite idée…
J’ai choisi une chanson de Phil Collins. Une ballade. Une «love song» culte des années 1980. Against All Odds (Take a Look at Me Now). La chanson a tout de suite plu à ma chérie. Mais au-delà de ça, ça y était. Ça devenait réalité. Nous… allions… danser… en-sem-ble! Voilà. Voilà. Elle était de nouveau fofolle, Agathe. Mais si spontanée et tellement affectueuse. Amoureuse, ni plus, ni moins. C’était comme ça que j’avais envie de la voir. Tout simplement parce que c’était comme ça qu’elle me plaisait. Et moi aussi, j’en avais envie. Poser mes mains sur le bas de ses reins, la regarder droit dans les yeux… Sentir ses mains sur moi, qu’elle pose sa tête dans mon cou…
Oh… Agathe… Oui, mon amour… Je voulais tout ça.
Bien qu’elle connaissait Phil Collins de nom, CETTE chanson ne lui disait rien. Cependant, tout au long des trois minutes et vingt-trois secondes que dure le titre, j’ai senti Agathe être corps et âme avec moi.
Quand la musique s’est arrêtée, nous nous sommes embrassés. Puis, Agathe a dit que c’était désormais NOTRE chanson. Si seulement Against All Odds passait à la fête de Roméo et Clara, nous nous sommes dits…
(…)
Deux jours se sont écoulés et nous ne les avons pas vus passer. Le 3, c’est à dire, après-demain, elle doit rentrer à Dijon pour reprendre le travail. À cette idée, ça nous a rendus tristes le temps d’un instant. En effet, j’ai vu dans les yeux de Agathe qu’elle ne voulait pas partir. C’était comme ça. Il fallait alors jouir de chaque moment comme si, justement, chaque moment pouvait être le dernier que nous passions ensemble. D’ailleurs… Ça a été précisément ce que je lui ai dit. Pour accentuer mes paroles, j’ai posé le bout de mes doigts sur son menton et je lui ai tendu le bout de mes lèvres. Après avoir effleuré les siennes, je l’ai embrassée plus… franchement. Elle a beaucoup aimé ça, elle. Fofolle comme elle peut l’être quand son cœur est survolté, elle a passé ses bras autour de mon cou et elle m’a serré contre elle. Nous nous sommes embrassés comme des fous.
De fil en aiguille, on s’est rendus compte qu’on ne pouvait pas s’arrêter. Un baiser et elle m’a regardé en se mordant la lèvre inférieure. J’ai perdu la tête dès que je l’ai vue faire ça, Agathe. Elle a passé les mains sous ma chemise et elle m’a caressé les abdominaux avec curiosité, gourmandise et coquinerie. Elle, je la touchais par-dessus la robe qu’elle portait.
– Enlève-la moi, chéri… Je sais que t’en meurs d’envie… Et moi, je vais la déboutonner, ta chemise…
C’était à mon tour de me mordre la lèvre. J’étais en train de perdre la raison.
Et de fil en aiguille, on s’est touchés, caressés et on s’embrassait. On n’a pas pu s’arrêter. Le désir exacerbé, nous avons fait l’amour et ça a été beau. Émouvant. À fleur de peau.
(…)
Hier, ça a été encore une bonne journée et nous en avons profité autant nous en avons pu. Elle, elle s'est réveillé en pleine nuit, dans le noir le plus total et elle m'a embrassé goulûment à plusieurs reprises. De véritables pelles, et ça m'a coupé le souffle. Ça m'a surtout donné envie d'elle. Parce que si elle était déjà audacieuse rien qu'à travers ces baisers fougueux… Je connaissais déjà, justement, l'audace dont Agathe pouvait… savait faire preuve. C'est ce qu'il s'est passé! Elle s'est mise sur moi et s'est allongée de tout son long. On s'est embrassé allègrement. À part un boxer, je ne portais rien bien que nous sommes en hiver. Elle m'a donné des baisers sur tout le corps et plus elle est descendue, plus ça m'a fait de l'effet. Arrivée au boxer, elle m'a caressé par-dessus. Elle me l'a enlevé quelques instants plus tard et l'a jeté je-ne-sais-où. Elle m'a pris dans sa bouche et elle m'a englouti. À moitié endormi, je me suis laissé aller et une dizaine de minutes plus tard, j'ai lâché prise et j'ai joui dans sa bouche. Elle est revenue et elle m'a embrassé… goulûment, un sourire espiègle aux lèvres. Nous nous sommes rendormis quelques minutes après… après nous être embrassés tendrement et souris.
(…)
Au petit matin, j'ai ouvert les yeux et mes pupilles ont mis quelques instants pour se dilater. J'ai tourné la tête et j'ai regardé Agathe. Elle dormait encore. Ses cheveux étaient lâchés et elle portait sa nuisette de couleur noire. La veille au soir, elle m'avait dit qu'elle me la laissera, avec son odeur, afin qu'elle reste malgré tout avec moi. En retour, je lui avais glissé que je lui donnerai l'un des maillots de foot de ma collection et que je le porterai à un moment donné afin d'y déposer un peu de mon odeur. Et là, pendant que je l'admirais, je l'ai entendue grogner. Elle a un peu remué dans le lit. Puis elle a ouvert les yeux. Ou plutôt… C'étaient ses fameux «petits yeux du matin». Qu'est-ce que je les aime… Et quand elle les a braqués sur moi… C'en était fait de moi.
(…)
Nous avons pris notre petit-déjeuner. Thé aux fruits rouges pour elle, café soluble pour moi. Deux galettes de riz au chocolat pour Agathe, deux tartines beurrées au Nutella pour moi. Une fois notre premier repas de la journée terminé, nous nous sommes occupés du peu de vaisselle qu'il y avait dans l'évier. Agathe lavait, j'essuyais. À un moment donné, je me suis placé derrière elle et j'ai passé mes bras autour de sa taille.
– Mmmh… Ça me plaît bien, ça, Nicolas… Je te sens… Continue…
En effet… J'étais en érection. Je me suis légèrement décalé et d'un geste furtif de la main droite, je lui ai donnée une toute petite fessée. Elle a tourné la tête vers moi, faussement choquée et elle a gloussé. Elle, elle devait avoir quelque chose en tête… Nous avons pris ensuite notre douche ensemble et nous nous sommes lavés réciproquement. Une fois sortis tout beaux, tout neufs de la cabine de douche, nous nous sommes habillés. Depuis notre rencontre à Dijon début septembre, notre intimité s'est développée. Du coup, elle s'est habillée là, juste sous mes yeux. Et j'en ai fait de même. J'étais… émoustillé. Ce ne serait pas la tenue qu'elle porterait pour la fête, mais… J'avais hâte… Sur ce, une fois beaux et prêts, nous sommes sortis faire les courses à la petite supérette qu'il y a sur la place où je vis. Où… NOUS habitons.
(…)
La journée a défilé à une vitesse… Aller faire les courses puis rentrer à l’appartement… Regarder un épisode d’une série-documentaire sur la mythologie grecque que Agathe aime beaucoup… Cuisiner puis déjeuner… Faire la vaisselle… Nous accorder une sieste… Nous réveiller tout doucement puis nous chauffer crescendo et nous caresser jusqu’à ce que l’on jouisse tous les deux… Prendre une douche puis nous habiller en nous mettant sur notre trente-et-un…. Là. Nous étions prêts. La bouteille de Minervois était dans le sac de Agathe. Cette fois, c’était bon. Nous pouvions prendre le vus jusqu’à Salouël pour nous rendre chez mes amis.
(…)
Dans le bus, il n’y avait eu personne. Nous avons pu nous placer où nous en avions envie. Du coup, nous nous sommes assis dans la seconde moitié du véhicule, à côté de la porte du milieu en fait. Nous étions en route pour la maison de Clara et Roméo, et leur fête. Nous étions en début de soirée et il faisait déjà noir. Agathe et moi, nous étions bien. Nous avions hâte. Rien qu’en la regardant, je savais que Agathe ne tenait plus en place. Elle était toute excitée. Elle me tenait la main en la serrant fort et elle me souriait. Je voyais ses dents blanches, le rouge passion de ses lèvres. Elle me les a tendues, ses lèvres, et je l’ai embrassée. Elle avait les cheveux lâchés et elle se les était lissés. Elle s’était vrai-ment mise sur son trente-et-un, Agathe. Un peu de maquillage, sobrement. Sa belle robe noire… Des collants opaques… Des bottines en faux daim… Quant à ce qu’elle portait… en-dessous… Quand nous avons fermé la porte de l’appart’ à clé, elle s’est approché de moi et s’est collée. Elle a posé ses lèvres sur l’entrée de mon oreille et elle m’a chuchoté :
– Je porte… de la lingerie… rouge… Tu verras… tout à l’heure, doudou…
De la lingerie rouge… Je savais que Agathe, amatrice de lingerie d’ailleurs, possédait deux, trois parures… émoustillantes de couleur rouge. Ajoutez à ça celle que je lui ai offerte… Elle avait laissé planer le mystère… et ça me plaisait. Moi aussi, j’avais hâte… pour d’autres raisons. Nous sommes arrivés à l’arrêt de bus et dix minutes plus tard, nous étions chez mes amis. Le sourire aux lèvres, elle comme lui, Clara et Roméo nous ont accueillis chaleureusement. Nous étions les premiers arrivés. Nous leur avons de suite remis la bouteille de vin que nous leur offrions. Un buffet, sur plusieurs grandes tables, était prêt. Le couple avait mis les petits plats dans les grands, sans faire de jeu de mot. Tout le monde y trouverait son bonheur, même la végétarienne qu’est Agathe. En parlant de Agathe… Je l’observais. Un coup d’œil en direction du couple et j’ai vu que eux aussi la regardaient. Agathe… me coupait le souffle. Elle était si jolie…
(…)
Agathe a été comme un poisson dans l’eau au cours de la soirée. Je l’ai vue sourire, aller vers les différent(e)s invité(e)s, parler avec passion. Ça m’a fait plaisir de la voir comme ça. À un moment donné, je suis allé fumer une cigarette avec des mecs, des anciennes connaissances de la fac en fait. J’ai observé Agathe. Elle dansait… Si je n’étais pas allé fumer, je serais allé me coller à elle et nous aurions dansé déjà ensemble…
(…)
Roméo a annoncé à un moment donné que c’est l’heure du «quart d’heure américain». Des slows, des chansons d’amour. Scorpions et Still Loving You, Chris DeBurgh et The Lady In Red… La musique a résonné dans la pièce et les couples se sont formés et sont allés sur la piste de danse improvisée dans le salon. J’étais assis sur une chaise et Agathe se tenait sur mes genoux. Aucune musique ne nous avait donné envie de nous rendre à notre tour sur la piste. Néanmoins, nous mourions d’envie de partager une danse. Et… soudain… une mélodie au piano a commencé. Les premières notes d’une voix masculine… Ça nous rappelait quelque chose, à Agathe et moi. Oh? Oh! OH! Against All Odds et Phil Collins! Nous nous sommes levés et tout en donnant la main, nous sommes allés sur la piste de danse. Un petit baiser sur le revers de sa main droite et j’ai invitée Agathe à danser avec moi. Je l’ai enlacée. Sa tête dans mon cou… Mes mains sur la chute de ses reins, doucement… C’était parti pour trois minutes et vingt-trois secondes où nous allions renforcer notre amour… et notre désir...
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How can I just let you walk away, just let you leave without a trace
When I stand here taking every breath with you, ooh
You're the only one who really knew me at all
How can you just walk away from me,
When all I can do is watch you leave
Cause we've shared the laughter and the pain and even shared the tears
You're the only one who really knew me at all
So take a look at me now, oh there's just an empty space
And there's nothing left here to remind me,
Just the memory of your face
Ooh take a look at me now, well there's just an empty space
And you coming back to me is against the odds and that's what I've got to face
I wish I could just make you turn around,
Turn around and see me cry
There's so much I need to say to you,
So many reasons why
You're the only one who really knew me at all
So take a look at me now, well there's just an empty space
And there's nothing left here to remind me, just the memory of your face
Now take a look at me now, cause there's just an empty space
But to wait for you, is all I can do and that's what I've got to face
Take a good look at me now, cause I'll still be standing here
And you coming back to me is against all odds
It's the chance I've gotta take
Take a look at me now
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(…)
Magali, une amie que j’ai connu quand j’étais étudiant parce qu’elle était alors monitrice à la bibliothèque universitaire, vient de nous déposer devant l’immeuble où nous vivons. Nous l’avons remerciée chaleureusement. Elle a repris la route et nous, nous sommes rentrés dans notre appart’, la fièvre et le désir au corps. Nous nous sommes déshabillés avec fougue et même si nous sommes un petit peu pompettes, nous savons ce que nous faisons. JE SAIS que le corps de Agathe, tout entier est chaud. Ses yeux pétillent… Elle me regarde… Elle, elle me désire… Elle, elle est toute excitée… Ça tombe bien… Moi aussi…
Je la prends délicatement par la main et je l’accompagne vers le lit. Je l’embrasse sur les lèvres puis dans le cou. Je l’entends gémir.
– Allonge-toi, ma belle… Mets-toi à l’aise… Je vais m’occuper de toi… Tu vas jouir comme tu n’as pas encore joui comme ça jusqu’à aujourd’hui… Bonne année, mon amour. Je t’aime, Agathe.
Agathe glousse et m’embrasse goulûment en retour. Mon réflexe, c’est de poser mes mains sur son corps. L’une sur son ventre, l’autre sur son sein droit. Puis, elle s’allonge langoureusement sur le lit. Et un peu comme un sirène sur du sable ou bien dans l’eau, elle ne fait qu’un avec la couette. Elle écarte les jambes. Son sexe est déjà luisant de mouille. C’est donc bien ce que je pensais… Elle, notre danse l’a excitée, l’a mise dans tous ces états. Je m’en doutais…
– Viens, Nico… Fais-moi l’amour… Lèche-moi… Je n’attends plus que toi…
C’est une invitation. Et moi, je ne résiste pas quand elle me regarde, quand elle me parle. Je viens à quatre pattes sur le lit et je rampe sur le lit un peu comme un félin. Ses jambes sont grandes ouvertes, écartées à la perfection. Elle, elle a envie d’une «petite» gâterie… Très… bien.
Un petit baiser sur l’intérieur de sa cuisse… Agathe feule, Agathe gémit. Elle ronronne, elle soupire.
– Bonne année à toi aussi, chéri. Je t’aime comme tu m’aimes, Nicolas. Si fort.
Là. Je commence à la lécher. La nuit ne fait que commencer… Et l’année démarre en trombe, en beauté… et en sensualité.
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