Back to Black : c'est quoi mon problème avec les biopics de chanteurs ?

2 minutes de lecture

  Back to Black m'embête. En effet, je le trouve assez pauvre. Sans vouloir faire de procès d'intention, ça ressemble très clairement à un film commandé par des producteurs qui savaient que le nom d'Amy Winehouse ferait vendre, beaucoup plus en tout cas qu'à un film d'une passionnée ayant des choses à raconter sur la vie de la chanteuse. Le rythme est assez bancal, ça va trop vite parce qu'il est impossible de raconter une vie en deux heures, tout en étant très lent par moment. On a droit à l'habituel cliché de l'artiste qui a besoin d'environ cinq secondes pour écrire et composer une chanson. La fin est brutale, on a l'impression de n'avoir vu qu'une première partie. Malgré quelques bonnes choses, c'est un film qui n'a pas grand chose à offrir. Et pourtant, ce qu'il a à offrir le sauve. Parce qu'il a assez bien marché sur moi, en terme d'émotion.

  La raison, c'est premièrement le jeu de Marisa Abela qui est très bien dans le rôle, mais aussi et surtout la musique d'Amy Winehouse. Le film n'apporte finalement qu'un contexte qui vient renforcer la puissance des chansons. Je suis obligé d'avouer que ça marche, mais supprimez la musique, et il ne reste plus rien.

  Et on en vient à mon reproche, qui concerne aussi bien ce film que Bob Marley : One Love sortit plus tôt cette année (et que j'ai trouvé pire encore que celui-ci). Ces films ne brillent que par la reprise de chansons, ils ne se vendent que sur le nom du chanteur et ne semblent pas vouloir proposer quoique ce soit d'autre. Ils n'ont pas d'âme, et c'est trop dommage qu'un film porté par une musique aussi singulière soit aussi fade sur tous ses autres aspects. Un exemple inverse, ce serait le magnifique Leto de Kirill Serebrennikov. Ce film est lui aussi un biopic, et si l'on ne connait pas Viktor Tsoï et son groupe Kino en occident, il reste très apprécié en Russie. Mais ce biopic là ne se contente pas de filmer une page Wikipédia entrecoupée d'extraits musicaux. C'est un véritable bijou de réalisation, à la fois crépusculaire, comme l'est la musique de Viktor Tsoï, et solaire dans sa façon de montrer des jeunes artistes, à la fois indécis, ambitieux et amoureux, avec tout ce que la jeunesse a de beau et de pénible. Leto a une âme, retirez la musique de Viktor Tsoï et vous aurez toujours un très bon film, un hommage singulier à une voix qui l'était tout autant. Retirez la musique de Back to Black, et vous n'avez plus grand chose.

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