Résilience?
09. 10. 2024
Dans quelques jours, Lydie fêtera officiellement ses douze ans! Comment marquer cet événement de taille? J’ai trouvé l’idée sympa d’inviter ses meilleures amies pour un après- midi délire à la maison!
Effectivement, ma chérie était au comble du bonheur à chaque fois que retentissait la sonnette de la maison pour laisser apparaître une nouvelle copine. Elles étaient toutes présentes au rendez- vous, les anciennes depuis la maternelle tout comme les récentes connues cette année à la “grande école”! Quelle joie de partager cet instant magique!
Je n’ai prévu aucune activité bien précise même si beaucoup de parents le font car mon but premier était surtout de leur laisser faire appel à leurs imaginaires pour animer cet après-midi festive... quoique... si: j'ai pensé à l’incontournable goûter sous forme d’une farandole de gâteaux afin de titiller les papilles de chacune mais encore là, je ne leur en ai pas imposé le moment.
Ce fut une réussite sur tous les plans; nous nous sommes follement amusées; j’écris “nous” puisqu’ elles m’ont toutes, sans exception, conviées à participer à leurs diverses inventions: maquillage folklorique, défis, jeux d’eau, “remake de touche- touche” à l’extérieur avec un “baptême en fanfare” à l’ herbe et à la crème fraîche, et moments “confidences” dans le salon. J’ ai donc pris énormément de plaisir tout au long de cette journée où - l’ improvisation encadrée sans en avoir l’ air- est demeurée le maître mot!
Les réticences de mon compagnon quant à ses hypothèses émises sur le bazar pouvant être occasionné dans la maison et la réaction des parents à la vue des vêtements salis de leurs progénitures ont cependant constitué le seul petit bémol… Je ne m’ en suis guère tracassée dans la mesure où les enfants qui le désiraient pouvaient très bien se doucher ou uniquement se laver les cheveux puis aussi enfiler des vêtements de rechange prêtés par Lydie. Quant au " bordel” prévisible, j'ai instauré, depuis longtemps déjà, une toute petite règle quand je reçois: tous doivent ranger ensemble à leurs façons avant de quitter la maison pendant que je discute avec leurs parents…
A l’arrivée des Papas et Mamans en début de soirée, chacun a été invité à entrer pour faire plus ample connaissance autour d’un verre ou d’un café. Ils semblaient ravis et ont émis le souhait de se revoir prochainement!!! Quelle surprise pour moi, si réservée en tant habituel: je suis parvenue à tisser de nouveaux liens avec autrui!
Finalement, une des puces a demandé à rester pour la nuit: une soirée pyjama et des batailles d’oreiller se sont imposées naturellement ! Entendre autant de rire dans mon chez- moi m’a reboostée complètement; en effet, ça me manque souvent vu l’attitude introvertie et le caractère généralement maussade de mon conjoint en raison de ses souffrances liées à sa fichue myopathie!!!
Ô mon Toi, si tu savais combien je me sens heureuse ce soir et m’ estime être une Maman comblée! Apercevoir tant d'étincelles dans les yeux de ma Fille tout au long de sa fête, c'est le bonheur à l'état pur et cela n’a aucun prix!
10. 10. 2024
Ce matin, Carmen, une de mes connaissances FB, m’envoie un lien vers un article concernant l’expérience de mort imminente et ce qu’en dit la sciences. Après en avoir lu attentivement le contenu, je lui transmets mon impression:
- « Quant à moi, je dirais ceci pour avoir vécu cette EMI il y a eu neuf ans: quand la mort survient, nous sommes Infiniment plus Autre ! Merci mon amie, nos sensibilités s'accordent à merveille! »
Cet après- midi, je fais une sieste crapuleuse et durant celle- ci, vers quinze heures, je suis absorbée par un nouveau songe en rapport avec Toi ou plus précisément sur Nous et notre relation :
« J’arrive en séance dans un endroit inhabituel, je m’y sens quelque peu perdue mais ta présence me rassure illico. Nous nous trouvons dans une pièce ressemblant à une bibliothèque et sommes assis, face- à- face, chacun d’un côté de ce qui m’apparaît comme un bureau. Nous ne sommes pas seuls; une troisième personne, l’observateur, ne pipe un seul mot, s’ applique à ranger les livres dans les armoires prévues à cet effet tout en nous épiant discrètement!
Tu me prends alors par la main et me proposes de nous rendre dans la pièce voisine où trône un grand divan d’une hauteur assez élevée; trop petite pour y grimper seule, tu m’aides à y accéder. Tu t’ y allonges en premier et m’invites, très naturellement, à en faire tout autant. Comme si cela coulait de source pour tous les deux, nous adoptons la position du « ying et yang ».
Un silence absolu règne, inutile d’ ailleurs de prononcer la moindre syllabe puisque nous nous ressentons mutuellement; je perçois ton -Essence- s’ insinuer au plus profond de mon Etre et seulement, enfin, je me sens à la fois complète et -Une- dans toute mon authenticité! »
Je me réveille en sursaut avec une sensation de bien- être que je n’avais jamais connue précédemment, un véritable sentiment de plénitude. Lorsque j’ouvre les yeux, assez perplexe, mon Amour se trouve à mes côtés; il venait d’entrer dans la chambre et le grincement de la porte m’avait certainement tirée du sommeil. J'éprouve un seul petit regret à cet instant là: j’ aurais aimé que cet état puisse durer plus longtemps!!!
11. 10. 2024
Encore médusée par ce que je viens de vivre, mes idées se bousculent pour y trouver une explication rationnelle puis m’ incitent dès lors à de longues réflexions sur les différentes formes d’amour et sur leurs implications dans la relation thérapeute- client.
Ce soir, bien qu’ il soit déjà 23h23, j’ éprouve le besoin de vérifier mes hypothèses et te contacte via messenger:
- « Et Toi, que penses- tu de mon hypothèse? Eprouves- tu ce genre de sentiment pour ta psy? Tu sais, en même temps que je découvre une façon d’aimer complètement différente de ce que j’ai pu connaître, je réalise aussi à quel point j’ai tenté avec force de la renier, notamment, en fuyant à toutes jambes les lieux que je te savais fréquenter. J’ai, ainsi, cru instaurer un mur infranchissable entre nous, ce qui a probablement engendré chez Toi ce questionnement très présent par moment : - Comment pourrais- je faire pour que Erin m’accorde toute sa confiance en thérapie?-. Il y a aussi, bien entendu, toutes ces fois où j’ai failli abandonner, renoncer à notre collaboration par peur d’induire une souffrance en Toi, te sachant d’une sensibilité à fleur de peau. Mais voilà, maintenant, je lâche prise car, à force de vouloir contrôler un sentiment aussi puissant, je renie ce que tu es et ce que je suis au plus profond de mon -être au monde-. Penses- tu que ce soit juste, acceptable, et constructif pour toi d’accueillir mon amour avec toute la bienveillance dont tu as toujours su faire preuve jusqu’ici? Quelle que soit ta réponse, merci à Toi d’être! »
Ta réponse fuse, presque immédiate:
- « Je connais ta préférence pour l’écrit… Je te propose cependant que nous en - discutions- lors de notre prochaine séance. Etre la – patiente d’un psy des pâchis- autrement dit proche d’une -vie sociale et communautaire- doit être difficile. Etre en thérapie est ( entre autre) difficile où que ce soit! Bien évidemment que – j’ aime- ma psy! C’est - ma psy- et je suis conscient de son investissement. C’est ma réponse… Bonne nuit »
J’enchaîne alors pour terminer:
- « Merci, infiniment merci… Oui, je pourrai t’en parler plus facilement mercredi maintenant que je te l’ai écrit. Bonne nuit à Toi aussi. »
Tes propos me touchent à la fois tout particulièrement et profondément car je ne m’attendais pas du tout à ce que tu répondes, vu l’heure tardive, aussi vite. Tes mots sont d'ailleurs très touchants et empreints de pudeur. Tu me montres également une grande compréhension face à mon questionnement ainsi qu'une parfaite connaissance de mon fonctionnement.
Cependant, tu me recentres, me recadres tout en délicatesse en me proposant d’en discuter lors de notre entrevue puis tu me rassures à travers ta dernière phrase tout en me faisant prendre conscience de ton propre investissement dans notre collaboration!
Pourtant, je ressens malgré tout en mon for intérieur comme un avertissement ou une alarme retentissant avec force dans mon esprit qui me dicte : « Ne gâche pas tout Erin, ce raz- de- marée sentimental à son égard risque de te mener à ton propre anéantissement ! »
Il me faut donc absolument t’exprimer mercredi à quel point je te sens Toi aussi investi à fond dans notre travail; en effet, personne n’en avait jamais fait autant pour moi à si long terme!!!
12. 10. 2024
Durant la nuit, je me plonge dans la lecture de divers articles. Mon côté mystique me permet de m'attarder sur celui concernant la reconnaissance des flammes jumelles tandis que mon aspect rationnel me donne l’envie d’effectuer des recherches sur l’alliance thérapeutique. Je finis par dégoter LE texte par excellence rédigé par Pierre- Yves Brissiaud :
" - J'ai rencontré le mystère de l'amour de nombreuses fois, mais j'ai toujours été incapable d' expliquer ce que c'était, on y trouve de la distance, de la proximité, de l'élévation et de l'humiliation, de la grandeur et de la mesquinerie. Il n'est pas possible de discuter de l'un de ces aspects sans évoquer les autres. - Carl Gustav Yung
Avez- vous déjà remarqué qu'en français, quand on parle d'amour, nous utilisons le mot amour dans tous les cas : j'aime les artichauts, j'aime mon chat, j'aime ma femme ou mon mari, j'aime les voitures, etc... Comment y voir clair ? Comment définir de quel amour il s'agit ?
La genèse nous dit : « Au commencement, Dieu créa l'humain à son image, homme et femme, il les créa. » Il me semble important de nous attarder sur le processus de cette relation. Nous savons que la relation permet la rencontre avec l'être en nous grâce à la participation de l'autre. Les kabbalistes nous enseignent que l' homme dans sa quête existentielle est amené à passer du « quoi » au « qui », c' est- à- dire, de passer de son état objet à devenir sujet de sa vie.
Rencontrer l'autre, c'est prendre le risque de devenir soi- même. L'exercice de notre pratique nous y engage quotidiennement... Les frontières sont si infimes parfois entre l'amour vécu au sein d'un couple et celui du couple thérapeute/ client. Pourtant, une frontière existe et elle doit être regardée et mise au service de la relation thérapeutique.
La gestalt insiste, à juste titre, sur cette notion de frontière comme lieu de rencontre et d' ajustement possible. N'avons- nous jamais partagé cette sensation de grande proximité avec certains clients- clientes? Cette proximité peut engendrer une intensité tellement forte qu' elle peut conduire les deux protagonistes à ne plus savoir se situer de chaque côté de la frontière.
Quand la relation thérapeutique est installée grâce à l'alliance, l'amour peut se glisser silencieusement au sein de cet intime. Faut- il en avoir peur ? Faut- il s'en protéger ? Faut- il rester distant ? Mais de quel amour s'agit- il dans le fond ? Est- ce que la qualité du travail thérapeutique sera efficace si le praticien met trop de protection ?
Alice Miller écrit dans « Notre corps ne ment jamais » : « En thérapie, ce dont nous avons besoin, c'est d'un accompagnateur engagé, non pas neutre, mais un allié qui nous conduira vers la guérison de nos blessures. » Il me semble que l' un des aspects de notre travail est d' être cet observateur attentif et engagé dans le processus thérapeutique cherchant la posture adaptée et ajustée à chaque client. Aimer son client, aimer la relation qui crée le lien thérapeutique... Le cadre et l'observation du transfert et du contre- transfert sont nos précieux alliés construisant des digues contenantes et sécurisantes autant pour le praticien que pour le client.
Les grecs définissent différentes formes d'amour partant de « pornéia », l'amour du bébé en passant par « Philia » qui se vit dans l' amitié et pouvant déboucher vers « Agapé », l'amour inconditionnel. Si Eros qui symbolise le désir ailé passait par là, il est important de l'interroger. Eros est le fils de Pénia, « le manque » en grec. Eros est toujours le manque, c'est ce qui cherche à être comblé...
C'est bien la forme d'amour Agapé dont nous avons à nous servir pour être au service de la relation thérapeutique. Je vous propose ce joli texte de Saint- Paul dans sa première lettre aux corinthiens : « L'amour est patient, l'amour est bon, il n'est pas envieux, il ne se vante pas. L'amour ne fait rien de honteux , il n'est pas égoïste, il n'éprouve pas de rancune, il se réjouit de la vérité. » N'y voyez pas un endoctrinement quelconque, je l'ai relevé dans un livre traitant d' éthique relationnelle. Alors qu'en pensez- vous ? Chers collègues..."
Au petit matin, après toutes ces lectures, je me sens enfin délivrée; toutes mes craintes se sont envolées comme par magie car je suis, désormais, en mesure de comprendre, d’appréhender mes sentiments à ton égard. Je n’ai plus à me torturer pour cet amour inconditionnel que je te porte! Bien au contraire, il est et restera le ciment de notre collaboration telle une empreinte gravée éternellement à chaque étape accomplie sur ce long chemin vers cette résilience tant recherchée!
En journée, avec tout ce que j’ai pu travailler ces derniers jours, j’émets une hypothèse concernant les implications d’une relation à autrui en fonction de mon ressenti, de mes croyances; bref, de tout ce que je suis , là, tout de suite, dans l’ici et maintenant. Evidemment, elle pourrait être amenée à évoluer puisque tout est perpétuel mouvement:
« Dans toute prise de risque d'une rencontre à Autrui résiderait peut- être cette acceptation souvent équivoque de devenir Soi- Même au- delà de toutes les souffrances que cela impliquerait forcément pour enfin engendrer cette Alliance Spirituelle indéniable entre deux âmes distinctes mais aussi engagées profondément, simultanément et/où parallèlement, dans cet Ici et Ailleurs, au summum d'une apogée fantasmagorique. »
14. 10. 2024
Une citation de Jean Piaget attire mon attention : « L’intelligence, ce n'est pas ce que l’on sait, mais ce que l’on fait quand on ne sait pas. » Je laisse d'ores et déjà ma plume me guider concernant ce que « ça » évoque en moi. Je suis d'ailleurs assez surprise de ma formulation:
« J'ignore encore si le sens profond de ce non- sens me portera lorsque dans l'obscurité, à tâtons, je découvre cette forme dont la consistance incertaine me pousse tout de même à y goûter, du bout des lèvres, avec toute la prudence qui s'impose pour tenter d'en apprivoiser cette infime saveur qui, mastiquée lentement puis remâchée avec la plus intime des convictions, engendrera ou abolira mes hypothèses en devenir... »
Pour me permettre d’approfondir et décortiquer par la suite mon ressenti, je choisis d’y associer une image retravaillée sur tous les plans afin de l’adapter le plus justement possible à mes idées développées par écrit tout en permettant un élargissement du champs de la réflexion.
17. 10. 2024
Je pousse un petit coup de gueule à propos de ce que représente l'homosexualité aujourd'hui, au regard de la société, engendrée par la lecture d’une stèle commémorative de la dernière exécution officielle pour ce qui était considéré comme un grand crime en 1750 sur laquelle figure le nom de deux martyrs condamnés et brûlés vifs:
- « Parce que être différent ( à quelque niveau que ce soit, en particulier celui de l'orientation sexuelle) aujourd'hui est encore et toujours un crime au regard de certains ; puisque aucune loi ne censurera jamais réellement cette homophobie latente et grandissante au vu du contexte sociétal actuel; il est facilement aisé de comprendre que bon nombre préfère taire leur homosexualité latente ou pire, vivre dans le déni de celle- ci car son acceptation rimerait indéniablement avec une hypothétique marginalisation... Et pourtant, quel que soit sa forme, l'Amour Véritable est tout simplement ! »
19. 10. 2024
Une pensée « jeu de mots » pour « ma famille » en général suite à nos dernières entrevues où furent abordées mes souffrances liées à ce cruel doute constant quant à mes réactions les concernant, me traverse l’esprit: « Je me suis engagée sur ma propre VOIE spirituelle, j'y ai lentement retrouvé ma VOIX même si je ne VOUVOIE plus. »
En recherchant des articles sur la relation « je- tu », je découvre par hasard ( oui, c'est vrai : il n’y a pas de hasard mais que des rencontres!) ce texte d’ une richesse infinie: « Prière de Perls revue et corrigée par Sartre, Büber, Levinas, Misrahi »
Voici les propos de Perls : « Je suis ma voie et tu suis la tienne. Je ne suis pas en ce monde pour répondre à tes attentes et tu n'es pas en ce monde pour répondre aux miennes. Tu es toi et je suis moi... Et si par chance, nous nous rencontrons alors, c' est merveilleux sinon nous n'y pouvons rien. »
Et voilà maintenant la version revue et corrigée par Sartre, Büber, Levinas, Misrahi : « Je suis ma voie et Tu suis la tienne. Tu es toi et Je suis moi. Ma voie croise la tienne, ta voie croise la mienne. C ' est toi, moi, moi, toi : Toi ou Moi ? Pour l'instant, c' est Je- Cela. Alors... Allons- nous en! Où allons- nous Nous rencontrer ? Rencontrer « Nous » peut- être... Alors, Je reste. Et Je reste moi. Mais toi, resteras- tu pour un Je- Tu ? Tu restes ? Alors s' il te plaît reste toi. Et ce sera Toi et Moi. Mais qui es- tu ? Je suis l'Autre... ça se complique... c'est l' enfer... Non, c'est les autres... Alors... Qui est l' autre ? Celui qui n'est pas au monde pour répondre à tes attentes... Et je ne suis pas en ce monde pour répondre aux tiennes... Alors, nous sommes pareils !! Non, pas pareils : semblables , Un semblable autre et non un autre moi- même. Mais infiniment autres : comment nous rencontrer ? En écoutant ton appel, Je sens l'appel du déjà- là. Tu es là avant même que je ne sois moi parce que c'est Toi. En te dévisageant, je t' envisage et peut se révéler l' Etant, inhérent entre Nous. Alors nous y pouvons quelque chose ? Notre rencontre est notre décision. Et notre décision devient un acte décisif. Mais tu n' es pas ma fin. Ma fin est notre amour et sa joie. Nous sommes libres et distincts. Je ne disparais pas en toi, tu me révèles. Nous nous reconnaissons et nous désirons. Nous sommes sources de joie, sources de vie. Notre Désir manquant devient Désir comblé. Notre amour éclatant, le temps intemporel, instant d' éternité. Notre rencontre est plus que Toi et Moi. Notre rencontre est l ' entre- Nous. Or c'est là, entre Nous, qu' est le - Je suis Celui qui est- » ( Jeanne Boyaval)
20. 10. 2024
Gorgée jusqu’à la lie de toutes ces lectures « prise de conscience » au- delà de nos rendez- vous, ma plume se tortille dans tous les sens… Inutile de lui résister, ce serait peine perdue et surtout une véritable torture. Je la laisse donc se libérer de son encre suave sur mon carnet de voyage:
« D'un infime pas vers un autre, ils s'enchaînent, s'emboîtent ou s'enchevêtrent aussi, parfois si lentement qu'ils en sont imperceptibles et me donnent cette impression de stagner … Et c'est en cela que résiderait, selon mes perceptions, l'immense défi à relever: continuer malgré tout à avancer un peu plus haut, encore un peu plus loin, les poings serrés, la rage au ventre, les larmes dans les yeux à force de trébucher tout en s' octroyant cette possibilité de recul indispensable par moment…
Quand vînt le jour où se manifesta ce désir fébrile de me retourner envahie par cette crainte récurrente de me perdre à nouveau (en effet, qu'allais- je donc y découvrir ? ); j'y jetai d'abord un œil furtif avant de prendre le risque mesuré de m'y attarder plus longuement: c'est ainsi que je fus agréablement surprise de réaliser l'importance du chemin déjà parcouru!
Je peux, dès- à- présent, appréhender le plus sereinement possible celui qu'il me reste encore à accomplir au- delà de chaque regard toxique, soutenue par l' authenticité bienveillante de mon Sculpteur de Vie! »
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