Irréversible paradoxe

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19. 05. 2024

Le jour tant attendu est arrivé. Sur le chemin vers chez Toi, en face d’ une grande enseigne, une dame était étendue au milieu de la route. Plusieurs voitures étaient à l’ arrêt devant nous, mais personne n’ en descendait pour voir et aider cette femme toute vêtue de blanc, allongée sur le sol , la tête en direction des roues du premier véhicule. Mon réflexe fut de me rendre sur place et m’ agenouiller à ses côtés pour évaluer la situation.

En réalité, elle était en pleine crise de boisson et avait décidé d’ en finir de cette façon assez originale. J’ ai discuté comme je pouvais avec elle pour la persuader de se relever. Rien n’ y a fait, je décidai donc de l’ extraire par la force de sa position plus que dangereuse … Un poids mort! Purée!

Difficilement, grâce au secours d’une âme charitable, j’y suis malgré tout parvenue. Une fois hors de danger, sur le trottoir, nous avons appelé le SAMU. Après m’être assurée qu’elle serait effectivement prise en charge; j’ai ensuite galopé pour ne pas louper notre séance tant attendue!

Me voilà donc enfin chez Toi avec un peu de retard, certes. En entrant dans ton bureau, je m’ excuse en t’ expliquant la situation et le stress vécu par cette dernière.

Tu m’ amènes subtilement vers le sujet de notre entretien:

  • « Tiens, en parlant de mort… »

Tu fais bien entendu référence à mon message. Tu m’ exprimes surtout ton désir pressant de m’ écouter durant ces 45 minutes…

A cet instant, je demeure silencieuse, un peu provocante dans mon attitude car je ne sais vraiment pas comment aborder le sujet alors que je viens d’ en écrire des pages entières… J’ en arrive ainsi péniblement à te parler du premier et de ce que j’ attendais de Toi:

  • – « Juste que tu cherches à décrypter les raisons qui m’ avaient poussée à te l’ envoyer. »

Mais tu m’arrêtes net dans mon élan en me stipulant :

  • « Erin, je respecte la décision contenue dans ce dernier mais je me refuse à entretenir une relation épistolaire avec mes clients car, dans ce cas, ce serait carrément ingérable si tous faisaient de même… »

Je râle, peste, fulmine intérieurement : « Les autres, je m’ en fous » pensais- je, « Il s’ agit de moi, là! » Puis en colère, je te réponds:

  • « De toute façon, à chaque fois que j’annule une séance par sms, tu n’ y réponds quand même jamais alors qu’un - ok, bien reçu- ne te prendrait que quelques secondes et rassurerait le client ( moi, en l’occurrence). »

J’ enchaîne :

  • « Tu aurais pu répondre au second afin d’ éviter la suite des événements! »

Tu me coupes:

  • « Tu veux lire ce que tu m’ as envoyé? »

Forcément, je te montre mon journal et sur un ton agacé:

  • « Je le sais très bien puisque toute ma remise en question sur ce sujet s’ y trouve répertoriée!!! »

J’ en ajoute une couche :

  • « Pourquoi avoir attendu que je te supplie par téléphone avant de passer à l’ acte, en pleurant, pour enfin te manifester?Et si j’étais passée à l’acte, si je m’ étais foutue en l’ air, qu’ y aurais- tu gagné??? »

A cet instant précis, je te vois fulminer de colère, tes yeux s’assombrissent méchamment… Je surenchéris alors:

  • « Avoue que sur ce coup, tu as joué la carte de l’ indifférence! »

OMG, j’ aurais mieux fait de me taire quand je réalise comme tu es parti en live …

  • « Qu’est- ce que tu en sais, tu crois savoir ce qui se passe dans ma tête? Là, je suis très en colère... Etc…

  • J’ai l’ impression que tu m’ as bien manipulée, de toute façon, la manipulation, c’ est ton métier!

  • Je peux aussi prendre tes messages pour de la manipulation! Tu ne me manipules jamais peut- être? Dis cela à un cheval de bois, il te foutra un coup de pied. »

Putain, ce rire colérique sur lequel tu as prononcé la dernière phrase me fiche une de ces trouilles là ! Je poursuis tout de même :

  • « Oui, je suis peut-être manipulatrice quand je le veux mais ma souffrance exprimée était bien réelle!!! »

Tu continues à t’ énerver:

  • « Erin, il m’ est impossible d’ agir si tu ne m’ accordes plus ta confiance... »

Je tente , apeurée et agacée, d’exprimer ce qui s’ est passé dans mon esprit concernant ma façon d’ appréhender les événements, et très maladroitement, t’ indique, en te montrant à nouveau mon journal, que j’ en ai noté tout le cheminement….

Tu poursuis sur ta lancée :

  • « Et bien pour une qui dit ne pas avoir de grief envers moi, tu en as déjà formulé plusieurs... Dis cela à un cheval de bois, il te foutra un coup de pied au cul! »

Gree, deuxième fois que tu me sors cette expression! Je m’ enferme sur moi- même puisque tu te refuses à lire et entendre mon cheminement écrit….

Je perçois ton énervement mais je ne te vois plus puisque je me suis retournée dans le fauteuil et joue avec un bout de papier tout en tentant de retenir mes larmes face à ta mémorable colère! Je me sens à la fois triste et terrifiée par ta rage et ton incompréhension comme une gamine qui a fait une grosse bêtise et qui attend que les coups pleuvent sans savoir à quel moment cela va se produire!

Puis, j’ estime maintenant en avoir assez entendu!!! Je réagis mal et te lance mon cahier à la tronche; ça te heurte viscéralement ( au propre comme au figuré).

Tu exploses alors tandis que je reprends posément mon journal:

  • « Tu te rends compte de ce que tu viens de faire; pas de passage à l’acte ici et gnagnagna…. »

Je me lève, t’ observe avant de m' exclamer sur un ton sec:

  • « j’ me barre, nous n’ avons plus rien à nous dire! »

Je me dirige vers la sortie, tente sans y parvenir d’ ouvrir ta porte. Tu m’ aides et je me la prends au passage dans le pied pressée de quitter ton espace; tu formules un rapide “Pardon”.

Nous échangeons, à cet instant précis, un regard éloquent sans prononcer un seul un mot ; il se suffit d’ ailleurs à lui- même ( je ne suis pas prête à l’ oublier) : il en émane une douleur inouïe et une incompréhension mutuelle!

Je tremble de partout, je marche très vite, environ deux kilomètres, jusqu’à ce que Audric me reprenne en voiture. Je suis dans un état nerveux catastrophique! Il me propose du coup, une fois rentrés à la maison, une chimay blanche pour me détendre et je la déguste avec de l’ alprazolam… J’ ai si mal à l’intérieur!!!

Je bois, je pleure, prends un couteau et m’entaille l’avant- bras de plus en plus fort, de plus en plus vite jusqu’ à ce que la douleur et les larmes m’ aveuglent…

21H50

Je t’envoie un ultime message:

  • « J’ai reçu ta colère sans doute légitime en pleine figure mais tu n’ as pas daigné entendre mon extrême souffrance; je me suis barrée car soit j’ éclatais en sanglots, soit je faisais tout voler dans ton bureau... Peu importe, t’ as reçu mon ressenti et toute ma remise en question en pleine figure, certes, à défaut de savoir te l’ exprimer. J’ ai compris aujourd’hui que je serais toujours seule face à moi- même. »

22H38

Tu y donnes suite:

  • « La porte te reste ouverte, bonne nuit »

23H07

Pour toute réponse, je te transmets une photo de mon bras tranché ( Bordel, que j’ suis gore!) avec la mention “Pardon”. Il s’ ensuit une nuit très agitée où le sommeil fait, encore une fois de plus et peut- être celle de trop, place à la révolte, à la tristesse, à l’ incompréhension, à l’ opacité la plus totale.

20. 05. 2024

Suite à cette séance, ivre du pire, je me lâche et publie un statut sur FB:

« Une seule et ultime séance vient de balayer cinq ans de travail acharné sur moi-même:

– Par son authenticité égocentrique

– Par son besoin irrépressible de toujours vouloir parler pour exprimer son propre ressenti face à mes propos maladroits ( je fais un effort immense pour tenter de verbaliser puisque ma seule manière de communiquer reste l’écriture)

– Par cette façon de me conduire de manière plus qu' insidieuse à la culpabilisation sous des apparences bienveillantes de “prise de conscience” à chacun de ceux- ci malvenus ( si tu fais cela avec moi, ce n’ est pas grave, je suis payé pour, mais le faire ailleurs et avec d'autres, les conséquences etc)

– Par le fait d’utiliser la projection pour se défendre et ou se mettre hors- cause; retourner mes propos contre moi :

  – « De toute façon, la manipulation , c’est ton métier!

  – Oui, mais dans ce cas, quelle projection utilises- tu sur moi; ne me manipulerais- tu pas aussi?

  – Oui, certes, je peux aussi comme tout un chacun être manipulatrice mais ma souffrance est   bien réelle ! »

– Par sa colère balancée en montant sur ses grands chevaux car je lui fais remarquer dans mon extrême déception: « Avoue que tu as joué, sur ce coup-là, la carte de l’indifférence » au sujet de sa non-réponse à mes sms de détresse ( j’aurais vraiment mieux fait de la fermer).

Alors :

– Oui, je suis sans doute parano et tout le reste avec ( sinon, je ne serais pas allée chez lui!) – Oui, j’ ai fini par lui lancer à la tronche , en désespoir de cause, mon journal intime, où était retranscrite toute ma remise en question concernant le sujet abordé que je n’ étais finalement pas parvenue à lui exprimer verbalement.

– Oui, je me suis montrée super nulle et ridicule au point de me barrer en pleine séance face à sa réaction colérique quant à son interdiction formelle de ce genre de passage à l’ acte dans son “cabinet”.

Mais son boulot à lui était de m’ aider ( cinquante euros par semaine avec des séances non remboursées par la sécu , c’est un fameux budget), entendre ma souffrance qui n’ était, à cet instant là, pas des griefs comme il pouvait le penser ( maintenant, j’ en ai un paquet à déballer) et non tenter de m’ amener insidieusement à me détruire comme j’ en suis arrivée à le faire hier soir ( je ne me le pardonnerai pas ou peut- être un jour mais avec beaucoup de difficultés).

Je crois que désormais, je ne pourrai plus jamais parler; je me sens à nouveau muselée et pour toujours ( je ne me victimise pas, j’ expose un fait).

Je te demandais juste, - Celui- dont- je- me- refuse- à- prononcer- le- nom-, d’ entendre ma grande déception, ma profonde douleur, ma tristesse infinie à travers ma non- verbalisation sans me juger ni t’ énerver sur moi comme tu as pu le faire.

Fin dramatique d’ une thérapie !

Conclusion perso: « Plus tu remues la merde, plus elle demeure en suspension au point qu’ il t’ en devient impossible de la dégueuler! »

Un dialogue s’ installe alors avec mes amis :

  • Lauren: « Erin, j’en suis venue à la réflexion que nous sommes bien meilleurs thérapeutes que quiconque parce que nous seuls savons ce qui est bon pour nous. »

  • Martine: « Tiens bon, surtout ne pas rester bouche cousue ; ne te laisse pas abattre; montre- lui de quoi tu es capable ; moi, je le sais! Quand tu as envie de parler, je suis là et tu le sais. Pense à ta soeur et aux filles, tu dois y parvenir, tu en es capable. Crois encore en toi! Tu vis, tu dois vivre, parler et guérir; benne tes colères, ce n’est pas le premier qui agit de la sorte!!!! Hé non! Mais les sous, il a bien pris! surtout, ma fille, ne refais pas ce geste comme il y a un moment! Ressaisis- toi, tu peux y arriver, positiver. Je t’aime ma fille de coeur! Ne baisse pas les bras! Surtout pas et ne te ferme pas, please! »

  • Josiane: « Courage à toi ma belle, je sais ce que c’ est, je souffre comme toi! Bisous »

  • « Attention ma Lauren, je parle uniquement de mon expérience.... Quand au fil des ans, la relation thérapeutique se transforme sans même qu' on puisse s' en rendre compte, en dépendance thérapeutique au point de baser ta vie sur celle-ci, ça entraîne, pour moi, une terrible frustration parce que c’ était le seul être au monde en lequel j’ avais accordé toute ma confiance. Remplacer une dépendance par une autre, mais le fond du problème reste le même…. Et il n’ y a aucune vrai solution sauf que cette dépendance là est socialement acceptable et te ruine au passage!!!!!! », répondis- je à Lauren.

  • Lauren: « T’ inquiète, j’avais bien compris… Perso, j' ai arrêté les médicaments et toute forme de thérapie… J’ ai eu un déclic en m’investissant dans la communication non violente et comme j’ en avais besoin envers moi, afin de ne plus retourner toute cette violence qui ne m’appartenait pas contre moi…. J’ ai fait le tri, j’ai remis les choses à leur place et l’ église au milieu du village. Et depuis un mois, j’ arrive à me considérer avec respect et bienveillance, comme je sais si bien le faire envers les autres. Perso, pour avoir été dépendante des médicaments, ce n’ est plus une relation que j’ affectionne et je n’ ai pas envie d’ organiser ma vie autour de RV psy, il y a bien trop de choses à faire à l’ extérieur: prendre l’air, respirer, souffler… Tu sais quoi? tu mets 200 euros de côté par mois, et tu pars au soleil prendre du bon temps. Now, c’ est ce que je fais, je pars quatre fois par an; jamais autant voyagé que depuis que j’ ai arrêté tout traitement et toute forme de thérapie mais je n’ ai rien à te dire. Chacun doit trouver sa solution, la mienne est là. Je t’ embrasse! »

  • Charlotte: « Chacun sa solution certes, mais je suis d’ accord avec Lauren, je suis sûre qu’elle est en toi. C’ est d’ ailleurs ce que je te disais tout à l’ heure! »

  • Patricia: « Courage, je comprends ta déception. »

  • Jean: « C’est faux, tu as l’écriture, la vie et l’amour de tes gosses et notre amour à nous. tu vas vite rebondir. Bisous »

  • Dorothée: « J’ ai l’ impression que tu as développé des sentiments forts qui n' ont rien à voir avec un thérapeute et sa cliente. »

Je réajuste et précise:

  • « Non, juste un lien thérapeutique puissant, ce qui semble normal puisqu' il s' agit d' une relation entre deux êtres qui évolue au fil des ans et forcément engendre des sentiments quels qu’ils soient. »

La conversation s'achève :

  • Dorothée: « Ok, je comprends; c’est dur de donner sa confiance et d’être trahi; je ne connais que ça depuis... courage! »

  • Jean-Mi: « Tu n’as peut-être pas besoin de thérapie, mais d’ amour. La société sait comment culpabiliser. »

A ce moment -là, tout explose; je me déteste tout autant que je te hais viscéralement! Et j’ose espérer que tu en souffres tout autant que moi si jamais tu viens à lire mon statut et les commentaires y afférents!!!! C’est une évidence absolue à mes yeux, tu n’ avais pas le droit de me faire “ça”!

Je riposte donc avec les moyens dont je dispose, mon arme de prédilection: l’ écriture!!! Puis histoire de bien enfoncer le clou, le couteau dans la plaie; je me décide à t’ écrire une longue lettre de “fin de thérapie” que je t’ envoie sous forme de SMS et publie par la suite sur FB puisque tu ne daignes pas y répondre !!!

21. 05. 2024

Je la poste donc sur les réseaux sociaux:

« Ta porte me reste ouverte?

Non à partir du moment où je ne me sens plus entendue dans ma souffrance.

Non, quand la relation thérapeutique n’ est plus objective dans la mesure où il existe des prises de positions inconscientes de part et d’ autre concernant certains événements auxquels est inévitablement confronté le psy des “pâchis”.

Non, quand tu ne me laisses pas m’ exprimer librement puisque tu m’ interromps pour déverser ta colère sur moi ( par contre, je me sens obligée d’accueillir la tienne sans broncher et le fait de te lancer mon journal intime en signe de protestation te heurte viscéralement).

Non, lorsque tu “juges” ma façon de réfléchir sans en connaître tout le cheminement écrit dans mon calepin ( je n’ ai pas réussi à te le faire lire).

Non, quand tu t’ imaginais que j’ avais des griefs ( maintenant, j’ en ai un paquet) envers toi alors qu’ il s’ agissait d’ une cruelle déception mais j’ étais arrivée fièrement chez toi pour justement te montrer toute ma remise en question écrite concernant le sujet abordé ( je réagis toujours en différé, je remâche tout, auto- analyse en écrivant et en tire ensuite les conclusions concernant ma façon de réagir pour savoir ce que je dois améliorer dans ma manière d’ être au monde).

Non, quand je prends conscience que je me sens exister à ton regard comme une vulgaire source de revenus parmi tant d’autres d’où ma réflexion sur la dépendance thérapeutique puisque mes sentiments envers Toi étaient et sont encore ( va falloir que je me désintox) très profonds; j’ imaginais qu’ il existait une certaine réciprocité.

Non quand ta colère exprimée me pousse dans mes derniers retranchements au point de me barrer en pleine séance pour y échapper et d’ en arriver à me mutiler pour me libérer de cette souffrance atroce.

Non, quand à chaque propos qui paraît ne pas te convenir, tu m’ arrêtes et me diminues, en m’ expliquant que je pars dans mes délires et suis forcément parano, ce qui entraîne chez moi une culpabilité envers Toi; le fait de ne pas me sentir à la hauteur , la perte totale du désir de verbaliser (j’ écris donc de plus en plus pour contrebalancer cela) et un grand manque de confiance en mes ressentis qui va crescendo…

Non, tout simplement non, je ne franchirai plus chaque semaine le seuil de ta porte car comment puis- je apprendre à exister à mes propres yeux si je ne me sens pas exister un minimum dans ceux de mon psy auquel j’ ai remis les clés de mon âme.

PS: J’ ignorais jusqu’ à hier que Lauren avait abandonné la thérapie car je m’ étais volontairement mise en retrait pour ne pas interférer dans votre travail … Sache- le au passage!

Fin dramatique d’ une thérapie bien que cette ultime séance vient, à l’ instant, de me permettre de te dire: - Non, je refuse d’ entretenir une relation qui me semble plus destructrice que thérapeutique! - Bonne chance à Toi...

PS: Toi qui prônait ouvertement la désacralisation du statut des psys, en ce qui me concerne, aujourd’hui, c’ est fait! Voilà, maintenant, je me suis libérée et te range dans un coin inaccessible de ma mémoire!!!! »

Il s’ ensuit un débat très enrichissant où chacun s’ exprime à sa façon sur ce sujet :

  • Dorothée: « Très bien écrit, ça t’ a fait du bien et c’est très explicite et argumenté. »

  • Martine: « Ah oui, on ne peut pas mieux écrire et tu verras Erin que maintenant , tu vas continuer à aller mieux et de l’avant…. en route, bravo petit soldat, bisous. »

  • « Je n’ ai fait que lui “ renvoyer” mon ressenti pour mettre un point final à une relation thérapeutique où l’ un et l’ autre ne peuvent plus rien s’ apporter si ce n’ est que de la souffrance gratuite. », lui répondis- je.

  • Martine: « Il fallait le faire et magnifiquement psycho fait…. Je me pose souvent des questions sur les psys; finalement, je me demande s’ ils ne sont pas plus atteints que leurs patients pour agir de la sorte; c’ est honteux, pas d’ autres qualificatifs; c’ est de la destruction mais te connaissant , ça doit aller. »

  • « Ce sont juste des être humains Maminou et certains peuvent en arriver à déverser leurs frustrations sur leurs clients ( mais cela, ils le nieront toujours et emploieront des méthodes qui te pousseront à culpabiliser de penser cela d’ eux) tout en empochant une coquette somme au passage à chaque fois : elle n' est pas belle la vie? A partir du moment où je peux me défouler par écrit et assumer ces derniers, je revis Maminou adorée! », ajoutai- je.

  • Dorothée: « Tu as pris conscience de beaucoup de choses et c’est cela l’essentiel. »

  • Simone: « Donc, guérie? »

  • Josiane: « Très bien écrit et dit; il n’ est pas vraiment au top ton psy, tu vaux mieux que lui, bisous. »

  • « Juste un être humain avec tout ce que cela peut comporter de positif et de négatif au même titre que moi… », rétorquai- je.

  • Cassandra: « Parfait. »

  • Emilie: « Te voilà libérée! »

  • Ninie: « Super ma soeurette »

  • Evelyne: « J’ aime, bravo pour votre courage. »

  • « Merci Evelyne mais c’ est juste l’ expression de mon ressenti! », répliquai- je.

  • Fabienne: « Super belle lettre, bravo; je me retrouve avec ma psy, je devrais la lui envoyer… »

  • « Heureuse que cette lettre puisse t' aider ma soeurette, bizouilles ensoleillées. », lui répondis- je.

  • Eli: « Et vis ta liberté!!!! »

  • « C’est un deuil à réaliser ma Eli car lorsque tu t’ investis corps et âme dans la thérapie au point de baser tous les éléments de ta vie sur cette dernière , les crises de manque au départ ne vont pas forcément être facile à gérer. Mais cela, j’ en ai fait le choix en toute conscience… », expliquai- je cependant.

  • Vanessa: « Sublime »

  • Gabriel: « Mais pourquoi cherche à se peaufiner toujours plus? On n’ est pas du beurre ou de l’huile pour être toujours plus raffiné. On est comme on est. On va chez un analyste pour débusquer un problème voire des problèmes mais pas pour s’ améliorer toujours plus; ça je n’ y crois pas. On doit être naturel, comme dieu et la nature nous ont mis au monde et être comme on est par rapport aux hommes. On est assez grand pour voir si on a bien ou mal fait et comment on fera mieux la fois d’ après. On n’ a pas besoin d’ un mentor pour cela. Mais si on prend effectivement son analyste pour un directeur de conscience, il ne faut pas s’ étonner qu’ après, comme par enchantement, il prenne de l’ ascendant sur soi. C’ est la loi de l’ inconscient. »

  • « Vu de l’ extérieur, c’ est si facile de poser un jugement. Déjà, ce n’ est pas un analyste mais un psychothérapeute gestaltiste, grande différence dans la manière de travailler!!!!! Ensuite, je pense qu’ il faut oser soi- même vivre cette expérience hebdomadairement pendant cinq ans et plus pour comprendre les tenants et les aboutissants. », rétorquai- je, agacée.

Tiens, visiblement, je reprends déjà ta “défense” inconsciemment….

  • Peppino: « Bisogna ma chère amie! »

  • Jean: « Tu ne lui as pas envoyé dire! »

  • « Effectivement mon Jean, je l’ ai écrite sous le coup de l’ émotion en pleurant et sous forme de sms ( je n’ ai sans doute jamais tapé aussi vite sur mon gsm) pour la lui transmettre. C’est seulement après que je l’ ai retranscrite dans mon cahier et sur FB. », acquiesçai- je.

  • Jean: « Tu as trouvé la force et c’est bien! »

  • « Je suis d’ une maladresse infinie pour verbaliser, j’ ai horreur de parler mais quand il s’ agit d’ exprimer mon ressenti par écrit, c’ est tout de suite infiniment plus facile… », ajoutai- je.

  • Jean-Marie: « Bonne journée Erine, bisous. »

  • Gabriel: « Je ne vous fais aucun reproche Erin, j’ énonçais juste un principe. vous êtes très sensible et vous vous attachez trop à l’analysant. Dans ce cas, si le lien est trop fort, ce n’ est plus de l’analyse ou de la psychothérapie et il faut choisir un autre thérapeute avec qui on a vraiment un lien de patient/soigneur. Je n’ ai donc pas voulu vous blesser, mais parler dans votre intérêt… Bonne journée, bises. »

  • « C’est ce que j’ai pris comme décision Gabriel et rassure- toi, je ne me suis pas sentie blessée par tes mots! Bizouilles ensoleillées. » , m' exclamai- je, d' une mauvaise foi absolue.

  • Gabriel: « Merci , c’ est gentil au soleil qui me parvient ainsi. J’espère que tout va s’ arranger pour toi! bisous et bonne journée. »

  • Alain: « Bonsoir Erin, à mon sens, la meilleure et la plus efficace des thérapies ( en psy, en, gue) est contenue dans les mots, les phrases et les textes qu’ ainsi tu réalises et que les lecteurs aiment en te lisant voire en donnant leurs ressentis. En simplifiant, la libération du psy devra être compensée par la réalisation écrite d’ ouvrages pour faire effet psychothérapeutique compensateur. Alors,et alors seulement, tu sauras si tu as gagné mais sur ce plan, je veux bien parier que oui! Bonne soirée et amitiés. »

J' exprime ma gratitude pour conclure :

  • « Je suis plus que touchée Alain, profondément émue!! Bizouilles du coeur. »

Entre-temps de répondre aux commentaires de mes amis, je me perds dans mes réflexions : tu me manques déjà, je regrette que nous en soyons arrivés là… Mais j’ ai ma fierté, cet espèce d’ ego destructeur qui me pousse toujours à t’ affronter un peu plus pour ne pas perdre pied…

Cependant, je partage différents panneaux en statut public pour exorciser ma douleur dans le fol espoir que tu puisses en prendre connaissance ( sait- on jamais)… Une manière pour moi de maintenir un petit lien, de me réconforter …

25. 05. 2024

En soirée, avec ma petite famille, je vais me restaurer au snack en terrasse tout en écoutant les premiers résultats des élections . Mon concubin et moi discutons , très engagés, de l’ avenir politique de notre petit pays tandis que nos puces se défoulent dans l’espace jeu. C’est un moment très agréable pendant lequel je ne pense pas à Toi.

Lorsque je rentre à la maison, je suis les divers débats entre les présidents des différents partis. Evidemment, je ne peux m’ empêcher de partager avec mes amis certaines de mes pensées sarcastiques à ce sujet.

26. 05. 2024

Suite à la lecture de réactions infâmes de certains internautes concernant le choix de vote d’ autrui, j’ écris ce petit statut: « Parce que voter en fonction de son intime conviction, en accord avec soi-même et sa manière d’ être au monde quelle qu' elle soit est un droit fondamental, ne le bafouons pas en critiquant les choix d’ autrui en la matière. Le résultat des élections est ce qu’ il est; il peut faire peur mais il est avant tout le symptôme d’ une société au bord de l’ étranglement, la voix d’ un peuple qui s’ élève malgré tout contre un système duquel il est toujours sorti, sort encore et sortira à l' avenir indéniablement perdant!!! »

Et devine qui occupe encore toutes mes pensées lorsque je relis mes notes? Toi, toujours Toi… Tu es une personne authentique et très engagée , que ce soit en politique, sur scène , ou en tant que thérapeute ( les seuls domaines dans lesquels j’ ai pu te voir à l’ oeuvre, constamment en retrait, pour ne pas te gêner ni interférer dans ce qui fut notre collaboration)… Je ne peux le nier même si je suis en proie, non plus à cette rage destructrice mais à cette cruelle déception, celle qui vous laisse un arrière goût amère dans le fond de la gorge, celle qui vous noue l’ estomac, vous met le feu aux joue, le cerveau en ébullition….

Sais- tu que je n’ en dors pratiquement plus, que j’ écris à la place ces lignes? Nous sommes tous face à des choix difficiles; j’ en ai fait un de manière impulsive sous l’ emprise de ce “je ne sais quoi”… Ai- je eu raison ou tort? Peut- être n’est- ce pas la bonne question à me poser en ce moment... Que chercherais- je donc à fuir à travers ce dernier qui me tétanise à ce point? Qui ai- je vu dans ton regard lorsque tu as explosé de colère?

Cela mérite de longues réflexions… Je m’ y atèle mais …. Y arriverais- je seulement? Ne me perdrais- je point dans une sorte de délire complètement vide de sens? J’ ai besoin d’ un avis extérieur pour ne pas sombrer, je vais voir Lony, lui pourra sans doute m’ aiguiller….

Je l’ appelle et il accepte de me recevoir en début de soirée. Je lui montre ma blessure infectée, il en est très surpris. Je lui explique péniblement notre ultime séance et lui fait lire tout mon cheminement écrit ….

Le regard qu’ il porte me laisse perplexe car il acquiesce face au contenu dont il vient de prendre connaissance. Et là, il m’explique qu’ il n’ est guère étonné, que je n’ étais pas la première de tes clientes à souffrir d’ une situation similaire car tu te laisserais aller à certaines confidences sur nous lorsque tu avais , semblerait- il, trop bu lors de tes nombreuses guindailles. De ce fait, ton comportement serait mal perçu par la communauté médicale de la région qui rechignait désormais à t’ envoyer ses patients.

J’ en reste bouche-bée! Je décide, pour ma part, de prendre cela au conditionnel car il suffit de tellement peu pour qu’ une rumeur coure et puisse détruire la réputation d’ une personne. Lony et Toi êtes deux êtres diamétralement opposés: l’ un soigne sa réputation, l’ autre préfère de loin assumer son authenticité avec tous les désagréments que cela peut engendrer… ( Doit- on pour autant parler de dérives thérapeutiques? Et si jamais tel était le cas, que s’ est- il passé de si dramatique pour Toi au point d’ en arriver là? Et surtout, qu’ est- ce que tu dois souffrir de cette situation!!! Mais ce n’ est pas à moi d’ y répondre ni même de me positionner à ce sujet, et me revient en mémoire la fameuse légende des trois tamis que tu m’ avais tellement bien narrée!)

Puis il enchaîne qu’ avec cette lettre publique, je t’ avais certainement infligé une terrible blessure narcissique qui t’ inciterait peut- être aussi à te remettre en question… Je ne retiendrai que cette dernière phrase de notre entretien.

Une fois rentrée chez moi, je publie le billet suivant en relation avec mes réflexions ci -dessus: « Libre et neuve de mes regards… Enfin! »

Cette petite phrase engendre une discussion entre Pat et moi:

  • « Regard de qui, Erin? Du monde?

  • De celui évoqué dans mon dernier article.

  • Oups, désolé, j’ ai loupé un passage!

  • Cfr la lettre de fin de thérapie Pat; parce que je sais aujourd’hui à quel point mon ressenti est bien fondé et non le fruit de délires parano.

  • Mais Erin, pourquoi une thérapie? Parce qu’ on voit le monde différemment des autres? Ben alors, faut que je me fasse interner…

  • En fait, je suis heureuse comme jamais car je sais que mon instinct , mon sixième sens ne m’ a pas trompée une fois de plus malgré le fait que j’ en étais arrivée à le renier et à en douter. Je sais désormais que je peux me faire confiance même s’ il a fallu que j’ en arrive à infliger et/ou remettre mon psy face à une cruelle blessure narcissique… »

  • Ah oui, effectivement... C'est clair comme de l' eau de roche, maintenant!

  • Bon, je te laisse mon Pat car je vais me manger un petit bout. Tout cela m' a donné faim! Belle soirée!

  • Merci, bon appétit et meilleure soirée possible, Erin!

27. 05. 2024

Je réalise à quel point j’ attends souvent de Toi des réponses que tu ne désires pas ou ne peux tout simplement pas me donner! Cela me ramène ainsi à quelques séances où je t’ expliquais certains soucis dans mon couple à la suite de quoi tu avais émis cette hypothèse: “ J’ ai l’ impression qu’ il s’ agit d’un jeu de prise de pouvoir entre vous »

J’ ai pour l’ instant tellement de douleur en moi lorsque défile notre dernière entrevue et regarde mon bras mutilé; il s’ agit d’un mélange de tristesse et de rage. Je voudrais alors te faire autant de mal que tu m’ en as fait ce jour- là puis je réfléchis et me dis que je dois trouver absolument une manière acceptable pour moi comme pour Toi de me libérer pour rompre ce schéma destructeur!!!

29. 05. 2024

Deux petites réflexions me viennent à l’esprit: “Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois” puis “Personne ne remarque votre tristesse et votre douleur mais tout le monde remarque vos erreurs”.

Dans la seconde, j’ imagine ton ressenti lorsque tu as lu cette lettre publiée sur les réseaux sociaux…

30. 05. 2024

Je suis toujours en proie à cette ambivalence sentimentale concernant ton absence de réaction à ma lettre et l’ exprime à ma manière via deux citations d' auteurs inconnus :

« L’ Amour, c’est de prendre soin de l’ autre même quand t’ es énervé… »

– « Etre confronté à un lourd et pathétique silence qui lentement t’ emmure dans l’ incompréhension; être plongé dans une totale indifférence qui remet ton statut d’ humain en question!»

Tous ces ressentis se muent en tonitruantes fresques scripturales pour y dégueuler cet irréversible paradoxe :

« Fichtre ! Les voilà enfin dévoyées ... Qui ? Tes projections chimériques ô Dynamique Extra- sensorielle, pardi ! Sous ton éthique dictatoriale s' enchevêtraient charisme léthargique, sensibleries sporadiques, fureur intemporelle et absences atypiques...

Ô Parade Nuptiale méprisée allègrement, tes allusions conceptuelles s'éventrent dès- à- présent dans un abstentionnisme bestial ! Lequel en masquera demain le conditionnement narcissique à l'agonie ? L' esthète, voyons ! Mais... Comment ? Il l'éructerait sans doute, par habitude peut-être, dans une verve pathétique ...

Diantre non! Une personnification déjantée ... Serait-ce la visionnaire discréditée sous le joug de cette énergumène vindicatif telle une vierge courroucée, narguée et sodomisée par les cornes de sa propre chasteté ?

Désormais seule face à l' Imprévisible Possible, cet irréversible paradoxe ancré dans un futur impératif, ôtera- telle son diadème édulcoré ? Allez hop ! Qu'elle m' évince déjà sur le champs cette splendeur falsifiée, bon sang ! Ici, nul n' affiche sans complexe son authenticité... »

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